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que chose. Le soleil déteint toutes les couleurs. Le vinaigre déteint les étoffes.

Il s'emploie avec le pronom personnel. Une couleur qui se déteint aisément. Ces draps-là ne se déteignent point.

Il s'emploie aussi neutralement, pour Se déteindre. Cette étoffe déteint beaucoup. Ces cravates déteignent sur le linge.

ΠέτεINT, EINTE, participe.

DETELER. v. a. (Je dételle. Je détellerai.) Détacher d'une voiture, d'une charrue, etc., des chevaux, ou d'autres animaux de trait, qui y sont attelés. Un cocher qui dételle ses chevaux. Un laboureur qui dételle ses bœufs.

Il se dit aussi absolument. Dételez. Il n'a pas encore dételé. DÉTELÉ, ÉE. participe.

DÉTENDRE. v. a. Relacher ce qui était tendu. Détendre une corde. Détendre un arc. Détendre un ressort.

Il se dit figurément, au sens moral. Se détendre l'esprit. Détendre son esprit, après avoir été longtemps appliqué à quelque chose.

Il s'emploie dans l'un et l'autre sens avec le pronom personnel. La corde de cet arc s'est détendue. Un ressort qui se détend. L'esprit a parfois besoin de se détendre.

Fig., Il faut quelquefois détendre l'arc, Il faut donner quelquefois du relâche à l'esprit.

DÉTENDRE, signifie encore, Détacher, enlever ce qui était tendu en quelque endroit. Détendre une tapisserie. Détendre un lit, des rideaux, une tente, un pavillon.

Détendre une chambre, détendre un appartement, En òter, en détendre les tapisseries, le lit, les rideaux,

etc.

DÉTENDRE, se dit quelquefois absolument, soit en parlant Des tapisseries et des chambres qu'on détend, comme dans ces phrases: On détend dans toutes les rues quand le saint sacrement est passé; on a détendu dans toute la maison; soit en parlant Des tentes et des pavillons qu'on détend lorsqu'une armée décampe: On avait déjà détendu dans tout le camp.

DÉTENDU, UE. participe.

DETENIR. v. a. T. de Jurispr. Retenir injustement, retenir ce qui n'est pas à soi. Détenir le bien d'autrui. Détenir les effets d'une succes

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chez pas à la détente, le coup par

tirait. Presser la détente.

Il se dit aussi de L'action de lächer la détente, et de L'effort que fait cette pièce lorsqu'elle vient à se détendre. Un fusil qui est dur, qui est fort, qui est aisé à la détente. Il est à craindre que ce ressort ne se rompe à la détente.

Fig. et pop., Etre dur à la détente, Etre avare, avoir de la peine à donner de l'argent, à payer.

DETENTEUR, TRICE. s. T. de Jurispr. Celui, celle qui retient, qui possède actuellement une chose, un bien. Détenteur des deniers publics. Légitime détenteur. Injuste détenteur. Faites assigner les détenteurs de ces héritages. Elle a été condamnée comme détentrice des biens de la succession.

Tiers détenteur, Celui qui est actuellement possesseur d'un bien sur lequel une personne, autre que celle dont il le tient, a une hypothèque à exercer, un droit à réclamer.

DETENTION. s. f. T. de Jurispr. Etat d'une chose qu'on retient, dont on est saisi, dont on a la possession actuelle. La détention d'une somme, d'un bien. La détention des effets d'une succession.

Il se dit aussi de L'état d'une personne détenue, privée de sa liberté. Depuis sa détention. Après une longue détention. La détention d'une personne en prison. Détention injuste. Détention arbitraire. Etre condamné à cinq ans de détention. La peine de la détention.

DETERGENT, ENTE. adj. T. de Médec., synonyme de Détersif, ive, qui est plus usité.

DETERGER. v. a. T. de Médec. Nettoyer, mondifier. Déterger une plaie, un ulcère.

DETERGÉ, ÉE. participe. DETERIORATION. s. f. Action par laquelle on détériore quelque chose, où Le résultat de cette action. Tout locataire est responsable des détériorations faites durant son bail. Il y a de grandes détériorations dans cette terre, tout y est dans une étrange, détérioration.

DETERIORER. v. a. Dégrader, gàter, rendre pire. Détériorer un héritage, une terre, une maison. Détériorer sa condition. Cette dernière phrase est maintenant peu usi

tée.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Cette maison se détériore. On a laissé détériorer ces marchandises. Dans cette dernière phrase, le pronom est sous-entendu. DÉTÉRIORÉ, ÉE. participe.

DETERMINANT, ANTE. adj. Qui détermine, qui sert à déterminer. Ce motif est déterminant. C'est une raison déterminante.

DETERMINATIF, IVE. adj. T. de Gram. Qui détermine, qui précise ou restreint la signification d'un mot. Dans cette phrase, La lumière du soleil, Soleil est le mot déterminatif de lumière. Adjectif déterminatif. Complément déterminatif. Phrase déterminative.

Il est quelquefois substantif au masculin. L'article est un déterminatif. Un mot et son déterminatif.

DÉTERMINATION. s. f. Résolution qu'on prend après avoir balancé entre plusieurs partis. Je n'attends que sa détermination. On lui demande une prompte détermination. Prendre une détermination. Quelle détermination le conseil a-t-il prise?

Il se dit aussi, en termes de Philosophie, de L'action par laquelle une chose, également susceptible de plusieurs qualités, de plusieurs manières d'être, est déterminée à recevoir l'une plutôt que l'autre. La détermination de la matière au mouvement ne peut venir que de Dieu.

Détermination du mouvement, Ce qui détermine un corps qui est en mouvement à aller d'un côté plutôt que d'un autre. La détermination du mouvement peut changer, quoique la force du mouvement demeure la meme.

DÉTERMINÉMENT. adv. Résolument, absolument. Il l'a voulu déterminément.

Il signifie quelquefois, Expressément, précisément. Je vous ai marqué déterminément ce qu'il y avait à faire.

Il signifie aussi, Courageusement, hardiment. Les troupes allèrent déterminément à l'assaut.

DETERMINER.v. a. Décider, fixer, régler. C'est un point que l'Eglise a déterminé. Le concile détermina que... La jurisprudence était douteuse sur ce point, mais la nouvelle loi a déterminé ce qu'il fallait juger. Déterminer la longueur qu'une

chose doit avoir. Déterminer la véritable signification d'un mot. Déterminer le mode suivant lequel on doit faire certaines réclamations. Déterminer la marche à suivre.

Il se dit particulièrement, en Grammaire, De ce qui précise ou restreint le sens d'un mot, d'une expression, d'une phrase. Ce mot est déterminé par celui qui précède. Dans la phrase, Le livre de Pierre, les mots de Pierre déterminent le mot livre. Le sens de cette phrase aurait besoin d'être plus exactement déterminé. (Voyez plus bas une phrase analogue, par le sens, aux exemples de cet alinéa.)

Il signifie encore, Reconnaître, indiquer avec précision. Déterminer la distance qu'il y a du soleil à la terre. Déterminer l'heure à laquelle une éclipse doit avoir lieu. Déterminer une chose par le calcul.

DÉTERMINER, Signifie en outre, Résoudre, former une résolution, prendre une résolution. Il a déterminé de rebâtir sa maison. Il a déterminé cela dans son esprit.

Il signifie aussi, Faire résoudre, faire prendre une résolution. Il était irrésolu sur le parti qu'il devait prendre, cette nouvelle le détermina. C'est moi qui l'ai déterminé à cela. Je le déterminai à partir. On l'emploie souvent, en ce sens, avec le pronom personnel. Il était indécis, mais il s'est déterminé. Se déterminer à une chose, à faire une chose. Vous avez l'esprit bien irrésolu, déterminez-vous à quelque chose. Je ne puis me déterminer à rien. Absol., Sachez enfin vous déterminer.

DÉTERMINER, en termes de Philosophie, Donner une certaine qualité, une certaine manière d'être, à ce qui de soi-même n'a pas plutôt celle-là qu'une autre. La plupart des philosophes tiennent que la matière est indifférente au repos et au mouvement, et qu'il faut une cause qui la détermine à l'un ou à l'autre. Qu'estce qui détermine ce corps à se mouvoir en ligne courbe plutôt qu'en ligne droite ?

Déterminer un mot, une expression, à un sens, à une signification, Lui faire prendre telle signification, l'y restreindre. Cette expression a quelque chose d'équivoque en ellemême, mais ce qui précède et ce qui suit la déterminent nécessairement au sens que vous lui donnez. On dit plus ordinairement, En déterminent le sens.

DETERMINER, Signifie encore, Faire qu'une chose ait lieu, s'accomplisse. Cela peut déterminer une explosion. Ce mur était peu solide, un faible choc a suffi pour en déterminer la chute. Les causes qui déterminent une révolution. Déterminer le succès d'un événement, d'une affaire, d'une négociation. La bataille était douteuse, la valeur du général en détermina le succès.

DÉTERMINÉ, ÉE. participe. En nombre déterminé. Il n'y a rien de déterminé, là-dessus. Un sens déterminé. A une époque déterminée.

En Mathém., Probleme déterminé, Celui qui n'a qu'un certain nombre de solutions possibles.

DÉTERMINÉ, est souvent adjectif; alors il se dit D'une personne entièrement adonnée à quelque passion, à quelque habitude. C'est un chasseur déterminé, un joueur déterminė, un buveur déterminé.

Il signifie aussi, Hardi, courageux, qui ne s'effraye d'aucun péril. Un soldat déterminé.

Il se dit quelquefois Des choses, dans un sens analogue à celui qui précède. Avoir un air, un maintien déterminé. Une action déterminée.

Il s'emploie aussi substantivement, et signifie, Méchant, emporté, capable de violences et d'excès. Il ne faut pas le facher, c'est un déterminé. C'est un franc déterminé. Cet enfant est un petit déterminé.

DETERRER. v. a. Retirer de terre ce qui s'y trouvait caché, enfoui. Deterrer un trésor. Deterrer une statue antique.

Il signifie particulièrement, Exhumer, retirer un corps de la sépulture. Sur le bruit que cet homme était mort par le poison, on l'a déterré. On a fait déterrer le corps.

Il signifie figurément, Découvrir une chose qui était cachée, découvrir une personne qui se tenait cachée, qui ne voulait pas être connue. Déterrer un titre, une pièce authentique. Je ne sais où il a déterré ce secret. Il s'était retiré dans un endroit où il pensait être bien caché, mais on le déterra bientôt.

DÉTERRÉ, ÉE. participe.

Il s'emploie quelquefois substantivement comme dans cette phrase familière, Cet homme a l'air d'un déterré, Il a le visage pâle et défait.

DÉTERSIF, IVE. adj. T. de Médec. Qui nettoie, qui mondifie les plaies ou les ulcères. Remède détersif.

Il se prend aussi substantivement, au masculin. Un excellent détersif.

DETESTABLE. adj. des deux genres. Qui doit être détesté. Il se dit Despersonnes et des choses. Un crime détestable. Le plus détestable de tous les crimes. La seule pensée en est détestable. Il a des maximes, des opinions détestables. C'est un homme détestable.

Il se dit, par exagération et familièrement, De tout ce qui est fort mauvais dans son genre. Le temps est détestable. Du vin détestable. Une écriture détestable. Il fait des vers détestables. Un style détestable.

DÉTESTABLEMENT. adv. Trèsmal. Chanter detestablement. Ecrire détestablement. Il est familier.

DETESTATION.s.f. Horreur qu'on a de quelque chose. La détestation du péché. La pénitence enferme une sincère détestation du péché.

DETESTER. v. a. A voir en horreur. Détester ses péchés. Détester son crime. Détester les désordres de sa vie passée. On ne peut trop détester cette action. L'ingratitude de cet homme fait qu'on le déteste. Il se fait détester de tout le monde. On l'emploic quelquefois avec le pronom personnel. It abhorre son crime, il se déteste lui-même.

Il se dit quelquefois, par exagération et familièrement, en parlant De ce qu'on ne peut endurer, supporter. Je déteste l'hiver. Il déteste ces faiseurs de compliments.

Fam., Détester sa vie, Maudire les misères, les malheurs de sa vie. Prov., Ne faire que jurer et détester, Ne faire que blasphémer. Dans cette phrase, Détester est neutre. DĖTESTÉ, ÉE. participe.

DETIRER. v. a. Etendre en tirant. Détirer des dentelles, un rabat. Détirer du linge. Détirer du ruban. Detirer du taffetas,

Dήτικέ, έε, participe. DÉTISER. v. a. Il n'est usité que dans cette phrase, Détiser un feu, Éloigner les tisons les uns des autres, afin qu'ils ne brûlent plus. DÉTISÉ, És, participe. DETISSER. v. a. Défaire un tissu. DĖTISSÉ, ÉE. participe. DETONATION. s. f. Inflammation violente et subite accompagnée de bruit, telle que celle de la poudre à canon. Une forte detonation. Le bruit d'une detonation.

DÉTONER. v. n. S'enflammer subitement avec bruit, faire explosion. Faire détoner de la poudre.

DETONNER. v. n. Sortir du ton qu'on doit garder pour chanter juste. Il n'est pas maître de sa voix, il détonne à tout moment. Il a l'oreille juste, il entend bien quand on détonne.

Il s'emploie aussi figurément. Ainsi on dit, en parlant D'un ouvrage d'esprit, Il y a dans ce livre des choses qui détonnent, Il contient des choses qui ne sont pas dans le ton général de l'ouvrage. Ce sens est peu usité. DÉTONNÉ, ÉB. participe.

DÉTORDRE. v. a. (Il se conjugue comme Tordre.) Remettre dans son premier état ce qui était tordu. tordez ce linge pour l'étendre. Détordre une corde. Détordre du fil. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Du fil qui se détord.

Se détordre le pied, le bras, le poignet, Se faire du mal au pied, au bras, au poignet, par une extension violente de quelque nerf ou de quelque muscle. Ce sens a vieilli, on dit, Se fouler le pied, etc. DÉTORDU, UE. participe.

DETORQUER. v. a. Détourner en faisant quelque violence. Il n'entre guère que dans cette phrase peu usitée, Détorquer un passage. Donner à un passage un sens différent du naturel, et une explication forcée, pour s'en servir à favoriser, à établir son opinion. Détorquer un passage pour appuyer une opinion erronée. DÉTORQUÉ, ÉE. participe. DETORS, ORSE. adj. Qui est détordu. Du fil détors. De la soie détorsę.

DETORSE. s. f. T. de Chirurgie, synonyme d'Entorse, qui est beaucoup plus usité. Se donner une détorse au pied. Avoir une détorse au poignet.

DETORTILLER. v. a. Défaire ce qui était tortillé, le remettre dans l'état où il était avant d'être tortillé. Détortillez ceruban, ce cordon, etc. Je ne sais comment vous avez tortillé cela, je ne saurais le détortiller.

DĘTORTILLÉ, És. participe. DETOUR. s. m. Sinuosité. La rivière fait là un détour, fait plusieurs détours.

Il signifie aussi, Un endroit qui va en tournant, où l'on peut tourner, changer de direction. Il y a un détour à droite, à gauche. Il l'attendit à un détour. Le détour de la ruc. Les détours d'un labyrinthe. Se perdre dans les détours d'un souterrain. Il connait tous les détours de ce bois.

Fig., Les détours du cœur, Les replis secrets du cœur. Surprendre la vérité dans les détours du cœur.

DÉTOUR, se dit également d'Un chemin qui éloigne du droit chemin. N'allez pas par là, vous prenez un trop grand détour. C'est un détour de plus d'une lieue, il y a plus d'une lieue de détour. Après beaucoup de tours et de détours, après bien des tours et des détours, nous arrivâmes.

Il se dit figurément, surtout au pluriel, Des discours dans lesquels on ne s'exprimé que d'une manière indirecte, par crainte ou par ménagement, par délicatesse, etc. Pourquoi ces détours? parlez-moi franchement. Prendre des détours, de grands, de longs détours. Parler sans détour, sans aucun détour.

Il signifie également, Toute espèce de biais, de moyen adroit, de ruse, de subtilité, pour éluder quelque chose, pour venir à bout de ce qu'on veut faire. Je connais ses tours et détours. Il a gagné son procès par un détour de chicane. Le détour est fin. User de détours. Voilà un détour que je n'avais point prévu. Les passionsont leurs détours, qui nous abusent.

Etre sans détour, Etreloyal, franc, ne jamais user de détours.

DETOURNER.v. a. Éloigner, écarter; tourner, diriger ailleurs. tourner quelqu'un de son chemin. Ce sentier vous détournerait de votre chemin, vous en détournerait trop, vous détournerait de plus d'une lieue. Détourner un coup. Détourner un fléau. Le peuple croit qu'il faut sonner les cloches pour détourner l'orage. Détourner un ruisseau, le cours de l'eau. Détourner son visage. Détourner la vue, les yeux de dessus quelque objet. Détourner ses regards.

Il s'emploie, figurément, dans le même sens. Détourner quelqu'un de la droite voie, et le pousser au mal. Détourner quelqu'un de son devoir, ou absolument, Détourner quelqu'un. Détourner une accusation. Détourner les soupçons. Détourner son esprit, sa pensée d'un objet désagréable.

Détourner le sens d'un passage, d'une loi, d'un mot, etc., Donner à ce passage, etc., une signification, en faire une application différente de celle qu'il doit avoir.

DETOURNER, signifie aussi figurément, dans une acception particulière, Distraire de quelque ocсираtion. Cela m'a détourné de mes études, de mes affaires. Je crains de vous détourner.

Il signifie quelquefois, Dissuader. Il voulait vous faire un procès, je l'en ai détourné. Tachez de le détourner de ce projet. Détourner du mal, du péché.

DETOURNER, signifie en outre, Soustraire frauduleusement. Il a detourné les papiers de la succession, ilen a détourné les effets. On l'accuse d'avoir détourné ces fonds.

DETOURNER, en termes de Chasse, Remarquer l'endroit où est une bête à la reposée, pour la courre ensuite, la chasser. Detourner un cerf. Détourner un sanglier.

DETOURNER, avec le pronom personnel, signifie, S'écarter, s'éloigner. Se détourner de son chemin. Se detourner du chemin de quelqu'un. Il se détourna pour m'éviter. Il ne voudrait pas s'en détourner d'un pas. Se détourner de son devoir.

Il signifie aussi, Se déranger d'une occupation. Se détourner de son travail.

tées, des chemins écartés. Rue détournée. Chemin, sentier détourné.

Fig., Voie détournée, Voie indirecte. Ces renseignements lui parvinrent par une voie détournée. Cela se dit plus ordinairement Des voies, des moyens secrets ou artificieux par lesquels on tàche d'arriver à ses fins. On dit également, dans ce dernier sens, Chemin détourné et Moyen détourné. Il prit, il employa des voies détournées, des moyens détournés. Cet homme prend toujours

des chemins détournés.

Fig., Reproche détourné, Reproche indirect. Louange détournée, Louange délicate et fine, qui ne s'adresse pas directement à la personne qu'on a intention de louer. Sens détourné, Sens qui n'est pas le sens ordinaire ou naturel d'un mot, d'une phrase.

DETRACTER. v. a. Parler mal de quelqu'un ou de quelque chose, s'efforcer ou affecter d'en rabaisser le mérite. Détracter un homme illustre, Détracter la vertu. On peut l'employer absolument, C'est un homme enclin à détracter. Il est aussi verbe neutre. La charité ne veut pas qu'on détracte de son prochain. Il est peu usité.

DETRACTÉ, ÉE, participe.

DETRACTEUR. s. m. Celui qui parle mal de quelqu'un, de quelque chose, qui s'efforce, qui affecte d'en rabaisser le mérite. C'est un détracteur d'Homère, des anciens. Les détracteurs de la philosophie. Il ne faut pas écouter les détracteurs.

Il s'emploie quelquefois adjectivement. Un esprit détracteur. DETRACTION. s. f. Action de détracter, médisance. La détraction contre le prochain est contraire à la charité. Etre enclin à la détraction..

DETRANGER. v. a. T. de Jardinage. Chasser les animaux qui nuisent aux plantes. Il faut détranger les mulots, les taupes. DETRANGE, ÉE. participe.

DETRAQUER. v. a. Faire perdre à un cheval ses bonnes allures, son allure ordinaire. Celui qui a monté ce cheval l'a tout détraqué.

Il se dit également en parlant D'une machine, d'une montre, d'une horloge, etc., et signifie, La dérégler, faire qu'elle n'aille plus comme elle doit aller. Détraquer un tournebroche, une horloge.

Il signifie figurément, Troubler, déranger les fonctions d'une chose

Il signifie absolument, Se détourner de son chemin, prendre, à dessein ou par hasard, un chemin plus | organisée, ou les facultés d'un étre

long que le chemin ordinaire. Je me suis détourné de trois lieues pour venir vous voir. Il s'égara et se détourna de trois lieues.

Il signifie quelquefois, Se tourner d'un autre côté. Elle se détournait, afin qu'on ne pût la voir. Se détourner avec horreur.

DETOURNER, s'emploie aussi neutralement, et signifie, Quitter le chemin qu'on suivait. Quand vous serez arrivé à une croix, détournez à gauche.

DéτουRNÉ, És. participe.

Il s'emploie aussi adjectivement, et se dit Des petites rues peu fréquen

intelligent. Cet aliment lui a détraquè l'estomac. Ce pauvre homme ne saurait aller loin, car sa machine (son organisation) est bien détraquée. Cela lui a détraqué le cerveau, lui a détraqué l'esprit.

Il signifie pareillement, dans une acception plus étendue, Mettre le désordre où régnait une certaine règle, un certain ordre, etc. La retraite de deux acteurs a détraqué ce theatre.

Il s'emploie avec le pronom personnel, surtout dans les trois derniers sens. Cette montre, cette horloge se détraque. Sa tête se détraque,

Sa machine se détraque. Une administration qui se détraque.

DÉTRAQUÉ, ÉE. participe. Une tête détraquée.

DETREMPE. s. f. T. de Peinture. Couleur délayée avec de l'eau et de la colle, et dont on se sert pour peindre. Il se dit également de La manière de peindre avec des couleurs ainsi préparées. La détrempe s'efface, s'enlève aisément avec de T'eau. Ce tableau n'est pas peint à l'huile, il n'est qu'en détrempe. On emploie la détrempe dans les décorations de theatre.

Il se dit quelquefois d'Une peinture faite en détrempe. Une détrempe. Fig.et fam., Mariage en détrempe, Commerce illicite sous quelque apparence de mariage.

DETREMPER. v. á. Délayer dans quelque liqueur. Détremper de la farine avec des œufs, avec du lait. Détremper quelque chose dans du vin. Détremper de la chaux. Détremper des couleurs.

DETREMPER, signifie aussi, Öter la trempe à de l'acier, en le faisant rougir au feu, et en le laissant refroidir peu à peu. Dètremper de l'acier. Détremper un couteau. DÉTREMPÉ, ÉE. participe.

DETRESSE. s. f. Angoisse, grande peine d'esprit causée par une situation malheureuse, par un embarras pressant, par un danger imminent; ou Cette situation, cet embarras, cę danger même. Grande détresse. Etre dans une grande détresse dans une extrême détresse. Etre plongé dans la détresse. Mettre quelqu'un dans la détresse. J'eus pitié de sa détresse. Un cri de détresse.

En termes de Marine, Signal de détresse, Signal par lequel un batiment annonce qu'il est en danger et qu'il a besoin de secours. On le dit figurément pour désigner Toute action qui fait présumer qu'une personne est dans un embarras pressant. La vente de sa terre est un signal de détresse.

DETRIMENT. s. m. Dommage, préjudice. Grand détriment. Cela va, tourne à mon détriment. Causer, recevoir un notable détriment. Cela va au détriment de sa bourse. Il n'acquit tant de richesses qu'au détriment de sa réputation, de son honneur.

DETRIMENT, en termes d'Histoire naturelle, se prend pour Débris, fragment. Cette montagne est toute formée de détriments de végétaux, d'animaux, de coquillages.

DETRITUS. s. m. (On prononce I'S.) T. d'Hist. nat., emprunté du latin. Amas de débris qui s'est formé naturellement. Détritus de végétaux, d'animaux.

DETROIT. s. m. Passage étroit qui fait la communication entre deux mers. Le détroit de Gibraltar. Le détroit de Magellan.

Il s'est dit aussi Des passages serrés entre les montagnes. Le détroit des Thermopyles. Les détroits sont aisés à garder. Dans les détroits des montaynes.

DETROIT, s'est dit autrefois pour District, signifiant L'étendue d'une

juridiction temporelle ou spirituelle. Un juge hors de son détroit.

DETROMPER. v. a. Désabuser, tirer d'erreur. Vous avez une opinion dont je veux vous détromper, Je veux vous détromper de cet homme-, ou mieux, sur le compte de cet homme-là. Il se fiait à ce fripon, j'ai eu bien de la peine à l'en détromper. Il vous croyait son ennemi, je m'empressai de le tromper. Cette lettre le détrompa. L'événement l'a bien détrompé.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Sortir d'erreur, se désabuser. Il a eu de la peine à s'en détromper. On se détrompe en vieillissant. Détrompez

vous.

DETROMPE, ÉE. participe.

DETRONER. v. a. Chasser, déposséder du trône, dépouiller de la puissance souveraine. C'est ce qui fut cause qu'on détróna le nouveau prince. Ceux qui avaient le pluscontribué à détroner le prince, furent les premiers à le rétablir, à le faire rappeler. La révolution qui détrona Jacques II.

DÉTRÒNÉ, ÉE. participe. Un souverain détróné.

DETROUSSER. v. a. Détacher ce qui était troussé, et le laisser retomber. Détrousser une robe.

Il se dit aussi, avec le pronom personnel, De la personne qui détrousse son vêtement. Elle se détroussa avant d'entrer dans le salon.

DÉTROUSSER, Signifie, figurément et familièrement, Voler, enlever par violence les effets, les marchandises, etc., d'un passant, d'un voyageur. Ce marchand trouva des voleurs qui le détroussèrent. On l'a détroussé sur la grande route. Détrousser les passants, les voyageurs.

DÉTROUSSÉ, ÉE, participe.

Fig. et par plaisanterie, Rendre visite en robe détroussée, Rendre visitę en grande cérémonie.

DETROUSSEUR. s. m. Voleur qui détrousse les passants. Les détrousseurs furent pris. Il est vieux.

DÉTRUIRE. v. a. Démolir, abattre, renverser, ruiner un édifice, une construction, ou toute autre chose semblable. Détruire un palais, une forteresse, une église, etc. Le temps détruit les plus solides édifices. Détruire une ville de fond en comble. Les eaux détruisirent la digue, la chaussée. La mer ronge et détruit lentement ses rivages.

Il signifie figurément, Faire qu'une chose quelconque ne soit plus, l'anéantir. Un incendie a détruit la forét. Le débordement de la rivière détruisit son potager, sarécolte. Détruire une armée. Détruire les animaux nuisibles. Détruire une race, une famille. Les barbares ont détruit l'empire romain. Le temps détruit tout. L'âge détruit la beauté. Ce raisonnement détruit toutes les objections qu'on avait faites. Détruire une hérésie. Détruire une faction. Détruire la fortune de quelqu'un. Détruire les abus, les préjugės. Détruire les mœurs. Les veilles ont détruit sa santé. Détruire

l'impression qu'une chose a faite sur l'esprit de quelqu'un. On l'emploie aussi dans un sens absolu. Il n'a su que détruire.

Détruire une personne dans l'esprit de quelqu'un, Décréditer entièrement une personne auprès de quelqu'un.

DETRUIRE, s'emploie avec le pronom personnel, au propre et au figuré. Ces bâtiments se détruisent tous les jours, faute de réparations. Cette opinion se détruit d'ellemême. C'est un faux bruit qui s'est détruit de lui-même. Il est quelquefois verbe réciproque. Tous ses projets se détruisaient l'un l'au

tre.

Il signifie quelquefois, en parlant Des personnes, Se donner la mort. Le malheureux s'est détruit.

DÉTRUIT, ITE. participe. Une ville détruite. Un palais détruit. Un empire détruit.

DETTE. s. f. Ce qu'on doit à quelqu'un. Il se dit plus particulièrement D'une somme d'argent. Ancienne dette. Nouvelle dette. Petite dette. Grosse dette. Mauvaise dette. Contracter, faire des dettes, Payer, açquitter une dette, des dettes, Etre arrêté, détenu pour dettes. Prisonnier pour dettes. N'avoir pas un sou de dettes. Les dettes de l'Etat. La dette publique. La dette flottante.

Dettes actives, Les sommes dont on est créancier; par opposition à Dettes passives, Celles dont on est débiteur. Faire l'état de ses dettes actives et passives..

Dette hypothécaire, Dette qui donne hypothèque. Dette privilégiée, Celle pour laquelle le créancier a un privilège spécial. Dette exigible, Celle qu'on peut exiger actuellement.

Fam., Dette véreuse, Dette dont le payement est fort incertain.

Fam., Dettes criardes, Petites sommes qu'on doit à des ouvriers, à des marchands, et dont ils sollicitent le paiement avec importunité. Je me suis débarrassé des dettes criardes

Etre accablé de dettes, perdu de dettes, crible de dettes, abimė de dettes; avoir des dettes par-dessus la tête, Avoir beaucoup plus de dettes que de bien. Prov. Qui épouse la veuve, épouse les dettes. Cent ans de chagrin ne payent pas un sou de det

tes.

Avouer une dette, avouer la dette, Avouer qu'on doit la somme dont il est question; et, Nier une dette, désavouer une dette, Nier qu'on doive.

Fig. et fam., Avouer la dette, confesser la dette. Reconnaître qu'on a tort, convenir d'un fait qu'on voulait cacher. On dit dans le sens contraire, Nier la dette.

DETTE, se dit figurément de Tout ce qu'on doit ou qu'on veut faire en retour de quelque chose, et, en général, de Toute chose qu'on ne peut se dispenser de faire, d'accomplir. Acquitter la dette de la reconnaissance, les dettes de l'amitié. La dette que nous contractons envers

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Poétiq. et fig., Le deuil de la nature, se dit de L'aspect triste de la nature, pendant la mauvaise saison. On dit dans le même sens, La nature est en deuil.

Fam., Faire son deuil d'une chose, La regarder comme une chose sur laquelle il ne faut plus compter, ou comme une chose perdue, et se résigner à s'en passer.

DEUIL, signifie particulièrement, Affliction, douleur qu'on éprouve de la perte de quelqu'un. Quand le roi mourut, le peuple en témoigna un grand deuil. Cette bataille a plongé beaucoup de familles dans le deuil. Donner des signes de

deuil.

Il désigne, par extension, Les vêtements noirs, le crêpe, les voitures drapées, la livrée des gens, la tenture des appartements, et tout ce qui, à l'extérieur, caractérise la tristesse à l'occasion de la mort d'un parent, ou de ceux dont on hérite, ou de quelque autre, comme rois, princes, maitres. Vetu de deuil. Shabiller de deuil, Prendre le deuil, Etre en deuil. Etre en deuil de quelqu'un. Quitter le deuil. Habit de deuil. Voiture de deuil. Grand deuil. Petit deuil. Demi-deuil. Porter le deuil. Il porte le deuil de son frère. Deuil de cour.

DEUIL, signifie également, Les étoffes, ordinairement noires, dont on tend une chambre, une église, etc. Tendre une chambre, une église de

deuil.

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Il signifie en outre, Le cortége des parents qui assistent aux funérailles de quelqu'un. J'ai vu passer le deuil. Mener le deuil. Suivre le deuil.

DEUTÉROCANONIQUE. adj. des deux genres. T. de Théologie. Il se dit Des livres de l'Ancien et du Nouveau Testament qui ont été mis plus tard que les autres dans le canon des Ecritures. Luther rejeta du nombre des livres saints tous les deutérocanoniques de l'Ancien Testament, et presque tous ceux du Nouveau,

DEUTERONOME. s. m. Nom du cinquième livre du Pentateuque.

DEUX. adj. (Devant un mot commençant par une voyelle ou par une H non aspirée, on fait sentir IX, mais en le prononçant comme Z.) Nombre double de l'unité. Deux

hommes. Deux femmes. Deux à deux. Deux à la fois. Deux fois autant. Des deux côtés. Il l'a fait en deux jours. De deux jours en deux jours. De deux jours l'un. A deux heures. Je les ai vus tous deux ensemble, tous les deux. Nous étions deux. Partager en deux parties, ou simplement, en deux. Vingt-deux. Trente-deux.

Fam., Cela est clair comme deux et deux font quatre, Cela est évident, incontestable.

Fam., N'en pas faire à deux fois, n'en faire ni un ni deux, Se décider sur-le-champ.

Elliptiq., Donner ou mieux Piquer des deux, Faire sentir les deux éperons à un cheval, pour qu'il aille plus vite.

Fig. et fam., Piquer des deux, Aller très-vite, faire beaucoup de diligence. Pour réussir dans cette affaire, il faut piquer des deux. A deux de jeu. Voyez Jeu.

DEUX, s'emploie quelquefois, dans le langage familier, pour exprimer Un très-petit nombre indéterminé. J'ai deux mots à vous dire. Il n'est

qu'à deux pas d'ici. Écrivez-moi deux lignes seulement.

Il s'emploie aussi dans le sens de Deuxième ou Second. Page deux. Article deux. Tome deux. Henri deux, roi de France. Catherine deux, impératrice de toutes les Russies. On écrit plus ordinairement, Henri II, Catherine 11.

DEUX, est quelquefois substantif masculin, dans le premier sens. Le produit de deux multiplié par cinq. On dit de même, Le nombre deux.

Le deux du mois, ou simplement, Le deux, Le second jour du mois. On dit de même, Le deux de la lune.

DEUX, s'emploie également comme substantif pour désigner Le chiffre qui marque deux. Un deux de chiffre. Le chiffre deux (2). Ce deux est mal fait. Effacez ce deux. Deux cent vingt-deux s'écrit par trois deux (222). On dit de même, Le numéro deux.

Il signifie en outre, Une carte à jouer, ou Le côté d'un dé à jouer, qui porte deux points, etc. Un deux de cœur, de pique. Amener cinq et deux. Fermer le jeu, au domino, avec des deux.

Au Domino, Double-deux, Le dé sur lequel le point de deux est répété.

AuTrictrac, Amener double-deux, Amener un doublet de deux.

Aux Jeux de trois dés, Rafle de deux, se dit Lorsque chacun des trois dés est sur le point de deux.

DEUXIEME. adj. des deux genres. (L'X se prononce comme Z dans ce mot et dans le suivant.) Nombre d'ordre. Second. Il loge au deuxième étage, à la deuxième chambre. Je suis le deuxième sur la liste.

DEUXIEMEMENT.adv. En second

lieu.

DEV

DÉVALER. v. a. Faire descendre quelque chose. Dévaler du vin à la

cave.

Il signifie aussi, Descendre, aller

d'un lieu haut à un lieu bas. Dévaler les degrés. Dévaler une montagne. On l'emploie également comme neutre, dans le même sens. Dévaler de la montagne. Dévaler de sa chambre. Il est vieux et populaire.

DÉVALÉ, ÉE. participe.

DEVALISER. v. a. Voler, dérober à quelqu'un sa valise, ses hardes, ses effets. Il a trouvé au coin d'un bois des voleurs qui l'ont dévalisé. Des voleurs pénétrèrent chez lui, et le dévalisèrent complètement.

DÉVALISÉ, ÉE. participe. Voyageur dévalisé. Courrier dévalisé. Fig., Une maison dévalisée.

DEVANCER. v. a. Aller, marcher en avant. Les éclaireurs devancent l'armée.

Il signifie aussi, Gagner le devant, arriver avant quelqu'un. Devancer quelqu'un à la course. Ila devancé le courrier.

Il signifie également, Avoir le pas sur un autre, prendre rang avant lui. Je l'ai toujours devancé en pareille

cérémonie.

Il signifie aussi, tant au propre qu'au figuré, Venir, paraître, avoir lieu avant. L'aurore devance le lever du soleil, devance le soleil. Son génie a devancé son siècle. La raison devance en lui les années.

Il signifie pareillement, Précéder quelqu'un dans l'ordre des temps; ou, dans un sens plus général, Etre le prédécesseur de quelqu'un en quelque chose que ce soit. La génération qui nous a devancés. Ceux qui nous ont devancés dans la même carrière.

Il signifie en outre, figurément, Faire une chose avant quelqu'un, le précéder par sa diligence. J'allais vous voir, mais vous m'avez devancé. Il croyait être le premier à demander cette place, mais d'autres l'avaient déjà devancé.

Il signifie encore figurément, Surpasser, avoir l'avantage. Nous avons commencé nos études ensemble, mais vous m'avez bien devance. Il devança tous ses rivaux.

DEVANCÉ, ÉE. participe.

DEVANCIER, IERE. s. Prédécesseur; celui, celle qui a précédé quelqu'un dans un emploi, dans une fonction, ou en quelque autre chose que ce soit. Je tiens cela de mon devancier, de mes devanciers. Ce peintre n'imite point ses devanciers. Cet auteur a beaucoup profité de l'ouvrage de son devancier, destravaux de ses devanciers. Cette abbesse ne fit qu'imiter sa devancière.

Il se dit quelquefois, au pluriel, pour Aïeux, ancêtres. Imitez l'exemple de vos illustres devanciers.

DEVANT. préposition de lieu. A l'opposite, vis-à-vis, en face. Se mettre devant quelqu'un pour lui barrer le passage. Regarder devant soi. Mettez cela devant le feu. Ótez-vous de devant mon jour. Avoir toujours une chose devant les yeux. Passer devant quelqu'un sans le voir. Mettre le siège devant une ville.

II signifie quelquefois, Du côté antérieur. Porter quelque chose devant soi. Il se promenait devant la maison.

Fam., Avoir du temps devant soi, Avoir tout le temps nécessaire pour faire une chose.

DEVANT, est aussi préposition d'ordre, et s'oppose à Après. C'est mon ancien, il marche devant moi. Il a le pas devant moi.

Il s'emploie également comme adverbe dans les trois sens qui précèdent. Il est là devant. Pour mieux cacher ces livres, mettez cela devant. Il ne sait point s'habiller, et met devant ce qui doit être derrière. Les jambes de devant d'un cheval. Il le saisit par devant. Courir devant. Si vous êtes si pressé, courez devant. Il a le pas devant. Mettez cela devant ou derrière, devant ou après.

Comme devant, Comme autrefois. Il vieillit.

Fig., Les premiers vont devant, Les plus diligents ont ordinairement l'avantage.

Sens devant derrière, se dit en parlant De la situation d'un objet tourné de telle façon que ce qui devrait être devant se trouve derrière. Mettre sa perruque sens devant derrière. Son bonnet est sens devant derrière.

En termes de Marine, Étre vent devant, se dit D'un navire qui est debout au vent, qui reçoit le vent sur ses voiles, en le prenant de de

vant.

DEVANT, signifie aussi, En présence. Il a préché devant le roi. Parler devant une grande assemblée. Cela fut dit devant plus de vingt personnes, devant des témoins, devant témoins. Ne dites rien devant lui, c'est un homme fort indiscret. Je vous jure devant Dieu. Nous comparaitrons tous devant Dieu. Quand il fut devant ses juges. On dit dans le même sens, Par-devant, surtout en termes de Pratique. Par-devant le magistrat. Un contrat passé pardevant notaire. Unacte par-devant notaire.

Cette affaire a été portée devant tels juges, devant tel tribunal, est devant tels juges, etc., Cette affaire a été soumise à tels juges, à tel tribunal, elle y est pendante.

Etre devant Dieu, Etre mort. DEVANT, s'emploie aussi comme substantif; et alors il signifie, Le côté opposé à celui de derrière, la partie antérieure. Il est logé sur le devant. Votre cheval est blessé sur le devant. Le devant de la tête. Le devant d'un carrosse. Le devant d'un habit, d'une jupe, d'une robe. Mettre le devant derrière. Un devant d'autel. Un devant de cheminée. Le devant de la maison. Loger sur le devant. Un appartement sur le devant. Il båtit sur le devant de sa maison.

Fig. et fam., Bâtir sur le devant, se dit D'une personne qui engraisse et qui prend un gros ventre. Il se dit également D'une femme enceinte.

En termes de Peinture, Les devants d'un tableau, Les premiers plans.

Prendre, gagner le devant, les devants, Partir avant quelqu'un, le dépasser en allant plus vite. Prenez les devants, nous ne tarderons pas

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