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&f. Terme de Médecine: Remède qui éteint la vivacité des defirs amoureux. ANTARCTIQUE. adj. de t. g. Qui eft oppofé au Pole Arctique ou Septentrional. (Pole Antarctique. Les Terres Antarctiques. Cercle Polaire Antarctique.) ANTARÈS. f. m. Nom d'une étoile fixe de la première grandeur, qui eft dans le cœur du Scorpion." ANTARTHRITIQUE. adj. m. & f. & f. Terme de Médecine. Remède contre la goutte.

ANTASTHMATIQUE. adj. m. & f. & f. Terme de Médecine. Remède contre l'afthme.

ANTÉCÉDENT, ENTE. adj. Qui eft auparavant, qui précéde en temps. (Les actes antécédens. Les procédures antécédentes. Les Conciles antécédens.) ANTECEDENT. f. m. En termes de Grammaire, fe dit des noms & des pronoms, quand ils précédent & régiffent le relatif qui. Ainfi dans ces deux phrafes, (Dieu qui peut tout: Celui qui vous a dit telle chole.)Dieu & celui font les antécédents, & qui eft le relatif.

ANTÉCÉDENT. 1. m. En termes de Logique. La première partie d'un argument, qu'on appelle Enthymème, & qui ne confifte qu'en une feule propofition, dont on tire une conféquence. (Je vous accorde l'antécédent; mais je vous nie la conféquence.)

ANTECEDENT, en termes de Mathématique, fe dit du premier des deux termes d'un rapport, par oppofition à Conféquent, qui eft le second.

ANTECHRIST. f. m. (l'S ne fe prononce pas. Celui qui eft oppofé à JESUSCHRIST, qui eft ennemi de JESUSCHRIST.(left dit dans l'Écriture, que dès le temps des Apôtres, il y avoit plu fieurs Antechrifts.) Il fe dit particulièrement d'un Séducteur, qui fera ennemi de la véritable Religion, & qui, fuivant l'opinion commune viendra dans les derniers temps. (Le temps de la venue de l'Antechrift eit incertain.) ANTENNE. f. £. Longue vergue gue & groffe perche qui s'attache à une poulie vers le milieu ou vers le haut du mát, pour foutenir les voiles. (Le vent rompit les antennes.) Les Naturalistes appellent auffi Antennes ces espèces de cornes mobiles que plufieurs infectes portent fur la tête.

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ANTEPENULTIÈME. adj. de t. g. Nombre d'ordre. Qui précéde immédiatement le pénultième. (L'antépénultième vers de cette page. Dans l'antépénultième ligne. L'Antépénultieme fyllabe d'un mot.) ANTEPENULTIÈME, s'emploie aufsi substantivement, pour fignifier L'antépénultième fyllabe d'un mot. (Dans ce mot, l'accent eft fur l'antépénultième.) ANTEPHIALTIQUE. adj. m. & f. &f. Terme de médecine. Remède contre le cauchemar.

ANTÉRIEUR, EURE. adj. Qui eft avant, qui précéde en ordre de temps. (Ce contrat eft antérieur à l'autre. Ma dette eft antérieure à la fienne. Je dois être colJoqué le premier en ordre; car je fuis antérieur en hypothèque. L'ouvrage dont je vous parle, eft antérieur à celui dont yous parlez.)

Tome L

ANTÉRIEUREMENT. adv. Précédemment. (Cette dette a été contractée antérieurement à la vôtre.)

ANTERIORITÉ. f. f. Priorité de temps. Il n'a guère d'ufage qu'en Pratique. (Antériorité d'hypothèque. Antériorité de date.)

ANTESTÁTURE. f. f. Terme de guerre. Retranchement fait de paliffades & de facs à terre, établis à la hâte, pour difputer le terrain. ANTHELMENTIQUE. adj. de t. g. Il se dit des remèdes contre les vers. ANTHRAX. f. m. Espèce de charbon vif, avec enflure & des douleurs aiguës. ANTHROPOLOGIE. f. f. Figure par laquelle l'Écriture Sainte attribue à Dieu des actions, des affections humaines. ANTHROPOMORPHITE. f. m. Celui qui attribue à Dieu une figure humaine. ANTHROPOPHAGE. adj. de t. g. Il ne fe dit que des hommes qui mangent de la chair humaine. (Une nation anthropophage.)

Il eft auffi fubftantif. (C'est un Barbare, un Anthropophage.) ANTHYPNOTIQUE. adj. m. & f. Il eft

auffi f. m. Terme de Médecine. Remède contre le fommeil.

ANTHYPOCONDRIAQUE. adj. m. &

f. & f. m. Terme de Medecine. Remède contre l'affection hypocondriaque. ANTI. Prépofition empruntée du Grec, & qui s'emploie en François dans plufieurs mots compofés, pour marquer Oppofition, contrariété. Ainfi on dit, Anti-fcorbutique, Antipyretique, en parlant des remèdes contre le fcorbut, contre la fièvre. On trouve dans le Dictionnaire ceux de ces mots compofés qui font le plus en ufage; car il feroit inutile de rapporter tous ceux que le befoin ou le caprice peuvent faire imaginer. ANTI, fe joint encore à plufieurs mots François dans le fens de la prépofition antè des Latins, pour marquer Antériorité de temps ou de lieu. Tels font les mots compofés, Antidate & Antichambre. On trouvera dans le Dictionnaire tous ceux que l'usage a autorisés. ANTIA. f. Efpèce de poiffon. ANTIACIDE. adj. m. & f. il eft auffi f. Terme de Médecine. Remède contre les acides.

ANTIASTHMATIQUE, ou ANTASTH MATIQUE. adj. m. & f. & f. m. Terme de Médecine.

ANTIAPOPLECTIQUE. adj. m. & f. & f. m. Terme de médecine. Remède contre l'Apoplexie.

ANTICHAMBRE. f. f. Celle des pièces d'un appartement, qui eft immédiatement avant la chambre. (Il y a dans cet appartement antichambre, chambre, & cabinet. Attendre dans une antichambre. La première antichambre. La feconde antichambre.)

ANTICHRÈSE. f. f. Terme de Pratique. Convention par laquelle celui qui em prunte de l'argent, engage un héritage au créancier, à la charge qu'il en jouiffe, & que les fruits lui appartiennent pour l'intérêt de fon argent. ANTICHRETIEN, ENNE. f. & adj. Oppofé à la Doctrine chrétienne. ANTICIPATION, L£, Action par laquel

le on anticipe. (Servez-vous contre lui de la voie d'anticipation, du moyen d'anticipation.)

On appelle Lettres d'Anticipation, Des Lettres de Chancellerie, pour anticiper un Appel.

ANTICIPATION, fignifie auffi, Ufurpation faite fur le bien ou fur les droits d'autrui. (C'eft une anticipation fur mes droits, fur ma terre.) ANTICIPATION, eft auffi une figure de Rhétorique, par laquelle l'Orateur réfute d'avance les chofes qui lui peuvent être objectées.

PAR ANTICIPATION. Façon de parler adverbiale. Par avance. (Il s'en eft emparé par anticipation.)

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ANTICIPER. v. a. Prévenir, devancer. Il ne fe dit que du temps, & par ellipfe, des chofes dont on prévient le temps. (Le terme n'étoit pas échu, il a anticipé le payement. Anticiper le temps, le jour.)

On dit en termes de Pratique, Antici per un Appel, pour dire, Faire affigner devant le Juge fupérieur, l'Appellant qui différe de relever fon Appel. ANTICIPER, fignifie auffi, Ufurper fur autrui. (Anticiper fur les droits de quelqu'un. Anticiper fur fon voifin. Vous anticipez fur ma terre fur ma charge. Į En ce fens il est neutre. ANTICIPE, EE. participe.

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On dit, Une joie anticipée, pour dire, Une joie qu'on a dans la vue d'un bien qui n'eft pas encore arrivé. On dit de même, (Une douleur anticipée connoiffance anticipée. )

une

ANTIDATE. f. f. Date mife fauffement à une lettre, à un acte, en marquant un jour antérieur à celui auquel l'acte a été véritablement paffé, ou auquel la lettre a été écrite. (On a prouvé l'antidate de cet A&te.)

re

ANTIDATER. v. a. Mettre une antidate. (Antidater un contrat, une lettre.) ANTIDATE, EE. participe. (Acte antidaté. Sentence antidatée. Lettre antidatée.). ANTIDOTE. f. m. Contre-poifon mède pour fe garantir de l'effet du poifon, du venin. (Bon, puiffant, grand, excellent antidote. Antidote fpécifique. La thériaque eft un antidote contre la pefte, contre la piqûre des ferpens. Prendre de l'antidote. )

ANTIDYSSENTÉRIQUE. adj. m. & f. &

1. m. Terme de Médecine. Remède contre la dyflenterie.

ANTIÉMÉTIQUE. adj. m. & f. & f. m. Terme de Médecine. Remède contre le Vomitlement. ANTIEPILEPTIQUE. adj. m. & f. & f. m. Terme de Médecine. Remède contre l'Épilepfie

ANTIFEBRILE. adj. m. & f. Terme de

Médecine. Remède contre la fièvre. ANTIHECTIQUE, adj, m. & f. Terme de Medecine. Remède contre l'He&tifie, la Phthifie.

ANTIHYDROPIQUE. adj, m, & f. Terme de Médecine. Remède contre l'Hydropifie.

ANTIHYSTERIQUE., adj. m. & f. Terme de Médecine. Remède contre les Vapeurs. ANTIENNE. f. f. Sorte de Verfet que le Chantre dit en tout ou en partie dans H

ANT

58 T'Office de l'Eglife, avant un Pfeaume ou un Cantique, & qui fe répéte après tout entier. (Annoncer une Antienne. Entonner une Antienne.)

On dit figurément & familièrement, Annoncer une trifte, une fâcheufe Antienne, pour dire, Annoncer une trifte, une fâcheufe nouvelle.

ANTILOGIE. f. f. Terme didactique. Contradiction dans un discours. ANTILOÏMIQUE. adj. m. & f. Terme de Médecine. Remède contre la pefte. ANTIMÉLANCOLIQUE. adj. m. & f. Terme de Médecine. Remède contre la mélancolie. ANTIMOINE. f. m. Demi-métal, dont la couleur reffemble à celle du fer nouvellement caffé, mais qui ne paroît compofé que d'un affemblage de ftries ou d'aiguilles, & qui fe diffipe & fe réduit en fumée dans le feu. Sa principale propriété eft d'exciter à vomir. On en fait différentes préparations dans la Pharmacie, telles que l'Émétique, la poudre des Chartreux. L'antimoine cru eft ce demimetal uni avec du foufre. Ce demimétal pur s'appelle (Régule d'antimoine.)

ANTIMONIAL, ALE. adj. ANTINÉPHRÉTIQUE. adj. m, & f. Terme de Médecine. Remède contre la Néphrétique.

ANTINOMIE. f. f. Contradiction véritable ou apparente entre deux Loix. ( Les Jurifconfultes ont de la peine à concilier cette antinomie.)

ANTIPAPE. f. m. Celui qui fe porte pour Pape, fans être légitimement & canoniquement élu. ( Dans le dernier Schifme on a vu en même temps deux Antipapes.

,

ANTIPATHIE. f. f. Sentiment naturel d'oppofition qu'on a pour quelqu'un, pour quelque chofe. Il fe dit des perfonnes des animaux, & des chofes inanimées. (Antipathie naturelle, invincible. Grande antipathie. Secrète antipathie. Avoir de l'antipathie pour quelque chofe. Agir par antipathie. Il y a de l'antipathie entre ces deux perfonnes. Les Naturalif tes parlent de l'antipathie qui eft entre le crapaud & la belette, & de celle que les ferpens ont pour le frêne.) ANTIPATHIE, fe dit auffi de l'éloignement, de l'averfion qu'on a pour certaines choses. (Avoir de l'antipathie pour la lecture, pour la Mufique.) ANTIPATHIQUE. adj. Contraire, oppofé. (Ces deux perfonnes-là ont des hu meurs antipathiques.)

ANTIPÉRISTASE. f. f. Terme didactique. Action de deux qualités contraires, dont l'une augmente la force de l'autre. (Les Péripatéticiens difent, que c'est par antipériftafe que le feu eft plus ardent en hiver qu'en été. )

ANTIPERISTALTIQUE. adj. Qui est oppofé au mouvement péristaltique. Il fe dit principalement du mouvement des Inteftins. Voyez PERISTALTIQUE. ANTIPHONIER. f. m. Livre d'Églife, où les Antiennes font notées avec des notes de Plein chant.

ANTIPHRASE.f. f. Figure par laquelle on emploie un mot, ou une façon de parler, dans un fens contraire à fa véritable figni

fication, à fa fignification ordinaire.(Cela eft dit par antiphrafe.)

anti

En parlant d'Un fripon, on dit par phrafe, Cet honnête homme. ANTIPODE. f. m. Celui qui habite dans un endroit de la terre, que l'on confidère par rapport à un autre endroit diametra lement oppofé. Il fe dit plus ordinairement au pluriel. (Les Antipodes. Ces peuples font nos Antipodes. )

On dit proverbialement, qu'On voudroit qu'un homme fut aux Antipodes, pour dire, qu'Il fût bien loin.

On dit d'un homme qui a l'efprit de travers, que C'est l'antipode du bon fens. ANTIQUAILLE. f. f. Terme de mépris, dont on fe fert en parlant de certaines chofes antiques de peu de valeur. ( Ce | font des antiquailles. C'eft un chercheur d'antiquailles.)

Il fe dit auffi de certaines choses usées & de peu de valeur, comme de vieux meubles. (Tous ces meubles-là font des antiquailles, dont il faudroit fe défaire.)

ANT

phe. La troifième fe nommoit Épode. Le mot Antiftrophe n'eft d'aucun ufage aujourd'hui dans la Poëfie Françoife. ANTITHESE. f. f. Figure de Rhétorique, par laquelle l'Orateur oppofe dans une même période des chofes contraires les unes aux autres, foit par les penfées, soit par les termes. Il eft petit dans le grand, & grand dans le petit, eft une antithefe. (Les antithefes dans cet Auteur font trop fréquentes. Il n'y a rien de folide dans cet ouvrage, ce ne font que des antithefes froides & puériles.)

ANTOLOGIE. f. f. Il fignifie proprement Recueil de fleurs, & s'entend ordinairement d'un Recueil d'Epigrammes de divers Auteurs Grecs.

ANTONOMASE. f. f. Figure de Rhétorique, qui met un nom appellatif au lieu du nom propre. On dit par antonomafe, l'Apôtre, pour dire S. Paul; Le Philofophe, pour dire Ariftote; L'Orateur, pour dire Cicéron; Le Docteur Angélique, pour dire faint Thomas d'Aquin; Le père des Dieux, pour Jupiter; La plaine liquide, pour la Mer.

ANTIQUAIRE. f. m. Celui qui eft favant dans la connoiffance des Monumens anti-ANTORA. f. f. Plante dont les fleurs font ques, comme ftatues, médailles, &c. purpurines, & qui eft un préservatif con(C'est un grand Antiquaire. Tous les Antiquaires conviennent que cette Médaille eft fauffe.)

ANTIQUE. adj. de t. g. Fort ancien. Il eft oppofé à Moderne; & il ne fe dit qu'en parlant des chofes d'un temps fort reculé. (Les Monumens antiques. Monnoie antique. Statue antique. Pièce antique. Palais antique. La fimplicité des moeurs antiques. )

tre les venins.

ANTOXA. f. f. Plante dont la racine est bonne contre la morfure des bêtes venimeufes. (L'Antoxa eft alexitère & cordiale. Elle eft le contrepoifon du Napel.) ANTRE. f. m. Caverne, grotte faite par la nature. (Antre obfcur. Antre profond. Se cacher dans un antre. L'antre du Lion. L'antre de la Sibylle. )

ANU

ANTIQUE, fe dit auffi des perfonnes avan- ANUITER, S'ANUITER. v. récipr. Se cées en âge: & il ne fe dit guère que par mettre à la nuit, S'expofer à être furpris raillerie. (Il eft un peu antique. Il a l'air de la nuit en chemin. ( Si vous m'en antique. C'eft une beauté antique.) croyez, ne vous anuitez pas.) ANTIQUE. f. f. Se dit des Monumens cu- ANUS. f. m. Ternie d'Anatomie. On aprieux qui nous font reftés de l'Antiquité, pelle ainfi le fondement, ou l'extrémité comme médailles, ftatues, agathes, va- de l'inteftin nommé Redum, qui se rétréfes, &c. (Une belle antique. Une anti-cit & fe termine par un orifice étroitement que très-curieuse. Le cabinet des antiques | du Roi.)

À L'ANTIQUE. adv. À la manière antique. (Fait à l'antique. Bâti à l'antique. Habillé à l'antique. L'air à l'antique.) ANTIQUITÉ. f. f. Ancienneté. (Temple vénérable par fon antiquité. Cela eft d'une grande antiquité. Cette Maifon eft illuftre par fa nobleffe & par fon antiquité. L'antiquité des temps.)

Il fe prend auffi collectivement pour tous ceux qui ont vécu dans les fiècles fort éloignés du nôtre. (L'Antiquité a cru que... Vous ne verrez rien de pareil dans toute l'Antiquité.)

Il fe prend encore pour les fiècles les plus éloignés. (Les Héros de l'Antiquité.)

Il fe dit auffi des chofes qui nous reftent de l'Antiquité. On voit encore en ce lieu-là une belle Antiquité. En ce fens il fe dit furtout au pluriel. (Les Antiquités de Rome. L'Hiftoire des Antiquités de Paris, d'Orléans, de Nimes.)

ANTISTRO PHE. f. f. Nom que portoit

chez les Grecs une des Stances des Choeurs dans les Pièces Dramatiques. C'étoit ordinairement la feconde, femblable pour la mefure & le nombre des vers à la première qu'on nommoit Suo

pliffé. ( Avoir une fiftule à l'anus.)

On fe fert du même terme pour exprimer une ouverture formée par les quatre convexités des éminences qui fe trouvent fous la voûte à trois piliers du cer

veau.

ANX

ANXIÉTÉ. f. f. Perplexité, travail, peine & embarras d'efprit. (Etre en anxiété, dans une grande anxiété d'efprit.) Il n'a d'ufage que dans le ftyle foutenu. A OR

AORISTE, f. m. (On pronnonce Orifte) Terme de Grammaire, qui ne fe dit que de ces fortes de prétérits des verbes, qui marquent indéfiniment le temps paffe. (Les Grecs ont un premier Aorifte, un fecond Aorifte. La langue Latine n'a point d'Aorifte.)

AORISTE, dans la Langue Françoife, fe dit du prétérit qui n'eft pas formé du verbe auxiliaire Avoir, ou Etre. (Je lus, je penfai, vous lûtes vous pensâtes. Nous lumes, nous pensâmes. ) Toutes ces inflexions des verbes Lire & Penfer, font à l'Aorifte.

AORTE. f. f. Terme d'Anatomie. Artère qui s'élève directement du ventricule gauche du cœur, & de-là fe partage dans toutes les parties du corps.

AOÛT. f. m. (Prononcez Out.) Le huitième mois de l'année. ( Au mois d'Août, le premier jour d'Août.)

Lorfque ce mot eft mis avec l'article le, il fignifie, La moiffon. (Faire l'Août. Nous voilà bien avant dans l'Août. L'Août n'étoit pas commencé en ce pays là.) On a tant promis à ce valet pour fon Acût, c'est-à-dire, pour fa peine d'avoir moiffonné.

On dit, La mi-Août, pour dire, Le quinzième du mois d'Août. (Notre-Dame de la mi-Août. A la mi-Août, ) AOÛTER. v. a. ( Prononcez l'A ) Faire mûrir.Il n'a guère d'ufage qu'au participe. AOUTE, EE. participe. Mûri par la chaleur du mois d'Août. ( Citrouille aoûtée.)

AOUTERON. f. m. (Prononcez Oûteren.) Moiffonneur, celui qui travaille à la récolte des grains. ( Il faut tant d'Acûterons à ce Fermier.)

ΑΡΑ

APAGOGIE. f. f. Démonftration d'une propofition par l'abfurdité de la propofition contraire. JAPAISER. v. a. Adoucir, calmer la colère d'une perfonne, calmer l'émotion, l'agitation, la violence de certaines chofes. (Apaifer Dieu. Apaifer la colère de Dieu. Apaifer le Prince. Cet enfant fe tue de crier, apaifez-le. Il eft mal-aise à apaifer. Apaifer les flots. Apaifer les troubles d'un Etat. Apaifer une fédition. Apaifer une querelle. Quand le bruit fut apaifé. Apaifer les murmures. Apaifer fa douleur. Sa fièvre eft-elle un peu apaifée?)

Il eft auffi réciproque. (L'orage s'apaife. Le vent s'apaife. La mer s'apaife. Après avoir bien crié, il s'apaifa. Le feu s'étant apaifé. Sa douleur commence à s'apaiser.) APAISE, EE. participe.

APALACHINE. f. f. Plante qui croît dans la Floride & fur les Apalaches, où elle eft nommée Caffine. On l'emploie dans

les rhumatifmes & autres maladies de cette nature.

APALATH. f. m. Plante qui s'emploie dans la Médecine, & pour les parfums. APANAGE. f. m. Ce que les Souverains donnent à leurs puînés pour leur tenir lieu de partage. ( Donner une terre en apanage, ou pour apanage. Les apanages des Enfans de France font reversibles à la Couronne, au défaut d'hoirs mâles.) APANAGE, fe dit figurément Des chofes qui font les fuites & les dépendances d'une autre. (Les infirmités font les apanages de la nature humaine.)

APANAGER. v. a. Donner un apanage. (Le Roi a apanagé tous fes puinés.) APANAGÉ, ÉE. participe. (Ce Prince a éte apanagé du Duché de...) APANAGISTE. f. m. Qui a un apanage. (Prince Apanagiste. )

APANTROPIE. f. f.Terme de Médecine. Milantropie qui vient de maladie. APARTÉ. f. m. Il n'a point d'S au pluriel. Mot pris du Latin, d'où il a palé dans notre langue, comme dans l'Italien & l'Espagnol, & dont on fe fert pour .fignifier ce qu'un Acteur dit, de manière à être entendu des Spectateurs, mais qu'on fuppofe n'être pas entendu des auAres Afteurs.

tés, pour dire, Lever les difficultés ôter les difficultés, les empêchemens qui

fe rencontrent dans une affaire. APLANI, IE. participe.

APATHIE. f. f. Etat de l'ame lorfqu'elle n'eft agitée d'aucune paffion. ( Être dans l'apathie. Les Stoïciens vouloient que leur Sage fût dans une entière apathie.) APATHIQUE. adj. de t. g. Qui eft infen-APLANISSEMENT. f. m. Rédaction d'un fible fur tout. (Un homme apathique n'eft touché de rien.)

terrain inégal à un plan uni. (L'aplaniffement d'un parterre. L'aplaniffement des allées d'un jardin. )

APLATIR. v. a. Rendre plat. ( cela eft trop relevé, il faudroit un peu l'aplatir.) Ma-APLATI, IE. participe.

A PE APEDEUTISME. f. m. Ignorance qui vient de défaut d'instruction. APEPSIE. f. f. Terme de Médecine. ladie qui confifte à ne point digérer. APERCEVABLE. adj. de t. g. Qui peut être aperçu. (Il y a des corps qui ne font point apercevables fans microfcope.) APERCEVOIR. v. a. Il fe conjugue comme Recevoir. Commencer à voir, découvrir. (En paffant par une telle rue, il aperçut celui qu'il cherchoit. Nous vous avons aperçu de loin. )

APERCEVOIR, eft auffi réciproque, & fignifie, Connoître, remarquer. Il s'aperçut du piège qu'on lui tendoit. Il y a long-temps que je me fuis aperçu qu'il n'eft pas de mes amis. Il cache fi bien fon deffein, qu'il eft difficile de s'en apercevoir.)

APERÇU, UE. participe. APÉRITIF, IVE.adj. Terme de Médecine. Qui ouvre & qui débouche le ventre. (Remède laxatif & apéritif. Tifane aperitive.) APETISSEMENT. f. m. Diminution. (L'apetiffement qui paroît dans les sujets éloi gnés, &c.)

APETISSER. v. a. Rendre plus petit, accourcir. (Ce manteau-là eft trop long, il le faut apetiffer.) On dit plus communément & dans le même fens, Rapetiffer.

Il eft auf neutre, & fignifie, Devenir plus petit. (Après le folítice d'été, les jours apetiffent.)

Il eft auffi réciproque. (Une étoffe qui s'apetiffe à l'eau.) APETISSE, ÉE. participe. APH

APHELIE. f. m. Terme d'Aftronomie. Le point de l'orbite d'une planète, où elle fe trouve dans fa plus grande diftance du Soleil. (L'aphelie de la terre.)

Ileft auffi adjectif.(La terre eft aphelie.) APHERÈSE. f. f. Figure par laquelle on retranche quelque chofe au commencement d'un mot. Temnere pour contemnere, eft une Apherèfe. L'Apherèfe eft d'un grand ufage dans les Etymologies. C'eft ainfi que de gibbofus, nous avons fait bossu. APHORISMÉ. f. m. Propofition qui renferme en peu de mots une maxime géné. rale. (Les Aphorifmes d'Hippocrate. Les Aphorifmes de Médecine font fondés fur l'expérience. Aphorisme de Morale.Aphorifme de Droit, de Politique.) APHTE. f. m. Petit ulcère rond & fuperficiel, qui vient dans la bouche. ΑΡΙ

API. f. m. Sorte de pomme, petite, & ordinairement colorée d'un rouge affez vif. (Les pommes d'Api font très-p s-propres à parer un fruit. Voilà de fort bel Api. J'ai beaucoup d'Api dans mon jardin.) APL

APLANIR. v. a. Rendre uni ce qui étoit inégal. (Aplanir un chemin. Aplanir des ailées dans un jardin. Aplanir une montagne. Aplanir un ais. Aplanir une table.)

On dit figurément, Aplanir les difficul

On dit en Phyfique, Que la terre eft aplatie, pour dire, Que fon axe eft plus petit que le diamètre de l'Équateur. APLATISSEMENT, f. m. L'effet produit dans un corps aplati par le choc, par l'impreffion d'un autre corps.(L'aplatiffement d'une boule de cire. L'aplatillement d'une balle de plomb.)

On dit auffi en Phyfique, L'aplatisse ment de la terre, pour fignifier L'état de la terre en tant qu'aplatie.

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APLOMB. f. m. Ligne perpendiculaire à l'horizon. (Ce mur tient bien fon aplomb.) On dit auffi, (Ce mur, cette ligne eft d'aplomb.)

APN APNÉE. f. f. Terme de Médecine. Défaut de reípiration.

APO APOCALYPSE. f. f. Révélation. On appelle ainfi le Livre Canonique qui contient les révélations faites à faint Jean l'Evangélife. (Les figures de l'Apocalypfe. La bête de l'Apocalypfe. Commentaires fur l'Apocalypfe de faint Jean.) APOCOPE. f. f. Figure de Grammaire par laquelle on retranche quelque chofe à la fin d'un mot. Negoti pour negotii, eft une Apocope.

C'eft aufli en terme d'Anatomie, Une efpèce de fracture ou coupure, dans laquelle une pièce de l'os est séparée & enlevée.

APOCRYPHE. adj. de t. g. Terme pris de la langue Grecque, dans laquelle il fignifie, Inconnu, caché. Il n'a d'ufage dans notre Langue, qu'en parlant des Livres & des Écrivains dont l'autorité eft douteufe. Et en ce fens il ne fe dit proprement que de certains Livres que l'Églife ne reçoit pas pour Canoniques. (Le troifième & le quatrième Livres d'Eldras.font apocryphes.)

11 fe dit par extenfion, en parlant des Hiftoriens & des Hiftoires dont l'autorité eft fufpe&te. (Auteur apocryphe. Hiftoire apocryphe. Livre apocryphe. )

On dit d'une nouvelle dont on doute, que C'est une nouvelle apocryphe: Et pour marquer qu'on n'ajoute pas grande foi à celui de qui elle vient, on dit, que C'est un Auteur apocryphe.

APOCRISIAIRE. f. m. Nom qu'on don noit anciennement au député d'une Églife, d'un Monaftère. APOCYN. f.m. Plante laiteufe, dont le fuc paffe pour être mortel aux chiens, aux loups & aux renards. APODICTIQUE. adj. de t. g. Terme didactique. Démonftratif, évident. APOGÉE. f. m. Terme d'Aftronomie. Le point où une planète fe trouve à fa plus grande diftance de la terre. (L'Apogée de la Lune.) Il eft auffi adjectif. (La Lune est apogée.)

APOGRAPHE. f. m. Copie d'un écrit, d'un original. Il eft oppofe à Autographe. APOLOGETIQUE. adj. de t. g. Qui contient une Apologie. (Lettre apologétique. Difcours apologétique.)

Il fe met fubftantivement, en parlant de l'Apologie de Tertullien pour les Chrétiens. (Tertullien dans son Apologé tique.)

APOLÓGIE, f. f. Difcours par écrit, ou de vive voix, pour la juftification, pour la défenfe de quelqu'un, de quelque action, de quelque ouvrage. (Faire une apologie. Faire l'apologie de quelqu'un. Il a écrit lui-même fon apologie. On difoit alors du mal de vous, mais depuis on a bien fait votre apologie. Faire l'apologie d'un Livre. Faire l'apologie de la conduite de quelqu'un.)

Il fe dit auffi par extenfion de tout ce
qui est propre à justifier quelqu'un. (Sa
conduite depuis quelque temps fait bien
fon apologie.)
APOLOGISTE. f. m. Celui qui fait l'a-
pologie de quelqu'un. (C'eft votre Apo-
logiffe.)

APOLOGUE. f. m. Terme didactique.
Fable morale & inftructive. ( L'apologue
de l'eftomac & des membres du corps hu-
main. L'apologue du loup & de l'agneau.
Se fervir d'un apologue.)
APONEVROSE. f. f. Terme d'Anatomie.
Expansion membraneuse d'un tendon.
APOPHTHEGME. f. m. Dit notable de
quelque perfonne illuftre. (Les apoph-
thegmes des fept Sages de Grèce. Les apo
phthegmes de Scipion, de Caton, &c.)
Il fe dit auffi De tout difcours qui a l'air
de fentence ou de maxime. (Il ̊ne parle
que par apophthegmes.)
APOPHYSE. f. f. Terme d'Anatomie.
Partie éminente qui s'avance hors du
corps d'un os.

APOPLECTIQUE. adj. Qui appartient
à l'apopléxie, qui menace d'apoplexie.
(Symptôme apoplectique. Il a l'air apo-
plectique.) Il fe dit auffi Des remèdes
dont on fe fert contre l'apopléxie. ( Du
baume apoplectique.)

Il s'emploie auffi fubftantivement. (C'eft un Apoplectique.) APOPLEXIE. 1. f. Maladie qui attaque le cerveau, & qui ôte tout à coup le mouvement & le sentiment. ( Apopléxie de fang. Fauffe apoplexie. Etre frappé d'apoplexie. Tomber en apoplexie. Etre menacé d'apoplexie. Etre attaqué d'apopléxie. Mourir d'apopléxie.) APOSIOPESE. f. f. Figure de Rhétorique. Réticence, prétérition. APOSTASIE. f. f. Le crime d'un homme qui renonce à la Religion Chrétienne. (Tomber dans l'Apoftafie.) Il fe dit auffi ! Du crime d'un Religieux qui renonce à fes vœux & à fon habit. APOSTASIER. v. n. Tomber dans le crime d'apoftafie. Il fe dit, & d'un Chrétien qui renonce à la Foi, & d'un Religieux qui renonce à fes vœux & à fon habit. (Le plus grand crime qu'un Chrétien puiffe commettre, c'eft d'apof tafier. Le libertinage a fait apoftafier ce Religieux.)

APOSTAT. adj. Celui qui a quitté la vraie Religion. (Julien fut Apoftat. )

Il fe dit auffi d'un Religieux qui re

nonce à fes vœux & à son habit. ( Un
Moine Apoftat.)

ob

Il s'emploie auffi fubftantivement, en
parlant d'un homme qui a renoncé à la
Foi, ou d'un Religieux qui a renoncé à
fes voeux. (C'eft un Apostat. )
APOSTER. v. a. Corrompre , gagner
des gens pour les engager à faire une
méchante action. Engager quelqu'un à
fe trouver dans un lieu, foit pour
ferver, foit pour exécuter quelque cho-
fe. Il ne fe prend guère qu'en mauvaise
part. (Apofter des gens pour faire une
infulte à quelqu'un. Des témoins qu'on a
apoftés pour charger un innocent. On
avoit apofté un Notaire pour figner auffi-
tôt le teftament.)
APOSTÉ, ÉE. participe.
APOSTÈME. f. m. Enflure extérieure
avec putréfaction. Un abcès eft un Apof-
tème ouvert. (Apostème qui aboutit, qui
mûrit, qui fuppure. Percer un apoftème.)
On dit proverbialement & figurément,
qu'Il faut que l'apotème crève, pour dire,
qu'll faut que quelque chofe de mauvais
qui étoit caché, vienne enfin à paroître.
APOSTILLE. f. f. Addition faite à la mar.
ge d'un écrit, ou au bas d'une lettre.
(Il y avoit deux lignes en apostille.
L'apoftille d'une lettre. Après la lettre
écrite, il mandoit par apoftille.)
APOSTILLER. v. a. Mettre des remar-
ques à côté d'un écrit. ( Le Miniftre avoit
apoftillé les dépêches de l'Ambaffadeur.)
APOSTILLE, EE, participe.
APOSTOLAT. f. m. Le Miniftère d'A-
pôtre. (S. Paul fut appelé à l'Apoftolat
par une voie miraculeuse. )
APOSTOLIQUE. adj. de t. g. Qui vient
des Apôtres, qui procéde des Apôtres.
(Doctrine Apoftolique. L'Eglife Catho-
lique & Apoftolique. Tradition Apoftoli-
que. Million Apoftolique. Le Saint Siége
Apoftolique.)

On dit, Une vie Apoftolique, un gèle
Apoftolique, pour dire, Une vie con-
forme à celle des Apôtres, Un zèle digne
du temps des Apôtres.

On appelle auffi Eglife Apoftolique, Une Eglife fondée par les Apôtres. (La Tradition des Eglifes Apoftoliques.) APOSTOLIQUE, fe dit auffi, en parlant des Brefs & des Mandemens du Pape. (Bref Apoftolique. Mandement Apoftolique.) On dit auffi dans le même sens, (La bénédiction Apoftolique.) Et on appelle Nonce Apoftolique, Le Nonce du Pape.

On appelle auffi Notaires Apoftoliques,
Les Notaires qui font les expéditions
pour la Cour de Rome. (Il faut s'adreffer
à un Notaire Apoftolique.)
APOSTOLIQUÉMENT. adv. À la façon
des Apôtres. (Vivre Apoftoliquement.
Prêcher Apoftoliquement.)
APOSTROPHE. f. f. Figure de Rhétori-
que, par laquelle on détourne fon dif-
cours pour adreffer la parole à quelque
perfonne, ou à quelque chofe, comme
fi c'étoit une perfonne. Ainfi, Et vous,
braves François, qui, &c. Affreux dé-
ferts, confidens de mes peines, font des
apostrophes.

APOSTROPHE, eft auffi une petite note
dont on fe fert pour marquer l'élifion
d'une voyelle. Ainfi dans ces mots,

l'Églife, l'État, s'il eft permis, d'où vient, quoi qu'il en foit, la petite note qu'on met en haut entre la confonne & la voyelle, s'appelle Apostrophe. APOSTROPHER. v. a. Détourner fon difcours pour adreffer la parole à quelque perfonne, ou à quelque chofe confidé. rée comme fi c'étoit une perfonne. (Le Prédicateur au milieu de fon Sermon apoftropha le Crucifix, apoftropha la Croix. Après avoir long-temps parlé contre les impies,il les apoftropha avec véhémence.) Apoftropher quelqu'un, fignifie quelquefois, Lui adreffer la parole pour lui dire quelque chofe de délagréable.

On dit auffi dans le ftyle comique Apoftropher quelqu'un d'un foufflet, d'un coup de baton.

APOSTROPHÉ, ÉE. participe.
APOSTUMER. v. n. Se former en apof-
tème. (Il a eu une contufion au bras, qui
commence à apoftumer.)
APOSTUME, EE. participe.
APOTHEOSE. f. f. Déification. Il fe dit
principalement De la cérémonie par la-
quelle les anciens Romains déifioient les
Empereurs. (L'Apothéofe d'Augufte. Des
Médailles qui repréfentent des apothéo-
fes.)

APOTHÉOSE, fe dit auffi quelquefois De
la réception fabuleufe des anciens Héros
parmi les Dieux. Ainfi on dit, (l'Apo-
théofe d'Hercule, l'Apothéofe d'Enée.)
APOTHICAIRE. f. m. Celui dont la pro-
feflion eft de préparer les drogues pour la
guerifon des malades. (Bon Apothicaire.
Habile Apothicaire. )

On dit proverbialement & figurément, Un Apothicaire fans fucre, pour dire Un homme qui n'eft pas fourni des chofes qui regardent fa profeffion. Des parties d'Apothicaire, pour dire, Des parties fur lefquelles il y a beaucoup à rabattre. Et, Faire de fon corps une boutique d'Apothicaire, pour dire, Prendre trop de

remèdes.

APOTHICAIRERIE. f. f. Lieu ou Boutifervant à garder toutes les drogues d'un Apothicaire.

que

Il fignifie auffi, L'art de l'Apothicaire. (Il s'eft mis dans l'Apothicairerie. II entend l'Apothicairerie.) APÔTRE. f. m. Nom qui a été donné aux douze perfonnes que Notre Seigneur choifit particulièrement entre fes Difciples, pour gouverner l'Églife après lui.

Notre Seigneur JESUS CHRIST & fes douze Apôtres. Le Symbole des Apôtres. L'Apôtre Saint Pierre. L'Apôtre Saint Jacques.),

Le nom d'Apôtre, depuis la mort de Notre Seigneur, a été donné à Saint Mathias, qui fut mis à la place de Judas ; & à Saint Paul & à Saint Barnabé, qui furent appellés de Dieu extraordinairement pour prêcher l'Évangile. On appelle communément Saint Pierre & Saint Paul, les Princes des Apôtres. Et quand on dit, l'Apôtre des Gentils, ou fimplement, l'Apôtre, On entend Saint

Paul.

On dit, Prêcher en Apôtre, comme un Apôtre, pour dire, Prêcher avec onction & d'abondance de cœur.

On appelle auffi Apôtres, Tous ceux qui ont les premiers prêché la Fai on

1

quelque pays. (Saint Denis eft l'Apôtre de Paris. Saint François Xavier eft l'Apô tre des Indes.)

On dit proverbialement, Faire le bon Apôtre, pour dire, Contrefaire l'homme de bien: Et proverbialement & ironiquement, C'eft un bon Apôtre, pour dire, C'est un homme qui fait l'homme de bien plus qu'il ne l'eft.

APOZEME. f. m. Terme de Médecine. Potion médicinale faite d'une décoction d'herbes. (Faire un apozème. Donner un apozème. Prendre un apozème.)

APP

APPARAT. f. m. Éclat ou pompe qui accompagne certains difcours, certaines actions. Il n'a guère d'ufage que dans les phrafes fuivantes. ( Haranguer avec apparat. Difcours d'apparat. Caufe d'apparat. Il eft venu dans un grand apparat.) Il fe prend quelquefois en mauvaise part, & fignifie alors oftentation. (Il ne dit rien, il ne fait rien qu'avec apparat.) APPARAUX. 1. m. pl. Terme de Marine, qui fe dit des agrès & de l'artillerie d'un vaiffeau.

APPAREIL. f. m. Apprêt, préparatif, attirail & pompe. (Grand appareil. Appareil extraordinaire. Appareil lugubre. Appareil de guerre. On fait de grands appareils pour fon entrée. Il a fait fon entrée dans un magnifique appareil.)

On dit proverbialement, Faute de bon appareil ou autrement, pour dire, faute d'avoir apporté les foins néceffaires, ou par quelque autre caufe que ce foit. (Il eft mort faute de bon appareil ou autrement.)

des

APPAREIL, se dit auffi Des onguens, emplâtres qu'on applique fur une plaie. (Mettre le premier appareil. Lever le premier appareil. On ne pourra juger de la plaie, que quand on levera le troifième appareil.)

En parlant des différentes manières de tailler les perfonnes qui ont la pierre, on dit, (Tailler au grand appareil, ou au petit appareil.)

APPAREILLER. v. a. Joindre à une chofe une autre chofe qui lui foit pareille. (Voilà un beau vafe, je cherche à l'appareiller. Voilà un beau cheval de carroffe, je voudrois bien trouver à l'appa. reiller.)

APPAREILLER, eft auffi un terme de bâtimens, & fignifie, Donner des mefures juftes pour tailler les pierres fuivant les places où elles doivent être pofées. (Ce qui contribue le plus à la beauté d'un bâtiment, c'eft de bien appareiller. C'est lui qui a appareillé toute la face de ce bâtiment.)

APPAREILLER. v. n. Terme de Marine. Mettre à la voile. (Ausfi-tôt qu'il vit les ennemis, il fit appareiller. Il faut appareiller. }

APPAREILLÉ, ÉE. participe. APPAREILLEUR. f. m. Ouvrier qui trace le trait, la coupe de la pierre pour celui qui la taille. (C'eft un bon appareilleur. Quand on bâtit, c'eft un grand avantage d'avoir un habile appareilleur.) APPAREILLEUSE. f. f. Terme injurieux, qui fe dit d'Une femme qui fait métier de débaucher des filles, & de les produire. APPAREMMENT. adv. Selon les appa

rences. Vraifemblablement. (Cela eft apparemment vrai.) APPARENCE. f. f. L'extérieur, ce qui paroît au dehors. (Belles apparences. Il ne faut pas se fier à l'apparence, aux apparences. Les apparences font trompeufes. Je ne m'arrête point à l'apparence. Elle l'a trompé fous apparence de dévotion, fous l'apparence d'amitié. Ce château, cette maifon a belle apparence.) On dit, Sauver les apparences, pour dire, Faire en forte qu'il ne paroiffe rien au dehors qui puiffe être blâmé, qui puiffe être condamné. (Elle fauve les apparences du mieux qu'elle peut.) APPARENCE, fe prend auffi pour Vraisemblance, probabilité. (Quelle apparence y a-t-il que. Il n'y a nulle apparence. Cela eft hors d'apparence, fans apparence. Je n'y vois point d'apparence. Il y a apparence, il y a quelque apparence, il y a grande apparence que cela arrivera. Il y a bien de l'apparence qu'il n'en favoit rien.)

APPARENT, ENTE. adj. Qui eft vifible, évident, manifefte. (On dit qu'il eft riche en argent; mais de bien apparent on ne lui en voit point. Il n'a aucun bien apparent fur lequel on puiffe affeoir une hypothèque. Son droit est apparent, très-apparent.)

Il fignifie auffi, Qui paroit, & n'eft pas tel qu'il paroît être. (Des raifons fpécieuses & apparentes. Un prétexte apparent, fous l'espérance d'un bien apparent. La plupart du monde fe trompe au choix des biens. Il prend les biens apparens pour les véritables. Le mouvement apparent du foleil autour de la terre.)

Il fignifie auffi, Qui eft remarquable & confiderable entre d'autres perfonnes, entre d'autres chofes. (Il s'adreffa au plus apparent de la Compagnie. Les plus apparens de la ville. Il a la maison la plus apparente de la ville. ) APPARENTER, S'APPARENTER. v. récipr. Entrer dans une famille, s'allier à quelqu'un. (Il s'est bien apparenté. ) APPARENTE, ÉE. part. Ce mot ne s'emploie jamais feul : Et on dit, Il est bien apparenté, pour dire, Il a des parens nobles, riches, ou puiffans. On dit auffi, Mal apparenté, pour dire, Qui a des parens qui lui font honte, des parens pauvres, de baffe naiffance. APPARIEMENT. f. m. Action rier, de joindre, d'affortir les enfemble.

appachofes

APPARIER. v. a. Affortir, joindre, mettre ensemble deux choses qui font pareil. les. (Apparier des chevaux. On a brouillé tous ces gants, démêlez-les, & les appariez.)

APPARIER, fignifie auffi, Mettre enfemble le mâle avec la femelle : Et il ne fe dit que de certains oiseaux. ( Apparier des pigeons, des tourterelles.)

On dit auffi des pigeons, des tourterelles, des perdrix, & de quelques autres oifeaux, qu'Ils s'apparient , pour dire, qu'ils s'accouplent. APPARIE, EE. participe. APPARITEUR. 1. m. Espèce de Sergent dans les Cours Eccléfiaftiques. On nomme encore Appariteurs, Les Bedeaux d'une Univerfité.

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APPARITION. f. f. Manifeftation de quelque objet, qui étant invisible de lui-mê◄ me fe rend vifible. (L'Apparition de l'Ange Gabriel à la fainte Vierge. L'apparition des efprits, des spectres. Véritable apparition. Fauffe apparition. Avoir une apparition.)

If fe dit auffi de la manifeftation fubite d'un objet, d'un phénomène, qui n'avoit point encore paru.(L'apparition de l'étoile aux Mages. L'apparition d'une comète.) Dans le langage familier, on dit d'Un homme qui n'a demeuré que très-peu de temps dans un lieu, qu'll y a fait une courte apparition. (Il n'y a fait qu'une courte apparition.)

APPAROIR. v. n. Terme de Palais. Être évident, être manifefte. (Faire apparoir du pouvoir qu'on a. Il a fait apparoir de fon bon droit.)

Ce verbe n'a d'ufage qu'à l'infinitif, & à la troisième perfonne fingulière de l'indicatif, où il ne s'emploie qu'imperfonnellement. (S'il vous appert que cela foit. Comme il appert par un tel acte.) APPAROÎTRE. v. n. Il fe conjugue comme Paroître. Devenir vifible, d'invisible se rendre vifible. (Quand Dieu apparut à Moyfe dans le buiffon ardent. L'Ange qui apparut à Jacob. L'Ange qui apparut en fonge à Jofeph. Les fpectres qu'on dit qui apparoiffent. Ce spectre lui a apparu.) Il fe met auffi imperfonnellement. (Il lui apparut un spectre.) APPAROÎTRE, fe dit auffi en termes de Pratique. Ainfi on dit dans l'imperfonnel, S'il vous apparoit que cela foit. En cas qu'il vous apparoiffe que cela foit, pour dire, Si après avoir fait les perquifitions néceffaires, vous trouvez que cela foit ainfi.

On dit auffi, en parlant de Négociation, Faire apparoître de fon pouvoir, pour dire, Donner communication de fes pouvoirs dans les formes, les notifier.(Les Ambaffadeurs ayant fait appa roitre de leur pouvoir.) APPARU, UE. participe. APPARTEMENT. 1. m. Logement compofé de plufieurs chambres, de plufieurs pièces de fuite dans une maifon. ( Bel appartement. Grand appartement. L'appartement de Monfieur, l'appartement de Madame, l'appartement des Enfans. Appartement d'hiver, appartement d'été, &c. Où eft votre appartement? On lui a donné un appartement fur le devant, fur le derrière. Appartement haut; appartement bas. L'appartement d'en haut, d'enbas. Sa maison eft grande, il y a quatre appartemens complets, quatre apparte mens de Maître.) APPARTEMENT, fe prend auffi quelquefois pour Etage. (Il eft logé au premier, au fecond appartement.)

On appelle auffi Appartement, Un divertiffement accompagné de mufique & de jeu, que le Roi donne quelquefois à toute la Cour, dans fes appartemens de Verfailles. (Il y aura demain appartement à Versailles.)

APPARTENANCE. f. f. Dépendance, ce qui appartient à une chofe, ce qui dépend d'une chofe. (Vendre une maifon avec toutes fes appartenances & dépendancès. Cette métairie eft une des ap

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