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entier abandon. Il m'a touché par l'abandon qu'il a mis dans ses discours, dans ses confidences.

À L'ABANDON. loc. adv. Sans soin, sans précaution, avec négligence. Aller à l'abandon. Laisser à l'abandon. Tout est à l'abandon.

ABANDONNEMENT. s. m. Action d'abandonner, de délaisser entièrement. Il a fait ein abandonnement général de tous ses biens. Il a eu tort de consentir à l'abandonnement de ses droits.

Il signifie aussi, Etat d'une personne entièrement abandonnée, délaissée. Plaignez-le, dans l'abandonnement où il est de tous ses parents et de tous ses amis.

Il s'emploie quelquefois au sens moral, et signifie, Action de s'abandonner, de se laisser aller, de se livrer avec trop de facilité, sans aucune réserve. Il avait pour elle une tendresse qui allait jusqu'à l'abandonnement de toute volonté. Les fautes de ce prince résultèrent de son entier abandonnement à d'indignes favoris. N'avez-vous pas honte de votre abandonnement à une passion si méprisable?

ABANDONNEMENT, employé absolument, signifie, Déréglement excessif dans la conduite, dans les mœurs. Abandonnementinfame. Vivre dans l'abandonnement, dans le dernier abandonnement.

ABANDONNER. v. a. Quitter, délaisser entièrement. Les gens de guerre le contraignirent d'abandonner sa maison. Il abandonna le pays. Abandonner un chemin pour en prendre un autre. Un soldat ne doit jamais abandonner son drapeau. C'était un crime chez les Grecs que d'abandonner son bouclier. La mer a abandonnèune partie de cette côte. Abandonner une place, une province conquise. Abandonner sa femme et ses enfants. Dieu n'abandonne pas les siens. Vous m'avez abandonné dans le besoin, au besoin.

Ce père a abandonné son fils, l'a entièrement abandonné, Il ne prend plus aucun soin de lui, il ne s'en met plus en peine.

Les médecins ont abandonné ce malade, Ils ont cessé de le voir, ou Ils ne lui ordonnent plus rien, parce qu'ils désespèrent de sa guérison.

ABANDONNER, signifie quelquefois, Laisser échapper, ne pas retenir. Tenez ferme, n'abandonnez pas cette corde. N'abandonnez pas les rênes de ce cheval. N'abandonnez pas votre cheval. On dit dans un sens analogue, Abandonner les étriers, Retirer les pieds de dedans les étriers, et quelquefois, Perdre les étriers.

ABANDONNER, s'emploie figurément, et signifie, Renoncer à une chose, s'en désister. Abandonner la poursuite d'une affaire. Abandonner une cause. Abandonner un projet, un dessein, une entreprise. Abandonner une succession. Abandonner ses prétentions, ses droits. Abandonner un ouvrage. Abandonner la vertu, le vice. N'abandonnez pas l'étude de cette science.

Il se dit aussi Des facultés, des qualités physiques ou morales, lors

qu'elles viennent à nous manquer. Mes forces m'abandonnent. Son courage, sa prudence, sa présence d'esprit l'abandonna dans cette circonstance. L'appétit, le sommeil m'abandonne.

ABANDONNER, signifie encore, Laisser en proie, exposer, livrer; et, dans ce sens, il est toujours suivi de la préposition à. Abandonner une ville au pillage, à la fureur des soldats. Abandonner un vaisseau à l'orage, au vent. Abandonner à la merci, à la discrétion de, etc. Abandonner quelqu'un à son caractère, à ses penchants, à son

mauvais sort.

Abandonner un ecclésiastique au bras séculier, c'était Le renvoyer au juge laïque, afin qu'il le punit selon les lois.

Fig. et fam., Abandonner au bras sèculier, se dit en parlant De ce dont on ne se soucie plus, et dont on ne veut pas profiter. Les restes du diner furent abandonnés au bras séculier, c'est-à-dire, furent laissés aux domestiques.

Dans le langage de l'Écriture, Dieu abandonne souvent les méchants à leur sens réprouvé, Illes laisse s'endurcir dans leur péché.

Abandonner une chose, une personne à quelqu'un, Lui permettre d'en faire, d'en dire ce qu'il lui plaira, lui en laisser l'entière disposition, lui laisser une entière liberté à son égard. Abandonner tous ses biens à ses créanciers. Je vous abandonne les fruits de mon jardin. Vous vous plaignez de cet homme: dites-en ce qu'il vous plaira, je vous l'abandonne.

Je vous abandonne ce point, Je vous l'accorde, je vous le concède, je renonce à le soutenir, à m'en prévaloir.

ABANDONNER, signifie quelquefois, Confier, remettre. Il a abandonné son fils, le soin de son fils à la conduite d'un sage gouverneur. J'ai abandonné le soin de mes affaires à un homme intelligent et probe.

Il s'emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Se laisser aller, se livrer à quelque chose, à quelqu'un, sans aucune retenue, sans aucune réserve. Sabandonner à la débauche, au vice. S'abandonner aux passions. S'abandonner aux femmes. S'abandonner à la douleur, à la tristesse, aux pleurs. S'abandonner à la joie. Je m'abandonne à vous, à vos sages avis.

S'abandonner à la Providence, Se remettre entièrement entre les mains de la Providence. S'abandonner à la fortune, Laisser aller les choses au hasard.

C'est une femme qui s'abandonne à tout le monde, se dit D'une femme qui se prostitue. En ce sens, il s'emploie aussi absolument. Les mauvais exemples d'une mère portent quelquefois une fille à s'abandonner.

ABANDONNER, avec le pronom personnel, s'emploie de même absolument pour signifier, N'avoir plus confiance en soi, perdre courage. Si la fortune vous abandonne, ne vous abandonnez pas. Vous êtes perdu, si vous vous abandonnez.

Il signifie aussi, Se négliger dans son maintien, dans son habillement. Il s'abandonne trop. Il ne faut pas s'abandonner ainsi, lorsqu'on veut plaire.

Il signifie encore, Se laisser aller à des mouvements naturels. Ne vous roidissez pas, abandonnez-vous. Cet acteur ne s'abandonne pas as

sez.

ABANDONNÉ, ÉE. participe. Abandonné de Dieu, de ses amis, du médecin.

Prov., Il faut être bien abandonné de Dieu et des hommes pour faire telle chose, se dit D'une personne qui prend le plus mauvais parti, le plus contraire à ses intérêts, à ses goûts; qui fait une chose honteuse ou dont les suites doivent être pour elle très-fàcheuses, très-nuisibles.

Un enfant abandonné, Un enfant qui se trouve sans secours, loin de ses parents.

ABANDONNÉ, est aussi substantif; et alors il se dit d'Un homme perdu de libertinage et de débauche, et d'Une femme qui se prostitue. C'est un abandonne. C'est une abandonnée. Il est plus usité en parlant Des femmes.

ABAQUE. s. m. T. d'Archit. La partie supérieure du chapiteau des colonnes, sur laquelle porte l'architrave. On la nomme autrement Tailloir.

,

ABASOURDIR. v. a. Étourdir. assourdir par un grand bruit. Ce coup de tonnerre m'a abasourdi.

Il s'emploie plus ordinairement au figuré, et signifie, Consterner, accabler. Il a été abasourdi de sa disgráce, de la perte de son procès. Cette nouvelle l'a abasourdi, l'a tout abasourdi. Il est familier dans les deux sens.

ABASOURDI, IE. participe.

ABATAGE. s. m. Action d'abattre les bois qui sont sur pied, de les couper; ou Les frais que ce travail nécessite. On ne commencera l'abatage de ces bois qu'au mois de novembre. C'est à l'achet l'acheteur à payer

l'abatage.

Il signifie aussi, en termes de Marine, L'action d'abattre un navire.

Il signifie encore, L'action de tuer, de mettre à mort les chevaux, les bestiaux, etc. L'abatage est prescrit par les réglements, dans le cas de maladie contagieuse.

ABATARDIR. v. a. Faire déchoir une chose de son état naturel, la faire dégénérer, l'altérer. Le défaut de soins a tout à à fait abâtardi cette race d'animaux. La mauvaise culture abâtardira ces plants.

Il s'emploie aussi figurément. Une longue servitude abâtardit le courage.

Il s'emploie au propre et au figuré, avec le pronom personnel. Cette race s'est abatardie. Ce plant de vigne s'abátardit de jour en jour. Les jeunes gens s'abatardissent dans l'oisiveté, dans les délices. Les plus heureux talents s'abâtardissent dans l'oisiveté.

ABATARDI, 15. participe. Une race abâtardie. Talent, courage abátardi.

ABÅTARDISSEMENT. s. m. Alté

ration d'une chose, déchet, diminution. Il se dit au propre et au figuré. L'abâtardissement d'une race d'animaux. L'abâtardissement d'un plant de vigne. L'abâtardissement des esprits.

ABATEE.s. f. T. de Marine. Mouvement horizontal de rotation par lequel l'avant d'un navire en panne ou à la cape s'écarte jusqu'à un certain point de la ligne du vent, soit d'un côté, soit de l'autre, pour y revenir ensuite. Le navire est dans son abatée, a fait son abatée.

ABATIS. s. m. Quantité, amas de choses abattues, brisées, démolies, telles que bois, arbres, pierres, maisons. Les ennemis embarrassèrent les chemins par de grands abatis d'arbres. Abatis de siège. Abatis défensifs. Cette rue est bouchée par un abatis de maisons. On a fait un grand abatis de chênes dans cette forêt.

Faire un abatis, un grand abatis de gibier, En tuer beaucoup.

ABATIS, signifie aussi, Les pattes, la tête, le cou, les ailerons, le foie et le gésier d'une volaille. Un abatis d'oie, de dindon, etc. On dit dans le même sens au pluriel: Des abatis en ragoût. Servir des abatis.

ABAT-JOUR. s. m. Sorte de fenêtre dont l'appui est en talus, renversé en forme de trémie, afin que le jour qui vient d'en haut se communique plus verticalement dans le lieu où elle est pratiquée. Les marchands ont des abat-jour dans leurs magasins pour faire paraitre leurs marchandises plus belles. Ordinairement les fenêtres des églises sont taillées en abat-jour. Les croisées de cette prison sont garnies d'abatjour. Il ne prend point d'S au pluriel.

ABATTEMENT. s. m. Affaiblissement, diminution de forces, ou de courage, d'énergie. Ce malade est bien mal, je le trouve dans un grand abattement. L'abattement des forces est un des caractères de cette maladie. L'abattement des esprits. Il y a dans les esprits un grand abattement, beaucoup d'abattement. Cette mauvaise nouvelle l'a mis, l'a jeté dans un étrange abattement. Il était dans l'abattement du désespoir. Il est tombé dans l'abattement. Il resta plongé dans l'abattement. L'abattement de son âme est extrême. Son âme est dans l'abattement. Sortez de cet abattement.

ABATTEUR. s. m. Celui qui abat. Il ne se dit guère absolument. Ce bûcheron est un grand abatteur de bois.

C'est un grandabatteur de quilles, se dit D'un homme fort adroit au jeu de quilles. Il se dit, figurément et familièrement, D'un homme qui a fait des choses difficiles, extraordinaires; mais plus ordinairement, par ironie, D'un homme qui se vante de prouesses qu'il n'a pas faites.

ABATTOIR. s. m. Bâtiment où l'on tue les bestiaux pour les boucheries. Cet abattoir est vaste, bien aéré. Les abattoirs de Paris sont situés près des barrières.

ABATTRE. v. a. (Il se conjugue comme Battre.) Mettre à bas, ren

verser à terre, faire tomber. Abattre des maisons, des murailles. Abattre des arbres. Abattre par le pied. Les grands vents abattirent bien des chênes dans la forêt. Il a fait abattre, il a abattu son bois de haute futaie. Il le prit rudement au collet, et l'abattit sous lui. Il lui abattit la tête de dessus les épaules. Il lui abattit le bras d'un coup de sabre. Ce cheval est fouqueux, on est contraint de l'abattre pour le ferrer. Ces moissonneurs abattent tant d'arpents de blé en un jour. Abattre des quilles. La pluie abat la poussière.

En termes de Marine, Abattre un navire, l'abattre en carène, Le mettre sur le côté, pour travailler à la carène, ou à quelque autre partie qui est ordinairement submergée.

Aú Jeu de trictrac, Abattre du bois, Jouer beaucoup de dames de la pile, afin de caser plus aisément. Il se dit aussi au Jeu de quilles, et signifie, Abattre bien des quilles.

Fig. et fam., Abattre bien du bois, Expédier beaucoup d'affaires en peu de temps. On dit de même, Abattre de la besogne.

Aux Jeux de cartes, Abattre son jeu, Le mettre sur la table pour le montrer. On dit quelquefois absolument, Abattre.

Prov., Petite pluie abat grand

vent, Ordinairement, quand il vient

à pleuvoir, le vent s'apaise. Cette phrase signifie figurément, Peu de chose suffit quelquefois pour calmer une grande querelle.

ABATTRE, signifie quelquefois, Assommer, tuer. Ce boucher abat bien des bœufs. Ce chasseur abat bien du gibier.

ABATTRE, signifie figurément, Affaiblir, diminuer, abaisser, faire perdre les forces, le courage. Une fièvre continue abat bien un homme. Cette maladie a bien abattu ses forces. Cette perte lui abattit le courage, abattit son courage, sa fierté. La moindre affliction l'abat. Rien n'abat comme une souffrance continuelle. Ne vous laissez pas abattre par la douleur.

ABATTRE, s'emploie avec le pronom personnel. La violence du choc fut telle que l'arbre, que le mat s'abattit. Ces deux maisons, ces deux puissances sont ennemies, elles font leurs efforts pour s'abattre T'une l'autre.

Il se dit particulièrement D'un cheval à qui les pieds manquent, et qui tombe tout d'un coup. En galopant, son cheval s'est abattu sous lui. Le terrain est glissant; si vous poussez votre cheval, il s'abattra.

Il se dit aussi D'un oiseau qui fond, qui descend avec rapidité sur quelque chose. L'épervier s'abatlit sur sa proie. Une volée de pigeons s'abattit sur mon champ. On dit dans le même sens, Un orage terrible va s'abattre sur nous.

Le vent s'abat, s'est abattu, est abattu, Il s'apaise, il s'est apaisé, il est apaisé.

ABATTU, UE. participe. Aller, courir à bride abattue. Voyez BRIDE. Fig., Un visage abattu, Un visage où se peint l'abattement.

ABATTURES. s. f. pl. T. de Chasse. Foulures qu'un cerf laisse dans les broussailles où il a passé.

ABAT-VENT. s. m. Assemblage de petits auvents inclinés et parallèles, qui garantit du vent, de la neige et de la pluie les ouvertures d'une maison, d'un clocher, etc., sans empêcher la circulation de l'air: les abat-vent des beffrois et des clochers servent en outre à rabattre le son des cloches, à le diriger en bas. Un abat-vent couvert de plomb, d'ardoise. Les abat-vent d'un beffroi, d'un clocher. Les fenêtres de ce séchoir, de ce magasin sont garnies d'abat-vent. Les persiennes sont des espèces d'abat-vent. Il ne prend pas d's au pluriel.

ABAT-VOIX. s. m. Le dessus d'une chaire à prêcher, lequel sert à rabattre vers l'auditoire la voix du prédicateur. Cette chaire n'a pas d'abat-voix, aussi on entend mal le prédicateur.

ABB

ABBATIAL, ALE. adj. (T se prononce comme C.) Appartenant à l'abbé ou à l'abbesse, ou bien à l'abbaye. Palais abbatial. Maison abbatiale. Les droits abbatiaux. Fonctions abbatiales. Dignité abbatiale. Mense abbatiale.

ABBAYE, S. f. (On prononce Abdie.) Monastère d'hommes, qui a pour supérieur un abbé, ou de filles, qui a pour supérieure une abbesse. Abbaye royale, ou de fondation royale. Abbaye sécularisée. Une abbaye fort riche. Abbaye de l'ordre de Saint-Benoît, de l'ordre de Citeaux, de l'ordre de Prémontré.

Il se dit quelquefois Du bénéfice attaché au titre d'abbé. Le roi lui donna une abbaye, une riche abbaye. Il avait, il possédait jusqu'à trois abbayes.

Abbaye en règle, Celle à laquelle on ne peut nommer qu'un religieux. Abbaye en commende, Celle à laquelle on peut nommer un ecclésiastique séculier.

ABBAYE, se dit quelquefois Des båtiments du monastère. Une abbaye bien bâtie. Une abbaye qui tombe en ruine.

Prov. et fig., Pour un moine l'abbaye ne faut pas, Quand plusieurs personnes ont fait quelque partie ensemble, et qu'une d'elles manque à s'y trouver, on ne laisse pas de faire ce qui avait été résolu.

ABBE. s. m. Celui qui possède une abbaye. Abbé de l'ordre de SaintBenoit. Abbé régulier. Abbé crossé et mitré. Elire un abbé. Bénir un abbé. Abbé triennal. Abbé commendataire.

Prov. et fig., Pour un moine on ne laisse pas de faire un abbé, Si un homme manque à une assemblée, à une partie de plaisir où il devait se trouver, on ne laisse pas de délibérer, de s'amuser sans lui, de faire en son absence ce qu'on avait résolu.

Prov. et fig., Nous l'attendrons comme les moines font l'abbé, S'il n'arrive pas à l'heure du diner, nous nous mettrons à table sans lui.

Prov, et fig., Le moine répond

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Jouer à l'abbé, Jouer à une sorte de jeu, où l'on est obligé de faire tout ee que fait celui qu'on a pris pour être le conducteur du jeu, et auquel on donne le nom d'Abbé.

Asat, se dit, dans un sens général, de Tout homme qui porte un habit ecclésiastique. Un jeune abbé. Un petit abbé. Un abbé de cour.

ABBFSSE. s. f. Supérieure d'un monastère de filles, qui a droit de perter la crosse. Abbesse triennale. Abbesse perpétuelle. Nommer, élire, bénir une abbesse.

ABC

A B C. s. m. (On prononce Abécé.) Petit livret contenant l'alphabet et la combinaison des lettres, pour enseigner à lire aux enfants. Acheter un A be pour un enfant.

Il signifie figurément et familièrement, Le commencement d'un art, d'une science, d'une affaire. Ce n'est là que l' A b c des mathématiques. Cette maxime est l'Abc de la politique.

N'en étre qu'à l'A b c d'une science, d'un art. N'en avoir que les premières notions.

Prov. et ig., Renvoyer quelqu'un à l'Abc, Le traiter d'ignorant; et, Remettre quelqu'un à l'A b c, Le ramener aux éléments, aux premiers principes d'un art, d'une science, etc. ABCEDER. v. n. T. de Chirur. Se terminer par abcès. Cette tumeur abcédera.

ABCES. s. m. Apostème, amas de pus dans quelque partie du corps. Avoir un abcès au poumon, au foie. Vider un abcès. L'abcès a percè, a crevé. Il s'est formé un abcès dans sa poitrine.

ABCISSE. s. f. Voyez ABSCISSE,

ABD

ABDALAS. s. m. pl. Nom général que les Persans donnent aux religieux, aux hommes que les Turcs appellent Derviches, et que les chrétiens nomment Moines.

ABDICATION. s. f. Action par laquelle on renonce volontairement à une dignité souveraine dont on est revêtu. Il se dit en parlant De celui qui abdique, et De la chose abdiquée. L'abdication de Dioclétien. L'abdication de Christine, reine de Suède. Charles - Quint fit abdication à Bruxelles. L'abdication d'une couronne, d'un empire est quelquefois suivie de regrets.

ABDICATION, signifiait aussi, dans notre ancienne Jurisprudence, L'acte par lequel un père privait son fils des droits que celui-ci avait, à ce titre, dans sa succession. L'abdication était une exhérédation proRancée pendant la vie, et susceptible d'être révoquée.

ABDIQUER. v. a. Abandonner la possession d'une dignité souveraine, et y renoncer entièrement. Abdiquer la royauté. Abdiquer la couronne. Abdiquer l'empire.

Il se dit aussi en parlant Des magistrats de l'ancienne Rome. Abdiquer la dictature. Abdiquer le consulat. Abdiquer les honneurs.

Il se dit, par extension, Des principaux emplois et des places éminentes. Ce général d'ordre placemen

Il s'emploie aussi absolument. Ce prince a abdiqué, on l'a forcé d'abdiquer.

ABDIQUÉ, ÉE, participe.

ABDOMEN. s. m. (On fait sentir I'N.) T. d'Anat., emprunté du latin, qui signifie, Le ventre. Les muscles de l'abdomen.

Il se dit, en Entomologie, de La partie postérieure du corps des in

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Ignorance abécédaire, Ignorance complète, celle d'un homme qui n'a encore fait aucune étude.

ABÉCÉDAIRE, est aussi substantif masculin, et se dit d'Un Abc, d'un livre dans lequel on apprend à lire. Acheter un abécédaire.

ABECQUER ou ABEQUER. v. a. Donner la becquée à unjeune oiseau. Il est familier.

ABEÇQUÉ OU ABÉQUÉ, ÉE. participe. ABEE. s. f. Ouverture par laquelle coule l'eau qui fait moudre un moulin. ABEILLE. s. f. Insecte ailé, sorte de mouche qui produit la cire et le miel. Abeilles sauvages. Abeilles domestiques. Mère abeille, ou Abeille mère. Abeille ouvrière. L'aiguillon d'une abeille. Essaim d'abeilles. Ruche d'abeilles.

ABERRATION. s. f. T. d'Astron. Mouvement apparent observé dans les astres, et qui résulte du mouvement de la lumière combiné avec celui de la terre. L'aberration des étoiles fixes.

ABERRATION, en termes d'Optique, Dispersion qui s'opère entreles divers rayons lumineux émanés d'un même point, lorsqu'ils rencontrent des surfaces courbes qui les réfléchissent ou les réfractent, de sorte qu'ils ne peuvent plus ensuite étre concentrés exactement en un même foyer. Aberrationde sphéricité. Aberration de réfrangibilité.

ABERRATION, signifie, au sens moral, Écart d'imagination, erreur de jugement. Les aberrations de l'esprit humain. L'aberration de ses idées est étrange. Les aberrations de cet écrivain sont singulières. On dit de même, L'aberration des sens.

ABETIR. v. a. Rendre stupide. Vous abétirez cet enfant.

Il est aussi neutre, et signifie, De

venir bète. Il abétit tous les jours, Il est familier.

ABĖTI, 18. participe. Il est toul abéti.

ABH

AB HỌC ET AB HAC. (On fait sentir le T d'ET.) loc. adv. et fam. empruntée du latin. Confusément, sans ordre, sans raison. Il ne sait ce qu'il dit; il parle, il raisonne ab hoc et ab hac.

ABHORRER. v. a. Avoir en horreur. Les honnêtes gens abhorrent les fripons. Il abhorre les remèdes. L'Eglise abhorre le sang.

Il s'emploie, quelquefois, avec le pronom personnel. Depuis son crime, il s'abhorre lui-même.

ABHORRÉ, ÉE. participe. Un homme abhorré de tout le monde. Une race abhorrée. Un crime abhorré. Une époque abhorrée.

ABI

ABIGÉAT. s. m. T. d'ancien Droit criminel. Délit de celui qui s'approprie les troupeaux d'autrui, en les détournant dans les champs, dans les prairies.

ABIME.s. m. Gouffre très-profond. Affreux abime. Abime effroyable. Par un tremblement de terre, il s'est fait là un abime. Un abime s'ouvrit dans cette plaine. Sonder la profondeur d'un abime. Ne vous baignez pas en tel endroit de la rivière, il y a un abime. Tomber dans un abime. Il fut précipité dans l'abime.

Poétiq. et en style soutenu, Les abímes de la mer, de la terre, Les immenses profondeurs de la mer, de la terre. La mer ouvrit ses abimes, et engloutit toute la flotte. La terre s'ouvrit jusqu'au fond de ses abi

mes.

Proy. et fig., Unabime appelle un autre abime, Un excès conduit à un autre excès, un crime amène un autre crime.

Fig., Un abime de malheur, un abime de misère, Un extrême malheur, une extrême misère. Il est tombe dans un abime de malheur, dans un abime de misère.

Fig., Etre sur le bord de l'abime, Étre près de sa ruine, de sa perte, Creuser un abíme sous les pas de quelqu'un, Travailler à le perdre.

ABIME, se dit figurément Des choses qui entraînent à une excessive dépense, et qui sont capables de ruiner. Le jeu, les procès, les batiments sont des abimes.

ABIME, se dit aussi figurément Des choses qui sont impénétrables à la raison, ou qui demandent une trèsgrande étude, qui sont très-difficiles à connaître. L'infini est un abime pour l'esprit humain. La métaphysique est un abime. Le cœur de Thomme est un abime.

Il se dit, particulièrement, Des secrets et des jugements de Dieu. Les jugements de Dieu sont des abímes. Les abimes de la sagesse, de la miséricorde de Dieu.

Fig. C'est un abime de science, C'est un homme extrêmement savant. ABIME, dans le langage de l'Ecriture, signifie quelquefois absolument, L'enfer. Les anges rebelles ont été précipités dans l'abime. Les puits de l'abime.

ABİMER. v. a. Renverser, précipiter dans un abîme. Les cing villes que Dieu abima. Un tremblement de terre vient d'abimer plusieurs villages dans cette partie de la Calabre.

II signifie figurément, Perdre ruiner entièrement. Cet homme est puissant et vindicatif, il vous abimera. Cette affaire l'a abimé. Des dépenses excessives l'ont abímé.

Il signifie aussi figurément, et par exagération, Gàter, endommager beaucoup. La pluie a abímé mon chapeau. Prenez garde à cette porte qu'on vient de peindre, elle abimera votre habit. L'ouragan abíma les blės. Ces longues pluies ont abímé les chemins. Ce sens est familier.

ABİMER, est quelquefois neutre; et alors il signifie, Tomber soudainement en état de destruction, en ruine totale. Cette maison abima tout à coup.

Il signifie figurément, Périr. C'est un méchant homme, il abimera avec tout son bien. Toute sa fortune abimera quelque jour. Dans cette acception et dans celle qui précède, il a vieilli.

ABIMER, s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Tomber dans un abîme, s'engloutir. Cette montagne s'est abîmée tout à coup. La barque s'entr'ouvrit et s'abima.

Il signifie au figuré, S'abandonner tellement à quelque chose, qu'on ne songe à aucun autre objet. S'abimer dans ses pensées. S'abímer dans la contemplation des merveilles de

Dieu. S'abîmer dans l'étude. S'abimer dans sa douleur. S'abímer dans la débauche, dans les plaisirs.

Il signifie encore, Se ruiner, se perdre. Il s'est abímé par son luxe, par ses débauches.

Il signifie, par exagération et familièrement, Se gater, s'endommager. Cette robe s'abime à la poussière. Vous avez un habit propre, n'allez pas vous abimer.

ABÍMÉ, ÉE. participe. Une ville abimée par un tremblement de terre. Un navire abimé dans la mer, dans les flots. Une femme abîmée dans sa douleur. Un homme abimé de dettes. Ce meuble est abímé de taches.

AB INTESTAT. Locution latine, usitée en Jurisprudence. Hériter ab intestat, Hériter d'une personne qui n'a point fait de testament. On dit dans un sens analogue, Héritier ab intestat, succession ab intestat. Voyez INTESTAT.

AB IRATO. Locution latine qui signifie, Par un homme en colère. Une satire écrite ab irato. Testament ab irato.

ABJ

ABJECT, ECTE. adj. Méprisable, bas, vil, dont on ne faitnulle estime. Un homme vil et abject. Une âme

abjecte. Un esprit abject. Une créature abjecte. Une physionomie abjecte. Des emplois abjects. Des mœurs abjectes. Des sentiments abjects. Un langage abject.

ABJECTION. s. f. Abaissement, état de mépris où est une personne. Il est tombé dans une telle abjection, que... Vivre dans l'abjection. Il s'est relevé de l'abjection, del'état d'abjection où il était tombé.

Il se dit également De choses basses et méprisables. L'abjection de ses sentiments et de ses mœurs. L'abjection de sa conduite, de son langage.

Il signifie, Rebut, dans cette phrase de l'Ecriture sainte: L'opprobre des hommes, et l'abjection du peuple.

ABJURATION. s. f. Action par laquelle on renonce à une religion, à une doctrine, à des principes dont on reconnaît la fausseté. Il se dit en parlant De celui qui abjure, et De la chose qu'il abjure. Abjuration publique, solennelle. Il fit son abjuration, il fit abjuration entre les mains de l'évêque. Abjuration de l'hérésie. Recevoir l'abjuration de quelqu'un. Il a fait abjuration de ses erreurs. Depuis son abjuration. Cette abjuration de ses anciens principes lui a fait beaucoup d'ennemis.

ABJURER. v. a. Renoncer, par serment et acte public, à une religion ou à une doctrine regardée comme fausse. Abjurer le judaisme. Abjurer son erreur.

Il s'emploie quelquefois absolument. Il abjura dans l'église de Notre-Dame. Après qu'il eut abjuré entre les mains de tel évêque.

Il s'emploie aussi figurément, et signifie simplement alors, Renoncer à. Abjurer une opinion, un sentiment. J'abjure mes soupçons, mes craintes injurieuses. Elle avait abjuré toute pudeur, tout principe d'honneur et de vertu. Abjurer Aristote, Descartes, Abjurer la doctrine d'Aristote, de Descartes. ABJURÉ, ÉE. participe.

ABL

ABLATIF, s. m. T. de Gram. Le sixième cas des déclinaisons latines. Ablatif singulier. Ablatif pluriel. Cette préposition régit l'ablatif. L'ablatif absolu rend la langue latine très-propre au style des inscriptions.

ABLATION. s. f. T. de Chirur. Action de retrancher une partie quelconque du corps. L'ablation d'un membre, d'une tumeur, etc.

ABLATIVO. Terme adverbial et populaire, qui ne s'emploie que dans cette phrase, Ablativo tout en un tas, Tout ensemble, avec confusion et désordre. Il a mis cela ablativo tout en un tas.

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Espèce de filet carré attaché au bout d'une perche, avec lequel on pêche des ables et d'autres petits poissons.

ABLUER. v. a. Laver. Il est vieux en ce sens. Il signifie ordinairement, Passer légèrement une liqueur préparée avec de la noix de galle sur du parchemin ou du papier, pour faire revivre l'écriture.

ABLUE, ÉE. participe. ABLUTION. s. f. Action d'abluer, de laver. Ce mot est particulièrement consacré aux cérémonies de la messe, et il désigne, Le vin que le prêtre prend après la communion, ainsi que le vin et l'eau qu'on verse sur ses doigts et dans le calice après qu'il a communié. Avant l'ablution. Après l'ablution. Quand le prêtre prend l'ablution.

Il se dit aussi d'Une pratique commandée par quelques religions, et qui consiste à se laver diverses parties du corps, à des heures déterminées. Les musulmans font plusieurs ablutions par jour. Les Indous font leurs ablutions dans le Gange.

ABN

ABNÉGATION. s. f. Terme de dévotion qui n'est usité que dans cette phrase, L'abnégation de soi-même, Le renoncement à soi-même, et le détachement de tout ce qui n'a point rapport à Dieu.

Il s'emploie quelquefois danslelangage ordinaire, et signifie, Renoncement, sacrifice. Je fais abnegation de mon intérêt propre, de ma volonté. Je fais ici abnégation de tout sentiment personnel.

ABO

ABOI. s. m. Bruit que fait le chien en aboyant. L'aboi de ce chien est fort importun. En ce sens, il est moins usité qu'Aboiement.

ABOIS, au pluriel, se dit proprement de L'extrémité où le cerf est réduit quand il est sur ses fins. Le cerfest aux abois, tient les abois.

Fig., Etre aux abois, se dit D'une personne qui est près de sa fin, près de mourir, ou d'une personne quia épuisé toutes ses ressources, qui est réduite à la dernière extrémité. Il n'a plus le sou, il est aux abois. On dit aussi, Cette place, cette citadelle est aux abois, Elle ne peut plus se défendre. On dit encore, Sa vertu est aux abois, Elle est bien près de succomber.

ABOIEMENT ou ABOIMENT. s. m. Aboi, cri du chien. L'aboiement d'un chien. De longs aboiements.

ABOLIR. v. a. Annuler, mettre hors d'usage, mettre à néant. Les nouvelles coutumes ont aboli les anciennes. Cette loi fut abolie par le fait, sans être formellement révoquée. Louis XIV fit des édits pour abolir les duels. Le culte des faux dieux fut aboli. Plus d'une fois les Romains firent des lois pour abolir les dettes.

En termes d'ancien Droit criminel, Abolir un crime, En arrêter ou en interdire la poursuite judiciaire par un acte d'autorité souveraine.

ABOLIR, s'emploie avec le pronom personnel, et signifie, Cesser d'être en usage. Cette loi trop sévère, cette coutume bizarre s'est abolie d'ellemême. C'était une ancienne pratique, qui s'est abolie.

Tout crime s'abolit au bout d'un certain nombre d'années, Il est couvert par la prescription, et ne peut plus être poursuivi.

ABOLI, IE. participe. Loi abolie. Usage aboli. Crime aboli.

ABOLISSEMENT. s. m. Action d'abolir. L'abolissement des anciens usages.

ABOLITION. s. f. Anéantissement, extinction opérée par un acte de la volonté législative, ou par la longue désuétude. Il se dit principalement en parlant Des lois, des coutumes, et des institutions. L'abolition des cérémonies de l'ancienne loi. Abolition d'une loi. Abolition d'un culte superstitieux. L'entière abolition de l'ordre des templiers. L'abolition des cours prèvõiales.

ABOLITION, signifie aussi, Le pardon que le prince accordait d'autorité absolue, pour un crime qui, par les ordonnances, n'était pas rémissible. Lettres d'abolition. Abolition générale. Prendre, obtenir une abolition. Il a eu son abolition. Le parlement a entèrinė son abolition. On appelait Porteur d'abolition, Celui qui avait obtenu une abolition.

ABOMINABLE. adj. des deux genres. Exécrable, détestable, qui est en horreur, qui mérite d'être en horreur. Crime abominable. Un homme abominable. Action abominable. C'est une abominable calomnie. De pareils écrits sont abominables.

Il se dit, par exagération, De tout ce qui est très-mauvais en son genre. Cette comédie, cette musique est abominable. Cela a un goût abominable. Une odeur abominable. Il fait un temps abominable.

ABOMINABLEMENT. adv. D'une manière abominable. Il se conduit abominablement.

Il se dit aussi par exagération. Il chante, il écrit abominablement, abominablement mal.

ABOMINATION. s. f. Détestation, exécration. Avoir en abomination. Il est en abomination à tous les gens de bien.

Il se dit aussi De ce qui est l'objet de l'abomination. Ce méchant homme est l'abomination de tout le monde.

Il signifie encore, Action abominable; et, dans ce sens, il peut s'employer au pluriel. C'estune abomination. Ce crime est une des plus grandes abominations qu'on puisse imaginer. Commettre des abominations. Les abominations des gentils, Le culte idolâtre des gentils.

L'abomination de la désolation. Phrase tirée de l'Ecriture sainte, et dont on se sert pour exprimer Les plus grands excès de l'impiété, la plus grande profanation.

ABONDAMMENT. adv. En abondance. Cette source fournit de l'eau abondamment. Ses larmes coulaient abondamment. Il ne doit plus souhaiter de biens, il en a abondamment.

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Il s'emploie absolument en parlant Des biens de la terre et des choses nécessaires à la vie. Ce fleuve répand l'abondance dans les contrées qu'il parcourt. Pays d'abondance.Année d'abondance. Il vit dans l'abondance. L'abondance a remplacé la disette.

Parler d'abondance de cœur, Parler avec épanchement, avec une pleine confiance. Parler d'abondance, Parler sans préparation, ou Parler sans réciter de mémoire; et, Parler avec abondance, Parler avec facilité, sans sécheresse, sans chercher ses paroles.

Corne d'abondance, Corne remplie de fruits et de fleurs, qui est le symbole de l'abondance. Selon quelques mythologues, la corne d'abondance est la corne de la chèvre Amalthée, qui avait nourri Jupiter.

ABONDANCE, dans les colléges et les pensions, se dit d'Un mélange de peu de vin et de beaucoup d'eau, servant de boisson aux écoliers.

ABONDANT, ANTE. adj. Qui abonde. Pays abondant en toutes sortes de biens. Maison abondante en richesses. Il est abondant en paroles, en comparaisons.

Il s'emploie aussi absolument, et signifie, Copieux, ample, riche. Une récolte abondante. Une nourriture abondante. Une pluie abondante. Une langue abondante. Une matière abondante.

D'ABONDANT. loc. adv. De plus, outre cela. Je vous ai dit telle et telle raison, j'ajouterai d'abondant. Il a vieilli.

ABONDER. v. n. Avoir en grande quantité. Abonder en richesses. Abonder en toutes choses. Cette maison abonde en biens. Cette province abonde en blés, en vins, en soldats, en gens d'esprit.

Il signifie aussi, Etre en grande quantité. Le bien abonde dans cette maison. Toutes choses y abondent. Les marchands abondent à cette foire.

En Jurispr., Ce qui abondene vicie pas, ou ne nuit pas, Une raison ou un droit de plus ne peut nuire dans une affaire; ou bien encore, L'observation d'une formalité non prescrite, mais non défendue, n'empêche pas une procédure d'être valide.

Fig., Abonder dans son sens, Etre fort attaché à son opinion. Abonder dans le sens de quelqu'un, Parler d'une manière tout à fait conforme à l'opinion de quelqu'un.

ABONNEMENT. s. m. Convention ou marché qui se fait à un prix dé

Il signifie quelquefois, Amplement. I terminé, inférieur au prix ordinaire,

et qu'on paye souvent d'avance, pour recevoir des journaux, pour assister à des spectacles, à des fêtes, pour prendre des repas, des bains, etc. Faire un abonnement. Obtenir un abonnement avantageux. Payer par abonnement. Proposer un journal par abonnement. Etablir un concert public par abonnement. Recevoir des abonnements à un spectacle.

Les abonnements sont suspendus, se dit Lorsque les personnes abonnées à un spectacle sont obligées de payer leurs places comme celles qui n'ont point d'abonnement.

ABONNEMENT, se dit aussi d'Une convention à prix fixe pour l'acquittement d'une taxe, d'une redevance. Certains impôts s'acquittent par abonnement.

ABONNER. v. a. Contracter au nom d'un autre, et pour lui, l'engagement qu'on appelle Abonnement. Je vous ai abonné au journal, au spectacle,

au concert.

Il s'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie, Faire un abonnement pour son propre compte. S'abonner à un journal, à un spectacle, à un concert. Je me suis abonné à cette nouvelle feuille.

Il signifie aussi, Composer à un prix certain d'une taxe, d'une redevance casuelle. Il y a des villes où les marchands de vin ont la faculté de s'abonner avec la régie, pour s'affranchir de l'exercice. On s'abonnait jadis avec les curès pour les dimes. On a dit de même autrefois, sans le pronom personnel, Abonner une province à telle somme, etc. ABONNÉ, ÉE. participe.

Il s'emploie aussi substantivement. Ce journal a beaucoup d'abonnés. Je suis un des abonnées de ce theatre.

ABONNIR. v. a. Rendre bon, rendre meilleur. Les caves fraiches abonnissent le vin.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir meilleur. C'est un vieux pécheur, il n'abonnit point en vieillissant. Ce sens est familier.

Il est encore pronominal. Ce vin s'abonnira dans la cave avec le temps. Cet emploi et le précédent vieillissent.

ABONNI, IE. participe.
ABORD. s. m. Accès. Les abords

d'une place de guerre.

Il se dit particulièrement Des lieux où les navires peuvent mouiller. Ce port est de facile abord, de difficile abord. L'abord de cette côte est difficile.

Il se dit aussi de L'action d'aborder à une côte, dans un port. Nous avons tenté l'abord inutilement. À notre abord dans l'île, nous fümes allaqués.

Il se dit figurément en parlant Des personnes dont on s'approche, par rapport à l'accueil qu'elles font. L'abord de cette personne est fort difficile. Cette personne a l'abord facile, gracieux, est d'un abord facile, gracieux. Cet homme a l'abord rude, fâcheux. Craindre l'abord de quelqu'un. Abord doux, engageant. Leur abord fut très-froid. Il me parut froid à l'abord, mais bientot je le trouvai très-honnéte.

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