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former ses sentiments à ceux de quelqu'un.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Je me suis conformé à vos ordres. Se conformer à la volonté de Dieu. Se conformer aux inclinations, aux façons de vivre de quelqu'un. Se conformer aux temps, aux circonstances, etc. CONFORMÉ, ÉE. participe.

Il s'emploie souvent comme adjectif, en parlant De la manière dont les parties d'une chose sont disposées entre elles. On le dit plus particulièrement Des corps organisés. Un corps bien conformé, mal conformé. Cet animal est bizarrement conformé. Avoir les jambes mal conformées.

CONFORMISTE. s. des deux genres. Celui ou celle qui fait profession de la religion dominante en Angleterre. On y appelle par opposition Non-conformistes, Tous ceux qui sont d'une autre, communion.

CONFORMITE. s. f. Rapport entre les choses qui sont conformes. Il y a une conformité parfaite entre ces deux choses. La conformité d'une chose avec une autre. Conformité d'arrêts, de traités. Conformité d'inclinations. Conformité de sentiments. Conformité d'humeurs. Conformité d'esprit. Il y a entre nous conformité de goûts et de principes. La conformité à la volonté de Dieu, La soumission de sa propre volonté à celle de Dieu.

EN CONFORMITÉ DE. loc. prépositive. Conformément à. Il agit en conformité des ordres qu'il a reçus. En conformité de telle loi, nous avons pris l'arrêté suivant.

CONFORT.s.m.Secours, assistance. Donner aide et confort. Il est vieux. CONFORTANT, ANTE; ou CONFORTATIF, IVE. adj. T. de Médec., synonymes de Fortifiant, qui est plus usité. Un remède confortant ou confortatif. On dit aussi, substantivement:Unconfortant, desconfortants. Un confortatif, des confortatifs.

CONFORTATION. s. f. Corroboration, action de fortifier, état de ce qui est fortifié. Un estomac affaibli a besoin de confortation. Cela est bon pour la confortation des nerfs. Il n'est guère usité que dans ces sor

CONFORTER. v. a. Fortifier, corroborer. Cela conforte l'estomac, conforte le cerveau.

Il signifie aussi, figurément, Encourager, consoler. Conforter les affliges. Conforter les mourants. Ce sens vieillit.

CONFORTÉ, ÉE. participe. CONFRATERNITE. s. f. La relation, le rapport qu'il y a entre les personnes d'une même compagnie, d'un même corps. A cause de la confraternité. En considération de la confraternité.

CONFRERE. s. m. Chacun de ceux qui composent une confrérie, une compagnie de personnes associées pour quelque exercice de piété. Les confrères du saint sacrement.

Il se dit aussi de Ceux qui sont d'une même compagnie, d'un même corps, ou qui exercent une même profession. Ils sont tous deux conseillers à la cour royale, tous deux

de l'Académie, ils sont confrères. Nous avons un nouveau confrère. Ce médecin, cet avocat est fort estimé de ses confrères.

CONFRERIE. s. f. Compagnie de personnes associées pour quelques exercices de piété. La confrérie du saint sacrement. Marguillier de confrérie. Bâtonnier de confrèrie.

CONFRONTATION. s. f. Action de confronter des personnes les unes aux autres. Il ne se dit qu'en Matière criminelle, on pariant ou Des témoins que l'on confronte à un accusé, ou Des accusés que l'on confronte ensemble. Confrontation de témoins. La confrontation de l'accusé avec les témoins. La confrontation des accusés.

Il se dit figurément de L'examen qu'on fait ou de deux écritures en les comparant ensemble, ou de différents passages en les conférant l'un avec l'autre. La confrontation des écritures. Par la confrontation des passages, il s'assura que...

CONFRONTER. v. a. Mettre des personnes en présence les unes des autres, pour voir si elles conviendrontde quelque fait dont ils'agit.Confronter deux personnes ensemble.

Il se dit plus particulièrement, en Matière criminelle, en parlant Des témoins et des accusés qu'on fait comparaître les uns devant les autres pour les interroger. Confronter les témoins à l'accusé, avec l'accusé. Dès que les témoins lui eurent été confrontés. Il a été confronté.

CONFRONTER, signifie figurément, Conférer une chose avec une autre, examiner deux choses en même temps, pour les comparer ensemble. Confronter deux écritures. Confronter deux étoffes l'une avec l'autre. Confronter deux choses ensemble. Confronter la copie à l'original.

CONFRONTER, en termes de Pratique, Confiner. Le bois confronte, du côté du levant, au pré d'un tel. CONFRONTÉ, ÉE. participe.

CONFUS, USE. adj. Confondu l'un avec l'autre, brouillé, mêlé ensemble sans ordre. Le chaos n'était qu'un assemblage confus des éléments. Amas confus.

Il se dit particulièrement Des sons, des bruits qui se confondent et que l'on n'entend pas distinctement. On entendit un cri, des cris confus. Un bruit confus s'éleva dans l'assemblée. Des murmures confus. Des voix confuses.

Fig., Bruit confus, Bruit incertain sur une chose, sur un fait dont on ne sait aucune particularité bien distincte. Il court un bruit confus.

En Jurispr., Tels et tels droits sont confus et réunis en sa personne, se dit en parlant D'une personne qui réunit des droits actifs et passifs concernant un même objet. Dans cette phrase, il signifie Confondu.

CONFUS, en parlant D'esprit, d'ouvrages d'esprit, signifie, Obscur, embrouillé. Esprit confus. Savoir confus. Ce discours est si confus, qu'on ne saurait l'entendre. J'ai lu autrefois cet ouvrage, je n'en ai plus qu'une idée confuse. Il ne m'en reste qu'un souvenir confus. Des notions vagues et confuses.

CONFUS, signifie encore, Honteux, embarrassé, soit que la honte et l'embarras viennent d'une faute commise, soit qu'ils viennent seulement de modestie. Il a été tout confus quand il a vu qu'on l'avait pris sur le fait. Il est demeuré confus. It était confus de sa méprise. Il était tout confus de l'honneur qu'on lui faisait. Je suis confus de vos bontés. Vous me rendez-confus.

CONFUSEMENT. adv. D'une manière confuse. Des meubles entassés confusément. J'en ai entendu parler confusément.

CONFUSION. s. f. Désordre, mélange confus, embrouillement. Il se dit Des choses physiques et des choses morales. Il a tout brouillé, il a mis tout en confusion. Il y a bien de la confusion dans son cabinet. Cette nouvelle mit la confusion dans l'armée, augmenta la confusion qui régnait dans l'armée. La confusion se mit dans les rangs. Il n'y a point eu de confusion à cette fele, malgré le nombre immense de gens qui s'y trouvaient. Au milieu de la confusion. Sans confusion. La confusion des pouvoirs. La confusion des langues. Une horrible confusion.

Il se dit particulièrement Des désordres d'un Etat, des troubles politiques. Il y règne un esprit de désordre et de confusion. Dans les temps de trouble et de confusion.

Il signifie également, Défaut d'ordre, de méthode, de clarté dans les choses qui tiennent aux opérations de l'esprit, de l'entendement. La confusion des idées. Il y avait un peu de confusion dans ce qu'il nous a dit. Pour éviter toute confusion, nous traiterons de cet objet dans un chapitre séparé.

Il se dit aussi de L'action de confondre une chose avec une autre, et Du résultat de cette action. Cette confusion de noms a fait commettre aux historiens de graves erreurs. Confusion de dates. C'est faire une étrange confusion de mots, que de dire... Cela ne peut pas étre, il y a confusion.

En Jurispr., Confusion de droits, ou simplement, Confusion, La réunion qui se fait en une même personne des droits actifs et passifs concernant un même objet. Il y a confusion de droits quand le créancier devient héritier du débiteur.

Dans le même langage, Confusion de part, se dit Lorsqu'une femme, se remariant sur la fin du troisième mois de sa viduité, accouche six mois et un jour après le second mariage; en sorte qu'on ne peut décider lequel du premier ou du second mari est le père de l'enfant.

CONFUSION, se dit encore d'Une grande abondance de choses, d'une grande multitude de personnes. Il y avait à ce repas une grande confusion de mets. Il y a une grande confusion de monde sur la place. Ce sens vieillit.

CONFUSION, signifie en outre, Honte, humiliation, embarras. On lui a fait éprouver une grande confusion, en lui reprochant sa lâcheté. Ce reproche le couvrit de confusion. Faire tomber en confusion. Il a cu

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CONGE. s. m. Mesure des anciens pour les liquides. Le conge romain était une mesure empruntée des Grecs.

CONGÉ. s. m. Permission d'aller, de venir, de s'absenter, de se retirer. Donner congé à un soldat, lui donner congé pour un temps, lui donner un congé absolu, Congé de semestre. Congé limité. Etre en congé. Il a obtenu son congé. Accorder des congés à des officiers. Des officiers qui sont partis de l'armée sans congé. Il eut congé de revenir. L'ambassadeur a demandé un congé. Ce député a demandé un congé à la chambre, pour cause de maladie. Cet employé a obtenu un congè de huit jours. Ce domestique a demandé congé pour quelques jours à son maitre.

Il se dit particulièrement en parlant D'un domestique qui demande à se retirer tout à fait, ou que son maître renvoie; et, dans ce sens, on l'emploie assez ordinairement avec l'adjectif possessif. J'ai demandé mon conge. Un domestique qui demande son congé. Son maître lui a donné son congé. Un domestique qui s'est retiré sans congé.

Il signifie aussi, L'exemption qu'on accorde aux écoliers d'aller en classe. Jours de congé. Le proviseur a donné congé pour cette après-dinée, pour un jour, pour deux jours. Les élèves ont eu congé. C'est demain congé.

Prov., Pour boire de l'eau et coucher dehors, on ne demande congé à personne.

Fig. et fam., Donner à quelqu'un son congé, lui donner congé, Lui déclarer ou lui faire connaître qu'il doit se retirer pour ne plus revenir, qu'il doit se désister de quelque chose. Il allait librement dans cette maison, mais depuis peu on lui a donné son congé. Il recherchait cette fille en mariage, mais on lui a donné son congé, il a eu son congé. On dit au contraire, Prendre son congé, prendre congé, Se retirer, se désister de son propre mouvement. J'ai pris mon congé, sans attendre qu'on me le donnût.

Prendre congé, signifie aussi, Aller, avant de partir, saluer les personnes à qui l'on doit beaucoup de respect, et prendre leurs ordres. Il part pour l'armée, et il a déjà pris congé du roi, du ministre; ou simplement, Il a pris congé. Il se dit également en parlant Desadieux que l'on fait à ses amis, aux personnes de

sa connaissance, quand on s'éloigne d'elles pour quelque temps. Il part dans deux jours, et il est allé prendrecongé de ses amis. Je vais prendre congé d'eux.

Audience de congé, La dernière audience publique qu'un ambassadeur obtient avant son départ. Cet ambassadeur a eu, a pris son audience de congé.

CONGÉ, se dit encore de L'acte, écrit ou verbal, par lequel le propriétaire ou le principal locataire d'une maison, d'une ferme, etc., signifie à un locataire ou fermier qu'il ait à vider les lieux dans un certain temps. Ce propriétaire a donné congé à son fermier, à son locataire. Recevoir congé. On le dit également D'un locataire à l'égard du propriétaire ou du locataire principal. Il ne veut plus loger là, il a donné congé à son hôte. Signifier le congé. Accepter le congé. Congé pour Páques, pour Noël, etc.

CONCÉ, en termes de Contributions indirectes, Permission de transporter la marchandise dont les droits ont été acquittés. On peut expédier ce vin, voici le conge.

En termes de Pratique, Conge faute de plaider, Défaut que le défendeur obtient à l'audience contre le demandeur qui ne se présente pas pour soutenir sa cause.

CONGÉ, en termes d'Architecture, Adoucissement en portion de cercle, comme celui qui joint le fût d'une colonne à la ceinture.

CONGEABLE. adj. des deux genres. T. de Jurispr. Il s'est dit autrefois D'un domaine dans lequel le seigneur pouvait toujours rentrer. Il se dit encore, par extension, D'un domaine affermé pour un temps indéfini, et dont le propriétaire peut toujours reprendre la jouissance. Domaines congéables.

CONGEDIER. v. a. Renvoyer quelqu'un, lui donner ordre de se retirer. Il a congédié ses domestiques. Congédier des troupes. Congédier un ambassadeur. L'assemblée fut congédiée. Il recherchait telle fille en mariage, mais on l'a congédié. CONGÉNIE, ÉE. participe.

CONGELATION. s. f. Action par laquelle le froid durcit les liquides. La congélation de l'eau est plus ou moins prompte, suivant le degré du froid. La congélation du mercure. Congélation commencée. Congélation parfaite.

Il se dit aussi de L'état où sont les liquides par l'effet de la congélation. L'eau est plus dilatée dans l'état de congélation que lorsqu'elle est fluide.

Il se dit encore de Certaines concrétions d'albâtre calcaire ou gypseux, qui se forment en couches planes ou ondulées sur les parois des grottes, des cavernes. Congélations pierreuses. Il y a de très-belles congélations dans cette grotte.

CONGELATIONS, au pluriel, se dit, en Architecture, Des ornements qui imitent une couche raboteuse de glaçons formés le long d'un mur ou d'un rocher. Orner une fontaine de congélations.

CONGELER. v. a. Il se dit De l'ac

tion par laquelle le froid durcit les liquides. Le grand froid congèle l'eau.

Il signifie aussi, Figer, coaguler. On a cru longtemps que certains poisons congelaient le sang.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, dans l'un et dans l'autre sens. L'eau se congèle par le froid. Cette liqueur se congèlera promptement. Le mercure se congèle à trente et un degrés. Le bouillon de jarret de veau se congèle en un moment. CONCELÉ, ÉE. participe. CONGENERE. adj. des deux genres. T. d'Hist. nat. Qui est du même genre qu'un autre. Plantes congénères. Animaux congénères.

En Anat., Muscles congénères, Ceux qui concourent à un même mouvement; par opposition aux Muscles antagonistes, qui ont des mouve

ments contraires.

CONGENITAL ou CONGÉNIAL, ALE. adj. T. de Médec. Il se dit Des maladies qu'on apporte en naissant. Affections congenitales. Hernie congenitale.

CONGESTION. s. f. T. de Médec. Accumulation plus ou moins rapide d'un ou de plusieurs liquides dans une partie quelconque du corps. Congestion sanguine.

CONGIAIRE. s. m. T. d'Antiq. Distribution extraordinaire que les empereurs faisaient faire au peuple romain, en argent ou en denrées.

CONGLOBATION. s. f. T. de Rhétorique. Accumulation de plusieurs preuves, de plusieurs arguments, pour démontrer une même proposition.

CONGLOBÉ, ÉE. adj. T. d'Anat. Il se dit De plusieurs glandes réunies qui n'en font qu'une, dont la surface est unie. Glandes conglobées. Cette dénomination a vieilli: on dit maintenant, Ganglions lymphatiques. CONGLOMERER. v. a. T. de Physique. Mettre ensemble, amasser. CONGLOMÉRÉ, ÉE. participe..

Il se dit adjectivement, en termes d'Anatomie, Des glandes amassées en pelotons, et réunies sous une même enveloppe. Glandes conglomérées. CONGLUTINATION. s. f. T. didactique. Action par laquelle une chose est rendue gluante et visqueuse, ou Le résultat de cette action. La conglutination du sang, des humeurs.

CONGLUTINER. v. a. T. didactique. Rendre une liqueur gluante et visqueuse. On a prétendu que certains poisons conglutinaient le sang. CONGLUTINÉ, ÉE. participe. CONGRATULATION. s. f. Action de congratuler. Congratulation publique. Compliment de congratulation. On ne le dit plus guère qu'en plaisantant, et on se sert ordinairement du mot Félicitation.

CONGRATULER. v. a. Féliciter quelqu'un, se réjouir avec lui de quelque bonheur, de quelque avantage qui lui est arrivé, et lui en faire compliment. Il l'a congratulé sur la naissance de son fils, sur son mariage. On ne le dit plus guère qu'en plaisantant, et on se sert ordinairement du mot Féliciter.

CONGRATULÉ, ÉE. participe.

CONGRE. s. m. Poisson de mer semblable à une anguille. Congrenoir.

Congre blanc. Couper un congre par tronçons.

CONGREGANISTE. s. des deux genres. Celui ou celle qui est d'une congrégation laïque, dirigée par des ecclésiastiques réguliers ou séculiers.

CONGREGATION. s. f. Compagnie, corps de plusieurs personnes religieuses ou séculières, vivant sous une même règle. Congrégation régulière. Congrégation séculière. Congrégation célèbre. Congrégation d'hommes. Congrégation de filles. Les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur. La congregationde l'Oratoire, des pères de la Doctrine chrétienne, etc. Les chanoines réguliers de la congrégation de

France.

Il se dit aussi de Certaines confréries de dévotion sous l'invocation de la sainte Vierge. Etre de la congrégation de la Vierge. Etre de la congrégation. Les jésuites avaient des congrégations dans la plupart de leurs collèges.

La congrégation des fidèles, se dit de Tous ceux qui appartiennent à l'Eglise romaine.

CONGREGATION, en parlant De la cour de Rome, se dit d'Une assemblée de cardinaux et de prélats, soit permanente, soit nommée d'office pour quelque cas particulier, et chargée d'examiner certaines affaires qui leur sontattribuées. Il se tint sur ce sujet une congrégation de cardinaux. Une congrégation de prélats. Une congrégation d'État. La congrégation du saint-office. La congregation desrites. La congrégation de la propagande.

CONGRES. s. m. Assemblée de plusieurs ministres de différentes puissances, qui se sont rendus dans un même lieu, pour y conclure la paix, ou pour y concilier les intérêts de leurs gouvernements. Le congrès de Radstadt. Le congrès de Vienne, de Vérone, etc. Assembler un congrès. Ouvrir un congrès. Il fut envoyé au congrès.

CONGRÈS, en parlant Des gouvernements républicains de l'Amérique, signifie, L'assemblée législative. Le congrès américain ou des EtatsUnis se compose d'un sénat et d'une chambre de représentants. Membre du congrès.

CONGRÈS. s. m. Épreuve de la puissance ou de l'impuissance des gens mariés, que l'on faisait, dans certaines occasions, par ordre de justice, en présence de chirurgiens et de matrones. Ordonner le congrès. Venir au congrès) Subir le congrès. Le congrès a été aboli. Le congrès était une preuve fort incertaine.

CONGRU, UE. adj. Suffisant, convenable. Il n'est guère usité que dans cette locution du langage dogmatique, Grace congrue, et dans

les suivantes :

Portion congrue, Pension annuelle que les gros décimateurs étaient tenus de payer aux curés pour leur subsistance. La portion congrue était comme la légitime des curés. Cure à portion congrue. Cela se dit aussi, figurément et familièrement, d'Un traitement, d'une rente peu considé

rable. On a mis tous ces employés à la portion congrue.

Réponse congrue, Réponse précise. Phrase congrue, Phrase correcte.Ces deux locutions ont vieilli et ne s'emploient guère que par plaisanterie.

CONGRUITE. s. f. Convenance. Il se dit particulièrement, en Théologie, de L'efficacité de la grâce de Dieu qui agit sans détruire la liberté de Thomme.

CONGRUMENT. adv. D'une manière correcte. Il ne parle point élégamment, mais il parle congrument. Il est vieux, et ne s'emploie guère que par plaisanterie.

Fig., Parler congrúment d'une chose, d'une affaire, En parler pertinemment.

CONIFERE. adj. des deux genres. T. de Botan. Il se dit Des végétaux dont le fruit est un cône, tels que le pin, le sapin, etc. Plantes, arbres conifères.

Il s'emploie aussi comme substantif féminin. La famille des conifères.

CONIQUE. adj. des deux genres. Qui a la figure d'un cône. Miroir conique. Cadran conique. Un moule de forme conique.

Il signifie aussi, Qui appartient au cone. Sections coniques.

CONJECTURAL, ALE. adj. Qui n'est fondé que sur des conjectures. Ce n'est qu'une preuve conjecturale. La médecine est une science conjecturale, un art conjectural.

CONJECTURALEMENT, adv. Par conjecture. Il ne parle de cela que conjecturalement.

CONJECTURE. s. f. Jugement probable, opinion que l'on fonde sur quelques apparences touchant une

chose obscure et incertaine. Forte conjecture. Faible, légère, vaine conjecture. Conjecture trompeuse, bien fondée, mal fondée. Fausses conjectures. Tirer une conjecture de... Appuyer une conjecture sur... Voilà ma conjecture. Je n'en parle que par conjecture. Former, faire des conjectures sur... Se perdre en conjectures. Cet événement a donné lieu à beaucoup de conjectures. Si ma conjecture ne me trompe. Cet art n'est fondé que sur des conjec

tures.

CONJECTURER. v. a. Inférer, juger sur des probabilités, par conjecture. On m'a dit telle chose, et de là je conjecture sa perte. Ce que je conjecture de là, c'est... Je conjecture que cela arrivera. Un médecin ne fait souvent que conjecturer. CONJECTURE, ÉE. participe. CONJOINDRE. v. a. Joindre ensemble. Il ne se dit guère qu'en lant De mariage. Conjoindre par mariage. Il ne faut pas que t'homme sépare ce que Dieu a conjoint. CONJOINT, OINTE. participe.

par

Il est quelquefois adjectif, et se dit, en Botanique, Des parties semblables qui sont comme soudées ensemble. Feuilles, conjointes. Pétales conjoints. Etamines conjointes.

En Musique, Marche par degrés conjoints, La marche d'une note à celle qui la suit immédiatement dans la gamme, soit en montant, soit en descendant.

CONJOINT, est aussi substantif mas

culin, et se dit, en Jurisprudence, d'une personne jointe à une autre par le mariage. Le conjoint survivant. Les futurs conjoints. L'un des conjoints.

CONJOINTEMENT.adv.Ensemble, l'un avec l'autre, de concert. Agissons conjointement dans cette affaire. Jagirai conjointement avec vous. CONJONCTIF, IVE. adj. T. de Gram. Il se dit De certaines particules qui servent à lier un mot, un sens à un autre. Et, ni, sont des particules conjonctives. Le Que est quelquefois conjonctif.

CONJONCTION. s. f. Union. Il se dit principalement en parlant de L'union de l'homme et de la femme. Conjonction par mariage. Conjonction illicite.

CONJONCTION, en termes de Grammaire, Partie d'oraison qui sert à lier un mot, un sens à un autre. Il y a plusieurs sortes de conjonctions. Et est une conjonction copulative. Ou est une conjonction disjonctive. Mais est une conjonction adversative.

CONJONCTION, en termes d'Astronomie, Rencontre apparente de deux planètes dans un même point de quelque signe. Saturne et Vénus étaient en conjonction. La conjonction du soleil et de Mercure.

Absol., La conjonction de la lune, La rencontre de la lune avec le soleil dans un même point du zodiaque. Quand la lune est en conjonction, elle n'est pas visible.

CONJONCTIVE.s.f.T.d'Anat.Membrane muqueuse qui unit le globe de l'œil aux paupières.

CONJONCTURE. s. f. Occasion, rencontre de circonstances; état, disposition où se trouvent diverses choses en même temps. Heureuse, triste, fatale conjoncture. La conjoncture est favorable. Cela est arrivé dans une facheuse conjoncture. Il sut profiter de la conjoncture.Setrouver dans des conjonctures difficiles. En cette conjoncture. Dans les différentes conjonctures de la vie.

CONJOUIR (SE). v. pron. Se réjouir avec quelqu'un de quelque chose d'agréable, d'avantageux qui lui est arrivé. Aller se conjouir avec un père du mariage de son fils. Se conjouiravec quelqu' 'un d'une grâce

qu'il a reçue du roi. Il a vieilli.

CONJOUISSANCE. s. f. Marque que l'on donne à quelqu'un de la joie qu'on a d'un bonheur qui lui est arrivé. Compliments de conjouissance. Lettre de conjouissance. Il a vieilli.

CONJUGAISON. s. f. T. de Gram. Manière de conjuguer; Assemblage des différentes terminaisons d'un verbe, distribuées en voix, modes, temps et personnes. Les règles de la conjugaison grecque ont été fort simplifiées. Conjugaison régulière. Conjugaison irrégulière. On divise ordinairement les verbes latins en quatre conjugaisons. La première, la seconde conjugaison. Apprendre ses conjugaisons. La conjugaison de ce verbe est très-difficile. Laconjugaison des verbes auxiliaires.

En Anat., Coujugaison des nerfs, La conjonction de certaines paires de nerfs. Trous de conjugaison, Ouvertures situées sur les côtés de la colonne vertébrale, qui donnent passage aux nerfs de la moelle épinière et à certains vaisseaux.

CONJUGAL, ALE. adj. Qui concerne l'union entre le mari et la femme. Le lien, le nœud conjugal. L'union conjugale. L'affection, l'amitié conjugale. L'amour conjugal. Le devoir conjugal. La foi conjugale. Le lit conjugal.

CONJUGALEMENT.adv. Selon l'anion qui doit être entre le mari et la femme. Vivre conjugalement.

CONJUGUER. v. a. T. de Gram. Assembler ou réciter les différentes inflexions et terminaisons que reçoit un verbe selon les voix, les modes, les temps et les personnes. Conjuguer un verbe. Ce verbe est difficile a conjuguer. On le dit quelquefois absolument. Cet enfant sait décliner et conjuguer.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, dans le sens passif. Ce verbe se conjugue ainsi, se conjugue par tous ses temps, se conjugue avec l'auxiliaire Etre.

CONJUGUÉ, ÉE. participe.

En Botan., Feuilles conjuguées, Feuilles composées dont les folioles sont disposées des deux côtés du pétiole par paires. Le sainfoin, la casse, ont des feuilles conjuguées.

CONJURATEUR. s. m. Celui qui forme, qui conduit une conjuration. Dangereux conjurateur. Ce sens cst peu usité.

Il se dit aussi des Prétendus magiciens qui se servaient de certaines paroles, soit pour conjurer les démons, soit pour conjurer une tempête. Conjurateur des démons. Conjurateur des tempétes.

CONJURATION. s. f. Conspiration, complot contre l'État, contre le prince. Horrible conjuration. Faire une conjuration contre quelqu'un. Tramer une conjuration. Découvrir une conjuration. Une conjuration formée. Il était de la conjuration. Tous ceux qui entrèrent dans la conjuration. La conjuration de Catilina. La conjuration d'Amboise.

CONJURATION, se dit aussi Des paroles, des cérémonies par lesquelles de soi-disant magiciens prétendent conjurer les démons, la peste, l'orage, etc. Après avoir tracé un cercle autour de lui, il commença ses conjurations. Dans ce sens et dans les deux suivants, il s'emploie presque toujours au pluriel.

Il signifie encore, Exorcisme, prière pour éloigner le démon. On fit des conjurations avec pompe.

Il se dit quelquefois, par extension, pour Instante prière. Ses sanglots et ses conjurations ne purent le fléchir.

CONJURER. v. a. Prier instamment. Je vous conjure de faire cela. Faites cela, je vous en conjure, je vous conjure. On y ajoute souvent la considération des choses saintes, ou de celles qui sont les plus chères à celui que l'on prie. Je vous conjure au nom de Dieu. Il le conjura par tout ce qu'il avait de plus cher au monde, par l'amour de la patrie, par le souvenir de...

Il signifie aussi, Exorciser, se servir de certaines prières pour chasser les démons. Conjurer le diable. Esprit

immonde, je te conjure par le saint nom de Dieu.

CONJURER, se dit aussi en parlant Des paroles, des cérémonies par lesquelles de soi-disant magiciens prétendent chasser les démons, détourner les maladies, la tempête, les animaux nuisibles, etc. Conjurer les démons, les esprits malins. Il avait, disait-il, le secret de conjurer la fièvre, de conjurer les orages.

Fig., Conjurer la tempéte, conjurer l'orage, Détourner par prudence, par adresse, un malheur dont on est menacé. Ce prince, voyant une armée de cent mille hommes prête à fondre sur ses Etats, chercha les moyens de conjurer la tempête.

CONJURER, se dit quelquefois figurément, dans un sens analogue à celui qui précède, en parlant Des choses morales. Conjurer la colère céleste. Il ne put conjurer sa triste desti

née.

CONJURER, signifie encore, Décider, résoudre une chose, avec une ferme détermination de l'exécuter, de l'accomplir. Dans ce sens, on ne le dit guère qu'en mauvaise part. Ils conjurèrent la ruine de leur patrie. Ils ont conjuré votre perte.

Il s'emploie aussi neutralement, et signifie, Former un complot avec une ou plusieurs personnes, contre l'Etat, contre le prince. Catilina conjura contre la république. Cinna conjura contre Auguste. Dans cette acception, il se prend quelquefois absolument. Cet ambitieux était toujours prêt à conjurer.

Par extension, Conjurer contre quelqu'un, Agir de concert avec d'autres contre les intérêts de quelqu'un.

CONJURÉ, ÉE. participe. Il les voyait tous conjurès pour le perdre. Tout semble conjurè contre

moi.

Il se dit substantivement de Ceux qui sont entrés dans une conjuration; et alors il s'emploie le plus ordinairement au pluriel. On se saisit des conjurés. C'est un des conjurés.

CONNAISSANCE. s. f. L'exercice de cette faculté par laquelle l'âme connaît et distingue les objets. Perdre toute connaissance. Il n'a plus de sentiment ni de connaissance. Elle est restée longtemps sans connaissance. J'eus bientôt repris connaissance. Elle s'est trouvée mal, mais sans perdre connaissance. Un transport au cerveau lui a ôté toute connaissance. Il a eu, ila conservé sa connaissance, toute sa connaissance jusqu'à la mort.

Etre en âge de connaissance, Avoir atteint l'âge où l'on agit avec discernement.

CONNAISSANCE, Signifie également, Idée, notion qu'on a de quelque chose, de quelque personne. La connaissance du bien et du mal. La connaissance de Dieu. La connaissance des hommes, du cœur humain. La connaissance de l'avenir. N'avoir aucune connaissance d'une affaire. La connaissance de cette langue est nécessaire aux commerçants. Toutes les opérations de ce général prouvent qu'il n'a aucune connaissance dupays. Cela est venu

à ma connaissance. Je n'en ai aucune connaissance.

Prendre connaissance d'une chose, d'une affaire, S'en informer, l'examiner, ou S'en faire rendre compte. Il a voulu prendre connaissance de cette affaire. Ce n'est pas à vous à prendre connaissance de mes actions.

Parler, agir en connaissance de cause, avec connaissance de cause, Parler, agir avec une entière connaissance de ce que l'on dit, de ce que l'on fait.

Avoir une grande connaissance des affaires, S'entendre très-bien en affaires. Avoir une grande connaissance des tableaux, des pierreries, des livres, etc., Se connaître bien en tableaux, en pierreries, en livres, etc.

Avoir une grande connaissance de l'histoire, Savoir très-bien l'histoire.

En termes de Marine, Avoir connaissance d'un navire, avoir connaissance de terre, Apercevoir un navire, la terre.

CONNAISSANCE, en termes de Jurisprudence, se dit Du droit de connaître de certaines affaires. La connaissance de ce crime appartient à tel tribunal. Allribuer à un juge, à un tribunal la connaissance de certaines causes.

CONNAISSANCES, au pluriel et absolument, signifie, Savoir, instruction, lumières acquises. Cet homme a bien des connaissances, de grandes, de profondes, de vastes connaissances. Il possède des connaissances trèsvariées. Tirer parti de ses connaissances. Cet homme n'a pas les connaissancesnécessaires pour faire un bon administrateur. Ses connaissances sont très-bornées. Acquérir, amasser des connaissances. Les connaissances humaines. Les découvertes qui étendent chaque jour le cercle de nos connaissances. Propager les connaissances utiles. Dans l'état actuel de nos connaissances.

CONNAISSANCES, au pluriel, se dit aussi, en termes de Chasse, de Certaines marques imprimées par le piéd de la bête qu'on chasse, et auxquelles on reconnaît l'age et la grosscur de cette bête.

CONNAISSANCE, se dit encore Des habitudes, des liaisons, des relations qu'on a avec quelqu'un. Cet homme est-il de votre connaissance? A cause de notre ancienne connaissance. Faire de nouvelles connais

sances.

Faireconnaissance, Selier, entrer en relation. Nousfimesconnaissance au bal de monsieur N. Il a fait connaissance avec un tel. On dit aussi, Faire la connaissance de quelqu'un. Il a fait la connaissance d'une femme très-aimable. On dit également, Renouveler connaissance. Ils ont renouvelé connaissance. Ilrenouvela connaissance avec lui.

CONNAISSANCE, se dit également Des personnes avec lesquelles on a des liaisons ou des relations. Je vois toujours avec plaisir mes anciennes connaissances. Vous avez là une bien mauvaise connaissance. On doit préférer ses amis à ses con

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Prov., Etre, se trouver en pays de connaissance, Se trouver parini desgens de sa connaissance. Celas'applique aussi, en général, à toutes les choses que l'on connaît. Vous êtes ici en pays de connaissance. Quand il entra dans cette maison, il fut ravi de se trouver en pays de connaissance. Dans thèque, il se trouve en pays de connaissance. A présent que vous parlez une langue que j'entends, je suis en pays de connaissance.

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biblio

CONNAISSANT. adj. m. Qui se connaît à quelque chose. On ne l'emploie qu'au pluriel et dans cette phrase de Pratique, Gens à ce connaissants. Dans le langage ordinaire, on dit, Connaisseur.

CONNAISSEMENT. s. m. T. de Commerce maritime. Déclaration contenant un état des marchandises chargées sur un navire, le nom de ceux à qui elles appartiennent, l'indication des lieux où on les porte, et le prix du fret. Tous les connaissements sont signés par le capitaine et par le chargeur.

CONNAISSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui se connaît à quelque chose. Si vous dites que ce diamant est d'un belle eau, vous n'êtes pas connaisseur. C'est un grand connaisseur en tableaux. Il est bon connaisseur en chevaux. Elle est connaisseuse, c'est une bonne connaisseuse en fait de toilette. Faire le connaisseur. Faire la connais-. seuse. Je ne me connais point en ces sortes de choses, je m'en rapporte aux connaisseurs.

Il se dit quelquefois adjectivement. Il porte un œil connaisseur sur ce tableau.

CONNAÎTRE. v. a. Avoir l'idée, la notion d'une personne ou d'une chose. Je ne connais cette personne que de nom, de réputation, de vue. Je connais bien un tel. Je le connais parfaitement. D'où le connaissez-vous? Je le connais pour l'avoir vu en tel endroit. Je connais ce pays-là. Connaissez-vous ma maison? Connaissez-vous le roman intitulé... Voilà un chemin que je ne connaissais pas. Je ne connais pas le nom de cette rue. Je ne connais que ce moyen. Je ne connais rien de plus vil qu'une telle conduite. Tout le monde connaitra vos indignes procédés. Votre père vous fera connaître ses volontés. Faire connaitre son opinion. Ce que nous connaissons de cet écrivain donne une très-haute idée de son taJent. Connaitre la manière d'un artiste. Cet enfant ne connait pas en

core ses lettres. Connaître Dieu. Connaître le bien et le mal. Vous ne connaissez pas vos forces. Il connait son faible. Je ne lui connais point de défauts. Ils ne connaissent de bonheur que dans la vertu. Ne lui donnez pas à connaître que... Il connut alors que le danger devenait pressant. Par là vous pouvez connaitre combien il est à redouter. On le dit également des animaux. Ce chien connait bien sonmaitre. Ce cheval connait le chemin. La plupart des animaux connaissent les plantes qui peuvent leur étre nuisibles. Fam., Ne connaitre ni Dieu ni diable, Navoir point de religion.

Fam., Je ne connais autre, se dit en parlant D'une personne que l'on connaît beaucoup.

Prov. et fig. Je ne le connais ni d'Adam ni d'Eve, se dit en parlant D'un homme que l'on ne connaît pas du tout.

Fig., Ne point connaître, ne plus connaître quelqu'un, quelque chose, N'en pas faire acception, ne point le prendre en considération. Il veut que tous soient également soumis à la discipline, et il ne connait à cet égard ni parents ni amis. Quand il s'agit de ses intérêts, il ne connaît personne, il ne connaît plus per

sonne.

Ne plus connaître quelqu'un, signifie aussi, Le traiter comme un inconnu, l'oublier, le mépriser. Depuis qu'il est en place, il ne connait plus ses amis, il ne connait plus personne. Je ne le connais plus, une telle action lui a fait perdre tous ses droits à mon estime.

Avec le pronom personnel, Ne point se connaître, ne plus se connaître, se dit D'une personne que la passion met hors d'elle-même. La fureur le transporte, il ne se connait point, il ne se connait plus.

Se faire connaitre, Dire son nom, sa qualité aux gens dont on n'est pas connu. Comme on lui refusait l'entrée, il se fit connaitre. L'auteur de ce livre ne veut pas se faire connaitre, Ne veut pas se nommer. On dit en des sens analogues: Faire connaitre qui on est. Ne vouloir pas étre connu. Etc.

Se faire connaître, signifie aussi, Faire ou dire quelque chose qui décèle les dispositions, les qualités bonnes ou mauvaises que l'on a. Caton se fit connaitre de bonne heure par son amour pour la liberté. Il s'est fait connaitre avantageuse

ment.

Fam., Je ne connais que cela, se dit en parlant D'une chose qui ne peut être éludée, ou qu'on ne doit pas balancer à faire. Il faut que vous obéissiez, je ne connais que cela. Il résiste, châtiez-le, je ne connais que cela. On dit à peu près de même, Je ne connais qu'une chose, c'est d'agir franchement, c'est d'être sévère, etc.

Ne connaitre que son devoir, que la règle, que la loi, etc., Ne point s'écarter de son devoir, de la loi, de la règle, etc., quelles que soient les circonstances où l'on se trouve, et les personnes avec lesquelles on a affaire.

Ne connaitre que ses intérêts, etc., Ne considérer, n'avoir en vue que ses intérêts, etc.

CONNAITRE, se dit aussi en parlant Des choses qu'on a étudiées, dont on a une grande pratique, un grand usage, auxquelles on s'entend bien. Il voudrait tout connaitre. Connaitre une langue, une science, un art. Connaitre à fond. C'est un homme qui connaît bien la guerre. C'est un bon officier de marine, il connait très-bien la mer. Connaitre les bons livres, les pierreries, les tableaux, etc. Ce naturaliste connait bien les plantes, les animaux, etc. Je ne parle point de ce que je ne connais pas. Il connait les ruses du métier. Il a connu tous les secrets du style. Ce que l'expérience nous apprend à connaître. Connaître ses intérêts. Connaître ses devoirs.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des personnes. Je connais bien cet homme, et je peux compter sur lui. Je le connais pour ce qu'il est. Il a trompé bien du monde, on ne le connaissait pas. Je saurai bien le faire connaître et le démasquer. Cet homme gagne à étre connu. Je le connais incapable de mentir. Je connais votre cœur. Vous me connaissez mal, si vous m'attribuez de telles intentions. Que vous connaissez peu les hommes! C'est un homme qui connait bien le monde.

Il se dit quelquefois absolument dans le sens de S'instruire, s'éclairer. Le désir de connaitre.

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Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Prendre une juste idée de soi-même, de ses forces, de sa dignité, etc. « Connais-toi toi-même, » est une des plus belles maximes de la philosophie ancienne. Jeme connais, à sa vue il me serait impossible de me contenir. Apprenez à mieux vous connaitre, et ne craignez point de si faibles rivaux. Un homme sage et qui sait se connaitre.

Il ne se connaît point, L'orgueil lui fait oublier ce qu'il est.

Se connaitre à quelque chose, en quelque chose, Savoir en bien juger. Il se connait en mérite, en poésie. Il se connait en pierreries, en tableaux. Vous connaissez-vous à cela? Je m'y connais mieux que vous. Il ne s'y connaît point du

tout.

CONNAITRE, signifie en outre, Avoir des liaisons, des relations avec quelqu'un. Connaissez-vous quelqu'un de mes juges ? Je n'en connais pas un. Il connait tout le monde. Je vous le ferai connaître. Je ne connais point cet homme-là, ni ne veux le connaitre.

Il s'emploie dans le même sens comme verberéciproque. Nous nous connaissons depuis longtemps.

En termes de l'Ecriture sainte, Connaitre une femme, la connaitre charnellement, Avoir avec elle un commerce charnel.

CONNAÎTRE, signifie quelquefois, Discerner les objets, les distinguer, les reconnaître. Je ne l'ai vu qu'une fois, mais je le connaitrais entre. mille. Il me connut à la voix, à la

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