dinaux nouvellement créés, se dit en parlant De la cérémonie que le pape fait pour autoriser les cardinaux à parler dans les consistoires. Fig., Fermer la bouche à quelqu'un, Le faire taire d'autorité, ou le réduire à ne savoir que répondre. Je ne souffrirai point qu'il s'oublie devant moi, et je lui fermerai la bouche. Cette raison, cet argument lui ferma la bouche. On dit aussi, Le respect me ferme la bouche, Le respect m'interdit de répondre, de parler. Etre, demeurer bouche béante, Étre, rester étonné, très-attentif, etc. Ils l'écoutaient tous la bouche béante, bouche béante. Avoir toujours quelque chose à la bouche, Le répéter, l'employer continuellement. C'est un mot qu'ila toujours à la bouche. Avoir sans cesse l'injure à la bouche. Fig. et fam., Faire la petite bouche de quelque chose, sur quelque chose, Ne vouloir pas s'expliquer tout à fait sur quelque chose; et absolument, Faire la petite bouche, Faire le difficile, le dégoûté, le dédaigneux sur quelque chose. Ne faire point la petite bouche de quelque chose, S'en expliquer librement et ouvertement. Dire quelque chose de bouche à quelqu'un, S'en expliquer de vive voix avec lui. Elliptiq., Bouche close. Locution par laquelle on avertit qu'il faut garder le secret sur l'affaire dont il s'agit. On dit de même, figurément et familièrement, Bouche cousue. Aller, passer, etc., de bouche en bouche, se dit De ce qui devient public, de ce qui court et se transmet d'une personne à une autre par le moyen de la parole. Cette nouvelle va de bouche en bouche. Son nom volait de bouche en bouche. On dit à peu près de même : Cette nouvelle est dans toutes les touches. Son nom est dans toutes les bouches. Etc. Poétiq., La déesse aux cent bouches, La Renommée. Prov., C'est saint Jean bouche d'or, un saint Jean bouche d'or, C'est un homme qui dit toujours sa pensée avec franchise et sans ménagement. Prov. et fam., Il dit cela de bouche, mais le cœur n'y touche, II parle contre sa pensée. Fig., en termes de Féodalité, Ne devoir à son seigneur que la bouche et les mains, Lui devoir la foi et l'hommaze, sans ètre tenu à aucune rede vance. BOUCHE, se dit aussi de La bouche considérée particulièrement comme destinée à recevoir et à goûter les aliments. Avoir la bouche pleine. Porter quelque chose à sa bouche. Mettre un morceau de pain, un morceau de viande dans sa bouche. Cela laisse à la bouche un goût fort agréable. Provisions,munitions debouche. Fam., Traiter quelqu'un à bouche que veux-tu, Lui faire très-bonne chère. Fam., Manger de la viande de broc en bouche, Aussitôt qu'on l'a tirée de la broche. TOME 1. Avoir la bouche amère, sèche, bouches inutiles, Toutes les personnes Faire bonne bouche, se dit De ce qui laisse un bon goût à la bouche. Cette liqueur fait bonne bouche. Fam., Laisser quelqu'un sur la bonne bouche, Terminer le repas qu'on lui donne par quelque chose d'exquis; et, figurément, Le laisser avec quelque espérance flatteuse, ou avec quelque pensée agréable. Fig. et fam., Rester, demeurer sur la bonne bouche, Cesser de mangerou de boire, après qu'on a bu ou mangé quelque chose qui flatte le goût. II signine, dans un emploi plus tiguré, S'arrêter après quelque chose d'agréable, dans la crainte d'un changement, d'un retour facheux. Il a gagné mille francs au jeu, et il s'est retiré, afin de rester sur la bonne bouche. Fam., Garder quelque chose pour la bonne bouche, Réserver pour la fin quelque chose de très-bon, d'agréable. Il se dit au propre et au figuré. Ironiq., Il la lui gardait pour la bonne bouche, se dit De celui qui, après avoir fait plusieurs mauvais tours à quelqu'un, lui en fait un dernier plus sanglant que les autres. Prov., L'eau vient à la bouche; cela fait venir l'eau à la bouche, se dit D'une chose agréable au goût, et dont l'idée excite l'appétit quand on en parle ou qu'on en entend parler. Cela se dit aussi, figurément, De tout ce qui peut exciter les désirs. Ce que vous avez dit sur les avantages de cette entreprise, lui a fait venir l'eau à la bouche. Fig., Prendre sur sa bouche, Épargner sur la dépense de sa nourriture. Il prend sur sa bouche les charités qu'il fait. Fig. et fam., Soter les morceaux de la bouche. Se priver du nécessaire pour secourir ou obliger quelqu'un. Fig. et pop., Etre sur sa bouche, être sujet à sa bouche, Etre gour mand. La dépense de bouche, La dépense qu'on fait pour la nourriture. Avoir bouche à cour, ou Avoir bouche en cour, Etre nourri dans la maison d'un prince: cela ne se dit proprement que Des officiers de la maison du roi ou des princes, lorsqu'ils ont droit de manger à quelqu'une des tables. Vin de la bouche, Vin destiné à être servi sur la table du prince. Les officiers de la bouche, ou absolument, La bouche, Les officiers qui apprêtent à manger pour le roi. Les officiers de la bouche sont partis. La bouche est partie. On dit dans un sens analogue, Le service de la bouche. Les offices mêmes où l'on apprête à manger pour le roi, s'appellent également La bouche. BOUCHE, se dit quelquefois Des personnes mêmes, par rapport à la nourriture qu'elles consomment. Il a tous les jours dix bouches à nourrir. Les vivres commençant à manquer dans la place, on en fit sortir toutes les BOUCHE, se dit également en parlant Des chevaux, et de quelques autres bètes de somme et de voiture. La bouche d'un cheval, d'un mulet, d'un ane. Un cheval qui a la bouche fraiche, la bouche échauffée. Un cheval qui a la bouche bonne, fine, tendre, délicate, la bouche mauvaise, égarée, forte. Ce cheval est fort en bouche, il n'a point de bouche, Il n'obéit point au mors; et, Il n'a ni bouche, ni éperon, Il est fort en bouche et dur à l'éperon. Fig. et fam., N'avoir ni bouche, ni éperon, Étre stupide et insensible, no s'émouvoir de rien. Cet homme est fort en bouche, Il parle avec beaucoup de véhémence et de hardiesse. Cette dernière façon de parler est peu usi tée. BOUCHE, se dit aussi en parlant De certains poissons, des grenouilles, etc. Bouche de saumon, de carpe. La bouche d'une grenouille. BOUCHE, se dit, par extension et par analogie, du Plusieurs sortes d'ouvertures. La bouche d'un four, d'un tuyau, d'un puits, d'un volcan, etc. La bouche d'uncanon, d'un mortier. Les artilleurs disent plus ordinairement, L'embouchure d'un canon, d'un mortier, etc. Bouche de chaleur, Ouverture pratiquée sur les côtés d'une cheminée ou d'un poêle, au moyen de laquelle la chaleur se communique dans l'appartement. Exposer une troupe à la bouche du canon, La conduire, la placer fort près de l'artillerie de l'ennemi. Bouche à feu, est le terme générique par lequel on désigne Les canons, mortiers, obusiers, pierriers, etc. Il y avait tant de bouches à feu. BOUCHE, se dit encore, surtout au pluriel, Des embouchures par où de grands fleuves se déchargent dans la mer. Les bouches du Nil. Les bouches du Danube. Les bouches du Gange. Les bouches du Catlaro. Le département des Bouches duRhone. BOUCHÉE. s. f. Morceau d'aliment solide qu'on met dans la bouche en une seule fois. Une bouchée de pain. Une bouchée de viande. Il n'y en a qu'une bouchée. Parexagérat., Ne faire qu'une bouchée de quelque mets, Le manger avidement et promptement. On lui servit un poulet, dont il ne fit qu'une bouchée. avec Fiz. et fam., Il n'en ferait qu'une bouchée, se dit Pour exprimer la facilité ec laquelle un homme grand et fort vaincrait, dans un combat, un adversaire beaucoup plus faible que lui. BOUCHER.v.a. Fermer une ouverture. Boucher un trou. Boucher un tonneau. Boucher une bouteille. Boucherune porte. Boucher une fenêtre. Se boucher le nez. Se boucher les oreilles. Se boucher les yeux. On l'emploie aussi avec le pronom personnel régime direct. L'ouverture s'est tout à fait bouchée. Boucher un passage, un chemin, une avenue, etc., Empècher par quelque obstacle qu'on n'y puisse passer. 15 Nous avions bouché tous les passa- | liège. Bouchon de bois. Bouchon de ges à l'ennemi. L'infanterie bouchait les défilés. Boucher les vues d'une maison, Murer celles de ses fenêtres qui voient de trop près sur une propriété voisine, contrairement à la coutume, à la loi. On l'a obligé à boucher ses vues. Boucher la vue d'un objet, Empêcher de l'apercevoir. Ce bâtiment, ce bois, ce mur, bouche la vue du jardin. Fig., Se boucher les yeux, Ne vouloir point voir; et, Se boucher les oreilles, Ne vouloir point écouter. Fig. et fam., Boucher un trou, se dit D'une somme d'argent qui sert à payer quelque dette, ou à dédommager de quelque perte. BOUCHE, ÉE. participe. Fig. et fam., Avoir l'esprit bouché, être bouché, Avoir peu d'intelligence, ne pouvoir comprendre les choses les plus simples. Ila aujourd'hui l'esprit si bouché, qu'on ne peut rien lui faire comprendre. Il faut que ce garçon-là soit bien bouché. BOUCHER. s. m. Celui qui tue des bœufs, des moutons, etc., et qui en vend la chair crue en détail. L'étal d'un boucher. Un couteau de boucher. Garçon boucher. Fig., C'est un boucher, un vrai boucher, se dit D'un homme cruel et sanguinaire. Il se dit aussi D'un chirurgien maladroit, et De celui qui opère sans ménagement pour le patient. BOUCHERE.s. f. Celle qui vend de la viande crue, ou La femme d'un boucher. BOUCHERIE. s. f. L'endroit où un boucher tue les bœufs, les moutons, etc., et L'étal où il en vend la chair en détail. Les boucheries sont fermées, sont ouvertes. Aller à la boucherie. Acheter de la viande à la boucherie. Manger de la viande de boucherie. Dans quelques grandes villes et particulièrement à Paris, les bouchers ne tuent point le bétail chez eux; mais on n'en donne pas moins à leur boutique le nom de Boucherie. Voyez ABATTOIR. Prov., Il n'a pas plus de crédit qu'un chien à la boucherie, Il n'a aucun crédit, il ne peut rien dans cette affaire. BOUCHERIE, signifie, figurément, Tuerie, massacre, carnage. Ce ne fut pas un combat, ce fut une boucherie. Il se fit une grande boucherie dans ce combat. Ces malheureux ne pouvaient se défendre, on en fit une horrible boucherie. Mener, envoyer des soldats à la boucherie, Les exposer à une mort presque certaine. BOUCHE-TROU.s.m.T. de dénigrement. Il se dit d'Une personne qui ne sert qu'à faire nombre, à laquelle on n'a recours qu'au besoin, pourremplir, tant bien que mal, une place vide, un emploi vacant. Ce comédien n'est pas bon, mais c'est un bouchetrou. Il est familier. BOUCHOIR. s. m. Grande plaque de fer qui sert à fermer la bouche d'un four. BOUCHON. s. m. Ce qui sert à boucher une bouteille, ou quelque autre vase de même nature. Le bouchon d'une bouteille. Bouchon de papier. Bouchon de filasse. Bouchon de verre, de cristal. Le bouchon d'une fiole, d'une écritoire. Faire un bouchon. Mettre, enfoncer un bouchon. Faire sauter le bouchon, Faire partir avec bruit le bouchon qui ferme une bouteille de vin fumeux, tel que le vin de Champagne mous seux. Bouchon de paille, bouchon de foin, Poignée de paille tortillée, ou de foin tortillé. Faire un bouchon de paille pour frotter un cheval. Mettre un bouchon de paille à la queue d'un cheval pour indiquer qu'il est à vendre. Bouchon de linge, Paquet de linge tortillé. Mettre du linge en bouchon, Le chiffonner et le mettre tout en un tas. Fig. et fam., Mon petit bouchon, Terme de caresse. Il est vieux. BOUCHON, se dit aussi d'Un rameau de verdure, d'une couronne de lierre, ou de quelque autre signe qu'on attache à une maison, pour faire connaitre qu'on y vend du vin. Un bouchon de cabaret. Il se dit quelquefois, par extension, Du cabaret même. Il n'y a dans ce village qu'un mauvais bouchon. BOUCHONNER. v. a. Mettre en bouchon, chiffonner. Bouchonner du linge. Bouchonner un cheval, Le frotter avec un bouchon de paille. BOUCHONNER, signifie aussi, familièrement, Cajoler, caresser, Dans ce sens, il est vieux, et ne se disait guère qu'en parlant Des enfants, Bouchonner un enfant. BOUCHONNÉ, ÉE. participe. BOUCHONNIER. s. m. Celui qui fait, qui vend des bouchons de liege pour les bouteilles. BOUCLE. s. f. Sorte d'anneau de diverses formes, garni d'une ou de plusieurs pointes mobiles fixées sur un axe, et qui sert à tendre à volonté une ceinture, une courroie, une sangle, etc. Des boucles de souliers. Une paire de boucles. Une ceinture à boucle. Une boucle de ceinture. Des boucles de jarretière. Les boucles d'un harnais, etc. Boucle d'argent, d'acier, de cuivre, Une grande boucle. Une petite boucle. Boucle ronde, carrée, ovale. L'ardillon, les ardillons d'une boucle. Il se dit aussi d'Une espèce d'anneau que les femmes portent à leurs oreilles comme ornement. Des boucles d'oreilles. Des boucles d'or. Des boucles de diamants. Il se dit encore Des anneaux de euivre qu'on met aux cavales pour les empêcher d'être saillies. Mettre des boucles à une cavale. Il se dit, en termes de Marine, de Gros anneaux de fer où l'on attache un cable, un cordage; et particulièrement Des organeaux d'un port, destinés à recevoir les amarres des batiments. ses épaules. Une boucle de cheveux. Friser à boucles, en boucles, à grandes boucles, à grosses boucles, à petites boucles. Les boucles d'une coiffure, d'une perruque. BOUCLE, en termes d'Architecture, Petit cercle en forme d'anneau qui sert d'ornement à une moulure ronde. BOUCLER. v. a. Mettre une boucle; attacher, serrer avec une boucle. Boucler ses souliers, ses jarretières, sa ceinture. Boucler un portemanteau, Le fermer au moyen des boucles. Boucler une cavale, Lui mettre des boucles pour empêcher qu'elle ne soit saillie. Fig., Boucler un port, En fermer l'entrée. Cette locution à vieilli. BOUCLER, signifie aussi, Faire prendre la forme de boucles à des cheveux, mettre des cheveux en boucles. Boucler des cheveux. Boucler une perruque. Boucler un enfant. On dit également avec le pronom personnel, Se boucler, Boucler ses cheveux. Elle est, tous les soirs, une heure à se friser, à se boucler. Il est quelquefois neutre, dans le même sens. Ses cheveux bouclent naturellement. En termes de Maçonnerie, Ce mur boucle, se dit D'un mur dont les parements s'écartent, faute de liaison suffisante dans la construction. BOUCLÉ, ÉE. participe. Des souliers bouclés. Une jument bouclée. Des cheveux bouclés. Raie bouclée. Nom donné à l'espèce de raie qu'on vend le plus ordinairement dans nos marchés. BOUCLIER. s. m. Arme défensive ancienne que les gens de guerre portaient au bras gauche, et dont ils se servaient pour se couvrir le corps. Un bouclier rond. Un bouclier ovale. Se couvrir de son bouclier. Parer du bouclier. Les Grecs et les Romains portaient de grands bou cliers. BOUCLIER, se dit figurément, au sens moral, Des choses et même des personnes qui sont comme une sauvegarde, une protection, une défense. Son âge, sa faiblesse lui sert de bouclier. Il se fait un bouclier de la faveur dont il jouit, etc. Ce général est le bouclier de l'Etat. Ce prélat est le bouclier de la foi, le bouclier de la religion. BOUCON. s. m. T. emprunté de l'italien. Mets ou breuvage empoisonné. Donner le boucon à quelqu'un, L'empoisonner. Prendre, avaler le boucon. Il est vieux et bas. BOUDER. v. n. Il se dit proprement Des enfants, lorsqu'ils ont quelque petit chagrin, et qu'ils ne le témoignent que par la mine qu'ils font. Un enfant qui boude toujours, qui ne fait que bouder. Il se dit aussi D'une personne qui laisse voir, par son silence, et par l'expression de son visage, qu'elle a de l'humeur, qu'elle garde quelque ressentiment contre une autre. Je ne sais ce qu'il a contre moi, mais il boude depuis quelque temps, et ne me parle plus. Ils boudent l'un contre l'autre. Une femme qui ne fait que bouter Credemme qui me fait dent. Il est familier. Fam., Bouder contre san ventre, se dit D'un enfant qui se mutine, et qui ne veut pas manger. Il se dit figurément D'une personne qui, par dépit, refuse ce qu'on sait qu'elle désire et qui lui convient. BOUDER, DER, s'emploie quelquefois activement. D'où vient que vous me boudez? Il me boude depuis quelque temps. On l'emploie également avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Ces deux amis se houdent. Ils se sont boudės l'un l'autre fort longtemps. BOUDER, neutre, se dit, au Jeu du domino, Du joueur qui n'a point de numéro à placer. On dit de lui qu'Il boude, et lui-même dit alors, Je boude. Prov., C'est un homme qui ne boude pas, C'est un brave qui est toujours prêt à répondre à une atta que. BOUDER, en termes de Jardinage, se dit D'un arbre ou d'un arbuste qui ne profite pas. Ces jeunes pommiers boudent. BOUDÉ, ÉE. participe. BOUDÉRIE. s. f. Action de bouder; Etat où est une personne qui boude. Il y a toujours quelque bouderie entre eux. Ce sont des bouderies continuelles de sa part. Quand sa bouderie le prend, le tient. C'est une bouderie qui se passera. BOUDEUR, EUSE. adj. Qui boude habituellement, fréquemment. C'est un enfant naturellement boudeur. Il est d'une humeur boudeuse. Il s'emploie aussi comme substantif. C'est un boudeur. C'est un maussade et ennuyeux boudeur. C'est une boudeuse, une petite boudeuse. BOUDIN. s. m. Boyau rempli de sang et de graisse de porc, avec l'assaisonpement nécessaire. Faire du boudin. Faire griller du boudin. Manger du boudin. Une aune de boudin. Deux aunes de boudin. On dit, Un boudin, en parlant d'une portion de boudin, de médiocre longueur, lorsque les deux bouts en sont fermés et noués. Un gros boudin. Servir, manger des boudins. Boudin blane, Sorte de boudin fait avec du lait et du blanc de volaille; par opposition au boudin ordinaire, appelé Boudin noir. Prov., fig. et bass., S'en aller en eau de boudin, se dit D'une affaire, d'une entreprise qui ne réussit pas. BOUDIN, se dit, par extension, de Certaines choses qui ont, par leur forme, quelque ressemblance avec le boudin. A bord des navires, on est obligé, dans les grands roulis, d'entourer les plats et les assiettes de boudins de grosse toile remplis de sable, pour les assujettir. BOUDIN, en termes d'Architecture, Le gros cordon de la base d'une colonne. BOUDIN, en termes de Sellerie, Petit portemanteau de cuir, en forme de valise, qu'on attache sur le dos d'un cheval. BOUDIN, en termes de Serrurerie, Espèce de ressort qui est formé d'une spirale de fil de fer. Le store de celle voiture ne va plus, le boudin est cassé. BOUDIS, en termes de Perruquier, Boucle de cheveux en spirale qui est ferme et un peu longue. Etre frisé en boudins. On portait autrefois des perruques à boudins. BOUDIN, en termes de Mineur, Fusée, sorte de mèche avec laquelle on met le feu à la mine. On se sert, en termes de Guerre, du mot Saucisson. Voyez SAUCISSON. BOUDINE. s. f. T. de Verrerie. Masse de verre qui forme une espèce de noyau au milieu d'un plateau de verre. BOUDOIR. s. m. Sorte de cabinet orné avec élégance, à l'usage particulier des dames, et dans lequel elles se retirent, lorsqu'elles veulent être seules, ou s'entretenir avec des personnes intimes. Madame est dans son boudoir. Un joli boudoir. Un boudoir élégant. BOUE. s. f. La fange des rues et des chemins. Un chemin plein de boue. Des rues pleines de boue. Un tas de boue. Etre tout couvert de boue. Tomber dans la boue. Faire rejaillir de la boue. Les boues des rues. Enlever les boues des rues. Payer les boues et lanternes, signifiait autrefois, Payer la taxe imposée pour l'enlèvement des boues et pour l'entretien des lanternes. Prov. et fig., Cette maison n'est faite que de boue et de crachat, Elle n'est batie que de mauvais matériaux. Prov., Ne pas faire plus de cas d'une chose que de la boue de ses souliers, Ne s'en soucier aucunement, la mépriser. Fig., Tirer quelqu'un de la boue, Le tirer d'un état bas et abject. Tratner quelqu'un dans la boue, Proférer ou écrire contre lui des injures graves, des imputations diffamantes. Cet homme est dans la boue, est tombé dans la boue, Il est plongé dans Pabjection. Fig., C'est une âme de boue, C'est une àme basse et vile. BOVE, se dit quelquefois Du dépôt d'encre épaisse, qui se forme au fond de l'écritoire. Ce n'est plus de l'encre, c'est de la boue. Comment voulez-vous écrire avec cette boue? BOUE, Se dit, vulgairement, Du pus qui sort d'un abcès. Un abcès dont il sort beaucoup de boue. Ce sens vieillit. BOUES, au pluriel, se dit d'Une sorte de limon qui se trouve près de certaines eaux minérales, et qui est imprégné des matières que ces eaux charrient avec elles. Les médecins prescrivent les boues sous la forme de bain, pour combattre certaines affectionsrhumatismales, etc. Prendre les boues de Saint-Amand, de Barbotan, etc. BOUÉE. s. f. T. de Marine. Il se dit d'Un morceau de bois ou de liége, d'un fagot, ou d'un baril vide, qui flotte au-dessus d'une ancre pour indiquer l'endroit où elle est mouillée. Il se dit aussi de Toute marque semblable qui sert à indiquer les passages difficiles, les écueils, les bris de hatiments, etc. Bouée de sauvetage, ou Salvanos, Grand plateau de liège qu'on jette à la mer, lorsqu'un homme y est tombé, et qu'on ne peut pas lui donner d'autres secours. BOUEUR. s. m. Charretier payé pour enlever les boues des rues avec un tombereau. Les boueurs de Paris. BOUEUX, EUSE. adj. Plein de boue. Des chemins tout boueux. Une rue boueuse. Impression boueuse, Celle dont l'encre s'écarte et tache le papier au delà de l'empreinte du caractère. On dit aussi, Ecriture boueuse. Estampe boueuse, Estampe tirée sur une planche mal essuyée, et où il est resté du noir entre les hachures. BOUFFANT, ANTE.adj. Quibouffe, qui paraît gonflé. Il ne se dit que Des étoffes qui ont assez de consistance pour ne pas s'aplatir, et qui se soutiennent d'elles-mêmes. Une étoffe bouffante. Une garniture bouffante. BOUFFANTE, au féminin, se disait autrefois, substantivement, d'Un petit panier qui servait aux femmes à soutenir et à faire bouffer leurs jupes. Il s'est dit aussi d'Une sorte de filet léger et gaufré que les femmes se nouaient autour du cou, en guise de fichu. BOUFFE. s. m. Bouffon. Il est familier, et ne se dit que Des acteurs qui jouent dans les opéras italiens. Absol. et fam., Les bouffes, Le théatre italien à Paris, Aller aux bouffes. BOUFFEE. s. f. Souffle de vent ou courant de vapeur, qui arrive brusquement et qui dure peu. Une bouffée de vent. Une bouffée de fumée. Il vient de temps en temps des bouf fées de chaleur. Il se dit quelquefois pour Halenée, Envoyer des bouffées de vin. Il nous empoisonnait par des bouffées d'ail. Il fumait auprès de nous, et nous envoyait des bouffées de tabac. Il se dit, figurément et familièrement, pour Accès subit et passager, en parlant De la fièvre, des passions, etc. Une bouffée de fièvre. Ce n'est qu'une bouffée d'humeur, de colère. Il a quelquefois des bouffées de dévotion, de générosité. Ses bouffées d'orgueil sont très-ridicules. Fig. et fam., Ne faire une chose, ne s'y adonner que par bouffées, Ne la faire, ne s'y adonner que par intervalles et par boutades. Il ne s'adonne au travail que par bouffées. BOUFFER. v. n. Enfler, gonfler ses joues en soufflant. Il est familier,. et ne se dit guère qu'en parlant D'une personne qui manifeste ainsi la colère dont elle est animée. Bouffer de colère. Il se dit plus ordinairement De l'effet de certaines étoffes qui se soutien nent d'elles-mêmes, et qui, au lieu de s'aplatir, se courbent en rond. Une étoffe qui bouffe. Du ruban qui bouffe. Il se dit, en termes de Maçonnerie, Du platre qui gonfle, et D'un mur qui pousse en dehors ou qui boucle. Il se dit également Du pain, lorsqu'il enfle dans le four, par l'effet de la chaleur. BOUFFETTE. s. f. Petite houppe qu'on attache à divers objets, pour servir d'ornement. Il faut des bouffeltes à ce harnais. Il se dit, particulièrement, Des nœuds de ruban un peu renflés qui font partie de certains ajustements d'homme ou de femme. BOUFFIR. v. a. Rendre enflé. Il ne se dit au propre qu'en parlant Des chairs. L'hydropisie lui a bouffi tout le corps. Il est aussi neutre. Le visage lui bouffit tous les jours. BOUFFI, 18. participe. Avoir le visage bouffi, les joues bouffies. Parextension, Etre bouffi de rage, de colère, Avoir le visage altéré, gonflé par une violente colère. Fig, Etre bouffi d'orgueil, de vanité, Etre plein d'orgueil, de vanité, et l'annoncer par son air et ses manières. Fig., Style bouffi, Style ampoulé. BOUFFISSURE. s. f. Endure des chairs, molle, sans rougeur, et plus ou moins étendue, causée par un épanchement de sérosité, ou de sang, ou d'air. Bouffissure du visage. Fig., Bouffissure du style, L'emploi des termes ampoulés, des expressions exagérées. BOUFFON. s. m. Personnage de théâtre dont l'emploi est de faire rire. On le dit, par extension et presque toujours par dénigrement, d'Un homme qui prend à tàche de faire rire, par ses plaisanteries, les personnes dans la société desquelles il se trouve. Cet acteur est un bouffon assez amusant. C'est un excel ent bouffon. C'est un très-bon bouffon. Son métier est de faire le bouffon. Faire le personnage de bouffon. Il se plait à faire le bouffon. Un mauvais, un insipide bouffon. Un froid, un plat bouffon. Autrefois les rois, les princes avaient des bouffons. Servir de bouffon, Etre dans quelque société un objet de moquerie, de risée. Je vois bien, dit-il, que je sers ici de bouffon. On dit de même : Je ne prétends pas être votre bouffon. Suis-je donc votre bouffon? Etc. Au féminin, Faire la bouffonne, se dit D'une femme qui cherche à faire rire une société. On dit aussi, C'est une petite bouffonne, en parlant D'une petite fille gaie et enjouée. Le substantif féminin est peu usité. BOUFFON, ONNE. adj. Plaisant, facétieux. C'est un personnage bouffon. Avoir la mine bouffonne, l'humeur bouffonne. Discours bouffon. Style bouffon. Aventure bouffonne. Cela est bouffon, très-bouffon. Il se dit substantivement, en parlant Des ouvrages d'esprit, et signifie alors, Le style bouffon, le genre bouffon, bassement comique. Cet auteur tombe trop souvent dans le bouffon. BOUFFONNER, v. n. Faire ou dire des plaisanteries qui sentent le bouffon, qui ont quelque chose d'ignoble. Cet homme ne fait que bouffonner. BOUFFONNERIE. s. f. Ce qu'on fait ou ce qu'on dit pour exciter le rire. Plaisante bouffonnerie. Plate bouffonnerie. BOUGE. s. m. Espèce de petit cabinet auprès d'une chambre. Une chambre avec un bouge. On ne l'emploie guère qu'en parlant Des maisons où logent les gens du has peuple. Il se dit aussi d'Un logement étroit et malpropre. C'est un bouge, un vrai bouge. Il est logé dans un mauvais bouge. BOUGEOIR. s. m. Espèce de chandelier sans pied qu'on porte au moyen d'un manche ou d'un anneau, et dans lequel on met ordinairement une bougie. Un bougeoir d'argent. Un bougeoir de cuivre doré. Il s'est dit, particulièrement, Du petit chandelier d'or qu'un valet de chambre portait au coucher du roi; et que le roi, lorsqu'il se déshabillait, faisait donner par distinction à quelqu'un des courtisans. Le roi fit donner le bougeoir à tel seigneur. Tel seigneur tenait le bougeoir. BOUGER. v. n. Se mouvoir de l'endroit où l'on est. Si vous bougez de votre place, vous me désobligerez. Si vous bougez, vous êtes mort. Il s'emploie plus ordinairement avec la négation. Je ne bougerai de là, puisque vous l'ordonnez. Ne bougez de là. Ne bougez pas. Ne bougez. Il ne bouge pas plus qu'une statue, pas plus que s'il était mort. Fam., Ne bouger d'un lieu, Y étre fort assidu. Il ne bouge de cette maison. Il ne bouge pas du cabaret. Quand une fois il est à son atelier, dans son cabinet, il n'en bouge plus. Il ne bouge pas d'auprès de cette femme, Il est sans cesse auprès d'elle. BOUGER, signifie quelquefois, au figuré, S'agiter d'une manière hostile, se soulever. S'ils bougent, c'est à moi qu'ils auront affaire. Les mécontents n'osèrent pas bouger. BOUGETTE. s. f. Petit sac de cuir qu'on porte en voyage. Il est vieux. BOUGIE. s. f. Chandelle de cire. Grosse bougie. Petite bougie. Bougie de table. Un bout de bougie. Allumer de la bougie. Ne brûler que de la bougie. Bougie blanche. Bougie jaune. Une livre de bougie. Allumer les bougies. Eteindre, souffler les bougies. Aux bougies, À la lumière des bougies. Cette femme très-brune parait belle aux bougies. Diner aux bougies. Dans celle saison on dine aux bougies. Pain de bougie, Bougie mince et flexible, pliée en rond ou autrement, qu'on porte dans sa poche pour s'en servir au besoin, et qu'on nomme familièrement Rat de cave. BOUGIE, en termes de Chirurgie, Petit cylindre flexible et sans cavité, fait de cire, de gomme élastique ou d'autre matière, qu'on introduit dans le canal de l'urètre, pour le dilater et le tenir ouvert, ou pour y détruire, par la suppuration, des obstacles qui s'opposent à la sortie de l'urine. BOUGIER. v. a. Passer sur la cire fondue d'une bougie allumée les bords Bουσιέ, έε. participe. BOUGONNER. v. n. Gronder entre ses dents. Cette vieille ne fait que bougonner. Il est très-familier. BOUGRAN. s. m. Sorte de toile forte et gommée, dont les tailleurs se servent pour mettre dans quelques parties d'un habit, entre la doublure et l'étoffe, afin de les tenir plus fermes. Mettre du bougran dans un collet, à des boutonnières. BOUILLANT, ANTE. adj. Qui bout. De l'eau bouillante. De l'huile bouillante. Il se dit figurément des personnes, et signifie, Prompt, vif, ardent. Un homme bouillant. Un courage bouillant. Un esprit bouillant. Une jeunesse bouillante. C'est un homme qui a le sang bouillant. Bouillant de colère, d'impatience, etc., Plein de colère, d'impatience, etc. BOUILLE. s. f. Longue perche dont les pècheurs se servent pour remuer la vase et troubler l'eau, afin que le poisson entre plus facilement dans les filets. BOUILLER. v. a. Troubler l'eau avec une bouille. Bouiller une étoffe, La marquer suivant les règles prescrites. BOUILLÉ, ÉE. participe. BOUILLI. s. m. Viande cuite dans un pot, dans une marmite, et qui a servi à faire du bouillon. Il se dit ordinairement Du bœuf. Ne manger que du bouilli. Couper, servir le bouilli. La soupe et le bouilli. Un bon bouilli. Un morceau de bouilli, Bouilli gras, maigre, entrelardė. BOUILLIE. s. f. Sorte d'aliment qui est fait de lait et de farine bouillis ensemble jusqu'à une certaine consistance, et qu'on donne ordinairement aux petits enfans. Faire de la bouillie. Donner de la bouillie à un enfant. Lui faire manger de la bouillie. Un poêlon de bouillie. Fig. et fam, Cette viande s'en va toute en bouillie, Elle a perdu sa consistance, pour avoir bouilli trop longtemps. Prov. et fig., Faire de la bouillie pour les chats, Prendre de la peine pour faire une chose qui ne servira à rien. BOUILLIE, SE dit aussi Des chiffons bouillis et réduits en påte liquide, avec lesquels se fabriquent le papier et le carton. BOUILLIR. v. n. (Je bous, tu bous, il bout; nous bouillons, vous bouillez, ils bouillent. Je bouillais. Je bouillis. Je bouillirai. Je bouillirais. Bous. Qu'il bouille. Que je bouille. Que je bouillisse. Bouillant.) Il se dit proprement Des liquides, lorsque la chaleur ou la fermentation y produit un mouvement, et qu'il se forme des bulles, de petites ondes à la surface. Faire bouillir de l'eau. Mettre de l'eau bouillir. Du lait qui bout, qui commence à bouillir. Quand l'eau bouillira. Le vin bout dans la cuve. La chaux vive bout quand on l'arrose d'eau. Prov. et fig., Bouillir du lait à quelqu'un, Lui faire plaisir, lui dire Fig., Le sang lui bout dans les veines, se dit D'un jeune homme ardent, fougueux, dans la première vigueur de l'age. Fig., Cela fait bouillir le sang, se dit De ce qui cause une vive impatience. On dit de même, Mon sang bout quand je vois, quand j'entends de pareilles choses. Fig., La tête me bout, la cervelle me bout, Je sens une excessive chaleur à la tête. Fig, Bouillir d'impatience, Éprouver une impatience violente. BOUILLIR, se dit aussi des choses qu'on fait cuire dans l'eau ou dans quelque autre liquide. Faire bouillir de la viande, des châtaignes, des pommes de terre, etc. Faire bouillir des herbes. Il se dit également Du vaisseau où l'on fait cuire quelque chose. Faire bouillir le pot. Le pot bout. Fam., Cela fait bouillir la marmite; cela sert, cela aide à faire bouillir la marmite, à faire bouillir le pot, se dit De ce qui contribue particulièrement à faire subsister un ménage. Ce petit emploi l'aide à faire bouillir la marmite. Fig. et fam., N'etre bonni à rôtir, ni à bouillir, N'ètre propre à rien. Il se dit Des choses et des personnes. Cet homme n'est bon ni à rôtir, ni à bouillir. BOUILLI, JE. participe. Du bœuf bouilli. De la viande bouillie. Des châtaignes bouillies. Cuir bouilli, Cuir de vache préparé d'une certaine façon, et endurci à force de bouillir. Une tabatiere de cuir bouilli. BOUILLOIRE. s. f. Vaisseau de cuivre ou d'autre métal, destiné particulièrement à faire bouillir de l'eau. BOUILLON. s. m. Il se dit de Ces petites ondes qui se forment à la surface d'un liquide lorsqu'il bout. Faire bouillir de l'eau à petits bouillons, à gros bouillons. Il n'y faut qu'un ou deux, que deux ou trois bouillons, se dit D'une chose qu'il ne faut pas faire bouillir longtemps. Il ne faut que deux ou trois bouillons pour faire celle lisane, pour cuire ce poisson. Fig. et fam., Dans les premiers bouillons de sa colère, Dans les premiers mouvements, dans les premiers transports de sa colère. BOUILLON, se dit aussi de L'eau qu'on a fait bouillir quelque temps avec de la viande, ou avec des herbes, pour servir de nourriture ou de remède. Il n'y a pas assez de bouillon dans ce potage. Cela fait un bouillonclair. Bouillon perle. Bouillon nourrissant. Bouillon succulent. Bouillongras. Bouillon à la viande. Bouillon d'os, de gélatine. Bouillon aux herbes. Une écuellée de bouillon. Bouillons amers. Bouillons rafraichissants. Bouillon de grenouilles, de tortue, de poulet, de veau, d'herbes, etc. Prendre un bouillon, Avaler autant de bouillon qu'il en tient à peu près dans une écuelle, dans un bol. Il a pris un bouillon avant de partir. Il prend des bouillons rajraichissants. On dit dans un sens analogue: Faire chauffer un bouillon. Apporter un bouillon à quelqu'un. Elc, Etre réduit au bouillon, élre au bouillon, se dit D'une personne infirme qui ne peut prendre aucune nourriture solide. Bouillon coupé, Bouillon affaibli par un mélange d'eau. BOUILLON, se dit aussi Des ondes que forme un liquide, lorsqu'il est agité, lorsqu'il tombe ou jaillit L'eau sort à gros bouillons de cette source, Cette source fait de gros bouillons d'eau. Une fontaine qui jelle de gros bouillons. Il se dit, par exagération, Du sang qui sort abondamment d'une blessure, ou par la bouche. Le sang sortait à gros bouillons de sa blessure. Il a vomi le sang à gros bouillons. Bouillon d'eau, Jet d'eau qui sort en grande abondance, sans s'élever bien haut. Au bout de l'allée, on voit un gros bouillon d'eau. BOUILLON, se dit, par extension, de Certains gros plis ronds qu'on fait à quelques étoffes pour la parure et l'ornement, soit dans les vêtements, soit dans les meubles. Du taffetas renoué à gros bouillons. BOUILLON, se dit encore d'Une bulle d'air qui se trouve engagée dans le verre. BOUILLON-BLANC. s. m. T. de Botan. Espèce de molène, plante fort commune, dont les fleurs sont employées en médecine comme pectorales. BOUILLONNANT, ANTE. adj. Qui bouillonne. Une eau bouillonnante. BOUILLONNEMENT. s. m. Mouvement, agitation d'un liquide qui bouillonne. Le bouillonnement de l'eau. Lebouillonnement d'une source. Le bouillonnement du sang. BOUILLONNER. v. n. Il se dit De l'eau et des autres liquides, lorsqu'ils jaillissent, tombent ou s'agitent en formant des bouillons. Une fontaine qui bouillonne. Une source qui bouillonne. Le sang bouillonnait en sortant de la plaie. L'eau commence à bouillonner. Faire bouillonner l'eau en l'agitant. Fig., Bouillonner de fureur, de colere, Etre agité de fureur, d'une violente colère. Activem., Bouillonner une robe, une étoffe, un ruban, Y faire les gros plis qu'on appelle des bouillons. BOUILLOTTE. s. f. Voyez BOUIL LOIRE. BOUILLOTTE. s. f. Espèce de brelan à cinq personnes, où l'on cède sa place quand on a perdu sa cave, c'est-à-dire, tout ce qu'on avait devant soi. Jouer à la bouillotte. BOUJARON. s. m. T. de Marine. Petite mesure de fer-blanc qui sert, dans la cambuse, à distribuer les divers liquides à l'équipage, et qui contient le seizième d'une pinte. Un boujaron d'eau-de-vie. BOULAIE. s. f. Champ planté de bouleaux. Il est peu usité. BOULANGER, ERE.s. Celui, celle dont le métier est de faire et de ven dre du pain. Maitre boulanger. Garçon boulanger. Acheter du pain chez le boulanger. Pain de boulanger. La boutique, le fonds d'un boulanger. C'est mon boulanger. Un bon boulanger. Une riche boulangere. BOULANGER. v. a. Pétrirdu pain, et le faire cuire. Un garçon qui boulange bien. Cette femme saitboulanger. BOULANGE, ÉE. participe. Du pain bien boulange. BOULANGERIE. s. f. L'art de faire le pain, ou Le commerce du boulanger. Il entend bien la boulangerie. Il se dit aussi Du lieu où se tait le pain, dans certains établissements publics, dans les communautés, dans les maisons à la campagne. Aller à la boulangerie. Il se dit également de L'établissement, du fonds d'un boulanger. Il a vendu sa boulangerie. BOULE. s. f. Corps sphérique, corps rond en tous sens. Ilse dit surtout Des objets de cette forme qui sont faits par la main de Thomnie. Boule de bois. Boule d'ivoire. Boule de fer, de cuivre. Boule creuse. Un clocher, un obélisque surmonté d'une boule. Dans certaines assemblées délibérantes, ou se sert de petites boules pour voter au scrulin. Boule noire. Boule blanche. Mettre sa boule dans l'urne. Une boule à jouer au mail. Une boule de mail. Une boule à jouer aux quilles. Une boule de quilles. Une boule de neige. Par extension et fam., Etre rond comme une boule, Etre gros et replet. Cet enfant est rond comme une boule. On dit aussi, Se mettre en boule, Se ramasser, se peloton ner. En Pharmacie, Boule de Mars ou de Nancy, Tartre chalybé, ou tartrate de potasse et de fer, qu'on a mis en boule. Eau de boule, Liqueur tonique qu'on prépare en mettant des boules de Mars dans de l'eaude-vie. L'eau de boule est bonne pour les contusions. Jeu de boule, Jeu où plusieurs personnes font rouler des boules vers un but, en cherchant à les faire arriver le plus près de ce but qu'il est possible. Jouer à la boule. Joueur de boute. Il se dit aussi Du lieu où l'on joue à la boule. Jeu de boule couvert. Jeu de boule découvert. Avoir la boule, Avoir l'avantage de jouer le premier. Il faut voir à qur aura la boule. On joue en trente, et ils ont dix et la boule. Aller à l'appui de la boule, Jouer sa boule, de manière qu'elle pousse celle du joueur avec qui l'on est de moitié, et qu'elle l'approche du but. Fig. et fam., Aller à l'appui de la boule, Seconder celui qui a commencé dans quelque affaire que ce soit; Appuyer une proposition qui a été faite, un avis qui a été ouvert. Vous n'avez qu'à commencer, j'irai à l'appui de la boule. Au Jeu de quilles, Pied à boule, se dit Pour avertir celui qui joue à rabattre, de tenir le pied å l'endroit où sa boule s'est arrêtée. On dit aussi, Tenez pied à boule, tenir pied à boule. |