Images de page
PDF
ePub

qui a le bec fort long, et qui est bon à manger. Tuer une bécasse. Faire un salmis de bècasses. Bécasses róties. Pâté de bécasses.

Prov. et fig., Brider la bécasse, Engager adroitement quelqu'un de telle sorte, qu'il ne puisse plus s'en dédire; l'attraper, le tromper. La bécasse est bridée.

Fig. et pop., C'est une bécasse, C'est une femme sans esprit.

BECASSEAU. s. m. Sorte de bécassine. Tuer des bécasseauх.

Il se dit aussi Des petits de la bécasse ou de la bécassine.

BÉCASSINE. s. f. Oiseau plus petit que la bécasse, qui a aussi le bec fort long, et qui est très-bon à manger. Bécassines en salmis. Bécassines roties, sautées. Un plat de bécassines.

Prov. et fig. Tirer la bécassine, à la bécassine, Cacher sa supériorité, son adresse, pour mieux tromper. BECCARD.s.m. Nom que l'on dọnne à la femelle du saumon.

BEC-DE-CORBIN, BEC-DE-GRUE, ETC. Voyez BEC.

BECFIGUE. s. m. Petit oiseau quí recherche les figues, et qui est trèsdélicat à manger. Manger des becfigues.

BECHAMEL. s. f. T. de Cuisine. Espèce de sauce blanche qui se fait ávec de la crème. Sauce à la béchamel. De la morue à la béchamel. Une béchamel de brochet.

BÉCHARU.s.m. Nom que l'on donnait autrefois au Flamant, oiseau de passage, appelé Phénicoptère par les anciens.

BECHE. s. f. Outil de jardinage, formé d'un fer plat, large et tranchant, auquel s'adapte un manche de bois, et qui sert à remuer la terre. Labourer une planche de jardin avec la bêche.

BECHER. v. a. Couper et remuer la terre avec une bèche. Becher la terre.

Prov., J'aimerais mieux bécher la terre, se dit en parlant D'un travail qu'on regarde comme très-pénible ou très-difficile, ou pour lequel on a une grande répugnance. BÈCHÉ, ÉE, participe.

BECHIQUE. adj. des deux genres. T. de Médec. Il se dit Des plantes et en général des remèdes employés contre la toux.

Il est aussi substantif. Le capillaire est un très-bon béchique.

BECQUEE ou BEQUEE. s. f. La quantité de nourriture qu'un oiseau peut prendre avec le bec pour la donner à ses petits. Un oiseau qui porte la becquée, qui donne la becquée à ses petits.

BECQUETER ou BÉQUETER. v. a. Donner des coups de bec. Les oiseaux ont becqueté ces fruits.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se battre à coups de bec, comme font les coqs; ou Se caresser avec le hec, comme font les pigeons. Deux pigeons quise becquètent.

BECQUETÉ, ÉE. participe.

BECUNE. s. f. T. d'Hist. nat. Poisson de mer très-vorace, qui ressemble un peu au brochet.

[blocks in formation]

BEDEAU. s. m. Bas officier d'une église, portant verge ou masse: il a pour fonction principale de marcher devant les ecclésiastiques, devant les quêteurs, etc., et de leur faire faire place. Un bedeau de Saint-Eustache. Le bedeau marche en tête des processions.

Il se disait autrefois, dans les Universités, de Certains officiers subalternès chargés de fonctions à peu près semblables. Le premier bedeau de L'université. Aujourd'hui on emploie, dans le même sens, le terme d'Appariteur.

BEDEGAR.s.m. Espèce de tumeur ou de gale chevelue produite sur les églantiers, ou rosiers sauvages, par la piqûre d'un insecte. Le bedegar était autrefois d'un grand usage en médecine.

BEDON. s. m. Vieux mot, qui siguifiait, Tambour. Il n'est plus usité que dans cette locution figurée et familière, Un gros bedon, Un homme gros et gras. C'est un gros bedon.

BEDOUIN. s. m. Nom donné aux Arabes qui vivent dans le désert, et particulièrement à ceux qui exercent le brigandage. Un chef de Bedouins. Ils furent surpris, attaqués par des Bedouins. On l'emploie aussi comme adjectif. Les Arabes Bedouins.

BEE

BÉE. adj. Il ne s'emploie que dans cette locution, Gueule bée, qui se dit en parlant Des tonneaux vides ouverts par un de leurs fonds. Des tonneaux, des futailles à gueule bée. BEER. v. n. Voyez BAYER.

BEF

BEFFROI. s. m. Tour ou clocher d'où l'on fait le guet, et où il y a une cloche pour sonner l'alarme. On a sonné la cloche du beffroi.

Il se dit aussi de La cloche qui est dans le beffroi: Sonner le beffroi. Le beffroi sonne; et de La charpente qui porte les cloches: Il faut refaire le beffroi de cette tour.

BEG

BÉGAYEMENT ou BÉGAIEMENT. s. m. Action de bégayer; vice de prononciation de celui qui bégaye. gayement accidentel. Bégayement habituel. Corriger le bégayement.

BEGAYER. v. n. (Il se conjugue comme Payer.) Articuler mal les mots, les prononcer en hésitant, et en répétant la même syllabe avant de prononcer celle qui suit. Cet homme bégaye si fort, qu'on a toutes les peines du monde à l'entendre. Dès qu'il a bu trois verres de vin, il commence à bégayer. On bégaye quelquefois par embarras, par ti

midité.

Il ne fait encore que bégayer, se

dit D'un enfant qui commence à parler.

BÉGAYER, signifie quelquefois, au figuré, Parler de quelque chose d'une manière très-vague, très-imparfaite. Les plus grands philosophes ne font que begayer, quand ils veulent parler de ce qui est inaccessible à la raison humaine.

BÉGAYER, est quelquefois actif. Cet enfant commence à bégayer quelques mots. Cet écolier a bégayé sa leçon.

ΒέσωνÉ, És, participe.

BEGU, UÊ. adj. Il se dit D'un cheval qui marque toujours, quoiqu'il ait passé l'âge. Cheval bėgu. Jument beguë.

BEGUE. adj. des deux genres. Qui bégaye. On le dit seulement De ceux qui ne peuvent parler sans bégayer. Un homme bègue. Elle est bègue:

Il se dit aussi substantivement. C'est un bègue, une bèque.

BEGUEULE. s. f. Terme injurieux, qui se dit d'une femme prude avec hauteur, ou dédaigneuse avec impertinence. Ne plaisantez pas avec cette femme, c'est une begueule. On Femploie quelquefois adjectivement. Cette femme est bien begueule. Il est

familier.

Faire la bégueule, Se donner l'air, le ton d'une prude; affecter ridiculement la modestie et la vertu.

BEGUEULERIE. s. f. Le caractère, les airs, le ton d'une bégueule. On ne peut supporter sa bégueulerie. C'est un trait de bégueulerie des plus ridicules. Il est familier.

BEGUIN. s. m. Espèce de coiffe pour les enfants, qui s'attache sous le menton avec une petite bride. Un enfant qui a encore le béguin.

Fig. et pop., Je lui ai bien lavé son beguin, Je l'ai bien grondé, je l'ai vertement réprimandé.

BÉGUINAGE. s. m. Maison, couvent de béguines.

Il se dit aussi, par mépris et familièrement, d'Une dévotion puérile et affectée. Elle donne dans le bégujnage.

BEGUINE. s. f. nom de certaines religieuses des Pays-Bas catholiques.

Il se dit aussi, par mépris et familièrement, d'une dévote superstitieuse et minutieuse.

BEH

BÉHEN. s. m. (On prononce Behène.) Il se dit de Certaines racines médicinales, dont les deux espèces. les plus usitées autrefois nous étaient apportées du mont Liban. Béhen blanc. Béhen rouge.

BEI

BEIGE. adj. des deux genres. Il se dit De la laine qui a sa couleur naturelle. Laine beige.

Serge beige, ou substantivement, Beige, Serge faite avec cette sorte de laine, et qui n'a reçu aucune teine ture. On dit de même, Drap beige.

BEIGNET. s. m. Espèce de pâte frite à la poêle, et qui enveloppe ordinairement une tranche de quelque fruit. Beignet de pommes. Beignet d'abricots, Beignet souffle. Faire

des beignets. Manger des beignets. BEIRAM. s. m. Voyez BAIRAM.

BEJ

BĖJAUNE. s. m. T. de Fauconnerie. Oiseau jeune et niais. On donne figurément ce nom à Unjeune homme sot et niais.

Fig. et fam., Montrer à quelqu'un son bejaune, Lui faire voir sa sottise, son ineptie, lui montrer qu'il n'est encore qu'un ignorant dans les choses dont il s'agit. On écrit aussi Bec jaune, mais on prononce toujours jaune.

BEL

BEL. adj. Voyez BEAU.

BELANDRE. s. f. T. de Marine. Petit bâtiment de transport à fond plat, dont on se sert principalement sur les rivières, sur les canaux, et dans les rades.

BELANT, ANTE. adj. Qui bêle. Des brebis bélantes.

Prov., Bœuf saignant, mouton belant, Il faut que le bœuf et le mouton rôtis ne soient guère cuits.

BELEMENT. s. m. Le cri des moutons, des agneaux et des brebis. La brebis et son agneau se reconnaissent l'un l'autre à leur belement.

BELEMNITE. s. f. (On prononce Bélèmnite.) T. d'Hist. nat. Il se dit de Certaines coquilles fossiles, de forme allongée, donton ne connaît pas les analogues vivants. Il y a beaucoup d'espèces de bélemnites.

BELER. v. n. Il se dit Du crinaturel des moutons, des agneaux et des brebis. Les agneaux belent.

Prov. et bass., Brebis qui bele perd sa goulée, Quand on cause beaucoup à table, on perd le temps de manger.

Prov. et fig., La brebis bele toujours de même, On ne change guère les manières qui viennent de la na

ture.

BELETTE. s. f. Petit mammifère sauvage, de forme allongée et de couleur rousse, qui a le museau pointu, les pattes courtes, et qui fait la guerre à la volaille. La belette est une espèce de martre. Une belette entra dans le colombier.

BELIER. s. m. (Quelques-uns écrivent, Belier.) Quadrupède portant laine, et qui est le male de la brebis. Un gros bélier. Les cornes d'un bélier.

BÉIER, signifie aussi, Une machine de guerre des anciens, faite d'une longue poutre, dont l'extrémité était armée d'une tête d'airain, et qui servait à battre et à renverser des murailles des places assiégées. Approcher te belier. Faire jouer le belier. Des coups de bélier.

BÉLIER, en termes d'Astronomie, Constellation zodiacale qui, vers le temps d'Hipparque, coîncidait aveç Péquinoxe du printemps. Ce nom est demeuré attaché Au signe dont le commencement répond à ce même équinoxe, dans le zodiaque mobile déplacé par la précession. La constellation du Bélier. Le soleil était dans le signe du Bélier.

BELIÈRE. s. f. Anneau qui est au

dedans d'une cloche, pour tenir le battant suspendu.

BELITRE. s. m. T. d'injure et de mépris. Coquin, gueux, homme de néant, etc. Un vrai belitre.

BELLA-DONA, ou plus ordinairement BELLADONE. s. f. T. de Botan. Plante vénéneuse, de la famille des Solanées, qui est employée en médecine, et qu'on appelle ainsi parce qu'autrefois les Italiens en tiraient une espèce de fard. Extrait de belladone. On la nomme aussi Belledame.

BELLATRE. s. m. Celui qui a un faux air de beauté, une beauté mêlée de fadeur. C'est un bellâtre. On l'emploie quelquefois adjectivement.

BELLE-DAME. s. f. T. de Botan. Nom vulgaire de l'arroche, appelée aussi, mais plus rarement, Bonnedame.

H désigne quelquefois, La plante qu'on nomme plus ordinairement Belladone.

BELLE-DAME, est aussi Le nom que les entomologistes donnent au papillen du chardon.

BELLE-DE-JOUR. s. f. T. de Botan. Espèce de liseron dont les fleurs ne s'épanouissent que pendant le jour. BELLE-DE-NUIT. s. f. T. de Botan. Plante exotique dont les fleurs., qui ressemblent à celles du liseron, ne s'épanouissent guère qu'après le coucher du soleil. On ta nomme autrement Jalap.

BELLE-D'UN-JOUR. s. f. T. de Botan. Plante cultivée dans les jardins à cause de ses belles fleurs jaunes, qui se fanent très-promptement. On la nomme aussi Hemerocalle.

BELLE-FILLE. s. f. Terme relatif qui exprime Falliance entre la fille née d'un premier mariage, et le second mari de sa mère ou la seconde femme de son père. C'est votre bellefille, vous avez épousé son père.

Il se dit aussi d'Une bru, d'une femme par rapport au père ou à la mèré de son mari. C'est ma bellefille, elle a épousé mon fils.

BELLEMENT. adv. Doucement, avec modération. On ne l'emploie guère que pour avertir quelqu'un d'être plus modéré. Bellement, vous vous emportez, vous vous oubliez. Allez tout bellement. It est familier et peu usité.

BELLE-MERE. s. f. Terme relatif qui exprime l'alliance entre un mari et la mère de sa femme, ou entre une femme et la mère de son mari, ou entre des enfants et la seconde femme de leur père.

BELLE-SOEUR. s. f. Nom d'alliance qui se donne par un mari à la sœur de sa femme, ou par une femme à la sœur de son mari, ou par un frère ou une sœur à la femme de son frère ou à deux femmes qui ont épousé les deux frères. C'est la sœur de ma

femme, de mon mari, et par conséquent ma belle-sœur. Ces deux femmes sont belles-sœurs.

BELLIGERANT, ANTE. adj. (On prononce les deux L.) Il se dit Des peuples, des puissances qui sont en guerre. On l'emploie surtout au féminin. Puissances, parties belligé

rantes.

BELLIQUEUX, EUSE. adj. (On

prononce les deux L.) Guerrier, martial. Nation belliqueuse. Peuple belliqueux. Prince Prince belliqueux. bellique eux. Humeur 1 belliqueuse. Caractère belliqueux. Les sons belliqueux de la trompette.

BELLISSIME. adj. des deux genres. Très-beau. Il est familier et peu usité..

BELLOT, OTTE. adj. Diminutif de Beau. Il se dit Des enfants. Cet enfant est bellot. Une petite fille qui est bellotte. On l'emploie quelquefois substantivement. Mon petit bellot. Ma petite bellotte. H est, familier.

BELVEDERE ou BELVEDER. s. m. (On fait sentir I'R de Belvéder.) Espèce de pavillon ou de terrasse çonstruite au haut d'un édifice ou sur quelque élévation, et d'où l'on découvre au loin. J'ai chez moi un belvé dère d'où je vois deux lieues à la ronde.

BEM

BÉMOL. s. m. Caractère de musien forme de petit 6, qu'on met au devant d'une note pour indiquer qu'elle doit être baissée d'un demiton. Mettre un bémol à une note, devant une note, un bémol, deux bémols à la clef.

Il est aussi adjectif des deux genres. Cette note est bémol. Le ton de si bémol.

BEN

BEN. s. m. (On prononce Bène.) Arbre de la famille des Légumineuses, qui croît dans les Indes orientales, et dont les semences, appelées Noix de ben, fournissent une huile de bonne qualité qu'on emploie surtout dans la parfumerie.

BENARDE. s. f. Serrure qui peut s'ouvrir des deux côtés. On dit aussi, adjectivement, Une serrure bénarde. BENEDICITE. s. m. Mot latin que l'usage a rendu français. La prière qu'on fait avant le repas. Dire le bénédicité. Un enfant qui ne sait pas son þénédicité.

BENEDICTIN, INE. s. Religieux, religieuse de l'ordre de Saint-Benoît. Un couvent de bénédictins, de bénédictines. Les bénédictins étaient divisés en plusieurs congrégations, de Cluny, de Saint-Maur, etc. Un savant bénédictin.

BENEDICTION. s. f. Action de consacrer de bénir avec les cérémonies ordinaires. La bénédiction d'une église, d'une chapelle, des fonts baptismaux, d'un cimetière, ete. La bénédiction du pain, de l'eau, d'un cierge, etc. La bénédiction des drapeaux. La bénédiction nuptiale.

Il signifie aussi, L'action d'un prélat ou d'un prêtre qui bénit des assistants, etc., en faisant sur eux le signe de la croix. Donner la bénédiction: Recevoir la bénédiction. Assister à la bénédiction. La bénédiction du saint sacrement. Labénédictionépiscopale.

Il se dit également de L'action par laquelle les pères et les mères bénissent leurs enfants. Bénédiction pa ternelle, maternelle. Je te donne ma bénédiction. Ses enfants lui demandèrent sa bénédiction,

BÉNÉDICTION, Signifie aussi, Grace et faveur particulière du ciel. C'est une bénédiction particulière de Dieu. Dieu l'a comble de bénédictions. Les bénédictions célestes. Dieu a répandu, a versé ses bénédictions sur cette famille. Dieu y a mis, y a donné sa bénédiction. Allirer, s'attirer les bénédictions du ciel.

Une maison de bénédiction, Une maison où règne la piété; et, figurément et familièrement, Une maison où tout abonde. On dit aussi, dans un sens analogue au dernier, C'est un pays de bénédiction.

Fam., C'est une bénédiction, se dit en parlant D'une grande abondance qui semble résulter d'une faveur particulière du ciel. Il y a cette année une énorme quantite de fruits, c'est une bénédiction. Il se dit populairement, et par une sorte d'ironie, Pour marquer l'excès d'une chose facheuse, désagréable; alors il est ordinairement précédé de que signifiant tellement que. Il pleut, il neige, que c'est une bénédiction. Il a été baitu, que c'est une bénédiction.

BÉNÉDICTION, se dit encore, surtout au pluriel, Des vœux qu'on fait pour la prospérité de quelqu'un, des souhaits qu'on forme en sa faveur. Si vous faites celle bonne œuvre, on vous donnera mille bénédictions. Ila fait beaucoup de bien dans cette province, et les habitants le comblent de bénédictions. Les bénédictions du pauvre.

Sa mémoire est en bénédiction, On se souvient de lui, et on loue ses acteş de bienfaisance, ses vertus, etc.

BENEFICE.s.m. Gain, pront. Tout a tourné à son bénéfice. Il a eu du bénéfice dans cette affaire. Calculer tous les bénéfices que doit procurer une entreprise. Les pertes ont excédé les bénéfices. De gros bénéfices. On doit donner incessamment une représentation au bénéfice de tel comédien. Représentation à bénéfice.

BÉNÉFICE, signifie aussi, Privilége, avantage, facuité accordée par la loi ou par le prince. Il jouissait de ce droit par bénéfice du prince. Héritier par bénéfice d'inventaire, sous bénéfice d'inventaire. Jouir, étre déchu du bénéfice d'inventaire. Le bénéfice de discussion. Le bénéfice de division. Etre admis au bénéfice de cession. Profiter du bénéfice de la loi.

Lettres de bénéfice d'âge, Lettres de chancellerie que les mineurs obtenaient jadis pour être émancipés, et pour gouverner eux-mêmes leur bien jusqu'a pleine majorité.

En Médec., Bénéfice de nature, Les évacuations extraordinaires par lesquelles la nature se soulage. Bénéfice de ventre, ou simplement, Bénéfice, Dévoiement spontané et peu violent. Il lui est arrivé un bénéfice de ventre.

BÉNÉFICE, se dit particulièrement, en Histoire, Des terres conquises dans la Gaule par les Francs, et que les chefs ou princes distribuaient à leurs compagnons d'armes. Originairement les benéfices ou fiefs n'etaient donnés qu'a vie; ensuite ils devinrent héréditaires.

[ocr errors]

BÉNÉFICE, se dit aussi d'Un titre, d'une dignité ecclésiastique, accompagnée d'un revenu. Il n'existe plus en France de bénéfices ecclésiastiques; mais on rapporte ici les dénominations et les façons de parler suivantes parce qu'elles ont été fort usitées autrefois, et qu'elles peuvent s'appliquer à ce qui existe encore dans d'autres pays. Un bon bénéfice. Bénéficesimple. Bénéfice ayant charge d'ames, avec charge d'ames, charge d'ames. Bénéfice séculier, régulier, consistorial. Bénéfice en commende. Bénéfice de fondation royale. Bénéfices incompatibles. Bénéfice déclaré impétrable. Bénéfice litigieux. Les charges d'un bénéfice. La collation d'un bénéfice. La nomination des bénéfices. Pourvoir quelqu'und unbénéfice. Poursuivre un bénéfice. Courir un bénéfice. Résigner, permuter un bénéfice. Présenter, nommer à un bénéfice. Conférer, remettre, tenir des bénéfices. Disputer un bénéfice, le titre d'un bénéfice. Taxer un bénéfice. Posséder un bénéfice. Remplir un bénéfice. Prendre possession d'un bénéjice. N'avoir ni office, ni bénéfice.

Bénéfice à simple tonsure, Bénéfice qu'on peut posséder quoiqu'on n'ait que la tonsure, et sans être obligé de prendre les ordres sacrés, ni de résider sur les lieux.

Bénéfice sécularisé, Bénéfice qui n'est possédé que par des réguliers; et qui, par dispense du pape, peut être possédé en commende par des séculiers.

Prov. et fig., Il faut prendre le bénéfice avec les charges, Il faut se résoudre à essuyer les incommodités d'une chose qui d'ailleurs est avantageuse. Ce n'est pas un bénéfice sans charge, se dit D'un bien, d'un avantage que l'on n'a pas sans peine, sans dépense, ou même sans danger.

BÉNÉFICE, signine aussi, Le lieu même où est l'église et le bien du bénétice. Un bénéfice bien situé. Résider à son bénéfice, dans son bénéfice. BENEFICIAIRE. adj. des deux genres. Il se dit, en Jurisprudence, De l'héritier sous bénéfice d'inventaire. L'héritier bénéficiaire.

Il s'emploie quelquefois comme substantif. Le bénéficiaire est tenu des dettes du défunt, jusqu'à concurrence des forces de la succession.

BÉNÉFICIAIRE, se dit encore, substantivement, d'Un comédien ou d'une autre personne pour qui on donne une représentation theatrale à bénéfice. Le bénéficiaire a joué dans la seconde piece. Le bénéficiaire est un ancien souffleur. La bénéficiaire a fait une bonne recelte.

BENEFICIAL, ALE. adj. Qui concerne les bénéfices ecclésiastiques. II n'est guère usité que dans cette locution, Matiere bénéficiale. Etre savant dans les matieres bénéficiales.

BENEFICIER. s. m. (Ce mot est de quatre syllabes.) Celui qui a un bénéfice ecclésiastique. Un riche bénéficier. Un gros benéficier.

BENEFICIER. v. n. (Ce mot est de cinq syllabes.) Faire quelque profit. Il n'y a pas beaucoup à bénéficier sur cette marchandise. Il abénéficié sur ce marché.

BENÉT. adj. m. Niais, sot. Voilà un homme bien benét.

Il est plus communément substantif. C'est un grand benet. Un franc benet. Il avait un grand benet de fils...

BÉNÉVOLE. adj. des deux genres. Qui est ou que l'on suppose favorablement disposé. Il ne se dit guère qu'en plaisantant, et dans ces locutions, Lecteur bénévole, auditeur bénévole.

BENEVOLEMENT.adv. Volontiers. par un sentiment de bienveillance. Il a fait cela bénévolement.

BENGALI. s. m. Langue qui est dérivée du sanscrit, et que parlent les peuples du Bengale. Etudier le bengali. Un manuscrit en bengali.

Il se dit aussi adjectivement. L'idiome bengali. Les caractères bengalis. Les orientalistes l'emploient quelquefois au féminin. L'écriture, la grammaire bengalie.

BENGALI. s. m. Espèce de pinson, petit oiseau dont le chant est agréable, et qu'on a ainsi nommé parce qu'il nous est venu du Bengale.

BENIGNEMENT. adv. D'une manière bénigne. Il l'a reçu, il l'a traité bénignement.

BENIGNITE. s. f. Douceur, bonté du puissant à l'égard du faible, du supérieur à l'égard de l'inférieur. Il a été reçu de son maître avec beaucoup de bénignité. Un air de bénignité. Il vieillit.

BENIN, IGNE. adj. Doux, humain. Un naturel doux et bénin. Humeur benigne.

Il se dit souvent par dérision, en parlant D'une bonté, d'une tolérance qui tient de la faiblesse. C'est le plus bénin de tous les maris.

Il signifie figurément, Favorable, propice. Air benin. Le ciel bénin. Astres bénins. Influence bénigne.

Il se dit, en Médecine, Des maladies qui n'offrent rien d'alarmant. Petite vérole bénigne, d'une espèce bénigne. Angine bénigne. Fièvre bénigne. Remède bénin, Remède qui agit doucement.

BENIR. v. a. Consacrer au culte, au service divin avec certaines céré monies ecclésiastiques. Bénir une église, une chapelle. Benir des ornements d'église, une pierre d'autel, des fonts, etc. Bénir un cierge.

Bénir un abbé, une abbesse, Les installer dans leur dignité avec certaines cérémonies ecclésiastiques, et en faisant sur eux certaines prières. C'est aux évêques de bénir les abbés et les abbesses.

Bénir des époux, Consacrer leur union suivant le rite religieux. On dit de même, Bénir un mariage.

Bénir des armes, des drapeaux; bénir le lit nuptial, bénir la table, etc., Faire certaines prières pour attirer la grace de Dieu sur des armes, sur des drapeaux, etc.

Benir le peuple, les assistants,ete., Faire sur eux le signe de la croix, en leur souhaitant la grace divine. Le prélat bénissait les passants agenouillés. Le prétre a béni l'assis

tance.

BÉNIR, se dit également en parlant De l'acte religieux par lequel les pères et les mères appellent sur leurs en

fants la protection céleste. Noé bénit Sem et Japhet, et maudit Cham. Il a beni ses enfants avant de mourir. *BÉNIR, signifie aussi, Louer, glorifier, remercier avec des sentiments de vénération et de reconnaissance. Bénir Dieu de la grâce qu'il nous a faite. Béni soit Dieu. Le ciel en soit béni. Bénissons le Seigneur. Benissons la main qui nous a crèès. Tout le monde vous bénit. On vous bénira, si vous faites cette bonne action. On dit de même, Bénir la mémoire de quelqu'un.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des choses qui rappellent quelque agréable souvenir, et généralement De tout ce dont on a lieu de se féliciter. Je bénis le lieu, l'heure, le moment où je vous ai vu. Je bénis le hasard qui me fait vous rencon

trer.

BÉNIR, signifie encore, Combler de faveurs, faire prospérer; et, dans cette acception, il ne se dit que de Dieu. Dieu avait béni la race d'Abraham. Que Dieu bénisse vos armes! Le Seigneur bénira votre sainte entreprise, bénira vos efforts. Dieu bénit le travail de ces gens-là, bénit leur famille.

Fam., Dieu vous bénisse, se disait autrefois à une personne qui éternuait. On le dit quelquefois à un pauvre quand on n'a rien à lui donner. Dieu vous bénisse, se dit ironiquement, en signe de mécontentement, A une personne dont le discours ou la conduite nous fàche ou nous contrarie. Vous nous donnez là une belle nouvelle, Dieu vous bénisse! Vous avez fait là une chose bien adroite, Dieu vous bénisse!

BÉNIT, ITE. participe. Il se dit De certaines choses sur lesquelles la bénédiction du prêtre a été donnée avec les cérémonies prescrites. Eau bénite. Pain bénit. Cierge bénit. Chandelle bénite. Les drapeaux ont été bénits.

Prov. et fig., De l'eau bénite de cour, De vaines protestations de service et d'amitié. Donner à quelqu'un de l'eau bénite de cour. On dit dans un sens analogue, C'est un donneur d'eau bénite.

Βέπι, 18, autre participe, qui a toutes les autres significations de son verbe, et qui s'emploie surtout en parlant Des personnes. L'ange dit à la sainte Vierge : Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Un peuple béni de Dieu.

BENITIER. s. m. Sorte de bassin on de vase destiné à contenir l'eau bénite dont on se sert pour faire le signe de la croix, pour asperger. On met des bénitiers à l'entrée de toutes les églises. Bénitier de marbre, de pierre. Un bénitier fait d'une grande coquille. Suspendre un petit bénitier au chevet de son lit. Bénitier d'argent, de cristal, de porcelaine, etc.

Prov. et fam., Se démener comme le diable au fond du bénitier, comme un diable dans un bénitier, S'agiter beaucoup.

BENJAMIN.s. m. Le fils qu'un père et une mère aiment plus que leurs autres enfants; par allusion à la prédilection de Jacob pour Benjamin, le

TOME 1.

plus jeune de ses fils. Cet enfant est leur Benjamin. Il est familier.

BENJOIN. s. m. Sorte de baume, substance aromatique et résineuse, qui découle d'un arbre des Indes orientales, et qu'on recueille pour divers usages. Le benjoin et le storax mélangés donnent une odeur fort agréable. Le benjoin est la base du lait virginal.

BENOITE. s. f. T. de Botan. Plante à fleurs rosacées, qui croît communément dans les lieux incultes, et dont on fait usage en médecine.

BENZOÏQUE. adj. m. T. de Chimie. Il se dit De l'acide extrait du benjoin ou d'autres substances analogues. Acide benzoique.

BEQ

BÉQUÉE. s. f. Voyez BECQUÉE. BEQUETER. v. a. Voy. BECQUETER. BEQUILLARD. s. m. Vieillard courbé et cassé, qui se sert d'une béquille. Voyez venir ce béquillard. Il est familier.

BEQUILLE. s. f. Sorte de bâton surmonté d'une petite traverse, sur lequel les vieillards, les gens infirmes ou estropiés s'appuient pour marcher. S'appuyer sur une béquille. Marcher avec des béquilles. Il ne peut faire un pas sans béquilles, qu'avec des béquilles.

BÉQUILLE, en termes d'Agriculture, Instrument en forme de ratissoire, avec lequel on donne de légers labours aux plantes en végétation.

BEQUILLER. v. n. Marcher avec une béquille. Ce vieillard commence à béquiller. Dans ce sens, il est familier.

BÉQUILLER, en termes d'Agriculture, est verbe actif, et signifie, Faire un petit labour avec la béquille, dans une planche, dans une caisse, etc. BÉQUILLÉ, ÉE. participe.

BER

BER. s. m. (On prononce I'R.) T. de Marine. Appareil de charpente et de cordage, placé sous un grand batiment, pour le supporter, et qui glisse sur la cale, lorsqu'on lance ce batiment à l'eau. Le bâtiment se dégage de son ber lorsqu'il est à flot.

BERCAIL. s. m. Bergerie, lieu où l'on enferme un troupeau de moutons ou de brebis.

Fig., Ramener au bercail une brebis égarée, Ramener un hérétique dans le sein de l'Eglise; ramener à des sentiments de piété, à une conduite pieuse, une personne qui s'en était écartée. On dit dans un sens analogue, Revenir, rentrer au bercail.

BERCE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes ombellifères, dont l'espèce la plus connue, appelée aussi Branche ursine bâtarde, est grande, vivace, et fort commune dans le nord de l'Europe.

BERCEAU. s. m. Sorte de petit lit où l'on couche les enfants à la mamelle, et qui est ordinairement disposé de manière qu'on peut le balancer aisément. Berceau d'osier. Berceau de chêne, d'acajou. Mettre un enfant dans son berceau.

Dès le berceau, Dès la plus tendre

enfance. On dit de même: Au sortir du berceau. Un enfant qui est encore au berceau. Un enfant au berceau. Etc.

Prov. et fig., Il faut étouffer le monstre au berceau, Il faut étouffer le mal dès sa naissance.

BERCEAU, se dit, figurément, Des lieux où certaines choses ont commencé. Florence fut le berceau de la peinture moderne. La Saxe fut le berceau du lutheranisme. La plupart des historiens regardent cette contrée comme le berceau de la civilisation.

Il se dit aussi Des commencements de certaines choses. Cet établissement est encore au berceau, à son berceau. Les arts étaient encore au berceau.

BERCEAU, dans les Jardins, se dit d'Une charmille taillée en voûte, ou d'Un treillage de même forme sur lequel on fait monter du jasmin, du chèvrefeuille, de la vigne, etc. Berceau de jasmin. Berceau de chèvrefeuille. Prendre le frais sous un berceau. On dit quelquefois, Berceau de verdure.

Allée en berceau, Allée couverte. On dit de même, Ces arbres font le berceau, forment le berceau, Ils réunissent leurs branches de manière à former une voûte de feuillage.

BERCEAU, signifie également, en termes d'Architecture, Une voûte en plein cintre. Le berceau d'une cave.

BERCER. v. a. Remuer, balancer le berceau d'un enfant qu'on veut endormir. Bercer un enfant.

Prov. et fig., Le diable le berce, se dit D'un homme qui est toujours inquiet, agité.

Fig. et fam., J'ai été bercé de cela, de ces contes-là, J'en ai oui parler mille fois, dès mon plus jeune age.

BERCER, signifie figurément, Amuser d'espérances fausses ou éloignées. Il y a longtemps que vous me bercez de cette assurance. On les berçait d'un espoir qu'on ne pouvait réaliser. Bercer quelqu'un de vaines promesses.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se flatter de quelque chose. Se bercer d'espérances frivoles, d'idées chimériques. BERCÉ, ÉE. participe.

BERCEUSE. s. f. Femme chargée de bercer un enfant. Le service des berceuses n'a guère lieu que dans les maisons des princes.

BERET. s. m. (Quelques-uns écrivent Berret.) Sorte de casquette, de toque de laine, ronde et plate, qui est la coiffure des paysans basques.

Il se dit aussi d'Une coiffure à peu près de même forme, que les dames mettent quelquefois. Un béret rouge, bleu. Un béret de velours.

BERGAME. s. f. Ancienne sorte de tapisserie fort commune et de peu de valeur, ainsi nommée à cause de la ville de Bergame, d'où sont venues les premières tapisseries de ce genre. Il n'y avait dans sa chambre qu'une simple tapisserie de Bergame. Il n'y avait que de la bergame, qu'une bergame.

BERGAMOTE. s f. Espèce de poire fondante d'un très-bon goût. Bergamote d'été. Bergamote d'hiver.

Il se dit encore d'Une espèce d'o

6

range qui a une fort bonne odeur, et dont on tire une essence agréable. De l'essence de bergamote.

Il se dit aussi Des petites boîtes, des bonbonnières qui sont doublées avec des écorces de cette espèce d'oranges. J'ai rempli ma bergamote de pastilles.

BERGE. s. f. Bord relevé ou escarpé d'une rivière, d'un chemin, d'un fossé. Les berges de cette rivière sont très-élevées.

BERGE, est aussi Le nom d'une espèce de chaloupe étroite, dont on se sert sur quelques rivières.

BERGER, ERE. s. Celui, celle qui garde les moutons, les brebis. Un berger soigneux, intelligent. La houlette du berger. Le chien du berger. Le chien de berger. La mort égale les roiset les bergers. Un jeune berger. Une jeune bergère.

Il s'est dit, figurément, dans la Poésie pastorale, pour Amant, amante. Un berger fidele. Une bergère inconstante. De là vient qu'on dit encore: L'heure du berger, he moment favorable aux amants; et, L'etoile du berger, La planète de Vénus.

BERGERE. s. f. Espèce de fauteuil plus large et plus profond que les fauteuils ordinaires, et garni d'une espèce de coussin sur lequel on s'assied.

BERGERETTE. s. f. Diminutif. Jeune bergère. On a dit aussi, Bergeronnette.

BERGERETTE. s. f. Sorte de vin mixtionné avee du miel.

BERGERIE. s. f. Le lieu où l'on enferme les bêtes à laine. Le loup est entré dans la bergerie.

Fig. et fam., Enfermer le loup dans la bergerie, Mettre, laisser quelqu'un dans un lieu, dans un poste où il peut faire aisément beaucoup de mal. Il signifie aussi, Laisser fermer une plaie avant qu'il en soit temps, ou Faire rentrer un mal qu'il fallait attirer au dehors.

BERGERIES, au pluriel, se dit de Petits poëmes dont les amours de bergers sont le sujet. Les bergeries de Racan. En ce sens, il est vieux.

BERGERONNETTE. s. f. Ancien diminutif de Bergère. On dit aussi, Bergerette.

BERGERONNETTE. s. f. Petit oiseau noir et blanc, d'une forme trèsélégante, qui se plaît dans le voisinage des troupeaux.

BERIL. s. m. Voyez BÉRYL.

BERLE. s. f. T. de Botan. Genre

de plantes ombellifères, dont plusieurs espèces sont cultivées à cause de leurs racines nourrissantes.

BERLINE. s, f. Sorte de voiture suspendue, à deux fonds et à quatre roues, dont on se sert à la ville et en voyage. Une berline à quatre places. Une grosse berline. Louer une berline. Voyager dans une berline, en berline.

BERLINGOT. s. m. Berline coupée, c'est-à-dire, quin'a qu'un fond. Nous fimes le voyage dans un berlingot. BERLOQUE ou BRELOQUE. s. f. T. militaire. Batterie de tambour qui annonce les repas, les distributions, etc. Baltre la berloque.

BERLUE, s. f. Sorte d'éblouisse

ment, qui est ordinairement passager. On ne l'emploie guère que dans cette phrase familière, Avoir la berlue. Il voit les objets autrement qu'ils ne sont, il a la berlue.

Fig., Avoir la berlue, Juger mal de quelque chose, s'en faire une idée fausse. Il faut avoir la berlue pour juger comme vous faites. Vous ne voyez pas qu'on vous joue; il faut que vous ayez la berlue.

BERME. s. f. T. de Fortification. Chemin étroit entre le pied du rempart et le fossé.

H se dit, par analogie, d'Un chemin qu'on laisse entre une levée et le bord d'un canal ou d'un fossé.

BERMUDIENNE. s. f. T. de Botan. Plante dont la fleur est très-belle, et qui tire son nom des îles Bermudes, d'où elle a été apportée.

BERNABLE. adj. des deux genres. Qui mérite d'être berné et moqué. C'est un homme bernable. Il est familier et peu usité.

BERNACLE. s. f. Coquillage à cinq valves, qui s'attache aux rochers et à la carène des bâtiments: on croyait autrefois qu'il en sortait une espèce de canard. Voyez ANATIFE.

BERNARDIN, INE. s. Religieux, religieuse de l'ordre de Saint-Benoît, réformé par saint Bernard. Un couvent de bernardins.

BERNE. s. f. Tour que l'on joue à quelqu'un, en le faisant sauter en l'air sur une couverture dont plusieurs personnes tiennent les coins et les côtés. Cela mérite la berne. Il est digne de la berne. Il est familier.

En termes de Marine, Pavillon en berne, Pavillon hissé à la place ordinaire, mais roulé, et non déployé, soit en signe de deuil, soit comme signal de détresse. Mettre le pavillon en berne, Le rouler sur lui-même.

BERNEMENT. s. m. Action de berner, manière dont on berne quelqu'un. Le bernement de Sancho Pança. Il est familier et peu usité.

BERNER. v. a. Faire sauter quelqu'un en l'air par le mouvement d'une couverture sur laquelle on l'a mis, et dont plusieurs personnes tiennent les coins et les côtés. Ils le mirent sur une couverture et le bernèrent.

Il signifie figurément, Se moquer de quelqu'un, le tourner en ridicule. Il fut berné pendant toute la soirée. Si je disais cela, je me ferais berner. Il est familier dans les deux

acceptions.

BERNÉ, ÉE. participe.

BERNEUR. s. m. Celui qui herne. Je ne crains ni la berne, ni les berneurs. Il est familier.

BERNIQUE. Sorte d'adverbe par lequel on exprime que l'espérance de quelqu'un est ou sera déçue. Je croyais le trouver encore chez lui; mais bernique. Vous comptez sur lui: bernique. Il est populaire. BERRET, s. m. Voyez BÉRET. BERYL, s. m. Pierre précieuse, d'un vert bleuatre, et transparente, que l'on nomme aussi Aigue-marine. Le béryl était une des pierres du pectoral du grand prétre, chez les Juifs.

BES

BESACE. s. f. Espèce de sac ouvert par le milieu, et fermé par les deux bouts, en sorte qu'il forme deux poches. Les moines mendiants portent la besace. Avoir une besace sur l'épaule. Il portait, il avait mis ses provisions dans une besace. Il s'en est retourné la besace vide.

Fig. et fam., Etre à la besace, étre réduit à la besace, Etre ruiné. On dit de même, Réduire, mettre quelqu'un à la besace.

Prov. et fig., Etre jaloux de quel que chose comme un gueux de sa besace, Y être fort attaché, y tenir beaucoup.

BESACIER. s. m. Celui qui porte une besace, la besace. Il est familier, et ne s'emploie guère que par dénigrement,

BESAIGRE. adj. des deux genres. Il se dit Du vin qui s'aigrit, parce

qu'il est au bas. On dit substantive

ment, dans le même sens, Ce vin tourne an besaigre.

BESAIGUE. s. f. T. de Charpentier. Outil de fer, taillant par les deux bouts, dont l'un est en bee d'àne, et l'autre en ciseau: il sert à dresser et réparer le bois de charpente, et à faire les tenons et mortaises. Dresser une pièce de bois avec la besaiguë.

BESANT. s. m. Ancienne monnaie de l'empire de Constantinople ou Byzance. Besant d'or. Besant d'argent. On paya tant de besants pour la rançon de ce prince.

BESANT, en termes de Blason, se dit d'une pièce d'or ou d'argent, Il porte d'azur à trois besants d'or; deux et un.

BESET. s. m. T. de Trictrac. Il se dit Du coup de dés par lequel un joueur amène deux as. J'ai amené beset.

BESI, s. m. Nom générique qu'on donne à plusieurs espèces de poires, en y ajoutant le nom du pays d'où elles sont tirées. Besi d'Heri. Besi de la Motte. Besi Chaumontel.

BESICLES. s. f. pl. Sorte de lunettes à branches, quise fixent à la tête, Mettre ses besicles. Avoir toujours des besicles sur le nez. Porter des besicles. Il est familier.

Fig. et fam., Prenez vos besicles, vous n'avez pas bien mis vos besicles, Prenez mieux garde à ce dont il s'agit, vous ne l'avez pas assez exa

miné.

BESOGNE. s. f. Travail, ouvrage; action par laquelle on fait une œuvre. Avoir de la besogne. Mettre la main à, la besogne. Aller à sa besogne. Etre à sa besogne. Une longue besogne. Se mettre en besogne, à la besogne. Faire sa besogne. Quitter sa besogne. S'attacher, être assidu à sa besogne. Mettre quelqu'un en besogne. Ce que vous lui donnez à faire est une forte besogne. Ce mot. est familier dans tous ses emplois.

Il signifie aussi, L'effet du travail, l'ouvrage même qui résulte dù travail. Bonne besoyne. Besogne délicate. Besogne grossière. Besogne commencée. Besogne achevée. Besogne bien faite. Fairevoir sa besogne. Montrer de la besogne faite.

« PrécédentContinuer »