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Il se dit aussi pour marquer L'éten-même, mais il faut y aller avec

due de certaines choses. La forêt va depuis le village jusqu'à la rivière. Cette montagne va jusqu'aux nues. Ses cheveux lui vont jusqu'à la ceinture. Son manteau va jusqu'à terre.

Il sert également à marquer Où mène un chemin, où il aboutit. Ce sentier va à la fontaine. Ce chemin va droit à la ville.

Il sert de même à indiquer La manière dont une chose est située ou figurée. Cette allée va en pente, va en montant, va en serpentant. Cette pièce de terre va en pointe. Cela va en rond. Cette étoffe va de biais, Elle est taillée de biais.

Il se dit quelquefois pour indiquer À quoi se montent des nombres, des sommes, des supputations. Ce calcul va bien haut. Les nouvelles levées vont à trente mille hommes. La dépense ira plus loin qu'on ne croit.

ALLER, sert aussi à marquer, tant au propre qu'au figuré, Le progrès, en bien ou en mal, des personnes et

des choses. Cela va. Cela ira. Vous n'allez pas. Cet écolier a bien de la peine à aller. Il n'y a point d'homme dont l'esprit aille jusque-là. Son imagination va si loin, qu'elle se perd. Le raisonnement des plus habiles ne va pas bien avant. Cette vengeance est allée trop loin. Son amour va jusqu'à l'excès, va jusqu'à la folie. C'est un homme qui ira bien loin dans les arts, dans les sciences. Cette affaire ira plus loin qu'on ne pense. Cela va de mal en pis. Sa santé va de mieux en mieux. Ce malade va plus mal. Une maison qui va en décadence.

Cette chose va de suite, elle doit aller de suite, Elle est la conséquence naturelle, nécessaire de telle autre chose.

ALLER, sert particulièrement à désigner La fin, le résultat de quelque chose. Tous ses vœux vont à la paix, vont au bien de l'Etat. Toute son entreprise est allée en fumée, est allée à rien. Cette affaire va là. Cette affaire peut aller a vous perdre.Cela va à vous déshonorer.

Cela va trop loin, cela pourrait aller trop loin, se dit Lorsque des personnes qui discutent ensemble commencent à s'échauffer un peu trop. On dit aussi, C'est aller trop loin que de... C'est faire ou dire trop, c'est passer les bornes raisonnables, que de...

ALLER, Se dit également en parlant De l'état bon ou mauvais de certaines choses. Comment va votre santé? Comment vous en va? Tout va bien. Le commerce ne va pas, ne va plus. Ses affaires vont bien, vont mal, ne vont pas trop bien. Sa digestion va bien, va mal. Le feu va, Il brûle convenablement.

Il ne peut plus aller, ou Il va encore, se dit D'un homme àgé ou infirme.

ALLER, se dit encore pour signifier La manière dont on agit, dont on se comporte en de certaines choses; et, dans cette acception, on l'emploie souvent avec la particule y. Aller vite en besogne. Il ne faut pas reprendre avec aigreur, il faut y aller doucement. Il n'y faut pas aller si rudement. La chose est bonne en elle

de grandes précautions. Il y va de bonne foi. Il y va à la bonne foi, tout à la bonne foi. Aller contre la volonté, contre les intentions, les ordres de quelqu'un. Aller à la fortune par des voies honorables, par de mauvaises voies. Aller aux grands emplois par la faveur. Aller d'abord aux grands desseins. C'est un homme qui va droit en tout. Il va au fait. Aller droit au fait.

C'est un homme fait pour aller à tout, C'est un homme qui, par son mérite, par ses talents, est fait pour arriver aux plus grandes places.

ALLER, Sert en outre à marquer La manière dont une chose est faite, est mise, est disposée; et alors il se dit surtout De ce qui regarde l'habillement. Un collet qui va mal. Ce manteau ne va pas bien. Votre bonnet va mal.

Cela va bien, cela va mal, se disent très-souvent, dans un sens analogue, De ce qui sied bien ou mal à quelqu'un. Cet habit vous va bien. La couleur feuille-morte ne va pas bien aux brunes. Sa perruque lui va mal.

Ces choses vont bien ensemble, vont bien l'une avec l'autre, Elles conviennent bien ensemble. Le bleu et le rose vont bien ensemble. Ces deux couleurs vont bien l'une avec l'autre. Cette couleurva bien avec telle autre.

Cette chose va bien à telle autre, sur telle autre, Mise, appliquée sur telle autre, elle y produit un effet agréable. Cette garniture va bien à cette robe. Ce ruban va bien à votre chapeau. Cette broderie va très-bien sur ce fond-là.

Cette chose va à telle autre, signifie aussi, Elle s'y adapte, elle s'y ajuste bien. Cette clef va, ne va pas à cette serrure. On dit de même: Ces bottes me vont, ne me vont pas. Ce chapeau est trop grand, trop petit, il ne peut m'aller. Etc.

Ces choses vont ensemble, se dit De certaines choses qui sont appariées, et qui ne se vendent point, qui ne s'emploient pas séparément. Ces deux gants-là vont ensemble. Ces deux bas vont l'un avec l'autre. Ces quatre estampes vont ensemble.

Cela va par-dessus le marché, se dit D'une chose donnée gratuitement, en considération d'un marché conclu, d'une vente faite.

ALLER, mis à l'impératif, sert également à faire des souhaits, des exhortations ou des menaces, et à marquer de l'indignation. Allez en paix. Allons, enfants, courage. Va, malheureux. Va, misérable. Allez, n'avez-vous point de honte? Allez, vous me faites horreur!

Il sert quelquefois à affirmer avec plus de force. Ainsi on dit: Allez, nous en viendrons à bout. Il fera votre affaire, allez. N'allez pas vous imaginer, n'allez pas croire, Ne vous imaginez pas, ne croyez pas.

ALLER, se dit, à quelques Jeux de cartes, comme le brelan et les autres jeux de renvi, en parlant De ce que l'on hasarde au jeu. De combien allezvous? J'y vais de cinq francs. Il y va de son reste. Va mon reste. Va tout.

Quelle bête va? se dit, à certains Jeux de cartes, lorsqu'il y a plusieurs bêtes, pour savoir quelle est la bête sur laquelle on joue.

ALLER, joint à la particule y, et employé comme verbe impersonnel, sert à marquer De quoi il s'agit, de quelle importance est la chose dont on parle. Quand il devrait y aller de tout mon bien. Songez qu'il y va de votre fortune. C'est une affaire où il y va de l'intérêt public. Dans cette affaire il n'y allait pas moins que de son honneur et de sa vie. Souvenez-vous qu'il y va du salut éternel. Lorsque, dans cette signification, l'on se sert du temps Irait, on supprime, pour l'euphonie, la particule y. Quand il irait de tout mon bien, quand il irait de ma vie; et, en général, dans tous les sens du verbe Aller, la particule y se supprime devant les temps Irais et irai. Avez-vous été à Paris? J'irai. Ira-t-il à Rome? Il ira.

ALLER, s'emploie aussi comme impersonnel, étant précédé de la particule en. Ainsi on dit: Il en va de cette affaire-là comme de l'autre, Il en est de cette affaire-là comme de l'autre. Il n'en ira pas de cela comme vous pensez, Il n'en sera pas de cela comme vous pensez.

ALLER, signifie quelquefois, Faire ses nécessités naturelles. Le remède qu'il a pris l'a fait aller cinq ou six fois.

Aller par haut, Vomir. Unremède qui fait aller par haut et par bas. ALLER, précédé du verbe Laisser, forme une locution qui signifie, Ne pas empêcher d'aller, ou simplement, Ne plus retenir, làcher. Je le laisse aller il veut. On a laissé aller le prisonnier. Je vais crier, si vous ne me laissez aller. Laissez-la done aller. On les a toutes laissées aller. Laissez aller cette corde.

Laisser tout aller sous soi, Ne pouvoir retenir ses excréments. Ce malade, cet enfant laisse tout aller sous

lui.

Fig. et fam., Laisser tout aller, Négliger entièrement ses affaires, ou la gestion, l'administration dont on est chargé.

Se laisser aller, Ne pas faire la résistance qu'on pourrait ou qu'on devrait faire, s'abandonner. Se laisser aller au torrent de la coutume. Se laisser aller au torrent. Se laisser aller à la tentation. Se laisser aller aux mauvais exemples. Se laisser aller à la douleur, à la tristesse, au désespoir. Je me suis laissé aller à ses prières, à ses sollicitations. Se laisser aller à la faveur, aux présents. Elle s'est laissée aller à sa passion.

Absol., Cet homme se laisse aller, C'est un homme facile, et on fait de lui tout ce qu'on veut. Cela se dit aussi D'un homme qui se néglige, qui ne prend aucun soin de sa personne.

ALLER, joint avec le pronom personnel et la particule en, signifie, Partir, sortir d'un lieu. Il s'en va. Ils s'en iront bientôt. Il s'en est allé. Elles s'en sont allées. Il faut que tout le monde s'en aille. Allez-vous-en. Allons-nous-en d'ici. Pa-t'en. Va-t'en porter ma lettre.

Il s'emploie aussi en parlant Des

choses et signifie, S'écouler, se dissi-arrivera quelque changement heu

per, s'évaporer. Ce tonneau de vin s'en va, Le vin qui est dans ce tonneau s'écoule, s'enfuit. Tout le vin s'en ira par là, si on n'y prend garde. La fumée s'en va la chambre. Si l'on ne bouche bien cette fiole, tout l'esprit-de-vin s'en ira.

Il se dit pareillement De tout ce qui cesse d'être dans un sujet, ou qui commence à se passer, à s'effacer. On ne croit pas que sa fièvre s'en aille sitôt. Son mal s'en va peu à peu. Son rhumatisme s'en est allé par les sueurs. Sa beauté s'en va. L'éclat de son teint commence à s'en aller.

Il se dit également De tout ce qui se dissipe, se consume, s'use en quelque manière que ce soit. Tout son argent s'en va en procès. Tout son temps s'en est allé à cette affaire. Voilà un habit qui s'en va.

Il se dit de même en parlant Du déclin de la vie, des approches de la mort. Les jeunes gens viennent, et les vieillards s'en vont. Cet homme est bien mal, il s'en va, il s'en ira avec les feuilles. Ce malade s'enva. On dit dans le même sens, Cet homme s'en va mourir, s'en va mourant.

Fam., Faire en aller (avec ellipse du pronom personnel), Faire que quelqu'un ou quelque chose s'en aille. Faire en aller tout le monde. Un secret pour faire en aller les punaises, les rousseurs, la fièvre. Une pierre pour faire en aller les taches.

Fam., Cette chose s'en va faite, Elle est sur le point d'être achevée. La messe s'en va dite. Le caréme s'en va fini.

Il s'en va onze heures, il s'en va midi, etc., Il est bien près de onze heures, de midi, etc.

Aux Jeux de cartes, S'en aller d'une carte, Se défaire d'une carte, la jouer. Allez-vous-en de votre carreau. Je m'en suis allé de mon roi de pique. S'en aller des plus hautes

cartes.

Au Jeude trictrac, S'en aller, Annoncer que le coup est fini, et qu'on va en commencer un autre.

ALLER, s'emploie dans diverses phrases proverbiales et familières. C'est un las d'aller, se dit D'un homme mou, paresseux et làche.

Fig., Aller son chemin, Poursuivre son entreprise, ne se pas détourner de la conduite qu'on a commencé à tenir. Aller son petit bonhomme de chemin, Vaquer à ses affaires, poursuivre ses entreprises tout doucement et sans éclat. Aller son grand chemin, N'entendre point de finesse à ce qu'on fait, à ce qu'on dit. Aller le droit chemin, Procéder avec sincérité, sans nulle tromperie.

Fig., Ilne faut pas aller par quatre chemins, Il faut s'expliquer franchement, il ne faut pas chercher tant

de détours.

Aller vite en besogne, Agir avec précipitation. N'allez pas si vite en besogne.

Fig., Aller aux nues, Avoir un succès éclatant. Cette tragédie, cette comédie est allée aux nues.

À force de mal aller, tout ira bien, Il faut espérer qu'après beaucoup de malheurs et de disgraces, il

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Tous chemins vont à Rome, Divers chemins mènent au même endroit; et, figurément, Divers moyens conduisent à la même fin.

Fig., Les premiers vont devant, Les plus diligents ont toujours de l'avantage.

Fig., Il va comme on le mène, II n'est pas capable de prendre une résolution de lui-même. On l'a bien haté d'aller, On lui a fait une rude réprimande.

Fig., Il s'en est allé comme il est venu, Il n'a rien fait de ce qu'il voulait ou devait faire.

Cela va tout seul, La chose est aisée, elle n'offre point, elle ne souffre point de difficulté. Cela va comme il plaît à Dieu, C'est une affaire négligée, mal menée, dont on ne prend aucun soin. Tout va à la débandade, Tout va en désordre,

Cela va sans dire, C'est une chose tellement certaine, incontestable, ou tellement claire, naturelle, qu'il est inutile d'en parler, de la dire, dire, de l'expliquer. On dit, dans le même sens, Il va sans dire que...

Fig., Tout s'en est allé en fumée, On n'a pas réussi.

Fig., Tout y va, la paille et le blé, On n'y a rien épargné.

N'y pas aller de main morte, Frapper rudement; et, au figuré, Mettre de la rudesse, de la violence dans une discussion verbale ou par écrit.

Y aller rondement, y aller de franc jeu, Parler, agir sans détour, franchement, loyalement.

ALLER, se prend substantivement dans quelques locutions. Au long aller petit fardeau pèse, Il n'y a point de charge si légère qui ne devienne pénible à la longue. Cet homme a eu l'aller pour le venir, Il n'a rien fait de ce qu'il prétendait faire où il est allé, il a fait un voyage inutile.

Le pis aller, Le pis qu'il puisse arriver, le moindre, avantage qu'on puisse avoir. S'ilne réussit pas dans sa nouvelle carrière, son pis aller sera de rentrer dans celle qu'il a quittée. Si vous ne trouvez mieux, je serai votre pis aller. Appelezvous cela un pis aller? Vous ne risquez rien, vous avez un bon pis aller.

Au pis aller, se dit adverbialement Du plus grand mal ou du moindre avantage qui puisse résulter de quelque chose. Au pis aller, il en sera quitte pour une amende.

ALLÉ, ÉE. participe.

ALLEU. s. m. T. de Jurispr. féodale. Il n'est guère usité que dans la locution, Franc-alleu, Fonds deterre, soit noble, soit roturier, qui est exempt de tous droits seigneuriaux. Toutes ces terres étaient des francsalleux. On dit de même, Tenir, posséder une terre en franc-alleu. ALLIACE, EE. adj. Qui tient de l'ail. Une odeur alliacée.

ALLIAGE. s. m. Combinaison d'un métal avec un ou plusieurs autres métaux. Les monnayeurs doivent faire l'alliage selon les lois et règlements. Faire un alliage. Le bronze, le tombac, le cuivre jaune, sont des alliages.

Il se dit, quelquefois, Des métaux mêmes que l'on combine avee un métal plus précieux. L'argent et le cuivre servent d'alliage à l'or. De l'or sans alliage.

Il s'emploie aussi figurément. Il y a peude vertus humaines sans quelque alliage.

ALLIAIRE.s. f. T. de Botan. Plante de la famille des Crucifères, qui a une odeur d'ail, et qui croît par toute la France dans les lieux ombragés.

ALLIANCE. s.f. Union par mariage. Il a fait une grande alliance, une alliance honorable en mariant sa fille à un tel. Ces deux familles sont unies par plusieurs alliances.

Il se dit également de L'union, de la confédération qui se fait entre deux ou plusieurs Etats pour leurs intérêts communs. Ce peuple avait une ancienne alliance avec la France. Acte d'alliance. Traité d'alliance. Alliance offensive et défensive. Faire alliance avec un peuple. Contracter, conclure une alliance. L'alliance qui existe entre ces deux souverains. Ils ont formé une alliance redoutable. Renouveler une alliance. Rompre uné alliance. Briguer l'alliance d'un prince, d'une nation. On dit de même que Deux partis font alliance, ont contracté une alliance, etc.

ALLIANCE, se dit aussi d'Une affinité spirituelle. Voyez AFFINITÉ.

Ancienne alliance, L'alliance que Dieu contracta avec Abraham et ses descendants; et Nouvelle alliance, L'alliance que Dieu a contractée, par la rédemption, avec tous ceux qui croiraient en JÉSUS-CHRIST. L'ancienne alliance a duré depuis la vocation d' Abraham jusqu'à la venue du Messie. La nouvelle alliance dure depuis la venue du Messie, et durera jusqu'à la consommation des siècles.

Arche d'alliance. Voyez ARCHE. ALLIANCE, se dit encore figurément de L'union et du mélange de plusieurs choses différentes, opposées, disparates. Faire une alliance du sacrè et du profane, du vice et de la vertu. Une alliance de mots. L'hémistiche, Il aspire à descendre, offre une heureuse alliance de mots.

ALLIANCE, se dit aussi d'Une bague d'or ou d'argent composée de deux cercles réunis. Une alliance de mariage. Acheter une alliance. Porter au doigt une alliance.

ALLIER. v. a. Méler, combiner, incorporer ensemble. Allier l'or avec l'argent. On le joint quelquefois avec le pronom personnel. Ces deux métaux ne s'allient point, ne peuvent s'allier ensemble.

Il s'emploie figurément, et signifie, Unir, joindre ensemble des choses différentes, opposées, disparates. Allier laforce à la prudence. Allier les plaisirsavec les devoirs. Ilsaitallier l'esprit du monde avec celui de lareligion. Ce poëte a l'art d'allier les mots qui semblent le moins faits pour étre

unis. Avec le pronom personnel: Ces deux qualités ne peuvent s'allier, ne s'allient que difficilement. Ces mots ne s'allient pas l'un avec l'autre.Etc.

Il signifie particulièrement, Joindre par mariage. Allier une maison, une famille à une autre. Dans cette acception, il est plus ordinairement employé avec le pronom personnel. Il s'est allié en bon lieu. Il veut se bien allier. Sallier à une bonne famille, avec une bonne famille. Ces deux familles se sont alliées.

Il se dit aussi en parlant Des princes, des Etats, des partis qui se liguent ensemble pour leurs communs intérêts. C'est l'intérêt du commerce qui allie ces deux Etats. Avec le pronom personnel: Ces deux républiques s'allièrent ensemble. Etc.

ALLIÉ, ÉB. participe.

Il est aussi substantif; et alors il signifie, Celui qui est joint à un autre par affinité. Cet homme-là est mon allié. Nos parents et nos alliés. Nous ne sommes pas parents, nous ne sommes qu'alliés.

Il signifie également, Celui qui est confédéré, ligué avec un autre. Ce monarque a toujours eu soin de secourir et d'assister ses alliés. Ce prince est allié à la couronne. Cette république est notre alliée. L'armée des alliés fut baltue, ou Les alliés furent battus.

ALLIER. s. m. (Ce mot n'est que de deux syllabes.) T. de Chasse. Sorte de filet à prendre des perdrix. Il est plus usité au pluriel qu'au singulier. Nous avons pris tant de perdrix avec

des alliers.

ALLITERATION. s. f. (On fait sentir les deux L.) T. de Rhétorique. Figure de mots qui consiste dans la répétition recherchée des mêmes lettres ou des mêmes syllabes. Plusieurs proverbes offrent des exemples d'allitération : Qui terre a, guerre a. Qui refuse, muse. Etc.

ALLOBROGE. s. m. (On fait sentir les deux L.) Ce nom d'un peuple ancien n'est placé ici que parce qu'il sert quelquefois, dans le langage familier, á désigner Un homme grossier, un rustre, ou Un homme qui a le sens de travers. C'est un franc allobroge. Traiter quelqu'un d'allobroge.

ALLOCATION. s. f. (On fait sentir les deux L.) Action d'allouer. Il n'a pu obtenir l'allocation de cette somme. On n'a pas accordé l'allocation demandée.

ALLOCUTION. s. f. (On fait sentir les deux L.) Terme d'Antiquité, par lequel on désigne Les harangues que les généraux et les empereurs romams faisaient à leurs troupes.

Il se dit, par extension, Des médailles au revers desquelles ces généraux sont représentés sur un gradin, parJant à des soldats. Une allocution de Trajan bien conservée.

Il s'emploie quelquefois en parlant Des modernes, et se dit d'Un discours adressé par un chef à ceux qu'il commande. Après cette courte et vive allocution, illes conduisit à l'ennemi.

ALLODIAL, ALE.adj. (Dans ce mot et dans le suivant, on fait sentir les deux L.) T. de Jurispr. féodale. Qui est tenu en franc-alleu. Terre allodiale, Biens allodiaux,

ALLODIALITE. s. f. Qualité de ce | poisson a une tête allongée. Un qui est allodial. L'allodialité d'une

terre.

ALLONGE. s. f. Ce qu'on ajoute à un vêtement, à un meuble pour l'allonger. Mettre une allonge à une jupe. Il faut mettre une allonge à ces rideaux. Une allonge de table. On ditaujourd'hui plus ordinairement, Rallonge.

ALLONGEMENT. s. m. Augmentation de longueur, ce qui est ajouté à la longueur de quelque chose. L'allongement d'un canal, d'un jardin, d'une allée, d'une avenue.

Il se dit, figurément, Des lenteurs
affectéesetrecherchées que certaines
gens mettent dans les affaires. C'est
un homme qui cherche, qui trouve
toujours des allongements dans les
affaires. Ce ne sont qu'allongements.
Ce sens est peu usité.

ALLONGER. v. a. Augmenter la
longueur d'une chose, la rendre plus
longue. Allonger une table. Allon-
ger une galeric. Allonger un habit,
une jupe. Allonger des étriers. Les
additions que l'auteur a faites, ont
trop allongé ce chapitre.
Allonger le pas, later sa marche
en faisant de plus grands pas.

Fig. et fam., Allonger le parche-
min, Faire de longues écritures dans
le dessein d'en tirer plus de profit;
Tirer un procès en longueur par des
formalités et des chicanes.

Fig. et fam., Allonger la courroie, Tirer parti d'une somme modique, d'un revenu borné, en mettant une grande économie dans sa dépense. Il a peu de revenu et beaucoup de charges: il faut qu'il allonge bien la courroie pour se tirer d'affaire. Il signifie aussi, Porter les profits d'une charge, d'un emploi plus loin qu'ils ne devraient aller légitimement. Sa place ne lui vaudrait pas tant, s'il n'allongeait la courroie.

ALLONGER, signifie quelquefois, Déployer, étendre; et, dans ce sens, on ne le dit guère qu'en parlant Des membres, de certaines parties du corps de Thomme ou des animaux. Allonger le bras. Allonger les jambes. Allonger le cou. Un éléphant qui allonge sa trompe.

Allonger un coup d'épée, une botte, Porter un coup d'épée, une botte, en allongeant le bras.

ALLONGER, signifie encore, Augmenter la durée d'une chose, la faire durer davantage. Allonger le temps. Allonger un procès. Allonger une affaire. Allonger le travail. Allonger une procédure.

ALLONGER, s'emploie aussi avec le pronom personnel, surtout dans les deux premiers sens. Cette corde s'est allongée. Les bras peuvent s'allonger et se replier en plusieurs sens. Un serpent qui s'allonge sur l'herbe. ALLONCÉ, ÉE. participe.

Fam., Avoir le visage allonge, la mine allongée, Avoir un air qui dénote le déplaisir qu'on éprouve de quelque disgrace, de quelque contrariété imprévue.

ALLONGÉ, se dit quelquefois adjectivement, surtout dans les Sciences naturelles, De ce qui est long, par opposition Aux choses de même espèce

fruit de forme allongée.

En Anat., La moelle allongée, La moelle qui remplit la cavité de toutes les vertébres depuis le cerveau jusqu'à l'os sacrum.

ALLOUABLE. adj. des deux genres. Qui se peut allouer, accorder. Cette dépense n'est pas allouable. Il est peu usité.

ALLOUER. v. a. Approuver, passer une dépense employée dans un compte. On lui a alloué un article de deux mille francs pour les faux frais. Il avait bien peur qu'on ne lui allouât pas cette dépense.

Allouer untraitement à quelqu'un, Lui donner, lui accorder un traitement, et en déterminer le montant. Le traitement que le budget alloue à ces fonctionnaires.

ALLOUÉ, ÉE. participe.

ALLUCHON. s. m. T. de Mécanicien. Pointe ou dent placée à la circonférence d'une roue et qui sert à communiquer le mouvement à une

autre roue.

ALLUMER. v. a. Mettre le feu à quelque chose de combustible. Allumer un fagot. Allumer une javelle. Allumer une allumette. Allumer les bougies. Allumer de la chandelle. Allumer un flambeau. Allumer les cierges. Allumer la lampe. Allumer la mèche.

Allumer le feu, allumer du feu, Allumer le bois qui est dans le foyer, faire du feu. Allumer sa pipe, Mettre le feu au tabac qui est dans une pipe. Allumer un bougeoir, Allumer la bougie ou la chandelle qui est dans un bougeoir: on dit dans le même sens, Allumer un réverbère, une lanterne, un fanal.

Fig., Allumer la guerre, Étre cause de la guerre. Allumer une passion, Exciter une passion. Allumer la colère, Exciter la colère: on dit dans le même sens, Allumer la bile. On dit aussi: Une trop grande méditation, une trop grande application, une trop grande contention allume les esprits, Elle les met dans un trop grand mouvement, dans une trop grande agitation; et, Cela allume le sang, Cela irrite ou anime excessivement. Cette lecture, ce récit lui allumait le sang.

ALLUMER, est aussi pronominal, au propre et au figuré. Une lampe qui a bien de la peine à s'allumer. La guerre s'alluma de toutes parts. Il est à craindre que sa bile ne s'allume.

ALLUME, ÉB. participe. Une chandelle, une lampe allumée.

Fig., Un teint allumé, Un teint rouge, échauffé.

ALLUMETTE. s. f. Brin de bois ou de chanvre, soufré par les deux bouts, et servant d'ordinaire à allumer des chandelles, des bougies, etc. Vendeur, marchand d'allumettes. Paquet d'allumettes.

Ce bois brûle comme des allumettes, Ce bois brûle trop facilement, trop vite.

ALLUMEUR. s. m. Celui qui est chargé d'allumer régulièrement des chandelles, des lampes, des réverbères. Les allumeurs de réverbères.

qui ont une forme plus ramassée. Ce | L'allumeur d'un théâtre.

ALLURE. s. f. Démarche, façon de marcher. L'allure d'une personne, d'un animal. Contrefaire son allure, Je le reconnus à son allure. Une allure vive. Lorsqu'il s'agit Des personnes, ce sens est familier.

Il se dit plus spécialement en parlant Du cheval; et alors il peut s'employer au pluriel. Ce cheval a une allure fort douce. Ce cheval a les allures belles, de belles allures. Allures naturelles. Allures artificielles. Les allures naturelles du cheval sont le pas, le trot et le galop, L'amble est ordinairement une allure artificielle.

Il se dit figurément, et en mauvaise part, de La manière dont quelqu'un se conduit dans une affaire, ou de La tournure que prend une affaire. J'ai reconnu ses allures. Il faudra bien qu'il change d'allure. Cette affatre prend une mauvaise allure, une allure inquiétante.

Fig. et fam., Ce jeune homme a des allures, II a quelque commerce secret de galanterie. Cette manière de parler vieillit.

ALLUSION. s. f. (On prononce les deux L.) Figure de rhétorique par laquelle on dit une chose quí a du rapport avec une autre dont on ne parle pas, mais à laquelle on veut faire penser. Allusion ingénieuse. Allusion forcée. Allusion froide et insipide. Allusion naturelle. En parlant ainsi, il faisait allusion aux mœurs de son temps. Le parterre a saisi toutes les allusions que l'auteur avait eu dessein de faire.

ALLUVION. s. f. (On prononce les deux L.) Accroissement de terrain qui se fait insensiblement à l'un des bords d'une rivière, ou qui a lieu lorsque la rivière s'en retire, et qu'elle prend son cours d'un autre côté. Droit d'alluvion. Cette terre s'est accrue par alluvion. En Géologie, Terrains d'alluvion.

ALM

ALMAGESTE. s. m. Collection d'observations astronomiques. L'Almageste de Ptolémée, de Riccioli.

ALMANACH. s. m. (On prononce Almana.) Calendrier qui contient tous les jours de l'année, les fêtes, les lunaisons, les éclipses, les signes dans lesquels le soleil entre, et quelquefois de prétendus pronosties du beau et du mauvais temps. Almanach nouveau. Almanach pour l'année, etc. Voyez dans l'almanach. Faire des almanachs. Composer des almanachs. Almanach perpétuel. Almanach de poche. Almanach de cabinet.

Il se ditparticulièrement de Certains livres qui sont publiés annuellement, et qui contiennent, outre l'almanach, une foule d'autres indications d'un intérêt général, telles que le tableau des diverses administrations et la liste des personnes qui y sont attachées, des documents statistiques, desnotions sur les monnaies, sur les poids et mesures, etc. L'Almanach royal. E' Almanach de France. L'Almanach des villes et des campagnes. Etc.

Fig., Faire des almanachs, composer des almanachs, S'amuser à

faire des pronostics en l'air, se remplir l'esprit d'idées qui peuvent ne se réaliser jamais. Un faiseur d'almanachs, Un homme qui se mêle de faire de pareils pronostics.

Prov. et fig., Une autre fois je prendrai de ses almanachs, se dit D'un homme qui avait prédit ce qui devait arriver dans une affaire. On dit

dans le sens contraire, Je ne prendrai plus de ses almanachs.

Prov. et fig., C'est un almanach de l'an passé, se dit D'une chose qui n'a plus d'utilité, plus d'intérêt.

ALO

se fit entendre, tout s'ébranla, etc. Jusqu'alors, Jusqu'à ce temps-là, jusqu'à ce moment-là. Il exprime un temps passé antérietirement à un autre temps. Ses affaires se sont dérangées depuis un an; elles avaient été très-bonnes jusqu'alors.

ALOSE. s. f. Poisson de mer qui remonte ordinairement au printemps dans les rivières. La pêche des aloses. Une alose bien fraiche, bien grasse.

ALOUETTE. s. f. Petit oiseau dont le chant est agréable, qui vit de grain, et qui fait son nid à terre dans les campagnes. Le chant de l'alouette. Tendre aux alouettes. Prendre des alouettes au miroir. Une douzaine

ALOĖS. s. m. (On prononce forte-d'alouettes. Manger des alouettes.

ment l'S.) Plante de l'Afrique et de l'Asie, dont on tire une résine fort amère qui est employée en médecine comme tonique et purgative. Suc d'atoès, ou simplement, Aloès. Pilules d'aloès. Extrait d'aloès. Amer comme de l'aloès.

ALORS, se dit aussi d'un arbre des Indes, dont le bois est odoriférant. Du bois d'aloès. Brûler de l'encens et de l'aloès.

ALOÉTIQUE. adj. des deux genrės. T. de Pharm. Il se dit Des préparations dont le suc d'aloès est un des principaux ingrédients. Pilules aloėtiques.

ALOI. s. m. Le titre que l'or et l'argent doivent avoir, selon les lois et les règlements. De l'or, de l'argent de bon aloi, Qui est au titre des ordonnances; et, De l'or, de l'argent de bas aloi, Qui n'est pas à ce titre. On disait autrefois, en abrégeant, Loi; mais aujourd'hui le mot Titre remplace ceux d'Aloi et de Loi.

Fig., Un homme de bas aloi, Qui est de basse condition, d'une profession vile, ou qui est méprisable par lui-même. Marchandises de mauvais aloi, Marchandises qui ne sont pas de la qualité requise par les règlements, par les ordonnances, etc. On dit de même, en plaisantant, Vers de mauvais aloi, de bas aloi, Vers mal faits, qui pèchent contre le sens, ou qui manquent d'élégance.

ALONGE, ALONGEMENT, ALONGER. Voyez ALLONGE, ALLONGEMENT, ALLONGER,.

ALOPECIE. s. f. T. de Médec. Chute des cheveux, et quelquefois des sourcils, de la barbe, etc., avec dénudation de la peau. C'est ce qu'on nomme autrement Pelade.

ALORS.adv. de temps. En ce tempslà. Alors on vit paraitre. Alors je lui dis. étiez-vous alors? Nous étions alors chez un tel.

Prov., Alors comme alors, Quand on sera dans ce temps-là, dans cette conjoncture-là, on avisera à ce qu'il faudra faire. Vous me dites que, dans deux ans, les affaires seront fort changées: ch bien, alors comme

alors.

C'étaient les manières d'alors, la mode d'alors, On en usait alors de la sorte, c'était alors la mode. On dit quelquefois de même, Les hommes d'alors.

Alors que, pour Lorsque, ne s'emploie pas dans la prose ordinaire, mais il est reçu dans le style élevé, et en poésie. Alors que la trompette

Alouette huppée, Sorte d'alouette qu'on nomme autrement Cochevis. Des terres à alouettes, se dit communément Des terres sablonneuses.

Prov., Si le ciel tombait, il y au rait bien des alouettes prises, se dit Pour se moquer d'une supposition absurde, en y répondant par une autre encore plus absurde.

Prov., Itattend que les alouettes lui tombent toutes roties dans le bee, lui tombent toutes roties, se dit D'un paresseux qui voudrait avoir les choses sans peine.

Prov., S'éveiller, se lever au chant de l'alouette, S'éveiller, se lever de très-grand matin.

ALOURDIR. v. a. Rendre lourd, appesantir. Ce temps m'alourdit. Cela m'a tout alourdi. Les années ont alourdi sa marche. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Ma tête s'alourdit. Il est familier.

ALOURDI, 18. participe. Je suis tout alourdi. J'ai la tête alourdie.

ALOYAU. s. m. T. de Boucher et de Cuisinier. Pièce de bœuf coupée le long du des. Aloyau de la première pièce, de la seconde pièce. Gros aloyau. Aloyau roti.

ALP

ALPAGA. s. m. Grosse étoffe de laine.

ALPESTRE. adj. des deux genres. Qui a rapport aux Alpes, ou qui est propre, qui appartient aux Alpes. Mœurs alpestres. Plantes alpes

tres.

ALPHA. s. m. La première lettre de l'alphabet grec, dont le nom s'emploie figurément dans cette locution, L'alpha et l'omega, Le commencement et la fin.

ALPHABET. s. m. Réunion de toutes les lettres d'une langue, rangées dans l'ordre établi pour cette langue. Alphabet hébreu. Alphabet arabe. Alphabet grec. Alphabet latin. L'alphabet français. Les alphabets européens.

Fig. et fam., Il n'est encore qu'à l'alphabet, se dit D'un homme qui n'a encore que les premiers commencements d'une science. Il faut le renvoyer à l'alphabet, se dit Dân homme qui n'a pas les premiers principes de la chose dont on parle.

ALPHABET, se dit aussi d'Un petit livre qui contient les lettres de l'alphabet, et les premières leçons qu'on donne lorsqu'on enseigne à lire. Acheter un alphabet pour un enfant.

ALPHABÉTIQUE. adj. des deux genres. Qui i est selon l'ordre de l'alphabet. Une table alphabétique. Un index alphabétique.

Ordre alphabétique, L'ordre selon lequel les lettres sont rangées dans l'alphabet. L'ordre alphabétique est employé dans tous les vocabulaires. Ranger des noms par ordre alphabétique.

Écriture alphabétique, L'écriture au moyen des lettres de l'alphabet, par opposition à Écriture hiéroglyphique.

ALPHABÉTIQUEMENT.adv. Dans l'ordre alphabétique.

ALPINE. adj. f. T. de Botan. Il se dit Des plantes qu'on ne trouve que sur le sommet des hautes montagnes. Plantes alpines.

ALPISTE. s. m. T. de Botan. On nomme ainsi Plusieurs plantes graminées dont les graines peuvent servir à la nourriture des petits oiseaux, particulièrement des serins.

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ALTERER.v.a. Changer l'état d'une chose. En ce sens, il n'est guère usité que dans le langage didactique. Tout ce qui altère les qualités d'un corps. ALTÉRER, dans l'usage ordinaire, signifie, Changer l'état d'une chose de bien en mal. Le soleil altère les ALSINE. s. f. Plante. Voyez MOR- couleurs. Le grand chaud altère les

GELINE.

ALS

ALT

ALTE. s. f. Voyez HALTE. ALTERABLE. adj. des deux genres. Qui peut être altéré. Parmi les métaux, il y en a de plus ou de moins altérables.

ALTERANT, ANTE. adj. Qui altère, qui cause de la soif. Un ragoût alterant.

Il se dit substantivement, en Médecine, de Certains remèdes ou médicaments auxquels on attribue la propriété de produire, à la longue et d'une manière insensible, quelque changement avantageux dans l'état des solides et des liquides.

ALTÉRATION. s. f. Changement dans l'état d'une chose. En ce sens, il n'est guère usité que dans les sciences physiques. L'altération des qualités dans les corps. L'altération d'un sel, d'une couleur, d'une liqueur. Altération subite, lente, graduelle.

ALTÉRATION, dans l'usage ordinaire, signifie, Changement de bien en mal dans l'état d'une chose. L'altération des couleurs de cette étoffe, de ce tableau. Tous les excès causent de l'altération dans la santé. L'altération des organes. L'altération du sang, de la lymphe. L'altération du texte est manifeste dans ce passage. L'altération de son caractère, de son humeur vient de ses longs chagrins. Il n'y aura jamais d'alteration dans mes sentiments, dans mon amitié pour lui. Ces événements ont causé une altération sensible dans les mœurs, dans les usages de la nation, La forme du gouvernement a éprouvé de grandes altérations. Son tempérament a subi une profonde altèration. L'altération de ses traits, de son visage annonce combien il a souffert. L'altération de sa voix vient d'une longue maladie.

liqueurs. Cela altère les humeurs, altère le sang. Cela lui a altéré le tempérament. Ses malheurs ont altérẻ son caractère, son humeur, son jugement. Sa santé en est fort altérée. La souffrance avait altéré ses traits, son visage. L'émotion altère sa voix. Le défaut de confiance altère l'amitié. L'exemple du vice altère les mœurs. Cette disgrâce altère son repos, son bonheur.

Allérer un discours, Le rapporter autrement qu'il n'a été prononcé ou écrit. Altérer un texte, Y faire des changements qui en corrompent la pureté. Altérer le sens d'un passage, Détourner ce passage de son véritable sens. Altérer la vérité, S'écarter de la vérité en parlant, en écrivant.

Altèrer les monnaies, les falsifier par un alliage illégal, excessif.

ALTÉRER, signifie aussi, Causer de la soif. La chaleur et la poussière m'ont fort altéré.

ALTÉRER, s'emploie avec le pronom personnel, et se dit en parlant Des choses, soit physiques, soit morales, qui sont susceptibles de changement. Le vin s'altère à l'air. Les bonnes coutumes s'altèrent peu à peu.

ALTÉRÉ, ÉE. participe. Un visage altéré. Des traits altérés. Parler d'une voix altérée.

Il paraissait fortaltère, Fortagité, fort ému.

Etre toujours altéré, Avoir toujours soif; et, par plaisanterie, Etre toujours disposé à boire, aimer à boire.

Fig., Ilest altéré de sang, c'est un tigre altéré de sang, C'est un homme cruel, qui se plaît à répandre le sang. ALTERNAT. s. m. Action ou droit d'alterner.

ALTERNATIF, IVE. adj. Il se dit proprement De deux choses qui agissent continuellement et tour à tour. La systole et la diastole du cœur sont deux mouvements alternatifs. Deux pièces d'une machine qui ont un mouvement alternatif.

Il signifie aussi, Agitation intérieure qui se manifeste par l'air du visage ou le son de la voix. L'altération de sa voix annonçait une émotion profon-parties opposées, dont l'une doit né

En Logique, Proposition alternative, Proposition qui contient deux

cessairement être admise. Il faut ou payer la maison que vous avez achetée, ou en subir la vente à votre folle enchère.

ALTERNATIF, Sse dit aussi Des charges, des offices qui sont exercés successivement par deux personnes qui entrent en exercice tour à tour. Un office alternatif. Une charge alternative. Il avait acheté les deux offices, l'ancien et l'alternatif.

ALTERNATIVE. s. f. L'option entre deux propositions, entre deux choses. On lui a proposé ou de partir secrètement ou de se cacher; il est embarrassé sur l'alternative. Je vous offre l'alternative. Onlui a donné l'alternative. Il n'y a pas d'alternative.

Il se dit aussi de la succession de deux choses qui reviennent tour à tour. La vie est une alternative de peine et de plaisir. On combattit avec une alternative presque égale de succès et de revers.

ALTERNATIVEMENT. adv. Tour à tour, et l'un après l'autre. Commander alternativement.

ALTERNE. adj. des deux genres. T. didactique. Il se dit, en Géométrie, Des angles formés par deux droites parallèles, avec les côtés opposés d'une mème sécante. Angles alternes.

Il se dit en Botanique, Des feuilles qui croissent des deux côtés de la tige et des branches, et qui ne sont pas en face les unes des autres; à la différence des feuilles qu'on appelle Opposées, et qui naissent de points correspondants. Les feuilles de l'érable sont opposées, celles de l'orme sont alternes.

ALTERNER. v. n. Il se dit De deux personnes qui font successivement et tour à tour une même chose. Ces deux fonctionnaires alternent tous les mois, Ils exercent alternativement de mois en mois.

Il se dit également D'objets qui se succèdent tour à tour, et avec régularité. Les métopes alternent avec les triglyphes. On a disposé les arbres de cette allée de manière que les ormeaux alternent avec les tilleuls. Dans beaucoup de fleurs les pétales alternent avec les étamines.

Il signifie, en Agriculture, Faire produire alternativement à un champ des blés et des fourrages. On alterne chaque année, ou après plusieurs années. Dans ce sens, il est quelquefois actif. Alterner un champ. ALTERNÉ, ÉE. participe.

Il se dit adjectivement, dans le Blason, Des pièces qui se correspondent. ALTESSE. s. f. Titre d'honneur qui se donne à différents princes, en parlanteten écrivant. Altesseroyale. Altesse sérénissime. Altesse électorale. Traiter d'altesse. Donner de l'altesse, donner l'altesse à quelqu'un.Sonaltesse, ou par abréviation, S. A. le prince de...

ALTHEA.s. m. Plante, espèce de guimauve. Sirop d'althwa. Pastilles d'althœa.

ALTIER, IÈRE. adj. Superbe, qui a de la fierté, ou qui marque de la fierté. Esprit altier. Humeur altière. Caractère altier. Mine altière. Sa démarche altière.

ALTO. s. m. T. de Musique. Sorte de violon plus grand qu'un violon or

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