dans le même sens. Ah I monsieur, 1 sculpture de bronze. Voilà un beau vous brodez. BRODÉ, ÉS. participe. Voile brodė. Tulle brodé. BRODERIE. s. f. Ouvrage que l'on fait en brodant. Broderie relevée. Broderie plate. Riche broderie. Broderie au métier. Broderie d'or, de soie, de laine. Travailler en broderie. Faire de la broderie. Une étoffe toute couverte de broderie. Habit en broderie. Dessin de broderie. De belles broderies. Il se dit figurément Des circonstances, des détails que l'on ajoute à un récit pour l'embellir. Il y a de la broderie, un peu de broderie à ce que vous dites. Il se dit aussi, figurément, Des notes de goût qu'on ajoute dans l'exécution à un morceau de musique. BRODEUR, EUSE. s. Celui, celle qui brode. Porter une étoffe chez le brodeur. Une habile brodeuse. Prov. et fig., Autant pour le brodeur, s'emploie Pour exprimer qu'on n'ajoute pas foi à ce que dit quelqu'un, qu'on regarde ce qu'il dit comme un conte fait à plaisir. BROIE. s. f. Instrument propre à briser la tige du chanvre et du lin, pour détacher la filasse de la chène votte. BROIEMENT ou BROIMENT.s. m. Action de broyer. Le broiement des couleurs. On est parvenu à pratiquer le broiement de la pierre dans la vessie. BRONCHADE. s. f. Aetion de broncher. Son cheval fit une bronchade. Il vieillit. BRONCHE. s. f. T. d'Anat. Chacun des deux conduits qui naissent de la bifurcation de la trachée-artère, et par lesquels l'air s'introduit dans les poumons. Inflammation des bronches. La bronche droite. La bronche gauche. BRONCHER. v. n. Faire un faux pas, chopper. Une pierre m'a fait broncher. Un cheval qui bronche. Il s'emploie figurément, au sens moral, et signifie Faillir. Il ne faut pas broncher devant lui. C'est un homme qui n'a jamais bronché. Prov. et fig., Il n'y a si bon cheval qui ne bronche, Il n'y a point d'homme si habile qui ne fasse quelquefois des fautes, qui ne se trompe quelquefois. BRONCHIES. s. f. pl. Voyez BRAN CHIES. BRONCHIQUE. adj. des deux genres. T. d'Anat. Qui a rapport ou qui appartient aux bronches. Veines, artères bronchiques. Nerfs bronchiques. BRONCHOTOMIE. s. f. (On prononce Bronkotomie.) T. de Chirur. Opération qui consiste à faire une ouverture aux voies aériennes. Quand on la pratique au larynx, elle prend le nom de Laryngotomie; si l'on ouvre la trachée-artère, elle se nomme Trachéotomie. BRONZE. s. m. Alliage de cuivre, d'étain et de zinc. Une statue de bronze. Un cheval de bronze. Des médailles de bronze. Graver sur le bronze. Fondeur en bronze. Couler en bronze. Il se dit aussi de Tout morceau de bronze. Il aime les bronzes. Il a de beaux bronzes. Un bronze antique. En Numismatique, Le grand bronze, le petit bronze, et le moyen bronze, Les grandes, les petites et les moyennes médailles de bronze. En Archéologie, le cuivre pur, et le cuivre allié, sont appelés Bronze. Fig., Avoir le cœur de bronze, un cœur de bronze, Avoir le cœur dur, insensible. BRONZER. v. a. Peindre en couleur de bronze. Bronzer une statue, un vase. Bronzer un canon de fusil, Lui donner, par le moyen du feu, une couleur bleuatre, qui sert à le préserver de la rouille. On dit de même, Bronzer des boucles, des boutons d'acier, etc. BRONZÉ, ÉE. participe. Souliers bronzés, Souliers de ehamois teint en noir. Teint bronzé, Teint qui approche de la couleur du cuivre. BROQUART. s, m. Nom que les chasseurs donnent à quelques bêtes fauves d'un an. Les chiens lancèrent un broquart. BROQUETTE. s. f. Sorte de petit clou de fer à tête. Attacher une estampe avec une broquette. On l'emploie au singulier dans un sens collectif, pour désigner Une certaine quantité de ces petits clous. Acheter de la broquette. Attacher une tapisserie avec de la broquette. BROSSAILLES. s. f. pl. Voyez BROUSSAILLES. BROSSE. s. f. Ustensile servant à nettoyer les vêtements, les meubles, etc., et fait ordinairement d'un assemblage de poils de cochon ou de sanglier, quelquefois de crins de cheval, de brins menus de bruyère ou de chiendent, etc. Des brosses à nettoyer les habits. Il faut donner deux ou trois coups de brosse à cet habit. Une brosse à nettoyer la tête. Une brosse à panser les chevaux. Brosse de frotteur. Brosse pour la chaussure. Brosse douce. Brosse rude. Brosse pour la peau. Brosse à dents, Petite brosse dont on se sert pour se nettoyer les dents. Brosse à barbe, Sorte de pinceau qui sert à étendre le savon sur le visage, avant de faire la barbe. BROSSE, se dit également d'Une sorte de pinceau de différentes grosseurs, composé de soies de porc, dont les peintres font usage pour placer leurs couleurs sur la toile, et dont ils se servent plus ordinairement que de pinceau. Fig., L'exécution de ce tableau est d'une belle brosse, Il est habilement peint. Tableau fait à la grosse brosse, Tableau grossièrement peint. BROSSER. v. a. Frotter avec une brosse, nettoyer avec une brosse. Brosserun habit. Se brosser la tête. Brosser un cheval. On dit dans un sens analogue, Brosser quelqu'un, Lui frotter, lui frictionner quelque partie du corps avec une brosse. Se faire brosser par son domestique. Brosser quelqu'un, signifie aussi, Brosser l'habit, le vêtement qu'il a sur lui. On dit aussi, dans l'un et dans l'autre sens, avec le pronom BROSSER. v. n. T. de Chasse. Courre à cheval ou à pied au travers des bois les plus épais et les plus forts. Brosser dans les forêts, dans les bois. BROSSERIE. s. f. Art ou commerce du brossier. Il se dit aussi d'Un lieu où l'on fabrique des brosses. BROSSIER. s. m. Celui qui fait ou vend des brosses. La boutique d'un brossier. Marchand brossier. BROU. s. m. L'écale, l'enveloppe verte des noix. Le brou des noix sert à divers usages, selon qu'il est préparé. Teindre un plancher avec du brou de noix. Des noix confites avec leur brou. Ratafia de brou de noix, ou simplement, Brou de noix. Boire du brou de noix. On dit dans le même sens, Le brou d'une amande. BROUEE. s. f. Bruine, brouillard, Une brouée qui s'élève. La brouée tombe. Une brouée qui se dissipe, Brouée froide. Brouce épaisse. BROUET. s. m. Espèce de bouillon au lait et au sucre. Il ne se dit guère que dans ces locutions, maintenant peu usitées, Le brouet de l'accouchée, le brouet de l'épousée. Brouet noir, Mets simple et grossier des anciens Spartiates. BROUET, se dit quelquefois, par mépris, d'Un mauvais ragoût. Il a craint de tåter de ce brouet. Fi, c'est du brouet. BROUETTE. s. f. Espèce de petit tombereau qui n'a qu'une roue en avant, et qu'on poussé devant soi. On se sert de la brouette pour transporter des terres, des pierres, du fumier, et autres matières. Brouette de jardinier. Brouette de vinaigrier. Etre condamné à la brouette, c'est, dans certains pays, Etre condamné aux travaux publics, et prin cipalement aux travaux de fortification et de terrassement. BROUETTE, se disait autrefois d'Une sorte de chaise fermée, à deux roues, tirée par un homme. Se faire trainer dans une brouette. Aller en brouette. C'est ce qu'on nommait autrement Vinaigrette. BROUETTER. v. a. Transporter dans une brouette. Brouetter de la terre, du sable, etc, Il signifie aussi, mener dans une petite chaise à deux roues. Se faire brouetter par la ville. BROUETTέ, έε. participe. BROUETTEUR. s. m. Celui qui traînait les brouettes de place ou vinaigrettes, dans lesquelles on se fajsait voiturer par la ville. BROUETTIER. s. m. Celui qui transporte des terres, des pierres ou d'autres fardeaux dans une brouette. BROUHAHA. s. m. Bruit confus qui s'élève dans une assemblée nombreuse, dans une foule, et qui est un signe d'approbation ou d'improbation. A cette tirade, on a fait, il s'est élevé un grand brouhaha, de grands brouhaha. J'entends du brouhaha. Quet brouhaha! Il est familier. BROUILLAMINI. s. m. Désordre, brouillerie, confusion. Il y a un peu de brouillamini dans ce ménage. Il y a bien du brouillamini dans cette on n'y comprend rien. It est familier. BROUILLAMINI, en termes de Pharmacie, Masse de bol de la grosseur et de la longueur du doigt. BROUILLARD. s. m. Vapeur plus ou moins épaisse, et ordinairement froide, qui obscurcit l'air. Un brouillard épais. Un léger brouillard. Brouillard qui s'élève, qui se dissipe. Un brouillard puant. Le brouillard est tombé. Par allusion, N'y voir qu'à travers un brouillard, Avoir la vue extrêmement affaiblie, n'apercevoir les objets qu'avec peine, et comme si on les voyait à travers un épais brouillard. Fig. et fam., Je n'y vois que du brouillard, Je n'y démêle rien, je n'y comprends rien. Fig., Un esprit plein de brouillards, se dit D'un homme dont l'esprit n'est pas net, dont les idées sont confuses. Prov. et fig., Une rente établie, une créance hypothéquée sur les brouillards de la Seine, se dit, par plaisanterie, d'Une rente ou d'une créance dont rien n'assure et ne garantit le payement. BROUILLARD, dans la Tenue des livres, se dit d'un livre sur lequel on prend note des opérations de banque ou de commerce, à mesure qu'elles se font, pour les reporter ensuite sur le livre-journal, sans surcharges ni ratures. C'est ce qu'on nomme aussi Brouillon et Main courante. Adjectiv., Papier brouillard, Sorte de papier non collé, et ordinairement de couleur grise, qu'on emploie à différents usages, comme à filtrer quelque liquide, à sécher l'encre d'une écriture fraîche, etc. Une main de papier brouillard. BROUILLE. s. f. Brouillerie. Il y a de la brouille dans le ménage. Il est familier. BROUILLEMENT. s. m. Mélange, confusion. Il est familier. BROUILLER. v. a. Mettre pêlemêle, mêler. Il a brouillé tous ses papiers. Brouiller plusieurs vins les uns avec les autres. Brouiller des œufs en les faisant cuire. Brouiller du vin, Remuer un tonneau, une bouteille de vin, en sorte que la lie et le sédiment se înêlent avec la liqueur. Fig. et fam., Brouiller le teint, Causer une légère altération dans le coloris du visage. Ce mouvement de bile a suffi pour lui brouiller le teint. BROUILLER, signifie figurément et familièrement, Mettre de la confusion, du désordre dans les affaires ou dans les idées. Brouiller les affaires. En voulant arranger les choses, il n'a fait que les brouiller davantage. Cet homme, si l'on n'y prend garde, brouillera tout. L'amour lui a brouillé la cervelle, lui a brouillé L'esprit. Ce que vous venez de lui dire a brouillé toutes ses idées. Fig. et fam., Brouiller les cartes, Chercher à mettre du trouble, à embrouiller les affaires. Fam., Brouiller du papier, Écrire des choses inutiles ou ridicules. BROUILLER, signifie aussi, figuré ment, Mettre la désunion, la mésintelligence entre des personnes qui vivaient bien ensemble. Brouiller deux amis. L'intérêt, la rivalité les a brouillés. On les a brouillés par de faux rapports. Fig. et fam., Cet homme est brouillé avec le bon sens, Il n'est pas raisonnable, il est extravagant. Il est brouillé avec l'argent complant, Il n'a point d'argent, ou Il ne sait pas en garder. BROUILLER, S'emploie aussi avec le pronom personnel. Les affaires se brouillent de tous côtés. Ces deux amis se sont brouillés. Ils'est brouillé avec toute sa famille. Le temps se brouille, Le ciel se couvre de nuages. Se brouiller en parlant, S'embarrasser, se troubler en parlant. Il se brouilla tellement, qu'il ne savait plus ce qu'il disait. Fam., Se brouiller avec la justice, S'exposer aux poursuites de la justice par quelque méfait. BROUILLER, SE dit quelquefois absolument, et signifie alors, Faire les choses avec confusion, par ignorance, par maladresse, ou par malice. C'est un homme qui n'a ni règle ni ordre dans l'esprit, il ne fait que brouiller. Ce sens est familier. BROUILLÉ, ÉE. participe. Des œufs brouillés. BROUILLERIE. s. f. Désunion, mésintelligence, dissension. Il est survenu une brouillerie entre eux. C'est lui qui est cause de leur brouillerie, de toutes ces brouilleries. BROUILLON, ONNE. adj. Qui met, qui se plaît à mettre le trouble et la confusion dans les affaires. Cet homme a l'esprit brouillon, l'humeur brouillonne. Il se prend aussi substantivement. C'est un brouillon. C'est une brouillonne. C'est un brouillon, se dit quelquefois D'un homme qui embrouille les affaires, par ignorance, étourderie ou maladresse; ou bien encore, D'un homme qui manque de netteté dans les idées, et qui s'embrouille dans ses discours. Cet avocat est un brouillon qui gate les meilleures causes. On ne sait jamais ce qu'il veut dire, c'est un brouillon. BROUILLON. s. m. Ce qu'on écrit d'abord, ce qu'on jette d'abord sur le papier, pour le mettre ensuite au net; et Le papier même sur lequel on a écrit le brouillon. Je n'en ai fait qu'un brouillon. Voilà mon brouillon. Il ne fait jamais de brouillon, Il écrit sans faire de brouillon. Il se dit aussi, dans la Tenue des livres, de ce qu'on nomme plus ordinairement Brouillard. BROUIR. v. a. Il se dit Du soleil qui dessèche et brûle les productions végétales, telles que les blės, les fruits, les feuilles des arbres, etc. Le soleil, qui s'est montré après cette gelée blanche, a broui jusqu'aux feuilles des arbres. BROUI, IE. partic. Feuilles brouies, Épi broni. Fruits brouis. BROUISSURE. s. f. Dommage que la gelée cause aux fleurs, aux premiers bourgeons des arbres, etc. BROUSSAILLES. s. f. pl. Epines, ronces, et autres arbustes semblables qui croissent dans les forêts, dans les terrains incultes. Ce terrain est couvert de broussailles. Passer à travers les broussailles. Un fagot de broussailles. Fig. et fam., Se sauver, s'échapper par les broussailles, Se tirer d'embarras comme on peut. BROUSSIN. s. m. Excroissance ligneuse qui vient sur le tronc ou sur les branches de certains arbres. Broussin d'érable, d'orme, de buis. On emploie le broussin d'érable dans la tabletterie. BROUT. s. m. Pousse des jeunes taillis au printemps. Les cerfs aiment le brout, vont au brout. BROUTANT, ANTE. adj. Qui broute. En Vénerie, Les bêtes broutantes, Le cerf, le daim, le chevreuil, etc. BROUTER. v. a. Paître; manger l'herbe, ou les feuilles des arbres. Il ne se dit guère qu'en parlant De l'herbe qui tient à la terre, et Des feuilles attachées à l'arbre. Les moutons broutent l'herbe. Les chèvres broutent la feuille, le bourgeon, elc. Brouter la verdure. La famine fut si grande, que les pauvres étaient réduits à brouter l'herbe. Il s'emploie aussi neutralement. Ses moutons broutaient dans mon prè. L'endroit où les moutons ont broute. La chèvre peut brouter quatre à cinq heures de suite. Fig. et fam., L'herbe sera bien courte, s'il ne trouve de quoi brouter, se dit D'un homme industrieux qui sait trouver à subsister aisément où d'autres auraient peine à vivre. Prov. et fig., Où la chèvre est attachée, il faut qu'elle broute, On doit se résoudre à vivre dans l'état où l'on se trouve engagé, dans le lieu où lòn est établi. BROUTÉ, ÉE. participe. BROUTILLES. s. f. pl. Menues branches d'arbres dont on fait des fagots. Un fayot de broutilles. Il se dit, figurément et familièrement, de Plusieurs petites choses inu tiles et de peu de valeur. BROYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Casser, piler, triturer de manière à réduire en poudre ou en påte. Broyer du poivre. Broyer menu. Les dents servent à broyer les aliments. Broyer la pierre dans la vessie au moyen du litho trileur. Broyer des couleurs, Pulvériser des substances colorantes, en même temps qu'on les mêle avec de l'eau ou avec de l'huile. Fig. et fam., Broyer du noir, Se livrer à des pensées sombres, mélan coliques. BROYÉ, ÉE. participe. BROYEUR. s. m. Celui qui broie. Ce marchand de couleurs occupe tant de broyeurs. Broyeur de chanvre. Voyez BROIE. BROYON.s. m. T. d'Impr. Instrument, espèce de molette de bois qui sert à prendre l'encre et à l'étaler quand on fait usage de balles, au lieu d'employer le rouleau. BRU BRU. s. f. La femme du fils par rapport au père et à la mère de ce fils. On la nomme plus ordinairement Belle-fille. Elle a épousé mon fils, c'est ma bru. BRUANT. s. m. Voyez BRÉANT. BRUCELLES. s. f. pl. T. d'Arts. Sorte de petites pinces dont les branches font ressort, et qui servent à prendre, à tenir des pièces légères. Des brucelles d'horloger. BRUGNON. s. m. Espèce de pêche ou de pavie qui a la peau lisse et fine. Brugnon violet. Brugnon jaune. BRUINE. s. f. Petite pluie très-fine, et ordinairement froide, qui tombe lentement. La bruine a gâté les blés. BRUINER. v. impersonnel. Il se dit De la bruine qui tombe. Il bruine. Il ne pleut pas bien fort, il ne fait que bruiner. BRUINÉ, ÉE. participe. Il n'est usité qu'en parlant Des blés. Les blés ont été bruinés, c'est-à-dire, Ont été gàtés par la bruine. BRUIRE. v. n. (Il n'est guère usité qu'à l'infinitif, à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif, et aux troisièmes personnes de l'imparfait. Il bruit. Il bruyait, ils bruyaient.) Rendre un son confus. On entend bruire les vagues, le vent, le tonnerre. Le vent bruit dans la foret. Les flots bruyaient. BRUISSEMENT. s. m. Espèce de bruit confus. Le bruissement des flots, des vents. Bruissement d'oreilles : voyez BOURDONNEMENT. BRUIT. s. m. Son ou assemblage de sons, abstraction faite de toute articulation distincte, et de toute harmonie. Grand bruit. Petit bruit. Bruit léger. Bruit sourd. Bruit confus. Bruit éclatant. Le bruit du tonnerre. Le bruit du tambour. Le bruit du canon. Il fit son entrée dans la ville au bruit du canon. Bruit agréable. Le bruit de l'eau. Le bruit des flots. Le bruit s'élève, s'apaise. Entendre du bruit. Faire du bruit. Il n'aime pas le bruit. Par dénigrement, Ce n'est point là de la musique, ce n'est que du bruit. Loin du bruit, Loin du tumulte et du commerce du monde, Se retirer, vivre loin du bruit. Sans bruit, Tout doucement, sans qu'on soit entendu. On le fit entrer sans bruit. Il s'esquiva sans bruit. Fam., Faire beau bruit, Gronder, se fàcher, s'emporter. S'il vient à savoir cela, il fera beau bruit, vous verrez beau bruit. Prov. et fig., Cet homme est bon cheval de trompette, il ne s'étonne pas du bruit, Il ne s'effraye pas des menaces, il ne s'émeut pas de ce qu'on lui dit, soit pour l'intimider, soit pour l'embarrasser. Fam., Cet homme n'aime pas le bruit s'il ne le fait, Il prend des libertés qu'il ne veut pas permettre aux autres. Fam., Faire plus de bruit que de besogne, Se donner beaucoup de mouvement, et faire peu d'ouvrage; ou Parler plus qu'on n'agit. Chasser à grand bruit, Chasser à cor et à cri avec une meute et des piqueurs. ditieux. Il y a du bruit dans cette ville, dans cette province. Il signifie aussi, Querelle, démêlé. Ils ont eu du bruit ensemble. Il y a eu du bruit entre eux. Il y a grand bruit dans le ménage. Ce sens est ordinairement familier. BRUIT, se dit encore Des nouvelles qui circulent dans le public. Le bruit court. Il court un mauvais bruit. Un bruit sourd. Semer, faire courir des bruits. Un faux bruit. C'est un bruit de ville. C'est un bruit qui court. Il s'est répandu un bruit. Au premier bruit de cet accident. Au bruit de sa mort. Accréditer des bruits. Ce sont des bruits en l'air. Il court de mauvais bruits sur cet homme. Bruits de bourse, Nouvelles qui circulent à la bourse. Il y a des bruits de guerre, On parle d'une guerre prochaine. Il n'est bruit que de cela, il en est grand bruit dans le monde, On en parle beaucoup. BRUIT, se dit aussi de L'éclat que font certaines choses dans le monde; et alors il se construit presque toujours avec le verbe Faire. Cet événement fait du bruit, fait grand bruit. Etouffez cette affaire, n'en faites point de bruit. Il a fait grand bruit d'une chose qui n'en valait pas la peine. Sa belle action fait du bruit dans le monde. Ce livre fait du bruit. On dit quelquefois, dans un sens analogué, en parlant D'un personnage fameux, d'un héros, Le bruit de son nom, le bruit de ses exploits. A grand bruit, Avec faste, avec ostentation. C'est un homme qui marche toujours à grand bruit. Il est arrivé dans la ville à grand bruit. A petit bruit, Secrètement, sans éclat. Faire quelque chose à petit bruit. Il fait ses affaires à petit bruit. Avoir bon bruit, mauvais bruit, Avoir une bonne, une mauvaise réputation. Ces locutions ont vieilli. , BRULANT, ANTE. adj. Qui brûle qui a une extrême chaleur. Le soleil est bien brûlant. Un vent brûlant. Des sables brûlants. Un climat brúlant. Un plat brûlant. Fièvre brûlante. Il a les mains brûlantes. Il signifie figurément, Très-vif, très-ardent, très-animé. Un zèle brúlant. Une âme brûlante. Un cœur brûlant de charité. Une brûlante ardeur de se distinguer, de combattre. Brûlant d'amour, d'impatience, de courroux. Style brûlant. Il a écrit des pages brûlantes. BRULÉMENT. s. m. Action de brûler, ou Etat de ce qui brûle. Le brûlement des marchandises prohibées, des titres, des papiers. Il est peu ușité. BRÜLER. v. a. Consumer ou endommager par le feu. Brúler une maison. Brûler des vaisseaux. Brúler des papiers. Brûler une lettre. Chez les Grecs et chez les Romains, on brûlait ordinairement les morts. Il fut brûlé vif, brûlé à petit feu. Ces étincelles ont brûlé le bas de ma robe. Brûler de l'encens devant une BRUIT, signifie particulièrement, Tumulte, trouble, mouvement sé-idole. Brûler des parfums, des pastilles pour répandre une bonne odeur. Il se dit particulièrement De l'impression douloureuse et de l'altération que produit à la peau le contact du feu ou d'un corps extrêmement chaud. Ce tison m'a brûlé. Cette étincelle m'a brûlé à la main. J'ai touché un fer chaud qui m'a brûlé. Il signifie aussi, Faire du feu de quelque chose. Dans ce pays, on ne brûle que du charbon de terre, que de la tourbe. Brûler du bois, de la paille. Bois à brûler. Mottes à brûler. Prov. et fig., J'y réussirai, ou jy brúlerai mes livres, Je mettrai tout en œuvre pour le succès de cette affaire. Prov. et fig., Brûler ses vaisseaux, S'engager dans une affaire dans une entreprise, de manière à s'oter tout moyen d'y renoncer ou de s'en désister. Par cette démarche hardie, il vient de brûler ses vaisseaux, et il ne peut plus reculer. Fig., Brûler de l'encens devant quelqu'un, L'aduler, le flagorner avec de grandes démonstrations de respect. Brûler de la cire, brûler de la chandelle, brûler de l'huile, Se servir de bougie, de chandelle, d'une lampe à huile pour éclairer. On ne brúle dans cette maison que de l'huile, que de la cire. Prov. et fig., Brûler la chandelle par les deux bouts, Consumer son bien en faisant différentes sortes de dépenses également ruineuses; ou Se livrer à la fois à des excès de genres différents. Brûler du vin, Mettre du vin sur le feu pour le distiller et en faire de l'eau-de-vie. Brûler de l'eau-de-vie, de l'espritde-vin, Mettre le feu à une certaine quantité d'eau-de-vie, d'esprit-devin, contenue dans un vase. Brûler du café, Donner aux grains du café le degré de cuisson nécessaire. Ils s'emparèrent de la ville sans brûler une amorce, Sans tirer un seul coup de fusil. Brûler la cervelle à quelqu'un, Lui casser la tête d'un coup de pistolet tiré à bout portant. Prov., Tirer un coup à brûle-pourpoint, Le tirer à bout portant, ou de très-près. Fig. et fam., Tirer sur quelqu'un à brûle-pourpoint, lui dire quelque chose à brûle-pourpoint, Lui dire en face quelque chose de dur, de désobligeant. Il lui a dit ses vérités à brûle-pourpoint. On dit de même, Y aller à brûle-pourpoint, Parler ou agir sans ménagement. On dit aussi: Ce qu'il vous dit là est à brûle-pourpoint, Est trop dur, trop grossier pour être dit en face. C'est une raison à brûle-pourpoint, un argument à brûle-pourpoint, C'est une raison convaincante, un argument sans réplique. Fig. et fam., Brûler un gite, une poste, l'étape, la dinée, Passer outre sans s'arrêter à un gite, à une poste, à l'étape, au lieu de la dinée. Fig. et pop., Brûler la politesse Fig., à certains Jeux de cartes, Brúler une carte, La mettre de côté, parce qu'elle a été vue, ou parce que le joueur à qui on la propose, use du droit de la refuser. Cette carte a été vue, brûlez-la. Vous ne voulez pas de la première carte: je la brûle. BRÛLER, se dit également Des substances qui ont la propriété d'agir comme le feu, en consumant et corrodant les matières animales ou végétales. Les acides concentrés brúlent la peau. Brûler une excroissance de chair avec la pierre infernale. L'eau-forte brûle le linge. BRÛLER, se dit quelquefois par une sorte d'exagération, et signifie, Echauffer excessivement, causer une violente chaleur, dessécher par une chaleur excessive. Cela me brûle, me brûle les mains. Cela brûle le sang. Cette liqueur me brûle le palais, le gosier, l'estomac. Il a une fièvre qui le brûle. Le soleil a brúlé toute la campagne. Le soleil lui a brûlé le teint. L'ardeur du soleil brûle les plantes. Fig., Ce cheval brûle le pavé, II court très-vite. J'ai vu un tel passer dans son équipage, il brûlait le pavė, Ses chevaux allaient avec une extrème rapidité. Fig., Son style brûle le papier, Son style est plein de chaleur. Fig., Brûler les planches, signifie, au Théatre, Jouer avec beaucoup de chaleur des scènes vives et animées. BRÛLER, se dit, par analogie, en parlant De l'effet d'un froid excessif. La gelée a brûlé la racine des arbres. La neige brúle les souliers. BRÛLER, est aussi verbe neutre, et signifie, Etre consumé par le feu. Voilà une maison qui brûle. On voyait de loin des vaisseaux qui brûlaient. Le bois sec brûle mieux que le bois vert. Faire brûler des pastilles, des parfums. Le coup n'est point parti, l'amorce seule a brûlé. Il se dit particulièrement D'une chandelle, d'une bougie, d'une lampe, etc., qui est allumée. Il y a devant cet autel une lampe qui brúle toujours. Les cierges qui brúlaient autourducercueil.Celtechandelle ne brûle pas, ne veut pas brúler. On dit de même : Le feu brûle bien, ne brûle pas, Le feu de la cheminée flambe, est animé, ou Il ne flambe pas, il n'est pas animé. Le feu sacré qui brûlait dans le temple de Vesta. BRÛLER,, signifie quelquefois simplement, Etre fort chaud. Touchez ses mains, elles brûlent. Les mains lui brûlent. Fig. et fam., Les mains lui brûlent, Il est impatient d'agir. Les pieds lui brûlent, Il est impatient de sortir, de s'en aller. Prov. et fig., Le tapis brûle, se dit, à certains Jeux de cartes, Pour avertir qu'un des joueurs a oublié de mettre au jeu. BRÛLER, neutre, se dit aussi Des mets auxquels l'action trop vive ou trop prolongée du feu donne une couleur rousse ou noire, et un goût désagréable. Vous avez laissé brúler ce rôti. Prov. et fig., Le rôti brûle, Il n'y a pas de temps à perdre, il serait dangereux de tarder. BRÛLER, neutre, signifie figurément, Etre possédé d'une violente passion. Il brúle du désir de se signaler. C'est un homme qui brûle d'ambition. Il brûle d'amour. Il brûle pour elle. Il se dit quelquefois pour exprimer simplement un grand désir, une extrême impatience de faire quelque chose. Je brûle de vous revoir. Je brale d'aller là. Il se dit encore à certains Jeux d'enfants, Lorsque celui qui cherche l'objet qu'on a caché et qu'il s'agit pour lui de découvrir, vient à s'en approcher. Vous n'y êtes pas encore, mais vous brûlez. BRÛLER,, avec le pronom personnel, signifie, Etre brûlé; ou seulement Etre atteint par le feu, par un corps très-chaud. Les papillons viennent se brûler à la chandelle. Tout un côté de sa perruque s'est brúlė. Se brûler en remuant un tison, en touchant un fer chaud. Se brûler à la main, à la jambe. Prov. et fig., Se brûler, venir se brûler à la chandelle, se dit D'un homme qui, séduit par des apparences décevantes, s'engage, se jette dans une situation embarrassante ou périlleuse. BRÛLÉ, ÉE, participe. Ce rôti ne vaut rien, il est brûlé. Ce pain est brûlé, la croûte en est toute brûlée. Vin brûlé, Vin qu'on a mis sur le feu avec des épiceries. Crème brûlée, Sorte de mets délicat, qui se fait avec du lait, des œufs et du sucre passé au feu. Fig. et fam., Cerveau brûlé, cervelle brûlée, Homme extravagant, qui porte tout à l'excès. BRÛLÉ, est aussi quelquefois substantif. Cette bouillie sent le brûlé, a un goût de brûlé. Il sent ici le brûlé, On y sent l'odeur de quelque chose qui brûle, ou qui a été brûlé. BRÜLERIE. s. f. Lieu où l'on brûle du vin pour en faire de l'eau-de-vie; fabrique d'eau-de-vie. BRULE-TOUT. s. m. Sorte de petit cylindre d'ivoire ou de métal, sur lequel on met un bout de bougie ou de chandelle qu'on veut brûler entièrement. Acheter un brûle-tout, des brûle-tout. BRÛLEUR. s. m. Il n'est guère usité que dans cette locution, Un brûleur de maisons, Unincendiaire. Prov., Il est fait comme un brúleur de maisons, se dit D'un homme mal habillé et tout en désordre. BRÛLOT. s. m. T. de Marine. Båtiment rempli d'artifices et de matières combustibles, et destiné à incendier d'autres vaisseaux. Il y avait trente navires et six brúlots. Un capitaine de brûlot. Accommoder une vieille frégate en brûlot. Altacher un brûlot à un vaisseau de guerre. Fig. et fam., C'est un brûlot, se dit D'un homme de parti, ardent, inquiet, et qui est une espèce de boutefeu. BRÛLOT, se dit quelquefois, par analogie, d'Un morceau d'aliment très-poivré ou très-salé. BRULURE. s. f. Impression que le feu, ou toute autre substance échauffée à un très-haut degré, fait sur la peau, ou sur quelque autre matière, et qui va jusqu'à les altérer. Se faire une brûlure au visage, à la main. C'est une brûlure. La cicatrice de la brûlure. Panser une brûlure. De l'onguent pour la brûlure. Le feu tomba sur ses habits, et y fit une grande brûlure. C'est un trou de brûlure. Il se dit, en Agriculture, de Certaines altérations produites sur les végétaux, soit par l'action du soleil, soit par l'effet de la gelée ou du vent. Les péchers sont très-sujets à la brûlure. BRUMAIRE. s. m. Le second mois du calendrier républicain. , BRUMAL, ALE. adj. Qui vient l'hiver qui appartient à l'hiver. Plante brumale. Les Romains célébraient, l'hiver, en l'honneur de Bacchus, les fêtes brumales. Il est peu usité. BRUME. s. f. Brouillard. Il se dit surtout Des brouillards qu'on observe sur la mer. Brume épaisse. Les ennemis se retirèrent à la faveur d'une brume qui survint. BRUMEUX, EUSE. adj. Couvert, chargé de brume, de brouillard. Temps brumeux. Ciel brumeux. Atmosphère brumeuse. Saison bru meuse. BRUN, UNE. adj. Qui est d'une couleur sombre, entre le roux et le noir. Teint brun. Cheveux bruns. Habit brun. Drap brun. Cheval bai brun. Gris brun. En parlant Des personnes, il se dit par rapport à la couleur des cheveux. Cet homme est brun. Beauté brune. Elle est brune, Brune claire. Il se dit substantivement Des personnes qui ont les cheveux bruns. Un beau brun. Une brune piquante. Une brune claire. Une belle brune. Fam., Aller de la brune à la blonde, Etre inconstant dans ses amours. BRUN, se dit aussi substantivement pour désigner, La couleur brune. Cette étoffe tire sur le brun, elle est d'un beau brun. Un brun clair, foncé. Fam., Il commence à faire brun, La nuit approche. Sur la brune, à la brune, Vers le commencement de la nuit. Je le rencontrai sur la brune. Nous sortimes à la brune. BRUNELLE. s. f. T. de Botan. Plante labiée qui passe pour astringente. BRUNET, ETTE. s. Diminutif de Brun. Un beau brunet. Une petite brunette. Une jolie brunette. BRUNETTE. s. f. Il se disait autrefois de Petites chansons tendres et sur des airs faciles à chanter. Recueil de brunettes. BRUNI. s. m. Poli. Ilse dit, en termes d'Orfévrerie, par opposition à Mat, qui désigne, La partie de l'ouvrage à laquelle on n'a pas donné le poli. Le mat et le bruni d'une pièce d'orfèvrerie. BRUNIR. v. a. Rendre de couleur brune, peindre en brun. Le soleil lui a bruni le teint. Faire brunir une voiture. Il signifie aussi, Polir, rendre brillant par le poli. Brunir de l'or, de l'argent. Brunir la tranche d'un li vre. Brunir de l'acier, signifie quelquefois, Donner à l'acier une certaine préparation qui le rend plus brun. BRUNIR, est aussi neutre, et quelquefois pronominal; alors il signifie, Devenir de couleur brune. Les cheveux de cet enfant étaient blonds, mais ils commencent à brunir, à se brunir. Son visage s'est bruni au soleil. BRUNI, IE. participe. De l'or bruni. De l'argent bruni. De l'acier bruni. Des armes brunies. Voyez BRUNI, substantif. BRUNISSAGE. s. m. Action de brunir, de polir; ou Le résultat même de ce travail. Le brunissage de la vaisselle, des ouvrages d'or et d'argent, de l'or appliqué sur la porcelaine. Ce brunissage est bien fail. BRUNISSEUR, EUSE. s. Celui, eelle qui brunit les ouvrages d'or et d'argent. Porter de la vaisselle d'argent chez le brunisseur. BRUNISSOIR, s. m. Outil qui sert à brunir. Un brunissoir d'acier. Ce brunissoir est fait d'une dent de loup, d'une pierre dure. BRUNISSURE. s. f. Le poli d'un ouvrage qui a été bruni. Vous gåtez la brunissure de cet ouvrage. Il se dit aussi de L'art du brunisseur. Apprendre la brunissure. BRUNISSURE, en termes de Teinturier, Façon donnée aux étoffes que l'on teint, pour diminuer et brunir leurs teintes, afin de mieux assortir les nuances des couleurs. BRUSQUE. adj. des deux genres. Prompt et rude. Homme brusque. Femme brusque. Humeur brusque. fort brusque dans ses repar Il est ties. Il se dit, dans un sens analogue, Du ton, des manières, des discours, etc. Air brusque. Manières brusques. Ton brusque. Faire une réponse brusque, Faire une réponse vive et dure. Il signifie aussi, Subit et inopině. Un changement brusque. Une démarche brusque. Des mouvements brusques. Une attaque brusque. Le dénoument de cette pièce est trop brusque. BRUSQUEMBILLE. s. f. Jeu de cartes, qui peut se jouer à deux, trois, quatre ou cinq personnes : quand le nombre des joueurs est pair, on emploie un jeu de piquet entier; dans le cas contraire, on supprime deux sept, un rouge et un noir. Le jeu de la brusquembille. Jouer à ta brusquembille. Il se dit également, à ce Jeu, Des dix et des as. L'as est la brusquembille supérieure. BRUSQUEMENT, adv. D'une manière brusque. Répondre brusquement. Faire brusquement quelque chose. It me prit brusquement par le bras. Il me quitta brusquement. Charger brusquement les ennemis, Les charger promptement et vivement, sans leur donner le temps de se reconnaître. BRUSQUER. v. a. Offenser quelqu'un par des paroles rudes, inciviles. C'est un homme grossier, il brusque tout le monde. Brusquer la fortune, Tenter de réussir par des moyens prompts, mais hasardeux. Brusquer l'aventure, Prendre brusquement son parti, au hasard de ce qui peut en arriver. Brusquer une affaire, La faire vite, sans préparation ou sans ménagement. On dit de même, Brusquer le dénoûment d'une pièce detheatre. Brusquer une place de guerre, Essayer de l'emporter d'emblée sans en faire le siège en forme. C'est une place qu'il faut brusquer. BRUSQUÉ, Ée. participe. BRUSQUERIE. s. f. Caractère d'une personne brusque; Qualité de ce qui est brusque. Sa brusquerie le rend insupportable. La brusquerie de cette réponse me déconcerta. Il se dit aussi d'Une action ou d'un discours brusque, offensant par sa rudesse. Dire une brusquerie. Se permettre des brusqueries. BRUT, UTE. adj. (On prononce le T de Brut.) Qui est dans l'état grossier où la nature l'a produit. Matière brute. Mine brute. Sucre brut, camphre brut, etc., Sucre non raffiné, camphre non purifié, etc. Terrain brut, Terrain qui n'a jamais été soumis à la culture. BRUT, se dit particulièrement Des diamants, des pierres, du marbre, etc., qui n'ont pas encore été taillés, polis. Un diamant brut. Une pierre brute. Du marbre brut. On dit dans un sens analogue, Du bois brut, une pièce de bois brute, Qu'on n'a pas encore mise en œuvre. Il se dit, figurément, Des ouvrages d'esprit qui ne sont qu'ébauchés, auxquels on n'a pas encore mis la dernière main. Je ne puis vous montrer cet ouvrage, il est encore tout brut. Il se dit aussi D'une personne qui n'a reçu aucune éducation, ou qui n'a aucun usage du monde. Je l'ai vu arriver de son village encore tout brut. Il se dit quelquefois, dans tin sens analogue, Des manières, de l'esprit, etc. Avoir des manières brutes. Bête brute, Animal privé de raison. Voyez BRUTE, substantif. En Hist. nat., Corps bruts, se dit Des minéraux, par opposition Aux végétaux et aux animaux, qu'on nomme Corps organisés. Fig., Patente brute. Voyez PA BRUT, s'emploie comme adverbe dans le langage commercial, et se dit, par opposition à Net, Du poids total d'une quantité de marchandises, y compris les fûts, les caisses, ou les emballages. Ce boucaut de sucre pèse brut deux cents kilogrammes. On dit quelquefois adjectivement, dans le même sens, Poids brut. BRUTAL, ALE. adj. Tenant de la brute. Passion brutale. Instinet, penchant brutal. Des appétits bru taux. Il signifie aussi, Grossier, violent, emporté. Homme brutal. Esprit bru lal. Courage brutal. Ialeurbrutate. Le trait est brutal. Une franchise brutate. Réponse brutate. Il s'emploie quelquefois substantivement, dans ce dernier sens. C'est un brutal, un frane brutal. BRUTALEMENT. adv. Avec brutalité, d'une manière violente et grossière. Traiter quelqu'un brutalement. Agir brutalement, Parler brutalement. BRUTALISER. v. a. Traiter quel qu'un durement et grossièrement. Il le brutalisa sans sujet. Ce maitre brutalise ses écoliers. Il est familier, BRUTALISÉ, ÉE participe. BRUTALITE. s. f. Vice de l'homme brutal, grossièreté accompagnée de violence. Sa brutalité lui a fait beaucoup d'ennemis. Parler, répondre avec brutalité. Il y a de la brutalité à cela. Il signifie aussi, Passion brutale. Assouvir sa brutalité. Il signifie encore, Action brutale, ou Parole dure et brutale. Faire une brutalité. Elle a bien à souffrir des brutalités de son mari. Il lui a dit une brutalité. Dire des brutalités à quelqu'un BRUTE. s. f. Animal privé de raison. Il se dit principalement Des bêtes qui sont le plus dépourvues d'intelligence et de sensibilité. Il tient moins de l'homme que de la brute. Il n'a pas plus de raison qu'une bruté. L'instinct qui tient lieu de raison aux brutes. Fig. et fam., C'est une brute, une vraie brute, se dit D'une personne qui n'a ni esprit ni raison, ou qui, comme la brute, s'abandonne sans modération à ses penchants. BRUYAMMENT. adv. Avee grand bruit. BRUYANT, ANTE. adj. Qui fait du bruit, ou qui est accompagné de bruit. Flots bruyants. Musique bruyante. Des jeux bruyants. Des plaisirs bruyants. Une conversation bruyante. If signifie aussi, Où il se fait, on l'on entend beaucoup de bruit. Cette rue est fort bruyante. Un marcké bruyant. Une assemblée bruyante. Un homme bruyant, Un homme qui se rend importun par le bruit qu'il fait. BRUYERE. s. f. Plante ligneuse, dont le feuillage est toujours vert et qui croît dans des terres incultes et stériles. Fagot de bruyères. Batai de bruyère. Une lande couverte de bruyères. Bruyères du Cap. Il se dit aussi Des lieux où croît la bruyère. Au sortir de tà on trouve |