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sont convenus d'un commun accord. Ils en sont tombés d'accord. J'en demeure d'accord.

Par ellipse, on dit absolument, D'accord, J'y consens, j'en conviens. Fam., Etre de tous bons accords, Étre d'une humeur aisée, et consentir à tout ce que les autres veulent. Cette manière de parler a vieilli.

ACCORD, signifie aussi, Convenance, proportion, juste rapport de plusieurs choses ensemble. Il y a un merveilleux accord entre toutes les parties de l'univers, entre les parties du corps humain. Il faut de l'accord entre les gestes et les paroles. L'accord des voix et des instruments. Il n'y a point d'accord entre vos actions et les principes que vous professez.

Il se dit, particulièrement, de L'ensemble avec lequel deux ou plusieurs personnes exécutent certains mouvements. Il y a beaucoup d'accord, il n'y a point d'accord dans leurs mouvements. Vous ne ramez point

d'accord.

Il exprime, en Peinture, Le bon effet qui résulte de l'harmonie des couleurs et de celle des lumières et des ombres. Il y a un bel accord dans ce tableau. Ce tableau manque d'accord.

ACCORD, en Musique, signifie, L'union de plusieurs sons entendus à la fois, et formant harmonie. Bel accord. Accord parfait. Accords consonnants. Accords dissonants. Il y a de beaux accords dans cette pièce de musique. Frapper un accord. Les accords dissonants font un bon effet, quand ils sont bien préparés et bien sauvés.

Poétiq., Les accords de la lyre, Les vers, la poésie, et principalement La poésie lyrique. On dit de même, De doux accords, de sublimes accords, etc.

ACCORD, se dit aussi de L'état d'un instrument de musique dont les cordes sont montées juste au ton où elles doivent être. Ce violon est d'accord, n'est pas d'accord. Mettez votre violon d'accord. Cette harpe ne tient pas l'accord, Les cordes de cette harpe ne demeurent pas au ton où on les a mises.

ACCORD, en termes de Grammaire, se dit Du rapport des mots entre eux, exprimé par le genre et le nombre, et aussi par le cas dans certaines langues. L'accord de l'adjectif avec le substantif. L'accord du verbe avec son sujet ou nominatif. La syntaxe d'accord.

ACCORDABLE. adj. des deux genres. Qui peut s'accorder, qu'on peut accorder. Il se prend dans les différentes acceptions du verbe Accorder. Cette grâce est accordable. Ce vieux piano n'est plus accordable. Ces plaideurs ne sont pas accordables.

ACCORDAILLES. s. f. pl. Réunion qui se fait pour signer les articles ou le contrat d'un mariage. Il se trouva peu de parents aux accordailles. II est populaire.

ACCORDANT, ANTE. adj. T. de Musiq. Qui s'accorde bien. Ut et sol sont des tons accordants entre eux. Ut et si ne sont pas des tons accordants entre eux ; ils sont discordants,

ACCORDÉ. s. m., ACCORDÉE. s. f. Celui et celle qui sont réciproquement engagés pour le mariage par des articles signés de part et d'autre. Où est l'accordé? Voici l'accordée. Les accordés seront mariés dans peu de jours.

ACCORDER. v. a. Mettre d'accord, remettre en bonne intelligence. Accorder les esprits. Accorder les cœurs. Ces deux hommes étaient en procès, en querelle, on vient de les accorder.

ACCORDER, en parlant De doctrine, d'opinions, de lois, ete., signifie, Concilier, òter l'apparence de contrariété, de contradiction. Accorder les Ecritures. Il n'est pas facile d'accorder ces deux textes, ces deux passages. Comment accorder toutes ces lois?

ACCORDER, en Grammaire, signifie, Mettre entre les mots d'une même phrase l'ordre et la concordance que prescrit la syntaxe. Suivant les règles de la grammaire, il faut accorder l'adjectif avec son substantifen genre et en nombre, et, quand les langues ont des cas, les accorder aussi en cas. On dit plus ordinairement, Faire accorder : voyez plus bas.

En Musiq., Accorder sa voix avec un instrument, Chanter de manière que la voix et l'instrument fassent des accords agréables et réguliers. Elle accordait parfaitement sa voix avec le piano. Cette phrase a vieilli.

Accorder un violon, une basse, une harpe, un piano, etc., En mettre les cordes juste au ton où elles doivent être entre elles. Ce musicien a été longtemps à accorder son violon. Accorder des instruments les uns avec les autres, Les mettre tous au même ton. Accorder des violons et des basses au ton du piano.

Prov. et fig., Accordez vos flûtes, Convenez de ce que vous voulez faire, convenez des moyens de faire réussir votre dessein.

ACCORDER, signifie aussi, Octroyer, concéder. Accorder un privilège, une grâce, une faveur. Le pape accorda tant d'années d'indulgence pour, etc. Dieu ne lui a pas accordé de vivre assez longtemps pour voir ses enfants établis. Je lui accorde tout ce qu'il demande.

Accorder une demande, En accorder l'objet.

Accorder une fille en mariage, La promettre verbalement ou par écrit à celui qui la demande pour l'épouser.

Accorder du temps à un débiteur, Consentir à retarder l'époque où il doit s'acquitter.

ACCORDER, signifie aussi, Reconnaître pour vrai, demeurer d'accord d'une chose. Je vous accorde cette proposition. C'est une vérité de fait qu'il faut que vous m'accordiez. J'accorde qu'il a eu raison de refuser; mais il ne devait pas accompagner son refus de duretés.

ACCORDER, s'emploic avec le pronom personnel, et signifie, Etre d'accord, d'intelligence, de concert. Nous tacherons de nousaccorder. Accordezvous avec vous-même. Jem'accorde

avec vous en ce point, sur ce point,

Ils s'accordent tous pour me tromper, pour me perdre.

Il se dit aussi en parlant De la conformité des esprits, des caractères, des humeurs. Ils sont de même humeur, ils s'accorderont bien ensemble. Ces deux esprits n'auront pas de peine à s'accorder. Ils ne pourront jamais s'accorder, leurs caractères sont trop différents.

Prov., Ces gens s'accordent comme chiens et chats, Ils ne peuvent s'accorder, ils ne sauraient vivre ensemble.

Il se dit aussi, généralement, De toutes les choses qui ont entre elles de la convenance, dela ressemblance, de la conformité, du rapport, en quelque manière que ce soit. Ces voix s'accordent parfaitement. Ces deux couleurs s'accordent bien. Ce que vous me dites aujourd'hui ne s'accorde pas avec ce que vous me dites hier. Ces deux passages ne s'accordent pas. Le verbe s'accorde, doit s'accorder en nombre et en personne avec son sujet. On dit avec ellipse du pronom, Faire accorder. Il faut faire accorder le verbe avec son sujet.

ACCORDÉ, ÉE. participe. ACCORDEUR. s. m. Celui qui fait métier d'accorder certains instruments de musique. Accordeur d'orgues, de pianos. Faire venir l'accordeur.

ACCORDOIR. s. m. Sorte d'outil qui sert à accorder certains instruments de musique.

ACCORE. s. m. T. de Marine. Pièce de bois qu'on dresse presque verticalement, pour étayer un objet, pour le maintenir en place. Les accores qui soutiennent un navire échoué ou sur le chantier.

ACCORER. v. a. T. de Marine. Etayer, soutenir avec des accores un objet quelconque. Accorer un na

vire échoué.

ACCORÉ, ÉE. participe. ACCORT, ORTE. adj. Qui est complaisant, qui s'accommode à l'humeur des autres. Cet homme est très-accort, est d'une humeur accorte.

ACCORTISE. s. f. Humeur complaisante, accommodante. Il est familier.

ACCOSTABLE. adj. des deux genres. Qui est facile à aborder, qu'on peut aborder. C'est un homme peu accostable. Il est devenu plus accostable. Cet homme est si souvent demauvaise humeur, qu'iln'est pas accostable. Il est familier et peu usité.

ACCOSTER. v. a. Aborder quelqu'un qu'on rencontre, pour lui parler. Il me vint accoster. Il m'accosta lorsque je n'y pensais pas. Il est familier.

Il s'emploie avec le pronom personnel, et se construit avec la préposition De, pour signifier, Hanter, fréquenter quelqu'un, avoir habitude avec quelqu'un. Je ne sais de quelles gens vous vous accostez. Ils'accosta d'unmauvais garnement. Il est familier, et ne se dit guère qu'en mauvaise part. ACCOSTER, en termes de Marine, se dit D'un batiment, d'une embarcation qui vient se placer le long et à côté d'un objet. Accoster un vaisseau. Accoster un quai, On leur cria d'accoster.

Accosté, ée. participe. ACCOTER. v. a. Appuyer de côté. Accoter sa tête. Il faut accoter ce coquemar, de peur qu'il ne tombe.

Il s'emploie avec le pronom personnel. S'accoter sur une chaise, contre une chaise. S'accoter contre une muraille. Il est familier et peu usité. AccoTÉ, ÉE. participe.

ACCOTOIR. s. m. Ce qui sert à s'appuyer de côté, ce qui est fait pour qu'on s'y accote. Les accotoirs d'un carrosse, d'un fauteuil, d'un confessionnal. Cela vous servira d'accotoir.

ACCOUCHÉE.s. f. Femme qui vient de mettre un enfant au monde. Aller voir une accouchée. Quand l'accouchée relèvera-t-elle ?

Elle est parée comme une accouchée, se dit D'une femme qui est fort parée dans son lit.

Prov., Le caquet de l'accouchée, La conversation ordinairement frivole, qui se fait dans les visites qu'on rend aux femmes en couche.

ACCOUCHEMENT. s. m. Enfantement, action d'accoucher. Heureux accouchement. Accouchement difficile, pénible, laborieux. Douloureux accouchement.

Il se dit aussi de l'action d'aider une femme à accoucher. Faire un accouchement. Ce chirurgien connait bien la bonne méthode des accouchements. Faire un cours d'accouchements.

ACCOUCHER. v. n. Enfanter. Accoucher heureusement. Elle est accouchée d'un enfant mâle, d'un garçon, d'une fille, de deux jumeaux. Quand accouchera-t-elle ? Elle est accouchée. Quand elle fut accouchée. Elle est accouchée en tel endroit. Je suis bien aise que vous soyez accouchée. Accoucher à terme, avant terme. Accoucher d'un enfant mort. J'ai accouché avec de cruelles douleurs. Elle a accouché très-courageusement.

ACCOUCHER, se dit figurément en parlant De l'esprit et des conceptions de l'esprit. J'ai eu bien de la peine à accoucher de cet ouvrage. Accoucher d'un projet, d'un dessein, d'une idée. Socrate disait qu'il faisait l'office de sage-femme, qu'il faisait accoucher les esprits.

ACCOUCHER, estaussi actif, et signifie, Aider une femme à accoucher. C'est ce chirurgien, c'est cette sage-femme qui a accouché ma belle-sœur. Il ou elle accouche bien.

ACCOUCHÉ, ÉE. participe.

ACCOUCHEUR, EUSE. s. Celui, celle dont la profession est de faire des accouchements. Bon accoucheur. Il est l'accoucheur de cette dame. Habile accoucheuse. Aulieud'Accoucheuse, on dit plus communément, Sage-femme.

ACCOUDER (S').v. pron. S'appuyer du coude. S'accouder sur la table. S'accouder sur une balustrade.

Accoudé, És. participe. Il était accoudé sur son chevet. Un homme accoudé sur son cheval.

ACCOUDOIR. s. m. Ce qui est fait pour qu'on s'y accoude. Avoirun accoudoir sous le bras. L'accoudoir d'un prie-Dieu. Avoir les bras sur un accoudoir.

ACCOUPLE. s. f. T. de Vénerie. Lien avec lequel on attache les chiens ensemble.

ACCOUPLEMENT. s. m. Assemblage par couples. Il se dit principalement en parlant Des animaux. Accouplement de bœufs pour la charrue.

En Archit., Accouplement de colonnes, Arrangement de colonnes disposées deux à deux; ce qui produit alternativement un petit et un grand entre-colonnement, comme au péristyle du Louvre.

ACCOUPLEMENT, signifie aussi, La conjonction du måle et de la femelle pour la génération; et il ne se dit proprement que Des animaux. L'accouplement d'un chien et d'une chienne. Le mulet vient de l'accouplement d'un ane et d'une jument.

ACCOUPLER. v. a. Joindre deux choses ensemble. Ces deux personnes sont mal accouplées. Vous accouplez deux mots qui vont mal ensemble. Ce serait vouloir accoupler le loup et la brebis.

Accoupler des bœufs, Les mettre ensemble sous le joug.

Accoupler du linge, accoupler des serviettes, En faire des paquets, en attacher plusieurs ensemble pour les mettre à la lessive.

Au Trictrac, Accoupler ses dames, Les mettre deux à deux sur les flèches.

ACCOUPLER, en parlant De quelques animaux, signifie, Apparier ensemble le male et la femelle pour qu'ils fassent des petits. Accoupler des pigeons, des tourterelles, des serins.

Il se dit également, avec le pronom personnel, Des animaux qui s'unissent pour la génération. Ces deux serins, ces deux pigeons s'accouplent.

ACCOUPLÉ, ÉE. participe. Le mâle et la femelle sont accouples.

En Archit., Colonnes accouplées, Colonnes disposées deux à deux. Voyez ACCOUPLEMENT.

ACCOURCIR. v. a. Rendre plus court, retrancher de la longueur. Accourcir une robe, un manteau. Accourcir un bâton. Accourcir d'un doigt, d'un pied. Accourcir un ouvrage, une scène, un discours. Si cela est trop long, il faut l'accour

cir.

Accourcir son chemin, Prendre quelque route de traverse qui rende le chemin plus court. Si vous allez par là, vous accourcirez votre chemin. On le dit également De la traverse même. La chaussée qu'on a faite en tel endroit accourcit le chemin d'une grande licue. Absolument, Prenez le bois, vous accourcirez.

ACCOURCIR, s'emploie avec le pronom personnel, et signifie, Devenir plus court. Les jours commençaient alors à s'accourcir. Cette robe s'est accourcie au blanchissage. ACCOURCI, IE. Participe. ACCOURCISSEMENT. s. m. Diminution d'étendue ou de durée. Il n'est guère usité qu'en parlant D'un chemin et des jours. Cette allée de traverse sert beaucoup à l'accourcissement du chemin. L'accourcissement des jours est déjà très-sensible dans le mois de septembre.

ACCOURIR. v. n. (Il se conjugue comme Courir, excepté qu'il reçoit également l'un ou l'autre des verbes auxiliaires: J'ai accouru, Je suis accouru.) Courir, venir promptement en un lieu où quelque chose nous attire, nous appelle. Accourir en diligence, en grande hâte. Accourir au besoin. Accourir en foule. Il est accouru au bruit. Je suis accouru' pour la fête, etc. Ses amis ont accouru pour le féliciter de son succès. Dès qu'on sut qu'il y avait un spectacle en tel endroit, la foule y accourut. On y accourut de tous côtés. Accourir au secours de quelqu'un, à l'aide de quelqu'un. Il accourut à moi. Vous m'appelez, j'accours.

ACCOURU, UE. participe. ACCOUTREMENT. s. m. Habille ment. Il avait ses beaux accoutrements. Il est vieux en ce sens. On le prend plus ordinairement en mauvaise part. Accoutrement ridicule.

ACCOUTRER. v. a. Parer d'habits. En ce sens, il est vieux. On ne le dit guère que dans le langage familier, et par une sorte de moquerie. On l'a plaisamment accoutré. Vous voilà

bien accoutre.

Il s'emploie avec le pronom personnel. Elle s'est accoutrée d'une manière bien ridicule.

Prov. et fig., Cet homme est bien accoutre, accoutré de toutes pièces, Il a été fort maltraité, ou L'on a dit beaucoup de mal de lui.

ACCOUTRÉ, ÉE. participe.

ACCOUTUMANCE. s. f. Habitude, coutume que l'on prend de faire ou de souffrir quelque chose. Mauvaise accoutumance. L'accoutumance rend tout facile et familier. Il ost vieux.

ACCOUTUMER. v. a. Faire prendre une coutume, une habitude. Accoutumer quelqu'un à quelque chose. Je l'ai accoutumé à faire telle chose. Il avait peine à travailler, mais on l'y a accoutumé. Il faut accoutumer de bonne heure les enfants au travail, à la fatigue. Accoutumer un cheval à galoper sur le bon pied. Il est accoutumé à se lever de bonne heure, à se promener le matin.

Il se joint avec le pronom personnel et signifie, Contracter une habitude. Il faut bien vous accoutumer à cela. Je m'accoutume au froid, au chaud, etc. Il s'est accoutumé à la fatigue. On s'accoutume à tout.

Il est aussi neutre, et alors il signifie, Avoir coutume. Il avait accoutumé d'aller, de faire, etc. Faites comme vous avez accoutumé.

Il se dit quelquefois Des choses inanimées. Ces terres, ces arbres avaient accoutumé de produire beaucoup. L'automne n'a pas accoutume d'être si pluvieux.

ACCOUTUMÉ, ÉE. participe. Accoutumé à la fatigue. A sa manière accoutumée. Tout rentra dans l'ordre accoutumé.

A L'ACCOUTUMÉE. loc. adv. A l'ordinaire, comme on a accoutumé. Il en a usé à l'accoutumée. Il est familier. ACCREDITER. v. a. Mettre en crédit, en réputation. Sa bonne foi l'eut bientot accrédité parmi lés

marchands. L'exactitude à payerest ce qui accrédite le plus les commerçants. Sa bonne conduite l'a fort accrédité dans sa compagnie.

Accréditer un ministre auprès d'une cour étrangère, L'y faire reconnaître.

ACCRÉDITER, Se dit au figuré en parlant De certaines choses, et signifie, Donner cours, autoriser, rendre plus vraisemblable. Accréditer une nouvelle, un bruit, une calomnie.

Il s'emploie avec le pronom personnel, au propre et au figuré. Ce marchand commence à s'accréditer. Cette nouvelle ne s'accrédite pas.

ACCRÉDITÉ, ÉE. participe. Un marchand bien accrédité. Il est accrédité par sa cour.

ACCROC. s. m. (On ne prononce pas le C.) Déchirure que fait ce qui accroche. Il y a un grand accroc, un vilain accroc à votre robe, à votre manteau. Qu'est-ce qui a fait cet accroc à votre habit?

Il se dit figurément et familièrement d'Une difficulté, d'un embarras qui apporte du retard dans une affaire. Il est survenu un accroc qui Tetarde leur accommodement. Il y a un accroc dans cette affaire. Je ne prévoyais pas tous ces accrocs. ACCROCHEMENT. s. m. Action d'accrocher. L'accrochementdedeux voitures. Il est peu usité.

ACCROCHER. v. a. Attacher, suspendre quelque chose à un clou, à un crochet. Accrocher une gravure. Accrocher sa montre.

Il signifie aussi, Arrêter en perçant, en déchirant. Prenez garde que l'on n'accroche votre habit. Je demeurai accrochée par ma robe.

En termes de Marine, Accrocher un vaisseau, Jeter des grappins et des crocs d'un vaisseau à un autre, pour venir à l'abordage. Il accrocha Tamiral des ennemis.

ACCROCHER, Se dit aussi D'une voiture qui, passant trop près d'une autre, la heurte ou l'arrête avec l'extrémité de son moyeu. Prenez garde à cette grosse charrette, elle accrochera votre voiture. On l'emploie quelquefois absolument. Ce cocher est trop maladroit, il accroche sou

vent.

ACCROCHER, signifie figurément et familièrement, Retarder, arrêter. On a accroché cette affaire. Cette négociation est accrochée. Ce procès est accroché depuis longtemps.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Attirer à soi, gagner, obtenir quelque chose. Cette fille aura bien de la peine à accrocher un mari. A force de sollicitations, il a accroché une bonne place.

ACCROCHER, s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Etre retenu par quelque chose de crochu ou de pointu, ou S'attacher, s'arrêter à quelque chose que ce soit. Sa robe s'accrocha à des ronces. Les semences du grateron s'accrochent aux vêtements. Les deux vaisseauxх s'accrocherent l'un l'autre. Les deux voitures se sont accrochées. Quand on se noie, on s'accroche où l'on peut.

Fig., et fam., S'accrocher à tout,

s'accrocher à ce qu'on peut, Employer toutes ses ressources, ses dernières ressources, pour se sauver, pour se tirer d'affaire.

Fig. et fam., S'accrocher à quelqu'un, S'attacher à la fortune de quelqu'un, pour en être secouru dans le mauvais état de ses affaires. Il ne savait où donner de la tête, il s'est accroché à ce grand seigneur. On dit de même, Ne savoir où s'accrocher.

ACGROCHÉ, ÉE. participe.

Fig. et fam., Cet homme est accroché à moi, se dit D'un importun dont on ne peut se débarrasser.

ACCROIRE. v. a. Il n'est usité qu'à l'infinitif avec le verbe Faire; et il signifie, Faire croire ce qui n'est pas. Vous voudriez nous faire accroire que, etc. Vous voudriez nous en faire accroire. Ce n'est pas un homme à qui l'on puisse en faire accroire.

S'en faire accroire, Présumer trop de soi-même, tirer vanité d'un mérite qu'on n'a pas, pour imposer aux autres. Depuis qu'il a cette place, il est devenu glorieux, il s'en fait accroire. Il a quelque mérite, mais il s'en fait accroire.

ACCROISSEMENT. s. m. Augmentation, agrandissement. Grand accroissement. Accroissement notable, considérable, soudain. L'accroissement des rivières. L'accroissement du corps humain, d'une plante, etc. L'accroissement d'un Elat. Accroissement de biens, d'honneurs, de fortune, etc. L'accroissement de la religion chrétienne dans les Indes. ACCROISSEMENT, signifie aussi, Le droit par lequel une chose, une valeur, un fonds territorial accroît au profit du possesseur. Cela lui est venu par droit d'accroissement. Un accroissement à la tontine. Les terres que l'atterrissement ajoute à un rivage, à une ile, appartiennent au proprié taire par droit d'accroissement.

ACCROÎTRE. v. a. Augmenter, rendre plus grand, plus étendu. Accroître son bien, son revenu. Accroître un parc, un jardin; l'accroître de beaucoup, de la moitié. Accroitre sa puissance, sa gloire, sa réputation, son autorité.

ACCROÎTRE, est aussi verbe neutre, et signifie, Aller en augmentant, devenir plus grand. Son bien, son revenu accroît tous les jours.

Il se dit, en termes de Droit, D'une chose qui revient au profit de quelqu'un par la mort ou par l'absence d'une autre personne, ou par quelque autre événement. Entre colégataires, la portion de l'un accroît à l'autre. Parmi les chanoines, la part des absents accroît aux présents. On dit à peu près dans le même sens, Cette portion de terre est accrue à son champ, à son héritage par alluvion, par atterrissement.

ACCROÎTRE, S'emploie aussi avec le pronom personnel. Cette ville s'est fort accrue par son commerce. Sa fortune, son bien s'accroit tous les jours. Il avait une propriété assez bornée, il s'est accru.

ACCRU, UE. participe. ACCROUPIR (S'). v. pron. Se tenir dans une posture où, la plante des pieds posant à terre, le derrière

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ACCUEIL. s. m. Traitement, réception que l'on fait à quelqu'un qui arrive, à une personne par qui l'on est abordé. Bon accueil. Mauvais accucil. Accueil froid. Accueil civil.favorable, obligeant, gracieux. Faire un bon, un mauvais accueil. Faire bon accueil, mauvais accueil. Avoir l'accueil bienveillant.

Absol., Faire accueil, se prend toujours en bonne part, et signifie, Faire une réception civile et honnête. Ce prince fait accueil à tous ceux qui vont chez lui.

ACCUEILLIR. v. a. (Il se conjugue comme Cueillir.) Recevoir quelqu'un qui vient à nous, qui se présente chez nous. Il nous a accueillis de la manière du monde la plus honnéte. Il nous accueillit très-froidement.

Il se dit quelquefois figurément, en parlant Des choses. Il accueillit fort mal cette proposition, cette demande.

Il se dit aussi figurément, De tous les accidents fâcheux qui arrivent à quelqu'un. La tempêté, le vent les accueillit. Ils furent accueillis de l'orage. Le détachement en approchant du bois, fut accueilli par une décharge de coups de fusil. La misère, la pauvreté, tous les malheurs du monde l'ont accueilli. Dans cette dernière phrase, on dit plus ordinairement, Assailli.

ACCUEILLI, IE. participe.

ACCUL. s. m. (On prononce I'L.) Lieu qui n'a point d'issue, où l'on est acculé. Ceux qui poursuivaient les voleurs, les poussèrent dans un accul où on les prit.

Il se dit, particulièrement, Du fond du terrier où les chiens poussent les renards, les blaireaux et autres animaux qui se terrent. Quand on voit que le renard est à l'accul. Avant que de lacher les bassets, il faut savoir sont les acculs.

ACCUL, se dit, en termes de Marine, d'Une petite anse, d'une espèce de crique trop petite pour de grands bâtiments.

Il se dit, en termes d'Artillerie, Des piquets qu'on enfonce en terre pour empêcher le recul du canon.

ACCULER. v. a. Pousser quelqu'un, et le réduire dans un coin, dans un endroit où il ne puisse plus reculer. Il le poursuivit l'épée à la main, et l'accula contre la muraille. Notre armée avait acculé celle des ennemis contre la montagne.

Il se dit aussi en parlant des sangliers, des loups, des renardset autres bêtes. Les chiens avaient acculé le sanglier, le loup, le renard. Le blaireau était acculé dans son terrier.

Il s'emploie avee le pronom personnel, et signifie, Se ranger, se retirer dans un coin, contre une muraille, pour se défendre, et pour n'être pas pris par derrière. Se voyant pour suivi par quatre hommes, il s'accula contre la muraille, et se défendit longtemps.

En termes de Manége, Le cheval s'accule, Il ne va pas assez en avant à chacune des voltes.

ACCULÉ, ÉE. participe. ACCUMULATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui accumule. Un grand accumulateur d'écus, de vivres, etc. Il est peu usité.

ACCUMULATION. s. f. Entassement, amas de plusieurs choses ajoutées les unes aux autres. Il se dit Des choses physiques et des choses morales. Accumulation de matériaux, de marchandises, de denrées. Aсситиlation de biens, d'honneurs. Accumulation de preuves. Accumulation d'intérêts. Ce discours n'est qu'une accumulation de mots sonores, d'images disparates, de phrases vides de sens.

Il se dit particulièrement, en Rhétorique, d'une figure qui consiste à rassembler dans une période, sous une même forme et dans le même mouvement oratoire, un grand nombre de détails qui développent l'idée principale.

En Jurisprud., Accumulation de droit, Augmentation de droit sur quelque chose.

ACCUMULER. v. a. Amasser et mettre ensemble. Accumuler des marchandises. Accumuler des biens, des trésors. Accumuler sou à sou.

Absol., Il ne songe qu'à accumuler, Qu'à thésauriser.

ACCUMULER, s'emploie figurément, au sens moral. Accumuler crime sur crime. Accumuler les preuves. Accumuler les honneurs sur sa tête.

ACCUMULER, est aussi verbe pronominal. Les denrées s'accumulent dans ce magasin. Les années s'accumulent. Les preuves s'accumulent contre lui. Les arrérages de cette rente s'accumulent tous les jours. ACCUMULÉ, ÉE. participe. ACCUSABLE.adj. des deux genres. Qui peut être accusé.

ACCUSATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui accuse quelqu'un en justice. Se rendre accusateur, se porter, se constituer accusateur. Elle s'est rendue accusatrice. Dans le droit criminel actuel, le procureur du roi a seul qualité pour se porter accusateur; les particuliers ne peuvent que se porter dénonciateurs ou parties plaignantes.

ACCUSATIF. s. m. T. de Gram. II se dit, dans les langues où les noms se déclinent, Du cas qui sert principalement à indiquer le régime direct des verbes actifs ou transitifs. La desinence de l'accusatif. Accusatifsingulier. Accusatif pluriel. Ce verbe régit l'accusatif. Il y a des prépositions qui veulent leur complément à l'accusatif.

ACCUSATION. s. f. Action en justice, par laquelle on accuse quelqu'un. Accusation capitale. Ilya plusieurs chefs d'accusation contre lui. Former, intenter, susciter une

accusation. Il a été mis en accusation. Lire au prévenu son acte d'accusation.

Il se dit aussi généralement de Tout reproche, de toute imputation qu'on fait à une personne de quelque faute, de quelque défaut que ce soit. Vous l'accusez de paresse, de peud'exactitude, c'est une accusation mal fondée. On l'accuse de beaucoup de désordres, mais ce sont des accusations calomnieuses. Des accusations graves, légères, vagues.

ACCUSER. v. a. Imputer un crime à quelqu'un, déférer quelqu'un à la justice pour un crime. Dans le Droit criminel actuel, il signifie proprement, Poursuivre, en vertu d'un arrêt de la chambre des mises en accusation, une personne devant la cour d'assises, pour la faire déclarer coupable du crime qu'on lui impute, et pour obtenir sa condamnation. Accuser un homme de vol, d'assassinat. On l'accusa d'avoir eu des intelligences avec les ennemis. Le crime dont on l'accuse. Avec le pronom personnel, S'accuser soi-même, Avouer un crime en justice.

Accuser un acte faux, Soutenir qu'un acte est faux. Cette phrase a vieilli: on dit, Arguer de faux.

ACCUSER, signifie aussi, généralement, Imputer, reprocher quelque faute, quelque défaut à quelqu'un. Je l'accuse de négligence. Accuser une personne à tort. On l'accuse d'avoir fait cette satire. On accuse cette nation de légèreté. On dit de même, Sa conscience l'accuse.

Il signifie quelquefois simplement, surtout dans le style élevé, Gourmander, blamer, reprendre. Accuser le sort. J'accusais sa lenteur, sa paresse.

ACCUSER, se dit quelquefois Deş choses, et signifie, Servir de preuve, ou au moins d'indice contre quelqu'un. Ce fait vous accuse. Toutes les apparences accusent sa mauvaise intention.

S'accuser en confession, accuser ses péchés, Déclarer ses péchés au prêtre dans le tribunal de la confession. Il faut s'accuser de tous ses péchés. S'accuser d'avoir offense Dieu.

A certains Jeux de cartes, Accuser son jeu, En faire connaître ce que les règles veulent qu'on déclare. Accusez votre point. Accusez juste. Vous accusez faux.

Cet homme accuse juste, accuse faux, Il est exact dans son récit, ou il ne l'est pas. On dit dans un sens analogue, en Médecine, le malade accuse telle douleur, telle sensation dans telle partie, Il dit qu'il ressent telle douleur, etc.

Accuser la réception d'une lettre, d'un paquet, etc., Marquer, donner avis qu'on l'a reçu. Accusez-moi rẻception de ma lettre, ou absolument, Accusez-moi réception.

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ACENSEMENT. s. m. T. d'anciennes Coutumes. Action de donner à cens. L'acensement de cet héritage, de cette maison.

ACENSER. v. a. T. d'anciennes Coutumes. Donner à cens un fonds dé terre, une maison, c'est-à-dire, sous la redevance d'unerente. Ce seigneur avait acensé vingt arpents de terre, à raison de dix livres de rente.

AGENSÉ, ÉE. participe. ACEPHALE. adj. des deux genres. T. didactique. Qui n'a point de tête. Mollusques acéphales. Fœtus, monstre acephale. Statue acéphale.

Il signifie au figuré, Qui n'a point ou ne reconnaît point de chef. Concile acéphale. Secte acéphale. Hérétiques acéphales.

Il s'emploie substantivement, au masculin, surtout en Histoire naturelle. Les huitres, les moules sont des acéphales.

ACERBE. adj. des deux genres. Qui est d'un goût apre. Des fruits acerbes. Du vin d'un goût acerbe.

Il s'emploie quelquefois au figuré, et signifie, Sévère, dur, amer. Des paroles acerbes. Un ton acerbe.

ACERBITE. s. f. Qualité de ce qui est acerbe. Ce fruit est d'une acerbitė insupportable. Il est peu usité. ACERER. v. a. Joindre, appliquer, souder de l'acier à la pointe ou au tranchant d'un outil, d'un instrument de fer, pour le rendre susceptible d'être trempé et de devenir ainsi plus propre à percer ou à couper. Acerer un couteau, un burin, etc.

ACÉRÉ, ÉE. participe.

Il est aussi adjectif, et se dit en parlant Du fer, lorsqu'on l'a garni d'acier; ce qui permet d'en rendre le tranchant plus affilé ou la pointe plus aiguë. Lame acérée. Pointe acérée. Flèches acérées. Des traits bien acérés.

Fig., Des traits acérés, Des traits de satire qui doivent blesser profondément. On dit aussi, Les traits acérés de la calomnie, Les traits déchirants de la calomnie. On dit encore dans le même sens: Un style acéré; une plume acérée; une langue acérée. ACESCENCE. s. f. T. didactique. Disposition à s'aigrir, à devenir légèrement acide. L'acescence des humeurs, d'un liquide.

ACESCENT, ENTE, adj. T. didactique. Qui s'aigrit, qui commence à devenir acide. Liqueur accscente. ACETATE. s. m. T. de Chimie. II se dit Des sels produits par la combinaison de l'acide acétique avec dif férentes bases. Acetate d'ammoniaque, de cuivre, de mercure, de morphine, de plomb, de potasse, de soude, etc.

ACETEUX, EUSE. adj. Qui a le goût du vinaigre. Plante acéteuse. Il est peu usité.

ACETIQUE. adj. m. T. de Chimie. Il se dit de l'acide qui fait la base du vinaigre, dans lequel il est étendu d'eau et mêlé à beaucoup d'autres substances. On obtient de l'acide acétique en distillant le vinaigre ordinaire.

ACH

ACHALANDER. v. a. Procurer des chalands. La bonne marchandise et le bon marché achalandent une boutique, un magasin. Ce marchand est fort achalandė.

Il est aussi pronominal. Cette boutique commence à s'achalander. Si vous voulez vous achalander, logez-vous dans un meilleur quartier. ACHALANDÉ, ÉE. participe. ACHARNEMENT.s. m. Action d'un animal qui s'attache opiniàtrément à sa proie. L'acharnement d'un loup, d'un animal carnassier.

Il se dit aussi de la fureur opiniâtre avec laquelle des animaux, et même des hommes, se battent les uns contre les autres. L'acharnement de deux dogues l'un contre l'autre. Ces deux animaux, ces deux hommes se sont battus avec acharnement. On se battit avec acharnement durant tout le jour.

Il se dit, figurément, de L'animosité opiniâtre qu'on a contre quelqu'un. L'acharnement de ces deux plaideurs est inconcevable. Critiquer, censurer avec acharnement. Il le poursuit avec acharnement. C'est de l'acharnement. Ils y mettent de l'acharnement.

ACHARNER. v. a. Il signifie proprement, Donner aux chiens, aux oiseaux de proie le goût, l'appétit de la chair.

Il signifie plus ordinairement, Exciter, animer, irriter un animal, un homme contre un autre. On avait acharné les chiens contre le taureau. Je ne sais qui peut les avoir ainsi acharnés les uns contre les autres. Ils sont acharnés au combat.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S'attacher avec fureur, avec opiniàtreté. Le loup s'acharne sur sa proie. Ces deux tigres

s'acharnent l'un contre l'autre. Il s'acharne de plus en plus sur moi, contre moi.

Il signifie aussi, S'attacher, s'appliquer à quelque chose avec excès. Il s'est acharné au jeu, à l'étude.

ACHARNÉ, ÉE. participe. Unanimal acharné sur sa proie. Un homme acharné contre un autre. Un homme acharné au jeu.

Fig., Un combat acharné, Où l'on se bat avec acharnement.

ACHAT. s. m. Emplette, acquisition faite à prix d'argent. Un bon achat. Un mauvais achat. Faire achat de marchandises. Je renonce à faire des achats cette année.

ACHE. s. f. Herbe d'un beau vert, plante ombellifère qui ressemble au persil. Dans certains jeux de la Grèce, on donnait une couronne d'ache au vainqueur. Vert comme de l'ache, comme ache.

ACHEMINEMENT. s. m. Ce qui est propre à faire parvenir au but qu'on se propose; disposition, préparation. C'est un grand acheminement à la paix. Pour acheminement au traité, on résolut, etc.

ACHEMINER. v. a. Il se dit en parlant D'affaires, d'entreprises, et signifie, Mettre en état de pouvoir réussir. Cet événement peut acheminer la paix. Ce sens vieillit.

En termes de Manége, Acheminer un cheval, Habituer un jeune cheval à marcher droit devant lui.

ACHEMINER, s'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie, Se mettre en chemin. Nous nous acheminâmes vers tel endroit. Fig., Cette affaire s'achemine, Elle est en bon train, elle avance. ACHEMINÉ, ÉE. participe. Adjectiv., En termes de Manége, Un cheval acheminé, Dégourdi, presquę dressé.

ACHERON. s. m. T. de Mythol. Fleuve des enfers. Les poëtes le prennent pour L'enfer même, ou pour La mort. Le triste Acheron. L'avare Acheron.

ACHETER. v. a. (J'achète. J'achetais. J'achèterai.) Acquérir quelque chose à prix d'argent. Acheter des étoffes, des provisions, des livres, une maison, une terre. Acheter argent comptant, au complant, comptant. Acheter à crèdit. Acheter à bon marché. Acheter cher. Acheter à vil prix. Acheter au poids de l'or. Acheter au double. Acheter en gros, en détail. J'ai acheté de lui cette maison, cette montre, ce cheval.

Prov., Qui bon l'achète, bon le boit, se dit en parlant De vin ou de quelque autre liqueur. Par extension, il s'applique à toutes les denrées qu'on

achète.

Acheter des bans, Obtenir à prix d'argent dispense de faire publier des bans de mariage à l'église.

Acheter un homme, Lui payer une somme convenue pour qu'il remplace un autre homme dans le service militaire.

Acheter des voix, des suffrages, Se les procurer à prix d'argent, ou au moyen de quelques avantages, de quelques faveurs. On dit dans un sens analogue, Acheter le silence de quelqu'un.

Acheter une chose à quelqu'un, signifie quelquefois, L'acheter de lui. Je lui ai acheté un volume qu'il m'a fait payer cher. Vous ne sortirez pas de ma boutique sans m'acheter quelque chose. Il signifie aussi, Acheter pour quelqu'un. J'ai acheté une montre à mon fils pour sesètrennes.

ACHETER, signifie figurément, Obtenir quelque chose avec beaucoup de peine et de difficulté. J'ai bien couru pour obtenir cette grâce, on me l'a bien fait acheter. C'est une dignité qu'il a achetée au prix de son sang. C'est acheter cher un re

Il signifie aussi, La chose achetée. Je veux vous faire voir man achat. I pentir, que de se ruiner pour satis

faire ses passions. Vous me faites acheter bien cher la grâce que vous m'accordez.

ACHETÉ, ÉE. participe. ACHETEUR.s.m. Celui quiachète. Le vendeur et l'acheteur.

Il signifie aussi, Celui qui a l'habitude et la passion d'acheter. C'est un grand acheteur. On lui donne quelquefois, en ce sens, un féminin. C'est une grande acheteuse.

ACHEVEMENT. s. m. Fin, exécution entière, accomplissement d'une chose. Il ne manque plus qu'un portail pour l'achèvement de cette église. L'achèvement de son travail dépendra de sa santé. L'achèvement du Louvre.

Il se dit, figurément, de La perfection dont un ouvrage est susceptible. Il n'a pas pris le temps et les soins nécessaires pour l'achèvement de son ouvrage.

ACHEVER, v. a. Finir une chose commencée. Ils ont achevé leur entreprise. Il a fait achever sa galerie. On achèvera cela plus tard. Il travaille à achever sa tragédie. Achever un portrait. Cette aventure achève sa ruine, sa honte, son malheur. Il achève de se ruiner, de se perdre.

Achever ses jours, sa carrière, Terminer ses jours, sa carrière. Il acheva ses jours dans la retraite. Cet homme achève paisiblement sa carrière. On dit de même, Achever de vivre.

ACHEVER, signifie aussi, Porter le coup mortel à quelqu'un qui est déjà blessé. Ce passant avait été blessé par des voleurs, il en est venu d'autres qui l'ont achevé.

Fig. et fam., Voilà de quoi l'achever, Voilà de quoi consommer sa ruine, sa perte, son malheur. On dit dans le même sens, Il ne lui fallait plus que cela pour l'achever, pour l'achever de peindre; c'est pour l'achever de peindre.

ACHEVÉ, ÉE. participe.

Il est aussi adjectif; et alors il signifie, Accompli, parfait, qui a toutes les bonnes qualités de son genre. Un ouvrage achevé. Une beauté achevée.

Il se dit également De ce qui est extrêmement mauvais dans son genre. C'est un fou achevé. Un sot achevé. Un scélérat achevé.

ACHILLÉE.s. f. T. de Botan. Genre de plantes à fleurs radiées et disposées en corymbe. La mille-feuille est une espèce d'achillée.

ACHIT. s. m. T. de Botan. Espèce de vigne sauvage qui croît dans l'île de Madagascar:

ACHOPPEMENT. s. m. Il ne se dit guère que dans cette locution. Pierre d'achoppement. Occasion de faillir, de tomber dans l'erreur. La rencontre de cette femme a été une pierre d'achoppement pour lui, pour sa sagesse. De pareilles propositions sont des pierres d'achoppement pour les faibles.

Pierre d'achoppement, se dit aussi quelquefois d'Un obstacle imprévu. L'affaire sera bientôt terminée, si nous ne rencontrons pas quelque pierre d'achoppement.

ACHORES. s. m. pl. T. de Médec. Nom donné par les anciens auteurs

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