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DES

MINES,

O U

RECUEIL DE MÉMOIRES
sur l'exploitation des Mines et sur les
Sciences et les Arts qui s'y rapportent.

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Par MM, COQUEBERT - MONTBRET, HAÜY, VAUQUELIN,
BAILLET, BROCHANT, TREMERY et COLLET-DESCOSTILS.

Publié par le CONSEIL DES MINES de
l'Empire Français.

VINGT-SIXIÈME VOLUME.

SECOND SEMESTRE, 1809.

A PARIS,

De l'Imprimerie de BOSSANGE et MASSON,
rue de Tournon, No. 6.

No. 151. JUILLET 1809.

RAPPORT

FAIT à la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, au nom du Comité des Arts chimiques, sur l'Acier fondu, et sur plusieurs Variétés nouvelles d'Aciers (1). Par M. GILLET-LAUMONT, Membre du Conseil des Mines, et Correspondant de l'Institut.

LA Société d'Encouragement pour l'industrie nationale considérant que, malgré la connaissance de la théorie des divers procédés employés pour la fabrication de l'acier fondu, et les expériences brillantes de Clouet, la France ne retirait point encore de ses fabriques tout l'acier fondu nécessaire à sa consommation , a pro-. posé en mars 1807 un prix de 4000 fr. pour fabrication en grand de l'acier fondu, égal en qualité auplus parfait des fabriques étrangères.

la

La Société exigea en outre que l'on justifiât de la manière la plus authentique que les échantillons provenaient d'une manufacture capable de subvenir à une grande partie des besoins du

(1) Ce rapport, adopté par la Société dans sa séance du 13 septembre 1809, a reçu ici quelques nouveaux développemens, qui sont consignés dans les notes.

commerce, et de soutenir pour les prix la .concurrence avec les fabriques étrangères. Le prix a été annoncé devoir être distribué dans la séance générale de 1809.

Un seul étranger, habitant sur le continent, et deux Français établis dans la ci-devant Belgique, ont répondu à l'appel de la Société et ont envoyé des échantillons d'acier fondu. Ces aciers ont paru à vos Commissaires mériter une attention particulière; en conséquence, ils les ont distribués entre quatorze artistes habiles de la capitale qui les ont soumis à une grande variété d'épreuves.

D'après le nombre des aciers nouveaux indiqués dans ce rapport, il a paru utile d'énoncer d'abord la nature et l'emploi des aciers anciennement et nouvellement connus, et de faire remarquer particulièrement les qualités et les défauts des aciers fondus ordinaires.

Tous les aciers sont essentiellement composés de fer et de carbone; mais la nature des minerais employés, les méthodes différentes pour obtenir les aciers, et principalement les diverses densités que ceux-ci sont susceptibles d'acquérir par la cémentation, par la fonte, par la malléation et par la trempe, y apportent des différences considérables, qui donnent lieu aujourd'hui à distinguer les sept variétés d'acier suivantes, dont quatre nouvelles, ou peu connues, sont précédées d'une étoile, savoir: 1°. L'acier naturel ;

2o. L'acier de première cémentation; * 3°. L'acier de seconde cémentation; 4. L'acier de première fusion, prenant le dur par la trempe dans l'eau ;

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*5°. L'acier de première fusion, prenant le dur à l'air;

*6°. L'acier de première fusion, soudable; * 7°. L'acier de seconde fusion.

1o. L'acier naturel s'obtient directement, tantôt des minerais de fer, tantôt de la fonte (1). Lorsqu'on se sert de minerais, on choisit habituellement ceux de fer spathique et les hématites brunes, que l'on traite par petites portions dans des forges dites Catalanes (2), où l'on a pour but de convertir directement le minéral en fer; on y obtient en même-tems de l'acier qui dans le pays de Foix, aux Pyrénées, porte le nom de fer fort et de fer cédat (3).

Lorsqu'on se sert de fonte de fer, on la choisit charbonnée et on la traite dans des affineries. Le produit que l'on en obtient est connu sous le nom général d'acier de fonte (4); celui qui n'a été soumis dans l'affinerie qu'à une première préparation, porte le nom particulier d'acier brut, qui est toujours inégale

les

(1) Les mots fonte, gueuse, fer fondu, fer cru et régule de fer, seront employés comme signifiant la même chose. (2) On nomme Catalanes, les petites; Navarraises, moyennes; et Biscayennes, les plus grandes; on retire six à sept massés en vingt-quatre heures, produisant à peu près en métal un tiers des minerais employés, dans les proportions d'environ 60 kilogrammes pour les petites, 97 pour les moyennes, et 140 pour les grandes.

(3) Dans ces forges, une portion de fer composant la loupe ou le massé que l'on y obtient, se convertit en même-tems en acier par une intromission du carbone sous les charbons dont on a soin de l'entourer.

(4) Dans cette opération, on laisse la forte en bain couverte de scories, pour empêcher que le carbone qu'elle contient ne soit brûlé par le vent des soufflets, et pour qu'elle

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