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démarche. La nuit était si noire, qu'on ne pouvait connaître personne. Son style est aisé à connaitre.

CONNAÎTRE, signifie encore, Sentir, éprouver; et il se dit tant au sens physique qu'au sens moral. On ne connait point l'hiver à la Martinique. Vous êtes heureux de n'avoir jamais connu le mal de dents, le mal de tête. Les anciens n'ont point connu, ne connaissaient point la petite vérole. Il ne connaissait plus le sommeil. Connaître le plaisir, les plaisirs. Il n'a jamais connu la haine, la jalousie, etc. Son cœur allait bientôt connaitre l'amour. Il ne connaît point la crainte. J'ai connu l'infortune. Unpeuple qui n'a jamais connu l'esclavage.

Il signifie aussi, Pratiquer une chose, l'admettre, s'y conformer, s'y soumettre; et, dans ce sens, il se joint ordinairement avec la négation. En Angleterre, on ne connaît point la loi salique. Cet usage n'est point connu dans tel pays. Ce peuple ne connaît point les raffinements du luxe. Sa bouche n'a jamais connu l'imposture. Il ne connait point ces vains ménagements. Sa rage ne connut plus de frein. Sa charité ne connaît point de bornes. On dit dans un sens analogue, Ce cheval connaît la bride, les éperons, etc.

Ne point connaître de supérieur, de maître, N'avoir point de supérieur, de maître, ou Prétendre n'en point avoir, et ne vouloir pas obéir. On dit de même: Je ne connais de maître que vous, que lui, etc. Je ne connais ici d'autre maitre quemoi. Etc.

Il ne connait plus rien, Sa passion le domine tellement, qu'aucune considération n'est capable de l'arrêter. Sa fureur ne connaît plus rien.

CONNAÎTRE, signifie aussi, Avoir autorité pour juger de certaines matières. En ce sens, il se construit toujours avec de ou un équivalent. Ce juge connaît des matières civiles et criminelles. Il en connaît en première instance. Il en connaît par appel. Il ne peut pas connaître de cela.

CONNU, UE. participe. Le monde connu. Le plus grand des animaux connus. Il n'y a rien de si connu. C'est un homme connu. Il est connu par son mérite. Ce nom m'est connu.

Il se dit substantivement et absolument Des choses que l'on connaît, par opposition à celles qu'on ignore. Pour procéder méthodiquement, il faut aller du conņu à l'inconnu.

CONNE, ÉE. adj. (On fait sentir les deux N.) T. de Botan. Il se dit De deux parties semblables qui naissent réunies. Les feuilles de plusieurs chèvrefeuilles sont connées.

CONNETABLE. s. m. On appelait ainsi, en France, Le premier officier militaire de la couronne, qui avait le commandement général des armées. Le connétable de France. La charge de connétable. Le roi le fit connélable, lui donna l'épée de connétable.

CONNÉTABLE, est aussi Un titre de dignité qui se donne, en d'autres royaumes, à quelques personnes de qualité, dans la maison desquelles il est héréditaire. Ainsi en Espagne il y a un Connétable de Castille, un Connétable de Navarre; et à Rome l'aîné

de la maison Colonnes'appelle Leconnétable, comme étant Connétable héréditaire du royaume de Naples.

CONNÉTABLE, est aussi substantif féminin, lorsqu'on parle de La femme d'un connétable. Madame la connétable.

CONNÉTABLIE. s. f. On appelait autrefois ainsi La juridiction des maréchaux de France sur les gens de guerre, et sur ce qui regardait la guerre, tant au civil qu'au criminel, Le siège de la connétablie était à Paris. Lieutenant de la connètablie. Archer de la connétablie.

Il s'est dit aussi de La juridiction des maréchaux de France, pour les affairesquiregardaient le point d'honneur. La connétablie se tenait ordinairement chez le doyen des maréchaux de France, comme représentant le connétable.

CONNEXE. adj. des deux genres. T. de Palais. Il se dit Des affaires qui ont une certaine liaison les unes avec les autres. Affaires, matières connexes. Délits connexes. Cette cause est connexe à telle autre.

CONNEXION. s. f. Liaison que certaines choses ont les unes avec les autres. On ne voit pas la connexion de ces deux idées, de ces deux propositions. Il n'existe aucune connexion entre ces principes et les conséquences qu'on en tire.

CONNEXITÉ. s. f. Rapport aperçu entre deux ou plusieurs choses; dísposition réciproque, qu'ont certaines choses à être jointes. Ilyaunegrande connexité entre la morale et la jurisprudence. Il n'y a point connexité entre ces deux affaires, entre ces deux causes.

CONNIVENCE. s. f. Complicité par tolérance et dissimulation d'un mal qu'on doit ou qu'on peut empêcher. Connivence manifeste. La connivence du magistrat, des juges. La connivence du père a été cause du désordre de ses enfants.

Il se prend quelquefois pour Complicité. Ils étaient de connivence ensemble pour, etc. Agir de conni

vence.

CONNIVENT, ENTE. adj. T. de Botan. Il se dit Des parties d'une plante qui tendent à se rapprocher. Anthères conniventes. Feuilles conniventes. Calice connivent, Dontles divisions sont conniventes.

CONNIVER. v. n. Participer, en dissimulant, à un mal qu'on peut et qu'on doit empêcher. Un juge qui connive aux concussions d'un greffier, qui connive avec un greffier. Il ne voulut pas se déclarer ouvertement, mais il connivait avec lui. Un percepteur et un receveur qui connivent ensemble. Un père qui connive aux débauches de ses enfants.

CONOÏDE. s. m. T. de Géom. Corps ou solide qui tient de la figure d'un cône.

CONQUE. s. f. Grande coquille concave. On voyait dans ce tableau Vénus portée sur une conque. Une conque marine.

Il se dit aussi de Certaines coquilles en spirale, dont, suivant la Fable, les tritons se servaient comme de trompettes.

Conques anatifères, Espècede coquilles, ainsi appelées parce qu'on croyait autrefois qu'il s'y formait des canards. Voyez ANATIFE.

CONQUE, en termes d'Anatomie, La cavité de l'oreille, au fond de laquelle est l'orifice externe du conduit auditif.

CONQUERANT. s. m. Celui qui a conquis beaucoup de pays, qui a fait de grandes conquêtes. Alexandre fut un grand conquérant. Un redoutable conquérant. Guillaume le Conquérant. On lui donne quelquefois un féminin. Zenobie fut une illustre conquérante.

Il s'emploie aussi adjectivement. Un roi conquérant. Un peuple conquérant. Les nations conquéran

tes.

Fig. et fam., Avoir l'air conquérant, se dit D'un homme, d'une femme qui se présentent avec une parure dont ils semblent tirer avantage.

CONQUÉRIR. ERIR. v. a. (II se conjugue comme Acquérir, et n'est guère usité qu'à l'infinitif, au prétérít défini et aux temps composés.) Acquérir par les armes, soumettre, subjuguer. Conquérir une ville, un pays, une province, un royaume. Alexandre conquit l'Asie. César a conquis les Gaules. Les pays qu'il avait conquis sur les Germains. L'ardeur de conquérir.

Il s'emploie figurément, surtout au sens moral. Les peuples que ses prédications avaient conquis à la foi. Conquérir tous les cœurs. Par ce noble désintéressement, il a conquis leur estime.

CONQUIS, ISE. participe. Une province conquise. Le pays conquis. Les villes conquises.

CONQUET. s. m. T. de Jurispr. Acquêt fait durant la communauté entre le mari et la femme. Il se joint toujours avec Acquét. Elle a sa part dans les acquêts et conquêts.

CONQUETE. s. f. L'action de conquérir, ou La chose conquise. Faire la conquête d'un pays. Belle, grande, glorieuse conquête. Garder ses conquêtes. Etendre ses conquêtes. Agrandir son État par des conquetes. Pays de conquête. L'amour des conquêtes.

Vivre comme dans un pays de conquête, Vivre à discrétion.

CONQUÊTE, s'emploie figurément, surtout au sens moral. Les paisibles conquêtes de la religion. De nouvelles conquêtes étendent chaque jour le domaine de la science.

Il se dit, dans un sens particulier, en parlant De l'amour. La conquête d'un amant. Cette beauté fait tous les jours de nouvelles conquêtes. Cet homme a des qualités aimables, il a fait ma conquête. Je suis sa conquête. J'en veux faire ma conquête.

Fam., Avoir un air de conquête, se donner des airs de conquête, Avoir l'air conquérant.

CONSACRANT. adj. m. Qui sacre un évêque. L'évêque consacrant. Il est aussi substantif. Le consacrant.

CONSACRER. v. a. Dédier à Dieu, à quelque divinité, avec certaines cérémonies. Consacrer une iglise, un autel, un calice. Consacrer une personne à Dieu. Il consacra le nouveau temple à Jupiter, à Junon, etc. Ce bois avait été consacré aux Muses, à Diane, etc. La colombe fut consacrée à Venus. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Se consacrer à Dieu. Se consacrer au service des autels.

Il signifie également, Donner, dévouer à Dieu, sans observer aucune cérémonie particulière. Après tant de temps donné au monde, il a consacré le reste de ses jours à Dieu.

Il signifie figurément, Dévouer, destiner, employer quelque chose à un certain usage. Consacrer sa jeunesse, sa vie, etc., à l'étude, au barreau, à la guerre, à l'exercice des armes, etc. Il consacre ses talents à la défense des libertés publiques. Consacrer son argent à se former une bibliothèque. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Se consacrer à l'étude des langues, des belles lettres, de la philosophie.

Consacrer à quelqu'un son temps, ses veilles, ses soins, etc., Lui dévouer son temps, ses veilles, etc.

CONSAGRER, signifie encore, Rendre sacré, saint, vénérable. Ce lieu fut consacré par le sang des martyrs. La piété consacre toutes les autres vertus.

Il signifie, par extension, Sanctionner, rendre durable. Un monument fut élevé pour consacrer le souvenir de cette victoire. Une gloire que les siècles ont consacrée. Les erreurs, les préjugés que le temps

consacre.

Il se dit particulièrement en parlant Des mots, des locutions que l'usage adopte, et qu'on ne peut changer, bien qu'ils ne soient pas toujours selon les règles de l'analogie ou de la grammaire. L'usage consaere des locutions qui sont quelquefois très-vicieuses.

L'Eglise a consacré ce mot, Elle l'a déterminé à une signification particulière, hors de laquelle il n'est point d'usage.

CONSACRER, se dit encore particulièrement De ce que fait le prêtre, lorsqu'il prononce les paroles sacramentales en vertu desquelles le corps et le sang de JÉSUS-CHRIST SOont réellement sous les espèces du pain et du vin. Le prétre consacra autant d'hosties qu'il y avait de comти

niants.

CONSACRÉ, ÉE. participe. Un temple consacré à Jupiter. Un autel consacré à la Vierge. Hostie consacrée. Les fonds consacrés à cette dépense. Une expression consacrée par l'usage. C'est une erreur sans doute mais elle est consacrée.

Dans le langage théologique, Con

substantiel et Transsubstantiation sont des mots consacrés, des termes consacrés.

CONSANGUIN, INE. adj. Parent du côté paternel. Il n'est guère usité que dans ces locutions, Frère consanguin, sœur consanguine, Frère, sœur de père seulement; par opposition à Frère utérin, sœur utérine, Frère, sœur de mère seulement, et

à Frère germain, sœur germaine, Frère, sœur de père et de mère.

Il s'emploie quelquefois substantivement, au pluriel, surtout en Jurisprudence. Les utérins et les consanguins.

CONSANGUINITÉ. s. f. (L'U fait diphthongue avec l'I.) Il se disait, chez les Romains, de La parenté du côté du père. Degré de consanguinité.

Il se dit, en Droit canon, et seulement en matière de mariage, de Toute sorte de parenté soit du côté du père, soit de celui de la

mère.

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CONSCIENCE. s. f. Lumière intérieure, sentiment intérieur par lequel l'homme se rend témoignage à lui-même du bien et du mal qu'il fait. Conscience délicate. Conscience scrupuleuse. Conscience timorée. Conscience bourrelée. Conscience tranquille. Bonne conscience. Conscience erronée. Délicatesse de conscience. Scrupule de conscience. Remords de conscience. Le ver de la conscience. Le cri, les reproches de la conscience. Le tribunal de la conscience. Le for de la conscience. Descendre dans sa conscience.Consulter sa conscience.Faire une chose pour l'acquit de sa conscience. Cela peut se faire en sûreté de conscience, en toute sûreté de conscience. Votre conscience ne vous reproche-t-elle rien? Agir contre sa conscience. Parler contre sa conscience. Parler selon sa conscience. Capituler, transiger avec sa conscience. Capitulation de conscience. On l'emploie très-souvent en matière de religion. Examen de conscience. Directeur de conscience. Diriger les consciences. Troubler les consciences. Cela n'est propre qu'à alarmer les consciences. Liberté de conscience.

Conseil de conscience, Conseil qui était établi pour régler les affaires ecclésiastiques.

Cas de conscience, Difficulté ou question sur ce que la religion permet ou défend en certains cas. Proposer un cas de conscience. Résoudre un cas de conscience.

Par extension, Se faire un cas de conscience d'une chose, Répugner à la faire, par humanité, par loyauté, par délicatesse, etc.

Faire conscience d'une chose Faire scrupule d'une chose, parce qu'on croit qu'elle est contre les bonnes mœurs, contre la raison, contre la bienséance. Je ferais conscience d'avoir commerce avec un homme si décrié. Je fais conscience de vous importuner si souvent de la méme chose. On dit dans le même sens: Il y a de la conscience à faire telle chose. C'est conscience de faire telle chose. Il y a de la conscience à jouer contre un homme qui ne sait pas le jeu. C'est conscience de le laisser dans l'erreur où il est. Ne faites pas cela, il y aurait con

science.

Avoir de la conscience, étre homme de conscience, Etre attentif à ne rien faire qui puisse blesser la conscience. On dit, au contraire, Etre sans conscience, n'avoir point de conscience.

Fam., Avoir la conscience large, N'être guère scrupuleux sur ce qui concerne la probité, le devoir.

Fam., Il a la conscience nette, Sa conscience ne lui reproche rien.

Je mets cela, je laisse cela sur votre conscience; Je m'en remets, je m'en rapporte à votre conscience; Vous aurez cela sur votre conscience, Si vous agissez en cela contre votre conscience, vous en répondrez devant Dieu.

Fig., Mettre la main sur la conscience, Examiner de bonne foi si l'on a fait tort à quelqu'un, si l'on a commis quelque injustice. On dit de mème à une personne qu'on presse d'avouer la vérité, de parler franchement: Allons, meitez la main sur la conscience, et dites-nous au juste ce qui en est. Dites-moi, la main sur la conscience, ce que vous pensez de cela.

Dire tout ce qu'on a sur sa conscience, sur la conscience, Ne rien cacher de ce qu'on sait, de ce qu'on a sur le cœur.

En conscience, en bonne conscience, En vérité, franchement, selon les règles de la conscience. Je vous le dis en conscience. Ce marchand vend en conscience, il ne surfait point. En bonne conscience, pouvez-vous me demander ce prix ? Vous êtes obligé en conscience à cela, de faire cela, etc.

En conscience, en ma conscience, sur ma conscience, Espèce de serment en usage dans le langage familier.

Sur mon honneur et ma conscience, devant Dieu et devant les hommes, la déclaration du jury est... Formule qui précède la déclaration d'un jury.

CONSCIENCE, en termes d'Imprimerie, se dit Du travail pour lequel on s'en rapporte à la conscience de l'ouvrier. Une journée de conscience. Mettre un compositeur en conscience.

Il se dit également de La réunion des ouvriers qui sont habituellement en conscience, et Du lieu où ils travaillent. C'est ordinairement la conscience qui corrige les tierces. Aller à la conscience. Ce compositeur travaille à la conscience.

CONSCIENCE, se dit aussi, en Métaphysique, de La connaissance qu'on a d'une vérité par le sentiment intérieur. Les hommes ont la conscience de leur liberté. Avoir la conscience de son talent. Conscience intime. CONSCIENCIEUSEMENT. adv. D'une manière consciencieuse, avec conscience, en conscience. Agir consciencieusement. Faire un parlage consciencieusement.

CONSCIENCIEUX, EUSE. adj. Qui a la conscience délicate. C'est un homme consciencieux. Il est consciencieux jusqu'au scrupule.

Il se dit quelquefois Des choses qui annoncent une conscience délicate. Travailler d'une manière consciencieuse. Travail consciencieux.

CONSCRIPTION. s. f. Inscription et levée annuelle des citoyens qui sont appelés au service militaire. La conscription lui enleva plusieurs de ses enfants. Etre appelé pour la conscription. Il était de la dernière conscription. Dans la législation actuelle, on dit, Recrutement.

CONSCRIT. adj. m. Il n'est d'usage qu'en parlant Des sénateurs de l'ancienne Rome, qu'on nommait Les pères conscrits.

CONSCRIT, se dit substantivement de Ceux qui sont appelés au service militaire. Un conscrit. Une levée de trente mille conscrits. Exercer des conscrits. La loi n'admet plus cette dénomination, qui est encore usitée dans le langage vulgaire.

CONSECRATEUR. s. m. Il signifie la même chose que Consacrant.

CONSECRATION. s. f. Action par laquelle une chose est consacrée. La consécration d'un temple, d'une église, d'un calice.

Il se dit, absolument et par excellence, de L'action par laquelle le prêtre consacre quand il célèbre la messe. Avant la consécration. Après la consécration. La consécration étant faite. Les paroles de la consécration.

CONSÉCUTIF, IVE. adj. Qui est de suite. Il ne se dit guère qu'au pluriel, et ordinairement en parlant Des choses qui se suivent immédiatement dans l'ordre du temps. On a publié les bans par trois dimanches consécutifs. Plusieurs fêtes consécutives. Cinq jours consécutifs. Il rapporte trois baux consécutifs.

En Médec., Phénomènes consécutifs des maladies, se dit de Certains dérangements de fonctions qui persistent après les maladies, ou qui se montrent vers leur déclin.

CONSECUTIVEMENT. adv. Tout de suite, immédiatement après, selon l'ordre du temps. Il a eu consécutivement trois grandes maladies. Il a exercé consécutivement trois grandes charges.

CONSEIL. s. m. A vis que l'on donne à quelqu'un sur ce qu'il doit faire ou ne pas faire. Bon, sage conseil. Conseil prudent, salutaire. Mauvais, pernicieux, dangereux conseil. Conseil intéressé, désintéressé. Conseil violent. Il est l'auteur de ce conseil. Donner conseil, un conseil. Prendre conseil de quelqu'un. Prendreconseil.Suivre le conseil de quelqu'un. Croire un conseil. Je ne demande pas votre conseil sur cela. C'est un conseil à lui donner. C'est un homme de bon conseil. Faire une chose par le conseil, par les conseils de quelqu'un. Je ne ferai rien que par conseil, que par bon conseil. Il m'a aidé de ses bons conseils. Il a rejeté tous mes conseils. Je n'ai pas besoin de ses conseils.

Il se dit figurément en parlant Des choses, des passions, etc., qui nous portent, qui nous déterminent à faire ou à ne pas faire quelque chose. Prendre conseil des événements. N'écouter que les conseils de l'intérét, de la vengeance. Ne prendre conseil que de sa téte, de son amour, de sa fureur, de son avarice, etc.

Prov., Ce conseil-est bon, mais il n'en faut guère user, se dit D'un conseil qu'on ne veut pas suivre.

Prov., La nuit porte conseil, Il faut prendre le temps de réfléchir, il est bon de remettre au iendemain pour

prendre son parti dans une affaire grave.

Prov., à nouvelles affaires, nouveaux conseils, Il faut régler ses résolutions suivant les différentesoccurrences, les différentes conjonctures des affaires.

Prov., A parti pris point de conseil, Il est inutile de donner des conseils à un homme qui a pris son parti. On dit aussi, A chose faite conseil pris.

Conseils évangéliques, Les conseils que l'Evangile donne pour parvenir à une plus grande perfection. En ce sens, Conseil s'oppose à Précepte, comme dans ces phrases: Ce n'est pas un précepte, ce n'est qu'un conseil. Cela n'est pas de précepte, cela n'est que de conseil.

CONSEIL, Se dit aussi de La personne dont on prend conseil. Un tel est son conseil. Dans ce sens, il est principalement d'usage au Palais. Cet avocat est le conseil d'un tel. Le conseil soussigné est d'avis... Tout accusé a le droit de se choisir un conseil.

En Jurispr., Conseil judiciaire, Personne qu'on nomme pour assister dans certains actes celui qui a été déclaré en état de prodigalité. La nomination d'un conseil.

CONSEIL, Se prend quelquefois pour Résolution, parti. Ne m'en parlez plus, le conseil en est pris. Je ne sais quel conseil prendre.

Il se dit quelquefois au pluriel, dans le style élevé, Des vues, des principes qui dirigent une personne; et il s'emploie surtout en parlant Des rois, des gouvernements. La justice préside à tous ses conseils. Il n'y eut dès lors en ses conseils qu'irrésolution et faiblesse.

Les conseils de Dieu, Les intentions, les desseins de la Providence. Il faut adorer les conseils de Dieu. Les conseils de Dieu sont impénétrables. On dit également au singulier, Le conseil de Dieu? Etes-vous entrès dans le conseil de Dieu?

CONSEIL, Se dit aussi d'Une assemblée permanente ou d'une réunion extraordinaire, créée ou convoquée pour délibérer, pour donner son avis sur certaines matières. Les membres d'un conseil. Le président, le secrétaire d'un conseil. Assembler le conseil. Le conseil d'un souverain.Conseil suprême. Le roi l'admit dans ses conseils.

Conseil d'État, Assemblée où se traitent les matières de haute politique et de haute administration. Le Conseil d'Etat se composait autrefois de conseillers d'Etat et de maîtres des requêtes. En assemblée générale, et sous la présidence du chancelier ou du garde des sceaux, il prononçait sur les demandes en cassation des arrêts des cours souveraines. Il portait aussi alors les noms de Conseil des parties et de Conseil privé: mais il y avait plusieurs conseils composés seulement de quelques-uns de ses membres; et l'on appelait plus spécialement Conseil d'Etat, Le conseil particulier où le roi examinait avec ses ministres les affaires relatives à la paix, à la guerre, et en général à la politique étrangère. Le Conseil des dépéches était Celui où se traitaient

devant le roi les affaires de haute administration intérieure.

Aujourd'hui, le Conseil d'État n'a plus dans ses attributions la cassation des arrêts, qui est dévolue à une cour spéciale. Il est chargé de préparer des lois, ordonnances et règlements, de résoudre les difficultés qui s'élèvent en matière administrative, et de juger les appels du contentieux administratif. Le conseil d'Etat se compose du roi, des ministres secrétaires d'Etat, de conseillers, de maitres des requêtes, et d'auditeurs. Les divers comités du conseil d'Etat. Les appels comme d'abus sont portés au conseil d'Etat. Avis du conseil d'Etat.

Avocat au conseil d'État et à la cour de cassation, Avocat par le ministère duquel doivent être présentées et signées, les requêtes adressées au conseil d'Etat ou à la cour de cassation.

Conseil privé, Le conseil particulier d'un souverain, par opposition aux conseils publics. On nomme ainsi, en France, La réunion des personnes qui portent le titre de ministres d'E

tat.

Conseil de cabinet, Le conseil le plus intime du prince. On nomme ainsi, en France, Une réunion de ministres en titre, et de quelques ministres d'État et conseillers d'Etat, assemblés extraordinairement pour discuter des questions de gouvernement, de législation ou d'administration d'une haute importance. Il y a eu ce matin un conseil de cabinet. Les conseils de cabinet sont présidės par le roi ou par le président du conseil des ministres.

Conseil des ministres, La réunion des ministres assemblés, pour délibérer sur les affaires de l'Etat en général. Le président du conseil des ministres, ou simplement, Le président du conseil.

Grand conseil, se disait autrefois d'Une compagnie supérieure qui n'avait point de territoire, et à laquelle ressortissaient les différends qui naissaient entre des présidiaux, les matières bénéficiales, les contrariétés d'arrêts, etc.

Le conseil d'un grand seigneur, d'une communauté, se disait autrefois de La réunion des hommes de loi choisis pour régler et diriger les affaires d'un grand seigneur, d'une communauté.

Conseil aulique, était autrefois, en Allemagne, L'un des deux tribunaux suprêmes de l'Empire, où se jugeaient les procès des princes.

Conseil des Cing-Cents, et Conseil des Anciens. Noms des deux assemblées ou chambres législatives qui avaient été créées en 1795, lors de l'établissement du Directoire.

Conseil général de département, Assemblée de notables chargée de faire la répartition des contributions directes entre les arrondissements, de recevoir le compte annuel que le préfet doit rendre des dépenses départementales, et d'exprimer son opinion sur l'état et les besoins du département.

Conseil d'arrondissement, Assemblée de notables chargée de la sous

répartition des impositions entre les communes, et de faire valoir les intérêts de l'arrondissement.

Conseil municipal, Assemblée de notables établie pour connaître et ordonner des affaires de la ville, de la commune. Délibération du conseil municipal. On disait autrefois, Conseil de ville.

Conseil de préfecture, Juridiction établie dans chaque département pour prononcer en première instance, et sauf le recours au conseil d'État, sur toutes les affaires contentieuses qui sont de la compétence de l'autorité administrative.

Conseil de guerre, Assemblée que tiennent les officiers généraux d'une armée, ou les officiers principaux d'un détachement, d'une place de guerre, pour délibérer sur le parti qu'on doit prendre en certaines conjonctures.

Conseil de guerre, se dit aussi d'Un tribunal qui exerce la justice militaire. Conseil de révision, Autre tribunal militaire qui revise les jugements rendus par les conseils de guerre.

Conseil de recrutement, Assemblée qui se forme tous les ans dans chaque département, pour prononcer sur les dispenses de service mili

taire.

Conseil nautique, Conseil établi dans certains ports, et chargé d'examiner la conduite des officiers de marine qui ont commandé un ou plusieurs bâtiments de guerre.

Conseil de famille, Assemblée de parents, convoquée et présidée par le juge de paix, pour délibérer sur ce qui concerne les intérêts d'un mineur, ou pour donner son avis sur l'état d'une personne dont l'interdiction est demandée. Avis du conseil

de famille.

Il existe ou il a existé beaucoup d'autres conseils dont les attributions sont en général suffisamment indiquées par le second titre qui leur a été donné. Conseil royal de l'instruction publique. Conseil académique. Conseil de discipline. Conseil d'administration. Conseil de santé. Conseil des prises.Conseil ducommerce. Conseil de prud'hommes. Conseil de conscience. Etc.

Chambre du conseil, dans les Tribunaux, La chambre où les juges se retirent pour délibérer, et où ils prononcent sur certaines affaires. Opposition à une ordonnance de la chambre du conseil.

Prov. et fig., Cet homme a bientôt assemblé son conseil, Il prend brusquement ses résolutions, sans consulter personne.

CONSEIL, SE dit, par extension, Des séances d'un conseil, et Du lieu où siége un conseil. Le roi a présidé le conseil qui s'est tenu ce matin. Assister à un conseil. Le conseil a duré depuis une heure jusqu'à cinq. Après le conseil. Se rendre au conseil. Au sortir du conseil.

Tenir conseil, se dit, en général, De gens qui se concertent, qui délibèrent entre eux. Ils tinrent conseil entre eux. Il tint conseil avec ses compagnons sur...

CONSEILLER, v. a. Donner con

seil. Qui vous a conseillé cela? Je
ne voudrais pas lui conseiller de
faire telle chose. Je vous le con-
seille en ami. Conseiller à quel-
qu'un de faire une chose. Conseiller
une chose à quelqu'un. Conseiller
la paix. Conseiller la guerre. Bien
conseiller quelqu'un, le mal con-
seiller. Qui sont ceux qui le conseil-

lent ?

Il se dit quelquefois absolument. C'est un homme qui conseille bien, qui conseille mal, qui conseille sagement.

CONSEILLÉ, ÉE. participe.

CONSEILLER, ÉRE. s. Celui, celle qui donne conseil. Sage, bon conseiller. Mauvais conseiller. Celui qui vous a donné ce conseil est un mauvais conseiller. Il n'a été ni l'auteur ni le conseiller de cette entreprise. Les conseillers du roi, du prince. Les conseillers de la couronne. Le désespoir est un mauvais conseiller. La passion est une conseillère dangereuse.

Il se dit aussi, dans un sens particulier, Des membres de certains conseils. Conseiller d'État. Conseiller de préfecture. Conseiller aulique. Etc.

Conseiller du roi. Titre d'honneur attaché autrefois à certains offices, et que prenaient aussi les évêques. Conseiller du roi en ses conseils.

CONSEILLER, s'est dit principalement autrefois Des juges établis pour rendre la justice dans une compagnie réglée. Conseiller au parlement, à la grand chambre, aux enquêtes, aux requêtes. Conseiller lai. Conseiller clerc. Conseiller à la cour des aides, à la cour des monnaies, au présidial de... au bailliage de... Conseiller au Trésor, aux eaux et forets, à l'amirauté.

Il se dit encore aujourd'hui d'Un membre de la cour de cassation, d'une cour royale, de la cour des comptes, ou d'un conseil de préfecture. Conseiller à la cour de cassation. Conseiller à la cour royale de Paris. Conseiller auditeur. Conseiller référendaire, conseiller mattre à la cour des comptes. Conseiller de préfecture.

Conseillers d'honneur, Conseillers qui avaient séance et voix délibérative dans certaines compagnies, quoiqu'ils n'eussent point de charge.

Conseiller honoraire, Conseiller qui jouit du titre et des honneurs, sans avoir de fonction. Autrefois, après vingt ans d'exercice, un conseiller pouvait vendre sa charge, et obtenait des lettres de vétérance.

Conseillers-nés, Ceux qui avaient droit de séance au parlement en vertu de leur dignité. L'archevêque de Paris, l'abbé de Cluny, et l'abbé de Saint-Denis, étaient conseillersnés du parlement de Paris.

Prov. et fig., Ici les conseillers n'ont point de gages, se dit à ceux qui s'ingèrent de donner des conseils, pour leur faire entendre qu'ils ne doivent point en donner, ou qu'ils

ont tort d'en donner.

CONSEILLÈRE, se dit aussi de La femme d'un conseiller. Madame la conseillère. Il vieillit.

consent. Le mari est consentant. La femme présente et consentante. En étes-vous consentant? Il ne se dit guère qu'en termes de Pratique.

CONSENTEMENT. s. m. Acquiescement à quelque chose. Consentement verbal. Consentement tacite. Consentement exprès. Consentement par écrit. Consentement force. Consentement volontaire. D'un commun consentement. Consentement тиtuel, unanime. Donner, refuser son consentement à quelque chose. Arracher, extorquer le consentement de quelqu'un. Le consentement des deux parties est nécessaire pour un mariage. Il s'est marié sans le consentement de son père. Il a donné son consentement par écrit. Cela ne s'est pas fait de mon consentement. Il veut faire ce mariage, mais ce n'est pas de mon consentement.

CONSENTIR. v. n. Acquiescer à quelque chose, adhérer à la volonté de quelqu'un; trouver bon, vouloir bien. Les parents ont consenti à ce mariage. Pour moi, je n'y puis consentir. Je n'y consentirai jamais. Je consens à tout ce que vous voulez. Je consens à votre demande. Je consens que vous le fassiez. Je consens à partir.

Prov., Qui ne dit mot, consent, En certains cas, se taire, c'est consentir.

CONSENTIR, est quelquefois actif : alors il n'est guère d'usage qu'au Palais et dans le langage diplomatique. Consentir la vente, l'adjudication d'une terre, une hypothèque, etc. Le traité qu'il a consenti.

CONSENTIR, en termes de Marine, se dit D'une pièce de bois qui plie, qui se courbe en cédant à quelque effort, tel que celui du vent. Ce mât, cette vergue a fortement consenti, il faut ménager la voilure.

CONSENTI, IE. participe. Il n'est guère d'usage qu'au Palais et dans le langage diplomatique. Ajournement consenti par les parties. L'alliance consentię par ce prince.

CONSEQUEMMENT. adv. D'une manière qui marque la juste liaison que des propositions ont les unes avec les autres. Raisonner conséquemment.

Agir conséquemment, parler conséquemment, Agir, parler conformément à ses vues, à ses principes. CONSÉQUEMMENT, signifie aussi, Par une suite raisonnable et naturelle. On a découvert qu'il avait des intelligences avec les ennemis, et conséquemment on l'a arrêté. Dans cette acception, Conséquemment peut être suivi de la préposition à. Il a conduit l'affaire conséquemment à ce qui avait été réglé.

CONSÉQUENCE. s. f. Conclusion tirée d'une ou de plusieurs propositions; et, en général, Ce qui dérive, ce que l'on déduit d'un principe, d'un fait, etc. Conséquence directe. Tirer une conséquence. La conséquence qu'on en tire est juste. La conséquence est fausse. La conséquence est mal tirée. Nier une conséquence. Prouver une conséquence. Suivre toutes les conséquences d'un principe, en admettre toutes les

CONSENTANT, ANTE. adj. Qui conséquences. Les conséquences qui

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Il se dit aussi Des suites qu'une action ou quelque autre chose peut avoir. Un exemple de dangereuse conséquence. Cela peut avoir de dangereuses conséquences. Il m'en fit entrevoir toutes les conséquences. Prévoir les conséquences d'une démarche. Si j'ai commis une erreur, je suis prêt à en subir toutes les conséquences.

Cela tire à conséquence, On pourrait s'en autoriser, s'en prévaloir à l'avenir pour quelque chose de pareil. C'est une grâce que vous pouvez lui accorder d'autant plus facilement, qu'elle ne peut tirer à conséquence. Je lui accorderai sa demande, mais sans que cela tire à conséquence, sans que cela doive tirer à conséquence, ou elliptiquement, sans tirer à conséquence.

La grâce, la faveur, l'honneur qu'on lui accorde est sans conséquence pour d'autres, ou absolument, est sans conséquence, Il a des droits personnels ou particuliers dont les autres ne peuvent s'autoriser pour obtenir la même grâce.

CONSÉQUENCE, se prend encore pour Importance. Un homme de conséquence. Un homme de peu de conséquence. Une affaire de nulle conséquence. Cela n'est d'aucune conséquence, est sans conséquence. J'ai des choses de la dernière conséquence à lui dire. Une terre de conséquence. Une charge, un emploi de conséquence. Les deux dernières phrases sont aujourd'hui peu usitées.

Ce qu'il dit, ce qu'il fait est sans conséquence, On ne doit pas s'en fàcher, on ne doit point y faire attention, parce que c'est un enfant, un jeune étourdi, ou parce que c'est un homme qui n'est nullement considéré, ou parce que son caractère lui a fait prendre l'habitude et lui a valu le privilége de parler et d'agir comme il lui plaît.

C'est un homme sans conséquence, se dit dans le sens précédent. On le dit aussi quelquefois D'un homme dont l'àge et la réputation mettent à l'abri du soupçon les femmes avec qui il est lié.

EN CONSÉQUENCE. loc. adv. Conséquemment. J'ai reçu votre lettre, et J'agirai en conséquence.

Il s'emploie aussi comme locution prépositive. En conséquence de vos ordres, de vos avis, etc.

CONSEQUENT, ENTE. adj. Qui raisonne, qui agit conséquemment. Cet homme est conséquent dans ses discours, dans ses projets, dans sa conduite. Etre conséquent à soimême. Etre conséquent à ses principes. On dit aussi, Avoir une conduite conséquente à ses principes, une conduite conséquente.

CONSÉQUENT. s. m. T. de Logique. La seconde proposition d'un enthymème; par opposition à Antécédent, qui se dit de La première. Ce conséquent est absurde, ainsi l'antécédent ne peut pas être vrai. CONSÉQUENT, en Mathématiques,

se prend pour Le second terme d'une raison ou d'un rapport. Dans la raison de trois à quatre, trois est l'antécédent et quatre est le conséquent.

PAR CONSÉQUENT. loc. adv. En conséquence, donc, par une suite naturelle et nécessaire. Le soleil est levé, par conséquent il fait jour. C'est votre père, et par conséquent vous lui devez le respect. Vous me l'avez promis, et par conséquent vous y éles obligė.

Il s'emploie quelquefois absolument dans la conversation, et alors on sousentend la conclusion qui résulte naturellement de la première proposition. Vous m'avez donné votre parole, et par conséquent, Et par conséquent vous êtes obligé de la tenir.

CONSERVATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui conserve. Dieu est le créateur et le conservateur de toutes choses. Le prince est le conservateur des biens et de la liberté de ses sujets.

C'est aussi Le titre que donnent certains emplois. Conservateur des hypothèques. Conservateur des chasses, des eaux et forêts. Conservateur du cabinet des médailles, du cabinet des antiques, etc.

Il s'emploie quelquefois adjective

ment. Pouvoir conservateur. Les lois conservatrices de nos libertés.

Juge conservateur, ou simplement, Conservateur, se disait autrefois d'Un juge établi pour conserver les priviléges accordés à certains corps. Le prévôt de Paris était conservateur des privilèges de l'université.

Sénat conservateur, Premier corps de l'Etat en France, sous le régime impérial. Membre du sénat conser

vateur.

CONSERVATION. s. f. Action par laquelle une chose, une personne est conservée; ou Le résultat de cette action. Ayez soin de la conservation de ces fruits. Veiller à la conservation d'un monument. Chacun a soin de sa conservation. J'ai fait cela pour votre conservation, pour la conservation de la province, etc. Il ne songe qu'à la conservation de sa santé, qu'à sa propre conservation. Je lui dois la conservation de ma vie. Veiller à la conservation de ses droits, de son bien, de sa réputation, de ses privilèges.

En termes d'Art, Un tableau, une statue, une médaille, etc., d'une belle conservation, Un tableau, une statue, etc., qui sont bien entiers, bien conservés.

La Conservation de Lyon, Trèsancienne juridiction qui avait été établie à Lyon pour juger les affaires de

commerce.

Conservation des forêts, se disait autrefois de L'administration générale des forêts. On appelle aujourd'hui Conservation forestière, Une division du territoire placée sous la surveillance d'un conservateur des forêts. Il y a vingt et une conservations forestières.

Conservation des hypothèques, La tenue des registres publics où s'inscrivent les hypothèques résultant de conventions faites entre par

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ticuliers, Bureau de la conservation des hypothèques

CONSERVATOIRE. adj. des deux genres. Qui conserve. Il est d'usage surtout au Palais. Une opposition, un scellé, sont des actes conservatoires.

CONSERVATOIRE. s. m. École gratuite où l'on forme des sujets pour la musique et la déclamation. Conservatoire de musique. Unélève du Conservatoire.

Conservatoire des arts et métiers, Etablissement public où sont exposés les modèles des machines, instruments, etc., dont on fait usage dans les arts, ainsi que les échantillons des divers produits de l'indus

trie.

CONSERVATOIRE, s'est dit aussi Des maisons où l'on retire des orphelines, des filles et des femmes, pour les préserver de la débauche.

CONSERVE. s. f. Espèce de confiture faite de substances végétales et de sucre. Conserve de roses de Provins. Conserve de Provins. Conserve de violettes, de fleurs d'orange, de framboises, de citron, d'absinthe. Prendre de la conserve. Cette conserve est bonne pour la poitrine.

CONSERVE, en termes de Marine, se dit d'Un bâtiment qui fait route avec un autre pour le secourir ou pour en être secouru dans l'occasion. Ce vaisseau perdit sa conserve.

Naviguer de conserve, aller de conserve, étre de conserve, se dit De deux ou de plusieurs bâtiments qui vont de compagnie, qui font route ensemble.

CONSERVES, au pluriel, se dit d'Une sorte de lunettes qui grossissent peu les objets, et qui conservent la vue. Il se sert de conserves. Il met des conserves. Il prit ses conserves.

CONSERVER. v. a. Maintenir en bon état, apporter le soin nécessaire pour empêcher qu'une chose ne se gate, ne dépérisse. Conserver des fruits. Conserver des meubles. Conserver des habits. Cette femme a grand soin de conserver son teint.

Il se dit aussi Des choses qui servent à en conserver d'autres. Cette pommade conserve le teint. Il y a des lunettes qui conservent la vue. Une vie réglée conserve et fortifie la

santé.

Il s'emploie souvent avec le pronom personnel. Les fruits d'été ne se conservent pas. Les cornichons se conservent dans le vinaigre. Les vins du Rhin se conservent longtemps. Son teint s'est bien conservé, Sa santé s'est bien conservée. Ete,

CONSERVER signifie quelquefois simplement, Maintenir dans un certain état; et alors le régime est accompagné d'un adjectif qui exprime cet état. Conserver une chose intacte. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Se conserver pur au milieu de la corruption générale.

CONSERVER, signifie encore, Faire qu'une personne ou qu'une chose existe, ne périsse pas. Iln'a conservé aucun de ses enfants. Les secours de l'art n'ont pu le conserver à sa famille éplorée. Tout ce qui contribue à conserver notre vie. Aucune

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