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AFFABILITÉ. s. f. Qualité de celui qui reçoit et qui écoute avec bonté et douceur ceux qui ont affaire à lui, II se dit principalement en parlant De la manière dont on reçoit ses inférieurs. Recevoir avec affabilité. Il a beaucoup d'affabilite. L'affabilité de ce prince lui gagnait tous les cœurs.

AFFABLE.adj.des deuxgenres. Qui a de l'affabilité. C'est un homme extrêmement affable. Il est d'un caractère doux et affable. On dit aussi, Des manières affables.

AFFABLEMENT. adv. Avec affabilité. Il est peu usité.

AFFABULATION. s. f. T. didactique. Partie d'une fable, d'un apologue, qui en explique le sens moral.

AFFADIR. v. a. Rendre fade. Affadir une sauce, un ragout, en y melant quelque chose de trop doux.

Il se dit figurément, en parlant Des ouvrages d'esprit. Affadir un discours par des pensées et par des expressions affectées et doucereuses.

AFFADIR, signifie aussi, Causer une sensation désagréable au palais, à l'estomac par quelque chose de fade. Une sauce qui affadit le cœur, qui affadit.

Il s'emploie figurément, dans le mème sens. Des louanges outrées affadissent le cœur.

AFFADI, 18. participe. AFFADISSEMENT. s. m. Effet que produit la fadeur. Affadissement de

cœur.

Il s'emploie figurément. Louer jusqu'à l'affadissement.

AFFAIBLIR. v. a. Rendre faible. On a trop raboté cette planche, on l'a affaiblie. Les débauches affaiblissent le corps. Le vin pris avec

excès affaiblit les nerf's, affaiblit le cerveau, affaiblit la vue. Affaiblir un parti. Affaiblir une armée. Affaiblir la puissance de son ennemi. L'age affaiblit l'esprit, affaiblit la mémoire. On l'emploie souvent avec le pronom personnel. Il s'affaiblit. Son esprit s'affaiblit.

Affaiblir les monnaies, les espèces d'or et d'argent, En diminuer le poids ou le titre.

AFFAIBLI, IE, participe. AFFAIBLISSANT, ANTE. adj. Qui affaiblit. Il y a des remèdes fortifiants, il y en a d'affaiblissants.

AFFAIBLISSEMENT. s. m. Débilitation, diminution de forces. Il se dit Des forces du corps, de celles de l'esprit, de celles d'un Etat, d'un parti, etc. L'affaiblissement du corps. L'affaiblissement de la vue. L'affaiblissement de la voix. L'affaiblissement d'une armée. L'affaiblissement des forces ennemies.

AFFAIRE. s. f. Ce qui est le sujet de quelque occupation. Affaire agréable. Affaire importante. Je suis à présent de loisir, je n'ai aucune affaire. Il n'a d'autre affaire que de se divertir. Il est fort occupe, il a bien des affaires, il a mille affaires. Je suis accablé d'affaires. Il a affaire. Il est en affaires. Toutes affaires cessantes. Toute affaire cessante. L'affaire du salut est la plus grande d'un chrétien.

J'en fais mon affaire, Je m'en charge, je réponds du succès. Dites-moi la place vous désirez, j'en fais mon affaire.

que

Fam., C'est mon affaire, se dit A une personne qui veut nous détourner de quelque dessein, en nous faisant voir le danger, les inconvénients qui sont à craindre; et signifie, Cela ne regarde que moi, ne peut compromettre, léser ou exposer que moi seul. On dit dans un sens analogue, C'est son affaire, c'est leur affaire.

Prov., Dieu nous garde d'un homme qui n'a qu'une affaire, se dit Pour donner à entendre qu'ordinairement un homme qui n'a qu'une seule chose à faire, en est si occupé, qu'il en fatigue tout le monde.

AFFAIRE, Se dit particulièrement Des procès, et de tout ce qui se traite en quelque juridiction que ce soit, tant en matière civile qu'en matière criminelle. Il y a une grande affaire au conseil d'Etat, à la cour royale. Cet avocat est chargé d'une belle affaire, d'une affaire d'éclat. C'est une affaire de conséquence, une affaire de rien. Il n'y a point de petites affaires. C'est une affaire de grande discussion, de longue discussion. Une affaire embrouillée, épineuse, embarrassée, enveloppée. Une affaire malheureuse, extraordinaire. Les affaires civiles. Les affaires criminelles. Son affaire se rapportera, se videra bientôt. Il a un rapporteur qui expédie bien des affaires. Ce juge entend mal mon affaire. Le point, le secret, le fin de l'affaire. C'est lui qui mène ses affaires. Poursuivre une affaire.

Il se dit aussi de Toutes les choses qu'on a à discuter, à démêler, avec quelqu'un dans le commerce de la vie. C'est une affaire d'intérêt. C'est une affaire d'honneur. Sortir d'une

affaire avec honneura Se bien tirere

l'affaire. Sortir d'affaire avec quelqu'un. S'entremettre d'une affaire. Se charger d'une affaire. Je vous rendrai bon compte de votre affaire. Entendre bien une affaire. Comprendre, concevoir une affaire. Il débrouille bien, il démele bien une affaire.

Affaire d'honneur, signifie quelquefois, Duel, combat singulier. Dans ce sens, on dit de même simplement, Une affaire.

Affaire de cœur, Commerce de galanterie. Fam. et ironiq., Votre affaire est faite, Elle est manquée, vous ne devez plus rien espérer, vous n'avez plus rien à prétendre. Son affaire est faite, se dit aussi D'un homme dangereusement malade, et qui n'en peut relever.

Cette maison est mon affaire, Elle me convient, il faut que je l'achète, que je la loue. On dit de même : C'est justement mon affaire. Ce serait bien mon affaire. Cela ferait bien mon affaire. Etc.

Ironiq., Son affaire est bonne, se dit De quelqu'un qui ne peut éviter la punition qu'il mérite.

AFFAIRE, signifie encore, Soin, peine, embarras, difficulté, querelle, danger. Il a bien des affaires sur les bras, sur le dos. Il a une fachcuse,

une mauvaise affaire sur le corps. Il vous donnera bien des affaires. Il était bien embarrassé, mais il s'est tiré d'affaire. Ses amis l'ont tiré d'affaire. Susciter des affaires à quelqu'un. Il a si bien fait, qu'il s'est mis hors d'affaire. Il ne veut point d'affaire. Il se fait une affaire de la moindre chose. Si vous vous brouillez avec cet homme-là, vous vous ferez, vous vous attirerez des affaires. Cela lui a fait une affaire. Vider une affaire. Les suites, les conséquences d'une affaire. Des amis communs ont assoupi l'affaire.

C'est une affaire, se dit D'une chose qu'on regarde comme pénible ou malaisée; et, Ce n'est pas une affaire, se dit D'une chose facile.

Il s'est tiré d'affaire, signifie quelquefois, Il a su, par son intelligence, par sa bonne conduite, se procurer une fortune honnête, une position honorable.

Ce malade est hors d'affaire, Il ne court plus aucun danger. AFFAIRE, se dit particulièrement Des actions de guerre. C'est un homme qui a vu bien des affaires. Il s'est toujours bien conduit dans toutes les affaires où il s'est rencontré. Il fit des merveilles dans la dernière affaire. L'affaire fut quelque temps disputée. L'affaire a été vive, a été chaude.

AFFAIRE, signifie encore particulièrement, Convention, marché, traité, transaction commerciale, entreprise d'industrie, spéculation financière. J'ai fait affaire avec lui. Nous avons fait affaire ensemble. Nous avons fait beaucoup d'affaires ensemble. Cette ville fait quelques affaires avec Londres. Il propose une affaire qui parait bonne. C'est une affaire dans laquelle il a beaucoup à gagner, beaucoup à perdre. Il entreprend trop d'affaires. Cette affaire peut réussir. Les faiseurs d'affaires. Les gens d'affaires. L'affaire est conclue. L'affaire est manquée.

Il se disait particulièrement autrefois Des opérations des traitants, de ce qui concernait la levée des deniers publics. Il est intéressé dans les affaires, dans les affaires du roi. Il a faires. commencé par une petite recette, et maintenant il est dans les grandes affaires. Il a bien tiré de l'argent des affaires qu'il a faites. Les fermiers généraux ont traité de cette affaire-là.

Ironiq., Il a fait une belle affaire, se dit D'un homme qui a fait quelque chose mal à propos.

AFFAIRE, se dit quelquefois, au pluriel, de La profession de commerçant. Il s'est mis dans les affaires. Il a quitté les affaires. Iln'est plus dans les affaires. Il s'est retiré des affaires.

AFFATRE, est aussi un terme général qui s'emploie pour exprimer bien des choses différentes, et que l'on substitue souvent à des termes propres et particuliers. Ainsi, en parlant D'une victoire, on dit, C'est une grande affaire,unc affaire glorieuse; en parlant D'un mauvais succès, C'est une affaire fächeuse; D'une entreprise quelconque, C'est une affaire aisée, difficile, On dit aussi: Vous

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AFFAIRES, au pluriel, se dit généralement de Toutes les choses qui concernent la fortune et les intérêts du public et des particuliers. Affaires publiques. Affaires d'Etat. Ce ministre est chargé de toute la conduite des affaires du royaume. Les affaires étrangères. Les affaires ecclésiastiques. Affaires temporelles. Affaires spirituelles. Le train, le courant des affaires. Pour les affaires urgentes. Les affaires d'une ville, d'une communauté. Les affaires particulières et privées. Les affaires d'une succession. Un homme dont les affaires sont en bon état, en mauvais état. Les affaires de son commerce. Ses affaires vont bien, vont mal. Il est bien, il est mal dans ses affaires. Il est audessous, au-dessus de ses affaires. Ila bien fait sesaffaires. Sesaffaires sont nettes, claires, sont délabrées, embarrassées, embrouillées, en désordre. Donner ordre, mettre ordre à ses affaires domestiques. Chacun a ses affaires, doit savoir ses affaires. Il a soin de ses affaires. Il a donné la conduite, le maniement de ses affaires à un habile homme. Il est habile en affaires. Il a le génie, l'esprit, des affaires. Il entend bien les affaires. Il est propre aux affaires. Il a un homme d'affaires fort négligent. On est souvent trompé par ses gens d'affaires. Un tel est son homme d'affaires. Ce ne sont pas là mes affaires. Pourquoi en parlez-vous ? sont-ce là vos affaires? Melez-vous de vos affaires.

Les affaires du temps, Les événements publics dont les esprits ont été ou sont occupés à telle ou telle époque. On dit dans un sens analogue: L'etat des affaires. La face des affaires est changée. Les affaires ont pris une direction toute nouvelle, un tour favorable. Etc.

Fam., Je n'entends pas les affaires. Je ne veux point entrer en discussion, et je prétends que l'affaire se fasse comme je l'ai décidé.

Fam., Faire ses affaires, aller à ses affaires, signific quelquefois, Satisfaire ses besoins naturels. On appelait, chez le roi, Chaise d'affaires, La chaise percée, et, Brevet d'affaires, Le privilége d'entrer dans le lieu où le roi est sur sa chaise d'affaires.

Cette femme a ses affaires, Elle a ses règles.

Fam., Avoir affaire de, Avoir besoin de. Il a affaire d'argent. J'ai affaire de vous, ne sortez pas. Dans ce sens, on dit par ironie, J'ai bien affaire de cet homme-, Je ne me soucie guère de lui; et dans une acception pareille: J'ai bien affaire de tout cela. Qu'ai-je affaire de toutes ces querelles ? Etc.

Avoir affaire à quelqu'un, avec quelqu'un, Avoir à lui parler, avoir à traiter, à négocier avec lui de quelque chose. J'ai affaire à lui, il faut que j'aille le voir. Il faut les laisser, ils ont affaire l'un à l'autre, ils ont

affaire ensemble. J'ai affaire à des gens difficiles. Un marchand a affaire à toutes sortes de personnes. On dit aussi, Etre en affaire avec quelqu'un.

Avoir affaire à quelqu'un, Avoir quelque contestation, quelque démêlé avec lui. Dans ce sens, on dit proverbialement: Avoir affaire à la veuve et aux héritiers. Avoir affaire à forte partie.

Il faut prendre garde à qui on a affaire, se dit dans le même sens et par manière d'avertissement, de réprimande, Lorsqu'un homme a manqué en quelque chose envers une personne qu'il ne connaissait pas. Par manière de menace, Il verra à qui il a affaire. Il verra que je saurai bien lui tenir tête. On dit aussi, Il aura affaire à moi. Si on vous attaque, on aura affaire à moi. Si vous ne changez de conduite, vous aurez affaire à moi. Ila

se

dit

eu

affaire avec cette femme, ou Elle a eu eu affaire avec cet homme, en parlant D'un commerce de galanterie qu'un homme a eu avec une femme, ou une femme avec un homme.

POINT D'AFFAIRE. loc. adv. Nullement, en aucune manière. Des conseils tant qu'il vous plaira, mais de l'argent point, d'affaire.

AFFAIRE, EE. adj. Qui a bien des affaires. Il est si affairé, qu'il n'a pas une heure à lui. Il fait l'affaire. l'o Avoir toujours l'air affaire. Il est

familier.

AFFAISSEMENT. s. m. État de ce qui est affaissé. L'affaissement des

terres. J'ai trouvé ce malade dans

un grand affaissement. L'affaissement de l'esprit est quelquefois l'effet d'un long chagrin. rin.

AFFAISSER. v. a. Faire que des choses qui sont l'une sur l'autre, s'abaissent, se foulent, et tiennent moins d'espace en hauteur. Les pluies affaissent les terres.

Il signifie également, Faire ployer, faire courber sous le faix. Une trop grande charge de blé a affaissé le plancher ce grenier.

Il s'emploie aussi figurément. Le grand age n'a point affaissé son esprit. La douleur affaisse trop son âme.

Il est souvent pronominal dans les deux acceptions. Un terrain qui s'affaisse. Les terres rapportées sont sujettes à s'affaisser. Ce monceau de foin s'est affaissé de tant de pieds. Un plancher qui s'affaisse, qui commence à s'affaisser. Fig., Un esprit qui s'affaisse.

Il se dit, figurément, D'un vieillard qui se courbe. Il s'affaisse, il commence à s'affaisser sous le poids des années.

AFFAISSÉ, ÉE. participe.

AFFAITER. v. a. T. de Fauconnerie. Apprivoiser un oiseau de proie. AFFAITÉ, ÉE. participe.

AFFALER. v. a. T. de Marine. Abaisser, descendre; ou plus exactement, Manier, soulager un cordage pour l'aider à courir dans sa poulie ou dans son conduit, et à descendre plus facilement. Affaler une ma

nœuvre.

Il se dit aussi Du vent qui pousse

un bâtiment vers la côte et le met éti danger d'échouer. Le vent nous avait affales sur la côte, nous avait affales.

Il s'emploie, dans ce dernier sens, avec le pronom personnel. Le navire va s'affaler, s'il ne change pas de

manœuvre.

Il signifie aussi, avec le pronom personnel, Se laisser glisser le long d'un cordage, etc., pour descendre plus vite. Ce matelot s'est affalé le long de tel cordage.

AFFALÉ, ÉE. participe.

Le navire est affale, Il est arrêté sur la côte par le défaut de vent ou par les courants.

AFFAMER. v. a. Öter, retrancher les vivres, causer la faim. Affamer une ville, une place, une province, tout un pays. Vous ne faites que l'affamer en lui donnant si peu à manger.

Fig. et fam. Il affame toute une table, se dit D'un grand mangeur.

AFFAMÉ, ÉE. participe. Un homme affamé. Un loup affamé. On dit quelquefois substantivement, dans le langage familier, C'est un affamé; il mange comme un affamé.

,

Prov. et fig., Ventre affamé n'a point d'oreilles, Un homme qui a faim n'écoute guère ce qu'on lui dit les représentations qu'on lui fait. AFFAME, adjectif, signifie figurément, Qui a de l'avidité pour quelque chose, qui souhaite quelque chose avec ardeur. Etre affamé de gloire, affamé d'honneurs, affamé de nouvelles. Je suis affamé de le voir. AFFEAGEMENT. s. m. Action d'af

féager.,

AFFEAGER. v. a. T. d'anciennes Coutumes. Aliéner une partie de son fief à tenir en arrière-fief ou en roture.

AFFÉAGÉ, ÉE. participe.

AFFECTATION. s. f. Certaine manière de parler ou d'agir, qui s'éloigne du naturel, et qui a pour but de se faire attribuer des qualités qu'on n'a pas. Affectation de sensibilité, de générosité, de modestie, etc. Il y a de l'affectation dans tout ce qu'il fait, dans tout ce qu'il dit. Affectation marquée. Affectation de langage, dans le langage, dans le ton, dans le geste, dans les manières. Iln'yarien de naturel en elle, elle est pleine d'affectation. On ne saurait la corriger de ses affectations. Une de ses affectations est de dire... Toutes cesaffectationsme déplaisent.

AFFECTER. v. a. Marquer une espèce de prédilection et d'attachement pour de certaines choses, ou pour de certaines personnes. Au spectacle, il affecte toujours la même place. Chaque acteur affecte particulierement certains rôles. Je prendrai le rapporteur qu'on voudra, je n'en affecte aucun.

Il signifie aussi, Faire un usage fréquent, et même vicieux, de certaines choses. Affecter certains mots, certaines façons de parler, certains airs, certains gestes. Il affecte les usages anglais.

Il signifie également, Chercher à montrer des qualités qu'on n'a pas. Il affecte de paraitre savant. Il affecte une grande humilité, une grande modestie.

Il signifie encore, Prendre quelque chose à tàche, faire quelque chose de dessein formé. Il affecte toujours de dire des choses flatteuses. Il affecte de dire en grand secret des choses insignifiantes. Il affecte l'air distrait. Il affecte de grands airs. C'est une chose dont il affecte de ne point parler.

Il signifie quelquefois, Rechercher une chose avec ambition, y aspirer, s'y porter avec ardeur; mais il ne se dit guère que dans le style soutenu, parlant Des grandes dignités. Affecter le pouvoir supréme. Affecter le premier rang, les premières pla

en

ces.

AFFECTER, signifie en outre, Destiner et appliquer une chose à un certain usage. Il ne se dit guère qu'en parlant Des fonds de terre, des héritages, des rentes. Affecter un fonds de terre pour l'entretien, à l'entretien d'une école. Affecter et hypothèquer une terre au payement d'un douaire. Affecter une rente pour le payement d'une dette.

AFFECTER, se dit figurément Pour exprimer la disposition que certaines substances ont à prendre certaines figures. Le sel marin affecte dans sa cristallisation la figure cubique.

AFFECTER, est aussi un terme de Médecine, qui signifie, Faire une impression facheuse, rendre malade. Il est à craindre que le trop long usage de ce remède n'affecte la poitrine. AFFECTER, signifie aussi, figurément, Toucher, émouvoir, faire impression, affliger. Cette pièce est dans les règles, mais elle n'affecte point les spectateurs. Cet événement l'a beaucoup affecté, ne laissera pas de l'affecter.

Il s'emploie, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. C'est un homme qui s'affecte aisément, qui ne s'affecte de rien.

AFFECTÉ, ÉE. participe. Un fonds de terre affecté à l'entretien de... Une maison affectée au payement d'une dette. C'est une place qui lui est affectée. Il est à craindre qu'il ne se forme un dépôt dans la partie affectée. Il a été vivement affecté de cette nouvelle. Je suis très-affecté de son mauvais procédé.

Il est aussi adjectif, et signifie, Qui a de l'affectation, où il y a de l'affectation. Ce comédien est affecté dans son jeu. Cet écrivain est affecté dans son style. Langage affecté. Geste affecte. Humilité, modestie affectée.

AFFECTIF, IVE. adj. Qui inspire, qui est propre à inspirer de l'affection. Il n'est guère usité qu'en parlant Des choses de piété. Il parle des choses de Dieu d'une manière trèsaffective. Saint Bernard est un des Pères de l'Église les plus affectifs. On a imprimé des livres sous le titre de Théologie affective. AFFECTION. s. f. Sentiment qui fait qu'on aime, qu'on préfère quelque personne, qu'on se plait à quelque chose, qu'on s'y porte avec ardeur. Tendre affection. Affection paternelle. Affection maternelle. Sentiment d'affection. Témoignage d'affection. Faire une chose par affection pour quelqu'un. Avoir de l'affection pour quelqu'un. Porter

de l'affection à quelqu'un. Mettre son affection à une personne, à une chose. C'est le cadet qui est l'objet des affections de la mère. Il n'a d'affection pour rien. Il n'a affection à rien. Il a pris la peinture en affection. Il a son art en affection, Il se porte à cette étude par affection. Il s'y livre avec affection. Il en parle d'affection. Chaque jour on se détache de quelqu'une de ses affections.

Il se dit, dans une acception générale, pour désigner Divers mouvements de l'ame. Les affections de l'âme. Affections humaines, naturelles. Toutes ses affections sont douces. Affections déréglées.

AFFECTION, en termes de Médecine, est synonyme de Maladie. Affection nerveuse. Affection hysterique. Affection aiguë, chronique.

AFFECTIONNER. v. a. Aimer, avoir de l'affection pour quelqu'un ou pour quelque chose. C'est une personne que j'affectionne. C'est un genre d'étude qu'il affectionne beau

coup.

Affectionner quelque chose, signifie quelquefois, S'y intéresser avec affection, avec chaleur. C'est l'affaire du monde que j'affectionne le plus. AFFECTIONNER, est aussi pronominal. Ainsi on dit, S'affectionner nner à chose, S'y attacher; s'y appliquer avec affection.

AFFECTIONNÉ, ÉE. participe.

une

C'est aussi un terme de civilité employé quelquefois dans la souscription des lettres, que l'on termine par certaines formules d'usage, lesquelles varient suivant les relations de la personne qui écrit la lettre avec celle à qui elle l'adresse. Votre très-humble et très-affectionné serviteur. Votre affectionné serviteur. Votre affectionné. Votre affectionné à vous servir. Votre affectionné à vous rendre service. Ces deux dernières formules ont vieilli.

AFFECTUEUSEMENT. adv. D'une manière affectueuse. Il lui parla tres-affectueusement.

AFFECTUEUX, EUSE. adj. Qui montre ou qui marque beaucoup d'affection. C'est un homme très-affectueux. Un orateur pathétique et affectueux. Sentiments affectueux. Discours affectueux. Toutes ses paroles étaient affectueuses. Mouvements affectueux. Manières affectueuses.

AFFERENT, ENTE. adj. T. de Jurispr. On ne l'emploie guère qu'au féminin, et dans cette locution, Portion, part afferente, La part qui revient à chacun des intéressés dans un objet indivis ou dans un partage.

AFFERMER. v. a. Donner à ferme. Ce propriétaire vient d'affermer sa terre. Dans plusieurs pays, le gouvernement afferme la perception des impôts.

Îl signifie aussi, Prendre à ferme. Tous ceux qui ont affermé cette terre y ont bien fait leurs affaires. AFFERMÉ, ÉE. participe.

AFFERMIR. v. a. Rendre ferme et stable. Affermir une muraille. Affermir un plancher. De l'opiat qui affermit les dents.

Il signifie aussi, Rendre ferme et

consistant ce qui était mou. La gelée affermit les chemins. L'esprit-de-vin affermit les gencives. Le vin affermit le poisson. Dans ce sens, on dit plus souvent, Raffermir.

Il signifie figurément, Rendre plus assuré, plus difficile à ébranler. Affermir le courage. Affermir l'âme. Affermir quelqu'un dans une résolution, dans une croyance, dans une opinion, dans la foi. Affermir l'autorité, affermir le sceptre dans la main d'un roi. Cette victoire l'affermit sur son trône, lui affermit la couronne sur la tête. Cela vous doit affermir encore plus dans votre sentiment, dans votre résolution. Les beaux jours achèveront d'affermir sa santé. Affermir le repos de l'Etat. Affermir le crédit public. Affermir la tranquillité publique. Affermir les peuples dans le devoir. Affermir les

volontés chancelantes.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, au propre et au figuré. Les chemins s'affermiront bientôt. Ce poisson s'est affermi en cuisant. Sa santé s'affermira avec le temps. S'affermir contre les coups du sort. S'affermir dans une résolution, dans un dessein.

AFFERMI, 18. participe. AFFERMISSEMENT. s. m. Action par laquelle une chose est affermie; Etat d'une chose affermie. L'affermissement des gencives. Il n'est guère usité au propre.

Il signifie figurément, action d'améliorer un état qui commence à être satisfaisant, qui est déjà satisfaisant. La belle saison contribuera à l'affermissement de, sa santé. L'affermissement de l'Etat, du trône, des lois, de la religion, du crédit public. Ce prince dut a l'amour des peuples l'affermissement de son autorité.

AFFETE, EE. adj. Qui est plein d'affectation dans son air, dans ses manières, dans son langage. Ce jeune homme est affèété dans ses manières, dans ses discours. Elle ne serait pas désagréable, si elle était moins affétée.

Il se dit aussi Des choses qui marquent de l'affectation. Mine affétée. Discours affété. Manières affétées. Paroles affètées.

AFFETERIE. s. f. Manière affétée de parler ou d'agir. Il y a trop d'affeterie dans tout ce qu'elle fait. Les afféteries d'une coquette, d'une précieuse. L'affeterie du style.

AFFETTUOSO. T. de Musique, emprunté de l'italien, dont on se sert pour avertir qu'un morceau doit être rendu avec une expression tendre.

AFFICHE. s. f. Placard, feuille écrite ou imprimée que l'on applique contre les murs dans les rues, dans les carrefours, pour avertir le public de quelque chose. Une grande, une petite affiche. Affiche de comédie. Les affiches de spectacle. Affiche pour la vente d'une propriété, d'une maison. Une muraille couverte, tapissée d'affiches.

Petites Affiches, Feuille périodique dans laquelle on annonce les terres, les maisons, les meubles à vendre, les appartements à louer, les effets perdus ou trouvés, etc.

AFFICHER, v, a. Attacher, appli

quer aux murs un placard pour avertir le public de quelque chose. Afficher une loi, une ordonnance de police, une vente publique. Afficher le spectacle. Le tribunal a ordonné que son jugement serait affiché à cent exemplaires.

Non-seulement je le dirai, mais je l'afficherai partout, se dit, par exagération, en parlant D'une chose qu'on voudrait faire savoir à tout le monde.

Fig., Afficher le bel esprit, Se donner pour bel esprit, vouloir passer pour bel esprit. Afficher l'irreligion, Affecter de se montrer irréligieux. Ete.

Afficher sa honte, Publier soimême une action déshonorante qu'on a faite, ou avouer tout haut des sentiments abjects et méprisables.

Afficher une femme, Rendre public le commerce de galanterie qu'on a ou qu'on veut passer pour avoir avec elle.

AFFICHER, s'emploie aussi avec le pronom personnel. S'afficher pour bel esprit, pour savant, etc. Dans ce sens, il ne se prend guère qu'en mauvaise part. On le dit de même absolument. Un homme sense ne s'affi

che point. Cette femme s'affiche, Elle met le public dans la confidence de ses désordres.

de la

AFFICHÉ, ÉE, participe. AFFICHEUR.s. m. Celui qui affiche des placards dans les rues. Afficheur comédie. Payer l'afficheur. AFFIDE, EE, adj. A qui qui on se fie. Envoyer un homme affidé. Il lui fit dire par une personne affidée.

Il s'emploie aussi comme substantif. Il lui fit dire par un de ses affidės. AFFILER. v. a. Aiguiser le tranchant émoussé ou ébréché d'un instrument, lui donner le fil. Affiler le tranchant d'un rasoir, d'un couteau, d'un coutelas, d'un sabre.

AFFILÉ, ÉE. participe.

Fig. et fam., Avoir la langue bien affilee, se dit De quelqu'un qui parle facilement et beaucoup, qui a du babil. Cette femme a la langue bien affilée.

AFFILIATION. s. f. Association à une compagnie, à une corporation, à une communauté. Il y avait affiliation entre l'Académie française et celle de Marseille. Il y a affiliation entre ces deux communautés religieuses, entre plusieurs loges de francs-maçons.

AFFILIER. v. a. Adopter, associer à soi. Il ne se dit que Des corporations, des communautés, de certaines sociétés. L'Académie française s'était affilié quelques académies de province. Affilier plusieurs sociétés à une société centrale.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. S'affilier à une congrégation, à une société. AFFILIÉ, ÉE. participe.

Il s'emploie quelquefois substantivement. Cette corporation a des affiliés.

AFFINAGE. s. m. T. d'Arts. Action par laquelle on débarrasse certaines choses, notamment les métaux et le sucre, des matières étrangères qui s'y trouvent mêlées. L'affinage de l'or. Cet or est déchu de tant de grains à l'affinage. L'affinage du sucre. AFFINER. v. a. T. d'Arts. Purifier

par un moyen quelconque. Affiner l'or et l'argent. Affiner du fer, de l'étain.

Affiner du sucre, Le rendre plus pur, plus fin. Affiner le lin, le chanvre, Le rendre plus fin, plus délié.

Le temps, la cave affine le fromage, Le temps, la cave lui donne un goût plus fin, plus relevé. Cette acception vieillit.

AFFINER, s'emploie avec le pronom personnel. L'or s'affine en passant à la coupelle. Ce fromage s'affinera avec le temps.

Il se dit figurément, et signifie, Devenir plus fin, plus délié. L'esprit s'affine par la conversation.

AFFINER, signifie aussi, User de ruse envers quelqu'un, le tromper par quelque artifice. Ce sens a vieilli. AFFINÉ, ÉE. participe. AFFINERIE. s. f. Lieu où l'on affine.

Porter le fer à l'affinerie.

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En Logique, Proposition affirmative, Toute proposition par laquelle on affirme une chose.

AFFIRMATIVE, se dit, substantivement et absolument, de Toute proposition par laquelle on affirme. Ils sont toujours d'avis différents ; jamais l'un ne nie une chose que l'autre ne prenne l'affirmative. Sur l'expédient qu'on proposa, les uns furent pour l'affirmative, les autres pour la négative. Il y eut tant de voix pour l'affirmative. Ceux qui soutenaient l'affirmative.

AFFIRMATION. s. f. Action d'affirmer, proposition par laquelle on assure qu'une chose est vraie. J'avais besoin de votre affirmation pour croire ce fait.

AFFIRMATION, en termes de Logique, L'expression par laquelle une proposition est affirmative. L'affirmation est opposée à la négation.

AFFINEUR. s. m. Celui qui affine l'or et l'argent. Maître affineur. AFFINITE. s. f. Alliance, degré de proximité que le mariage fait acqué-cédure, Assurance avec serment et

rir à un homme avec les parents de sa femme, et à une femme avec ceux de son mari. Il a épousé ma sœur, il y a affinité entre lui et moi. Les divers degrés d'affinité.

Affinite spirituelle, Celle qui se contracte, dans la cérémonie du baptême, entre les parrains et les marraines, et les personnes dont ils ont tenu les enfants; et encore entre les parrains et les marraines, et leurs filleuls ou filleules.

AFFINITÉ, se dit aussi de La conformité, de la convenance, du rapport qui est entre diverses choses. Ces deux mots ont beaucoup d'affinité. La géométrie et la physique ontune grande affinité. Il y a de l'affinité entre la poésie et la peinture. Affinité entre les caractères. L'affinité des caractères.

AFFINITÉ, se dit encore de La liaison que des personnes ont ensemble, à raison de quelques rapports entre leurs caractères, leurs goûts, leurs opinions. Il y avait une grande affi

nité entre eux.

AFFINITÉ, en termes de Chimie, signifie, La tendance que les parties constituantes d'une substance, ou de substances de nature différente, ont à s'unir ensemble.

AFFINOIR. s. m. Instrument au travers duquel on fait passer le lin ou le chanvre pour l'affiner.

AFFIQUET. s. m. Parure, ajustement. Il ne se dit guère qu'au pluriel, et par raillerie, en parlant Des petits ajustements d'une femme. Avec tous ses affiquets, elle se croit jolie. Il est familier.

AFFIQUET, se dit encore d'Un petit bâton creux qui sert aux femmes qui tricotent pour soutenir l'aiguille sur laquelle elles prennent la maille faite, lorsqu'elles veulent en faire une nouvelle.

AFFIRMATIF, IVE. adj. Qui affirme, qui soutient une chose pour vraie. Discours affirmatif. Geste affirmatif. Air affirmatif. Il m'en a parlé d'une manière affirmative. C'est un homme fort affirmatif. En cela il est un peu trop affirmatif. Parler d'un

AFFIRMATION, en termes de Pro

dans les formes juridiques. Prendre un acte d'affirmation. Je m'enrapporte à votre affirmation. Affirmation de compte. Le juge a pris leur affirmation. Le greffe des affirmations.

AFFIRMATIVEMENT. adv. D'une manière affirmative. Parler affirmativement. Il en parle aussi affirmativement que s'il l'avait vu.

AFFIRMER. V. a. Assurer, soutenir qu'une chose est vraie. Je l'ai vu, je vous l'affirme. Oseriez-vous affirmer cela?

Il se dit, en Logique, D'une proposition, et signifie simplement, Exprimer qu'une chose est. Toute proposition affirme ou nie.

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AFFIRMER, en termes de Palais Jurer, assurer avec serment. AFFIRMÉ, ÉE. participe. AFFLEURER. v. a. Réduire deux corps contigus, soit verticaux, soit horizontaux, à une même surface, sans saillie de l'un sur l'autre. Affleurer les battants d'une armoire. Affleurer une trappe au niveau du plancher.

Il se dit aussi neutralement De ce qui est affleuré. Ces pièces de bois affleurent bien.

AFFLEURÉ, ÉE. participe. AFFLICTIF, IVE. adj. Il n'est guère usité qu'au féminin et dans ces locutions, Peine afflictive, peine afflictive et infamante, qui appartiennent à la Jurisprudence criminelle. Les peines afflictives sont les peines corporelles et physiques qui frappent directement la personne du condamné; les peines infamantes sont Celles qui ont un effet moral, qui déshonorent et flétrissent le condamné dans l'opinion publique. Les travaux forcés sont une peine afflictive et infamante. La degradation civique est une peine infamante, mais non afflictive. AFFLICTION. s. f. Chagrin, état de tristesse et d'abattement d'esprit où nous jette un événement malheureux. Grande, extrême affliction. Cela lui causa une affliction mortelle. Il est dans l'affliction, dans l'affliction la plus profonde. Les consolations indiscrètes ne font qu'aigrir les grandes afflictions.

If se dit quelquefois Des accidents, des malheurs mêmes qui sont une cause d'affliction. Les afflictions qu'il plait à Dieu de nous envoyer. AFFLIGEANT, ANTE. adj. Qui afHige. Cela est bien affligeant. Une nouvelle bien affligeante.

AFFLIGER. v. a. Causer de l'afflictien. Son malheur m'afflige. Cette nouvelle l'a profondément afflige.

Il signifie aussi, Mortifier son corps, le faire souffrir. Affliger son corps par des jeunes, par des macérations. Il se dit encore Des calamités qui désolent, qui dévastent, qui ruinent un pays. La famine affligeait la ville. La peste affligeait le royaume. On dit à peu près dans ce sens: Dieu a voulu affliger son peuple. Job fut affligé en son corps et en ses biens.

AFFLIGER, s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Sentir du déplaisir, de la peine, se faire du chagrin de quelque chose. Vous vous affliges sans sujet. Il s'afflige d'une chose dont il devrait se réjouir.

Arruca, te, participe.

Il se dit quelquefois, en plaisantant et par antiphrase. Il est afflige de cent mille livres de rente. Elle est affligée de seize ans.

Il se dit aussi D'une partie du corps qui est affectée de quelque mal. Appliquer un remède, une fomentation no la partie afftigée. Ce sens n'est point usité en Médecine.

Il s'emploie aussi substantivement en parlant Des personnes. Consoler les affligès. Il voulut consoler la pauvre affligée. AFFLUENCE s. f. Concours et chute d'eaux, d'humeurs, etc. L'affluence des eaux qui provenaient de la fonte des neiges fit déborder la rivière. L'affluence des humeurs vers une partie détermine souvent des accidents graves.

Il se dit figurément d'Une grande abondance de choses, d'un grand concours de monde. Affluence de toutes sortes de biens. Grande affluence de peuple, ou simplement, Grande affluence. Cette pièce attireune grande affluence de spectateurs, une grande affuence. Il y a cette année affluence de marchandises à la foire, affluence de vaisseaux dans le port. AFFLUENT, ENTE, adj. Il se dit Des rivières qui se jettent dans une autre. Le Rhin et les rivières affluen

tes.

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Il s'emploie aussi substantivement, au masculin. La Seine et ses affluents. La Marne est un des affluents de la Seine.

AFFLUENT, Se dit, en Médecine, Des hemeurs qui affluent, qui se portent en abondance vers quelque partie. Seng affluent. La sérosité, la salive affluente.

Il se dit, en Physique, d'Un fluide se porte dans un sens déterminé. la matière affluente.

AFFLUER. v. n. Couler vers. Il se proprement Des eaux qui se rendent dans un même canal, et dont la chute a lieu dans un même endroit. Pharieurs ruisseaux et plusieurs rivieres affluent dans la Seine, dans le Rhône.

Il se dit aussi Des humeurs, dans un sens analogue. Il faut empêcher le sang d'affluer vers telle partie.

Il signifie figurément, Abonder, arriver en abondance. Toutes sortes de biens affluent dans cette maison. Les vivres affluaient dans le camp. Il signifie encore figurément, Survenir en grand nombre. Les étrangers affluent à Paris.

AFFLUX. s. m. (On prononce Afflu.) T. de Médec. Action d'affluer, concours des liquides vers une partie. L'afflux du sang vers la tête.

AFFOLER. v. a. Rendre excessivement passionné. H n'est guère usité que dans le langage familier et au participe. Il est affole de sa femme. Il. est affolé de sa maison.

Il s'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Saffoler de quelqu'un, de quelque chose. AFFOLÉ, ÉE. participe.

En termes de Marine, Aiguille affalée, se dit de L'aiguille d'une boussole lorsqu'elle est dérangée de sa direction naturelle vers le nord, soit par le voisinage du fer, soit par un orage violent, etc. On est quelquefois obligé d'aimanter de nouveau une aiguille affolée.

AFFORAGE. s. m. T. de Féodalité. Droit qui se payait à un seigneur pour la vente du vin.

AFFOUAGE. s. m. T. d'Eaux et Forêts. Droit de prendre du bois dans une forêt pour se chauffer.

AFFOURCHE. s. f. T. de Marine. On ne l'emploie que dans ces dénominations, Ancre d'affourche, câble d'affourche, Ancre, cable qui servent à affourcher un bâtiment.

AFFOURCHER. v. a. T. de Marine. Disposer deux ancres en les jetant à la mer, de manière que leurs cables forment une espèce de fourche. Affourcher un bâtiment.

Il s'emploie aussi comme verbe pronominal et comme verbe neutre. Un vaisseau qui s'affourche ou qui affourche.

AFFOURCHÉ, És. participe. Vaisseau affourché sur ses ancres, ou simplement, Vaisseau affourché. Nous sommes affourches.

AFFOURCHÉ, Se dit aussi, familièrement, D'un homme qui est à califourchon sur quelque chose, sur quelque bète de monture. Un paysan affourché sur son âne.

AFFRANCHIR. v. a. Rendre libre, déclarer libre. Affranchirunesclave.

Il signifie aussi, Décharger, exempter. Affranchir d'impôts. Ils s'étaient fait affranchir de la taille. Affranchir une ville de certaines charges.

Affranchir une lettre, un paquet, En payer le port au bureau d'où on les fait partir.

AFFRANCHIR, signifie figurément, Tirer d'une sujétion, d'une dépendance. Le mariage affranchit de la puissance paternelle. Affranchir un peuple de la servitude, de la tyrannie, de la domination étrangere.

Il signifie aussi, Délivrer de quelque mal, de quelque peine. La mort nous affranchira des misères de ce monde. Votre présence m'affranchit de toute crainte, de toute inquiétude,

Il s'emploic souvent avec le pronom personnel. Il s'est affranchi du despotisme qu'on exerçait sur lui, de la dépendance où il était. Il s'est affranchi de toute crainte, de toute gene, de tout devoir. Ils se sont affranchis de tous les préjugés.

En termes de Féodalité, Affranchir un héritage, Libérer un héritage de quelque servitude, de quelque charge.

AFFRANCHI, IE. participe.

Il est aussi substantif, et signifie, Un esclave à qui on a donné la liberté. La condition d'affranchi. Les affranchis d'Auguste. Acté, affranchie de Neron.

AFFRANCHISSEMENT.s. m. L'action par laquelle on affranchit un esclave, ainsi que L'état de la personne affranchie. L'affranchissement d'un esclave. Les formalités de l'affranchissement. Il devait son affranchissement à la bonté de son maitre. J'obtins l'affranchissement de ce nègre.

Il signifie aussi, Exemption, décharge soit d'un impôt, soit de quelque droit onéreux. L'affranchissement d'une terre. L'affranchissement d'une ville. Lettres d'affranchisse

ment.

Il signifie quelquefois, Délivrance de la tyrannie, cessation d'un pouvoir oppressif. L'affranchissement d'un peuple. Ils célebrent l'anniversaire de leur affranchissement.

Il signihe encore, L'action d'affranchir une lettre, un paquet. Affranchissement libre. Affranchissement force. Payer tant pour l'affranchissement d'une lettre.

AFFRE. s. f. (L'A est long.) Grande peur, extrême frayeur. Il n'est guère d'usage qu'au pluriel, et dans cette locution, Les affres de la mort.

AFFRETEMENT. s. m. T. de Marine. Action d'affréter, convention pour le louage d'un batiment.

AFFRETER. v. a. T. de Marine. Prendre un batiment à louage, en totalité ou en partie. Affréter un navire à tant par tonneau, par mois ou par voyage. Dans la Méditerranée, on dit, Noliser. AFFRÉTÉ, Ég. participe. AFFRETEUR. s. m. T. de Marine. Celui qui prend un bâtiment à louage. AFFREUSEMENT. adv. Effroyablement, épouvantablement, d'une manière affreuse. Il criait affreusement. Il est affreusement laid.

AFFREUX, EUSE. adj. Qui cause ou qui est propre à causer de la frayeur, de l'effroi. Un spectacle affreux. Une image affreuse. Jeter des cris affreux. C'est une personne affreuse.

Il se dit souvent au sens moral. Leur sort est affreux. C'est une ingratitude affreuse, une affreuse calomnie. Il est affreux de calomnier cet homme. C'est une chose affreuse. Il était dans une affreuse misère.

C'est un homme affreux, se dit, non-seulement D'un homme extrêmement laid, mais encore, au figuré, D'un homme fort dépravé, capable des actions les plus noires, les plus viles.

AFFRIANDER. v. a. Rendre friand. Vous l'avez affriandé par la bonne chère que vous lui avez faite.

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