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devenir amer, amer comme fuie, comme de la fuie. Des herbes amères. Un fuc amer. Cela eft d'un goût amer.)

On dit, Avoir la bouche amère, pour dire, Sentir un goût amer à la bou. che; Et qu'Une chofe rend la bouche amère, pour dire, qu'Elle y laiffe un goût amer. Et on dit proverbialement, Ce qui eft amer à la bouche, eft doux au

caur.

AMER, Se dit figurément de diverfes chofes , pour en fpécifier la qualité. Ainfi on dit, Une douleur amère, pour dire, Une douleur vive & profonde. Des larmes amères, pour dire, Des larmes qui partent d'une très-grande douleur. Des plaintes amères, des reproches amers, une réprimande amère, une raillerie amère, pour dire, Des plaintes aigres, des reproches durs, une forte reprimande, une raillerie piquante. On dit auffi figurément, Amer, pour Douloureux. (Il est bien amer à un père de voir fes entans révoltés contre lui. Il eft bien amer à un homme d'être chaffé de fa maison.) AMER, s'emploie quelquefois au substantif. (L'amer & le doux font deux qualités contraires.)

On dit dans ce même fens, Prendre des amers, pour dire, Prendre des bouillons faits d'herbes amères.

Il fe dit auffi fubftantivement Du fiel de quelques animaux, & principalement des poiffons. ( Crever l'amer d'une carpe, d'un brochet.)

AMEREMENT. adv. Il ne fe dit qu'au figuré, & fignifie, Douloureufement. (Se plaindre amèrement. Pleurer amèrement.)

AMERTÚME. f. f. La qualité, la faveur de ce qui eft amer. (L'amertume de l'aloès & de la coloquinte. )

II fignifie figurément, Affliction, déplaifir, peine d'efprit. (Avoir le cœur plein d'amertume. Je vous en parle dans l'amertume de mon cœur. Cela fervit à adoucir l'amertume de fa douleur. Les douceurs & les amertumes de la vie. Les plaifirs du monde font toujours mê. lés d'amertume.)

AMESTRER. v. a. Terme de Teinturier en foie. C'est mêler le fafranon avec de la foude. AMETHYSTE. f. f. Pierre précieuse, de couleur violette, tirant fur le pourpre. (Tailler une amethyfte. Une amethyste bien mise en œuvre.)

AMEUBLEMENT. f. m. La quantité, & l'affortiment des meubles néceffaires pour garnir une chambre, un cabinet, &c. (Il a acheté un bel ameublement. Un ameublement de velours. Un ameublement de damas.)

AMEUBLIR. v. a. Terme de Pratique & de Coutume. Rendre meuble, rendre de nature mobiliaire. (Elle a apporté trois cents mille livres en dot, & on en a ameubli cent mille livres. Il en a été ameubli tant.)

AMEUBLI, IE. participe. AMEUBLISSEMENT. f. m. Action d'ameublir, & ce qui eft ameubli. (Le père mariant fa fille, n'a confenti qu'à l'ameubliffement de cinquante mille liyres. L'ameubliffement montoit à tant.) |

AMEUTER. v. a. Mettre des chiens en état de bien chaffer ensemble. (Il faut du temps pour ameuter des chiens qui n'ont pas accoutumé de chaffer enfemble.)

Il fignifie figurément Attrouper, & animer plufieurs perfonnes pour les faire agir de concert. (Il ameuta les Marchands du quartier. Quand il eut ameuté tous les amis pour faire paffer cette délibération.)

AMEUTÉ, ÉE. participe. (Des chiens qui ne font pas encore ameutés. Des gens ameutés.)

AM F

AMFIGOURI. f. m. Phrafe, discours ou poëme burlefque, dont les mots ne préfentent que des idées fans ordre & n'ont aucun fens déterminé. Il eft familier.

AMI

AMI, IE. f. Celui ou celle avec qui on eft lié d'une affection réciproque. (Ami fidelle. Ami conftant. Ami fincère. Ami folide. Ami cordial. Ami fûr. Ami éprouvé. Ami généreux. Ami intime. Vrai ami. Véritable ami. Ami chaud. C'eft fon bon ami, fon meilleur ami. C'est l'ami du cœur. Il eft fon ami de long-temps, de tout temps. Il a été fon ami dans tous les temps. Etre ami dans la bonne & dans la mauvaise fortune. Etre ami à toute épreuve. Être ami jufqu'à la mort. Avoir des amis. Se faire des amis. Acquérir des amis. Entretenir, ménager, cultiver, conferver fes amis. Négliger, oublier fes amis. Se brouiller avec fes amis. Perdre fes amis. Servir les amis.

Employer fes amis. Traiter en ami. Parler en ami. Agir en ami. Faire un tour d'ami. Cela n'eft pas d'un ami, d'un bon ami. Cela eft d'un mauvais ami, d'un faux ami. Il ne faut point de cérémonie entre amis. Tout eft commun entre amis. Cela vaut tant entre deux amis. Deux femmes qui font bonnes amies. Elle eft fort fon amie. C'eft une de fes amies, une de fes bonnes amies. Il étoit autrefois de mes amis. Je ferai toujours fon ami, quoiqu'il ne soit pas le mien.)

On dit, Ami jufqu'aux autels, pour dire, Ami à tout faire, excepté ce qui eft contraire à la Religion.

On dit, Ami de table, ami de bouteille, ami de débauche, pour dire, Un ami avec qui on n'a d'autre liaifon que celle qui eft fondée fur le plaifir de la table, de la débauche. Et on appelle Ami de Cour, Un homme qui n'a que de fauffes apparences d'amitié. Ami de la faveur, Ami de la fortune, Un homme qui ne rend des foins, qui ne s'attache qu'à ceux qui font en faveur, en fortune. Et on dit, qu'Un homme eft ami de la vérité, de la raifon, de la Juftice, pour dire, qu'll aime la vérité, la raison, la juftice.

AMI, eft auffi quelquefois un terme de familiarité, dont on fe fert en parlant à des perfonnes fort inférieures. (Travaillez, mes amis, vous ferez bien payés. Tiens, mon ami, mon bon ami, voilà pour ta peine. Viens-çà, l'ami, feras-tu bien un meffage pour moi?)

C'eft auffi quelquefois un terme de

|

hauteur & de mépris. (Mon petit ami, je veux que vous fachiez que.....)

On dit proverbialement, ( Les bons comptes font les bons amis. Ami au prêter, & ennemi au rendre.)

AMI, Se dit auffi des Animaux, pour marquer l'affection qu'ils ont pour les hommes. (Il y a des animaux qui font amis de l'homme. Le chien eft ami de l'homme.)

Il fe dit auffi de certaines chofes qui paroiffent avoir quelque fympathie les unes avec les autres. (L'ormeau eft ami de la vigne.)

Il fe dit pareillement de certaines liqueurs, de certaines odeurs qui confortent, qui réjouiffent. (Le vin eft ami du cœur, eft ami de la nature. Il y a des fenteurs qui font amies du cerveau. ) AMIE. f. f. S'eft dit autrefois pour fignifier Une Maîtreffe, une perfonne avec qui on eft en commerce de galanterie. Cette fignification s'est encore confervée dans les Généalogies, où en parlant de bâtardise, on dit, Un tel eut d'une telle fon amie: Et dans quelques phrafes proverbiales, comme Jamais honteux n'eut belle amie, pour dire, qu'En amour il faut être entreprenant. Et l'on dit, d'après l'ancienne Chevalerie, Nous verrons qui aura belle amie, pour dire, Nous verrons à qui la fortune fera favorable.

On dit M'amie, par abrégé de Mon amie: Et c'eft un terme dont quelques maris fe fervent en parlant à leurs femmes, & dont on fe fert auffi en parlant à des femmes d'une condition fort infé rieure.

Mie, Se dit auffi par abrégé d'Amie ; & c'eft un terme dont on ne fe fert qu'avec les enfans, quand on leur parle de leur Gouvernante. Aimez-vous bien votre Mie?

AMI, eft auffi adjectif: & alors il fignifie, Propice, favorable, & n'a guère d'ufage qu'en Poëfie. (Les deftins amis. La fortune amie.) AMIABLE. adj. de t. g. Doux, gracieux. (Accueil amiable. Paroles amiables.)

On appelle Amiable Compofiteur, Celui qui accommode un différent par les voies de la douceur.

On appelle Nombres amiables, deux nombres dont l'un eft égal à la fomme des parties aliquotes de l'autre, & réciproquement, comme 284 & 220. À L'AMIABLE. Façon de parler adverbiale. Par la voie de la douceur, fans procès. (Nous en conviendrons à l'amiable. Traiter les choses à l'amiable. Vider un différent à l'amiable. )

On appelle Vente à l'amiable, Celle où les prix font marqués fur chaque effet. AMIABLEMENT. adv. D'une manière amiable.(Il lui a parlé fort amiablement.) AMIANTE. f. m. Matière minérale dont on fait de la toile incombuftible. (Les anciens bruloient les corps dans de la toile d'Amiante.)

AMICAL, LE. adj. Qui part de l'amitié. (Confeil amical, Exhortations amicales.

AMICÁLEMENT. adv. D'une manière amicale.

AMICT, f, m. (Le C fe ne prononce

point.) Sorte de linge bénit, que le Prêtre met fur fa tête, ou fur fes épaules, quand il s'habille pour dire la Meffe. (C'eft par l'amict que le Prêtre commence à s'habiller pour dire la Meffe.) AMIDON. f. m. Certaine pâte qui eft faite de fleur de froment sèche, & qu'on délaye pour en faire de l'empois. (Une livre d'amidon.)

AMIDONIER. 1. m. Celui qui fait l'ami

don.

A-MI-LA. Terme de Mufique, par lequel on défigne la note la. (Le ton d'a

mi-la. Cet air eft en a-mi-la. Prendre lami-la de l'Opéra, d'un Concert, &c.) AMINCIR. v. a. Rendre plus mince. (Amincir une pièce de bois.) AMINCI, IE. participe. AMIRAL. f. m. Grand Officier qui commande en chef à tous les Vaiffeaux de haut bord, à tous les Navires de guerre. (Amiral de France. La Charge d'Amiral de France eft une des grandes Charges de la Couronne. Amiral de Hollande, de Zélande. Amiral d'Angleterre.)

Il fe dit auffi de l'Officier qui commande une Armée navale, une Escadre, une Flotte, quoiqu'il n'ait point la Charge d'Amiral. (Ce Capitaine étoit Amizal de cette Flotte.)

On appelle auffi Amiral, le principal Vaiffeau d'une Flotte. (Il a fervi toute la campagne fur l'Amiral. ) AMIRAUTÉ. f. f. État & Office d'Amiral. (L'Amirauté de France. Les droits de l'Amirauté.)

11 fe prend auffi pour le Siége de la Juridiction de l'Amiral. (Lieutenant de l'Amirauté. Procureur du Roi en l'Amirauté. Faire juger une prife en l'Amirauté. )

AMISSIBILITÉ. f. f. Terme de Théologie. (Amiffibilité de la grâce.) AMISSIBLE. adj. m. f. Ce qu'on peut perdre.

AMITIÉ. f. f. Affection que l'on a pour quelqu'un, & qui d'ordinaire eft mutuelle. (Ils vivent dans une grande amitié. Ancienne amitié. Étroite amitié. Ferme, conftante amitié. Grande amitié. Bonne amitié. Amitié réciproque. Amitié fainte, facrée, inviolable, véritable, tendre, fincere, cordiale. Amitié apparente. Amitié feinte, fimulée, trompeufe, fauffe. Les noeuds, les liens de l'amitié. Les loix, les devoirs, les engagemens de l'amitié. Les plaifirs, les douceurs, les tendreffes de l'amitié, les fentimens de l'amitié. Contracter amitié, faire amitié avec quelqu'un. Entretenir l'amitié, renoncer à l'amitié, manquer à l'amitié. Rompre l'amitié. Renouer l'amitié. Répondre à l'amitié. Promettre, jurer amitié. Lier amitié. Cultiver l'amitié. Vivre en amitié. Faire quelque chofe par amitié, par bonne amitié. Ils font en grande amitié. Demander à quelqu'un fon amitié. Recevoir quelqu'un dans fon amitié, Prendre en amitié. Il n'y a guère de véritable amitié qu'entre égaux. J'ai toujours eu de l'amitié pour lui, & il n'en á jamais eu pour moi. Le Prince l'honore de fon amifié.)

mes Juges. Faites-moi l'amitié d'aller jufques-là. )

On dit auffi, Faites-moi cette amitié; Et c'eft pour dire, Faites-moi ce plaifir, faites moi le plaifir.....

On dit proverbialement, Les petits préfens entretiennent l'amitié, pour dire, Que les petits foins, les moindres chofes fervent à lier davantage l'amitié. L'amitié paffe le gant, Pour s'excufer, lorfqu'on ne fe degante pas en touchant la main à la perfonne qui la préfente; ou pour dire, que la perfonne à qui on la préfente ne doit pas prendre la peine de fe déganter. Et en parlant d'un homme qui a le vifage long, on dit qu'll eft de bonne amitié, qu'Il a le vifage de bonne amitié.

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AMITIE, fe dit auffi de l'affection que les animaux ont pour les hommes. (Ce chien a bien de l'amitié pour fon maître.) On dit en termes de Peinture, L'amitié des couleurs, pour dire, La convenance que certaines couleurs ont les unes avec les autres.

AMITIÉS, au pluriel, fignifie Careffes, paroles obligeantes qui marquent de l'affection. (Il m'a fait des amitiés. Il m'a fait mille amitiés. Faites-lui mes amitiés.) On le dit auffi au fingulier. (Faire amitié à quelqu'un. Il m'a fait amitié en toute occafion.)

AMM

AMMAN. f. m. Titre de dignité qu'on donne en Suiffe aux Chefs de quelques Cantons.

AMMEISTRE. f. m Echevin de Strafboug.

AMMI, f. m. Plante ombellifere. Les femences de quelques-unes de fes espèces ont une odeur aromatique. AMMON. (Corne d') Nom donné dans l'histoire naturelle à une coquille en fpirale qui ne fe trouve que pétrifiée & dans le fein de la terre. AMMONIAC, QUE. adj. On le joint au mot fel pour défigner un fel neutre formé par l'union du fel marin & de l'alcali qu'on nomme volatil. Il fe tire de l'urine & des excrémens des chameaux. On dit, le Sel ammoniac. Il y a auffi une gomme réfine qu'on nomme Gomme ammoniaque.

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AMN

AMNIOS. f. m. Terme d'Anatomie. Enveloppe du foetus.

AMNISTIE. f. f. Pardon que le Souverain accorde à fes Sujets, principalement pour crime de rébellion, ou de défertion. (Le Roi accorda une amniftie générale. On publia l'amniftic. Accepter l'amniftie. Il fut compris dans l'amniftie. Ceux qui furent exceptés de l'amnistie.) AMO

AMODIATEUR. f. m. Qui prend une terre à ferme. (Il s'eft rendu amodiateur d'une telle terre.) Il n'a plus guère d'ufage qu'en quelques Provinces. AMODIATION. f. f. Bail à ferme d'une terre en grain ou en argent. (Faire l'amodiation d'une terre.)

AMODIER. v. a. Affermer une terre en grain ou en argent. (Il a amodié fa terre attant en blé, à tant en argent.) AMODIE, EE. participe.

On dit dans le ftyle familier, ( Faitesmoi l'amitié de parler de mon affaire à | AMOINDRIR, v. a. Diminuer, rendre

|

moindre. (Cela amoindrira votre reve nu. Cela a beaucoup amoindri fes forces.) Il eft auffi neutre. (Son revenu en amoindrira confidérablement. ) Il eft encore réciproque. (Son revenus'amoin drit tous les jours.) AMOINDRI, IE. participe. AMOINDRISSEMENT. f. m. Diminution. (Cela apportera quelque amoindriffement à fon autorité, à son revenu.) AMOLLIR. v. a. Rendre mou & maniable. (Le chaud amollit la cire.)

Il fignifie figurément, Rendre mou & efféminé. (La volupté amollit le courage.)

AMOLLI, IE. participe.
AMOLLISSEMENT. 's. m. Action de mol
lir. (L'amolliffement de la cire.)
Il fe dit auffi au figuré. (L'amolliffe-
ment du courage.),
AMON. f. m. fruit.

AMONCELER. v. a. J'amoncelle, J'a-
moncelois. Entaffer, mettre plufieurs
chofes en un monceau. (Amonceler des
gerbes. Amonceler plufieurs chofes les
unes fur les autres.)
AMONCELÉ, ÉE. participe.
AMONT. Terme dont on fert pour fi-
gnifier le côté d'où vient la rivière, &
qui n'a d'ufage qu'avec la particule de.
(Le pays d'amont. Ces bateaux, ces
marchandises viennent d'amont, du pays
d'amont. Le vent eft d'amont vient
d'amont.) On appelle Vent d'amont,
Le vent du Levant.

AMORCE. f. f. Appât pour prendre des poiffons, des oifeaux &c. (Prendre des poiffons avec de l'amorce. De l'amorce pour prendre des oifeaux.) AMORCE, fe dit auffi De la poudre à canon, qu'on met dans le baffinet d'une arme à feu, ou à des fufées, à des pétards, &c. pour y faire prendre feu. (L'amorce eft bien sèche. L'amorce eft mouillée. L'amorce ne prendra pas.). AMORCE, fe dit figurément De tout ce qui attire agréablement la volonté, en flattant les fens ou l'efprit. (Les amorces de la volupté. Douce amorce. Dangereuse amorce. Il n'y a point de plus grande amorce pour les ames baffes que Finterêt. La gloire a de puiffantes amorces pour les grandes ames.) AMORCER. v. a. Garnir d'amorce. (Amorcer un hameçon. Amorcer un pi tolet, une arquebuse, un canon, une fufee.)

AMORCER, fignifie aussi, Attirer avec de l'amorce. (Amorcer des poiffons, des oifeaux.)

AMORCER, fignifie auffi figurément, Attirer par des chofes qui flättent l'efprit ou les fens. (Se laiffer amorcer au gain. Etre amorcé par le gain. C'eft une femme adroite & dangereufe, qui fait les moyens d'amorcer les gens. Il s'eft laiffé amorcer par une apparence de gloire.) AMORCÉ, EE. participe. AMORÇOIR. L. m. Sorte de tarière dont le Charron fe fert pour commencer les trous.

AMORTIR. v. a. Rendre moins ardent, moins àcre, moins violent. (Ce feu eft trop grand, il faut y jeter de l'eau pour l'amortir. Amortir le feu d'un éryfipèle avec de l'oxycrat.)

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nl fignifie auffi, Faire perdre de la force à un coup de feu. (Il reçut un coup de piftolet de fort près, mais fon bufle amortit un peu le coup. Et dans le réciproque, (Le coup s'amortit contre fon bufle.')

Il fe dit auffi Des herbes, & il fignifie pareillement, leur faire perdre de leur force, de leur âcreté, & de leur amertume; & il s'emploie plus ordinairement dans le neutre. (Faire amortir des herbes dans de l'eau bouillante. Faire amortir du cerfeuil fur une pelle rouge.)

Il fe dit aufli Des couleurs, pour dire, En affoiblir la vivacité, l'éclat, par des couleurs fombres, ou autrement. (Ces couleurs font un peu trop vives & trop dures, il faut les amortir par d'autres plus douces. Le temps amortit les couleurs, & rend la peinture plus tendre.)

On dit figurément, Amortir les feux, les ardeurs de la jeunesse, amortir les paffions, pour dire, Rendre les paflions moins vives, moins ardentes. (Le temps amortit les feux de la jeunesse. ) AMORTIR, fe dit encore en matière de rentes, de penfions, & de devoirs de fief, & fignifie, Les éteindre, les faire ceffer, en payant ou en dédommageant ceux avec qui l'on eft obligé. ( Amortir une rente, une penfion. Amortir une redevance de fief.)

AMORTIR. V. a. Terme de Pratique. Payer le droit d'amortiffement. (Amortir une terre, un fief, une maison.)

On dit auffi, que le Roi amortit une terre, pour dire, qu'Il permet que de gens de main-morte possèdent une terre en fief, &c.

AMORTI, IE. participe.

AMORTISSABLE. adj. m. & f. Terme de coutume. Qu'on peut amortir. AMORTISSEMENT. f. m. Terme de Pratique, qui fignifie, Le rachat, l'extiaction d'une penfion, d'une rente, d'une redevance de fief. (Faire l'amortiffement d'une rente, d'une penfion.) Il fe dit auffi en parlant d'Un domaine, d'une terre, d'un héritage qui tombe en main-morte; & il fignifie, La faculté que donne le Roi pour faire que des gens de main-morte puiffent devenir propriétaires. (Ces Religieux ont payé tant pour l'amortiflement d'une telle terre. Ils ont payé les droits d'amortissement.) AMORTISSEMENT, eft auffi un terme d'Architecture, & fignifie, Ce qui termine, ce qui finit le comble d'un bâtiment. (On a mis pour amortiffement à ce pavillon un vafe de fleurs. Mettre des figures, des vafes, des trophées au-deffus d'une corniche, pour fervir d'amortiffement. Mettre un vafe, mettre une figure en amortissement. )

Il fe dit auffi par extenfion de tous les ornemens qui terminent des ouvrages d'Architecture.

AMOVIBLE, adj. de t. g. Qui peut être ôté d'un pofte, qui peut être deftitué. Il ne fe dit guère qu'en matière Eccléfiaftique. (Vicaire amovible. Chapelain amovible.)

AMOUR. L m. Sentiment par lequel le cœur le porte vers ce qui lui paroit aimable, & en fait l'objet de fes aff. &tions & de fes défirs. (Amour extrême. Amour ardent. Amour violent. Amour honTome I.

nête. Amour légitime. Amour naiffant. Amour divin. Amour célefte. Amour terreftre. Amour charnel. Amour défordonné. Amour fenfuel. Amour conjugal. Amour paternel. Amour filial Amour réciproque. Amour mutuel. Avoir de l'amour, donner de l'amour, inspirer de l'amour. Être transporté d'amour, brûler d'amour, languir d'amour, mourir d'amour.)

Lorfque le mot d'Amour eft pris pour la paffion d'un homme pour une femme, & d'une femme pour un homme, on le fait quelquefois féminin au fingulier, fur tout en Poëfie.

On dit proverbialement en parlant d'une femme laide, que C'eft un vrai remède d'amour.

On appelle Amour propre, l'amour qu'on a pour foi-même; & il fe prend ordinairement en mauvaife part pour une trop grande opinion de foi-même. (C'est un homme rempli d'amour propre.)

Le mot d'Amour étant joint avec divers termes précédés des particules de, du, des, reçoit divers fens, felon les divers termes avec lefquels il fe joint. Quelquefois la particule de, dont il eft fuivi, fert à marquer de quelle nature eft l'amour dont on parle; & en ce fens on dit, Amour de bienveillan ce, amour de charité, amour de concupifcence, amour d'intérêt, pour dire, Un amour qui procède d'un fentiment de bienveillance, de charité, d'intérệt, &c.

Quelquefois les particules de, du, des, fervent à marquer l'objet vers lequel l'amour fe porte. Ainfi on dit, L'amour de Dieu, l'amour du prochain, l'amour des créatures, l'amour de la liberté, l'amour de la Patrie, l'amour de la gioire, l'amour de la vertu, l'amour des richeffes, l'amour des plaifirs, l'amour des femmes, pour dire, L'amour qu'on a pour Dieu, pour le prochain, pour les créatures, &c.

Quelquefois auffi ces mêmes particules fervent à marquer le fujet dans lequel l'amour réfide. Ainfi on dit, L'amour des pères, l'amour des mères, l'amour des peuples, &c. pour dire, L'amour qu'ont les pères & les mères, l'amour qu'ont les peuples, &c.

On dit familièrement à une femme, M'amour. Et en ce cas Amour eft féminin. Voyez MON.

On dit proverbialement, Tout par amour, &rien par force, pour marquer qu'on réuffit toujours plus par la voie de douceur que par toute autre : Et Pour l'amour de Dieu, pour dire, Dans la feule vue de plaire à Dieu. (Faire quelque chofe pour l'amour de Dieu.) On le dit de plus dans le difcours familier, pour dire, Sans aucun intérêt. ( On lui a donné cela pour l'amour de Dieu.) On dit auff, Pour l'amour de quelqu'un, pour dire, Par la confidération, par l'eftime, par l'affection qu'on a pour quelqu'un. (C'eft une chofe que je vous prie de faire pour l'amour de moi. Je voudrois pour l'amour de vous que cela fût.)

En parlant des femelles des animaux, on dit, qu'Elles font en amour, pour

dire, qu'Elles font en chaleur. ( Une chate qui eft en amour. Quand les biches font en amour. Quand les oifeaux font en amour. Au Printemps toute la terre, toute la nature eft en amour.) AMOURS, au pluriel, ne fe dit qu'en parlant de la paffion de l'amour, & ne s'emploie guère qu'au féminin. (De nouvelles amours, d'ardentes amours, de folles amours. C'est l'objet de fes amours.) Et dans cette acception on dit, Troubler deux perfonnes dans leurs amours, pour dire, Les troubler dans le commerce de leur paffion. AMOURS, fe dit auffi au pluriel, pour fignifier l'objet que l'on aime avec paffion. Etre avec fes amours. Quitter fes amours. Et dans ce fens on dit proverbialement, qu'il n'y a point de belles prifons, ni de laides amours. On dit auffi proverbialement, Froides mains chaudes amours, pour dire, Que la fraî cheur des mains marque d'ordinaire un tempérament chaud.

AMOURS, le dit encore au pluriel de tout ce qu'on aime avec paffion. (Les tableaux, les médailles, les livres, font fes amours.)

AMOUR. f. m. Divinité fabuleufe, à qui les anciens Païens attribuoient le pouvoir de faire aimer. On peint ordinairement l'Amour avec un arc & des flèches. (La mère de l'Amour. Le bandeau de l'Amour. Les traits de l'Amour. Le flambeau de l'Amour. Les ailes de l'Amour. Il eft beau comme l'Amour.) Les Anciens ont donné plusieurs frères à l'Amour. Et c'eft dans ce fens qu'on dit, (Les Amours, les tendres Amours. Les Jeux, les Ris & les Amours.)

AMOURÁCHER, S'AMOURACHER. v. réciproque. S'engager en de folles amours. S'amouracher d'une Comédienne. Un fils de famille qui s'eft amouraché d'une fervante,) Il n'est que du ftyle familier.

AMOURACHE, EE. participe. AMOURETTE. f. f.' diminutif, Amour de pur amufement, & fans grande paffion. (C'est un homme qui a toujours quelque amourette. Ses amourettes lui ont fait tort dans le monde.) On dit, Se marier par amourette, pour dire, Se marier par amour: Et ordinairement cela ne fe dit qu'en parlant d'un mariage inégal, & qui n'eft pas approuvé. AMOUREUSEMENT.adv. Avec amour

Soupirer amoureufement. Regarder amoureusement.)

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AMOUREUX, ÉUSE. adj. Qui aime d'amour. (Etre amoureux, éperdument: amoureux paffionnément amoureux.. Devenir amoureux. Il eft amoureux. de cette femme, & elle eft amoureuse de lui..)

Il fignifie auffi, Enclin à aimer d'a mour. Il est d'un tempérament amou reux, de complexion amourcufe.)

On dit proverbialement d'Un homme qui fait l'amant de toutes les femmes qu'il voit, qu'(Il est amoureux des onze; mille vierges. Qu'il feroit amoureux d'une chèvre coiffée.) AMOUREUX, fignifie auffi, Qui marque de l'amour, qui eft plein de fentimens G

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d'amour, qui tend à inspirer de l'amour, à donner de l'amour. (Soupirs amoureux. Regards amoureux. Lettres amoureufes. Style amoureux.)

On dit poëtiquement, L'empire amoureux, pour dire, L'empire, les loix de l'Amour, pris comme Divinité fabuleufe: Et pour fignifier auffi L'étendue de cette domination. (Vivre fous l'empire amoureux, dans l'empire amoureux.) AMOUREUX, fe dit auffi pour fignifier, Qui a une grande paffion pour quelque chofe. (Etre amoureux de la gloire. Être

amoureux de la vertu. Il eft amoureux de la Peinture. Il eft amoureux des tableaux.) On dit, qu'Un homme eft amou reux de fes ouvrages, de fes penfées, de fes fentimens, de fes opinions, pour dire, - qu'll en eft entêté.

AMOUREUX, eft aussi substantif, & alors il fignifie Amant. (Un amoureux tranfi. L'amoureux des onze mille vierges. ) AM P

d'autres

AMPELITE. adj. Il fe dit d'une terre noire dont on fe fert pour teindre les cheveux, les fourcils, & pour ufages différens. AMPHIARTHROSE. f. f..Terme d'Anatomie. C'est une articulation mixte, qui tient de la diarthrofe par la mobilité, & de la fynarthrofe par fa connexion. AMPHIBIE. adj. de t. g. Animal qui vit fur la terre & dans l'eau. (Les veaux marins, les loucres, les caftors, les crocodiles, les rats d'eau, &c. font des animaux amphibies.)

Il fe met quelquefois fubftantivement. C'est un amphibie.

On dit figurément d'Un homme qui fe | mêle de différentes profeffions oppo. fées l'une à l'autre, que C'est un amphibie. AMPHIBOLOGIE. f. f. Difcours ambigu <qui peut recevoir deux fens différens, & même contraires. ( Il y avoit fouvent de l'amphibologie dans les oracles des faux Dieux. Cet homme ne parle que par amphibologie.)

AMPHIBOLOGIQUE. adj. de t. g. Ambigu, obfcur, ayant double fens. (Difcours amphibologique. Oracle amphibologique. Réponfe amphibologique.) AMPHIBOLOGIQUEMENT. adv. Dune manière amphibologique. (Souvent les oracles parloient amphibologiquement.)

AMPHIBRAQUE. f. m. Terme de Poëfie grecque & latine.

AMPHICTYONS. f. m. pl. Nom que les Grecs donnoient aux Repréfentans des Villes qui avoient droit de fuffrage dans le tribunal de la nation. (Les Amphictyons s'affembloient à Delphes & aux Thermopyles. Droit d'Amphictyonie. Ville Amphictyonide. Suffrage Amphictyonique.)

AMPHÌMÁCRE, f. m. Terme de Poëfie grecque & latine. AMPHISCIENS. adj. m. pl. Terme de Géographie. Il fe dit des habitans de la Zone torride, dont l'ombre tombe tantôt vers le midi, tantôt vers le nord. AMPHITHEATRE. f. m. Chez les anciens Romains, c'étoit un grand édifice bâti en rond, dont l'intérieur étoit diftribué en degrés qui entouroient l'Arêne, & d'où l'on voyoit les combats des

propos. (Cet écolier réuffit dans les am

Gladiateurs & des bêtes. (Grand amphithéatre. Amphithéatre fpacieux. L'amplifications.) phitéatre de Nîmes. L'amphithéatre de Vefpafien s'appelle aujourd'hui le Colifee.)

AMPHITHEATRE, C'est parmi nous un lieu élevé vis-à-vis du Théâtre, d'où les Spectateurs voient le fpectacle plus commodément. (

plein de monde. L'amphithéatre étoit AMPHORE. 1. f. Nom d'un vaiffeau dont la capacité contenoit une mesure de liqueur équivalente à peu près chez les Komains à vingt-quatre de nos pintes. AMPHYPROSTYLE. f. m. C'étoit chez les Anciens une espèce de Temple qui avoit quatre colonnes à la face de devant, & autant à celle de derrière. AMPLE. adj. de t. g. Qui eft étendu en longueur & en largeur au de-là de la melure la plus ordinaire, la plus commune de chaque chofe. ( Ample étendue. Ce lieu, cet espace n'eft pas allez ample. Une robe bien ample. Un manteau fort ample. Ce rideau eft trop ample.)

AMPLE, fe dit figurément De plufieurs chofes, par rapport à l'étendue, & quelquefois par rapport à la durée. Ample repas, ample déjeûner. Ample difcours. Ample récit. Ample sujet. Une ample matière. Une relation bien ample. Un ample traité. Un champ bien ample pour difcourir. Ample pouvoir. Permiffion bien ample. Privilèges bien amples. Il ne demandoit qu'un congé d'un mois, on lui en a accordé un bien plus ample.)

AMPLÉMENT, adv. D'une manière ample. (Je lui ai écrit amplement, bien amplement. Je vous en entretiendrai plus amplement. Il m'a amplement fatisfait. Il leur donna amplement à dîner.) AMPLEUR. f. f. Étendue de ce qui eft ample. Il ne fe dit qu'en parlant d'habits & de meubles. (Un manteau qui a trop d'ampleur. Un rideau qui n'a pas affez d'ampleur.)

AMPLIATIE, IVE. adj. Qui augmente,
qui ajoute. Il ne fe dit guère qu'en par-
lant des Brefs & Bulles, & autres Let-
tres Apoftoliques, qui ajoutent quelque
chofe aux précédentes. (Le Bref amplia-
tif de Clément IX. La Bulle ampliative
de Paul III.)

AMPLIATION. f. f. Terme de Finance.
Le double d'une quittance ou d'un autre
Acte, que l'on garde pour le produire.
(Regiftre des Ampliations.)

On appelle Lettres d'ampliation, Des
Lettres en Chancellerie, pour expli-
quer les moyens qu'on avoit omis dans
une requête civile.
AMPLIER.v. a. Terme de Palais. Différer.
Et de marine. Occuper beaucoup de place.
AMPLIFICATEUR. 1. m. Celui qui am-
plifie. (C'eft un grand amplificateur.) Il
ne fe dit qu'en mauvaife part.
AMPLIFICATION. f. f. Terme de Rhé-
torique. Difcours par lequel on étend le
fujet qu'on traite. (Il y a trop d'amplifi-
cation dans ce difcours.)

On appelle dans les colléges, Amplification, Le difcours que les écoliers font fur un fujet qui leur eft donné, afin qu'ils l'ornent comme ils jugeront à

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AMPLIFIER. v. a. Étendre, augmenter par le difcours. (Amplifier une nouvelle. Il amplifie toujours les chofes. Il amplifie tout ce qu'il dit.) AMPLIFIE, EE. participe. AMPLITUDE. I. f. Dans le jet des bombes, c'eft la ligne comprife entre le point d'où part la bombe, & celui où elle va tomber. (L'amplitude du sujet. ) AMPLITUDE, en Aftronomie, eft l'arc de l'horizon compris entre le vrai levant ou le vrai couchant, & le point où un aftre fe leve ou fe couche. (Amplitude orientale ou ortive du foleil. Amplitude occidentale ou occafe.)

AMPOULE. f. f. Fiole, petite Bouteille. En ce fens il ne fe dit que de La fainte Ampoule, qui eft une fiole où l'on conferve foigneufement l'huile qui fert à l'onction des Rois de France quand on les facre.

AMPOULE, fe dit auffi De ces petites enflures qui fe font fur la peau, & qui font pleines d'eau. (Il lui eft venu une ampoule à la main. Il a des ampoules, de groffes ampoules aux mains, des ampoules fous les pieds.)

AMPOULE, EE, adj. Enflé. Il ne se dit guère qu'au figuré, & feulement en parlant de profe ou de vers. (Difcours ampoulé. Style ampoule. Vers ampoulé.) AMPOULETTE. L. f. Terme de marine. Horloge à fable.

AMPUTATION. f. f. Terme de Chirurgie. Retranchement. ( Amputation d'un bras. Il n'a été fauvé que par l'amputation de fa jambe. Les Chirurgiens furent d'avis de l'Amputation. AMPUTÉE. adj. f. Peau Amputée. En termes de Parcheminier, c'est une peau attendrie par la fermentation. AMPUTER. v. a. Terme de Chirurgie. Couper.

A MU

AMULETTE. f. m. Remède, figure ou caractère qu'on porte fur foi, auxquels la crédulité ou la fuperftition attribuent beaucoup de vertus.

AMURER. v. a. Terme de Marine. C'eft bander les cordages.

AMURES. f. f. pl. Trous pratiqués dans le plat-bord d'un vaiffeau, pour y arrêter certaines cordes qui fervent à bander les voiles.

AMUSANT, ANTE. adj. Qui amufe agréablement, qui divertit. (C'est un efprit amufant. C'eft la perfonne du mon de la plus amufante. Un livre fort amufant. C'eft un homme d'une converfation fort amufante.)

AMUSEMENT. f. m. Ce qui amuse, ou qui fert à amufer. (Doux amusement. Amusement innocent. Son luth fait fon amusement. C'eft son amusement. Agréa‐ ble amufement.) AMUSEMENT, fignifie auffi Tromperie, Promeffes trompeufes. (Tout ce que vous me dites-là, n'eft qu'un amusement.) AMUSER. v. a. Arrêter inutilement faire perdre le temps. (Amufer quelqu'un. Il ne faut rien, il ne faut qu'une mouche pour l'amufer. Amufer l'ennemi.) Il fignifie auffi, Divertir par des chofes agréables & amufantes. (En attendant

le fouper, on amufa la compagnie par un concert. C'eft un homme qui a l'art d'amufer agréablement ceux qui le vont voir. Amufer des enfans.) AMUSER, fignifie auffi, Repaître de vaines espérances. (Il vous amufe pour vous tromper. Il l'amufe de belles paroles. Il y a trois ans qu'il l'amufe. Il a long-temps amufé cette fille, en lui promettant de l'époufer.) AMUSER, eft auffi v. réciproque, & fignifie, S'occuper par fimple divertiffe: ment, & pour ne fe pas ennuyer. (I s'amufe depuis quelque temps à faire des expériences de Phyfique. C'eft perdre fon temps, que de s'amufer à faire des vers, quand on n'a point de talent pour la Poëfie.)

On dit dans le difcours familier, A quoi vous amufez-vous de parler à un fou? pour dire, De quoi vous avifezvous? Et dans le même fens, Ne vous amufer pas à le plaifanter, il n'entend pas raillerie.

On dit proverbialement, S'amuser à | la moutarde, pour dire, S'arrêter à des chofes inutiles. Et lorfqu'un homme parle beaucoup fur une affaire, fans venir au fait, on dit, (Il ne fait qu'amufer le tapis. C'eft amufer le tapis.) AMUSE, EE. participe. AMUSETTE. I. f. Petit amufement. (Les poupées font des amufettes d'enfant. II regarde cela comme des amufettes.) Il eff du ftyle familier. AMY

AMYGDALE. f. f. On appelle ainfi les glandes en forme d'amande, qui font aux deux côtés de la gorge fous la luette. Avoir les Amygdales enflées.

AN

AN f. m. Le temps que le Soleil eft à parcourir le Zodiaque, & qui eft compofé de douze mois. (An commencé. Après un an entier. Après un an révolu. Au bout d'un an. Au bout de l'an il arriva que. L'an étant expiré. Le premier jour de Janvier eft le premier jour de l'an. Il y a deux ans, trois ans, &c. Au bout de cinquante ans. Il n'a pas encore vingtcinq ans accomplis. Il'a dix ans de fervice.)

Onappelle Service du bout de l'an, ou fimplement Le bout de l'an, Le Service qu'on fait dans une Églife pour une perfonne un an après fa mort.

An Biffextil, Celui où l'on compte un jour de plus au mois de Février, quí alors en a vingt-neuf, au lieu de vingthuit qu'il a d'ordinaire.

L'an du monde, l'an de grace, l'an de falut, l'an de Notre-Seigneur, l'an de l'Incarnation, font des formules dont on fert, fuivant qu'on fuppute les temps par rapport ou à la création du monde, ou à la naiffance de JESUS-CHRIST.

On dit, Le jour de l'an, pour dire, Le premier jour de l'an. Et Bonjour & bon an, eft une façon de parler proverbiale & familiere, dont on fe fert pour faluer les perfonnes la première fois qu'on les voit dans les premiers jours de chaque

année.

Bon an, mal an, Espèce de formule qui fignifie Compenfation faite des mauvaifes années avec les bonnes. ( Bon an,

mal an, ce pré lui rapporte tant de foin. Bon an, mal an, fa terre lui vaut tant.) Par an, c'eft à-dire, chaque année. (Sa terre lui rapporte tant par an. .) ANA

AN. f. m. Terminaifon qu'on donne à

des titres de recueils de Penfées détachées, de traits d'Hiftoire, &c. tels que le Ménagiana, le Perroniana, &c. ANABAPTISME. f. m. Héréfie des Anabaptiftes.

ANABAPTISTE. f. m. Efpèce d'Hérétique.

:

ANACARDE. f. m. Fruit qui a du rapport avec celui de l'Acajou, & qui s'em; ploie en Médecine. ANACATARTIQUE. adj. & f. Terme de médecine remede qui fait cracher. ANACHORÈTE. f. m. (l'H ne fe prononce point.) Hermite, Moine qui vit feul dans un défert. Il fe dit par oppofition aux Moines qui vivent en commun, & qu'on appelle autrement Cénobites. (Les Anachorètes de la Thébaïde.) ANACHRONISME. f. m. Faute contre la Chronologie. (On accufe Virgile d'a. voir fait un anachronifme, en faisant Énée & Didon contemporains.) ANACREONTIQUE. adj. de t. g. Qui eft dans le goût des Odes d'Anacréon. (Vers Anacréontiques.) ANAGALLIS, f. m. Voyez MOURON. ANAGIRIS, ou BOIS PUANT. f. m. Arbre d'Amérique d'une moyenne grandeur. Sa fleur eft légumineufe. Ses feuilles froiffées dans les mains, rendent une odeur forte & défagréable. On en fait ufage en Médecine. ANAGOGIQUE. adj. de t. g Terme de Théologie. Il ne fe dit guère que dans cette phrafe, Interprétation anagogique, pour dire, Une interprétation qu'on tire d'an fens naturel & littéral, pour s'élever à un fens fpirituel & mystique. ANAGRAMME. f. f. Arrangement des lettres d'un mot, difpofées de telle forte, qu'elles font un autre mot & un autre fens. (Faire une Anagramme. Cette Anagramme eft heureuse. L'anagramme n'eft parfaite que quand on ne change aucune lettre du mot fur lequel on la fait.) ANALECTES. f. m. pl. Fragmens choifis d'un Auteur.

ANALEME. f. m. Projection orthogra phique de la Sphère fur le colure des Solftices.

ANALEPTIQUE. adj. de t. g. Il fe dit d'un remède qui fortifie. ANALOGIE. f. f. Terme de Mathématiques. Rapport, proportion. ( Il y a même analogie de deux à trois, que de fix à neuf. Il faut deux analogies, trois analogies pour réfoudre ce problême.) ANALOGIE, en Philofophie, fe dit du rapport que diverfes chofes, divers fens d'un même mot ont enfemble. (Le fer & l'aimant ont de l'analogie entr'eux. La partie baffe d'une montagne s'appelle le pied de la montagne, par analogie au pied de l'homme.)

Il fe dit auffi en termes de Grammaire pour marquer le rapport que divers mots d'une langue ont enfemble pour leur formation. Le mot passionné est formé de paffion, par la même analogie qu'affectionné d'affection.

ANALOGIQUE. adj. de t. g. Qui a de l'analogie. (Termes analogiques.) ANALOGIQUEMENT. adv. D'une manière analogique. Le mot de pied se dir analogiquement du bas d'une montagne. ANALOGISME. f. m. Terme de Dialec tique. Argument de la caufe à l'effet. ANALOGUE. adj. de t. g. Terme de Philofophie. Qui a de l'analogie avec une autre chofe. (Le pied de l'homme & le pied d'une montagne font des termes analogues.)

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ANALYSE. f. f. Terme didactique. La réduction, la réfolution d'un corps dans fes principes. ( Faire l'analyte d'une plante. Analyfe Chimique. Analyse par voie de Chimie.)

On dit auffi, Faire l'analyse d'un Dif. cours, pour dire, Le réduire dans fes parties principales, pour en mieux connoître Pordre & la fuite.

En Mathématiques, on appelle Andlyfe, L'art de réfoudre les problêmes par l'Algebre. (Etre verfé dans l'Analyfe:)

ANALYSER. v. a. Faire l'analyfe. Il fe dit principalement Des productions de l'efprit. (Analyfer un difcours, un plaidoyer, un raifonnement.) ANALYSE, EE. participe. ANALYSTE. f. m. Terme de Mathéma tiques. Qui eft verfé dans l'Analyse. (Habile Analyfte.) ANALYTIQUE. adj. de t. g. Qui tient de l'Analyfe. ( Méthode analytique. Examen analytique.)

ANALYTIQUEMENT. adv. Par analy fe, par voie analytique. (Procéder analytiquement.)

ANAMORPHOSE. f. f. On appelle ainfi un tableau, qui vu d'une certaine diftance, repréfente certains objets & repréfente toute autre chose, vu

d'une autre distance.

ANANAS. f. m. Plante qui vient originairement du Pérou, & qui porte un fruit très-eftimé.

ANAPESTE. f. m. Sorte de pied dans la Poëfie Grecque ou Latine, compofé de deux brèves & une longue. ANAPHORE. f. f. Figure de Rhétorique. Répétition.

ANARCHIE. f. f. État fans chef, & fans aucune forte de gouvernement. (La Démocratie pure dégénère facilement en Anarchie.)

ANARCHIQUE. adj. de t. g. Qui tient de l'Anarchie. (Un État Anarchique.) ANASARQUE. I. f. Enflure édémateuse de toute l'habitude du corps. ANASTOMOSE. f. f. Terme d'Anatomie, qui fignifie L'embouchure d'une veine dans une autre veine, ou de l'extrémité d'une artère dans l'extrémité d'une veine. ( Les anastomoses fervent à la circulation du fang. ANATHÉMATISER. v. a. Frapper d'a nathème. Excommunier. (Anathémati fer les Hérétiques.) ANATHEMATISE, EE. participe. ANATHÈME. f. m. Excommunication, Retranchement de la Communion dé l'Églife. ( Lancer anathème. Frapper d'anathème. Prononcer anathème. Fulminer anathème. Dire anathème à quel qu'un. Tous les Pères du Concile d'

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