qui est né dans les colonies. Un créole. Une créole. CREPE. s. m. Sorte d'étoffe trèsclaire et ordinairement un peu frisée, qui est faite de laine fine ou de soie crue et gommée. Crépe blanc. Crepe rose. Crépe noir. Le crêpe noir sert principalement pour le deuil. Gros crêpe. Un cordon de crêpe. Une étoffe de crépe. Unbandeau de crêpe. Un voile de crépe. Une robe de crépe. Une ceinture de crépe. Crêpe funèbre. Crépe lisse, Crêpe qui n'est pas frisé, et qui sert ordinairement pour les coiffures de femme. CRÊPE, se dit absolument Du morceau de crêpe que l'on porte en signe de deuil, et qui se met ordinairement au chapeau. Il porte un crêpe à son chapeau. Les militaires portent le crêpe au bras. CRÊPE, se dit quelquefois, figurément et poétiquement, pour Ténèbres, obscurité. On ne l'emploie guère qu'en parlant De la nuit, de la mort, etc. Le crépe lugubre des nuits. CREPE. s. f. Pate semblable à celle des beignets, et qu'on fait cuire en l'étendant sur la poêle. Manger des crepes. CREPER. v. a. Friser en manière de crêpe. Crêper une étoffe. Créper des cheveux. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Ses cheveux commencent à se creper. CRÊPÉ, ÉE. participe. Étoffe crépée. Crépe crépé. Cheveux crépés. Chevelure crépée. CREPI. s. m. Enduit qui se fait sur une muraille avec du mortier ou du platre. Il faut mettre un crépi sur cette muraille. Il faut donner un crépi à celle muraille. Faire un crépi., CRÉPIN. s. m. Il n'est usité que dans ces phrases proverbiales et populaires, Perdre son saint-crépin, porter tout son saint-crépin, Perdre, porter tout ce qu'on a. Cette façon de parler vient de ce que les cordonniers qui courent le pays portent leurs outils dans un sac qu'ils appellent Un saint-crépin. CREPINE. s. f. Sorte de frange qui est tissue et ouvragée par le haut. Crépine d'argent. Crépine d'or et d'argent. Crepine de soie. Crépine de soie torse. Riche crépine. Grande, pelite crépine. La crépine d'un lit. La crépine d'un dais, d'une tapisserie de velours, de damas. CRÉPIR v. a. Enduire une muraille de mortier ou de plàtre. Il faut crépir cette muraille. Crépir du cuir, Y faire venir le grain; et, Crépir le crin, Le faire bouillir dans l'eau pour le friser. CRÉPI, IE. participe. Muraille crépie. CRÉPISSURE. s. f. Le crépi d'une muraille. Cette crépissure était nécessaire pour conserver cette muraille. Il est peu usité; on dit ordinairement, Crépi. CRÉPON. s. m. Sorte d'étoffe de laine ou de soie, qui est un peu frisée, et qui ressemble au crêpe, mais qui est beaucoup plus épaisse. Crépon de laine., Crépon de soie. CRÉPU, UE. adj. Crêpé, trèsfrisé. Il ne se dit guère que Des cheveux. Les nègres ont les cheveux crépus. En Botan., Feuille crèpue, Feuille dont le bord est ondulé et plein de petites rides fort rapprochées. CREPUSCULAIRE. adj. des deux genres. T. d'Astron. Qui appartient au crépuscule. Lumière crépusculaire. Cercle crépusculaire, Le cercle de la sphère que l'on suppose passer par le degré où se trouve le soleil quand le crépuscule cesse. CREPUSCULE. s. m. Il se dit de La lumière qui précède le lever du soleil, et de Celle qui reste après le soleil couché jusqu'à ce que la nuit soit entièrement close. Le crépuscule du matin. Un faible crépuscule commençait à éclairer les objets. Le crépuscule du soir. Il y avait encore un peu de crépuscule. CREQUIER. s. m. Prunier sauvage. Il est resté terme de Blason. Le créquier, en blason, ressemble à un chandelier à sept branches. CRESANE. s. f. Sorte de poire fondante et d'un goût délicat. On dit aussi plus exactement, mais plus rarement, Crassane. CRESCENDO. adv. T. de Musique emprunté de l'italien, qui signifie, En renforçant, en enflant par degrés les sons de la voix ou des instruments. Ce passage doit élre exécuté crescendo. Il s'emploie aussi comme substantif masculin. Cette ouverture se termine par un admirable crescendo. CRESCENDO, s'emploie quelquefois dans le langage ordinaire, et signifie, En augmentant. Sa mauvaise humeur va crescendo. Dans cette acception, il est familier et ne se dit guère que par plaisanterie. CRESSON. s. m. Genre de plantes crucifères dont l'espèce la plus connue croît dans les eaux vives, et se mange ordinairement en salade, ou avec du roti. Cresson de ruisseau, de fontaine. Poulet au cresson. Bifleck au cresson. Cresson des près. Cresson alénois, Plante crucifère quia, comme le cresson, une saveur piquante, et qu'on met dans les salades de laitue ou de chicorée, pour en relever le goût. CRESSON, se dit abusivement de Quelques autres plantes qui appartiennent à des genres très-différents. Cresson sauvage. Cresson d'Inde. Cresson doré. Etc. d'Un homme extrêmement riche. C'est un Crésus. CRETACE, ÉE. adj. T. d'Hist. nat. Qui est ou qui tient de la nature de la craie. CRÈTE. s. f. Morceau de chair rouge, ordinairement dentelé, qui vient sur la tête des coqs et des poules, et de quelques autres oiseaux. Belle crète. Grosse crête. Double crête. Crête pendante. Ce coq a la crète droite. Il baisse la crète. Un pâté, un potage avec des crêtes de coq. Il désigne aussi, La huppe que quelques oiseaux ont sur la tête. La crète d'une alouette. Fig. et fam., Lever la crète, S'enorgueillir, s'en faire accroire. Il commence à lever la crête, et à vouloir faire l'entendu. Il signifie aussi, Se montrer, paraître avec plus, de hardiesse. Fig. et fam., Baisser la crète, Perdre de son orgueil, de sa vigueur, de ses forces. Fig et fam., Rabaisser la crète à quelqu'un, lui donner sur la créte, Rabattre l'orgueil de quelqu'un, le mortifier. En Botan., Crête-de-coq, Plante fort commune dans les prés, dont la fleur est en casque, et dont les graines sont bordées d'une large membrane. CRÈTE, se dit également de Cette partie relevée qui se trouve surla téte de quelques reptiles et de quelques poissons. Crête de morue, Certain endroit du dos de la morue, vers la tête. CRÈTE, signifie aussi, par analogie, Le haut de la terre qui est relevée sur le bord des fossés, dans les champs. La crête d'un fossé. Il se dit également de La partie la plus élevée d'une montagne, d'un rocher, d'une grosse vague, etc. Il n'a pu monter jusqu'à la crête du rocher. CRÈTE, signifie encore, Une pièce de fer élevée en forme de crête sur un casque ou sur quelque autre coiffure semblable. La crète d'un morion, d'un armet, d'un casque. CRÈTE, en termes d'Architecture, se dit de L'ensemble des tuiles faitières d'un toit. CRÈTE, en termes d'Anatomie, se dit de Plusieurs saillies osseuses. La crête de l'ethmoide. La crète du tibia. CRÈTÉ, ÉE. adj. Qui a une crête. Un coq bien crété. CRETIN. s. m. T. de Médec. Celui qui est affecté de crétinisme. La plupart des cretins sont sourds et muets. Les crétins des Alpes. Fam. et fig., C'est un crétin, se dit D'un homme stupide. CRETINISME. s. m. T. de Médec. Maladie qui règne dans les gorges de quelques montagnes, surtout parmi les goitreux, et qui est caractérisée par une sorte d'abrutissement, joint à une conformation vicicuse de certains organes. CREPITATION. s. f. Bruit redoublé d'une flamme qui petille, d'un corps qui brûle en petillant. Il se dit, en Chirurgie, Du bruit CRESSONNIERE. s. f. Lieu baigné d'eau, où croît le cresson. Si vous voulez trouver du cresson, il y a une cressonnière en tel endroit. CRESUS. s. m. (On fait sentir I'S finale.) Nom d'un roi de Lydie, qui possédait de grandes richesses. On ne le rappelle ici que parce qu'il se dit CRETONNE. s. f. Sorte de toile blanche très-forte. Des chemises de cretonne. CRETONS. s. m. pl. Résidu de la que produisent par leur frottement I souvent, dans le langage familier, I fonte du suif et de la graisse des ani maux, dont on fait ordinairement des pains qui servent à nourrir les chiens de basse-cour et les chiens de chasse. Pain de cretons. CREUSEMENT. s. m. Action de creuser. Il est peu usité. CREUSER. v. a. Faire un creux, caver, rendre creux. Creuser la terre. Creuser une pierre. L'eau creuse la pierre. Creuser un tronc d'arbre. Creuser les fondements d'une maison. Creuser un puits, une fosse. Creuser une carrière, etc. Fig., Creuser sa fosse, creuser son tombeau, Altérer sa santé par des excès, se rendre soi-même la cause de sa mort. Fig. et fam., Se creuser le cerveau, Se donner beaucoup de peine, de fatigue pour approfondir une matière, pour découvrir ou inventer quelque chose. Il s'est creusé le cerveau à chercher la pierre philosophale, la quadrature du cercle. J'ai beau me creuser le cerveau, je ne trouve aucun expédient. CREUSER, signifie figurément, Approfondir quelque chose, y pénétrer bien avant. Creuser un sujet, une question. Il s'emploie quelquefois avec le pronom personnel, et signifie, Devenir creux. Ce vieil arbre commence à se creuser. CREUSER, S'emploie aussi absolument et sans régime, tant au propre qu'au figuré. Creuser en terre. Creuser sousterre. Creuser dix pieds en terre. Creuser bien avant. Creuser jusque sous les fondements. On trouva un trésor en creusant. On trouva de l'eau à force de creuser. Personne n'avait encore creusé si avant dans cette science. Il a creusé jusqu'au fond de cette affaire. CREUSÉ, ÉE. participe. CREUSET. s. m. Vaisseau de terre ou de métal, qui sert à faire fondre certaines substances, et principalement les métaux. Creuset de terre, d'argent, de platine. Eprouver, èpurer l'or et l'argent dans le creuset. Passer par le creuset. Il se dit figurément en parlant Des choses morales qu'on soumet à un examen, qui subissent quelque épreuve. Eprouver une pensée au creuset de la raison. Cette pensée s'évapore au creuset du bon sens. Sa vertu a été mise au creuset. CREUX, EUSE. adj. Qui a une cavité intérieure. Ce bâton est creux. Cette statue, cette colonne est creuse. Ce pilier n'est pas massif, il est creux en dedans. Dent creuse. Fam., Avoir le ventre creux, le ventre bien creux, Avoir besoin de manger. Prov. et fig., Il n'y en a pas pour sa dent creuse, se dit en parlant D'un repas où il n'y a pas suffisamment à manger pour quelqu'un. On le dit aussi, dans une acception plus figurée, en parlant D'un gain qui ne suffit pas à l'avidité de quelqu'un. En termes de Chasse, Trouver buisson creux, Ne plus trouver dans l'enceinte la bête qu'on avait détournée. Prov. et fig., Trouver buisson creux, Ne pas trouver la personne ou la chose qu'on était allé chercher. Fig. et fam., Viande creuse, Mets qui ne nourrit point, qui n'est point solide. Les écrevisses sont viande creuse pour un homme de bon appétit. Il se dit aussi Des divertissements qu'on propose à une personne qui a besoin de manger. La musique est une viande bien creuse pour un homme affamé. Ilse dit encore Des choses futiles, et principalement Des ouvrages d'esprit où l'on ne peut puiser une instruction solide. La plupart des romans sont une viande bien creuse pour l'esprit. Fig. et fam., Se repaître de viandes creuses, Se remplir l'esprit d'idées chimériques, d'espérances mal fondées. Sonner creux, se dit Des corps dont le son, lorsqu'on les frappe, indique qu'ils sont creux et vides. Cette statue sonne creux. Ce tonneau sonne bien creux. Dans ces phrases, Creux est pris adverbialement. CREUX, signifie quelquefois, Cavé, concave. Avoir les joues creuses. Des yeux creux, Des yeux trèsenfoncés dans la tête. Il a les yeux creux. CREUX, signifie aussi, Profond. Cette assiette n'est pas assez creuse. Un fossé très-creux, creux de deux pieds, de trois pieds. La rivière est fort creuse encet endroit. Elle n'est pas creuse à deux pas de là. Un antre creux. Chemin creux. Il signifie encore figurément, Visionnaire, chimérique. Esprit creux. Idée creuse. Imagination creuse. Cette vision, cette pensée est bien creuse. Fam., C'est une tête creuse, se dit D'une personne qui a peu d'idées ou peu de bon sens. On dit de même, Cerveau creux, cervelle creuse. Songer creux, ne faire que songer creux, Rêver profondément à des choses vaines, chimériques. Songe-creux. Voyez cette expression, à son rang alphabétique, dans la lettre S. CREUX. s. m. Cavité. Faire un creux. Cacher quelque chose dans un creux. Tomber dans un creux. Le creux d'un arbre. Le creux d'un rocher. Le creux de la main, La cavité qui se fait dans la paume de la main, quand on la plie un peu. Le creux de l'estomac, Cette cavité extérieure qui est entre l'estomac et la poitrine. On dit de même, Le creux de l'aisselle, le creux de la nuque. Pop., Avoir du creux, un bon creux, un beau creux, se dit D'un homme qui chante la basse, dont la voix peut descendre fort bas. On dit de méme: C'est un beau creux. Quel creux ! CREUX, se dit aussi, dans les Arts, d'Un moule dont on se sert pour mouler, ou pour imprimer quelque figure de relief. Un creux de plâtre. Un creux d'acier, Graver en creux. CREVASSE. s. f. Fente qui se fait à une chose qui s'entr'ouvre ou qui se crève. Il y avait une crevasse à la muraille. La grande sécheresse fait des crevasses à la terre. Avoir des crevasses aux pieds, aux mains. Il n'est guère usité que dans ces sortes de phrases, CREVASSER. v. a. Faire des crevasses. Le froid lui a crevassé les mains. La trop grande sécheresse fait crevasser la terre. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Cette muraille commence à se crevasser. La terre se crevasse. CREVASSÉ, ÉE. participe. CREVE-COEUR. s. m. Grand dé plaisir, grande douleur mêlée de dépit. Quelcrève-cœur! C'est un grand crève-cœur de voir.... Il est familier. CREVER. v. a. Faire éclater, rompre, faire rompre avec un effort violent. Le débordement des eaux a crevè la digue. La pesanteur de la terre creva la muraille. La charge de poudre est trop forte, elle crèvera ce canon. Crever un sac à force de le remplir. Crever une botte, un soulier, un bas, en se chaussant. Un gros poisson creva les filets. Crever le fiel d'un poisson en l'éventrant. Un coup qu'il reçut creva l'abcès qu'on devait lui percer le lendemain. Crever les yeux à quelqu'un. On l'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Un bulle de savon qui vollige et se crève. Crever un cheval, Le fatiguer si fort qu'il en meure, ou qu'il en reste fourbu. Fig. et fam., Se crever de travail, de fatigue, Travailler avec excès. Fig. et fam., Crever les yeux, se dit Des choses qu'on a sous les yeux, et que cependant on ne voit pas. Vous cherchez votre gant, le voilà, il vous crève les yeux. Il se dit aussi au sens moral. Cela est d'une vérité évidente, cela crève les yeux. Fig., Crever le cœur, Causer une grande compassion, mêlée quelquefois d'horreur. Ce spectacle me creva le cœur. Cela crève le cœur. J'étais en colère contre lui, mais il me creva le cœur par les excuses qu'il me fit. CREVER, signifie aussi, figurément et familièrement, Soûler, faire boire et manger avec excès. Il les creva de bonne chère. Je ne saurais plus manger, voulez-vous me crever? Il se dit de même avec le pronom personnel. Se crever de boire et de manger, ou absolument, Se crever. CREVER, est aussi verbe neutre, et signifie, S'ouvrir, se rompre par un effort violent. Le canon creva dès le second coup. La bombe creva en l'air. La grenade lui a crevé dans les mains. Son fusil lui creva à la chasse. Ce sac crèvera, si vous l'emplissez tant. Le nuage est près de crever. L'orage crèvera bientôt. Ce tuyau est trop faible, il est à craindre qu'il ne crève. L'abcès, la tumeur n'est pas encore près de crever. Fam. et par exagérat., Crever d'embonpoint, de graisse, Etre excessivement gras. Fig. et fam., Crever dans sa peau, Etre gras à pleine peau, à ne plus tenir dans ses habits. Il signifie aussi, Éprouver quelque grand dépit qu'on s'efforce de renfermer en soi-même. Fig. et fam., Crever de biens, Regorger de biens. Fig. et fam., Crever de faim, de soif, Avoir une grande faim, une grande soif. Fig. et fam., Crever de chaud, Avoir excessivement chaud. Crever | d'une monnaie. Un cri public. Il | criailler. Grand criailleur. C'est un la fin de chaque syllabe.) Onomato- | sez-la crier. Elle a bien crié après de rire, Rire avec excès. Fig. et fam., Crever d'orgueil,, de dépit, de rage, d'envie, etc., Etre rempli d'orgueil, de dépit, etc. CREVER, neutre, signifie quelquefois, Mourir. En ce sens, il ne se dit guère que Des animaux. Ce chien avala du poison, et il en creva. C'est une médecine à faire crever uncheval. Pop., Dussé-je en crever, je ferai ce que j'ai résolu. CREVÉ, ÉE. participe. Subst., pop. et par mépris, Un gros crevé, une grosse crevée, Un gros homme, une grosse femme. Manger, ronfler, rire, etc., comme un crevé, Manger, ronfler, rire beaucoup. CREVÉ, se dit aussi substantivement, en termes de Tailleur et de Couturière, de Certaines ouvertures pratiquées aux manches des robes de femme ou des habits à l'espagnole. CREVETTE. s. f. Petite écrevisse de mer, qu'on nomme en quelques endroits Salicoque, et dans d'autres Chevrette. CRI CRI. s. m. Voix haute et poussée avec effort. Grand cri. Horrible, épouvantable cri. Cri aigre. Un cri aiguet perçant. Un cri douloureux. Un cri de douleur. Jeter un cri. Faire un cri. Pousser un grand cri. J'entends un cri. Il fit un cri en mourant. Les cris, les lamentations des femmes. Il jetait les hauts cris. Il fit un cri que nous entendimes de tres-loin. Cri de joie, d'allégresse. Cri d'horreur. Il se dit quelquefois au singulier Des cris poussés par plusieurs personnes à la fois. Un cri s'éleva dans l'assemblée. Un cri général se fit entendre. Fig. et fam., Jeter, pousser les hauts cris, Se récrier, se plaindre hautement. Cette innovation fit jeter les hauts cris. CRI, se dit aussi de La voix ordinaire des animaux, et particulièrement des quadrupèdes et des oiseaux. Le cri d'un animal. Son cri ordinaire est un rugissement prolongé. Le cri de la corneille annonce de la pluie. La chouette a un vilain cri, un triste cri. Imiter le cri d'un oiseau. Il se dit quelquefois, par analogie, Du bruit aigre que certaines choses font entendre. Le cri de la scie. On appelle Cri de l'étain, Le petit craquement que ce métal fait entendre lorsqu'on le plie. En termes de Chasse, Chasser à cor et à cri, Chasser à grand bruit, avec le cor et les chiens. Il a droit de chasser à cor et à cri dans cette forét. Fig. et fam., Demander quelqu'un acor et à cri, Le chercher en demandant partout de ses nouvelles. On dit aussi, Demander une chose à cor et à cri, La demander, l'exiger d'une manière pressante. Cat, signifie aussi, Proclamation de la part du magistrat, pour défendre ou ordonner quelque chose. Cri pour ordonner ou empêcher le cours est défendu par cri public... Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des marchands et ouvriers ambulants qui annoncent à haute voix leur genre de commerce ou d'industrie, le prix de ce qu'ils vendent, etc. Les cris de Paris. Cette marchande a un cri que l'on entend de loin. Le cri d'un ramoneur. Il se dit également de Certaines phrases brèves que l'on prononce à très-haute voix, pour donner quelque avertissement, pour exprimer quelque émotion vive, etc. Un cri d'alarme se fit entendre. Dans ce danger pressant, il poussa un cri de détresse. Le cri de Sauve qui peut. Le cri de Vive le roi. J'entendais les cris, Au meurtre! à l'assassin! Des cris seditieux. Cri de guerre, cri d'armes, ou simplement, Cri, se dit de Certains mots qu'une nation, une ville, une maison illustre portait écrits sur ses drapeaux, sur les cottes d'armes, et que les gens de guerre, marchant sous ses bannières, avaient coutume de crier en allant aux combats. Le cri des Français était, Montjoie Saint-Denis; le cri de la maison de Bourbon, Notre-Dame. Le cri de guerre se place encore aujourd'hui au-dessus des armoiries, etc. CRI, se prend figurément pour Les plaintes et les gémissements des personnes qui sont dans l'oppression, dans l'affliction, etc. Dieu entend les cris des veuves et des orphelins. Les cris de l'opprimé. Fermer l'oreille au cri de la misère. Le cri de la douleur publique. par CRI, se dit aussi, figurément, de Toute opinion manifestée hautement; et alors il s'emploie surtout en lant De plusieurs personnes qui s'accordent à blåmer, à désapprouver quelqu'un ou quelque chose. Il n'y a qu'un cricontre lui. Il n'y a qu'un cri sur telle personne, sur telle chose. Un cri général s'éleva contre lui. Les cris d'une cabale impuis sante. Le cri public, L'opinion publique, favorable ou contraire. Apaiser le cri public. Le sage respecte le cri public. Fam., N'avoir qu'un cri après quelqu'un, se dit De plusieurs personnes qui en désirent, qui en attendent une autre avec impatience. CRI, se dit encore, figurément, Des mouvements intérieurs qui nous portent à faire une chose, ou qui nous en détournent. Le cri du cœur. Etouffer le cri de la conscience. Le cri de l'amour maternel. Le cri de la nature. Le cri du sang. CRIAILLER. v. n. Crier, gronder, se plaindre souvent et pour des objets de peu d'importance. Il ne fait que criailler. Cette femme criaille toujours, elle criaille sans cesse après ses domestiques. Si vous ne le contentez, il sera toujours à votre porte à criailler. Il est familier. CRIAILLERIE. s. f. Action de criailler. Que cette criaillerie est fatigante! Je suis las de toutes vos criailleries. Il est familier. CRIAILLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui criaille, qui a l'habitude de criailleur, une criailleuse. Il est familier. CRIANT, ANTE. adj. Qui excite à se plaindre hautement, à crier. Une injustice criante. Cela est criant. CRIARD, ARDE. adj. Qui crie souvent. Un enfant criard. Cette petite fille est bien criarde. Il est familier. Oiseaux criards, Ceux qui crient souvent et d'une manière désagréable. Les oiseaux niais sont criards. Le geai et la corneille sont des oiseaux criards. Voix criarde, Voix aigre, dont le son blesse l'oreille. On dit aussi, Un instrument criard. CRIARD, signifie aussi, Qui se plaint, qui gronde souvent pour des sujets de peu d'importance, ou même sans sujet. Il est criard de son naturel. Cette femme est bien criarde, est d'une humeur criarde. Il est familier. Fig. et fam., Dettes criardes, Petites sommes qu'on doit à des ouvriers, à des marchands, et dont ils sollicitent le payement avec importunité. Je me suis débarrassé des dettes criardes. CRIARD, s'emploie également comme substantif. C'est un grand criard. Vous êtes une criarde. CRIBLE. s. m. Instrument fait pour l'ordinaire d'une peau attachée au dedans d'un cercle, et percée de plusieurs petits trous: il sert principalement à séparer le bon grain d'avec le mauvais, et d'avec les ordures. Grand crible. Petit crible. Les fondeurs de plomb à tirer font usage d'un crible. Monder, nettoyer des drogues avec un crible. Prov., Percè comme un crible, se dit De ce qui est percé en beaucoup d'endroits. CRIBLER. v. a. Nettoyer avec le crible, passer par le crible. Cribler du blé. Il signifie aussi, par analogie, Percer en beaucoup d'endroits. Cribler quelqu'un de coups de stylet. Les balles ont criblé ce mur, la façade de cette maison. CRIBLÉ, ÉE. participe. Du grain bien crible. Les flanes du vaisseau étaient criblés de coups de canon. Etre criblé de blessures, de petite vérole, etc., Etre couvert de blessures, de marques de petite vérole, etc. Fig., Étre crible de dettes, criblé de ridicules, En avoir beaucoup. CRIBLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui crible. CRIBLURE. s. f. Le mauvais grain et les ordures qui sont séparées du bon grain par le crible. On donne les criblures aux volailles. CRIBRATION. s. f. T. de Chimie. Séparation qui se fait des parties les plus déliées des médicaments, tant secs qu'humides ou oléagineux, d'avec celles qui sont les plus grossières. CRIC. s. m. (On ne prononce point le C final.) Sorte de machine à crémaillère et à roue de fer avec manivelle, propre à lever de terre quelque fardeau, et qui sert ordinairement à soulever le train d'une voiture, un bloc de pierre, etc. CRIC CRAC. (On fait sentir le Gà pée dont on se sert, dans le langage familier, pour exprimer Le bruit que fait une chose en se cassant ou en se déchirant. CRID. s. m. Poignard des Malais, dont la lame est en zigzag. On dit aussi, mais abusivement, Cric. CRIÉE. s. f. T. de Pratique. Proclamation pour annoncer la vente des biens en justice. Il ne se dit plus aujourd'hui qu'en parlant D'un navire saisi. Mettre une terre, une maison en criée. Il s'opposa aux criées. Le code de procédure civile a substitué les affiches aux criées proprement dites. La vente d'un navire saisi doit être précédée de trois criées et publications. La première, la seconde criée. Il se dit plus ordinairement Des proclamations par lesquelles on annonce le montant des enchères sur un objet dont la vente ou l'adjudication se fait publiquement. Les ventes à la criée qui se font à la halle. Audience des criées. CRIER. v. n. Jeter un ou plusieurs cris. Ne faites pas crier cet enfant. Laissez-le crier. Il crie de toute sa force. Il criait si fort, que.... Un chien qui crie parce qu'on le bat. On entendait crier les hiboux. Fam., Crier comme un perdu, comme un fou, comme un enragė, comme un beau diable; crier à pleine tête, à tue-tête, du haut de sa tête, Jeter de grands cris, crier de toute sa force. On dit dans le même sens, Il crie comme si on l'écorchait; et proverbialement, Crier comme un aveugle qui a perdu son bâton. On dit quelquefois, Crier les hauts cris; et, dans cette phrase, Crier est actif. Fig. et fam., Tuer, plumer la poule sans la faire crier, Faire des exactions si adroitement, qu'il n'y ait point de plaintes. Prov. et fig., Il ressemble aux anguilles de Melun, il crie avant qu'on l'écorche, Il a peur sans sujet; ou II se plaint avant de sentir le mal. CRIER, se dit quelquefois par dénigrement D'une personne qui force trop sa voix en chantant. Cette femme ne chante pas, elle crie. On dit activement, dans le mème sens, Crier un air, etc. CRIER, se dit figurément D'une chose dure, qui produit un bruit aigre, en se frottant rudement contre d'autres, ou en se cassant. Cette porte crie. L'essieu de cette charrette crie. Les roues crient. L'arbre cria et se rompit. Pop., Ses boyaux lui crient, Il se fait du bruit dans ses entrailles. CRIER, Signifie encore, Elever trèshaut la voix dans la conversation, dans une discussion, etc. Il est tellement sourd, qu'il faut crier pour se faire entendre de lui. Il crie comme un sourd. Il ne saurait discuter sans crier. Pensez-vous l'emporter sur moi à force de crier? C'est à qui criera le plus haut, le plus fort. Il signifie quelquefois, Gronder, réprimander quelqu'un en élevant la voix. Il fera crier sa femme. Lais lui. Il ne fait que crier. Il signifie aussi, Se plaindre hautement, avec aigreur. Le peuple crie. Tout le monde crie de cela, contre cela, crie contre un tel. Vous ferez crier toute la province. Faire crier ses créanciers. Criez, faites grand bruit. Il signifie surtout, Blåmer publiquement. Les prédicateurs crient contre le vice. Il crie partout contre moi. Faire crier après soi. CRIER, signifie également, Prononcer un ou plusieurs mots d'un ton de voix très-élevé, avec le même effort que si l'on poussait un cri. Dans ce sens, et dans la plupart des acceptions qui suivent, il est trèssouvent employé comme verbe actif. J'ai beau lui crier de se détourner, il ne m'entend pas. Crier aux armes. Crier tue, tue. Crier à l'aide, au secours, à la garde. Crier au meurtre, au voleur, au feu. Crier gare. Crier miséricorde. Crier merci. Crier haro sur quelqu'un: voyez HARO, Fig., Crier à l'injustice, à l'oppression, etc., Se plaindre hautement d'une injustice, d'un acte d'oppression, etc. On dit aussi, Crier au scandale, à l'exagération, etc., Accuser hautement quelqu'un ou quelque chose de scandale, d'exagération, etc. Fig. et fam., Crier famine, Se plaindre hautement de la disette où l'on se trouve, ou que l'on craint. On dit de même, Crier misère. Il est toujours à crier misère. Prov. et fig., Crier famine sur un tas de blé, Se plaindre comme si l'on manquait de tout, quoiqu'on soit dans l'abondance. Fig., Crier vengeance, se dit Des choses qui excitent à se venger, ou dont on doit tirer vengeance. Cette injustice crie vengeance. Le sang du juste crie vengeance, ou simplement, crie. CRIER, signifie particulièrement, Faire un certain cri, soit pour rallier des combattants, soit pour témoigner de l'allégresse. Les Français criaient Montjore. On criait par toutes les rues, Vive le roi. On cria Vivat. Crier, Le roi boit. Autrefois, dans les réjouissances publiques, on criait Noel. Prov., fig. et pop., On a tant crié Noël, qu'à la fin il est venu, se dit en parlant D'une chose qui arrive après qu'on l'a fort désirée, et qu'on en a souvent parlé. CRIER, signifie aussi, figurément, Dire une chose hautement, ou La répéter avec importunité. Il ira crier cela partout. Il ne cesse de crier que tout est perdu. Il crie aux oreilles de tout le monde qu'on lui a fait une injustice. Ils m'ont trompe, je le crierai sur les toits. Dans ce sens, il est familier. Il signifie encore, Avertir souvent quelqu'un d'une chose, la lui conseiller fortement. Il y a long-temps que je lui crie d'être sage, de prendre garde à lui. Je n'ai cessé de lui crier de changer de conduite. La conscience nous crie, une voix intérieure nous crie qu'une telle action ne saurait étre juste. CRIER, signifie en outre, Proclamer, annoncer une chose au nom de l'autorité. On a crié à son de trompe que chacun eût à rendre ses armes. Il fut crié de par le roi que... Crier à son de trompe, crier à ban, crier à trois brief's jours. Ces phrases se disaient autrefois Quand on citait des criminels à comparaître devant les juges dans un temps marqué. Faire crier un objet perdu, Faire publier qu'on a perdu un objet, afin que les personnes qui l'auraient trouvé sachent à qui il appartient. Crier une marchandise, Annoncer le prix auquel elle se vend. On a criè du vin à quinze sous. Crier des meubles, etc., Les mettre à l'enchère, inviter à les enchérir. L'huissier a déjà crié ces meubles. CRIER, se dit aussi De ceux qui courent habituellement les rues pour vendre ou acheter certaines choses. Crier de la salade. Crier des pommes. Crier de vieux chapeaux, de vieux habits. Crier à l'eau. On dit aussi, Crier un bulletin, une ordonnance, un arrét, etc. CRIÉ, ÉE. participe. CRIERIE. s. f. Le bruit qu'on fait en criant, soit que l'on conteste, ou que l'on réprimande, soit que l'on se plaigne à haute voix. Crierie importune. Faites cesser cette crierie. Que gagnez-vous avec toutes vos crieries? Il est familier. CRIEUR, EUSE. s. Celui, celle qui crie, qui fait du bruit. Quel crieur est-ce là? Faites taire ce crieur, cette crieuse. C'est un crieur perpétuel. Une crieuse insupportable. CRIEUR, signifie aussi, Celui qui proclame, qui annonce quelque chose. Un crieur public. Les crieurs de la bourse. Un crieur de vin. Juré-crieur, ou simplement, Crieur, s'est dit autrefois de Certains officiers publics chargés d'aller par la ville faire des annonces au nom des particuliers, d'inviter aux funérailles, et de fournir la tenture pour les cérémonies funèbres, etc. Juré-crieur, s'est dit aussi de Certains officiers qui publiaient les édits, etc., au son des trompettes. CRIEUR, se dit quelquefois Des gens qui courent habituellement les rues en annonçant ce qu'ils vendent ou ce qu'ils achètent. Un crieur de vinaigre. Une crieuse de vieux chapeaux. Un crieur de bulletins. CRIME. s. m. Mauvaise action que les lois punissent ou doivent punir. Crime capital. Grand crime. Crime atroce, affreux, détestable, monstrueux, énorme. Crime inoui, noir, irrémissible. Crime de lèse-majesté. Crime d'État. Crime de haute trahison. Crime de meurtre. Crime de péculat, d'adultère, de viol. Crime de faux. Crime de fausse monnaje; etc. Crime contre la sûreté de l'Etat. Crime contre les personnes, contre les propriétés. Commettre, faire un crime. Se rendre coupable d'un crime, complice d'un crime. Il est l'auteur de ce crime. Le crime est avéré. Etre prévenu d'un crime. Porter la peine de son crime. Punir un crime. La peine, la punition d'un crime. Accuser d'un crime. Convaincre d'un crime. Supposer un crime. Imputer un crime à quelqu'un. Imputer à crime. Se purger d'un crime. Il fut condamné pour crime de... pour ses crimes. Il est diffamé par ses crimes. C'est un homme souillé de crimes, noirci de crimes, tout couvert de crimes, chargé de crimes. Atteint et convaincu du crime de... Ce crime demeurera-t-il impuni? Abolir un crime. L'abolition d'un crime. Ce crime fut éteint et aboli par les lettres du prince, par prescription. Ce crime a été couvert par l'amnistie. Il fut absous de ce crime. Pardonner un crime. Il se dit, dans un sens plus général, de Toute infraction grave aux lois de la religion ou de la morale. C'est un crime devant Dieu que de... Notre-Seigneur Jésus-CHRIST a porté la peine de nos crimes. Ce pécheur fait pénitence de ses crimes. Calomnier ses amis est un véritable crime. L'ingratitude est un crime. Vous ne pouvez sans crime oublier ce qu'il a fait pour vous. CRIME, se dit quelquefois, par exagération, Des fautes légères, des actions que l'on blame. C'est uncrime que d'avoir laissé perdre ces manuscrits, que d'avoir abattu de si beaux arbres. Faire un crime à quelqu'un de quelque chose, Considérer une faute légère comme un crime, l'exagérer par injustice, par haine, etc. Il signifie aussi, Blamer en quelqu'un ce qui devrait au contraire lui attirer des éloges. On lui faisait un crime de ses exploits, de ses vertus. On dit de même, Imputer à crime. Fam. Ce n'est pas un grand crime, se dit Pour excuser ou dimimer quelque faute. On dit dans le même sens: Est-ce un si grand crime? Est-ce donc un crime? Etc. Tout son crime est de... se dit en parlant D'une personne à qui une faute légère, une action indifférente ou même louable, attire le même traitement, les mêmes malheurs que si elle eût commis une action condamnable. Tout son crime est d'avoir trop aimé. On dit de même, Voilà lout son crime, tout mon crime, etc. CRIME, se dit absolument, et au singulier, en parlant Des dispositions vicicuses qui portent à cominettre des crimes, ou De l'habitude même de commettre des crimes. Etre porté au crime. Avoir du penchant pour le crime. L'habitude du crime. Encourager, pousser quelqu'un au crime. C'est un homme endurci dans le crime, vieilli dans le crime. Vivre dans le crime. Passer par tous les degrés du crime. Il se dit quelquefois, surtout dans le style soutenu, Des personnes criminelles. Châtier le crime. Désarmer le crime. Le crime allait téte levée. CRIMINALISER. v. a. T. de Jurispr. ancienne. Porter, renvoyer une affaire d'un tribunal civil à un tribunal criminel, faire d'un procès civil un procès criminel. Criminaliser une affaire. CRIMINALISÉ, ÉE. participe. écrit sur les matières criminelles. Un savant criminaliste. Il se dit également d'Un homme qui est très-instruit en jurisprudence criminelle. C'est un bon criminaliste. CRIMINALITÉ. s. f. T. de Jurispr. criminelle. Qualité de ce qui est criminel. CRIMINEL, ELLE. adj. Coupable de quelque crime, qui a commis un crime, des crimes. Homme criminel. Femme criminelle. Il est criminel, Il est fort criminel. Il serait criminel devant Dieu et devant les hommes. Etre criminel de lèse-majesté. Ce serait étre criminel d'État. Tous ceux qui sont accusés ne sont pas criminels. Se rendre criminel. Il signifie quelquefois, Condamnable, illicite. Dessein criminel. Action, pensée criminelle. Vie criminelle. Désirs criminels.Attachement criminel. Passion criminelle. Il se dit figurément, tant au sens physique qu'au sens moral, De ce qui appartient à une personne criminelle, et de ce qui conçoit des pensées criminelles. Une main criminelle. Des regards criminels. Un cœur criminel. Une âme criminelle. CRIMINEL, se dit aussi De la législation qui concerne les crimes, et de tout ce qui regarde la procédure qu'on fait contre les personnes accusées de crime. Code criminel. Legislation criminelle. Juge criminel. Tribunal criminel. Matière criminelle. Affaire criminelle. Procédure criminelle. Procès criminel. Intenter une action criminelle. Code d'instruction criminelle. CRIMINEL, se dit substantivement d'Une personne convaincue de crime, et quelquefois, abusivement, d'Un simple accusé ou prévenu, Un grand criminel. Un criminel d'Etat. Illustre criminel. Condamner, punir, exécuter un criminel. La prison, les cachots où l'on met les criminels. Interroger un criminel. Juger un criminel. Paraitre en criminel devant quelqu'un. Il est aussi quelquefois substantif, en parlant De matière criminelle ou de procédure criminelle. Le grand, le petit criminel. Poursuivre quelqu'un au criminel. Procéder au criminel. Prov. et fig., Prendre quelque chose au criminel, S'en tenir offensé. Aller d'abord au criminel, Juger malignement de quelque chose sur la moindre apparence. Ces manières de parler ont vieilli. CRIMINELLEMENT. adv. D'une manière criminelle. Agir criminelle ment. Poursuivre une affaire criminellement, poursuivre quelqu'un criminellement, Les poursuivre au criminel. On dit aussi, Juger criminellement. Expliquer criminellement quelque chose, en juger criminellement, L'expliquer, l'interpréter en mauvaise part. CRIN. s. m. Poil long et rude qui vient au cou et à la queue des chevaux et de quelques autres animaux. Crin long, noir, blanc. Le crin du cou du cheval. Le crin de la queue. Tresser le crin, faire le crin, peigner le crin d'un cheval. Ce cheval a le crin beau, les crins pendants. Se tenir, s'attacher aux crins d'uncheval. Les crins d'un lion. Faire bouillir du crin pour l'employer. Sommier de crin. Matelas de crin. Garnir un matelas de crin. Cordon de crin. Bouton de crin. Sacs de crin. Cheval à tous crins, Cheval qui a tous ses crins. Pop., Prendre au crin ou aux crins, Prendre quelqu'un aux cheveux; et, Se prendre au crin ou aux crins, Se prendre l'un l'autre aux cheveux. Je vis l'heure qu'ils s'allaient prendre au crin. Ils se sont pris aux crins, et se sont longtemps battus. CRINCRIN. s. m. Onomatopée qui se dit quelquefois d'Un mauvais violon. Nous n'avions pour danser qu'un crinerin. Il est très-familier. CRINIER. s. m. Artisan qui accommode le crin, qui le prépare pour ètre employé. CRINIERE. s. f. Tout le crin qui ęst sur le cou d'un cheval ou d'un lion. La crinière d'un cheval, d'un lion. Le lion rugissait et secouait sa crinière. Il avait la crinière toute hérissée. Longue, épaisse crinière. La crinière d'un casque, La touffe de crin tombante qui garnit le cimier d'un casque de dragon, de cuirassier, etc., et qui flotte par der rière. Il se dit, figurément et par dénigrement, d'Un petit cheval faible et de vil prix. Un petit criquet. Il était monté sur un criquet. Ce n'est qu'un criquet. Il se dit aussi, quelquefois, d'Un homme petit et maigre. C'est un criquet. CRISE. s. f. Effort de la nature, dans les maladies, qui produit un changement subit et marqué en bien ou en mal. Bonne crise. Mauvaise crise. Crise favorable, salutaire. Crise complète. Crise incomplète. Jour de crise. Attendre la crise. Cette crise l'a sauvé. Il signifie aussi, figurément, Le moment périlleux ou décisif d'une affaire. Voilà le moment de la crise. Nous approchons de la crise. Une crise se prépare. Les affaires sont dans un état de crise. Dans la crise actuelle. CRISPATION. s. f. Resserrement par lequel certaines choses se contractent et se rident, ou se replient sur elles-mêmes, par l'approche du feu, ou par quelque autre cause. Il se dit, en Médecine, d'Un mou |