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cette phrase, Battu est employé substantivement.

Avoir les yeux battus, Avoir le tour des yeux noir et comme meurtri.

Fig. et fam., Avoir eu souvent, avoir eu longtemps les oreilles battues et reballues d'une affaire, En avoir ouï souvent parler.

Chemin baltu, Chemin fort fréquenté.

Fig., Suivre le chemin battu, S'attacher aux usages établis. On dit aussi, Les routes battues, les sentiers battus, Les procédés ordinaires, les

moyens connus.

Battu des vents, de l'orage, de la tempête, Exposé à la violence des vents, tourmenté par l'orage, par la tempête. Un rocher battu des vents. Un vaisseau baltu de la tempête. On dit aussi, en termes de Marine, qu' Un bâtiment est battu par la mer, par des grains violents, etc.

BATTUE. s. f. T. de Chasse. Action de plusieurs personnes qui battent les bois et les taillis avec grand bruit, pour en faire sortir les loups, les renards, et autres bêtes. Il faut assembler des paysans pour faire une battue dans ce bois.

BATTUE, en termes de Manége, Bruit que produit le pied du cheval, en frappant sur le sol, dans la marche.

BATTURE. s. f. Espèce de dorure qui se fait avec du miel, de l'eau de colle et du vinaigre.

BAU

BAU. s. m. T. de Marine. Il se dit Des poutres qui sont posées dans le sens de la largeur du bâtiment, pour affermir les bordages et soutenir ponts. Le grand bau ou maitre bau sert à mesurer la plus grande largeur du bâtiment et à fixer les dimensions des mâts, des vergues, etc. Des baux d'assemblage.

BAUD. s. m. T. de Chasse. Chien courant qui est originaire de Barbarie, et qui chasse le cerf. On l'appelle aussi Chien muet, parce qu'il cesse d'aboyer quand le cerf vient au change.

BAUDET. s. m. Ane. Étre monté sur un baudet. L'apologue du Cheval et du Baudet, Etre chargé comme un baudet, Etre excessivement chargé.

Il se dit, figurément et par injure, d'Un homme stupide.

BAUDIR. v. a. T. de Chasse. Exciter du cor et de la voix. Il se dit principalement en parlant Des chiens. BAUDI, LE. participe.

BAUDRIER. s. m. Bande debuffle, de cuir ou d'étoffe, qui pend en écharpe, et qui sert à porter le sabre ou l'épée. Baudrier de buffle, de cuir, d'étoffe. Baudrier brodé. Les officiers ne portent plus l'épée en bau

drier.

BAUDRUCHE. s. f. Pellicule de boyau de bœuf, qui sert principalement aux batteurs d'or pour réduire Por en feuilles, en le battant entre deux peaux de cette espèce.

BAUGE. s. f. Lieu fangeux où le sanglier se retire, se couche. Faire sortir un sanglier de sa bauge.

Il se dit aussi d'Un certain mortier fait de terre grasse, mêlée de paille,

Maçonnerie faite de bauge. Enduire une muraille de bauge.

BAUGUE ou BAUQUE.s. f. Mélange de plantes marines que la mer Méditerranée rejette sur ses côtes. Labaugue sert à fumer les terres, et à garnir des caisses d'emballage.

BAUME.s. m. Substance résineuse et odorante, qui coule de certains végétaux, et qu'on emploie souvent en médecine. Baume du Pérou. Baume de Tolu. Baume de la Mecque ou de Judée. Baume de copahu. Baume sec. Baume liquide. Les chimistes extraient l'acide benzoïque de l'espèce de baume appelée Benjoin.

Prov., Cela fleure comme baume, Cela sent fort bon; et, figurément et familièrement, en matière d'intérêt, Cela offre des sûretés, cela paraît devoir être avantageux, lucratif. On dit aussi, Sa réputation fleure comme baume, llaune excellente réputation. BAUME, se dit, par extension, de Certains médicaments composés, qui s'emploient la plupart à l'extérieur, et qui ont une odeur balsamique. Baume vert de Metz. Baume de Fioravanti. Baume de soufre. Baume tranquille. Il sait faire un baume excellent. Ill'a guèri avec uncertain baume. Cecharlatan vante beaucoup son baume.

Fig. et fam., Je n'ai pas de foi dans son baume, Je n'ai point de confiance aux discours qu'il débite, aux promesses qu'il fait.

BAUME, se dit, figurément, de Ce qui adoucit les peines, ou dissipe les inquiétudes, les chagrins. Cette nouvelle fut un baume pour moi. Sa présence est un baume qui calme

lous mes maux. C'est un baume sur ma blessure.

BAUME, est aussi Le nom d'une plante odoriférante, plus connue sous celui de Menthe.

BAUMIER. s. m. T. de Botanique. Arbre qui donne du baume. Il se dit particulièrement de Celui qui fournit le baume de Judée.

BAUQUE. s. f. Voyez BAUGUE.

BAV

BAVARD, ARDE. adj. Qui parle sans mesure ou sans discrétion. Un homme bavard. Une femme bavarde. On l'emploie aussi, et plus ordinairement, comme substantif. Ce bavard m'a fait perdre mon temps. Ne lui confiez pas de secret, c'est une bavarde. Il est familier.

BAVARDAGE. s. m. Action de bavarder. Le bavardage des commères. Son bavardage m'étourdit. Un bavardage insupportable.

Il se dit aussi Des discours insignifiants et prolixes. Voilà bien du bavardage. Tout cela n'est qu'un vain bavardage. Quel sot bavardage! Cessons ce bavardage, et venons au fait. Il est familier dans les deux acceptions.

BAVARDER. v. n. Parler excessivement de choses vaines et frivoles. Elle aime beaucoup à bavarder. Passer son temps à bavarder. C'est un homme qui bavarde toujours.

de bavarder ainsi. Il est familier dans les deux acceptions.

BAVARDERIE, s, f. Défaut du bavard. Cet homme est d'une bavarderie insupportable.

Il se dit quelquefois pour Bavardage. Je suis ennuyé de sa bavarderie. Il est familier dans les deux acceptions.

BAVAROISE. s. f. Infusion de thé où l'on met du sirop de capillaire au lieu de sucre. Bavaroise au lait. Prendre une bavaroise.

BAVE. s. f. Salive épaisse et visqueuse qui découle de la bouche. Essuyer la bave d'un petit enfant,

Il se dit aussi d'Une espèce de salive écumeuse que jettent certains animaux. La bave d'un chien. Un reptile qui jette de la bave. Bave venimeuse. On dit dans un sens analogue, La bave d'un hydrophobe.

La bave du limaçon, Liqueur gluante que jette le limaçon, et qui lui sert pour glisser sur les corps à la surface desquels il rampe.

BAVER. v. n. Jeter de la bave. Les petits enfants ne font que baver. Un animal qui bave.

BAVETTE. s. f. Petite pièce de toile qu'on attache sur la poitrine des petits enfants, pour recevoir la bave, la salive qui découle ordinairement

de leur bouche. Mettre une bavette à un enfant. Porter la bavelle. Etre à la bavette. Cet enfant est encore à la bavette

Fig. et fam., Etre à la bavette, n'être encore qu'à la bavette, Etre encore trop jeune pour se mêler des choses dont il s'agit, pour en dire son

avis.

Fig. et pop., Tailler des bavettes, Passer son temps en bavarderies, en commérages, en caquets. Quand ces commères sont ensemble, elles ne font que tailler des bavettes, elles taillent bien des bavettes.

BAVEUSE. s. f. Poisson de mer, ainsi appelé, sur la côte de Provence, parce qu'il est couvert d'une sorte de bave.

BAVEUX, EUSE. adj. Qui bave. Enfant baveux. Bouche baveuse. Omelette baveuse, Omelette peu cuite et molle.

Chairs baveuses, Les chairs spongieuses d'une plaie qui ne va pas bien. En termes d'Impr., Lettres baveuses, Lettres qui ne sont pas imprimées nettement, étant trop chargées d'encre.

BAVOCHE, ÉE. adj. T. de Gravure et d'Imprimerie. Il se dit Des traits de burin, des contours, des caractères qui ne sont pas nets. Une planche bavochée. Une épreuve bavochée. Un contour bavoché.

BAVOCHER. v. n. T. de Gravure et d'Imprimerie. Imprimer d'une manière peu nette, maculer.

BAVOCHURE. s. f. Défaut de ce qui est bavoché. Il y a deux bavochures dans cette estampe. Cette impression est pleine de ba vochures. BAVOIS. s. m. T. de Féodalité. Tableau qui contenait l'évaluation des droits seigneuriaux suivant le prix courant des espèces.

BAVOLET. s. m. Sorte de coiffure villageoise. Un bavolet bien blanc, BAVURE. s. f. Petite trace que les joints des pièces d'un moule laissent sur l'objet moulé. Enlever les ba

Il signifie aussi, Parler de choses qu'on devrait tenir secrètes. Quelqu'un aura bavardė. Il est fort mal | bien plissé.

vures.

BAY

BAYADERE. s. f. (On prononce Baïadère.) Nom que l'on donne, dans l'Inde, aux femmes dont la profession est de danser devant les temples ou pagodes. Une troupe de Bayadères.

BAYART. s. m. (On prononce et quelques-uns écrivent, Basart.) Sorte de bard, de civière, qui est principalement en usage dans les

ports.

BAYER.v. n. (Il se conjugue comme Payer.) Tenir la bouche ouverte en regardant longtemps quelque chose. Bayer comme un lourdaud, Il ne fait que bayer pendant tout le jour.

Fig., Bayer aux corneilles, S'amuser à regarder en l'air niaisement. BAYER, signifie aussi, figurément, Désirer quelque chose avec tine grande avidité; en ce sens, on le joint toujours avec la préposition après. Bayer après les richesses, après les honneurs. Il est familier dans les deux acceptions, et il vieillit.

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BAYEUR, EUSE. s. Celui, celle qui regarde niaisement, qui a l'habitude de bayer. La fête attirabeaucoup de bayeurs et de bayeuses. Il est familier, et il vieillit.

BAYONNETTE. s. f. Voyez BATON

NETTE.

BAZ

BAZAR. s. m. Nom quon donne dans l'Orient aux marchés publics, aux lieux destinés au commerce. Par imitation, on nomme de même, å Paris, et dans quelques autres villes,

Certains lieux couverts où sont réunis des marchands tenant boutique d'étoffes, de meubles, de bijouterie, etc. Construire un bazar. Beau, vaste, riche bazar.

BDE

BDELLIUM. s. m. (On prononce Bdéliome.) Gomme-résine qui vient du Levant et des Indes orientales, et qui est produite par un végétal encore inconnu. Les anciens faisaient un grand usage du bdellium en médecine.

BEA

BEANT, ANTE. participe de l'ancien verbe Beer. Il ne s'emploie que comme adjectif verbal, et signifie, Qui présente une grande ouverture. Le lion vint à lui la gueule béante. Les dragons sont représentés la gueule beante. Gouffre béant.

Etre, demeurer bouche béante, Être ou rester étonné, très-attentif,

etc. Il resla bouche béante et les yeux fixés sur elle. Nous l'écoutions bouché béante.

BEAT, ATE. s. Dévot, ou Qui fait le dévot. Il s'emploie surtout dans ce dernier sens. C'est un beat, un vrai beat. C'est une beate insupportable. Il s'emploie quelquefois adjective

ment, surtout en parlant De la mine, du ton, etc. Une mine beate. Il m'a dit cela d'un air beat, d'un ton beat. Il est familier dans les deux acceptions.

BEAT, est aussi un terme de joueur. Il se dit d'Un homme qui, dans une partie, est exempt de jouer avec les autres, et de payer sa part. Nous sommes cinq pour jouer le diner; faisons un beat, et jouons deux contre deux. Ce sens a vieilli,

BEATIFICATION. s. f. T. dogmatique. Acte par lequel le pape, après la mort d'une personne, déclare qu'elle est au nombre des bienheu

reux.

BEATIFIER. v. a. T. dogmatique. Mettre au nombre des bienheureux. Le pape a béalifié un tel.

Il se dit quelquefois en plaisantant, dans le langage ordinaire, et signifie, Rendre heureux. Cette nouvelle l'a béatifié.

ΒέλτισιÉ, ÉE. participe. Il est beatifié, mais il n'est pas encore canonisé.

BEATIFIQUE. adj. Qui rend heureux. Il n'est guère usité que dans cette locution du langage dogmatique, Vision béatifique, La vue que les élus ont de Dieu dans le ciel.

BEATILLES. s. f. pl. Menues choses délicates que l'on met ordinairement dans les pâtés, dans les ragoûts. etc., comme ris de veau, crêtes de coq, foies gras, mousserons, champignons, etc., et que l'on sert aussi quelquefois à part. Tourte de beatilles. Assiette de béatilles.

BEATITUDE. s. f. Félicité, bonheur. Il se dit principalement de La félicité dont les élus jouissent dans le ciel. La beatitude céleste, éternelle. La vraie beatitude consiste dans la vue de Dieu. Les avant-goûts de la beatitude. Parvenir à la beatitude. Jouir de la beatitude. Il n'y a point de véritable beatitude dans le monde.

Il ne se dit au pluriel que dans cette locution, Les huit beatitudes, Les huit sortes de félicités dont l'Evangile fait l'énumération.

BEAU ou BEL, BELLE. adj. Dont les proportions, les formes et les couleurs plaisent aux yeux et font naître l'admiration. Dans ce sens, il se dit De l'espèce humaine et De quelques animaux. (Bel ne s'emploie que devant un substantif, au singulier, commençant par une voyelle ou une h non aspirée, excepté dans ces noms propres, Philippe le Bel, Charles le Bel.) Un beau corps. Un bel homme. Une belle femme. Une belle personne. Une femme belle à favir. Elle est plus belle que sa sœur. Un bel enfant. Un enfant beau comme le jour. Une belle tête. Un beau visage. Une belle bouche. De beaux yeux. Un beau cheval. Une belle jument. Un beau chien. Un beau lion. Unbel oiseau. On ne dit guère, Un beau poisson, qu'en parlant d'Un poisson fort gros et bon à manger.

Il s'entend quelquefois Des scules formes, des scules proportions. Une belle taille. Une belle jambe. De beaux bras. De belles mains. De beaux traits. De belles formes. De

belles proportions. Une belle encolure. Un beau poitrail.

Le beau sexe, Le sexe féminin, les femmes en général.

Ma belle enfant, ma belle amie, ou simplement, Ma belle. Expressions affectueuses et familières, dont on se sert quelquefois en parlant à une jeune personne, à une femme.

BEAU, se dit aussi De l'agrément et de l'éclat du teint. Un beau teint. Une belle peau. Un beau coloris. De belles couleurs. Une belle carnation.

Le sang est beau dans ce pays, Les habitants y sont communément beaux et bien faits.

BEAU, se dit encore D'un air pur et d'un ciel serein. Le temps est beau. Il fait beau temps, ou simplement, Il fait beau. Un beau temps. Un beau jour. Une belle journée. Une belle matinée. Une belle soirée. Un beau soleil. Un beau clair de lune. Une belle nuit. On dit substantivement, Le temps se met au beau, Le temps devient beau.

Prov. et fig., Il fera beau temps, il fera beau quand je retournerai chez lui, Je ne retournerai jamais chez lui.

Les beaux jours, Le temps de l'année où les jours sont beaux, où l'atmosphère est ordinairement pure et sereine. Il se dit, figurément, Du temps de la jeunesse, qu'on nomme aussi Le bel age. Nos beaux jours sont passés. Etre dans le bel áge. En termes de Marine, La mer est belle, Elle n'est pas trop agitée.

BEAU, se dit, généralement, De tout ce qui plaît au sens de la vue ou au sens de l'ouïe, de tout ce qui fait éprouver un plaisir mêlé d'admiration. Un beau lac. De beaux arbres. Une belle fleur. Une belle campagne. Une belle prairie. Une belle allée. Un beau jardin. Un beau vallon. Une belle rivière. De belles eaux. Une belle vue. Un beau diamant. De beaux rubis. Une belle turquoise. Une belle émeraude. De belles perles. Une belle armée. Une belle ville. Unbeaunavire. Un beau port. Un bel arsenal. De beaux édifices. Une belle maison. Une belle machine. Un beau magasin. De belles statues. De beaux tableauz. De belles étoffes. Un bel habit. Une belle robe. Un beau plumage. Une belle couleur. Un beau vert. Un beau rouge. Une belle voir. Un beau son de voix. De beaux accords. Une belle musique. Un beau concert. Un beau spectacle. Une belle fete. Un beau bal. Cela est beau à

voir.

Prov. et fig., La belle plume fait le bel oiseau, La parure, les beaux habits relèvent la bonne mine.

Fam. et par plaisanterie, Se faire beau, se faire belle, Se parer, prendre ses beaux habits. On dit de même, Comme vous voilà beau, comme vous voilà belle aujourd'hui!

Pop., Un beau monsieur, une belle dame, Un monsieur, une dame dont la mise est élégante et soignée.

Fam., Le beau monde, La société la phus brillante. Il voît le beau monde. Il est reçu dans le beau monde. C'est le rendez-vous du beau monde. On le dit aussi Des personnes bien mises, élégantes. J'ai vu beaucoup de beau monde.

Fam., Un homme du bel air, Un homme qui a les manières des gens de distinction

Un beau port, une belle prestance, Un port majestueux, une mine qui impose.

En termes de Manége, Ce cheval porte beau, Il porte bien sa tête. Dans cette phrase, beau est pris adverbialement.

Avoir les armes belles, Faire bien des armes, et avec grace. Gette locution est maintenant peu usitée.

Fig., Il fait beau voir, Il est agréable de voir. Il fait beau voir deux armées se disposer au combat.

Fig. et ironiq., Il vous fait beau voir, Vous avez bien mauvaise grâce à. Il fera ferait beau voir, Il serait bien étrange, bien extraordinaire de voir. Il ferait beau voir cet homme, réputė si sage, se livrer à une pareille folie.

BEAU, se dit également De l'esprit et de ses conceptions. Beau génie. Belle imagination. Belle mémoire. Beau talent. Beau poëme. Belle harangue. Beaux vers. Belle pièce de theatre. Bellepensée. Belle période. Belle maxime. De belles paroles. Voilà les beaux endroits de ce livre:

Un bel esprit, Un homme dont l'esprit est orné de connaissances agréables. Les beaux esprits du jour. On dit aussi, Une femme bel esprit; mais cela signifie presque toujours, Une femme qui a des prétentions à l'esprit.

Les beaux-arts, La peinture, la sculpture, l'architecture, la musique, et la danse. On y joint quelquefois l'éloquence et la poésie.

Les belles-lettres, L'ensemble des connaissances qui constituent lagrammaire, l'éloquence, la poésie. Il étudie les belles-lettres.Cours de belleslettres.

BEAU, se dit encore D'un caractère noble, élevé, généreux. Un beau caractère. Une belle âme. Un beau naturel.

Il se dit également Dessentiments, des actions qu'inspire une belle àme. De beaux sentiments. Un beau dévouement. Un bel acte de désintéressement. Une belle action. Un beau sacrifice. Il est beau de pardonner à ses ennemis.

H signifie aussi, Glorieux, honorable. Une belle origine. Un beau nom. Une belle victoire. Ce général a fait une belle retraite. Une belle mort. Les beaux temps de cette monarchie. C'est une des plus belles pages de son histoire. C'est là son beau côté.

Il signifie quelquefois simplement, Bienséant, honnête, convenable. Cela n'est pas beau à un jeune homme. Rien n'est si beau, dans une jeune personne, que la modestie.

BEAU, se prend aussi pour Bon, heureux, favorable, avantageux. Une belle santé. Cette maison est en bel air. Un beau poste. Un bel emploi. Un beau début. Une belle réputation. Etre en belle passe. L'occasion est belle. Une belle affaire. Un beau sujet.

Il fait beau marcher, se promener, Le temps, l'heure est propice à la marche, à la promenade. Il fait beau chasser dans cette foret, Le terrain en est commode pour la chasse.

Fig., Mettre quelque chose dans un beau jour, L'expliquer, l'exposer avec clarté.

De beaux semblants, de belles promesses, de belles paroles, etc., Des apparences, des paroles, des promesses, etc., propres à séduire, mais auxquelles on ne doit pas beaucoup se fier.

À certains Jeux, comme le Billard, la Paume, Faire un beau coup, Faire un coup fort adroit. Aux Jeux de hasard, Faire un beau coup, Faire un coup fort heureux.

Prov. et fig., A beau jeu beau retour, se dit pour faire entendre qu'on saura bien rendre la pareille, qu même qu'on l'a déjà rendue.

Perdre à beau jeu, Perdre quoiqu'on ait un beau jeu; et, figurément et familièrement, Echouer dans une tentative dont le succès paraissait assuré.

Donner beau jeu, Donner des cartes qui font un jeu favorable.

Fig. et fam., Donner beau jeu à quelqu'un, Lui présenter une occasion favorable de faire ce qu'il souhaite. On dit aussi, Avoir beau jeu.

Elliptiq., au Jeu de paume, Donner beau, Jouer la balle de manièrė qu'elle soit facile à prendre. Donner beau sur les deux toits, Envoyer la balle à son adversaire de manière qu'elle porte sur les deux toits, ce qui la rend aisée à prendre.

Fig. et fam., Donner beau ou la donner belle à quelqu'un, Donner à quelqu'un une belle occasion de dire ou de faire quelque chose. Donner beau ou la donner belle à ses ennemis, Leur donner des moyens, des occasions de nuire. Ironiquement, Vous me la donnez belle, Vous me trompez, vous vous moquez, etc.

Fig. et fam., L'avoir beau, ou L'avoir belle, Avoir une occasion favorable de faire quelque chose.Vous l'avez beau. Vous ne l'aurez jamais plus belle. On dit dans un sens analogue, Prendre sa belle, Saisir l'occasion.

Fig. et ironiq., Vous avez beau faire et beau dire, vous avez beau prier, beau pleurer, nous avons eu beau solliciter, ils ont eu beau se récrier, etc., C'est inutilement que vous réclamez, que vous priez, que vous pleurez, que nous avons sollicité, qu'ils se sont récriés, etc., J'eus beau faire et beau dire, il persista dans sa résolution.

BEAU, se prend aussi pour Grand, considérable dans son genre. Une belle fortune. Un beau traitement. Un beau revenu. De beaux bénéfices. Cela fait une assez belle somme. Quatre-vingts ans! c'est un bel age. Cet avocat a une belle clientele. Cela est d'une belle tongueur, d'une belle largeur. Il fait une belle dépense. Elle va faire beau bruit, mener beau bruit, quand elle saura cela. Faire beau feu. Cet homme a eu une belle peur. Vous croyez qu'il

n'a qu'un rhume; mais le médecin dit que c'est un bel et bon catarrhe, une belle et bonne fluxion de poitrine. Il est souvent familier, comme dans ces derniers exemples.

Gronder, traiter quelqu'unde la belle manière, le mener beau train, Le gronder, le traiter sans aucune espèce de ménagement.

Fam., Il y a beau temps, il y a beau jour, il y a beaux jours que je ne l'ai vu, Il y a longtemps que je ne l'ai vu.

BEAU, se dit, dans un sens analogue, en parlant Des personnes qui possèdent une certaine qualité à un degré peu ordinaire, comme dans ces phrases: C'est un beau parleur, un beau danseur, un beau chanteur, C'est un homme qui parle, qui danse, quichante fort bien. Il est bel homme de cheval, Il a bonne grâce à cheval. C'est un beau joueur, C'est un homme qui joue franchement, et qui est d'une humeur égale, soit qu'il gagne, soit qu'il perde. Fam., Crest un beau mangeur, un beau dîneur, C'est un grand mangeur.

Fam., Faire le beau parleur, le beau diseur, Affecter de bien parler.

Beau-fils, belle-fille; beau-père, belle-mère; beau-frère, belle-sœur. Voyez ces mots composés à leur ràng alphabétique.

Fig. et fam. Faire le beau fils, Affecter du soin, de la recherche dans son ton, ses manières, ses vête ments. On dit de même, C'est un beau fils.

BEAU, se dit souvent par ironie et familièrement, dans un sens fort contraire à sa signification propre. Voilà un bel homme pour prétendre nous imposer. Mon bel ami, vous ne savez ce que vous dites. Vous avez fait de belle besogne. Je connais votre belle conduite. Le beau mérite, en vérité! Le beau profit, le bel avantage, ma foi! Vous nous proposez là un bel expédient, un beau moyen. Voilà de beaux discours, de beaux raisonnements, de beaux contes.

Une belle équipée, se dit D'une chose faite mal à propos, d'une grande sottise. Il a fait là une belle équipée.

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Elliptiq., Il en a fait de belles, II a fait de grandes fautes, de grandes sottises de grandes extravagan ées. On dit à peu près dans le même sens, Il m'en a dit, il m'en a conte de belles.

C'est un beau prometteur, Ilpromet beaucoup, mais il ne tient pas ce qu'il a promis.

Il a le commandement beau, se dit D'un homme quidonne des ordres impossibles ou très-difficiles à exécuter; ou D'un homme qui n'a point d'autorité, et auquel on ne veut pas obéir.

Prov., Ce que vous me proposez est beau et bon, mais je n'en ferai rien, se dit A une personne dont on ne goûte pas les propositions, les conseils. On dit de même, Tout cela est bel et bon, mais l'argent vaut mieux.

Pop., Voilà un beau venez-y voir, se dit par mépris, et pour ra

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BEAU, se joint aussi à des termes de mépris et d'injure, comme pour en augmenter la force. C'est un beau fripon. Un beau coquin. Un beau maraud.

Il se joint pareillement à divers autres termes par une espèce de rédondance. Il s'en alla un beau matin, une belle nuit. Déchirer à belles dents. On l'a vendu à beaux deniers comptants. Il accepta ma proposition à belles baisemains. Crier comme un beau diable.

Coucher à la belle étoile, Coucher en plein air. Mourir de sa belle mort, De sa mort naturelle. Un beau jour, Un certain jour. Au beau milieu, Tout au milieu.

BEAU, se prend quelquefois substantivement. Quand on achète, il faut prendre du beau. Il y a du beau dans cet ouvrage. Je vous ai dit le beau de l'aventure; mais voici le laid.

Il se dit absolument, dans les Beaux-Arts et en Littérature, de Tout ce qui élève l'âme, en lui faisant éprouver un sentiment de plaisir mélé d'un sentiment d'admiration. Avoir le goût, le sentiment, l'amour du beau. Essai, recherches sur le beau. Le souverain beau. Le beau ideal. Le vrai beau.

Une belle, Une femme qui a de la beauté, de l'agrément. Courtiser les belles. Aller de belle en belle. Il était aux pieds de sa belle, De sa maitresse. On l'emploie quelquefois avec une sorte d'ironie. La belle ne se doutait guère du tour qu'on lui jouait. Ah! vous pensiez me tromper, la belle. Aimer les belles, Avoir du penchant à la galanterie.

Fam., Faire le beau, faire la belle, Se rengorger, se pavaner, laisser voir qu'on se croit beau, belle. On dit de même quelquefois, Un beau, mais avec une sorte de dénigrement. Je me défie de tous ces beaux, ils sont communément sans mérite.

Belle-de-jour, belle-de-nuit, belle-d'un-jour, Plantes. Voyez ces mots à leur rang alphabétique.

BEL ET BEAU, BEL ET BIEN, BIEN ET BEAU, loc. adverbiales et familières. Tout à fait, entièrement. Il refusa bien et beau. S'il ose ouvrir la bouche, je lui répondrai bel et beau. Il le fit bel et bien.

DE PLUS BELLE. loc. adv. et fam. Tout de nouveau. Quand tout le monde fut sorti de table, il se mit à boire de plus belle. Il s'était retiré du monde, mais il y est rentré de plus belle. Il avait promis de ne plus jouer, et il a recommencé de plus belle.

De plus beau en plus beau, se dit Pour exprimer que les beautés d'un ouvrage, l'intérêt d'un drame, etc., vont toujours en croissant.

EN BEAU. loc. adv. Sous un bel aspect, sous une apparence favorable. Cet homme voit tout en beau.

Cette affaire se présentait en beau. Peindre quelqu'un ou quelque chose en beau, Faire valoir de préférence ce qu'a d'avantageux la personne ou la chose que l'on peint, ou dont on parle.

TOUT BEAU. loc. adv. et fam., qui signifie, Doucement, modérez-vous, retenez-vous. Tout beau, n'allez pas si vite. Tout beau, ne vous emportez pas. Tout beau, monsieur, parlez d'un tel avec plus de respect.

TOUT BEAU, est aussi une expression dont on se sert à la chasse Pour mettre et tenir les chiens en arrêt devant le gibier. On l'emploie quelquefois, hors de la chasse, Pour réprimer les mouvements d'un chien, pour le tenir comme en arrêt.

BEAUCOUP. adv. de quantité. Un nombre, une quantité plus ou moins considérable. Il se dit tant au sens physique qu'au sens moral. Il y a beaucoup de gens. Avoir beaucoup d'argent, beaucoup de blé, beaucoup de fruits. Ils sont beaucoup d'héritiers à partager celle succession. L'Evangile dit: Il y a beaucoup d'appelés, et peu d'élus. Dire beaucoup de paroles. Il l'a répété beaucoup de fois. Ferser beaucoup de larmes. Il s'écoula beaucoup de temps. Avoir beaucoup de loisir. Je n'en ai pas beaucoup. Ce ressort a beaucoup d'élasticité. Cette masse a beaucoup de pesanteur. Avoir beaucoup d'adresse, de dextérité. Avoir beaucoup d'esprit, de talent, de génie, de savoir, de malice, de vertu, de résignation, de patience. Eprouver beaucoup de plaisir, de joie, de chagrin, de regrets, etc. Beaucoup de gens pensent ainsi. Il y en a beaucoup qui sont d'une opinion differente.

Il s'emploie absolument dans le même sens, Lorsque la chose qu'on n'exprime point, peut être aisément sous-entendue. C'est un homme qui sait beaucoup. Il dit beaucoup en peu de paroles. Il reste encore beaucoup à faire. Il a perdu beaucoup. Il n'est pas, à beaucoupprès, aussi riche qu'un tel.

BEAUCOUP, sert aussi à marquer L'intensité, la prolongationou la fréquence d'une action. Ils'intéresse beaucoup à votre affaire. Cela m'inquiète, me chagrine beaucoup. Il importe beaucoup que vous le sachiez. Cet enfant grandit beaucoup. Ce négociant s'est beaucoup enrichi depuis deux ans. C'est un homme qui a beaucoup lu. Parler beaucoup. Marcher beaucoup. Manger beaucoup. Attendre beaucoup. Nous avons beaucoup ri. Il dine beaucoup. Il vaut mieux lire beaucoup quelques livres excellents (c'est-àdire, les lire fréquemment) que de lire beaucoup de livres mauvais ou médiocres (c'est-à-dire, une grande quantité de ces livres).

BEAUCOUP, ne s'emploie avec les adjectifs et les adverbes que lorsqu'il marque comparaison; et alors il exprime Une augmentation ou une différence considerable. Je suis beaucoup moins, beaucoup plus content de vous depuis quelques jours. Je suis beaucoup plus content de vous

que de lui. Ce vin est beaucoup meilleur. Il s'est beaucoup mieux conduit que vous. Il a beaucoup plus de fortune qu'un tel. Quand il est mis après le comparatif, il doit toujours être précédé de la préposition de: Vous êtes plus savant de beaucoup. Lorsqu'il est mis avant le comparatif, on peut également dire, Vous êtes beaucoup plus savant, et Vous êtes de beaucoup plus savant. On l'emploie de même avec certains verbes qui marquent comparaison. L'emporter de beaucoup sur un autre. Dépasser, surpasser de beaucoup. Etc.

Il s'en faut beaucoup, Il y a une grande différence. Le cadet n'est pas si sage que l'ainé, il s'en faut beaucoup.

Il s'en faut de beaucoup, La quantité qui devrait y être, n'y est pas à beaucoup près. Vous croyez m'avoir tout rendu, il s'en faut de beaucoup.

BEAUCOUP, se dit encore pour marquer Eloge ou approbation. Cet enfant sait déjà le latin, c'est beaucoup pour son âge. C'est faire beaucoup que de commencer. C'est beaucoup que de savoir se faire obéir.

Ironiq., C'est beaucoup s'il vous regarde, À peine regarde-t-il les gens. C'est beaucoup si vos frais vous rentrent, À peine retirerezvous vos frais.

BEAU-FILS. s. m. Terme relatif qui exprime l'alliance entre l'enfant male né d'un mariage antérieur, et le second mari de sa mère ou la seconde femme de son père. C'est votre beau-fils, puisque vous avez épousé samère. Elle a épousé un veuf, et elle a deux beaux-fils. Cette expression n'est usitée que dans le langage ordinaire, à la différence des mots analogues Beau-père, bellemère, beau-frère, etc., qui s'emploient fréquemment en termes de Jurisprudence et de Pratique.

BEAU-FRERE. s. m. Nom d'alliance qui se donne par un mari au frère de sa femme, ou par une femme au frère de son mari, ou par un frère ou une sœur au mari de sa sœur, ou à deux hommes qui ont épousé les deux sœurs. C'est le frère de mon mari, de ma femme, et par conséquent mon beau-frère. Ces deux hommes sont beaux-frères.

BEAU-PERE. s. m. Terme relatif qui exprime l'alliance entre un mari et le père de sa femme, ou entre une femme et le père de son mari ou entre des enfants et le second mari de leur mère. C'est le père de votre mari, et par conséquent votre beau-père. C'est mon beau-père, j'ai épousé sa fille. C'est mon beaupère, il a épousé ma mère.

BEAUPRE, s. m. T. de Marine, Nom du màt qui est placé à l'avant du navire et qui est très-incliné sur la poulaine ou l'éperon. Le mat de beaupré, ou simplement, Le beaupré. Ce bâtiment a perdu son beaupré.

BEAUTÉ. s. f. Réunion de formes, de proportions et de couleurs qui plaît aux yeux et qui fait naître l'admiration. Il se dit proprement Des personnes, et particulièrement Du visage. La beauté du corps. La beauté du visage. La beauté d'une femme. Une femme qui a soin de sa beauté, qui néglige sa beauté. La beauté se passe en peu de temps. Sa beauté est parfaite, accomplie. Sa beauté est dans sa fleur, dans toute sa fleur. Sa beauté est fanée. Elle est d'une beauté ravissante, de la plus grande beauté. Elle a une beauté naturelle. Beautéartificielle. Beauté fade, journaliere. Beauté animée. Beauté bien conservée. Entretenir sa beauté. Conserver, perdre sa beauté. On le dit aussi Des animaux. La beauté d'un cheval, d'un lion, d'un oiseau.

Il se dit quelquefois Des seules formes, des seules proportions. La beauté de la taille. La beauté des formes.

BEAUTÉ, se dit aussi d'Une belle personne. Une jeune beauté. Une beauté dédaigneuse. Une beauté fiere. Une beauté célebre. Toutes les beautés de la ville étaient à cette fete. On dit mème, absolument, La beauté, pour désigner Les belles femmes en général. Rendre hommage à la beauté. Le triomphe de la beauté. L'empire de la beauté.

Il se dit quelquefois par une sorte de badinage; et alors on l'emploie surtout au pluriel, avec l'adjectif possessif. Voici nos beautés qui reviennent.

Cette femme était la beauté du bal, Elle était la plus belle de toutes les femmes qui se trouvaient au bal.

C'est une beauté, se dit D'une femme très-belle.

Beauté grecque et Beauté romaine, se disent des femmes dont la beauté rappelle le caractère des têtes que l'on voit dans les statues et dans les médailles antiques de la Grèce et de Rome.

BEAUTÉ, désigne, en général, La qualité de ce qui touche agréablement les sens, l'esprit, l'ame, de ce qui est excellent en son genre. La beauté du jour. La beauté du ciel, de la terre, des fleurs, des eaux, des arbres. La beauté d'une ville, d'un édifice. La beauté d'un tableau, d'une statue. La beauté d'une étoffe. La beauté d'une couleur. La beauté d'une voix, d'une musique, d'un concert. La beauté d'un spectacle, d'une fête. La beauté de l'esprit. La beauté du style, des pensées. La beauté d'un ouvrage, d'un poëme. La beauté de l'âme. La beauté des sentiments. La beauté d'une découverte. C'est là ce qui en fait la beauté. Cela est de toute beauté.

BEAUTÉS, au pluriel, se dit de Plusieurs belles choses réunies dans un même lieu, de plusieurs beaux détails qu'on remarque dans un même objet. On ne peut détailler toutes les beautés que cette ville renferme. Les beautés de la nature. Cette femme a mille beautés (mille charmes). Le style de cet écrivain a des beautés qu'il n'est pas donné à tout le monde de sentir. Les beautés de cet ouvrage en effacent, à mes yeux, les défauts.

BEAUTÉS, au pluriel, est quelquefois

employé dans le titre de certains livres composés de récits ou de traits remarquables tirés de l'histoire. Beautés de l'histoire. Beautés de l'histoire de France, de l'histoire romaine, etc.

BEC

BEC. s. m. La partie saillante et dure qui tient lieu de bouche aux oiseaux, et qui est formée de deux pièces appelées Mandibules, l'une supérieure, l'autre inférieure. Long bec. Bec court, gros, aigu, large, crochu. Les oiseaux à bec fin. Ouvrir le bec. Un oiseau qui se défend du bec, qui donne un coup de bec.

Prov. et fig., Avoir bec et ongles, Etre pourvu des moyens de se défendre, et savoir en user.

Prov. et fig., Avoir bon bec, Parler avec une vivacité, une hardiesse accompagnée quelquefois de malignité.

Prov. et fig., Avoir le bec bien affilé, Parler, répondre avec promptitude et facilité, et même avec un peu de malice.

Prov. et fig., N'avoir quedu bec, N'avoir que du babil.

Prov.et fig., Se défendre du bec, Se défendre de paroles. Se prendre de bec avec quelqu'un, Se quereller, avoir un démélé avec lui.

Prov. et fig., Donner un coup de bec, Lancer en passant un trait piquant, un trait de médisance.

Prov. et fig., Etre pris par le bec, Étre convaincu par ses propres pa

roles.

Prov. et fig., Montrer à quelqu'un son bec jaune, Lui faire voir sa sottise, son ineptie, lui montrer qu'il est encore fort ignorant. On dit aussi, Faíre payer à quelqu'un son bec jaune, Lui faire payer sa bienvenue. (Dans ces deux phrases on prononce, et dans la première on écrit plus ordinairement, Béjaune. Voyez BĖJAUNE.)

Prov. et fig., Tenir quelqu'un le bec dans l'eau, à l'eau, Le laisser toujours dans l'attente de quelque chose qu'on lui fait espérer; Le tenir dans l'incertitude, en ne lui donnant pas de réponse positive.

Prov. et fig., Passer la plume par le bec à quelqu'un, Le frustrer des espérances qu'on lui a données. C'est un homme qui ne se laisse pas passer la plume par le bec.

Prov. et fig., Faire le bec à quelqu'un, L'instruire de ce qu'il doit

dire.

Fig. et fam., Causer bec à bec, Tête à tête.

Fig. et fam., Faire le petit bec, Faire la petite bouche.

Fam., Caquet bon bec. Nom qu'on donne à la pie, parce que cet oiseau apprend facilement à parler. Il se dit figurément, d'Une femme jaseuse et médisante.

Fig. et fam., Blanc-bec, se dit, par mépris ou par badinage, d'Un Jeune homme sans expérience. Vous n'êtes qu'un blanc-bec. Ce petit blanc-bec veut tenir téte à tout le monde. Taisez-vous, blanc-bec. Bec-de-lièvre, se dit de La bou

che d'une personne, dont la lèvre supérieure est fendue comme celle d'un lièvre. Il se dit quelquefois de La personne même qui a ce défaut de conformation.

Bec-de-grue, ou Geranium, Genre de plantes ainsi nommé parce que, dans quelques espèces, la capsule qui contient les semences ressemble au bee d'une grue.

Bec-de-cane, bec-de-cygne, becde-vautour, bec-de-corbeau ou decorbin, etc., Instruments de chirurgie, maintenant hors d'usage, qui ont quelque ressemblance de forme avec le bec des oiseaux dont ils portent le nom.

Bec-de-corbin, se dit en général, dans les Arts, de Ce qui est courbé et terminé en pointe. Canne à becde-corbin, ou en bec-à-corbin, ou simplement, Bec-de-corbin, Canne dont la poignée a cette forme. - Il s'est dit autrefois d'Une espèce de hallebarde que portait une compagnie particulière des gardes du roi, qui ne servait que dans les grandes cérémonies. Gentilhomme à bec-decorbin. Un des cent gentilshommes au bec-de-corbin. On appelait aussi Ces sortes de gardes Les becs-de-corbin. La compagnie des becs-de

corbin.

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BEC, se dit aussi de La pointe de certains objets. Le bec d'une plume. Le bec d'une aiguière. Le bec d'un alambic.

Flute à bec, Sorte de flûte terminée par un bec aplati, que l'on met entre les lèvres, quand on veut jouer de cet instrument. Dans les Arts, on dit de certains ustensiles qu'Ils sont terminés en bec de flute, parce que leur extrémité ressemble à celle d'une flûte à bec.

Le bec d'une lampe, La partie d'une lampe par où sort le bout de la mèche qu'on allume. On dit dans un sens analogue, Un bec de gaz hydrogène.

BEC, se dit encore d'Une pointe de terre qui se trouve au confluent de deux rivières, Le bec d'Ambès. Le bec d'Allier.

BEC, en termes d'Architecture, Masse de pierre de taille disposée en angle saillant, qui couvre la pile d'un pont de pierre. En ce sens, Bec, ne s'emploie que dans les expressions Avant-bec et Arrière-bec.

BECABUNGA. s. m. T. de Botan. Espèce de véronique qui croît dans l'eau avec le cresson, et qui est employée en médecine comme antiscorbutique.

BECARRE. s. m. Caractère de musique en forme de petit carré (4): on le met au devant d'une note qui avait été haussée ou baissée d'un demi-ton, pour rétablir cette note dans son ton naturel. Mettre un bécarre à une note, devant une note.

Il est aussi adjectif des deux genres, et se dit Des notes marquées d'un bécarrę. Cette note est bécarre.

BECASSE. s. f. Oiseau de passage

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