Images de page
PDF
ePub

òn plaît. Cette femme n'est pas belle, mais elle a beaucoup d'agrément. Cette maisonn'est pas régulièrement bâtie, mais elle a de grands agréments. La solitude a ses agréments. Il n'y a nul agrément dans cette pièce, dans cet ouvrage. Cette femme est belle, mais elle n'a nul agrément. Les agréments de la figure, de l'esprit.

Il signifie encore, Avantage, plaisir, sujet de satisfaction. Cette personne a raison de demeurer à Paris, elle y a de très-grands agréments, elle y trouve de grands agréments. Cet homme trouve de grands agréments dans sa famille, dans sa profession, dans sa place, dans la compagnie dont il est. Il ne trouve aucun agrément dans sa province. Il est estimé dans l'armée, et il y sert avec agrément.

Il se dit au pluriel de Certains ornements qu'on met aux vêtements et aux meubles. Ce sopha est trop uni, il aurait besoin d'agréments, de quelques agréments.

Il s'est dit aussi de Certains divertissements de musique ou de danse joints à des pièces de théâtre. Cette pièce n'a réussi que par les agréments. On a donné le Bourgeois Gentilhomme avec tous ses agréments. Ce sens vieillit.

Il se dit encore, dans la Musique, soit vocale, soit instrumentale, Des sons accessoires ajoutés au chant pour le rendre plus agréable. Ce chanteur fait trop d'agréments, Il fait trop de fioritures.

Arts d'agrément. Voyez ART.

AGRES. s. m. pl. T. de Marine. Il se dit de Tous les objets qui tiennent à la mature d'un batiment, qui servent à la garnir, tels que vergues, voiles, cordages, etc. Le vaisseau a tous ses agrès.

Les agrès et apparaux, Tout ce qui est nécessaire pour mettre un batiment en état de naviguer.

AGRESSEUR. s. m. Celui qui attaque le premier. L'agresseur a toujours tort. Il faut savoir lequel des deux est l'agresseur.

AGRESSION. s. f. Action de celui qui est le premier à attaquer. Il y a preuve d'agression de sa part. Il a fait, il s'est permis un acte d'agression. Cette critique est une véritable agression. Une injuste agression.

AGRESTE. adj. des deux genres. Rustique, sauvage, champêtre. Plantes agrestes. Site, lieu agreste.

Il se dit figurément Des choses morales. Humeur agreste. Mœurs agrestes.

Manières agrestes, Manières qui indiquent qu'on a peu d'usage du monde, de la société.

AGRICOLE. adj. des deux genres. Qui s'adonne à l'agriculture. Il est presque toujours joint à un nom collectif. Un peuple, une nation, un royaume, un pays agricole.

Il signifie aussi, Qui a rapport, qui appartient à l'agriculture. L'industrie agricole. Les travaux agricoles. Les produits agricoles. Les ressources agricoles d'un pays.

AGRICULTEUR. s. m. Celui qui cultive la terre. Un bon agriculteur. AGRICULTURE. s. f. L'art de cul

fivér la terre. Cet homme aime l'agriculture, entend bien l'agriculture. Encourager, favoriser l'agriculture. Les travaux de l'agriculture. Traité d, agriculture. Société d'agriculture. Ecole d'agriculture.

AGRIE. s. f. T. de Médec. Nom donné par quelques auteurs à la dartre rongeante.

AGRIFFER (S'). v. pron. S'attacher avec les griffes. Le chat s'agriffa à la tapisserie.

AGRIFFÉ, ÉE. participe.

AGRIPAUME. s. f. T. de Botan. Plante labiée à fleurs pourpres ou blanches, pourvues de bractées épineuses, et à feuilles laciniées : elle passait autrefois pour tonique, vermifuge et cardiaque.

AGRIPPER. v. a. Prendre, saisir avidement. Elle agrippe tout ce qu'elle voit. Il est populaire. AGRIPPÉ, ÉE. participe. AGRONOME. s. m. Celui qui est versé dans la théorie de l'agriculture. L'Angleterre a produit d'habiles

[blocks in formation]

AGUERRIR. v. a. Accoutumer à la guerre, aux fatigues, aux fonctions de la guerre. Ce général sut aguerrir promptement ses troupes. Depuis ce siège, les troupes étaient tout à fait aguerries.

Il signifie figurément, Accoutumer une personne à quelque chose qui paraît pénible dans le commencement. Il a peine à s'accoutumer à la raillerie, il faut l'y aguerrir.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, au propre et au figuré. Ces troupes se sont aguerries. Il n'est pas fait au grand monde, il s'y aguerrira.

AGUERRI, IE. participe.

AGUETS.s. m. pl. Il n'est usité que dans les phrases suivantes: Etre aux aguets, se tenir aux aguets, Epier, observer le temps, l'occasion; être aux écoutes, soit pour surprendre quelqu'un, soit pour éviter d'ètre surpris. Il était aux aguets pour prendre ses avantages. Dans le même sens, Mettre aux aguets. On mit des gens aux aguets pour se saisir du voleur.

AH

AH. Interjection qui sert à marquer la joie, la douleur, l'admiration, l'amour, etc., suivant la différence des sujets. Ah! que je suis aise de vous voir! Ah! que vous me faites plaisir! Ah! que vous me faites mal! Ah! que cela est beau!

Il ne sert quelquefois qu'à rendre la phrase plus expressive, plus animée. Ah! madame, gardez-vous de le croire.

Il se redouble quelquefois pour exprimer plus fortement la surprise oulironie. Ah!ah! vous arrivez enfin. Ah! ah! vous nous la donnez belle.

AHA

AHAN. s. m. Peine de corps, grand effort, tel que celui d'un homme qui fend du bois ou qui lève quelque pesant fardeau. Il est populaire et ne s'emploie que dans cette phrase, Suer d'ahan, Fare quelque chose de trèspénible.

AHANER. v. n. Avoir bien de la peine en faisant quelque chose. Il a bien ahané avant de venir à bout de ce travail, de cette affaire. Il est populaire et peu usité.

AHE

AHEURTEMENT.s.m. Obstination, attachement opiniàtre à un sentiment, à un avis. C'est un étrange aheurtement que le sien.

AHEURTER (S'). v. pron. S'opiniàtrer, s'obstiner. S'aheurter à un sentiment, à une opinion. Ils'aheurte à cela contre l'avis de tous ses parents. Saheurter à faire quelque chose. C'est un homme qui s'aheurte tellement à ce qu'il s'est mis une fois dans la tête, qu'on ne le fait jamais revenir.

AHEURTÉ, ÉE, participe. C'est un homme aheurté à son opinion.

AHI

AHI. Sorte d'interjection qui exprime la douleur. On dit aussi, Aie: voyez ce mot.

AHU

AHURIR. v. a. Jeter dans le trouble, interdire, étonner, rendre stupéfait. Vous l'avez ahuri à force de questions. N'ahurissez pas cet enfant. Il est familier.

AHURI, IE. participe. Interdit, stupéfait. Il est tout ahuri.

Il s'emploie quelquefois substantivement. C'est un ahuri.

AI

AÏ. s. m. T. d'Hist. nat. Quadrupède qui se meut avec une extrême lenteur, et qui diffère de l'unau en ce qu'il est pourvu d'une queue.

AID

AIDE. s. f. Secours, assistance. -Aide prompte. Aide assurée. Il faut tout attendre de l'aide de Dieu. Mon Dieu, venez à mon aide. Donner aide. Donner aide et faveur, aide et protection. Préter aide et assistance. Demander, implorer de l'aide. Crier à l'aide. Appeler à son aide. Invoquer l'aide de quelqu'un. Elliptiq.,, A l'aide, Venez à mon secours. A l'aide! on m'assassine !

Prov., Un peu d'aide fait grand bien, Un petit secours ne laisse pas d'ètre quelquefois très-utile; et, Bon droit a besoin d'aide, Quelque bonne que soit une affaire, quelque titre qu'on ait pour obtenir une place, une

récompense, il ne faut pas négliger de se faire appuyer, recommander par des amis.

Dieu vous soit en aide. Façon de parler dont on se sert quand quelqu'un éternue, ou quand on n'a pas de quoi donner l'aumône à un pauvre qui la demande. Elle a vieilli.

On disait autrefois, après avoir fait une promesse solennelle, après avoir prononcé un serment: Ainsi Dieume soit en aide, Que Dieu m'accorde son aide, autant que je tiendrai ma promesse, que je serai fidèle à mon serment.

ALDE, se dit aussi Du secours, de Putilité, de l'avantage qu'on tire de certaines choses. On a fait de grandes découvertes à l'aide du telescope, du miscroscope. Il n'eût pas réussi sans l'aide de telle machine.

AIDE, se dit encore, tant de Celui dont on reçoit du secours, que de La chose dont on en tire. Dieu seul est ma force et mon aide. Vous êtes toute son aide, tout son secours. Il n'a point eu en cela d'autre aide que les mémoires qu'on lui a communiqués.

AIDE, en Matière ecclésiastique, se dit d'Une église, d'une chapelle båtie pour être la succursale d'une église paroissiale dont les habitants sont trop éloignés. Sainte-Marguerite dans le faubourg Saint-Antoine était une aide de la paroisse de Saint-Paul. AIDES, au pluriel, se disait autrefois Des impôts levés sur les denrées et marchandises qui se vendaient et se transportaient dans toute l'étendue du royaume. Les fermiers des aides. Les aides rapportaient tant. Il était employé dans les aides.

Cour des aides, Cour souveraine dans laquelle les affaires contentieuses, relatives à tous les genres de contributions et d'impôts, étaient jugées en dernier ressort. Premier président de la cour des aides. Conseiller à la cour des aides.

AIDE, en termes de Manége, se dit, surtout au pluriel, de Tous les moyens quele cavalier emploie pour bien manier un cheval, et plus particulièrement Des mains et des jambes dans leur action sur le cheval. Les aides de la voix, de la langue. Les aides de la main. Les aides du genou, des jambes. Les aides des talons, de l'èperon. Ce cheval connait les aides, répond aux aides, est sensible aux aides, est confirmé dans les aides.

Donner les aides extrêmement fines, Manier le cheval à propos, et lui faire marquer avec beaucoup de justesse ses temps et ses mouvements. On dit aussi qu'Un chevala les aides fines, lorsqu'il est très-sensible aux aides.

AIDES, en Architecture, se dit Des petites pièces ménagées près des grandes pièces d'apparat ou de service qui ont besoin de dégagement.

AIDE. 5. des deux genres. Il se dit Des personnes qui sont auprès de quelqu'un pour travailler, opérer ou servir conjointement avec lui et sous lui. J'ai besoin d'un aide. L'aide ou les aides d'un chirurgien. Cette sagefemme est l'une de ses aides.

Aide des cérémonies, Officier dont

la fonction est de servir sous le grand | homme qui plic sous la charge qu'il maître des cérémonies.

Aides de cuisine, aides d'office, gens qui servent sous un chef de cuisine ou d'office.

Aide-maçon, Manœuvre qui sert et aide le maçon, qui bat et gåche le platre, et qui apporte les matériaux. On disait autrefois, Aide à maçon.

Aide de camp, Officier attaché particulièrement à un chef militaire, à un général, et chargé surtout de porter ses ordres. Aide de camp du roi. Les aides de camp du général. Aide de camp d'un lieutenant général, d'un maréchal de camp.

Aide-major, Officier qui servait avec le major, sous son autorité, et le remplaçait dans toutes ses fonctions en son absence. Aide-majordes gardes. L'aide-major d'une place de

[blocks in formation]

Aide-chirurgien, ou Aide-major, Chirurgien adjoint au chirurgien-major d'un régiment.

Sous-aide, Celui qui est subordonné à l'aide dans les mêmes fonctions.

AIDER. v. a. Donner plus ou moins de secours, prêter plus ou moins d'assistance, seconder, servir. Aider quelqu'un dans ses besoins. Aider les pauvres. Aider quelqu'un de son bien, de son crédit. Je l'ai aidé toutes les fois qu'il a eu recours à moi. Il l'a constamment aidé dans toutes ses entreprises. Je vous aiderai pour ce travail. Se faire aider par quelqu'un.

Il se dit aussi Des choses. Le tèlescope a beaucoup aidė les astronomes, dans les découvertes qu'ils ont faites. Cette méthode aide la mémoire.

Il s'emploie avec le pronom personnel. Il faut s'aider les uns les autres. Prov., Aide-toi, le ciel t'aidera, Il faut agir, quand on veut venir à bout de quelque chose.

Fig., Aidez-vous, Agissez, donnezvous le mouvement nécessaire. Vous ne, vous aidez pas, Vous restez inactif, vous ne vous donnez pas le mouvement nécessaire.

Dieu aidant, Avec l'aide de Dieu. On disait autrefois, après une promesse solennelle, après un serment: Ainsi Dieu m'aide, J'implore l'aide de Dieu, à condition que je tiendrai ma promesse, que je serai fidèle à mon serment.

ALDER, Suivi de la préposition à et d'un nom ou d'un infinitif, signifie, Contribuer à la fin, à l'action exprimée par le nom ou par le verbe. Aider au succès d'une affaire, à la réussite d'une entreprise. Aider à de méchants projets. Il a beaucoup aidé à ce marché, à cette négociation. Cet élixir aide à la digestion. Aidez-le à descendre, à marcher. Aider quelqu'un à payer ses dettes.

Aider à quelqu'un, signifie, Lui prêter une assistance momentanée, pour un objet déterminé, et le plus souvent pour un travail qui demande des efforts physiques. Aidez à cet

porte. Cette locution prend elle-même pour complément la préposition à suivie d'un infinitif. Aidez-lui à soulever ce fardeau.

Aider à la lettre, Suppléer à ce qui manque dans une phrase, dans un passage obscur on défectueux.

Fig., Aider à la lettre, Entrer dans l'intention de celui qui écrit ou qui parle, en expliquant ce qu'il a dit ou écrit d'une manière obscure. Il se dit aussi D'une personne qui altère un peu la vérité, soit pour amuser, soit pour tromper ceux qui l'écoutent.

AIDER, employé avec le pronom personnel, et joint avec la préposition de, signifie, Se servir d'une chose, en faire usage. On s'aide de ce qu'on a. S'aider bien d'une épée. S'aider bien d'un cheval. Il ne s'aide pas du bras droit.

Αινέ, έκ. participe.

[blocks in formation]

AÏEUL. s. m. Grand-père. Aieul paternel. Aieul maternel. Au pluriel, on dit Aieuls, quand on veut désigner précisément Le grand-père paternel et le grand-père maternel. Ses deux aïeuls assistaient à son mariage.

On dit Aieux, et non Aieuls, pour désigner, 1o Ceux qui ont vécu dans les siècles passés : C'était la mode chez nos aïeux, et 2o Les personnes dont on descend: Ce droit lui vient de ses aïeux.

Le mot d'Aïeul n'a point de composé au delà de ceux de Bisaïeul et Trisaïeul; et quand on parle des degrés plus éloignés, on dit, Quatrième aïeul, cinquième aïeul, etc.

AÏEULE. s. f. Grand'mère, Aieule paternelle. Aïeule maternelle. Cela était bon du temps de nos aïeules.

[blocks in formation]

Fig., Cet homme a des yeux d'aigle, Il a les yeux vifs et perçants; et, au sens moral, Il a un œil d'aigle, le regard de l'aigle, Il a une grande pénétration d'esprit.

Prov., Crier comme un aigle, Crier d'une voix aiguë et perçante.

AIGLE, en termes d'Armoiries et de Devises, est féminin. Il porte sur le tout d'azur, à l'aigle éployée d'argent. Les armes de l'empire français étaient une aigle tenantun foudre dans ses serres.

Absol., L'aigle impériale, Lesar. mes de l'empire d'Autriche, qui sont une aigle à deux têtes. L'aigle romaine, les aigles romailes romai

nes,

maines, ainsi appelées parce qu'elles étaient surmontées de la figure d'un aigle. Plusieurs aigles furent prises par les Germains, après la défaite de Varus, sous le règne d' Auguste.

AICLE, se dit aussi de La représentation en cuivre d'un aigle ayant les ailes étendues, pour servir de pupitre au milieu du chœur d'une église. Chanter à l'aigle. Dans cette accерtion, Aigle est masculin.

Grand aigle, désigne Le papier du plus grand format. Du papier grand aigle, ou seulement, Du grand aigle.

AIGLE, est aussi le nom d'Une constellation de l'hémisphère septentrional.

AIGLETTE. s. f. T. de Blason. Voyez ALÉRION.

AIGLON. s. m. Le petit de l'aigle. Un aigle avec ses aiglons dans son aire. Un jeune aiylon.

AIGLON. s. m. T. de Blason. Voy. ALÉRION.

AIGRE. adj. des deux genres. Acide, piquant au goût. Le vin, le lait, deviennent aigres quand ils se gåtent. Des fruits qui sont d'un goût aigre, qui ont un goût aigre, qui sont aigres au goût.

Fig., L'air, le vent est aigre, Il n'est pas doux, il a quelque chose de piquant.

AIGRE, se dit aussi De quelques odeurs désagréables, qui sortent de certaines substances altérées. Une odeur aigre qui fait mal au cœur. AIGRE, se dit encore Des sons aigus et rudes en même temps, d'un bruit, d'un son trop aigu et perçant. Avoir la voix aiyre, une voix aigre et désagréable. Une cloche qui rend un son aigre. Un son de voix aigre.

En Peinture, Couleurs aigres, Celles qui ne sont pas liées par des passages qui les accordent.

AIGRE, se dit aussi Des métaux qui ne sont pas duetiles et malléables, dont les parties ne sont pas liées et se séparent facilement les unes des autres. Un fer extrémement aigre. Du cuivre fort aigre. Ce fer est si aigre, qu'on ne saurait te forger. forge

ALGRE, se dit figurément De l'esprit, de l'humeur, ete., et signifie, Rude, facheux. Avoir l'esprit aigre, l'humeur aigre. Dire des paroles aigres. Il lui a écrit d'un style fort aigre. Il lui fit une réprimande aigre et sévère. Il lui parla d'une manière fort aigre, d'un ton aigre.

Il se dit aussi figurément Des personnes mêmes qui ont cette sorte d'esprit et d'humeur. C'est une personne bien aigre, une femme bien aigre. C'est un esprit aigre. C'est l'humeur du monde la plus aigre.

AIGRE, s'emploie substantivement, au masculin, en parlant Du goût et de l'odeur aigre. Cela sent l'aigre, tire sur l'aigre. On dit de même, Un goût, une odeur d'aigre.

Fig., Il y a encore de l'aigre dans l'air, Le temps n'est pas encore tout à fait adouci.

Aigre de cèdre, de limon, de bigarade, Sorte de liqueur qui se fait avec du jus de cédrat, de limon, ou

de bigarade, et avec du sucre, et qui, mêlée ensuite avec de l'eau, donne une boisson agréable.

AIGRE-DOUX, OUCE. adj. Qui a un goût mêlé d'aigre et de doux. Il ne se dit guère au propre que Des fruits. Un fruit aigre-doux. Des oranges aigres-douces.

Il se dit figurément Du ton de la voix, et Des paroles, du style, et signifie, Dont l'aigreur se fait sentir sous une apparence de douceur. Un ton de voix aigre-doux. Un style aigredoux. Des paroles aigres-douces.

AIGREFIN. s. m. T. de mépris. Homme qui vit d'industrie. Gardezvous de cet aigrefin. Il est familier.

AIGRELET, ETTE. adj. Diminutif. Un peu aigre. Le fruit de l'épine-vinette a un petit goût aigrelet. Une sauce aigrelette.

Il se diť figurément Duton, des discours, etc. Un ton aigrelet. Ce sens est familier.

AIGREMENT. adv. D'une manière aigre. Il n'est guère usité qu'en parlant De la manière aigre dont on parle ou dont on écrit. Parler aigrement à quelqu'un. Répondre aigrement. Il lui écrivit fort aigrement.

AIGREMOINE. s. f. T. de Botan. Plante de la famille des Rosacées, à fleurs jaunes disposées en épis, et à feuilles ailées. On emploie l'aigremoine en gargarisme contre les maux de gorge.

AIGREMORE.s. m. Espèce de charbon pulvérisé propre aux feux d'arti

fice.

AIGRET, ETTE. adj. Diminutif. Un peu aigre. Ce fruit-là est un peu aigret. Cette boisson a un goût aigret qui n'est pas désagréable. Une sauce qui est un peu aigrette.

AIGRETTE. s. f. Faisceau de plumes effilées et droites qui orne la tête de quelques oiseaux. L'aigrette d'un paon.

Il se dit également d'Un bouquet de plumes effilées et droites qui sert d'ornement de tête pour les hommes et pour les chevaux, et dont on décore aussi les dais et les lits de parade. Un casque surmonté d'une aigrette. Quelquefois l'aigrette est entourée de plumes flottantes. Voyez PANACHE. Il se dit, par extension, d'Une sorte de pompon de crin en forme d'aigrette, qui sert d'ornement à une coiffure militaire. L'aigretted'un shako. Aigrette jaune, rouge.

Il se dit aussi d'Un bouquet de diamants, de perles, etc., disposés en forme d'aigrette.

Aigrette de verre, Sorte d'ornement composé de fils de verre droits et fins.

Aigrette d'eau, Petit jet d'eau dívergent qui affecte la forme d'une aigrette.

En Physiq., Aigrettes lumineuses, Faisceaux de rayons lumineux, divergents entre eux, qu'on aperçoit aux pointes et aux extrémités anguleuses des corps électrisés.

AIGRETTE, en termes de Botanique, Espèce de pinceau de poils ou filets déliés qui surmonte les graines de certaines plantes, telles que le pissenlit, le seneçon, etc. Aigrette pédiculée. Aigrette sessile. Aigrette plumeuse. Aigrette simple.

AIGRETTE, est aussi le nom d'Une espèce de héron blanc qui porte une aigrette.

AIGRETTÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Pourvu d'une aigrette. Semenees aigrettées.

AIGREUR. s. f. qualité de ee qui est aigre. Des fruits qui ont de l'ai greur, qui ont une petite aigreur. Ce vin a de l'aigreur.

AIGREUR, se dit aussi Des rapports que causent quelquefois les aliments mal digérés; et, dans ce sens, on l'emploie plus ordinairement au pluriel qu'au singulier. Cela donne des ai greurs, cause des aigreurs.

AIGREUR, se dit figurément d'Une certaine disposition d'esprit et d'humeur, qui porte à offenser les autres par des paroles piquantes. C'est un homme qui a beaucoup d'aigreur dans l'esprit, dans l'humeur. Parler avee aigreur. Répondre avec aigreur. Il y a toujours de l'aigreur dans ses discours, dans ses paroles. Une réprimande pleine d'aigreur.

Il y a de l'aigreur, quelque aigreur, un peu d'aigreur entre ces deux personnes, Il y a entre elles un commencement de brouillerie.

AIGREURS, en Gravure, se dit Des tailles où l'eau forte a trop mordu.

AIGRIR. v. a. Rendre aigre, faire devenir aigre. Le tonnerre aigrit le vin. La chaleur aigrit le lait. Le levain aigrit la pâte.

Il se dit figurément, et signifie, Irriter, mettre dans une disposition ou dans une situation plus fàcheuse. Cela ne fait qu'aigrir son mal, qu'aigrir sa douleur. La mauvaise fortune lui a aigri l'esprit, le caractère. Son discours a fort aigri les esprits. Cela ne servira qu'à aigrir les affaires.

AIGRIR, S'emploie aussi avec le pronom personnel. Des viandes qui s'aigrissent sur l'estomac. Du vin qui s'aigrit, qui commence à s'aigrir.

11 se dit de même figurément. Son mals'aigrit de jour en jour. Son caractère s'est aigri. Les esprits commençaient à s'aigrir. Les affaires s'aigrissent de plus en plus.

AIGRI, 18. participe.

AIGU, UE. adj. Qui se termine en pointe ou en tranchant, et qui est propre à percer ou à fendre. Un javelot aigu. Un fer aigu. Un bâton aigu. Des coins de fer très-aigus. Des ongles aigus.

En termes de Gram., Accent aigu, Petit accent qui va de droite à gauche ('), et qui se met sur l'e fèrmé, comme dans Régénéré. On dit quelquefois de même, Un é aigu.

En termes de Géom., Angle aigu, Angle qui est moins ouvert que l'angle droit.

En termes de Botan., Feuilles aiguës, Feuilles qui se terminent en pointe, en angle très-aigu.

AIGU, se dit figurément Des sons clairs et perçants. Un son aigu. Une voix aiguë. Il passe facilement des tons les plus graves aux plus aigus. Nous entendimes des cris aigus. On dit quelquefois substantivement, dans ce sens, L'aigu et le grave.

Il se dit aussi figurément D'une douleur vive et piquante. Une douleur aiguë. Une colique aiguë.

En Médec., Affection, maladie aigue, Affection, maladie grave dont la marche est rapide, qui se termine en peu de temps par la mort ou la guérison. Il est attaqué d'une maladie aiguë. Pneumonie aiguë. Ophthalmie aiguë. Traité des maladies aiguës. Voyez CHRONIQUE.

AIGUADE. s. f. (Ce mot et les cinq suivants se prononcent comme s'il n'y avait pas d'U.) T. de Marine. Provision d'eau douce que l'on va prendre sur le rivage de la mer pour les bâtiments, lorsqu'ils en manquent dans le cours de leur voyage. Faire aiguade. C'est un lieu où il y a bonne aiguade.

Il se dit également d'Un endroit où l'on peut faire aiguade. Les marins au long cours doivent s'appliquer à connaître les meilleures aiguades.

AIGUAIL. s. m. T. de Chasse. Rosée, petites gouttes d'eau qui demeurent sur les feuilles des herbes et des arbres.

AIGUAYER.v.a. (Il se conjugue comme Payer.) Baigner, laver dans l'eau. Aiguayer un cheval, Le faire entrer dans la rivière jusqu'au ventre, et l'y promener pour le laver et le rafralchir. Aiguayer du linge, Le laver et le remuer quelque temps dans l'eau avant que de le tordre.

AIGUAYÉ, ÉE. participe.

AIGUE-MARINE. s. f. Pierre précieuse du même genre que l'émeraude, mais d'une couleur bleuatre presque semblable à celle de l'eau de mer. Une belle aigue-marine.

AIGUIERE. s. f. Sorte de vase fort ouvert, qui a une anse et un bec, et dans lequel on met de l'eau pour le service ordinaire de la table, et pour d'autres usages. Aiguière d'étain. Aiquière d'argent, de vermeil, de cristal, de porcelaine, de faïence. Un bassin et une aiguière. Une aiguière

couverte.

AIGUIÉRÉE. s. f. Ce que contient une aiguière pleine. Une aiguiérée d'eau. Il lui a jeté une aiguiérée d'eau sur la tête. Il est peu usité.

AIGUILLADE. s. f. (Ui est diphthongue.) Gaule dont les laboureurs et les voituriers se servent pour piquer leurs bœufs.

AIGUILLAT. s. m. T. d'Hist. nat. Espèce de chien de mer, ainsi nommé parce qu'il a une pointe ou épine cornée au devant des nageoires dorsales. La peau de l'aiguillat sert aux tourneurs pour polir leurs ouvrages.

AIGUILLE. s. f. (Dans ce mot et dans ses dérivés, UI est diphthongue.) Petite verge de fer ou d'autre métal, percée par pour y passer du fil, de la soie, de la laine, et dont on se sert pour coudre, pour broder, pour faire de la tapisserie, etc. Aiguille fine. Aiguille bien pointue. La pointe d'une aiguille. La tête d'une aiguille. Le chas, le trou d'une aiguille. Enfiler une aiguille. Aiguille à coudre. Aiguille à travailler en tapisserie. Aiguille d'emballeur. Aiguille à voile.

pointue par un bout, et

Aiguille à passer, Grande aiguille dont les femmes se servent pour passer un lacet, un cordonnet dans des œillets, dans une coulisse.

Prov. et fig., Disputer sur la pointe d'une aiguille, faire un procès sur

la pointe d'une aiguille, Élever une contestation sur un très-léger sujet.

Prov. et fig., De fil en aiguille, De propos en propos, en passant d'une chose à une autre. Il nous a raconté toute l'histoire de fil en aiguille. De fil en aiguille, ils en vinrent jusqu'à se quereller, jusqu'à se dire des injures.

Prov. et fig., C'est chercher une aiguille dans une botte de foin, se dit en parlant D'une chose que l'on cherche, mais qui est très-difficile à trouver parmi beaucoup d'autres, à cause de sa petitesse.

AIGUILLE, Se dit aussi de Différentes sortes de petites verges de fer ou d'autre métal qui servent à différents usages. Aiguille à tricoter des bas, à tricoter. Des bas faits à l'aiguille. Aiguille de chirurgien. Aiguille à cataracte. Aiguille à ligature. Aiquille à séton; etc. Aiguille d'horloge, de montre, qui sert à marquer les heures, les minutes sur le cadran. L'aiguille des heures, ou La petite aiguille. L'aiguille des minutes, ou La grande aiguille. L'aiguille aimantée, ou L'aiguille de la boussole dont on se sert sur les bâtiments pour reconnaitre le nord. Aiguille de balance.

AIGUILLE, SE dit encore d'Une espèce de clochers en pyramide, extrémement pointus, qu'on appelle autrement Fleches. L'aiguille de la sainte Chapelle de Paris n'existe plus.

Il se dit aussi d'Un obélisque antique. L'aiguille de Saint-Pierre de Rome.

Il se dit également Des ornements de pierre en forme de petits obélisques, qui surmontent diverses parties des édifices gothiques.

AIGUILLE, SE dit encore de Plusieurs espèces de poissons de mer, qui sont longs et menus, et qui ont la tête pointue.

AIGUILLÉE, s. f. Certaine étendue de fil, de soie ou de laine, coupée de la longueur qu'il faut pour travailler à l'aiguille. Aiguillée de fil, de soie, de laine. Faire des aiguillées. Appréter des aiguillées. Couper de longues aiguillées.

AIGUILLER. v. a. T. d'Oculiste. Abaisser le cataracte de l'œil. Il est vieux.

AIGUILLÉ, ÉE, participe. AIGUILLETAGE. s. m. T. de Marine. Action d'aiguilleter, ou Le résultat de cette action. Faire un aiguilletage.

AIGUILLETER. v. a. Attacher ses chausses à son pourpoint avec des aiguillettes. On l'emploie surtout avec, le pronom personnel. La mode de s'aiguilleter a duré longtemps.

Aiguilleter des lacets, Les ferrer. AIGUILLETER, en termes de Marine, Joindre, lier ensemble, au moyen d'un petit cordage, deux objets qui ne se croisent pas, et qui quelquefois même restent éloignés l'un de l'autre. Aiguilleter une poulie à un piton. Aiguilleter la volée d'un canon à la muraille du vaisseau.

AIGUILLETÉ, ÉE. participe.

AIGUILLETTE. s. f. Cordon, ruban, tissu, etc., ferré par les deux bouts, pour servir à attacher, mais qui ne sert quelquefois que d'orne

ment. Aiguillette de fil. Aiguillette de soie. Aiguillette de cuir. Aiguillette plate. Aiguillette ronde. Un ferret d'aiguillette. Ferrer des aiguillettes. Des aiguillettes ferrées d'argent. Les chausses étaient attachées au pourpoint par des aiguillettes. Lescavaliers de certains corps portent une aiguillette à l'épaule droite. Les laquais, quand ils sont en deuil, portent des aiguillettes aux couleurs de leur maitre.

Fam., Lâcher l'aiguillette, Se décharger le ventre. Il a vieilli.

Fig., Nouer l'aiguillette, Faire un prétendu maléfice auquel le peuple attribue le pouvoir d'empêcher la consommation du mariage.

AIGUILLETTE, Se dit figurément Des morceaux de la peau ou de la chair, arrachés ou coupés en long. Couper un canard, un oiseau de rivière par aiguillettes. Ces barbares lui arracherent toute la peau du dos par aiguillettes.

AIGUILLETTE, en termes de Marine, Petit cordage d'une certaine longueur, servant à aiguilleter. Aiguillettes de bouée. Aiguillettes d'amarrage. Aiguillettes de culasse. Etc. AIGUILLETTIER. s. m. Artisan dont le métier est de ferrer les aiguillettes et les lacets.

AIGUILLIER. s. m. Petit étui où l'on met des aiguilles. Un aiguillier d'argent. Un arguillier de chagrin. Il a vieilli.

AIGUILLON. s. m. (Dans ce mot et dans ses dérivés, UI est diphthongue.) Il se dit proprement d'Une pointe de fer qui est au bout d'un grand båton, et dont on se sert pour piquer les bœufs. L'aiguillon d'un bouvier. On pique les bœufs avec un aiguillon pour les faire aller.

AIGUILLON, se dit aussi d'Un petit dard que les mouches à miel, les guêpes, les frelons et autres insectes portent à l'extrémité de l'abdomen. Les abeilles laissent ordinairement leur aiguillon dans la piqûre. Une piqûre d'aiguillon. La guêpe lui donna un coup d'aiguillon.

AIGUILLON, SE dit figurément de Tout ce qui incite à quelque chose, La gloire est un aiguillon, un puissant aiguillon. L'intérêt est le seul aiguillon qui puisse le faire agir. Dans le langage de l'Ecriture, L'aiguillon de la chair, Les tentations de la chair.

AIGUILLON, en Botanique, se dit Des piquants qui adhèrent seulement à l'écorce, tels que ceux de l'acacia, du rosier, de la ronce, etc.; par opposition à Epine, lequel se dit proprement Des piquants qui font corps avec les parties où ils naissent, tels que ceux du houx, de l'épine-vinette, des écailles de l'artichaut, etc. Aiguillons droits, crochus, simples, ramifiés, etc.

AIGUILLONNER. v. a. Piquer un bœuf avec l'aiguillon pour le faire

aller.

Il s'emploie plus ordinairement au figuré, et signifie, Inciter par quelque chose. C'est un homme lent et paresseux, il faut un peu l'aiguillonner pour le faire agir. AIGUILLONNÉ, ÉE. participe. AIGUISEMENT.s.m. (Dans ce mot et dans le suivant, Ul est diphthon

une

gue.) Action d'aiguiser. L'aiguise-l'aile à quelqu'un, Attraper quelque ment d'un canif. Il est peu usité. chose à quelqu'un, tirer de l'argent de lui. Arracher à quelqu'un plume de l'aile, une belle plume de l'aile, Luioter quelque chose de considérable, le priver de quelque emploi.

AIGUISER. v. a. Rendre aigu, rendre plus pointu, plus tranchant. Aiguiser fer Aiguiser la pointe d'un couteau, le tranchant d'un sabre. Aiguiser un sabre, un couteau, des ciseaux. Aiguiser des coins de fer. Pierre à aiguiser.

Prov. et fig., Aiguiser ses couteaux, Se préparer au combat. Fig., Aiguiser une épigramme, En rendre le trait plus piquant, plus perçant.

Fig., Aiguiser l'appétit, Donner plus d'appétit, rendre l'appétit plus vif. Aiguiser l'esprit, Rendre l'esprit plus prompt, plus pénétrant. Un travail modéré aiguise l'esprit. La necessité aiguise l'esprit. AIGUISÉ, ÉE. participe.

AIL

AIL. s. m. (On prononce l'A et on mouille I'L.) Espèce d'oignon d'une odeur et d'un goût très-forts, composé de plusieurs petites gousses réunies sous une enveloppe commune. Une tête d'ail. Une gousse d'ail. Un gigot de mouton à l'ail. Frotter son pain d'ail. Sentir l'ail. Il y a des aulx cultivés et des aulx sauvages. Les botanistes disent également Ails, au pluriel. Il cultive des ails de plusieurs espèces.

AILE. s. f. Partie du corps des oiseaux, de quelques mammifères et du plus grand nombre des insectes, qui leur sert à voler et à se soutenir en l'air. Les ailes des oiseaux sont revêtues de plumes. Les ailes des chauves-souris sont membraneuses. Les ailes de certains insectes sont si déliées, qu'elles en sont transparentes. Un oiseau qui étend les ailes, qui déploie ses ailes. Un oiseau qui vole à tire-d'aile. Un oiseau qui tire de l'aile. Les pigeons ont l'aile forte, l'aile roide. Un moineau qui bat des ailes, qui trémousse des ailes. Un oiseau blessé qui ne bat que d'une aile. Une poule qui rassemble ses poussins sousses ailes. Les ailes d'un moucheron. Les ailes d'un papillon. On peint ordinairement les anges avec des ailes. Les anciens donnaient des ailes à la Victoire, à la Renommée, à l'Amour, au cheval Pégase. Les peintres et les poëtes donnent des ailes aux Vents, au Temps, aux Heures, à Mercure, etc. Poétiquement: Sur les ailes, sur l'aile des vents, des zéphyrs. Sur les ailes du temps. Etc.

Prov. et fig., La peur donne des ailes, Elle précipite la marche, la course. Le mal a des ailes, Il arrive promptement.

Prov. et fig., Ne battre plus que d'une aile, Avoir beaucoup perdu de sa vigueur, de son crédit, de sa considération. Depuis sa maladie, il ne bat plus que d'une aile. Sa disgrace fait qu'il ne bat plus que d'une aile. Prov. et fig., Il en a dans l'aile, se dit D'un homme à qui il est survenu quelque altération grave dans la santé ou quelque disgrace. Cela se dit aussi D'un homme qui est devenu

amoureux.

Prov. et fig., Tirer une plume de

ΤΟΜΕ Ι.

Prov. et fig., Rogner les ailes à quelqu'un, Lui retrancher de son autorité, de son crédit, de ses profits.

Prov. et fig., Vouloir voler sans avoir des ailes, Entreprendre une chose au-dessus de ses forcęs; et, Voler de ses propres ailes, Etre en état de se passer du secours d'autrui.

Prov. et fig., Tirer pied ou aile d'une chose, En tirer quelque profit de manière ou d'autre.

Prov. et fig., Cette fille est encore sous l'aile de sa mère, Elle est encore sous la conduite et la surveillance de sa mère.

Dans le langage de l'Écriture, L'aile, les ailes du Seigneur, La protection de Dieu. Seigneur, couvrezmoi de vos ailes. Je ne craindrai rien à l'ombre de vos ailes.

ALLE, se dit aussi de Cette partie charnue d'un oiseau, qui prend depuis le haut de l'estomac jusque sous les cuisses; et, en ce sens, il ne se dit que Des oiseaux préparés pour être mangés. Servir une aile de perdrix, une aile de chapon, une aile de bécasse. Le haut de l'aile, le bas, le bout de l'aile. Ailes d'oies confites.

En parlant De plumes à écrire, Bouts d'aile, Les plumes du bout de l'aile des oies.

AILE, désigne par analogie Diverses autres choses. Ainsi on dit :

Les ailes d'un moulin à vent, Les grands châssis garnis de toile qui sont mis en mouvement par le vent, et qui font tourner la meule.

Les ailes d'un édifice, Les deux parties d'un édifice qui sont jointes de chaque côté au principal corps de bâtiment. Les deux ailes d'un bâtiment. Un bâtiment qui n'a qu'une aile. Aile en retour. Les anciens appelaient Ailes d'un temple, Les murs latéraux d'un temple, avec ou sans péristyle; ce qui a fait donner, par quelques auteurs modernes, le nom d'Ailes aux Bas côtés ou nefs latérales d'une église. Les ailes d'une église.

Les ailes d'une armée, d'une troupe, Les deux extrémités d'une armée, d'une troupe rangée en ordre de bataille. L'aile droite, l'aile gauche d'une armée, d'un bataillon. L'aile droite de la première ligne. L'aile gauche de la seconde ligne. La cavalerie qui voltigeait sur les ailes. L'aile droite était appuyée à un bois, à un village. Le général refusa son aile droite, ou simplement, sa droite. L'aile droite enfonça les ennemis, mais l'aile gauche plia au premier choc. Le général N. commandait l'aile droite. On dit de même, L'aile gauche, l'aile droite d'une armée navale; etc.

En Horlogerie, Les ailes d'un pignon, Les dents d'un pignon.

Dans les Corderies, Les ailes d'un touret, Les deux planchettes en croix qui servent à retenir le fil sur le touret, lorsqu'il est près d'être rempli. En Anat., Les ailes du nez, Les

deux parties du nez qui forment le côté extérieur des narines.

En Botan., Les ailes d'une fleur papilionacée, Les deux pétales laté

raux.

En Archit., Ailes de mouche, Les ancres employées aux angles des coffres de cheminées de brique.

AILE. s. m. Mot emprunté de l'anglais Ale, qu'on prononce Ele. Espèce de bière qui se fait sans houblon. Boire de l'aile.

AILE, EE. adj. Qui a des ailes. Il ne se dit guère que De certains animaux à qui il n'est pas ordinaire d'avoir des ailes. Des poissons ailés. Des fourmis ailées. Suivant les poëtes, Pégase est un cheval ailé. Les anciens croyaient à l'existence de serpents ailės.

En Iconologie, Un foudre ailé, est Le symbole de la puissance et de la vitesse.

En Botan., Tige ailée, pétiole ailé, Tige, pétiole, garni D'une expansion de même nature que les feuilles ou les folioles. Pericarpe ailé, Péricarpe garni d'appendices membraneux comme celui du frêne, de l'érable. Feuilles ailées, Feuilles dont le pétiole porte de chaque côté plusieurs folioles. Feuille ailée avec impaire, ou sans impaire, c'est-à-dire, Avec ou sans une foliole terminale. Les feuilles du noyer sont ailées.

AILERON. s. m. L'extrémité de l'aile d'un oiseau, à laquelle tiennent les grandes plumes de l'aile. Un oiseau qui a l'aileron rompu. Un ragoût, une fricassée d'ailerons. Ailerons de dindon aux navets.

Il se dit aussi Des nageoires de quelques poissons. Les ailerons d'une carpe.

AILERON, se dit, par analogie, de Petites planches, de petits ais qui garnissent les roues des moulins à eau, et qui servent à les faire tourner, en recevant le choc de l'eau.

AILLADE. s. f. Sauce faite avec de l'ail. Faire une aillade.

AILLEURS. adv. de lieu. En un autre lieu. On souffre cela ici, mais ailleurs on ne le souffrirait pas. S'il ne se trouve pas bien où il est, que ne va-t-il ailleurs? Qu'il aille se pourvoir ailleurs. Vous chercherez inutilement ailleurs. Vous ne sauriez trouver cela ailleurs que chez lui. Je tâcherai de l'avoir d'ailleurs. Je le ferai venir d'ailleurs. La voie dont vous vous servez pour vos lettres n'est pas sûre, il faut les faire tenir par ailleurs.

AILLEURS, en parlant D'un livre, d'un auteur, signifie, Dans un autre passage. Nous avons dit ailleurs... Ailleurs il dit... Ailleurs encore. On dit de même, Cette expression, cette locution se trouve dans tel écrivain, et ailleurs, Et dans les ouvrages d'autres écrivains.

D'AILLEURS, signifie aussi, D'un autre principe, d'une autre cause, par un autre motif. Vous lui attribuez mal à propos votre disgrace, elle vient d'ailleurs. S'il le querelle sur un si mince sujet, c'est qu'il lui en

[blocks in formation]
« PrécédentContinuer »