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BALISE, se dit aussi de L'espace qu'on est obligé de laisser le long des rivières pour le halage des bateaux. On dit plus ordinairement, Chemin de halage.

BALISER. v. a. T. de Marine. Indiquer par des balises les hauts-fonds et les passes. Baliser l'entrée d'un port, l'embouchure d'un fleuve. Baliser une passe.

BALISÉ, ÉE. participe. BALISEUR. s. m. Celui qui veille à ce que les riverains laissent un certain espace sur le bord des rivières, pour le chemin de halage.

Il se dit aussi Des gens préposés pour faire le balisage des ports maritimes et des rivières.

BALISIER.s.m. T. de Botan. Genre de plantes, originaires des Indes, dont plusieurs espèces sont cultivées à cause de la beauté de leurs feuilles et de leurs fleurs. Les fleurs du balisier sont d'un rouge éclatant.

BALISTE. s. f. Machine de guerre, en usage chez les anciens, qui servait à lancer des traits, des javelots, et souvent aussi des pierres, des torches allumées, etc.

BALISTE, en Histoire naturelle, Genre de poissons remarquables par la vivacité de leurs couleurs, par leur extrême agilité, et par l'espèce de cuirasse à compartiments dont leur corps est revêtu.

BALISTIQUE. s. f. Art de calculer le jet des projectiles, et particulièrement celui des bombes. Etudier la balistique. Traité de balistique.

BALÍVAGE. s. m. T. d'Administration forestière. Choix et marque des baliveaux qui doivent être conservés dans les coupes.

BALIVEAU. s. m. T. d'Administration forestière. Il se dit Des arbres qu'on réserve, lors de la coupe d'un bois taillis, afin qu'ils puissent devenir arbres de haute futaie. Réserver tant de baliveaux par hectare. Jeunes baliveaux. Baliveaux de l'âge du taillis. Baliveaux modernes. Baliveaux anciens. Voy. AN

CIEN.

BALIVERNE. s. f. Sornette, propos frivole, occupation futile, passetemps puéril. Ce qu'il vous dit là est une baliverne, une franche baliverne. S'occuper de balivernes. Il s'amuse à des balivernes, à de pures balivernes. Il est familier.

BALIVERNER. v. n. S'occuper de balivernes. Ne faire que baliverner. Il est familier.

BALLADE. s. f. (On ne prononce qu'une L dans ce mot et les suivants.) Espèce d'ancienne poésie française, composée de couplets faits sur les mêmes rimes, et se terminant tous par le même vers. La ballade est eomposée de trois couplets et d'un envoi. Une jolie ballade. Une vieille ballade.

Le refrain de la ballade, Le vers intercalaire qui revient à la fin de chaque couplet.

Prov. et fig., C'est le refrain de la ballade, se dit De ce qu'une personne ramène sans cesse dans ses dis

cours.

BALLANT. adj. m. Il ne s'emploie que dans cette phrase familière, Aller les bras ballants, Marcher en lais

sant aller ses bras suivant le mouvement de son corps.

BALLE. s. f. Sorte de petite pelote ronde, faite de rognures d'étoffe, de liége, ou de toute autre matière élastique, recouverte de drap ou de peau, et servant à jouer à la paume. Balle à peloter. Balle à jouer partie. Prendre la balle au bond, à la volée. Renvoyer la balle.

Aller bien à la balle, Se placer bien pour la recevoir et la renvoyer.

Juger la balle, Prévoir où la halle doit tomber; et, figurément et familièrement, Prévoir quel tour une affaire prendra.

Couper la balle, La frapper avec la raquette inclinée. Laballe laperd, la balle la gagne, se dit Lorsque celui qui a joué a perdu ou gagné la balle.

la balle

Jouer à la balle, signifie simplement, Se renvoyer une balle l'un à l'autre à l'aide seulement de la main. Des écoliers qui jouent à la balle. Allez jouer à la balle dans le jardin.

Fig. et fam., Prendre la balle au bond, Saisir vivement et à propos une occasion favorable.

Fig. et fam., A vous la balle, C'est à vous à dire ou à faire telle chose; c'est vous que cela regarde. Il a tout dit, à vous la balle, C'est à votre

tour.

Fig. et fam., Quand la balle me viendra, Quand je serai en position favorable pour agir, pour parler.

Fig. et fam., Renvoyer la balle, Se décharger sur quelqu'un d'un soin, d'un embarras, d'une affaire. Il se hata de renvoyer la balle à son collègue. Ils se renvoient la balle. Il signifie aussi, Répliquer avec vivacité. Son adversaire lui a bien renvoyé la balle. On dit dans le même sens, Se renvoyer la balle, Soutenir la conversation par des traits vifs, animés. C'était un plaisir d'entendre causer ces gens d'esprit; ils se renvoyaient bien la balle.

Prov. et fig., Au bon joueur la balle, ou La balle va au joueur, et absolument, La balle au joueur, se dit Quand l'occasion de faire quelque chose se présente à celui qui est le plus capable de s'en bien acquitter. On dit dans le même sens, La balle cherche le bon joueur.

Fig. et pop., Enfant de la balle, Enfant d'un maître de jeu de paume; et, par extension, Toute personne élevée dans la profession de son père. Cet apprenti est enfant de la balle. C'est un enfant de la balle.

BALLE, se dit aussi Des petites boules, ordinairement de plomb, dont on charge certaines armes à feu, comme fusils, mousquets, carabines, pistolets. Balle de plomb, de fer. Balle de fusil, de pistolet. Des balles de seize à la livre. Un moule à balles. Fusil chargé à balle. Une balle l'atteignit au front. La balle est restée dans les chairs. Il tomba percé de plusieurs balles.

Balle de calibre, Celle qui est d'une grosseur correspondante au calibre de l'arme.

Balles ramées, Deux ou trois balles de plomb jointes ensemble par un fil d'archal tortillé. On se sert peu de balles ramées.

Fig. et fam., Ce sont balles perdues, Ce sont des efforts inutiles.

Ce canon est de huit livres de balle, de douze livres de balle, de vingtquatre livres de balle, etc., Le boulet de son calibre doit peser huit livres, douze livres, vingt-quatre livres, etc.

BALLE. s. f. Gros paquet de marchandises, lié de cordes, et enveloppé de grosse toile, pour être transporté d'un lieu à un autre. Faire une balle. Défaire une balle. Il a reçu, il a expédié cent cinquante balles de coton.

Marchandises de balle, Celles que vendent les marchands forains appelés Porteballes, et qui sont ordinairement inférieures en qualité à celles que vendent les marchands établis dans les villes. On ne l'emploie guère que par dénigrement. Ce sont des mouchoirs, des ciseaux de balle. Cette locution vieillit: Voyez Paco

TILE.

Fig. et fam., Un juge de balle, un rimeur de balle, etc., Un juge ignorant, un mauvais poete, etc. Ces locutions vieillissent.

BALLE. s. f. T. d'Impr. Instrument avec lequel on applique l'encre sur les caractères il est formé d'un manche de bois, évasé en entonnoir, dont le creux est rempli de laine que recouvre une double peau de mouton ou de chien fixée avec de petits clous. On se sert ordinairement de deux balles. Toucher une forme avec les balles. La balle n'a pas bien pris l'encre. On fait plus souvent usage maintenant du rouleau que des balles. Voyez ROULEAU.

Démonter les balles, Déclouer un côté des peaux, et õter la laine.

Charger les balles, Prendre de l'encre et la distribuer sur la peau des deux balles.

BALLE. s. f. T. de Botan. L'espèce de calice qui renferme les organes sexuels des graminées, et qui persiste ordinairement après la fécondation, de manière à recouvrir la graine ou semence. Il se dit surtout, dans le langage ordinaire, en parlant De l'avoine. Vanner de l'avoine, pour en séparer les balles. Une paillasse, un oreiller de balle d'avoine. Les botanistes écrivent plus ordinairement, Bale.

BALLER. v. n. Danser. Ne faire que chanter et baller. Il est vieux.

Il se dit, en parlant De cérémonies ecclésiastiques des anciennes cathédrales, de certaines salutations qui se faisaient au chœur par le grand chantre, et qui ressemblaient à une danse grave et antique. Le grand chantre ballera au premier psaume.

BALLET.s. m. Danse figurée, exécutée par plusieurs personnes sur un théâtre. Il y a un ballet au premier acte de cet opéra, de ce mélodrame. Exécuter, danser un ballet. Maitre de ballets à l'Opéra. Air de bal

let.

Opéra-ballet, comédie-ballet, se disait autrefois de Certaines pièces à chaque acte desquelles était joint un divertissement de danse.

Ballet pantomime, ou simplement, Ballet, Pièce de théâtre où l'action n'est représentée que par les

gestes et les attitudes des danseurs. Ballet en trois actes. Composer un ballet. Répéter un ballet. Monter un ballet. On désigne ces sortes de pièces, tantôt par le nom du chorégraphe qui les a composées: Ballet de Noverre. Ballet de Gardel; tantôt par un titre qui en indique le sujet : Le ballet de Psyché. Le ballet de Télémaque; tantôt par le genre auquel elles appartiennent: Ballet roique. Ballet historique. Ballet pastoral. Ballet comique, héroicomique.

Entrée de ballet. Vovez ENTRÉE. BALLON. s. m. Vessie enflée d'air, et recouverte de cuir, dont on se sert pour jouer, en se la renvoyant avec le poing, ou avec le bras couvert d'un brassard, ou avec le pied. Enfler un ballon. Jouer au ballon. La languette d'un ballon.

Fam. Etre enflé comme un ballon, Etre très-enflé. Cela se dit aussi, figurément, D'une personne pleine d'orgueil.

Ballon aérostatique, ou Aérostat, Sorte de grand ballon, formé d'une enveloppe mince et flexible, ordinairement de taffetas gommé, que l'on gonfle en y introduisant un gaz plus léger que l'air atmosphérique, ou au moyen de cet air méme dilaté par le fen, de manière que le ballon tend à s'élever dans l'atmosphère environnante. On dit quelquefois simplement, Ballon. Un ballon de toile, de taffetas gommé, de papier.

Monter enballon, faire uneascension en ballon, S'élever dans les airs en se plaçant dans une nacelle suspendue à un ballon aérostatique.

Ballon perdu, Ballon qu'on abandonne au courant de l'air. On dit dans le sens contraire, Ballon captif.

Ballon d'essai, Petit ballon qu'on lance pour connaitre la direction du

vent.

Fig. et fam., Ballon d'essai, se dit quelquefois d'Un petit ouvrage d'esprit donné par un auteur pour pressentir le goût du public, et dans L'intention de faire paraître ensuite un ouvrage plus considérable.

BALLON, en termes de Chimie, Grand vase de verre de forme sphérique destiné à recevoir et à condenser les fluides qui se dégagent dans certaines opérations.

BALLON, se dit aussi d'Une sorte de bâtiment à plusieurs rames dont on se sert pour naviguer sur les fleuves et les mers du pays de Siam.

BALLONNE, EE. adj. Gonflécomme un ballon, distendu. Il s'emploie surtout en Médecine, et se dit De labdomen, lorsqu'il est enflé par des gaz accumulés dans les intestins.

BALLONNEMENT. s. m. T. de Médec. Etat de l'abdomen lorsqu'il est ballonné.

BALLONNIER. s. m. Celui qui fait, qui vend des ballons à jouer.

BALLOT.s. m. Petite balle de marchandises. Un ballot de marchandises. Un ballot de livres. Des ballots qui viennent par le roulage, par la diligente. Ouvrir un ballot.

Fig. et fam., Voilà votre vrai ballot, cela fait bien votre ballot, Voilà ce qui vous est propre, voilà yotre vrai fait.

BALLOTIN. s. m. Diminutif. Petit

ballot.

BALLOTTADE.s.m. T. de Manége. Air relevé, saut dans lequel le cheval, ayant les quatre jambes en l'air et à la même hauteur, présente les fers des pieds de derrière sans détacher la ruade.

BALLOTTAGE. s. m. Action de ballotter deux candidats. Scrutin de ballottage. Il va y avoir un ballottage entre ces deux candidats. Procéder au ballottage. Il a été nommé au ballottage.

BALLOTTE. s. f. Petite balle dont on se sert pour donner des suffrages, ou pour tirer au sort. Toutes les ballottes ont été en faveur d'un tel. II a vieilli: on dit maintenant, Boule.

BALLOTTE. s. f. T. de Botan. Plante labiée, qu'on nomme aussi Marrube noir.

BALLOTTEMENT. s. m. Action de ballotter. Il se dit D'une chose qui, n'étant pas fixée, ballotte, va tantôt d'un côté, tantot de l'autre.

BALLOTTER. v. a. Agiter en divers sens, en des sens contraires. La mer nous a ballottès pendant trois jours et trois nuits sans relache.

Il s'emploie quelquefois neutralement, et se dit D'une chose qui remue et qui éprouve des secousses, faute d'ètre fixée comme elle devrait l'ètre. Cette porte, cette fenêtre ballotte; arrêtez-la. Ce violon ballotte dans son étui.

Il signifie, au jeu de Paume, Peloter, se renvoyer la halle, jouer sans faire de partie réglée.

Fig. et fam., Ballotter quelqu'un, Se jouer de lui, le renvoyer de l'un à l'autre, lui donner des espérances, sans avoir envie de rien faire pour lui.

Fig., Ballotter une affaire, La discuter, l'agiter de part et d'autre, en délibérer. Dans cette phrase et dans la précédente, Ballotter est actif.

BALLOTTER, signifie aussi, Se servir de ballottes pour donner les suffrages ou pour tirer au sort. Dans cette acception, il a vieilli.

Il signifie encore, Aller au scrutin pour décider lequel l'emportera de deux compétiteurs qui ont eu le plus de voix dans un scrutin précédent; et alors il ne s'emploie guère que passivement. Ces deux candidats ont été ballottés. Il a été ballotté avec un tel.

BALLOTTÉ, ÉE, participe.

BALOURD, OURDE.s. T. de mépris. Il se dit familièrement d'Une personne grossière et stupide. C'est un gros balourd. C'est une vraie balourde, une grande balourde.

BALOURDISE. s. f. Chose faite ou dite sans esprit, ou mal à propos. Il ne fait, il ne dit que des balourdises. C'est une balourdise que de lui avoir fait cette confidence. Faire une balourdise, une grosse balourdise.

Il signifie aussi, Le caractère d'un balourd. Cet homme est d'une grande balourdise.

BALSAMIER.s.m. Voyez BAUMIER. BALSAMINE. s. f. (Dans ce mot et les trois suivants, IS se prononce comme Z.) Plante qu'on cultive dans lesjardins, à cause de la beauté de

sa fleur; et dont les capsules, quand on en froisse l'extrémité, lancent les graines qu'elles renferment. Balsamine double.

BALSAMIQUE. adj. des deux genres. Il se dit De ce qui a une propriété, une vertu, une qualité analogue à celle du haume. Cette plante a une odeur balsamique, une vertu balsamique.

Il se dit particulièrement, en Médecine, Des médicaments qui tiennent de la nature des haumes, ou qui sont eux-mêmes des haumes. Dans cette acception, on l'emploie aussi comme substantif masculin. Employer des médicaments balsamiques, des balsamiques.

Air balsamique, Air chargé des parfums qui s'exhalent des plantes. BALSAMITE. s. f. Plante. Voyez TANAISIE,

BALUSTRADE. s. f. Suite, rangée de plusieurs balustres portant une tablette d'appui et servant d'ornement ou de cloture. Balustrade de marbre, de pierre, de fer.

Il se dit, par extension, de Toute sorte de clôture qui est à jour et à hauteur d'appui.

BALUSTRE. s. m. Sorte de petit pilier façonné. Balustre de marbre. Balustre de bronze. Balustre de bois. Balustre bien tourné.

Il se prend aussi pour Un assemblage de plusieurs balustres servant de clôture dans une église ou dans une chambre. Balustre d'autel. Le balustre du lit d'un prince.

BALUSTRER.v.a. Orner, entourer d'une balustrade. Il est peu usité. BALUSTRÉ, ÉE, participe.

BALZAN. adj. m. Il se dit D'un cheval noir ou bai, qui a des marques blanches aux pieds. Cheval balzan.

BALZANE. s. f. Marque blanche aux pieds d'un cheval. Ce cheval a trois balzanes, quatre balzanes. Balzane prolongée. Petite balzane.

BAM

BAMBIN. s. m. Terme par lequel on désigne Un enfant, un petit garçon. Taisez-vous, bambin. Un petit bambin. Il est très-familier.

BAMBOCHADE. s. f. Genre de peinture qui a pour objet la nature commune et grossière, la représentation des scènes rustiques ou populaires. Il ne peint que la bambochade.

Il se dit aussi d'Un tableau de ce genre. Les bambochades de Teniers. BAMBOCHE. s. f. Marionnette plus grande que les marionnettes ordinaires. Spectacle de bamboches. Faire jouer des bamboches.

Il se dit, figurément et par dénigrement, d'Une personne mal faite et de petite taille. Cette femme, cette fille n'est qu'une bamboche. Cet homme est une vraie bamboche.

BAMBOCHE, se dit populairement, surtout au pluriel, Des amusements immodérés, des parties de plaisir et mème de débauche où l'on se livre à la grosse gaieté. Faire des bamboches, ses bamboches. Il était dans ses bamboches.

BAMBOCHE. s. f. On appelle ainsi

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BAN. s. m. Proclamation, mandement public, pour ordonner ou défendre quelque chose. Le général fit publier un ban pour défendre aux soldats de s'éloigner du camp.

Battre un ban, le ban, Battre la caisse d'une certaine manière pour annoncer qu'il va être fait quelque proclamation ou quelque annonce.

Ban de vendange, La publication du jour où la vendange s'ouvrira. On disait autrefois de même, Ban de fauchaison, ban de moisson.

Banàvin, Ban-vin. Voyez BANVIN. Ban de mariage, Publication qui se fait à l'église pour avertir qu'il y a promesse de mariage entre deux personnes. Le premier, le second ban. Publier des bans. La publication des bans. Dispenser des bans. Payer les bans.

BAN, en termes de Féodalité, Convocation que le prince faisait de la noblesse pour le servir à la guerre, soit en personne, soit par un certain nombre de gens armés, dans la proportion du revenu et de la qualité de leurs fiefs.

Il s'est dit aussi, et plus ordinairement, Du corps même de la noblesse qui pouvait être ainsi convoquée. Dans cette acception, on ne l'emploie guère sans le rappocher de l'expression Arrière-ban. Convoquer le ban et l'arrière-ban. Le ban se rapportait aux fiefs, et l'arrière-ban aux arrière-fiefs.

Lebanetl'arrière-ban, s'applique quelquefois à La division en deux classes de la population virile d'un pays: l'une, composée des habitants les plus valides, prend les armes en

certaines occasions; et l'autre, formée des plus àgés, ne se lève que dans les grands périls de l'Etat, pour seconder la première..

Fig. et fam., Convoquer le ban et l'arrière-ban, S'adresser à tous ceux dont on peut espérer du secours, quelque appui, pour le succès d'une affaire. Il signifie aussi, Faire une convocation générale de certaines personnes. Ila réuni le ban et l'arrière-ban de sa famille, de ses

amis.

Four à ban, moulin à ban, etc., Four, moulin, etc., à l'usage duquel un seigneur avait droit d'assujettir ceux qui étaient dans l'étendue de sa seigneurie. On dit plus communément, Four banal, moulin banal, etc.

BAN, signifie aussi, Exil, bannissement. Il y ades peines plus ou moins sévères prononcées contre celui qui

ne garde pas son ban, qui rompt, qui enfreint son ban, c'est-à-dire, Qui revient dans les lieux d'où il a été banni.

Mettre un prince au ban de l'Empire, dans l'ancienne Constitution germanique, Le déclarer déchu de ses dignités, droits et priviléges, et le proscrire. En 1706, l'électeur de Bavière fut mis au ban de l'Empire par la diète de Ratisbonne. On disait dans un sens analogue, Mettre une ville au ban de l'Empire, au ban impérial.

BANAL, ALE. adj. T. de Féodalité. Il se disait Des choses à l'usage desquelles le seigneur de fief était en possession d'assujettir ses vassaux, afin d'en retirer certaine redevance, certains droits. Four banal. Moulin banal. Pressoir banal. Taureau banal. Des foursbanaux.

Il signifie aussi, figurément, Qui est, qui se met à la disposition de tout le monde. Témoin banal. Caution banale. Galant banal. Cœur banal. Amitié banale.

Ilse dit encore De ce qui est extrêmement commun, de ce qui est devenu trivial ou insignifiant à force d'ètre employé. Cette expression est banale. Phrase banale. Louanges banales. On lui a fait un compliment banal. Se servir d'une excuse banale, d'un prétexte banal.

BANALITE. s. f. T. de Féodalité. Droit qu'avait un seigneur d'assujettir ses vassaux à moudre à son moulin, à cuire à son four, etc.

BANANE. s. f. Nom des fruits du bananier: ils sont gros et longs comme des concombres, et sont disposés par régimes. Un régime de soixante, de cent bananes. Manger des bananes. Des bananes rôties, bouillies.

BANANIER. s. m. Genre de plantes dont plusieurs espèces sont cultivées cause de leurs

fruits, les meilleurs et les plus utiles de ces contrées. Les feuilles de certains bananiers sont d'une telle grandeur, qu'on les emploie souvent en guise de nappes et de serviettes.

BANC. s. m. (Le C ne se prononce pas.) Long siége où plusieurs personnes peuvent s'asseoir ensemble. Banc de bois. Banc de pierre. Banc à dos. Banc de gazon. Les bancs d'un corps de garde. Faire mettre des bancs dans un jardin. Les bancs qui garnissent la salle où se réunit une assemblée politique. Les bancs de la droite, de la gauche, du centre. Le banc des ministres. Il n'y a plus personne sur les bancs, les banes sont dégarnis, sont déserts. Un banc de rameurs.

Ce coup de canon a emporté tout un banc, Il a emporté tous les rameurs d'un même banc. Cela se disait particulièrement autrefois sur les galères.

Les bancs de l'école, Les banes sur lesquels s'asseyent les écoliers, les étudiants dans les écoles, dans les colléges; et, par extension, L'école, le collége mème. Ce jeune homme si tranchant quitte à peine les bancs de l'écolę.

Fig., Etre sur les bancs, se mettre sur les bancs, Suivre ou commencer à suivre les cours d'une faculté; Étre

ou entrer au collége. Il est encore sur les bancs.

Le banc de la noblesse, le banc des députés des villes, etc., désignait autrefois, dans les assemblées qui se formaient des trois ordres de l'Etat, La place destinée à l'ordre de la noblesse, aux députés des villes, etc.

En Angleterre, Le banc des évéques, Lebancoù siégent les évêques, dans la chambre des lords. Il se dit aussi de Ces évêques mêmes. Tout le banc des évêques vota contre le bill proposé.

Banc d'église, Siège, ordinairement entouré de menuiserie, où une famille a droit de se placer pour assister au service divin.

Banc de l'œuvre, Place qui est réservée, dans les églises, aux marguilliers et aux officiers de la fabrique, et qui est communément en face de la chaire.

Banc de procureur, banc d'avocat, Espèce de bureau où un procureur, un avocat donnait rendez-vous à ses parties, à ses clients, dans la salle du palais. Les anciens règlements du palais voulaient que les procureurs se tinssent une demiheure à leur banc, entre dix et onze heures.

Banc des avocats, Banquettes sur lesquelles s'asseyent les avocats dans les tribunaux. Cette cause avait altire une telle affluence, que le banc desavocats fut envahi par une partie des auditeurs.

Le banc des accusés, dans une cour d'assises, Le banc où sont placés les accusés pendant les débats.

Le grand banc, se disait autrefois, figurément, Du corps des présidents à mortier du parlement. Tout le grand banc fut de cet avis.

Banc du roi, se dit, en Angleterre, d'Une cour souveraine où anciennement le roi siégeait en personne.

En Chirur., Banc d'Hippocrate, Espèce de bois de lit dont on se servait autrefois pour réduire les luxations et les fractures.

BANC, en termes de Marine, Écueil, roche d'une certaine étendue, cachée sous l'eau, ou Grand amas de sable, de vase, etc., dans un fleuve, dans la mer. Ce navire a échoué sur un banc de sable. Une mer pleine de bancs. Le banc de Terre-Neuve. Un banc de corail.

Banc de glace, Masse de glace d'une grande étendue, flottante et presque immobile, qu'on trouve en mer par les hautes latitudes.

En termes de Pêche, Banc de poisson, Grande quantité de poissons de la même espèce, réunis pour frayer. Un banc de harengs, de sardines. On dit aussi, Un banc d'huîtres.

Banc de pierre, Chaque lit, chaque assise naturelle de pierre, dans une carrière.

BANCAL, ALE. adj. Il ne s'emploie que familièrement, et se dit D'une personne qui a les jambes tortues. Cet homme est bancal.

Il est aussi substantif. Un bancal, Une bancale.

BANCO. adj. T. de Change, emprunté de l'italien. On l'emploie, dans certaines villes de commerce, pour distinguer les valeurs en banque des BANCROCHE. adj. et s. des deux genres. Il est synonyme de Bancal et de Rachitique. On ne l'emploie que par dénigrement, et dans le langage très-familier. Cet homme est tout bancroche.

valeurs courantes. Le florin banco | Bande ligamenteuse, charnue, etc. est invariable, au lieu que le florin courant ou de change ne l'est pas.

BANDAGE. s. m. T. de Chirur. Application méthodique des bandes, compresses, et autres pièces destinées à maintenir un appareil sur une partie du corps. Faire un bandage. Ce chirurgien entend très-bien lebandage.

Il se dit aussi de La bande même dont on serre, dont on entoure quelque partie du corps. Appliquer un bandage. Délier un bandage. Bandage compressif. Bandage inguinal. Bandage en T. Bandage élastique.

Il se dit, particulièrement, d'une sorte de bande d'acier élastique, courbée en arc, garnie à son extrémité d'une ou deux pelotes, et qu'on attache avec une courroie autour des reins pour contenir les hernies ou descentes. Bandage herniaire. Porter un bandage.

Bandage simple, Celui dont on se sert pour la descente qui n'est que d'un côté. Bandage double, Celui qui est garni de deux pelotes pour la

double hernie.

BANDAGE, en parlant De roues et d'autres machines semblables, se dit Des bandes de fer et d'autre métal qui les entourent, et qui les serrent pour les tenir en état. Le bandage de ces roues ne vaut plus rien.

BANDAGISTE. s. m. Ouvrier qui fait les bandages en général, et spécialement les bandages herniaires.

Chirurgien bandagiste, Celui qui s'occupe de perfectionner les bandages herniaires, et qui les applique.

BANDE. s. f. Sorte de lien plat et large, pour envelopper ou serrer quelque chose. Bande de toile. La bande d'une plaie. La bande d'une saignée. Sa bande s'est défaite. Bande de papier. Bande de cuivre. Mettre une bande de fer à une roue.

Mettre sous bande un livre, un journal, etc., L'entourer d'une bande de papier, ou de deux bandes qui se croisent. Envoyer des brochures,des journaux sous bande par la poste.

BANDE, se dit quelquefois d'Un morceau d'étoffe, de cuir, etc., qui a plus de longueur que de largeur, quelle qu'en soit la destination. Une bande de taffetas, de velours. Un baudrier fait d'une bande de cuir. Couper une étoffe parbandes. Bande de tapisserie. Bande de broderie. Latoge prétexte était bordée d'une bande de pourpre.

Il se dit, en Architecture, de Différents membres plats et unis qui ont peu de saillie. Le füt descolonnes est quelquefois orné de bandes. On dit plus souvent, Plate-bande: voyez ce mot.

Il signifie, en termes de Blason, Une des pièces de l'écu, laquelle va du haut de la partie droite au bas de la partie gauche. Il portait de gueules à la bande d'or. C'est l'opposé de Barre.

Il se dit, en termes d'Anatomie, de Certaines parties allongées, étroites et peu épaisses. Bande médullaire.

Ilse dit, par extension, de Certaines autres choses plus longues que larges. Une bande de terre sépare nos deux propriétés. Une bande de gazon.Des bandes lumineuses s'étendaient à Chorizon.

En Astron., Bandes de Jupiter, Bandes obscures qui traversent le disque de Jupiter, et qui sont toutes parallèles entre elles et à l'équateur de la planète: leur nature est ignorće.

Én termes de Marine, Bande du nord, bande du sud, Le côté du nord, le côté du sud, par rapport à la ligne. Donner la bande, éire à la bande, se dit D'un bâtiment qui incline, qui penche d'un côté. Donner la demibande à un bâtiment, le mettre à la bande, Faire qu'ilincline sur le côté, de manière qu'on puisse visiter une partie de sa carène, la nettoyer, l'espalmer, etc.

BANDE, se dit aussi Des côtés intérieurs d'un billard, qui sont rembourrés. Les quatre bandes d'un billard. Les grandes bandes et les petites bandes. Il faut toucher la bande. Cette bande fait sauter la bille. Cette bande ne rend pas, n'est pas juste. Etre collé sous bande.

BANDE. s. f. Troupe, compagnie, Bande joyeuse. Une bande de musiciens. La bande des tambours. Une bande de maraudeurs. Une bande de factieux. Une bande de voleurs, de brigands.Ilétait le chef de la bande. C'est lui qui mène la bande. Ces oiseaux vont par bandes, tous d'une bande. Une bande d'étourneaux.

Les bandes françaises, les bandes espagnoles, L'ancienne infanterie française, espagnole. Les vieilles bandes espagnoles furent vaincues à Rocroy par le grand Condé.

BANDE, signifie aussi, Parti, ligue. Il est d'une autre bande. Tous les gens de sa bande. Il est de la bande. Dans ce sens, on ne l'emploie guère que par une sorte de dénigrement.

Faire bande à part, Se séparer de ceux avec lesquels on était en société. BANDEAU.s. m. Bande qui sert à ceindre le front et la tête. Bandeau de linge. Bandeau de crepe. Bandeau de religieuse. Bandeau de

veuve.

Le bandeau royal, Le diadème dont anciennement les rois se ceignaient la tête. Čeindre le bandeau royal.

BANDEAU, se dit aussi d'Une bande, ou d'un morceau d'étoffe en plusieurs doubles, qu'on met sur les yeux de quelqu'un pour l'empêcher de voir. Mettre un bandeau à quelqu'un, sur les yeux de quelqu'un. Un épais bandeau. Les peintres et les poëtes représentent l'Amour avec un bandeau sur les yeux.

Il s'emploie dans quelques phrases figurées, pour désigner L'espèce d'aveuglement moral qui naît d'une passion, d'une prévention, ou d'ignorance. Avoir un bandeau sur les yeux. Arracher le bandeau, faire tomber le bandeau de dessus les yeux de quelqu'un. Le bandeau de l'erreur.

BANDEAU, en termes d'Architecture, Bande en saillie sur le nu du mur autour d'une baie de porte ou de fenêtre, pour tenir lieu de chambranle.

BANDELETTE. s. f. Diminutif. Petite bande avec laquelle on entoure et on lie quelque chose. Une bandelette qui serre trop. Les bandelettes d'un maillot.

Il se dit aussi de Certaines petites bandes dont les prêtres païens se ceignaient le front, et de Celles qui servaient à orner les victimes. Les bandelettes sacrées.

BANDELETTE, en termes d'Architecture, Petite moulure plate et unie plus étroite encore que la plate-bande.

BANDER. v. a. Lier et serrer avec une bande. Bander une plaie. Banderle front d'un malade. Se bander la tête.

Il signifie aussi, Mettre un bandeau sur les yeux. Bander les yeux à un parlementaire ennemi que l'on reçoit dans une place de guerre. Bander les yeux d'un soldat qu'on va fusiller. Il faut bien bander le colinmaillard, de peur qu'il ne voie. Se bander les yeux.

BANDER, signifie encore, Tendre quelque chose avec effort. Bander un câble. Bander la corde d'un arc. d'une arbalète, ou simplement, Bander un arc, une arbalète. Bander un ressort. Le vent bandait les voiles. Cette dernière phrase a vieilli.

Prov. et fig., Bander son esprit,

avoir l'esprit bandé, S'appliquer, être appliqué à quelque chose avec grande contention d'esprit. Ces phrases ont vieilli: on dit, Avoir l'esprit tendu.

BANDER, est aussi un terme du Jeu de paume. Bander une balle, Pousser dans les filets, avec la raquette, une balle qui roule sur le pavé. On dit en ce sens, Jouer à bander; et, Bander à l'acquit, Jouer à qui payera les frais de la paume, en poussant la balle de cette manière.

BANDER, en termes d'Architecture, Poser les pierres d'une voûte. BANDER, avec le pronom personnel, signific, figurément, S'opposer, se roidir opiniâtrément contre quelqu'un; lui être tout à fait contraire. Cette ville est pleine de divisions, ils se sont tous bandès les uns contre les autres. Les bourgeois se sont bandés contre cette mesure des magistrats. Ce sens est vieux.

BANDER, est quelquefois neutre, et signifie alors, Etre tendu. Cette corde bande trop.

BANDÉ, ÉE. participe.

Il se dit, en termes de Blason, De toute pièce couverte de bandes. Un ècu bande d'or et de sable, bandė de six, de huit pièces.

BANDEREAU.s. m. Cordon quisert à porter une trompette en bandoulière.

BANDEROLE. s. f. Espèce de petit étendard, en forme de guidon, que l'on met pour ornement à diverses choses. Un vaisseau avec ses banderoles. La tente du chef était ornée de banderoles. Un pain bénit orné de petites banderoles. -BANDEROLE, se dit aussi de La pièce de buffleterie, de l'espèce de baudrier auquel est attachée la giberne d'un soldat.

Il s'est dit pareillement de La bretelle d'un fusil, qui sert à le suspendre à l'épaule, ou à le porter à la grenadière.

BANDIERE. s. f. Vieux mot qui se disait, en certains cas, pour Bannière, pavois. Les vaisseaux avaient mis leurs bandières. Il n'est plus usité que dans la locution suivante :

Le front de bandière d'un camp, La ligne des étendards et des drapeaux à la tête des corps campés. Les grand' gardeset les faisceaux d'armes sont placés en avant du front de bandière.

BANDIT. s. m. Terme dont on se sert pour désigner Les malfaiteurs vagabonds. Il se dit, par extension, des gens sans aveu.

Fam., Etre fait comme un bandit, Avoir le visage extrêmement défait et les vêtements dans un grand désordre.

Fam., Vivre comme un bandit, Mener une vie vagabonde, déréglée. Fam., C'est un vrai bandit, se dit D'un homme qui brave ouvertement les bienséances et les lois.

BANDOULIER. s. m. Brigand qui vole dans les montagnes. Il fut volé par les bandouliers. Une troupe de bandouliers. Il est maintenant peu

usité.

BANDOULIÈRE. s. f. Pièce de l'ancien équipement militaire, formée d'une large bande de cuir, qui passait de l'épaule gauche sous le bras droit: elle servait aux cavaliers pour y suspendre leur mousqueton à l'aide d'un crochet, et aux fantassins pour y attacher leur fourniment de poudre et de balles. La bandoulière des mousquetaires et des gardes du corps était ordinairement couverte de velours et bordée d'un galon.

Il se dit quelquefois encore d'Un large baudrier de cuir ou d'étoffe. La bandoulière d'ungarde-chasse, d'un suisse d'église.

Donner la bandoulière à quelqu'un, L'établir garde-chasse dansune terre. Porter la bandoulière, Etre garde-chasse. Öter la bandoulière à un garde-chasse, Le casser, le destituer.

Porter une chose en bandoulière, La porter en sautoir, derrière le dos, à l'aide d'une bretelle, d'un cordon.

BANDURE. s. f. T. de Botan. Plante des Indes, dont les feuilles sont terminées par une espèce de vase rempli d'une eau limpide et agréable à boire.

BANIANS. s. m. pl. Idolatres des Indes orientales, qui croient à la métempsycose.

BANLIEUE. s. f. Une certaine étenduede pays qui est autour d'une ville, et qui en dépend. La banlieue de Paris. La banlieue de Rouen. Ce village est dans la banlieue de Paris. Les villages de la banlieue.

BANNE. s. f. (On ne prononce qu'une N dans ce mot et les suivants.) Grosse toile servant à couvrir les marchandises qui sont dans les bateaux, sur les charrettes de rouliers, etc. Mettre, étendre une banne sur des sacs de blé, sur un bateau. On dit autrement, Bache.

Il se dit également d'Une grosse toile qu'on tend sur un bateau, pour se garantir de la chaleur ou de la pluie.

Il se dit aussi d'Une espèce de tente que les marchands placent au devant

de leurs boutiques, pour se garantir de l'ardeur du soleil.

BANNE, signifie encore, Une espèce de grande manne faite communément de branches d'osier. En ce sens, il a deux diminutifs, Banneau, et Bannette, qui est le plus usité.

BANNEAU. s. m. Voyez l'article précédent.

BANNER. v. a. Couvrir quelque chose avec une banne. Banner des marchandises. Banner un bateau.

BANNÉ, ÉE. participe. BANNERET. adj. m. Il se disait autrefois D'un gentilhomme qui avait assez de vassaux pour en former une compagnie, et pour lever bannière. Seigneur banneret. Chevalier ban

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Il se dit aussi d'Une sorte d'étendard que l'on porte aux processions, et qui sert à distinguer une paroisse ou une confrérie. La croix et la bannière. La bannière d'une paroisse. La bannière d'une confrèrie.

Prov. et fig., Aller au devant de quelqu'un avec la croix et la bannière, Aller le recevoir avec appareil. Il faut l'aller chercher avec la croix et la bannière, se dit aussi en parlant D'une personne qui se fait beaucoup prier lorsqu'on l'engage à venir dans quelque société, ou qu'on détermine très-difficilement à prendre un parti, à faire une démarche.

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BANNIR. v. a.Condamner une personne à sortir d'un pays, à être chassée ou transportée hors d'un territoire avec défense d'y rentrer. Bannir à temps. Bannir à perpétuité. D'après nos lois actuelles, on ne peut être banni qu'à temps, c'est-à-dire, pour cinq ans au moins et dix ans au plus. Il fut banni de la ville, de sa patrie. On l'a banni du pays, du royaume.

Il signifie, par extension, Expulser, éloigner, exclure. Il faut bannir les médisants des bonnes compagnies. C'est un fripon que l'on a banni de toutes les maisons honnetes.

Se bannir d'un lieu, d'une maison, d'une société, Cesser ou s'abstenir d'y aller, quoique à regret.

BANNIR, se dit figurément, en parlant De diverses choses, dans une acception analogue à la précédente. Bannir le luxe. Bannir le vice, le mensonge. Il a banni de son ouvrage les expressions trop techniques. Cette contrainte bannirait tout agrément de notre société. Craignez de bannir la paix de votre mé

nage.

Il signifie particulièrement, Éloigner de son âme, de son souvenir. Bannir toute crainte, toute honte. Bannir le chagrin de son esprit. Bannissez les scrupules. Bannir un ingrat de sa mémoire.

BANNI, IE. participe. L'étiquette est bannie de nos réunions. La paix était bannie, semblait pour toujours bannie de ces lieux.

Il est banni de partout, se dit D'un homme odieux et méprisé, à qui toutes les portes sont fermées.

BANNI, est aussi substantif. Obtenir le rappel d'un banni. Un malheureux banni. Rappeler des bannis. BANNISSABLE. adj. des deux genres. Qui doit être banni. Il est peu usité.

BANNISSEMENT. s. m. Peine infamante qui consiste à être banni. L'arrêt qui prononce leur bannişsement. Depuis son bannissement. Etre condamné au bannissement. Etre puni du bannissement. Dans notre législation actuelle, le bannissement est une peine essentiellement tempo

raire.

BANQUE. s. f. Commerce qui consiste à ouvrir des crédits, à recevoir des fonds à intérêt; à échanger des effets, ou à les escompter avec des espèces, moyennant une prime ou bénéfice que l'on nomme Change dans le premier cas, et Agio dans le second. Ce négociant fait la banque, entend bien la banque. On disait de même autrefois: Tenir la banque. Tenir banque ouverte.

Maison de banque, Maison où l'on fait le commerce de banque. Il se dit, par extension, Des négociants mêmes qui font ce commerce. Les frères tels sont la meilleure maison de banque d'Amsterdam.

BANQUE, signifie aussi, Une caisse commune, ou publique, dont le crédit repose sur des fonds considérables, et où les particuliers déposent leur argent pour en tirer un intérêt, avec faculté de le reprendre à leur volonté, en tout ou en partie, soit en nature, soit en effets équivalents. Les banques particulières et les banques publiques sont ordinairement sous la surveillance de l'autorité. La banque de France, de Londres, d'Amsterdam, de Bordeaux. Le régent de la banque. Porter son argent à la banque. Action de la banque. Billet de banque de cinq cents francs, de mille francs.

Fête à la banque, se dit en parlant Des jours fériés où la banque est

fermée.

Avoir un compte en banque, Y avoir des fonds déposés, et s'y faire créditer ou débiter.

BANQUE, se dit aussi, chez les Imprimeurs, Du payement qui se fait aux ouvriers, chaque semaine, ou tous les quinze jours, ordinairement

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