que l'on frappe en mesure l'un contre l'autre. Jouer des cymbales. CYMBALIER. s. m. Celui quijoue des cymbales. Le cymbalier du régiment. CYME. s. f. T. de Botan. Voyez CIME. CYN CYNANCIE. s. f. T. de Médec. Espèce d'angine, dans laquelle la langue se tuméfie et pend hors de la bouche comme celle d'un chien haletant. Il a été suffoqué par une cynancie. Il est mort d'une cynancie. à CYNIQUE. adj. des deux genres. Il se dit D'une secte de philosophes qui l'on reprochait reprochait d'être d mordants et sans pudeur, comme les chiens. Diogène, philosophe cynique. La philosophie cynique. Il signifie, par extension, Impudent, obscène. Etre cynique dans son langage. Auteur, écrivain cynique. Discours cynique. Vers cyniques. Il est aussi substantif. Diogène le cynique. C'est un cynique. CYNISME. s. m. La philosophie cynique, la doctrine des philosophes cyniques. Le cynisme fit de grands progrès dans la Grèce. Il signifie aussi, Le caractère du cynique, l'impudence. Le cynisme de sa conduite est révoltant. Le cynisme de son langage. CYNOCEPHALE. s. m. T. d'Hist. nat. À tête de chien: nom donné à DAC D. s. m. La quatrième lettre de l'alphabet, et la troisième des consonnes. On la nomme Dé, suivant l'appellation ancienne et usuelle, et De, suivant la méthode moderne. Un D majuscule. Un petit d. Voilà un D mal formé. Le D est une des consonnes qu'on appelle dentales. D, à la fin d'un mot, et devant un autre mot qui commence par une voyelle, se prononce souvent comme un T. C'est un grand ignorant. Un grand homme. Un grand empire. DA DA. Particule qui se joint quelquefois, dans le langage familier, à Faffirmative Oui, et à la négative Nenni, pour exprimer plus formellement une adhésion ou un refus. Oui-da. Nenni-da. DAB D'ABORD. loc. adv. Voyez ABORD. DAC DACTYLE. s. m. Sorte de mesure ou de pied, dans les vers grecs et D DAG dans les vers latins, qui est formée d'une syllabe longue suivie de deux brèves. Le vers hexamètre est composé de dactyles et de spondées. DAD DADA. s. m. Terme dont se servent les enfants, et quelquefois ceux qui leur parlent, pour désigner Un cheval. Un petit dada. Aller à dada. Il se dit également d'Un bàtón sur lequel un enfant se met à cheval. Fig. et fam., C'est son dada, C'est son idée favorite, celle à laquelle il revient toujours. On dit aussi, Etre sur son dada. DADAIS. s. m. Expression familière dont on se sert pour désigner Un niais, un nigaud; et aussi Un homme gauche dans son maintien. C'est un dadais, un grand dadais. DAG DAGUE. s. f. Espèce de poignard. Donner des coups de dague. Prov. et fig., Il est fin comme une dague de plomb, se dit D'un DAI homme qui a l'esprit lourd, et qui veut faire le fin. DAGUER. v. a. Frapper de coups de dague. Il le fit daguer dans son lit. Ce sens est vieux. DAGUER, en termes de Vénerie, se dit Du cerf qui s'accouple avec la biche. En termes de Fauconnerie, il signifie, Voler de toute sa force. DAGUÉ, ÉE. participe. Une biche daguée. DAGUES. s. f. pl. T. de Vénerie. Premier bois du cerf, qui ne vient qu'à la seconde année. DAGUET. s. m. T. de Vénerie. Jeune cerf qui est à sa première tête, qui pousse son premier bois. DAH DAHLIA.s. m. T. de Botan. Plante d'ornement qui porte de très-belles fleurs, et dont les tiges naissent en touffe. Dahlia jaune, rouge, simple, double. Semer des dahlias. DAI DAIGNER. v. n. Avoir pour agréable, condescendre jusqu'à vouloir bien. Il est toujours suivi d'un infinitif. Cet homme demande que vous daigniez l'écouter. Il n'a pas daigné lui faire réponse. D'AILLEURS. loc. adv. Voyez AILLEURS. DAIM. s. m. Espèce de bête fauve d'une grandeur moyenne entre le cerf et le chevreuil. Vite comme un daim. Des gants de daim, de peau de daim. Les daims ont leur bois plat et palmė. DAINE. s. f. La femelle du daim. Les chasseurs prononcent Dine. DAIS. s. m. Ouvrage de bois, de tenture, etc., fait dans l'ancienne forme des ciels de lit, et que l'on met, à quelque hauteur, au-dessus d'un maître-autel, d'une chaire à prècher, d'un tròne, de la place où siégent, dans les occasions solennelles, certains personnages éminents, etc. Un autel surmonté d'un dais. Se placer sous un dais. Un dais garni de franges. Avoir le dais. Les princes, les ducs, etc., avaient le dais. Tendre un dais. Poétiq. et fig., Sous le dais, Sur le trône, au sein des grandeurs. Poétiq., Un dais de feuillage, de verdure, se dit, par extension, d'Un couvert de feuillage. DAIS, se dit aussi d'Un poêle soutenu de deux ou de quatre petites colonnes, sous lequel on porte le saint sacrement, surtout dans les processions, et sous lequel on reçoit les rois, les princes, etc., lorsqu'ils font une entrée solennelle. Porter le dais. Tenir les cordons du dais. Marcher sous un dais. DALLE. s. f. Tablette de pierre ou de marbre, de peu d'épaisseur, et destinée à couvrir des terrasses, ou à paver des salles, des vestibules, etc. Couvrir une terrasse de dalles. Une cuisine pavée de dalles. • DALLE, signifie aussi, Une tranche de quelque gros poisson. En ce sens, on dit plus ordinairement, Darne. DALLER. v. a. Couvrir ou paver de dalles. Daller une plate-forme, un vestibule. DALLÉ, ÉE. participe. DALMATIQUE. s. f. Espèce de tunique, vêtement que portent sur leur aube les diacres, les sous-diacres et autres ecclésiastiques, quand ils servent à la messe le prêtre qui officie. Le diacre et le sous-diacre revêtus de leurs dalmatiques. Les rois de France, à la cérémonie de leur sacre, étaient revêtus d'une dalmatique sous leur manteau royal. DALOT. s. m. T. de Marine. Trou, canal pour faire écouler les eaux hors du navire. Il y a plusieurs dalots à chaque bord. DAM DAM. s. m. (On prononce Dan.) Dommage, préjudice. Il n'est guère usité que dans ces locutions adver biales, à son dam, à votre dam, à leur dam, qui même ont vieilli. En Théologie, La peine du dam, La peine des damnés, en tant qu'ils seront privés de la vue de Dieu; par opposition à La peine du sens ou du feu. DAMAS. s. m. (On ne prononce point I'S.) Espèce de satin à fleurs et à deux envers, ainsi nommé parce qu'il se fabriquait originairement à Damas, ville de Syrie. Damas cramoisi, jaune, vert. Damas de deux couleurs. Damas brochée. Damas de Lyon, de Génes, de Venise. Meuble de damas. Lit de damas. DAMAS, se dit aussi d'Une espèce de prune dont le plant est venu de la ville de Damas. Prune de damas. Damas musqué. Damas rouge. Damas blanc. Damas noir. Damas gris. Damas violet. DAMAS, se dit encore d'Une lame faite de cette espèce d'acier très-fin et renommé par l'excellence de sa trempe, qui se fabrique à Damas ou selon les procédés employés à Damas. Ce sabre est un damas, un fin damas, un vrai damas. On dit de même, Acier de Damas. DAMASQUINER. v. a. Incruster de petits filets d'or ou d'argent dans dufer ou de l'acier. Damasquinerune épée, une garde d'épée. Damasquiner d'or. Damasquiner d'argent. DAMASQUINÉ, ÉE. participe. Couteau damasquiné. Garde damasquinée. Cuirasse damasquinée. Pistolets damasquinés. DAMASQUINERIE. s. f. L'art de damasquiner. DAMASQUINEUR. s. m. Celui qui damasquine. DAMASQUINURE. s. f. Le travail de ce qui est damasquiné. La damasquinure de cette épée est fort belle. DAMASSER. v. a. Fabriquer une étoffe ou du linge en façon de damas. DAMASSÉ, ÉE. participe. Il se dit principalement Du linge de table qui est ou à fleurs ou à personnages. Linge damassé. Serviette damassée. Il se dit aussi substantivement Du linge damassé. Un service de damassé. DAMASSURE. s. f. Dessin figuré sur la toile damassée, en la tissant. La damassure de celle nappe est fort belle. DAME. s. f. Titre qu'on donnait autrefois à la femme d'un seigneur, et à celle qui possédait une seigneurie avec autorité et commandement sur des vassaux. La dame de tel lieu. Elle en était dame et maitresse. La dame du village. La dame du chateau. Haute et puissante dame. Les religieuses de cette abbaye étaient dames de la paroisse. DAME, est aussi Un simple titre que l'on donne par honneur aux femmes de qualité. C'est une grande dame. Les dames de la cour. On dit ironiquement, Elle fait la dame, elle fait la grande dame. Dame d'honneur, dame d'atour, dame du lit, dame du palais, Femmes de qualité qui remplissent diverses fonctions auprès des reines ou des princesses. DAME, est pareillement Un titre donné aux religieuses des abbayes et de certaines autres communautés, ainsi qu'aux chanoinesses. Les dames de Fontevrault. Les dames de Poissy. Les dames de Remiremont. Dames du chœur, Religieuses qui siégent dans les hautes stalles du chœur, à la différence des novices, qui sont dans les stalles basses, et des sœurs converses qui n'ont été reçues que pour le service de la mai son. Dames de charité, se dit Des dames qui, dans l'étendue d'une paroisse, d'un arrondissement, forment une association chargée de recueillir et de distribuer les aumônes. DAME, est également Le titre qu'on donne à toutes les femmes mariées qui sont au-dessus de la dernière classe du peuple. Une jeune dame. Comment se portent vos dames ? Ma chère dame, cela m'est impossible. C'est une fort aimable dame. En termes de Pratique: La dame une telle. La dame veuve une telle. Ladite dame s'engage, etc. Il se prend aussi dans un sens plus général, et s'étend à Toutes les femmes et à toutes les filles. Etre civil avec les dames. Aimer les dames. Etre aimé des dames. Plaire aux dames. Les dames de la ville. Il y avait beaucoup de dames à ce bal, à cette réunion. Une dame et son cavalier. Offrir la main à sa dame. Il nous manquait une dame pour compléter le quadrille. Il signifie particulièrement, en parlant De chevalerie, La femme à laquelle un chevalier consacrait ses soins et ses exploits. Il a rompu des lances pour sa dame. La dame de ses pensées. Porter une écharpe aux couleurs de sa dame. Aux Courses de bague, La course pour les dames, La première course, qui n'est point comprise dans le nombre de celles qu'on doit courir pour le prix. On dit dans le même sens : C'est pour les dames. Voilà pour les dames. On appelle également, au Jeu de paume, Les dames, Le premier coup qui se sert sur le toit, et qui n'est compté pour rien. Voilà pour les dames. Voilà vos dames. Je n'ai pas eu mes dames. Brevet de dame, Brevet par lequel le roi conférait à une demoiselle le titre de Dame. Les dames de France, Les filles du roi. Voyez MADAME. DAME, est encore Une espèce de titre qu'on joint au nom de fille des femmes du peuple, soit en parlant d'elles, soit en parlant à elles. Dame Françoise. Dame Nicole. Cet emploi est populaire. Les dames de la halle, Les marehandes de la halle, qui sont admises sous ce titre chez le roi et chez les princes à certaines époques et à l'осcasion de certains événements. En Botan., Dame d'onze heures, Plante liliacée à fleurs blanches qui ont l'extérieur des pétales vert. DAME, se dit en outre, aux Jeux de cartes, de Chacune des quatre cartes sur lesquelles est peinte la figure d'une dame. La dame de pique. La dame de cœur. La dame de trèfle. La dame de carreau. Avoir une tierce, une quatrième, une quinte à la dame. Avoir un quatorze de dames. Ecarter une dame. Jouer une dame. Il a bretan de dames. Il désigne, au Jeu des échecs, La pièce du jeu la plus considérable après le roi. Dame blanche. Dame noire. La dame est la meilleure pièce des échecs. Faire échec à la dame. Donner échec au roi et à la dame. On l'appelle aussi Reine. Aller à dame, Pousser un pion jusqu'aux dernières cases du côté de soni adversaire; ce qui fait prendre à ce pion la valeur d'une dame. (Voyez plus has un autre emploi de cette locution.) DAME, se dit aussi de Chacune des pièces rondes et plates avec lesquelles on joue sur un échiquier au jeu appelé, du nom de ces pièces, Jeu des dames, de dames, ou simplement, Lesdames. Jouer aux dames. Faire une partie de dames. Le jeu des dames polonaises. Dame touchée, dame jouée. Il se dit également Des pièces de même figure, mais ordinairement plus grandes, dont on se sert au jeu de trictrac et à quelques autres jeux analogues. Poser une dame sur une flèche. Lever une dame. Battre une dame. Au Jeu de dames, Aller à dame, Pousser une pièce jusqu'aux dernières cases du côté de celui contre qui on joue; ce qui donne à cette pièce une marche particulière et plus avantageuse. Je suis à dame. On appelle, au même Jeu, Dame damée, ou simplement Dame, La pièce qu'on a fait aller à dame, et sur laquelle met une autre, pour la distinguer. Dames rabattues, Sorte de jeu différent du trictrac, mais qui se joue avec les mêmes pièces. Jouer aux dames rabattues. on en DAME, en termes de Ponts et Chaussées, Digue qu'on laisse en travers d'un canal, tandis qu'on le creuse pour séparer la partie déjà occupée par les eaux, de celle où les travailleurs sont encore. DAME, s'emploie aussi comme une sorte d'interjection pour donner plus de force à une affirmation, à une négation, pour exprimer quelque surprise, etc. Mais, dame, oui. Oh! dame, non. Ah! dame, vous m'en direz tant. En ce sens, il est populaire. DAME-JEANNE. s. f. Très-grosse bouteille qui sert à garder ou à transporter du vin et d'autres liqueurs. Une dame-jeanne clissée. DAMER. v. a. T. du Jeu de dames. Mettre une dame sur celle que l'adversaire a poussée jusqu'au dernier rang des cases opposées aux siennes. Ma pièce est à dame, damez-la. Me voilà à dame, damez-moi. Fig. et fam., Damer le pion à quelqu'un, L'emporter sur lui avec une supériorité marquée. Il prétendait exceller en ce genre, mais il a trouvé un homme qui lui a damé le pion, DAMÉ, ÉE. participe. Une dame damée peut aller en tous sens. DAMERET. s. m. Il se dit d'Un homme soigneux de sa parure et fort empressé de plaire aux dames. C'est un dameret. Un vieux dameret. DAMIER.s. m.Echiquier, tablier sur lequel on joue aux dames, aux échecs, et qui est marqué d'un certain nombre de cases ou carrés de deux différentes couleurs, comme blanc et noir, jaune et rouge. Le damier ordinaire est composé de soixante-quatre cases ou carrés. Pour le jeu des dames polonaises, le damier doit avoir cent cases. DAMIER, en Histoire naturelle, Coquillage marqueté de carrés de diverses couleurs, comme un damier. DAMNABLE. adj. des deux genres. Qui peut attirer la damnation éternelle, qui peut faire mériter les peines del'enfer. Une pensée damnable. Une action damnable. Il signifie, par extension, Pernicieux, détestable, abominable. Avancer des maximes damnables, des propositions damnables. Projet damnable. Une entreprise damnable. DAMNABLEMENT. adv. D'une manière damnable. Il a abusé damnablement de la confiance qu'on avait en lui. Il est peu usité. DAMNATION. s. f. Action de damner, de se damner, ou La punition des damnés. Sa damnation est certaine. La damnation éternelle. Sur peine de damnation. DAMNER. v. a. (On ne prononce point I'M dans ce verbe, non plus que dans ses dérivés.) Condamner aux peines de l'enfer, punir des pei nes de l'enfer. Dieu damnera les méchants. Il signifie aussi, Rendre digne des peines de l'enfer. Ce péché damne ceux qui le commettent. Cette action le damnera. Damner son âme. Il signifie aussi, Déclarer ou croire une personne digne des peines de l'enfer. Ces fanatiques damnent tous ceux qui n'ont pas leur croyance. Il signifie, avec le pronom personnel, S'exposer à être damné, à mériter les peines de l'enfer. Vous vous damnez. Il se damne. Fig. et par exagérat., Cela me fait, me ferait damner, se dit De ce qui cause beaucoup d'impatience ou dont on est extrêmement tourmenté. Sa lenteur me fait damner. Il a une femme qui le fait damner. DAMNÉ, ÉE. participe. Fam. et par exagerat., Souffrir comme une âme damnée. Fig. et fam., C'est son âme damnée, se dit D'une personne entièrement dévouée à une autre, et qui exécute aveuglément toutes ses volontés, quelque injustes et odieuses qu'elles soient. DAMNÉ, est aussi substantif. Les tourments des damnés. Souffrir comme un damné. DAMOISEAU. s. m. Titre par lequel on désignait autrefois un jeune gentilhomme qui n'était point encore reçu chevalier, et qui aspirait à l'être. On a dit aussi, Damoisel. DAMOISEAU, se dit encore aujourd'hui, familièrement et par ironie, d'Un homme qui fait le beau, le galant auprès des femmes, et qui se donne pour homme à bonnes fortu nes. DAMOISEL. s. m. Voyez l'article précédent. DAMOISELLE. s. f. Titre qu'on donnait autrefois aux filles nobles dans les actes publics. Damoiselle telle, fille mineure. Ladite damoiselle. Voyez DEMOISELLE. DAN DANDIN.s. m. Niais qui n'a aucune contenance. Un grand dandin. Un vrai dandin. Il est familier. DANDINEMENT. s. m. Action de dandiner, mouvement de celui qui se dandine. DANDINER. v. n. Balancer son corps nonchalamment, soit exprès, soit faute de contenance. Il ne fait que dandiner. Il s'emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Il est toujours à se dandiner. Il marche en se dandinant. Ce mot est familier. DANGER. s. m. Péril, risque, ce qui est ordinairement suivi d'un malheur, ou qui expose à une perte, à un dommage, etc. Grand danger. Danger évident, inevitable, inattendu. Danger imminent. S'exposer au danger. Se mettre en danger. Etre en danger de mort ou de mourir. Courir un grand danger. Etre hors de danger, de tout danger. Braver les dangers. Affronter les dangers. Se sauver du danger. Tomber dans le danger. Ne passez pas là, il y a du danger. Il y a du danger à traverser la forêt, elle est pleine de voleurs. Il n'y a point de danger à passer la rivière, elle est calme. Cela n'est pas sans danger. Il signifie quelquefois, Inconvénient. Il n'y a point de danger d'entrer, vous ne dérangerez personne. Quel danger y a-t-il de lui parler? Ce sens est familier. DANGEREUSEMENT. adv. Avec danger. Dangereusement blessé. Dangereusement malade. DANGEREUX, EUSE. adj. Périlleux, qui met en danger, qui expose à quelque danger; ou simplement, Nuisible, pernicieux. Un passage dangereux. Un mal dangereux. Maladie dangereuse. Blessure dangereuse. Effets dangereux. Il est dangereux de s'égarer la nuit dans les forêts. Il est dangereux de se lier avec cet homme-là. Liaisons dangereuses. Cette doctrine est fort dangereuse. Des lectures dangereuses. Un écrit dangereux. Il se dit quelquefois Des personnes, et signifie, Qui a les moyens de nuire, ou à qui l'on ne peut se fier sans danger, avec lequel il est dangereux de se lier. Ce sont des gens trèsdangereux, et qu'il convient de surveiller. Prenez garde, c'est un homme bien dangereux. Il se dit aussi D'une personne que l'on croit propre à inspirer de l'amour sans en éprouver. C'est une coquette fort dangereuse. C'est un dangereux séducteur. DANOIS. s. m. Espèce de chien à poil ras, ordinairement blanc, tacheté de noir. DANS. Préposition de lieu qui marque Le rapport d'une chose à ce qui la contient ou la reçoit. Etre dans la chambre. Entrer dans la chambre. Mettre quelque chose dans une cassette, etc. Avoir quelque chose dans la bouche. Recevoir un coup d'épée dans la cuisse. L'épée lui est entrée bien avant dans le corps. Ce passage est dans tel auteur. Une glose qui a passé dans le texte. Insérer un article dans un journal. Ce terme ne peut entrer dans le style élevé. Chercher des exemples dans l'histoire. Se mettre une chose dans la tête, dans l'esprit. Il s'emploie souvent au figuré, Devenir très-habile dans un art, dans une science. Tomber dans l'oubli. Entrer dans la magistrature. Se mettre dans les affaires. S'illustrer dans les combats. Il fut grand dans la paix comme dans la guerre. Les talents que ce général a déployés dans cette retraite. Entrer dans les sentiments de quelqu'un. Il s'emploie particulièrement avec des mots qui marquent L'état, la disposition du corps, de l'esprit, les mœurs, la condition, etc., Il était dans l'accès de sa fièvre. Etre dans une posture contrainte. Etre dans telle disposition, dans telle situation. Etre dans la misère, dans l'opulence. Etre dans un grand embarras. Il est dans le dessein, dans la résolution de... Dans la colère où il est. Il est dans l'attente, dans l'espérance. Ilest dans cette croyance. Il vit dans l'oisiveté. Etre dans la disgrace, dans les larmes, dans la douleur, dans la joie, dans le doute, etc. Il se prend quelquefois pour Avec. Il a fait cela dans la pensée d'en tirer de l'utilité. Il fait cela dans le dessein, dans la vue de s'établir. Il se prend aussi pour Selon. Il entend cela dans le sens de saint Augustin. Cela est vrai dans les principes de tel philosophe. Ce mot est employé dans telle acception. On doit prendre ce passage dans un tout autre sens. Il s'emploie fréquemment avec des mots qui indiquent Une époque, une durée. Il fait deux fois plus d'ouvrage que son frère dans le même temps. Ces événements eurent lieu dans la même année. Je partirai dans le mois. Dans sa jeunesse. Dans mon enfance. Dans tel temps, signifie aussi, Après tel temps, au bout de tel temps. Il arrivera dans trois jours. Dans combien de temps? Dans un moment. Dans peu. DANSE. s. f. Mouvement du corps qui se fait en cadence, à pas mesurés, et ordinairement au son des instruments ou de la voix. Danse noble. Danse grave. Danse grotesque. Danse légère. Danse de corde. Danse figurée. Figure de danse. La valse est une danse qui lui plaît. Maitre de danse. L'art de la danse. Prendre des leçons de danse. Une danse fatigante. Une fort jolie danse. Exécuter une danse. Fam., Avoir l'air à la danse, Avoir beaucoup de disposition à bien danser; et, figurément, Avoir l'air vif, éveillé, et annoncer des dispositions pour réussir dans ce qu'on fait; ou Paraître disposé à ce dont il s'agit. Cette phrase est beaucoup plus usitée au figuré qu'au propre. DANSE, se dit quelquefois, particulièrement, de L'action de plusieurs personnes qui exécutent une danse, des danses. Commencer la danse. Mener la danse. Il y eut des danses à cette fête. Salle de danse. Prov. et fig., Commencer la danse, mener la danse, Etrele premier à faire ou à souffrir quelque chose que d'autres feront ou souffriront ensuite. Nous nous battrons l'un après l'autre, et c'est vous qui commencerez la danse. Entrer en danse, Se mettre du nombre de ceux qui dansent. Il entra le dernier en danse. Prov. et fig., Entrer en danse, S'engager dans une affaire, dans une intrigue, dans une guerre à laquelle on n'avait pris d'abord aucune part, dont on n'avait été que spectateur. Ce prince a évité tant qu'il a pu de se méler dans cette guerre; mais enfin il est entré en danse. Prov. et pop., Après la panse vient la danse, Après avoir fait bonne chère, on ne songe qu'à se divertir. Pop. et fig., Donner une danse à quelqu'un, Le châtier, le battre. DANSE, signifie aussi, La manière de danser d'une personne. Il a une danse contrainte. Il a une danse noble, libre, aisée. Il se dit également d'Un air à danser. Jouer toutes sortes de danses. Il se dit quelquefois, populairement, d'Un lieu où l'on danse. Aller à la danse. Revenir de la danse. DANSER. v. n. Mouvoir le corpsen cadence et à pas mesurés, ordinairement au son de la voix ou de quelque instrument. Danser avec légèreté, avec grâce. Apprendre à danser. J'ai beaucoup dansé au dernier bal. Danser en mesure, hors de mesure. Danser aux chansons. Danser sur la corde, Exécuter des pas mesurés et des tours de force, sur une corde tendue; et figurément, Etre engagé dans une affaire hasardeuse, se trouver dans une situation embarrassante, incertaine, où l'on court risque à tout moment de succomber. Prov. et fig., Faire danser quelqu'un, Donner bien de l'exercice, bien de l'embarras à quelqu'un, pour le réduire à ce qu'on veut. Il croit m'échapper, mais je le ferai danser. On dit dans le même sens, ou en des sens analogues: Je le ferai danser sans violon. Il la dansera, il la dansera tout le premier. Je la lui ferai danser tout du long. S'il me fait danser, il payera les violons. Prov. et fig., Ne savoir sur quel pied danser, Ne savoir quelle contenance tenir, ne savoir quel parti prendre. Prov., Toujours va qui danse, Pour s'amuser il n'est pas besoin de bien danser, il suffit qu'on danse. Cette phrase se dit figurément, en parlant D'une personne qui fait le mieux qu'elle peut, qui fait tant bien que mal ce qu'elle a à faire. Prov, et fig., Du vin à faire dan ser les chèvres, Du vin très-aigre. DANSER, s'emploie souvent comme verbe actif, et signifie, Exécuter une danse. Danser un menuet, une allemande, une valse, une contredanse. Danser une bourrée. Danser un ballet. DANSÉ, ÉE. participe. Un ballet bien dansé. DANSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui danse. Il y avait à ce bal plus de danseurs que de danseuses. Il signifie plus ordinairement, Celui, celle qui aime à danser, qui danse souvent, ou qui fait profession de danser. C'est un bon danseur, un grand danseur. Un danseur, une danseuse de l'Opéra. Danseur, danseuse de corde, Celui, celle dont la profession est de danser sur la corde. DAP DAPHNÉ. s. m. T. de Botan. Arbuste dont les tiges servent à faire les chapeaux dits de paille blanche: c'est la Lauréole mâle. DAR DARCE. s. f. Voyez DARSE. DARD. s. m. Arme de trait garnie par le bout d'une pointe de fer et qu'on lance avec la main. Jeter un dard. Lancer un dard. Il se dit quelquefois par extension, surtout dans le langage poétique, de L'aiguillon d'un insecte, de la langue des serpents, etc. Le dard d'une abeille. Le reptile agitait son triple dard. DARD, en termes d'Architecture, Ornement en forme de fer de dard, qui sépare les oves. DARD, en Histoire naturelle, Espèce de carpe, ainsi nommée parce qu'elle s'élance avec beaucoup de vitesse: on l'appelle aussi Vaudoise. DARD, en termes de Jardinier et de Fleuriste, est quelquefois synonyme de Pistil. DARDER. v. a. Lancer une arme, ou quelque autre chose, comme on lancerait un dard. Darder un javelot. Darder un poignard. Par analogie: Le serpent darde sa langue. L'abeille darde son aiguillon. Il s'emploie aussi figurément, surtout dans cette phrase, Le soleil darde ses rayons. DARDER, signifie aussi, Frapper, blesser avec un dard. Darder une baleine. DARDÉ, ÉE. participe. DARIOLE. s. f. Petite pièce de påtisserie contenant de la crème. Manger des darioles. DARIQUE. s. f. Monnaie d'or ou d'argent des anciens Perses, frappée d'abord au nom de Darius le Mède, et ensuite au nom de presque tous ses successeurs. La darique d'or valait environ dix-huit francs cinquante-quatre centimes de notre monnaie. DARNE. s. f. Tranche d'un poisson, tel que le saumon, l'alose, etc. Une darne de saumon. Une darne d'esturgeon. DARSE. s. f. T. de Marine, usité dans la Méditerranée. Partie inté rieure d'un port, laquelle se ferme avec une chaîne, et où l'on a coutume de retirer les petits bâtiments. La darse de Marseille. La darse de Barcelone. La darse de Génes. La darse de Livourne. La grande darse, la petite darse de Toulon. DARTRE. s. f. T. de Médec. Maladie de la peau. Dartre farineuse. Dartre vive. Dartre écailleuse. Dartre miliaire. Dartre rentrée. Faire sécher une dartre. Empêcher qu'une dartre ne s'étende. Faire rentrer une dartre. Un malade couvert de dartres. DARTREUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui est de la nature des dartres. Humeur dartreuse. Il se dit aussi, substantivement, Des personnes affectées de dartres. Le traitement des dartreux. DAT DATAIRE. s. m. Officier de la cour de Rome, qui préside à la daterie. DATE. s. f. Indication du temps et du lieu où une lettre a été écrite, ou un acte a été passé, etc. La date d'une lettre, d'un contrat, d'un arrêt, etc. Mettre la date. Ces deux lettres sont de même date, de la même date. De fraiche date. De nouvelle date. De vieille date. Il produit une lettre en date de tel jour. Fausse date. Lettre sans date. La date est de Londres, et du cinq juin. Cet écrit porte telle date. Date authentique, Celle qui est constatée par un officier public. En termes de Commerce, Une lettre de change à vingt jours de date, à trois mois de date, etc., c'est-àdire, Dont le payement est exigible vingt jours après celui de sa date, etc. DATE, se dit aussi de L'époque où un événement a eu lieu, et de L'indication' de cette époque. La date d'un événement. Il y a un ouvrage intitulé l'Art de vérifier les Dates. Ce fait a mille ans de date. La date en est très-ancienne. A la même date. Sous la même date. Erreur de date. Date incertaine. De nouvelle date, de fraîche date, se dit De ce qui est récent, peu ancien. Une connaissance de nouvelle date. Une liaison de fraiche date. On dit dans le sens opposé: Un événement d'ancienne date. Une amitié de vieille date. Etc. DATE, en Matières bénéficiales, se dit Du jour de l'enregistrement d'une supplique, pour obtenir un bénéfice en cour de Rome. Prendre date. Prendre une date de teljour. Retenir une date, plusieurs dates. Retenir une datechez unnotaire, Retenir le jour auquel on veut qu'un contrat soit passé. Prendre date, signifie aussi, en général, Constater l'époque où l'on a fait quelque chose, où l'on a annoncé un droit, une prétention quelconque, où l'on se propose de faire quelque chose. J'ai pris date avant vous, je dois vous être préféré. On dit dans un sens analogue, Il est le premier en date. Par extension, Prendre date, retenir date, Indiquer à quelqu'un le jour où l'on fera une certaine chose avec lui ou chez lui, l'époque où l'on exigera de lui quelque chose. Je ne puis aller diner aujourd'hui chez vous, mais je prends date pour la semaine prochaine. DATER. v. a. Mettrela date. Dater une lettre, un arrêt, un contrat, une expédition. Sa lettre est datée de Londres. DATER, suivi de la préposition de, signifie neutralement, Avoir eu lieu, ou avoir commencé d'exister à telle ou telle époque. L'invention de l'imprimerie date du quinzième siècle. Notre amitié date de loin. Il signifie aussi, Commencer à compter d'une certaine époque. Datons du premier de ce mois pour mes appointements. A dater de ce jour. Fig., Dater de loin, se dit D'une personne àgée qui parle d'une chose arrivée depuis longtemps, mais dont elle a pu être témoin. DATÉ, ÉE. participe. DATERIE.'s. f. Espèce de chancellerie établie en cour de Rome, et où s'expédient divers actes de cette cour. Cela a passé en daterie. Il a obtenu des lettres à la daterie. Il se dit aussi de L'office de dataire. Le pape a donné la daterie au car dinal un tel. DATIF. s. m. T. de Gram. Il se dit, dans les langues dont les noms et les adjectifs se déclinent, Du cas qui sert principalement à marquer attribution. Le datif singulier. Le datif pluriel. Homo fait au datif homini. Ce mot est au datif. DATIF, IVE. adj. T. de Jurispr. Il est principalement usité dans cette locution, Tutelle dative, La tutelle donnée par justice, à la différence de Celle qui est déférée par la loi ou par testament. On emploie, dans un sens analogue, la locution Tuteur datif. DATION. s. f. T. de Jurispr. Il ne s'emploie que dans cette phrase, Dation en payement, Action de donner une chose en payement d'une autre qui était due. DATISME. s. m. Répétition ennuyeuse de synonymes pour exprimer la même chose. Je me réjouis beaucoup, je suis bien aise, je suis content, je suis satisfait de votre arrivée, etc.: ces manières de parler, lorsqu'on en réunit plusieurs, forment des datismes. DATTE. s. f. Fruit du dattier. Datte fraiche. Datte sèche. Sirop de dattes. DATTIER, s. m. Espèce de palmier qui porte des fruits un peu plus gros que l'olive, pulpeux et sucrés, que l'on emploie en médecine comme adoucissants. On dit aussi, adjectivement, Palmier dattier. DATURA. s. m. T. de Botan. Genre de plantes de la famille des Solanées, toutes plus ou moins narcotiques et vénéneuses. On donne spécialement ce nom à L'espèce qui est cultivée dans quelques jardins à cause de șes grandes fleurs blanches et odorantes. DAU DAUBE. s. f. T. de Cuisine. Sorte d'assaisonnement qu'on fait à de cer taines viandes. Dindon, gigot à la daube, en daube. Faire une daube. Il se prend aussi pour La viande qui est assaisonnée de cette sorte. Servir une daube. Manger une daube. Daube froide. DAUBER. v. a. Battre à coups de poing. On l'a daubé. Dans ce sens, il est populaire. Il signifie, figurément et familièrement, Railler, injurier quelqu'un, parler mal de lui. On le dauba bien dans cette compagnie. C'est un homme qui daube tout le monde. Il s'emploie quelquefois, au propre, avec le pronom personnel, dans le sens réciproque. Ces écoliers se sont bien daubės. DAUBÉ, ÉE. participe. DAUBEUR. s. m. Celui qui raille, qui médit. Il est familier et peu usité. DAUPHIN. s. m. T. d'ilist. nat. Genre de mammifères de la famille des Cétacés, qui ont la forme extérieure d'un poisson. Le marsouin est une espèce de dauphin. Dans les attributs, les armoiries, etc., on représente ordinairement les dauphins sous la figure de poissons à tête grosse et ronde. DAUPHIN, en termes d'Astronomie, se dit d'Une constellation de l'hémisphère septentrional. DAUPHIN, est aussi Le titre que portaient les princes du Viennois ou Dauphiné, et qui avait passé aux fils aînés des rois de France, depuis la réunion de cette province au royaume. Monseigneur le Dauphin. Les Dauphins de France. On appelait Dauphine, La femme du Dauphin. Madame la Dauphine. DAURADE. s. f. Voyez DORADE. TANT. DAV DAVANTAGE. adv. Plus. Il s'emploie toujours absolument. Je n'en dirai pas davantage. N'en demandez pas davantage. La science est estimable, mais la vertu l'est bien davantage. Le cadet est riche, mais l'ainé l'est davantage. Cela me plait davantage. Je n'en sais pas davantage. J'ai cru pouvoir faire pour vous davantage. Je vous aimerais bien davantage, si vous étiez raisonnable. Il se dit aussi pour Plus longtemps. Vous êtes pressé, ne restez pas davantage, DAVIER. s. m. Instrument de fer ou d'acier, en forme de tenaille courbée, dont les dentistes se servent pour arracher les dents. DE DE. préposition. Ce mot, dans le sens propre, sert à marquer Un rapport de départ, de séparation, d'extraction, de dérivation, d'origine, etc. (Lorsqu'il précède l'article masculin suivi d'une consonne ou d'une h aspirée, on le contracte en du, pour de le; et lorsqu'il précède l'article pluriel des deux genres, on le contracte en des, pour de les. Devant un mot commençant par une voyelle ou une h non aspirée, l'e se retranche, et on 1 |