même, Cracher des sentences, des proverbes, etc., Les prodiguer à tout propos dans la conversation. Fig. et fam., Cela est à cracher dessus, se dit D'une chose pour laquelle on veut témoigner un profond mépris. Prov., fig. et bass., Cracher au bassin, Donner de l'argent pour contribuer à quelque chose. Il faut bien qu'il crache au bassin pour aider à marier sa nièce. Prov. et fig., Il a craché en l'air, et cela lui est retombé sur le nez, Il a dit ou fait une chose qui a tourné à son désavantage. On dit de même, simplement, Cracher en l'air. Fig. et fam., Cette plume crache, se dit D'une plume mal taillée qui a le défaut de faire jaillir l'encre de côté et d'autre sur le papier, autour des caractères que l'on trace. CRACHÉ, ÉE, participe. Fig. et fam., C'est son père tout craché, se dit D'un homme, d'un enfant qui ressemble beaucoup à son père. CRACHEUR, EUSE. s. Celui, celle qui crache souvent. C'est un vieux cracheur, un grand cracheur. CRACHOIR. s. m. Petit vase d'argent, de faïence, ou d'autre matière, dans lequel on crache. Crachoir d'argent. Il se dit aussi d'Une espèce de boîte sans couvercle, remplie de sable, de cendre, ou de sciure de bois, qu'on met dans les églises, les cabinets, etc., pour y cracher. Les crachoirs sont fort en usage dans la Hollande. CRACHOTEMENT.s. m. Action de crachoter. Il a un crachotement perpétuel. CRACHOTER. v. n. fréquentatif. Cracher souvent et peu à la fois. Il ne fait que crachoter. CRAIE. s. f. Sorte de pierre calcaire et tendre, qui est blanche et propre à marquer. Les chimistes lui donnent le nom de Carbonate de chaux. Cela est blanc comme craie. Un morceau de craie. Marquer avec de la craie. Tracer avec de la craie. Autrefois le maréchal des logis, les fourriers marquaient les logis avec de la craie, et écrivaient sur les portes les noms de ceux qui devaient y loger. Marquer à la craie. Il s'est dit absolument de La marque que le maréchal des logis faisait sur la porte des maisons où devaient Joger les personnes qui suivaient la cour en voyage. Mettre la craie. Effacer la craie. Contrefaire la craie. Cette maison n'est point sujette à la craie, elle est exempte de la craie. Loger à la craie. CRAINDRE. v. a. (Je crains, tu crains, il craint; nous craignons, vous craignez, ils craignent. Je craignais, vous craigniez. Je craignis. J'ai craint. Je craindrai. Crains. Que je craigne. Que je craignisse. Craignant.) Redouter, appréhender, avoir peur. Craindre le péril. Craindre la mort. Craindre la douleur, les maladies, la pauvreté, etc. Craindre le tonnerre. C'est un homme qui ne craint rien. Je crains qu'il n'en arrive malheur. Je crains qu'il ne vienne. Je crains qu'il ne vienne pas. Je ne crains pas qu'il vienne. Ne craignez-vous pas qu'il ne vienne? Il est à craindre que cette entreprise n'échoue. Il craint d'être découvert. Ilcraint d'être importun. Je ne vous crains guère. Je le crains peu. Je ne crains point ses menaces. Un homme de bien ne craint rien. Je ne crains rien pour vous. Que craignez-vous de moi? On le craint comme le feu, comme la foudre. On le craint plus qu'on ne l'aime. Il veut se faire craindre. Il craint le retour de son père. Cetévénement doit fairecraindre une sédition. Cet homme n'est plus à craindre. Ce malheur est à craindre. Sa haine est plus à craindre que vous ne pensez. Vous n'avez rien à craindre. Ce cheval craint l'èperon. Cet animal craint l'eau. Fam., Il ne craint ni Dieu ni diable, se dit D'un méchant homme, d'un homme déterminé qu'aucune crainte n'arrête. CRAINDRE, se dit également De certaines choses par rapport à celles qui leur sont contraires, qui peuvent les endommager, les détruire. Ces arbres ne craignent point le froid. Cette couleur craint le soleil. Ce vase de terre ne craint point le feu. Prov. et fig., Un bon vaisseau ne craint que la terre et le feu, Il n'y a rien à craindre pour un bon vaisseau, que d'échouer ou d'être brûlé. CRAINT, AINTE, participe. C'est un homme craint dans le pays, craint de tout le pays. CRAINTE. s. f. Appréhension, peur, sentiment pénible excité dans l'âme par l'image ou la pensée d'un mal à venir. Grande crainte. Juste crainte. La crainte du châtiment. La crainte de la mort. La crainte de l'enfer. La crainte des jugements de Dieu. La crainte de déplaire. Donner, inspirer, imprimer de la crainte à quelqu'un. Jeter de la crainte dans l'esprit, dans l'ame. Etre saisi, pénétré, rempli de crainte. Mouvement de crainte. Je lui ai ôté cette crainte, je l'ai délivré de cette crainte. Le vrai courage n'est pas toujours exempt de crainte. Perdre la crainte. Perdre, abjurer toute crainte. C'est un homme sans crainte et sans pudeur, sans aucune crainte. Il faut lui donner de la crainte, le retenir par la crainte, le tenir encrainte. C'est la crainte qui lui a fait faire cela. La crainte l'a trouble. Il était troublé de crainte. Il est toujours en crainte. Il vit dans la crainte. Il ne vous dit pas toutes ses craintes. Vos craintes ne sont pas fondées. Une crainte vaine. De fausses craintes. Cette nouvelle a dissipé mes craintes. L'état de ce malade inspire des craintes. Il y a une crainte salutaire. La crainte de Dieu. Avoir la crainte de Dieu devant les yeux. Etre élevé dans la crainte de Dieu. La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse. Si ce n'était la crainte de Dieu. Si la crainte de Dieu ne le retenait. Crainte servile, La crainte qui naît de la seule appréhension du chàtiment. Crainte filiale, Celle qui naît de l'amour et du respect. On dit de même, Crainte respectueuse. En Jurispr. Crainte grave, Celle qui est capable d'ébranler une ame forte, comme la crainte de la mort, de la captivité etc. La crainte grave suffit pour annuler un contrat. On dit par opposition, Crainte légère. , De crainte de, de crainte que, De peur de, de peur que. De crainte d'etre surpris. De crainte qu'on ne vous trompe. On dit quelquefois simplement, Crainte de malheur, d'accident, crainte de pis, etc. CRAINTIF, IVE. adj. Timide peureux, sujet à la crainte. Naturel craintif. Ame craintive. Il est craintif de son naturel. On a rendu cet enfant trop craintif. Animal craintif. CRAINTIVEMENT. adv. Avec crainte. Il agit si craintivement en toutes choses. Parler craintivement. Il est peu usité. CRAMOISI. s. m. Sorte de teinture qui rend les couleurs où on l'emploie plus vives et plus durables. Etoffe teinte en cramoisi. Prov. et fig,, Etre sot, étre laid en cramoisi, Etre extrêmement sot, extrêmement laid. Cette façon de parler a vieilli. CRAMOISI, se dit plus ordinairement d'Une couleur de rouge foncé. Voilà un beau cramoisi. Teindre une étoffe en cramoisi. CRAMOISI, IE. adj. Qui est teint en cramoisi. Velours cramoisi. Soie cramoisie. Rouge cramoisi. Violet cramoisi. Fig. et fam., Devenir tout cramoisi, Rougir extrêmement de honte, de dépit, etc. Il est devenu tout cramoisi quand je lui ai dit cela. CRAMPE, s. f. Contraction spasmodique, involontaire et douloureuse qui se fait sentir principalement à la jambe et au pied. Il lui prit une crampe, il fut saisi par une crampe en nageant. Avoir des crampes. Autrefois on disait aussi, Goutte-crampe. CRAMPON. s. m. Pièce de fer recourbée, à une ou plusieurs pointes, qui sert, dans les ouvrages de maçonnerie, de charpenterie ou de menuiserie, à attacher fortement quelque chose. Crampon de fer. Gros crampon. Attacher avec un crampon. Mettre un crampon. Cela est tenu par un crampon. Il se dit aussi d'Un bout recourbé qu'on fait exprès aux fers de cheval, quand on veut ferrer les chevaux à glace. CRAMPON, en termes de Botanique, se dit de Tout appendice à l'aide duquel une tige s'accroche aux corps voisins, et qui n'est point roulé en spirale. CRAMPONNER. v. a. Attacher avec un crampon. Il faut cramponner cette pièce de bois. Cramponnez bien cette serrure. Cramponner des fers de cheval, Y faire des crampons. Cramponner un cheval, Ferrer un cheval avec des fers à crampon. CRAMPONNER, s'emploie aussi avec le pronom personnel. La tige de cette plante se cramponne aux corps voisins. Il signifie plus particulièrement, S'attacher fortement à quelque chose pour n'en être point arraché. 11 se cramponne si fort à ces barreaux, qu'on ne peut lui faire làcher prise. Il se dit quelquefois figurément et familièrement. C'est un homme dont on ne peut se défaire, il se cramponne à vous. CRAMPONNÉ, ÉE. participe. Prov. et fig., Avoir l'âme cramponnée dans le corps, Avoir la vie dure. CRAMPONNÉ, en termes de Blason, se dit Des pièces qui ont à leurs extrémités une demi-potence. CRAMPONNET. s. m. Petit crampon. Il se dit plus ordinairement de La partie d'une serrure dans laquelle se meut le pêne. CRAN. s. m. Entaille qu'on fait à un corps dur, pour accrocher ou arrêter quelque chose. Faire un cran. Le cran d'une arbalète. Hausser ou baisser une crémaillère d'un cran. Hausser un rayon de bibliothèque de deux crans, de trois crans. Fig. et fam., Monier, descendre d'un cran, Passer de l'emploi qu'on occupait à l'emploi qui est immédiatement au-dessus ou au-dessous. Depuis dix ans qu'il est dans cette administration, il n'a pas monté d'un cran. Au lieu de l'avancer, on l'a fait descendre d'un cran. Fig. et fam., Baisser d'un cran, se dit Des choses qui diminuent, qui s'altèrent, s'affaiblissent. Sa fortune, son crédit, sa santé, son esprit a baissé d'un cran. On dit quelquefois, dans le sens contraire, Hausser d'un cran. CRAN, en termes d'Imprimerie, Petit sillon, petite cannelure faite sur un des côtés du corps de chaque lettre, pour que l'ouvrier puisse placer les caractères dans le sens convenable, lorsqu'il compose. Le côté du cran. CRẠN. s. m. Voyez RAIFORT. CRANE. s. m. Le tèt de l'homme et des animaux; l'assemblage des os de la tête, qui contient le cerveau. La capacité du crâne. Les sutures du crane. Les trous, la cavité du crâne. La partie antérieure, la partie postérieure du crâne. La base du crâne. Les deux tables du crâne. CRANE. s. m. Tapageur, homme qui fait le rodomont. C'est un crâne. Faire le crane. On l'emploie quelquefois adjectivement. Il est crane. Il a l'air crane. Ce mot est très-familier. CRANERIE. s. f. Action de crâne, bravade; caractère du crane. Ses ΤΟΜΕ Ι. crâneries n'épouvantent personne. Sa crânerie me déplait. Il est familier. CRANOLOGIE. s. f. T. de Médec. Connaissance des protubérances ou bosses que présente le crane, et des indices que certains anatomistes en tirent pour déterminer les dispositions morales, les penchants des individus. On dit aussi, Craniologie. CRAPAUD.s.m. Reptile amphibie et ovipare qui ressemble à la grenouille. Crapaud de terre. Crapaud de marais. Gros crapaud. Vilain crapaud. La bave d'un crapaud. Le venin d'un crapaud. Prov. et bass., Sauter comme un crapaud, Faire le dispos lorsqu'on ne l'est guère. Fig. et fam., C'est un vilain crapaud, se dit D'un petit homme fort Jaid. On dit dans le même sens, Etre laid comme un crapaud. Prov. et bass., Etre chargé d'argent comme un crapaud de plumes, N'avoir point d'argent. CRAPAUD, se disait autrefois d'Une petite bourse de soie dans laquelle les hommes enfermaient leurs cheveux par derrière. CRAPAUD, en termes d'Artillerie, se dit de L'affût du mortier, qui est plat et sans roues. Crapaud de bronze. Les crapauds de bois ne sont en usage que dans les places. CRAPAUDAILLE. s. f. Il se dit par corruption de Crépodaille, et signifie, Une sorte de crêpe fort délié et fort clair. Une coiffe de crapaudaille. CRAPAUDIERE. s. f. Lieu où se trouvent beaucoup de crapauds. Il se dit, figurément et familièrement, d'Un lieu bas, humide, sale, malpropre, etc. Ce jardin est une crapaudière, une vraie crapaudiere. CRAPAUDINE. s. f. Espèce de picrre qu'on croyait autrefois se trouver dans la tête d'un crapaud, et qui est une dent ou un palais de poisson pétrifié. Enchasser une crapaudine. CRAPAUDINE, se dit aussi d'Une plaque de plomb, de tôle, etc., qui se met à l'entrée d'un tuyau de bassin, de réservoir, etc., pour empêcher que les crapauds ou les ordures n'y entrent. Il se dit également de La soupape de décharge qui est au fond d'un bassin, d'un réservoir, d'une baignoire. CRAPAUDINE, se dit encore d'Un morceau de fer ou de cuivre creux, dans lequel entre le gond d'une porte. Il se dit également, en Mécanique, de la boîte qui reçoit le pivot d'un arbre debout. À LA CRAPAUDINE. T. de Cuisine, qu'on emploie en parlant De pigeons ouverts, aplatis et rotis sur le gril. Mettre des pigeons à la crapaudine. Manger des pigeons à la crapaudine. CRAPAUDINE. s. f. T. de Botan. Plante labiće, à laquelle on donne aussi le nom de Sideritis, et qui passe pour vulnéraire. CRAPOUSSIN.s.m. Sorte d'animal crustacé. CRAPOUSSIN, INE. s. T. populaire qui se dit, par dérision, Des gens petits et contrefaits. Ce n'est qu'un crapoussin, une crapoussine. CRAPULE. s. f. Débauche habituelle et grossière. Il se dit surtout Des excès dans le boire et le manger. Honteuse, vilaine crapule. Il aime la crapule. Il se plait, il est plongé dans la crapule. Il est dans une crapule continuelle. Vivre dans la crapule. Il se dit quelquefois, par extension et familièrement, de Ceux qui vivent dans la crapule. N'allez pas avec ces libertins, c'est de la crapule. CRAPULER. v. n. Etre, vivre dans la crapule. C'est un homme qui ne fait que crapuler, qui aime à crapuler. Il crapule jour et nuit. Il est très-familier et peu usité. CRAPULEUX, EUSE. adj. Qui se plaît dans la crapule. Homme crapuleux. Femme crapuleuse. Il signifie aussi, Qui a rapport à la crapule. Avoir des goûts crapuleux, des inclinations crapuleuses. Mener une vie crapuleuse. CRAQUELIN. s. m. Espèce de gåteau qui craque sous les dents lorsqu'on le mange. Craquelin aux œufs. Craquelin au beurre. Faire des craquelins. Manger des craquelins. CRAQUEMENT. s. m. Le bruit que font certains corps en craquant. Avez-vous entendu le craquement de cette poutre? Un craquement de dents. CRAQUER. v. n. Il se dit Pour exprimer le bruit que font certains corps en se frottant violemment, ou en éclatant. Les vis du pressoir craquaient. Le plancher est si chargé, que les poutres en craquent. Ce lit craque. Un coup de vent rompit le mat, on l'entendit craquer. Cet homme est si sec que les os lui craquent. Faire craquer ses doigts en les tirant. Les croûtes, le biscuit, craquent sous la dent. CRAQUER, signifie aussi, populairement, Mentir, håbler, se vanter mal à propos et faussement. C'est un homme qui ne fait que craquer. CRAQUERIE. s. f. Menterie, hàblerie. Il est populaire. CRAQUETEMENT. s. m. Convulsion dans les muscles des mâchoires, qui fait craquer les dents. Voyez CRAQUEMENT. CRAQUETER. v. n., fréquentatif de Craquer. Craquer souventet avec petit bruit. Quand on jette du sel, du laurier dans le feu, on l'entend craqueter. CRAQUETER, se dit aussi Pour exprimer le cri de quelques oiseaux. On entend craqueter les cigognes. CRAQUEUR, EUSE. s. Celui, celle qui ne fait que mentir et se vanter faussement. C'est un grand craqueur, une grande craqueuse. Il est populaire. CRASE. s. f. T. de Gram. grecque. Contraction, union de deux ou plusieurs voyelles qui se confondent tellement, qu'il en résulte un autre son, et un changement dans l'écriture. Τείχους est la crase de τείχος, génitif de τείχος (mur). CRASSANE. s. f. Voyez CRESANE. CRASSE. s. f. Ordure qui s'amasse sur la peau, dans le poil de l'homme 31 ou de l'animal, etc. La crasse de la tête. La crasse des mains. Il est plein de crasse. On le dit aussi en parlant Des vêtements, etc. La crasse du linge sale. Elle a eu beaucoup de peine à ôler la crasse qui était sur ce bonnet. Il se dit aussi de Certaine ordure qui se sépare des métaux quand on les fond. La crasse d'un metal, des métaux. Fig. et fam., La crasse du collège, la crasse de l'école, La rusticité, le défaut de politesse de ceux qui ont toujours demeuré dans le collége, ou qui n'ont guère fréquenté le monde. Ce jeune homme a encore toute la crasse du collège. Cela sent la crasse de l'école. CRASSE, se dit figurément et familièrement d'Une naissance, d'une condition très-basse. Etre né dans la crasse. C'est un homme sorti de la crasse. Dans ce sens peu usité, il est injurieux. Il se dit aussi quelquefois d'Une avarice sordide Il a toujours vécu dans la crasse. CRASSE. adjectif qui n'est d'usage qu'au féminin. Grossier, épais. Humeur crasse et visqueuse. Matière crasse et épaisse. Fig. et fam., Ignorance crasse, Ignorance grossière et inexcusable. CRASSES. s. f. pl. Il se dit Des écailles qui se séparent de quelques minéraux, lorsqu'on les frappe à coups de marteau. CRASSEUX, EUSE. adj. Plein de crasse, couvert de crasse. Visage crasseux. Mains crasseuses. Cheveux crasseux. Barbe crasseuse. Il est tout crasseux. Bonnet crasseux. Calotte crasseuse. Il s'emploie quelquefois comme substantif, en parlant Des personnes. Un crasseux. Vilain crasseux. Petite crasseuse. Il se dit aussi, tant adjectivement que substantivement, d'Un homme très-avare. Peut-on étre si crasseux! Il vit en crasseux. Ce mot est familier., CRATERE. s. m. Espèce de tasse à boire, en usage chez les anciens Romains. Il signifie, par analogie, La partie supérieure d'un volcan, ou l'ouverture par laquelle il vomit sa lave, ses feux, sa fumée et ses cendres. Le cratère du Pésuve, de l'Etna. Beaucoup de montagnes de l'Auvergne et du Vivarais offrent de vastes cratères. CRATICULER. v. a. T. de Peinture et de Gravure, dérivé de l'italien. Voyez GRATICULER. CRATICULÉ, ÉE. participe. CRAVACHE.s.f. Fouet d'une seule pièce qui a la forme d'une badine, et dont on se sert ordinairement quand on monte à cheval. Une bonne cravache. Donner des coups de cravache. CRAVAN. s. m. T. d'Hist. nat. Oiseau aquatique de la grosseur du canard, et dont le plumage est noir. Il se dit aussi d'Un coquillage qui s'attache aux navires lorsqu'ils sont longtemps à la mer. CRAVATE.s.m.Cheval de Croatie. Les cravates sont des chevaux de grand travail. On dit aussi adjectivement, Cheval cravate. CRAVATE, est aussi Le nom qu'on donnait anciennement aux soldats de certains régiments de cavalerie légère. Les cravates servaient d'enfants perdus dans les batailles, de batteurs d'estrade, etc. Compagnie, régiment de cravates. Le régiment de Royal-cravate. Il fut poursuivi par un cravate. CRAVATE. s. f. Mousseline, batiste, ou autre étoffe légère que les hommes se mettent ordinairement autour du cou, et qui se noue par devant. Cravate de mousseline, de soie. Cravate de taffetas noir. Cravate blanche. Cravate noire. Cravate de couleur. Le nœud, les bouts d'une cravate. Mettre sa cravate. La cravate d'un drapeau, L'ornement de soie, brodé d'or ou d'argent, qu'on attache comme une cravate au haut de la lance d'un drapeau, et dont les bouts sont pendants. CRAYON. s. m. Petit morceau de pierre de mine, ou de quelque autre matière colorée propre à dessiner. Crayon noir, Crayon blanc. Crayon de sanguine. Crayon de charbon. Crayon de pastel. Crayon rouge. Crayon beu. Crayon de Hollande, etc. Dessiner avec un crayon. Tailleruncrayon. Manier lecrayon. Dessin tracé au crayon. Dessin au crayon. Le maitre a donné quelques coups de crayon à ce dessin. Portrait fait au crayon. Il signifie quelquefois figurément, La manière de dessiner, ou La manière dont une chose est dessinée. Un crayon moelleux, facile, ferme, large. CRAYON, se dit quelquefois, par extension, de Tout dessin fait au crayon, et particulièrement d'Un portrait fait de cette manière. Les crayons de cet artiste sont fort estimes. Il a fait le crayon d'un tel. Il signifie aussi, figurément, La description qu'on fait de quelque personne. Vous nous avez bien dépeint cet homme-là, vous nous en avez fait un fidèle crayon. En ce sens, il a vieilli. CRAYON, signifie encore, La première idée, ou le premier dessin d'un tableau, qu'on trace avec du crayon. Il n'a pas encore commencé ce tableau, il n'en a fait qu'un crayon, que le crayon. Crayon grossier. Lé ger crayon. Il se dit figurément, dans un sens analogue, en parlant Des ouvrages d'esprit. Cette pièce n'est pas achevée, ce n'est encore qu'un crayon, qu'un premier crayon, qu'un crayon imparfait, qu'un faible crayon. Je ne vous ai tracé qu'un léger crayon des événements qui précédèrent cette époque. CRAYON, se dit également d'Une petite baguette de bois, qui renferme un crayon de mine de plomb ou autre, et dont on se sert pour tracer, marquer, écrire, etc. Crayon à coulisse. Crayon rouge. Crayon anglais. Une ligne tracée au crayon. Une note écrite au crayon. CRAYONNER. v. a. Dessiner avec du crayon. Crayonner une tête, un bras, une main, un arbre. Il signifie atıssi, Dessiner grossièrement, mettre seulement les premiers traits. Cela n'est que crayonné. Il se dit quelquefois au figuré. Je vais vous crayonner le caractère de cet homme. CRAYONNÉ, ÉE. participe. CRAYONNEUR. s. m. Celui qui crayonne. Il ne se dit que par dénigrement. Ce n'est pas un peintre, c'est un crayonneur. CRAYONNEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature du crayon. Pierre crayonneuse. Terre crayonneuse. CRE CRÉANCE. s. f. Croyance, foi. Cela ne mérite aucune créance, n'est pas digne de créance. Cette nouvelle absurde a cependant trouvé créance chez les esprits faibles. Ne donnez aucune créance à ce qu'il dit. Il signifie aussi, L'avantage d'être cru. Il a beaucoup de créance parmi le peuple. Perdre toute créance. Donner créance à une chose, Faire qu'on y ajoute foi, la rendre croyable. Son caractère donne créance à ses paroles. CREANCE, se dit quelquefois pour Croyance religieuse. La pureté de sa créance. Ce sens vieillit. CRÉANCE, se dit, en Diplomatie, de L'instruction secrète qu'un souverain confie à son ministre pour en traiter avec un autre souverain. Il lui exposa sa créance. Est-ce là toute votre créance ? Lettre de créance, Lettre par laquelle on annonce que confiance doit étre donnée à celui qui la remet. Cet ambassadeur a présenté ses lettres de créance. Lettre de créance, se dit aussi de La lettre qu'un banquier ou un négociant donne à un voyageur, pour toucher de l'argent quand il en aura besoin. Il a des lettres de créance sur Londres, sur Hambourg. En termes de Vénerie, Chien de bonne créance, Chien sûr; et, en termes de Fauconnerie, Oiseau de peu de créance, Oiseau peu sûr. CREANCE. s. f. Dette active; titre, droit qui rend une personne créancière d'une autre. Sa créance est de tel jour. Sa créance est bonne, est ancienne, est assurée par une hypothèque. Il n'y a rien à perdre sur cette créance. On lui contesta sa créance. Il a pour vingt mille francs de créances sur Marseille. CREANCIER, IERE. s. Celui, celle à qui il est dù de l'argent ou quelque autre chose qui se peut estimer à prix d'argent. Créancier importun, facheux. Premier créancier. Dernier créancier. Ancien créancier. Créancier privilégié, hypothécaire. Créancier inscrit. Il est créancier de telle succession, d'un tel pour la somme de... C'est un de mes créanciers. Elle est créancière. Etre poursuivi par ses créanciers. Il s'est accommodé avec les créanciers. Celle terre fut vendue à la poursui te, au profit des créanciers. Abandonner son bien à ses créanciers. CREAT. s. m. Celui qui sert de sous-écuyer dans une école d'équita tion. Il était creat dans telle académie, dans tel manège. CRÉATEUR. s. m. Celui qui crée, qui tire du néant. Dieu est le créa teur du ciel et de la terre. Le souverain créateur de toutes choses, et absolument, Le Créateur. Recevoir son Créateur, Recevoir la sainte communion. CRÉATEUR, se dit, par extension, de Celui qui a inventé une chose, dans quelque genre que ce soit. Homère est regardé comme le créateur de l'épopée. Il s'emploie adjectivement dans les deux sens; et alors il a un féminin, Créatrice. La puissance d'un Dieu créateur. La Divinité créatrice de tout ce qui existe. Génie créateur, Feu créateur. Puissance créatrice, Main créatrice. CREATION. s. f. Action par laquelle Dieu crée. La création du monde. La création de l'homme. Il signifie absolument, La création du monde. Moise est l'historien de la création. Depuis la création. Il signifie aussi, L'univers, l'ensemble des êtres créés. Les merveilles de la création. CREATION, se dit encore en parlant De ce que l'homme invente, forme, établit. La création d'un mot. Un mot de nouvelle création. La création d'un genre en littérature, en peinture. Il se dit particulièrement de L'action de fonder quelque institution, d'établir de nouveaux emplois, de nouvelles fonctions, de nouvelles rentes, etc. Ils font tous les deux partie de ce corps depuis sa création. La création d'un emploi, d'un titre. La création d'une rente, d'une pension. Ordonnance portant création de... Une création de pairs. Un pair de nouvelle création. Le pape fit une création de cardinaux. Tel cardinalest de la création de tel pape. CREATION, se dit quelquefois d'Un ouvrage d'art, d'une composition littéraire. C'est une grande création, une belle création. CREATURE. s. f. Un être créé. Les créatures animées. Les créatures inanimées. L'homme est une créature raisonnable. Les créatures visibles. La puissance de Dieu éclate dans les plus faibles créatures, dans les plus chètives créatures. Dieu est admirable dans ses créatures. Le pécheur quitte le Créateur pour S'attacher à la créature. Il se dit particulièrement Des personnes. Cet homme est la meilleure créature du monde. Vous éles une étrange creature. Voilà une solte créature. Il se dit particulièrement Des cardinaux, pour exprimer qu'ils sont de la création de tel pape. Les créatures de tel pape étaient les plus forts dans le conclave. CRÉCELLE. s. f. Moulinet de bois qui fait un bruit aigre, et dont on se servait autrefois, au lieu de cloches, le jeudi et le vendredi de la semaine sainte, Sonner la crècelle. CRÉCERELLE. s.f. Espèce d'oiseau de proie. La crècerelle fait ordinairement son nid dans les vieilles murailles, dans les vieilles tours. CRECHE. s. f. La mangeoire des bœufs, des brebis et autres animaux semblables. Mettre du foin, du fourrage dans une crèche. Absol., La crèche, la sainte crèche, La crèche où Notre-Seigneur fut mis au moment de sa naissance, dans l'étable de Bethleem. La crèche de Notre-Seigneur. Le fils de Dieu a vouļu naître dans une crèche. CREDENCE. s. f. Sorte de petite table qui est au côté de l'autel, et où l'on met les burettes, le bassin et les autres choses qui servent à la messe, ou à quelque cérémonie ecclésiastique. Il y a ordinairement deux credences aux côtés de l'autel. CREDENCE, désigne aussi, dans certains établissements publics, tels que colléges, séminaires, etc., L'endroit où l'on tient les provisions de bouche. Aller à la crédence. CREDENCIER. s. m. Celui qui tient la crédence, qui, dans une grande maison, dans un collége, etc., est chargé de la garde et de la distribution des provisions de bouche. CREDIBILITE. s. f. T. dogmatique. Il n'est guère usité que dans cette locution, Motifs de credibilité, Les motifs que l'on a pour croire que la religion chrétienne est vraie. CREDIT. s. m. Réputation d'être solvable et de bien payer, qui fait que l'on trouve aisément à emprunter. Bon crédit. Grand credit. Il a crédit, bon crédit chez les marchands, sur la place. Il n'a point d'argent comptant, mais il a du crédit. Sil avait besoin de cent mille francs, il les trouverait sur son crédit. Il maintient bien, il conserve bien son crédit. Cette affaire compromet son crédit, a ruiné son crédit. Le crèdit public. Préter son crédit, Prêter son nom et fournir son obligation pour un emprunt qui doit profiter à un autre. Lettre de crédit, Lettre dont le porteur peut toucher de l'argent de ceux à qui elle est adressée. De bonnes lettres de crédit. Lettre de crédit limitée. Lettre de crédit illimitée. Donner, présenter une lettre de crédit. Ouvrir un crédit, faire un crédit à quelqu'un, L'autoriser à prendre à une caisse jusqu'à concurrence d'une certaine somme, ou même tout l'argent dont il aura besoin. On lui a fait, on lui a ouvert un crédit de cent mille francs sur le trésor pu blic. Il m'a ouvert chez son banquier un crèdit illimité. On dit dans le même sens, Avoir un crédit ouvert chez un banquier, un crédit de tant sur tel banquier. Faire crèdit, donner à crédit, Donner des marchandises, des denrées, sans en exiger sur l'heure le payement. On dit aussi dans le même sens: Prendre des marchandises à crédit. Vendre, acheter à crèdit, Fam., Faire crédit de la main à la bourse, depuis la main jusqu'à la bourse, Ne point faire de crédit, ne vendre qu'argent comptant. Prov. et pop., Crédit est mort, On ne veut plus prêter; il faut payer comptant. A crédit, signifie quelquefois, au figuré, Inutilement, en vain, sans profit; et alors cette locution est familière. Personne ne vous sait gré de ce que vous faites, vous travaillez à crédit. Vous vous tuez à crédit. Vous vous donnez de la peine à crédit. Vous consumez votre temps et votre bien à crédit. Il signifie aussi, Sans preuve, sans fondement. Vous dites cela, vous avancez cela à crédit, quelle preuve en avez vous ? CRÉDIT, se dit également en parlant Des papiers ou effets de commerce qui ont plus ou moins de cours sur la place, parmi les négociants. Les billets de cette compagnie prennent crédit. Les actions de celte banque sont remontées de crédit. CRÉDIT, dans la Tenue des livres, signifie, par opposition à Débit, La partie d'un compte où l'on écrit ce qui est dù à quelqu'un ou ce qu'on a reçu de quelqu'un. Tout compte courant est tenu par débit et par crédit. Porter un article, une somme au crédit d'un compte. Le côté du crédit. CRÉDIT, Signifie figurément, Autorité, pouvoir, considération. Il est en credit, en grand crèdit. Etre en crédit, avoir du crédit auprès de quelqu'un. Il a grand crédit, beaucoup de crèdit dans sa compagnie, à la cour, parmi les étrangers, en tel pays. Il s'est mis en crédit par tel moyen. Cela l'a mis en crédit, lui a acquis du crédit. Son crédit peut beaucoup. Il y a employé tout son crédit. Il a tout cela par le crédit d'un tel. Il a perdu beaucoup de son crédit, tout son credit. Il est bien déchu de son crédit. Son crèdit est bien diminué. Se servir, user de son crédit. Abuser de son crédit. User son crédit. Avoir du crédit sur quelqu'un, sur l'esprit de quelqu'un, Avoir du pouvoir sur son esprit. CRÉDIT, SE dit quelquefois, figurément, en parlant Des choses morales. Mettre une opinion en crédit. Cette nouvelle prend, acquiert beaucoup de crédit. CREDITER.v. a. T. de Commerce. Écrire sur le journal et sur le grand livre ce que l'on doit à quelqu'un ou ce que l'on a reçu de quelqu'un. Je vous ai crédité des cinq cents francs que vous m'avez prétés, que vous m'avez remboursés. Étre crédité sur une ville, Avoir des lettres de crédit sur cette ville. Je suis crèdité sur plusieurs places de commerce. CRÉDITÉ, ÉE, participe. CREDO.s.m.(On prononce Crèdo.) Le symbole des apôtres, qui contient les articles principaux de la foi, et dont le premier mot, en latin, est Credo (Je crois). Dire le Credo. A la grand'messe, on a chanté un Credo en musique. CREDULE. adj. des deux genres. Qui croit trop facilement. Esprit crédule. Homme crédule, trop crédule. Quoi! vous êtes si crédule... Le peuple est crédule. Simplicité crédule. Piété crédule. CREDULITÉ. s. f. Facilité à croire sur un fondement très-léger. Grande crédulité. Sotte credulite. Vous avez trop de crédulité. Il abusait de la crédulité des peuples. CREER. v. a. Tirer du néant, donner l'être, faire de rien quelque chose. Dieu a créé le ciel et la terre. Quand Dieu créa le monde. Dieu a créé toutes choses de rien. Dieu créa l'homme à son image. Il se dit, par extension, en parlant Des choses que les hommes inventent, imaginent, forment. Homère a créé l'épopée. Créer une science, un système. Créer des mots. Se créer des chimères. Se créer des besoins. Il se crée à plaisir des difficultés, des embarras. Il se dit également en parlant Des choses dont l'établissement, l'organisation, etc., présente certaines difficultés ou coûte quelques efforts. Créer un vaste système d'administration. Créer une législation nouvelle. Créer une marine formidable. Créer une armée. Savoir se créer des ressources. CRÉER, se dit quelquefois Des choses dans le sens de Produire, faire naître, susciter. De nouveaux besoins créent ale nouvelles industries. L'ordre de choses que cette révolution venait de créer. CRÉER, Signific encore simplement, Fonder, instituer, élire. Créer une académie, une institution, un établissement. Créer des magistrats. Le roi, par son ordonnance du... a créé tant de pairs. Créer des charges, des emplois. Cette place fut créée pour un tel. En Hist. nat., Créer un genre, rune espèce, etc., Etablir un nouveau genre, une nouvelle espèce, etc., pour y ranger des êtres qu'on ne peut rapporter à aucun genre, à aucune espèce connue. Ce genre a élé créé par tel naturaliste. Créer une rente, une persion, La constituer. Créer une rente sur tous sesbiens.Créer des rentes sur l'État. Il lui a créé une pension sur le plus clair de son bien. On dit dans un sens analogue, Créer des actions. Créer une pension sur un bénéfice, se dit proprement Lorsque le pape octroie l'établissement d'une pension sur un bénéfice. On créa une pension sur tel évéché, sur telle abbaye. CRÉÉ, ÉE, participe. Un être créé. Des offices créés de nouveau. Une rente créée sur tel fonds. Un art nouvellement créé. CREMAILLERE. s. f. Ustensile, ordinairement de fer, muni de crans, et recourbé en crochet par le bas, qu'on scelle au fond des cheminées de cuisine, et qui sert à pendre audessus du feu les chaudrons, les marmites, etc., dans lesquels on veut faire cuire ou chauffer quelque chose. Petite crémaillère. Grosse crémaillere. Pendre la crémaillère. Baisser, hausser la crémaillère d'un cran, de deux crans. Crémaillère à trois branches. Prov., Pendre la crémaillère, Faire un repas pour célébrer son établissement en ménage, ou son installation dans un nouveau logement. On dit aussi, Aller pendre la crémaillère chez quelqu'un, en parlant Des personnes invitées à un repas de ce genre. CRÉMAILLÈRE, se dit aussi, dans les Arts, de Certaines pièces de bois ou de métal, munies de crans, qui servent à supporter, accrocher, arrêter, abaisser, relever, etc. Chaise, fauteuil à crémaillère, Dont on peut abaisser ou relever le dossier au moven d'une crémaillère. Il se dit particulièrement, en Horlogerie, de La pièce d'une montre ou pendule à répétition que l'on pousse avec le poussoir ou que l'on tire avec un cordon, lorsqu'on veut qu'elle répètę. CREMAILLON. s. m. Petite crémaillère qui s'accroche à une plus grande. CRÈME. s. f. La partie la plus grasse du lait, avec laquelle on fait le beurre. Bonne crème. Crème nouvelle. La première, la petite crème ou crème douce. Fromage de crème. Fromage à la crème. Voilà de la crème qui est aigre. Cette vache est bonne, son lait rend bien de la crème, fait bien de la crème, a bien de la crème. Fouetter de la crème. Crème fouettée. Manger de la crème. Il se dit également d'Une sorte de mets fait ordinairement de lait et d'œufs, et qui a la consistance de la crème de lait. Un plat de crème. Crème à la fleur d'orange, à la vanille, au chocolat, aux amandes, etc. Crème frite. Crème brûlée. Il fait fort bien, il entend fort bien les crèmes. Tarte à la crème. Fig. et fam., Crème fouettée, se dit d'Un discours, d'un écrit dont le style a du brillant, mais où il n'y a point de substance, point de solidité. Ce n'est que de la crème fouettée. Crème de riz, Espèce de bouillie faite avec la farine de riz. Crème de chaux, Pellicule de carbonate de chaux qui se forme sur l'eau de chaux, par son contact avec l'air. Crème de tartre, Tartre de vin purifié c'est ce que les chimistes nomment Bitartrate de potasse. La crème de tartre est aperitive. Purger avec de la crème de tartre. CRÈME, se dit aussi de Certaines liqueurs fines. Créme des Barbades. Crème de moka, de cacao, etc. CRÈME, Se dit, figurément et familièrement, de Ce qu'il y a de meilleur, de plus estimable dans une chose, ou parmi plusieurs choses de même espèce. Il n'y a plus rien à gagner dans cette affaire, dans cette entreprise, un tel en a pris toute la crème, en a eu toute la crème. Il a extrait cet auteur avec soin, il en a pris toute la crème. Cette famille est la crème des honnétes gens. CREMENT. s. m. T. de Gram. Augmentation d'une ou de plusieurs syllabes qui survient à un mot, lorsqu'on forme les temps d'un verbe, ou les cas d'un nom, dans les langues qui ont des cas. Le crément tombe toujours sur les syllabes qui précèdent immédiatement la désinence. Dans sermonibus (de sermo), il y a deux créments, mo et ni; dans amahamini (d'amare), il y en a trois, ma, ba et mi.. CRÉMER. v. n. Se couvrir de crème. Il ne se dit que Du lait. En été le lait crème plus qu'en hiver. Le lait de cette vache crème bien, ne crème, guère. CREMIÈRE. s. f. Femme qui vend de la crème. CRENAGE. s. m. T. de Fondeur en caractères. Action de créner. CRÉNEAU.s.m. Une de ces pièces de maçonnerie qui sont coupées en forme de dents, et séparées l'une de l'autre par intervalles égaux, au haut des anciens murs de ville ou de chateau. Les créneaux d'une muraille. Etant monté au haut du mur, il s'attacha à un créneau. Il tomba avec le créneau qu'il tenait embrassẻ. Attacher les échelles aux créneaux. On le pendit aux créneaux. Regarder par les créneaux. Tirer par les créneaux. CRÉNEAU, dans la Théorie militaire, se dit de L'intervalle que les pelotons laissent entre eux dans l'ordre de bataille, et où se placent les chefs de peloton. CRÉNELAGE. s. m. T. de Monnayeur. Cordon fait sur l'épaisseur d'une pièce de monnaie. CRENELER. v. a. Faire des créneaux, façonner en forme de créneaux. Crèneler une muraille. Créneler une roue de machine. Créneler une pièce de monnaie, Faire un cordon sur son épaisseur. CRÉNELÉ, ÉE. participe. Il s'emploie dans le Blason. Pal crénelé. Croix crénelée. Il se dit, en Botanique, Des parties d'une plante dont le bord est découpé en dents arrondies. Les feuilles du lierre terrestre sont crénelées. CRENELURE. s. f. Dentelure faite en créneaux, découpure en dents arrondies. Il y a des feuilles de plantes, des dentelles qui sont en crénelure, à crénelure. Il se dit plus ordinairement, surtout en Botanique, Des dents qui forment cette espèce de découpure. Les feuilles de la bétoine sont bordées de crénelures. CRÉNER. v. a. T. de Fondeur en caractères. Evider en dessous la partie de l'œil d'une lettre qui déborde le corps. On crène les lettres longues, afin que la partie excédante puisse se placer sur la lettre voisine. née. CRÉNÉ, ÉE. participe. Lettre créCRÉOLE. s. des deux genres. Nom qu'on donne à un Européen d'origine |