doivent une reconnaissance particulière à notre Révolution et surtout à notre troisième République.
Quant à moi, je n'hésite pas, en présence des faits rappelés dans cet ouvrage et dans le précédent, à me prononcer en faveur du droit pour l'État de prescrire toutes les mesures susceptibles de fortifier la classe salariée en vue de la concurrence sociale que la nature lui impose, et propres à atténuer les effets fâcheux de la concurrence individuelle qui existe nécessairement entre ses membres.
Si, après avoir assuré à la classe ouvrière la liberté politique, l'égalité devant les lois, l'instruction qui est l'arme la plus utile dans la lutte pour l'existence et dans la concurrence sociale, le droit de former des syndicats pour faire valoir ses revendications, celui de cesser en masse le travail afin de donner plus de poids à ses plaintes et à ses demandes, il paraît indispensable de limiter la durée du travail, et de faire intervenir les pouvoirs publics dans le règlement des salaires, j'estime que la République ne devra pas hésiter à recourir à la loi.
Rien, en effet, n'importe davantage à une société bien organisée que de préserver son existence, son avenir et son progrès, en mettant, autant que possible, chacun de ses membres à l'abri des influences qui seraient susceptibles de diminuer ses forces physiques ou sa valeur intellectuelle et morale.