Étre présent sous les armes, Étre sous les drapeaux et en état de faire son service. Etre sous les armes, se dit D'une troupe qui a pris les armes pour faire quelque service, ou pour rendre quelque honneur. On dit de même, Se mettre sous les armes, rester sous les armes. Ce prince a tant d'hommes sous les armes, Il a tant d'hommes prèts à combattre. Etre bien sous les armes, Avoir bonne mine, bonne grace, quand on est armé, quand on se tient avec son arme ou ses armes dans l'attitude convenable. Faire passer un soldat par les armes, Le faire fusiller par jugement du conseil de guerre. ARMES, au pluriel, signifie aussi, La profession de la guerre. Il est né pour les armes. Suivre les armes, la carrière des armes. Quitter les armes. Prendre le métier des armes. Il signifie également, Les entreprises de guerre, les exploits militaires. L'heureux succès de nos armes. Dieu a beni, a fait prospérer les armes de la France. Alexandre porta ses armes jusque dans les Indes. Suspension d'armes, Cessation des hostilités convenue, pour un temps, entre deux parties belligérantes, entre deux armées. Faire ses premières armes, Faire sa première campagne, aller à la guerre pour la première fois. Un fait d'arines, Un exploit guer rier. Un beau fait d'armes. De grands faits d'armes. Prov., Les armes sont journalières. Le sort des armes est inégal; dans la guerre, on est sujet à éprouver la bonne et la mauvaise fortune. Il se dit figurément dans toutes les occasions où l'on peut bien ou mal réussir, où il arrive qu'on fait tantôt bien, tantôt mal. On ne gagne pas toujours au jeu, les armes sont journalières. Un auteur dramatique ne réussit pas toujours, les armes sont journalières. ARMES, au pluriel, se dit particulièrement en parlant De l'escrime. Maître d'armes, ou Maitre en fait d'armes, Celui qui enseigne l'escrime. Faire des armes, tirer des armes, S'exercer à l'escrime. Mettre les armes à la main à un jeune homme, Etre le premier à lui apprendre l'escrime. Avoir les armes belles, Faire des armes de bonne grace. Salle d'armes, Lieu où l'on enseigne publiquement à faire des armes. ARME, se dit aussi Des différentes espèces de troupes qui composent une armée, c'est-à-dire, cavalerie, infanterie, artillerie, génie. Ce détachement était composé de différentes armes. Il y a des instructions pour les différentes armes. Dans quelle arme sert-il? L'arme de l'artillerie, de l'infanterie, des cuirassiers, des dragons, etc. ARMES, au pluriel, se dit encore pour signifier Toute l'armure d'un homme de guerre. Armes complètes. Armes à l'épreuve de la balle, à l'épreuve du pistolet. Armes fort riches. De belles armes, Endosser les armes. Se couvrir de ses armes. Il reçut un coup dans ses armes, un coup qui faussa ses armes. Fig. et fam., Elle est sous les armes, se dit D'une femme qui est extrémement parée. ARMES, se dit figurément, au sens moral, de Tout ce qui sert à combattre quelqu'un, à détruire une erreur, une passion, etc. Cette loi est une arme terrible entre les mains du pouvoir. Vous me fournissez des armes contre vous-même. Les armes de l'éloquence. Les armes de la raison. Le jeúne et la prière sont des armes contre les tentations. Fig., Faire arme de tout, Se servir de toutes sortes de moyens pour réussir dans ses desseins. ARMES, en termes de Blason, se dit Des signes héraldiques peints ou figurés sur l'écu et sur la cotte d'armes. Les armes de France. Les armes de l'empire d'Autriche. Belles armes. Des armes fort nobles. Il hérita de tous les biens de cette maison, à condition d'en porter le nom et les armes. Armes pleines. Armes brisées, mi-parties, écartelées, timbrées. Il porte un lion en ses armes. Les supports de ses armes. Les armes font partie de la succession. Heraut d'armes. Roi d'armes. Chef du nom et armes de cette maison. Sceller du sceau de ses armes. Cachet d'armes. Juge d'armes, Celui qui était établi pour juger des armoiries et des titres de noblesse. Armes fausses, ou Armes à enquerre, Armes qui ne sont pas selon les règles du blason, qui offrent, par exemple, métal sur metal, ou couleur sur couleur. Armes parlantes, Celles qui expriment en tout ou en partie le nom de la maison. Ainsi, Les armes duroyaume de Castille sont un chatean; les armes de la maison de Mailly, des maillets; celles de la maison de Créquy, un créquier, etc. ARMEE. s. f. Nombre plus ou moins considérable de troupes assemblées en un corps, sous la conduite d'un général. Grande, puissante, nom breuse armée. Petite armée. Armée victorieuse, triomphante, invincible. Armée délabrée, défaite, battue, ruinée. Armée en déroute. Armée en bon ordre. Armée de vieilles troupes. Armée navale. Armée de réserve. Armée de siège. Armée d'observation. Lever, mettre sur pied, entretenir, faire subsister une armée. Général d'armée. Les chefs de l'armée. Maréchal des camps et armées du roi. Les troupes sont en corps d'armée. L'armée marche. La marche de l'armée. L'armée campait, était campée. Les quartiers de l'armée. L'armée a pris ses quartiers. Mettre, ranger une armée en bataille. Rassembler, recueillir les débris d'une armée. Faire la revue d'une armée. Commander une armée. La tête, le front, les ailes d'une armée. Le choc de deux armées. Les deux armées étaient en présence. L'Ecriture sainte appelle Dieu Le Dieu des armées. Il se dit, absolument, de Toutes les troupes qu'un Etat lève et entretient potır så sûreté. Les différents corps de l'armée. Mettre l'armée sur le pied de guerre, sur le pied de paix. Entrer dans l'armée, dans les rangs de l'armée. On dit de même : Armée permanente, régulière, soldée. L'armée, les armées de terre et de mer. Etc. L'armée du Nord, l'armée d'Italie, etc., La partie de l'armée qui est en expédition dans le Nord, en Italie, etc. Cet officier faisait partie de l'armée d'Espayne. ARMELINE. s. f. Peau très-fine ét fort blanche, qui vient de Laponie, et qui appartient à l'hermine. ARMEMENT. s. m. Appareil de guerre. Grand, puissant, formidable armement. Faire un armement. Armement par terre et par mer. Armement par terre. Armement sur mer. Armement naval. Il signifie aussi, L'action d'armer, de pourvoir des armes nécessaires; et quelquefois, L'ensemble des objets qui servent à armer. L'armement d'un soldat. L'armement d'une place de guerre. L'armement d'une troupe. Son armement se compose de... consiste en... L'armement d'un vaisseau, d'un navire, L'action de les équiper et de les tenir prêts à prendre la mer, quelle que soit leur destination. Vaisseaux en armement. Entrer en armement. Finir son armement. Frais d'armement. Etat d'armement. ARMER. v. a. Pourvoir d'armes. Il y a dans cet arsenal de quoi armer cinquante mille hommes. Il en a coûté tant pour armer cette compagnie. Il signifie encore, Revêtir d'armes défensives. Armer quelqu'un de toutes pièces. On l'arma de pied encap, Armer quelqu'un chevalier, se dit en parlant De la cérémonie par laquelle on recevait quelqu'un cheva lier. Armer un bâtiment, L'équiper, le pourvoir de tous les objets nécessaires pour le mettre en état de prendre la mer, soit qu'on le destine à faire la guerre, soit qu'il doive seulement naviguer pour le commerce. Armer un vaisseau en guerre, en course. Armer un navire pour le commerce. Armer une batterie, La garnir de canons. On dit de mème, Armer une place de guerre, Garnir ses remparts de pièces de canon. Neutral., en termes de Marine, Armer sur un vaisseau, S'y embarquer pour faire partie de l'équipage. Je me rendis à Brest, où j'armai sur le Terrible. ARMER, s'emploie absolument pour dire, Lever des soldats, lever des troupes. On arme de tous côtés. Toutes les puissances de l'Europe arment. ARMER, signifie figurément, Donner occasion de prendre les armes, de faire la guerre. Le fanatisme a souvent armé les peuples les uns contre les autres. Il signifie aussi figurément, Animer, irriter, soulever. Ses vices ont armé tous les honnêtes gens contre lui. Armer le fils contre le père, l'ami contre l'ami. ARMER, signifie, par extension, Garnir une chose avec une autre qui la fortifie, qui la met plus en état de servir. Armer un aimant. Armer une poutre de bandes de fer. Armer une meule de moulin avec des liens de fer. Armer un fusil, un pistolet, Tendre le ressort qui met le chien de la batterie en état de s'abattre. En Fauconnerie, Armer l'oiseau, Lui attacher des sonnettes. En Musiq., Armer la clef, Mettre à la clef le nombre de dièses ou de bémols convenables pour indiquer le ton dans lequel l'air est écrit. ARMER, avec le pronom personnel, signifie, Se munir d'armes, soit offensives, soit défensives. S'armer d'une épée, d'un pistolet. S'armer d'une cuirasse. Ils s'armèrent aussitôt, et furent en état de combattre. Sarmer d'un baton, d'une fourche, de tout ce qu'on trouve sous sa main, Il signifie aussi, Prendre les armes, faire la guerre. Cet écrivain autorise les sujets à s'armer contre leur prince. Il signifie figurément, Se munir, se précautionner contre les choses qui peuvent nuire, qui peuvent incommoder. S'armer contre les accidents de la fortune. S'armer contre les tentations. S'armer contre les maux. S'armer contre le froid, contre la pluie, contre le mauvais temps.Sarmer d'un parapluie, d'un bon manteau. S'armer de courage. S'armer de patience. Armez-vous de résolution. S'armer de la prière. S'armer du signe de la croix. En termes de Manége, Ce cheval s'arme contre le mors, Il place sa langue de manière à empêcher l'effet du mors. Il s'arme contre son cavalier, Il résiste aux aides et aux chàtiments. ΑRMÉ, ÉE. participe. Un homme bien monté, bien armé. Armé de toutes pièces. Armé de pied en cap. Armė à la légère ou légèrement. Pesamment armé. Armé d'épée et de pistolets. Les princes armés. Un vaisseau armé en guerre, en course. Un homme arme de patience. Etre armé contre le froid. Fam., Ilest se dit D'un homme qui est armé plus qu'on n'a coutume de l'être. fiestarmė jusqu'aux dents, Fig., Il est armé de toutes pièces, il est armé de pied en cap, se dit D'un homme qui est prêt sur tous les points d'une affaire, et en état de repousser toutes les attaques. À main armée, à force ouverte et les armes à la main. Entrer à main armée dans un pays. Ils enlevaient les troupeaux à main armée. La force armée. Voyez FORCE. ΑRMÉ, signifie adjectivement, en parlant Des choses, Garni, muni, pourvu de. Un bâton armé d'une pointe de fer. Une plante armée d'épines, d'aiguillons. La gueule de cet animal est armée de dents trèsaiguës. ARMET. s. m. Armure de tête, petit casque fermé qui était en usage dans les quatorzième, quinzième et seizième siècles. H n'est plus employé qu'en parlant De la chevalerie errante des vieux romans. L'armet de Mambrin, ARMILLAIRE. adj. f. Il n'est usité que dans cette locution, Sphère armillaire, Espèce de machine ronde et mobile, composée de divers cercles qui représentent ceux que les astronomes imaginent dans le ciel. ARMILLES. s. f. pl. Petites moulures qui entourent en façon d'anneaux le chapiteau dorique, immédiatement au-dessous de l'ove. Ces moulures carrées se nomment Filets ou Listeaux, lorsque, au lieu de tourner circulairement, elles sont étendues en ligne droite. ARMISTICE. s. m. Suspension d'armes. Un long armistice, Convenir d'un armistice. Rompre l'armistice. Armistice de quelques jours. L'armistice fut de courte durée, ne tarda pas à cesser, à expirer. ARMOIRE. s. f. Meuble ordinairement de bois, fermé par une ou deux portes, garni de tablettes ou de tiroirs dans l'intérieur, et servant à renfermer toutes sortes de choses. Grande armoire. Petite armoire.Armoire de chêne, de noyer, d'acajou. Armoire à porte pleine, àporte vitrée. Armoire arasée. Les tablettes d'une armoire. Les tiroirs d'une armoire. La corniche, lespieds d'une armoire. ARMOIRIES. s. f. pl. Il signifie la même chose qu'Armes, en termes de Blason. Faire peindre, sculpter ses armoiries. ARMOISE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes corymbifères et à fleurs composées, qui renferme un grand nombre d'espèces. L'armoise commune est d'un grand usage en médecine, comme stimulante, tonique, emmènagogue, etc. L'absinthe, l'estragon, sont des armoises. On nomme Santoline ou Semen-contra, La graine de diverses espèces d'armoises, employée comme vermifuge. ARMOISIN. s. m. Taffetas faible et peu lustré. ARMON. s. m. T. de Carrossier. Une des deux pièces du train d'un carosse, entre lesquelles le gros bout du timon est placé. Les armons d'un carrosse. ARMORIAL.s.m. Livre contenant les armoiries de la noblesse d'un royaume, d'une province. L'armorial de France. L'armorial d'Espagne. Armorial de Normandie, de Bretagne, de Dauphiné, etc. ARMORIER. v. a. Mettre, peindre, graver ou appliquer des armoiries sur quelque chose. Faire armorier une voiture, de la vaisselle, un cachet. ARMORIÉ, ÉE. participe. Un cabriolet armoriè. ARMORISTE. s. m. Celui qui fait des armoiries, qui enseigne le blason, ou qui écrit sur le blason. Il est peu usite. ARMURE. s. f. Les armes défensives qui garantissent le corps ou les membres des guerriers, comme la cuirasse, le casque, etc. Armure legère. Armure pesante. Armure complète. Les pièces de l'armure. Pièce d'armure. ARMURE, se dit aussi, en Physique, Des plaques de fer qu'on attache à un aimant, et qui en augmentent la force. ARMURIER. s. m. Ouvrier qui fabrique ou qui vend des armes défensives, comme casques, cuirasses; et même des armes à feu, comme fusils, pistolets. ARO AROMATE. s. m. Il se dit de Toute substance qui appartient au règne végétal, et qui exhale une odeur forte et agréable. Le baume, le storax, la cannelle, l'encens, le genièvre, le girofle, la muscade, etc., sont des aromates. Aromate précieux. La plupart des aromates croissent dans les pays chauds, et nous arrivent du Levant. AROMATIQUE. adj. des deux genres. Qui est de la nature des aromates, qui a une odeur forte et agréable. Substance aromatique. Plante, herbe aromatique. Odeur aromati que. AROMATISATION.s.f. T. de Pharmacie. Action d'aromatiser. AROMATISER. v. a. Méler quelque substance aromatique à un remède, à un aliment. Aromatisér de l'eau d'orge avec du sirop de cannelle. Aromatiser une sauce avec de la muscade. AROMATISÉ, ÉE. participe. Boisson aromatisée. AROME. s. m. Le principe odorant des fleurs, et en général des substančes végétales qui ont une odeur agréable. L'arome des fleurs. L'arome du café. ARONDE. s. f. Hirondelle. Il n'est guère usité que dans cette locution; A queue d'aronde, qui se dit D'une pièce de bois taillée par un bout en forme de queue d'hirondelle, et qu'on assemble avec une autre par le moyen d'une entaille de la même forme. ARONDE, en Histoire naturelle, se dit d'Un genre de mollusques acéphales, auquel appartient le coquillage qui fournit les perles et la nacre. C'est aussi Le nom d'une espèce de poisson volant. ARP ARPÉGE ou ARPÉGEMENT. s. m. T. de Musique. Manière de frapper successivement et rapidement tous les sons d'un accord, au lieu de les frapper à la fois. Faire des arpéges, des arpegements. ARPEGER. v. n. T. de Musique. Faire des arpéges. ARPENT. s. m. Certaine étendue de terre, contenant ordinairement cent perches carrées de superficie, ou cinquante et un ares. Un arpent de terre labourable. Un arpent de pré. Un arpent de vigne. Un arpent de bois. Un bois de tant d'arpents. Un étang qui contient tant d'arpents. ARPENTAGE. s. m. Mesurage de terres par arpents ou parties d'arpent, ou autres mesures. Faire l'arpentage d'une terre. Il se dit aussi de La science de mesurer les terres. Entendre bien l'arpentage. ARPENTER. v. a. Mesurer des terres par arpents ou parties d'arpent, ou autres mesures. Arpenter le terrain d'un village. Faire arpenter une pièce de terre. Arpenter des terres. Il signifie quelquefois, figurément et familièrement, Parcourir un espace avec vitesse et à grands pas. J'ai arpenté aujourd'hui Paris dans tous les sens. Il aura bientôt arpenté le chemin d'ici chez vous. On l'emploie quelquefois absolument. Voyez comme il arpente. ARPENTÉ, És. participe. ARPENTEUR. s. m. Celui dont le métier ou l'office est de mesurer et d'arpenter les terres. Manuel de l'arpenteur. Arpenteur juré. ARPENTEUSE, adj. et s. f. T. d'Entomologie. Il se dit De certaines chenilles dont le corps est très-long, et qui, ne pouvant marcher qu'en pliant et allongeant alternativement leur abdomen, semblent mesurer l'espace qu'elles parcourent. Chenille arpenteuse. Les arpenteuses donnent toutes naissance à des papillons de nuit. ARQ ARQUEBUSADE. s. f. Coup d'arquebuse. Il fut blessé d'une arquebusade. Eau d'arquebusade, Eau composée, dont on se servait autrefois principalement contre les coups de feu. ARQUEBUSE. s. f. Ancienne arme à feu qui se portait sur l'épaule. Arquebuse rayée, Arquebuse dont le canon est rayé en dedans. Arquebuse à croc, Grosse et lourde arquebuse qu'on tirait en l'appuyant sur un instrument appelé Fourchette: cette arme servait surtout pour tirer de derrière les murailles d'une place. Arquebuse à rouet, Arquebuse légère qui était employée dans la guerre de campagne, et que portèrent d'abord les arquebusiers à cheval. Jeu de l'arquebuse, Divertissement de bourgeois qui s'assemblent à de certains jours pour tirer de l'arquebuse, ou plutôt du fusil on le dit aussi Du lieu où ils s'assemblent. ARQUEBUSER. v. a. Tuer à coups d'arquebuse. On le fit arquebuser. Il est vieux. ARQUEBUSÉ, ÉE. participe. ARQUEBUSERIE. s. f. L'art, le métier de celui qui fait des armes à feu portatives. Il est très-habile, très-expérimenté dans l'arquebuse rie. ARQUEBUSIER. s. m. Nom qu'on donnait autrefois à un homme de guerre armé d'une arquebuse. Arquebusier à pied, à cheval. Il se dit aujourd'hui de Celui quifait partie d'une compagnie de bourgeois formée pour s'amuser et s'exercer au jeu de l'arquebuse. Il se dit encore de Celui qui fait des arquebuses et toutes sortes d'armes à feu portatives. C'est un excellent arquebusier. ARQUER. v. a. Courber en arc. Arquer une pièce de bois, une barre de fer. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. On a fait marcher cet enfant trop tôt, ses jambes se sont arquées. Il est quelquefois neutre, et signifie, Fléchir, se courber. Cette poutre commence à arquer. ARQUÉ, És. participe. Une poutre arquée. Des jambes arquées. ARR ARRACHEMENT. s. m. Action d'arracher. On a payè tant pour l'arrachement des souches. ARRACHEMENT, en termes d'Architecture, se dit Des pierres qu'on arrache d'un mur pour y en mettre d'autres en saillie, qui puissent servir de liaison avec un mur qu'on veut joindre au premier. Arrachements d'une voûte, Les premières retombées d'une voûte liées et engagées dans un mur. ARRACHER.v.a. Détacher avec effort ce qui tient à quelque chose; Oter de force quelque chose. Arracher des arbres. Arracher des herbes. Arracher les cheveux. S'arracher les cheveux. Arracher des dents. On lui a arraché un œil. Arracher un clou d'une muraille. On ne saurait arracher une pierre de ce mur qu'à grands coups de marteau. Arracher quelque chose des mains de quelqu'un. Arracher un enfant à sa mère, des bras de sa mère, d'entre les bras de sa mère. Ils s'arrachaient les lambeaux de son vêtement. Prov. et fig., Il vaut mieux laisser son enfant morveux que de lui arracher le nez, Il est de la sagesse de tolérer un petit mal, lorsqu'on risque, en voulant y remédier, d'en causer un plus grand. Prov. et fig., Je lui ai arraché une dent, se dit en parlant D'un avare de qui on a tiré de l'argent. Prov. et fig., Ils sont prêts à s'arracher les yeux, se dit De deux personnes qui ont ensemble une altercation violente. Par exagérat. et fam., On se l'arrache, se dit en parlant D'une personne ou d'une chose qui est extrêmement recherchée, et signifie, On se dispute à qui l'aura. Il est fort aimable en société, on se l'arrache. Ce roman a le plus grand succès, on se l'arrache. Fig., Arracher la vie à quelqu'un, Le faire périr de mort violente. Prov.et fig., Vous lui arracheriez plutôt la vie, se dit Pour marquer T'extrême répugnance d'une personne à faire quelque chose, et combien il serait difficile de l'y obliger, de l'y contraindre. On dit de même: Vous lui arracheriez plutôt le cœur. Ce serait lui arracher l'âme. Fig., Arracher une opinion de l'esprit, de la tête de quelqu'un, Détacher quelqu'un d'une opinion, l'y faire renoncer. On ne saurait lui arracher cette opinion de l'esprit. Vous ne luiarracheriezjamais cela de la tête. On dit dans un sens analogue, Arracher de son cœur un sentiment, une passion, un souvenir, etc. ARRACHER, Signifie aussi figurément, Tirer, obtenir avec peine quelque chose de quelqu'un. Il ne rend pas facilement l'argent qu'on lui a prété, il faut le lui arracher. On ne saurait arracher quelque argent de lui. On ne peut arracher un sou de personne. Il n'y a pas moyen d'arracher une parole de lui. On ne peut lui arracher une parole. J'ai eu bien de la peine à arracher de lui cette promesse, cette parole. Ilm'a arra ché mon secret, monconsentement à force d'importunité. Vous m'arrachez cet aveu. Les révélations que les tourments lui arrachèrent. Il a fallu vous arracher cette louange. Je n'ai pu lui arracher cette grace. Fig., Arracher des larmes, des cris, des soupirs, des plaintes à quelqu'un, Le faire pleurer, le faire crier, etc. Ce récit m'arracha des larmes. La douleur m'a arraché des cris. Ce souvenir pénible lui arrache des plaintes, des soupirs. ARRACHER, en parlant Despersonnes, signifie souvent, tant au propre qu'au figuré, Détourner, écarter, éloigner avec effort. Il a fallu l'arracher de ce lieu, de dessus le corps de son fils. On ne saurait l'arracher à l'étude. On ne saurait l'arracher du jeu. Je l'ai arraché à des liaisons qui l'auraient perdu. Arracher quelqu'un à la misère, à la mort, etc., Le retirer de la misère, le préserver d'une mort imminente, etc. ARRACHER, s'emploie quelquefois avec le pronom personnel régime direct, et signifie, Se détacher, s'éloigner avec peine, avec effort. Il s'arrache au plaisir. Je ne saurais m'arracher d'auprès de vous. D'ARRACHE-PIED. loc. adv. et fam. Tout de suite, sans intermission. Je l'ai attendu trois heures d'arrachepied. Il a travaillé six heures d'arrache-pied. ARRACHÉ, ÉE. participe. ARRACHEUR. s. m. Celui qui arrache. Il n'est usité que que dans locutions: Arracheur de dents. Arracheur de cors. ces Prov., Ilment comme un arracheur de dents, se dit D'un homme fort accoutumé à mentir. ARRAISONNER. v. a. Chercher à amener quelqu'un à un avis, à une opinion, en lui donnant des raisons pour le déterminer, Je l'ai arraisonné à ce sujet, et il s'est rendu. ARRAISONNÉ, ÉE. participe. ARRANGEMENT.s. m. Action d'arranger; Etat de ce qui est arrangé. Je l'ai chargé de l'arrangement de mes livres. Arrangement de vases, de porcelaines, de tableaux. Il y a du goût dans l'arrangement de ces meubles. Il y a quelque chose à changer à cet arrangement. L'arrangement des mots d'une phrase se nomme Construction. Il se dit aussi de La disposition et de l'ordre qu'on observe dans un discours, en mettant chaque pensée, chaque terme à la place qui lui convient. L'arrangement des idées, des matières. L'arrangement des paroles contribue à la clarté, à la force, à la grâce du discours. Il signifie encore, Louable économie, esprit d'ordre dans la dépense. Cet homme manque d'arrangement. Il faut mettre de l'arrangement dans ses affaires. Il signifie quelquefois, Conciliation. Faire un arrangement entre deux personnes. L'arrangement de ce procès ne sera pas aisé. Il se dit également Des mesures qu'on prend pour finir ses affaires. Prendre des arrangements pour payer ses dettes. ARRANGER. v. a. Mettre dans l'or- | dans ses manières. Il est toujours ar dre convenable, dans un certain ordre. Arrangez bien tout cela. Arranger des livres. , Arranger ses idées, ses paroles Les disposer convenablement, les mettre chacune à leur place. C'est un homme qui arrange bien ses paroles, qui arrange bien ce qu'il dit. Arranger une maison, Mettre en bon ordre les choses qui s'y trouvent, et, plus ordinairement, Y faire des réparations, des embellissements, des dispositions nouvelles. Il a bien fait arranger sa maison. Fig., Arranger ses affaires, Les mettre dans un meilleur ordre, dans un meilleur état. Il a bien arrangé ses affaires. Fig., Arranger une affaire, un procès, un différend, une querelle, Les accommoder, les terminer à l'amiable. Fig., Arranger sa vie, La régler, la distribuer comme il convient. Il a bien arrangé sa vie. Fam. et ironiq., Arranger quelqu'un, Le maltraiter, lui causer du dommage. Il a voulu faire l'insolent, je l'ai arrangé de la bonne manière, je l'ai bien arrangé, je l'ai arrangé comme il faut. Qui vous a arrange ainsi? La pluie, le vent vous a bien arrange. Comme vous êtes arrange! Fam., Cela m'arrange, ne m'arrange pas, se dit D'une chose qui plait, dont on s'accommode, ou qui déplait, qui porte préjudice. ARRANGER, s'emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se mettre, se ranger dans un certain ordre. Arrangeons-nous bien autour du feu, autour de la table. Il signifie également, Se mettre dans une position, dans une posture commode, pour faire quelque chose. Il s'arrange dans son fauteuil pour dormir. Sarranger à une table pour écrire commodement. S'arranger chez soi, Mettre ses meubles en ordre, rendre sa maison propre et commode. Il me faudra du temps pour m'arranger chez moi. Vous vous êtes bien arrangé. Fig., Sarranger pour faire quelque chose, Faire ses dispositions de manière à exécuter la chose qu'on a décidée, qu'on a promise. Je me suis arrange pour avoir fini cet ouvrage à telle époque. Je m'arrangerai pour vous payer dans un mois. Fig. et fam., Arrangez-vous; vous n'avez qu'à vous arranger comme vous voudrez, se dit à quelqu'un à qui on laisse entièrement le soin de ses propres affaires. ARRANGER, avec le pronom personnel, signifie aussi, S'accorder, s'entendre avec une autre personne pour faire quelque chose en commun. Ils se sont arrangés pour partir ensemble. Payez pour vous et pour moi, nous nous arrangerons ensemble. Il signifie encore, Terminer à l'amiable un procès, un différend, une querelle. Ils n'ont pas voulu s'arranger, ils plaideront. Ils se sont arrangés, et ne se sont point battus. Il s'est arrangé avec ses créanciers. ARRANCÉ, ÉE. participe. Il se dit en mauvaise part, D'un homme qui a de l'apprêt, de la pédanterie, de l'affectation dans son fon, TOME 1. rangé dans sa manière de s'exprimer. Il a toujours un air arrange. ARRENTEMENT. s. m. Action de donner ou de prendre à rente. Don ner un arrentement. Faire un arrentement.Prendre unarrentement. Tenir un champ, une vigne, un pré par arrentement. ARRENTER. v. a. Donner à rente quelque héritage, ou quelque pièce de terre, de vigne, etc. Il a arrenté toutes ses vignes. Il lui a arrenté tant d'arpents de terre, moyennant telle redevance. ARRENTÉ, ÉE. participe. ARRERAGER. v. n. Il se dit Des rentes en redevance annuelle qui ne sont pas payées, et qui s'accumulent. Il ne faut pas laisser arrérager ses rentes, ses pensions. Il ne faut pas se laisser arrérager. ARRERAGES. s. m. pl. Ce qui est dù, ce qui est échu d'un revenu, d'une rente, d'un loyer, d'une ferme. Il lui doit tant d'années d'arrèrages. Cela fait mille écus, tant en principal qu'en arrérages. Payer le principal et les arrerages. Recevoir, toucher des arrérages. ARRESTATION. s. f. Action d'arrêter quelqu'un, de l'empêcher de continuer sa route. Il signifie plus ordinairement, L'action de se saisir d'une personne et de l'emprisonner, en exécution d'un ordre supérieur, d'un jugement. L'arrestationde cet accusé s'est faite sans éclat. L'arrestation d'un débiteur. Procès-verbal d'arrestation. Il signifie aussi, L'état de celui quiest arrêté. Il est en état d'arrestation. Il a été trois mois en arrestation. ARRET.s.m.Jugement d'une cour, d'une justice souveraine, par lequel une question de fait ou de droit est décidée. Arrêt de la cour royale, de la cour de cassation. Arrêt interlocutoire. Arrét par défaut. Arrét définitif. Arret contradictoire. Arrêt sur requéte. Arrét par forclusion. Arrét solennel. Arrét en robes rouges. Arrét les chambres assemblées. Arrêt de mort. Arrét d'absolution. Arret de renvoi. Poursuivre un arrêt. Prononcer unarrét. Rendre un arrêt. Dresser un arrêt. Lever un arrét. Obtenir un arrét. Etre fondé en arrét. Casser un arrét. Se pourvoir contre un arrêt. En cassation d'arrêt. En interprétation d'arrét. Exécuter un arrêt. En exécution de l'arrêt. Il y a tant de chefs à cet arrét. L'arrêt porte telle chose. Un recueil d'arrêts. Il se dit figurément Des jugements de Dieu, des décisions des hommes qui ont ou croient avoir quelque autorité. Les arrêts de Dieu. Les arréts du destin, de la Providence. J'attends de vous mon arrét. Je n'appellerai point de votre arrêt. Ses paroles sont des arrêts sans appel. Il faut se défier quelquefois des arrêts de ce critique. ARRÈT, signifie aussi, Saisie, soit de la personne, soit des biens. On a fait arrêt sur sa personne et sur ses biens. Mettre en arrêt un homme entre les mains d'un huissier. Il a fait arrêt sur de l'argent quirevient à son débiteur. Faire saisie et arrét entre les mains de quelqu'un. En parlant d'Une saisie d'argent faite entre les mains d'un tiers, on ne dit plus guère que Saisie-arret ou Opposition. Maison d'arrét, Prison, lieu de détention. Maison d'arrêt militaire. Le corps de garde de la maison d'arrêt. ARRÊTS, au pluriel, se dit, en termes de Guerre, de La défense qui est faite à un militaire, à un officier, de sortir de chez lui, ou de s'éloigner d'un lieu déterminé. On l'a mis aux arréts. Il est aux arrêts dans sa chambre. Il sera puni pour n'avoir pas gardé ses arrêts, pour avoir rompu les arrêts. On a levé les arréts, il peut sortir. Arrêts forcés ou de rigueur, Défense absolue de sortir. Arrêts simples, Défense de sortir aux heures où l'on n'est pas de service. L'officier qui est aux arrêts de rigueur remet son épée àl'adjudant-major qui les lui signifie. ARRÈT, en termes de Manége, L'action du cheval, quand il s'arrête. C'e chevala l'arrêt bon, mauvais, l'arret sûr et léger. Il est ferme sur l'arret. Il se dit aussi de L'action de la main pour arrêter le cheval. Temps d'arret, demi-arret, Action de la main pour ralentir le mouvement sans le faire cesser. Former ou faire des arrêts, des temps d'arrêt, des demi-arréts. Temps d'arrêt, se dit en général de Courts intervalles ou repos que l'on observe entre certains mouve ments qui doivent s'exécuter avec précision et régularité. ARRÊT, en termes de Chasse, se dit de L'action du chien couchant, lorsqu'il arrête le gibier. Ce chien est à l'arrêt. Il est en arrêt. Il a fait un bel arrêt. Tenir le gibier en arret, Etre en arrêt devant le gibier. Chien d'arrêt. ARRÉT, signifie en outre, la pièce du harnois où un chevalier appuyait et arrêtait sa lance, pour rompre en lice, ou pour se reposer. Mettre la lance en arrêt. Il se dit aussi d'Un petit verrou qui retenait immobile le chien de certaines platines d'armes à feu. Les platines à secret étaient à arrel. Ce pistolet est en arrêt. Il se dit également d'Une petite pièce qui empêche que le mouvement d'une horloge n'aille trop vite. L'arrêt d'une horloge. Fig., Il n'a point d'arrêt, c'est un esprit sans arret, se dit D'un jeune éventé, ou d'un homme léger, volage, sur les paroles duquel on ne saurait compter. ARRÈT, en termes de Couture et de Lingerie, se dit Des ganses qu'on met à l'extrémité des ouvertures, pour empêcher que le linge ou l'étoffe ne se déchire. On a oublié de faire un arrêt à l'ouverture de cette chemise. ARRÉTÉ. s. m. Résolution prise dans une compagnie, dans une assemblée délibérante. Après une longue délibération, l'assemblée a pris un arrété. Il se dit aussi d'Une décision de quelque autorité administrative. Un arrélé du préfet de police. 8 En termes de Finances, Arrêté de compte, Règlement de compte. ARRETE-BOEUF. s. m. T. de Botan. Espèce de bugrane, plante légumineuse ainsi nommée parce que ses racines traçantes font souvent obstacle à la charrue. L'arrête-bœuf est quelquefois épineux. ARRETER. v. a. Empêcher la continuation d'un mouvement, le cours, le progrès de quelque chose, l'écoulement de quelque liqueur. Arréter une horloge. Arrêter un homme qui s'enfuit. Arrêter les pas de quelqu'un. Arrêter quelqu'un dans sa marche, dans sa course. Arrêter un cheval; l'arrêter tout court. Arrêter l'eau par le moyen d'une digue. Arrêter le cours de l'eau. Arrêter le sang. Arrêter une hémorragie. Il signifie aussi, Fixer, assurer une chose. Arréter une persienne que le vent agite. Arrêter une pierre, un diamant dans le chaton. Arrêter une planche, une poutre avec des clous, avec des crampons. Arrêter une pierre avec du mortier. Arrêter un point en cousant, Faire un nœud au dernier point de la couture, pour que le fil n'échappe pas. Arrêter ses yeux, ses regards sur quelqu'un, sur quelque chose, Le regarder fixement. Fig., Arrêter sa pensée sur quel que chose, Réfléchir sur quelque chose avec attention. En termes de Chasse, Ce chien arrète des perdrix, des cailles, ou simplement, Ilarrête, Quand il rencontre des perdrix, des cailles, il s'arrête, et indique ainsi au chasseur où elles sont. En termes de Manége, Arrêter et rendre, Former des demi-temps d'arrêt successifs. ARRĖTER, signifie encore, Empêcher quelqu'un d'agir, de faire ce qu'il voulait faire, de continuer ce qu'il avait commencé. Il veut faire des poursuites contre moi, mais j'ai de quoi l'arrêter. Je n'ai fait que dire une parole, et je l'ai arrété tout court. Il l'aurait fait, si on ne l'eût arrêté. En cet endroit de son discours, je l'arrétai. Quelle est la difficulté qui vous arrête? Une seule chose m'arrête. Aucune consideration ne peut l'arrêter. Continuez, qui vous arrête, qui peut vous arrêter? Arrêter un courrier, Retarder son départ, l'empêcher pour un temps de continuer sa route. ARRÈTER, s'emploie souvent, dans un sens analogue à celui qui précède, avec un nom de chose pour régime. Arrêter la sédition. Arrêter les plaintes et les murmures. Arrêter le désordre. Arrêter la fureur de quelqu'un. On arrêta cet élan genéreux. Arrêter l'essor du génie. Arrêter la marche des affaires. Ces nombreux incidents retardent et arrétent l'action du drame. Il signifie quelquefois, Fixer, rétenir, captiver par quelque chose d'intéressant, d'attrayant. Rien ne peut arrêter cet esprit frivole. Les charmes de cette ville n'ont pul'ar réter. ARNÈTER, signifie aussi, saisir par voie de justice. Ses créanciers ont fait arrêter sa voiture et ses che vaux. Arrêter les exemplaires d'un livre. Saisir-arréter. Faire une saisiearrêt ou opposition. Il signifie également, Prendre et retenir prisonnier. Ses créanciers l'ont fait arréter. On l'a arrété pour detles. Etre arrêté pour vol. On l'arrêta prisonnier. Au nom de la loi, je vous arrête. ARRÊTER, signifie en outre, S'assurer d'avance le service de quelqu'un, l'usage de quelque chose. Arrêter un domestique, une servante. Arrêter un valet de chambre. Arrêter uncuisinier, une cuisinière. Arrêter une maison, un logement. Arrêter une voiture. Arrêter des chevaux à la poste, une place à la diligence. ARRÊTER, signifie aussi, Résoudre et déterminer quelque chose, demeurer d'accord de faire quelque chose, en convenir. Après avoir bien examiné l'affaire, on arrêta telle chose, on arreta que l'on ferait telle chose, de faire telle chose. Qu'at-on arrêté dans cette conférence ? Il avait arrêté dans son esprit de donner sa démission. J'aiarrêté en moi-même de... Nous avons arrêté cela ensemble. Arréter une marche, un plan de conduite. On ne peut encore rien arréler sur celle affaire. Arrêter un compte, arrêter des parties, Régler un compte, régler des parties. ARRÊTER, s'emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Cesser d'aller, d'agir, de parler, etc. Il marchait à grands pas, mais il s'arrêta tout d'un coup. Il s'arrêta tout court. Une montre qui s'arrête. Il a travaillé, parlé deux heures sans s'arrêter. Il s'arréta tout court au milieu de sa harangue. S'arrêter au milieu d'un récit, d'une lecture. L'orateur, le prédicateur fut obligé de s'arrêter. Pourquoi vous arréter? Quand une fois il est en train de jouer, il ne sait pas s'arrêter. Vos enfants jettent des pierres, dites-leur de s'arrêter. Prov. et fig., S'arrêter en beau chemin, Abandonner une entreprise dont la réussite paraît assurée. ARRÊTER, avec le pronom personnel, signifie particulièrement, Tarder, s'amuser, rester quelque temps dans un lieu sans en sortir. Où vous êtes-vous arrété? Nous nous sommes arrétés une heure chez lui. Allez vite et revenez sans vous arréter. Il s'arrête à tous les coins, à toutes les bornes. Il s'arrête à tous les cabarets. Il signifie aussi, Interrompre un voyage pour séjourner quelque temps dans un lieu. Nous nous arrétámes plusieurs jours à Bordeaux. Il se dit figurément, et signifie, Se déterminer, se fixer. Après avoir écouté différentes propositions, il s'arrêta à la première. Après avoir vu toutes les étoffes qui étaient à vendre, je m'arrêtai à celle-là. Il signifie aussi, Avoir égard, faire attention. S'arrêteraux apparences. Il ne faut pas s'arrêter à des bagatelles. Il ne faut pas s'arrêter à ce qu'il dit. ARRÊTER, est quelquefois neutre ét signifie, Cesser de marcher, de cheminer ? pour faire une station en quelque endroit. Dans cette acсерtion, il se dit surtout De ceux qui voyagent à cheval ou en voiture. Nous arrêtâmes à tel endroit, dans tel village, pour faire boire nos chevaux, Il signifie aussi, en général, Cesser d'aller, d'agir, de parler. Dans cette acception il s'emploie surtout à l'impératif. Dites au cocher d'arréter. Arrête, pourquoi me fuir? Arrélons un moment. Arrétez, qu'allez-vous faire? Arrêtez, toutes vos paroles sont autant d'injures. ARRÊTÉ, És. participe. Cet homme n'a pas la vue arrétée, Il n'a pas la vue assurée. Il n'a pas l'esprit bien arrêté, Il n'est pas bien sensé. Avoir des idées arrêtées, des principes arrêtés, une opinion arrétée sur quelque chose, Avoir sur une chose des idées, des principes fixes, une opinion bien établie. C'est une affaire arrêtée, C'est une chose décidée, convenue. En termes de Peinture, Dessin arrêté, esquisse arrêtée, composition arrêtée, Dessin terminé, esquisse, composition où l'on n'a plus rien à changer, à retoucher. Dessin arrété, se dit aussi d'un dessin tracé avec justesse et fermeté. ARRETISTE. s. m.Compilateur ou commentateur d'arrêts, de déclarations, etc. ARRHEMENT. s. m. Action d'arrher. Il a vieilli. On le disait particulièrement, autrefois, de L'achat de grains en vert et sur pied. ARRHER. v. a. S'assurer d'un achat ou d'une location en donnant des arrhes. Arrher des marchandises. ARRHÉ, ÉE. participe. ARKHES. s. f. pl. L'argent qu'un acquéreur ou un locataire donne pour assurance de l'exécution d'un marché verbal, et qu'il perd s'il rompt le marché. Le marché est-il conclu? donnez des arrhes. Il s'est engagé, puisqu'il a pris des arrhes. Donner des arrhes pour une place à la diligence. Il se disait autrefois figurément, dans le sens d'Assurance et de gage. Les bonnes œuvres sont les vraies arrhes du salut. Les présents sont des arrhes d'amitié. ARRIERE. préposition et adverbe. Loin. Il n'est guère usité que dans certaines phrases par lesquelles on enjoint de se retirer, de s'éloigner, et qui marquent l'horreur ou le mépris. Arrière de moi, Satan. Arrière les médisants. En termes de Marine, Vent arrière, Vent qui souffle de la poupe. Aller vent arrière. Avoir vent arrière. ARRIÈRE s'emploie comme substantif masculin, en termes de Marine, et signifie, La moitié de la longueur d'un batiment, depuis le grand mát jusqu'à la poupe. Il était à l'arrière du navire. Le gaillard d'arrière. Aller de l'avant à l'arrière. Les voiles, les canons de l'arrière. ARRIÈRE, est aussi préposition inséparable, et se joint à certains substantifs, pour marquer, en général, que la chose ou la personne dont il s'agit est placée derrière une autre, est postérieure à une autre. L'arrière-corps, l'avant-corps d'un ba |