Prov. et par exagération, Il fait un vent à écorner les bœufs, Le vent souffle avec violence. ECORNER, signifie, par extension, Casser, abattre, émousser un angle, des angles. Ecorner un bastion. Ecorner une table. Écorner une pierre. Ces dès sont écornés. Écor ner un livre. Fig. et fam., Ecorner quelque chose, Le diminuer, en ôter quelque partie. On écorna leurs privilèges. On a écorné sa terre, son bien, son traitement, sa pension. ECORNÉ, ÉE, participe. ECORNIFLER. v. a. Chercher à manger aux dépens d'autrui, prendre part à un repas auquel on n'est pas invité. Il va écornifler un diner où il peut. Il a su que nous étions entel endroit, il est venu nous écornifter. Il est familier. ECORNIFLÉ, ÉE. participe. Repas écorniflè. ECORNIFLERIE. s. f. Action d'écornifler. Il ne vit que d'écornifleries. Il est familier et peu usité. ECORNIFLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui écornifle, parasite. C'est un écornifleur de profession. Il est familier. ÉCORNURE. s. f. Éclat emporté de l'angle d'une pierre, d'un marbre, etc. ECOSSER. v. a. Tirer de la cosse. Écosser les pois, des fèves. Ecossé, ÉE. participe. Pois écossés. Fèves écossées. ÉCOSSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui écosse. Ecosseuse de pois. ECOT. s. m. Quote-part que doit chaque personne pour un repas commun. J'ai payé mon écot, payez le vôtre. Chacun son écot. Fig. et fam., Il a bien payé son écot, se dit De quelqu'un qui, dans un repas, a diverti les convives. II s'emploie aussi en d'autres occasions. Il nous a apporté d'agréables nouvelles, il a bien payé son écot. Ecor, signifie aussi, La totalité de la dépense que l'on fait pour un repas chez un traiteur, ou dans une auberge, dans un cabaret. Gros écot. Ecot de dix, de vingt francs. Un seul a payé l'écot pour tous. Il se dit encore d'Une compagnie de gens qui mangent ensemble dans une auberge, dans un cabaret. Il y a trois écots dans le jardin. Prov, et fig., Parlez à votre écot, se dit à une personne qui se mêle de parler à des gens qui ne lui adressent point la parole. Есот, en termes d'Eaux et Forêts, signifie, Un trone d'arbre où il reste encore des bouts de branches coupées. ÉCOULEMENT. s. m. Flux, mouvement de ce qui s'écoule. L'écoulement de l'eau, des eaux, etc., Ecoulement des humeurs. L'écoulement des corpuscules qui s'exhalent des ÉCOULER (S'). v. pron. Couler hors de quelque endroit. L'eau s'écoule. Le vin s'est écoulé du tonneau. Le torrent s'est écoulé. Avec ellipse du pronom, Faire écouler l'equ, etc. ÉCOULER, se dit, par analogie, D'une foule qui se retire. La foule, la presse s'écoule. Avec ellipse du pronom, Il faut laisser écouler la foule. Il signifie figurément, Diminuer, passer, se dissiper, et s'applique surtout Aux richesses et au temps. L'argent s'écoute vite. Le temps s'écoule. La vie s'écoule. Les jours s'écoulaient pour lui trop lentement. Les années qui se sont écoulées depuis. Il se dit encore, figurément, Des marchandises, des produits agricoles, etc., et signifie, Se débiter, se vendre, être exporté. Les produits de ce département s'écoulent par plusieurs débouchés. Avec ellipse du pronom, Faire écouler des marchandises. EcoutÉ, ÉE. participe. L'eau est entièrement écoulée. Fig., Le temps est écoulé, Le temps préfix est expiré. ECOURGEON. s. m. Orge carré qu'on appelle aussi Orge d'automne ou de prime. ÉCOURTER. v., a. Rogner, couper trop court. Ecourter des cheveux. Ecourier un manteau, une jupe. Cet habit est écourté, bien écourté, Il est un peu court, trop court. Ecourter un chien, un cheval, Leur couper la queue et les oreilles. ÉCOURTER, se dit figurément en parlant Des ouvrages d'esprit où l'on ne met pas ou dont on retranche les développements nécessaires. Il fallait abréger cette scène, mais vous l'avez écourtée. Ce cinquième acte est écourtè. ECOURTÉ, És. participe. ECOUTANT, ANTE. adj. Quiécoute. Il ne s'emploie guère que dans cette locution, Avocat écoutant, Avocat qui ne plaide point; et cela ne se dit que par plaisanterie. ECOUTANTS, au pluriel, se dit quelquefois substantivement pour Auditeurs, surtout dans la poésie badine. Ce beau discours ravit les écoutants. ÉCOUTE. s. f. Lieu où l'on écoute sans être vu. Il s'emploie ordinairement au pluriel. Il y avait en Sorbonne des écoutes où se tenaient les docteurs pour entendre les disputes publiques. La tribune aux écoutes. Fig. et fam., Eire aux écoutes, Etre attentif à remarquer, à recueillir ce qui se dit ou ce qui se passe dans une affaire, afin d'en tirer avantage. On parle de telle affaire, il y abien des gens qui sont aux écoutes. Sœur écoute, Religieuse qui accompagne au parloir une autre religieuse, ou une pensionnaire. ECOUTE. s. f. T. de Marine. Cordage attaché au coin inférieur d'une voile, pour servir à la déployer et à la tendre de manière qu'elle reçoive l'impulsion du vent. Ecoutes de grande voile, ou Grandes écoutes. Ecoutes de misaine, de hunier, de perroquet, etc. Border les écoutes. Larguer les écoutes. ÉCOUTER. v. a. Quïr avec attention, prêter l'oreille pour outr. Ne parlez pas si haut, on nous écoute. Il était à la porte pour écouter ce qu'on disait. Ecouter quelqu'un, les paroles de quelqu'un. Nous écoutions le murmure de la cascade, les roulements du tonnerre. Ecoute, écoutez, à l'impératif, s'emploient souvent Pour appeler quelqu'un, ou pour éveiller fortement son attention. Un tel, écoutez, j'ai quelque chose à vous dire. Un écoute s'il pleut, se dit d'Un moulin qui ne va que par des écluses. Prov. et fig., C'est un écoute s'il pleut, se dit D'un homme faible qui se laisse arrêter par les moindres obstacles. On le dit aussi D'une promesse illusoire, d'une mauvaise défaite, d'une espérance très-incertaine. Fig. et fam., N'écouter que d'une oreille, Ne prêter qu'une faible attention aux choses qu'on nous dit. J'ai beau lui faire des remontrances,, il ne m'écoute que d'une oreille. ECOUTER, signifie aussi, Donner audience à quelqu'un. Parlez, je vous écoute. On les renvoya sans les écouter. On dit dans un sens analogue, Ecouter la défense, les raisons, etc., de quelqu'un. On dit aussi, Ecouter la prière, les vœux, etc., de quelqu'un, Les exaucer. Le cie! écouta nos vœux. ECOUTER, signifie encore, Donner quelque croyance ou quelque consentement à ce qu'une personne propose, ou prendre plaisir à l'entendre. Ce prince écoute les flatteurs. Celle jeune personne écoute trop les amants. On ne voulait pas écouter la proposition de paix qu'il faisait. S'il me propose cela, je l'écouterai volontiers. Il parla d'accommodement, mais il ne fut pas écouté. Ecoutez la voix, les inspirations de Dieu. H signifie quelquefois, Obtempérer, obéir à quelqu'un, suivre ses avis, s'y conformer. Cet enfant ne veut écouter personne. On dit de même, Ecouter les conseils, les avis, etc., de quelqu'un. Il s'emploie figurément, dans ce dernier sens, en parlant De choses morales, comme la raison, les sentiments, les passions, l'intérêt. Ecouter la raison. Ecouter la voix de la nature. N'écouter que sa passion, sa colère, son désespoir. N'écoutez que vous-même, Ne consultez que vos propres inspirations. ECOUTER, s'emploie avec le pronom personnel dans les phrases familières qui suivent: Il s'écoute parler, ou absolument, Il s'écoute, se dit D'un homme qui parle lentement, et qui croit bien dire. Il s'écoute trop, Il s'inquiète trop de sa sauté. On dit dans le même sens, Il écoute trop son mal. Ecouté, És, participe. En termes de Manege, Des mouvements écoutés, Des mouvements faits avec justesse et précision. ÉCOUTEUR.s. m. Celui qui a l'habitude d'écouter, par une curiosité indiscrète, ce qu'on ne veut pas luj faire connaître. Il ne s'emploie guère que dans cette phrase familière, C'est un écouteur aux portes. ÉCOUTEUX. adj. T. de Manége. Il se dit D'un cheval distrait par les objets qui le frappent. ECOUTILLE. s. f. T. de Marine. Sorte de trappe, ouverture carrée pratiquée au pont d'un bâtiment, pour descendre dans l'intérieur. La grande écoutille. L'écoutille d'avant. L'écoutille d'arrière. Fermer les écoutilles. ÉCOUVILLON. s. m. Vieux linge attaché à un long baton, avec lequel on nettoie le four, lorsqu'on veut enfourner le pain. Il se dit aussi d'Un instrument à peu près semblable, avec lequel on nettoie le canon lorsqu'il a tiré, et qu'on veut le recharger ou le rafraîchir. L'écouvillon dont on se sert dans l'artillerie se fait maintenant d'une peau de mouton. Le manche d'un écouvillon. ÉCOUVILLONNER. v. a. Nettoyer avec l'écouvillon. Ecouvillonner le four, une pièce de canon. ECOUVILLONNÉ, Éz. participe. ECR ÉCRAN. s. m. Sorte de meuble dont on se sert pour se garantir de l'ardeur, du feu. Ecran monté sur un pied. Eçran qui se hausse et se baisse. Ecran qu'on tient à la main. Mettez cela devant la cheminée en guise d'écran. Il se mit devant moi pour me servir d'écran. ÉCRASER. v. a. Aplatir, briser quelque chose par un grand poids, par une forte compression, par un coup violent. La poutre tomba et lui écrasa la tête. Il fut écrasé par la chute d'une muraille. Ecraser une araignée, un insecte avec le pied. Ecraser des groseilles, du verjus. Ecraser des raisins dans un pressoir. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Un fruit qui s'écrase en tombant. Il signifie, par exagération, Fatiguer excessivement. Cet homme est écrasé sous le poids de ce fardeau. Ce travail m'écrase. Il s'emploie au figuré dans le sens d'Importuner extrêmement. Je suis écrasé de demandes. On l'écrase de visites. Ecraser d'impôts, Surcharger d'impôts. ECRASER, signifie encore figurément, Perdre quelqu'un, détruire entièrement ses moyens de fortune, de considération, etc. Ne vous jouez pas à un homme si puissant, il vous écraserait. Je l'écraserai comme un ver. Des pertes multipliées ont écrasé ce négociant. Ecraser quelqu'un dans une discussion, dans un débat, etc., Avoir un grand avantage sur lui. ECRASER, se dit aussi figurément pour Détruire, anéantir, réduire à rien. La puissance romaine écrasa toutes les autres. ECRASÉ, ÉE. participe. Il signifie figurément, Trop aplati, trop bas, trop court. Il a le nez écrasé. Le comble de cette maison n'a point de grâce, il est trop écrasé. Taille écrasée, Taille trop courte et engoncée. ÉCRÉMER. v. a. Óter la crème de dessus le lait. Ecrémer le lait, du lait. Il se dit, figurément et familièrement, en parlant Des choses dont on tire ce qu'il y a de meilleur. Il a écrémé cette bibliothèque, ce cabinet de médailles. Il a écrémé la cargaison de ce navire, qui était richement charge. ÉCRÉMÉ, ÉE. participe. Du lait écrémé, ÉCRÈTER. v. a. T. de Guerre. Enlever, à coups de canon, la crête, le sommet d'un ouvrage de fortification, tel qu'une muraille, un bastion, une palissade, etc. Le canon a déjà écrété le bastion. ECRÊTÉ, ÉE. participe. ÉCREVISSE. s. f. Animal de la classe des crustacés, qui vit dans l'eau, et qui, selon l'opinion vulgaire, va presque toujours à reculons. Pecher des écrevisses. Ecrevisse d'eau douce. Ecrevisse de mer. Bouillon d'écrevisses. Soupe aux écrevisses. Buisson d'écrevisses, Plat d'écrevisses arrangées en forme de buis son. Yeux d'écrevisse, Petites concrétions blanches et pierreuses, qu'on trouve sous le corselet des écrevisses, et dont on fait quelquefois usage en médecine. Poudre d'yeux d'ecrevisse. Fam., Aller à reculons comme les ècrevisses, ou simplement, Aller comme les écrevisses, se dit De quelqu'un dont les affaires reculent au lieu d'avancer. Pop., Etrerouge comme une écrevisse, Avoir le visage trop haut en couleur, ou Rougir beaucoup. En Astron., Le signe de l'Écrevisse, Un des signes du zodiaque, dont le commencement répond au solstice, et qu'on nomme autrement le Cancer. Le soleil entre dans le signe de l'Ecrevisse vers la fin de juin. ECRIER (S'). v. pron. Faire un grand cri, une exclamation. Quand il vit cet homme venir à lui l'épée nue, il s'écria. Il s'est écrié de douleur. S'écrier d'admiration, de frayeur. Il signifie plus ordinairement, Prononcer quelques paroles en criant, en élevant beaucoup la voix. Je m'écriai que c'était une injustice. Eh quoi! s'écria-t-elle, vous auriez la barbarie de... ECRILLE. s. f. Clôture de clayonnage qu'on pratique à la décharge d'un étang, pour empêcher le poisson, d'en sortir. ECRIN. s. m. Petit coffret où l'on met des bagues, des pierreries. Elle apporta l'écrin où étaient ses pier reries. Il se dit aussi Des joyaux contenus dans un écrin. Un bel écrin. Un riche écrin. ÉCRIRE, v. a. (J'écris, tu écris, il écrit; nous écrivons, vous écrivez, ils écrivent. J'écrivais. J'ai écrit. J'écrivis. J'écrirai. J'écrirais. Ecris. Que j'écrive. Que j'écrivisse. Ecrivant.) Tracer, former, figurer des lettres, des caractères. Dans ce sens, on l'emploie toujours absolument. Il sait lire et écrire. Il passe sa vie à écrire. Maitre à écrire. Enseigner à écrire. Montrer à écrire. Les anciens écrivaient sur des tablettes enduites de cire. Il écrit bien. Il écrit mal. Écrire avec un crayon, avec du charbon. Ecrire sur le sable. Ecrire sur la muraille. Ecrire en grosses lettres, en lettres capitales. Ecrire avec son sang. Il signifie particulièrement, Représenter, indiquer, noter par le moyen de l'écriture. Ecrivez cela sur une feuille de papier, dans votre journal, sur vos tablettes. Cela est écrit de sa main. Il l'a écrit sous ma dictée. Écrire sa dépense de chaque jour, Écrire son nom, son adresse. Écrire un discours après qu'il a été improvise. Écrire des conventions. On dit dans un sens analogue, Ecrire un morceau de musique, un air, etc. Se faire écrire à la porte de quelqu'un, ou Se faire écrire chez quelqu'un, Faire mettre son nom sur la liste du portier, pour marquer qu'on est venu voir le maître ou la maitresse de la maison. Je n'ai pas trouvé monsieur un tel, je me suis fait écrire. On dit aussi, S'écrire à la porte de quelqu'un. ECRIRE, se dit aussi en parlant De la manière d'orthographier. Comment écrivez-vous tel mot? Comment votre nom s'écrit-il? Il signifie quelquefois absolument, S'engager par écrit. Il ne suffit pas de donner des paroles, il faut écrire. ECRIRE, signifie figurément, Composer, en écrivant à mesure ce que l'on compose, ou en faisant écrire sous sa dictée. Ecrire une lettre, un billet, un discours. Écrire un mémoire. Je lui ai écrit dix lettres sans obtenir de réponse. Ecrire un ouvrage, une histoire, un traité. Cet auteur a écrit de nombreux ouvrages, a beaucoup écrit. Tous les auteurs qui ont écrit sur cette matière. Écrire en prose, en vers. Écrire en latin, en grec. Il est sans cesse à écrire. Passer la nuit à écrire. Il se mêle d'écrire. Fam., Écrire des volumes, Écrire beaucoup. On a écrit des volumes sur cette question. Ecrire au courant de la plume, Écrire rapidement, sans mettre beaucoup de temps ni de réflexion. Absol., Ecrire à quelqu'un, Lui écrire une lettre, des lettres. Je lui ai écrit deux ou trois fois, il ne me fait point de réponse. Je n'écris point dans ce pays-là. Je lui ai écrit sur la naissance de son fils, sur la perte qu'il a faite. Je vous écrirai de Naples. Je lui ai écrit de mon lit. Ecrire quelque chose à quelqu'un, Lui faire savoir, lui faire connaître quelque chose par lettre. Je lui ai écrit la mort de son père. Je lui écrirai toutes les nouvelles. Fig. et fam., Ecrire de bonne encre, de la bonne encre à quelqu'un, Lui écrire d'un ton ferme et sévère, soit pour lui faire des reproches, soit pour lui intimer un ordre. ECRIRE, se dit particulièrement Du genre de style. Il est savant, mais ment, élégamment. Il écrit mal, platement. Tous ceux qui écrivent bien. Cet homme parle bien, mais il écrit mal. L'art d'écrire. il ne sait pas écrire. Il écrit claire- | rapport à l'audience par un des ju- | L'Écriture, et Les saintes Écri Il signifie encore figurément, Avancer quelque proposition, enseigner une doctrine par écrit. Aristotę a écrit que les animaux... ÉCRIRE, se dit également Des compositeurs de musique. Grétry, Paesiello, ont beaucoup écrit. ÉCRIRE, en termes de Pratique, Exposer ses raisons dans une requête, dans un mémoire, etc., pour défendre sa cause. Ils furent appointés à écrire et produire. Cet avocat a écrit dans telle affaire, il a écrit pour un tel. Il plaide bien, mais il écrit mal. Il écrit et ne plaide pas. Fig. et fam., À mal exploiter bien écrire, se dit Lorsqu'un homme, ayant manqué à quelque formalité, écrit ensuite la chose, non pas comme il l'a faite, mais comme il devait la faire. Cette phrase vieillit. ECRIT, ITE. participe. Conventions écrites. Discours écrit. La langue parlée et la langue écrite. Prov., Ce qui est écrit est écrit, Il ne sera rien changé à ce qui a été écrit, à ce qui a été décidé ou convenu par écrit. Fig., Cela était écrit au ciel, La Providence avait résolu que cela serait. On dit de même, La destinée des hommes est écrite au ciel. On dit pareillement, Cela était écrit dans le livre du destin. On dit encore, absolument et impersonnellement, dans le même sens, Il est écrit que... surtout en parlant De quelque contrariété ou de quelque guignon constant. Il est écrit que je ne gagnerai pas. ECRIT, se dit aussi D'un papier, d'un parchemin, etc., sur lequel on a écrít. Ce n'est pas un papier blanc, c'est un papier écrit. Papier écrit des deux côtés. Il signifie quelquefois figurément, Marqué. Cei homme porte le malheur écrit sur son visage. Il portait son crime écrit sur son visage, sur son front, sa condamnation écrite sur, le front. ÉCRIT. s. m. Ce qui est écrit sur du papier, sur du parchemin, etc. Quel écrit est-ce-là? Il tira un écrit de sa poche. Il se dit principalement d'Un acte, d'un mémoire portant promesse, convention, Signer un écrit. Faire un écrit. Ecrit sous seing privé. Ecrit double. Il est homme de mauvaise foi, il plaide contre son écrit. Vous ne pouvez pas le nier, j'en ai votre écrit. Mettre par écrit, rédiger par écrit, exposer par écrit, etc., Ecrire quelque chose, ou le consigner, l'exposer dans un écrit, dans un mémoire, etc. Mettez-moi cela, cette adresse par écrit. Il voulut que ces instructions fussent rédigées par écrit. Exposer sesraisons par écrit. On dit de même populairement, Coucher par écrit. En Procédure, Instruction par écrit, Instruction dans laquelle les parties exposent leurs moyens seulement par écrit; après quoi, il est fait TOME 1. ges du tribunal. On dit dans le même sens, Procès par écrit, et dans un sens analogue, Instruire une affaire par écrit. tures, ou simplement, Les Ecritures, L'Ancien Testament et le Nouveau. Nous lisons dans l'Écriture sainte. Il a cité plusieurs passages de l'Écriture. C'est aux pasteurs à nous expliquer les Écritures, les saintes Ecritures. En Jurispr., Preuve par écrit, Preuve qui résulte d'un écrit, par opposition à Preuve testimoniale. Mettre une chose en écrit, par écrit, pour s'en ressouvenir, En prendre note, l'écrire sur ses tablettes,, sur quelque morceau de papier. ÉCRIT, se dit en outre d'Un ouvrage d'esprit de peu d'étendue. C'est un écrit plein de goût. Ecrit politique. Des écrits séditieux. Il se dit aussi, mais seulement au plariel, Des ouvrages d'esprit quelconques. Ses écrits ne seront imprimès qu'après sa mort. Les écrits de Voltaire, de J. J. Rousseau. ECRITEAU. s. m. Certaine inscription en grosses lettres, qu'on met sur un papier, sur du bois, etc., pour faire connaître quelque chose au public. Ecriteau de maison, de chambre à louer. Il a mis écriteau sur sa porte pour annoncer que sa maison est à louer, est à vendre. Ila mis un écriteau pour faire savoir qu'il montre à lire, qu'il prend des pensionnaires. On pendit le condamné avec un écriteau devant et derrière, qui marquait son crime. ECRITOIRE. s. f. Petit meuble qui contient ou renferme les choses nécessaires pour écrire, ençre, papier, plume, canif, etc, Ecritoire qu'on porte avec soi. Ecritoire de corne, d'ivoire, de cuivre. Écritoire de cabinet. Ecritoire de bureau. Ecritoire d'argent, de verre. Ecritoire bien garnie. Il se dit quelquefois abusivement d'Un vase où l'on met de l'encre, et qu'on appelle plus ordinairement Encrier. ÉCRITURE. s. f. L'art d'écrire, de retracer la parole par des signes convenus. On leur attribue l'invention de l'écriture. Il se dit aussi de Caractères écrits. On a voulu effacer l'écriture. C'est de vieille écriture. Belle écriture. Mauvaise écriture. Ecriture difficile à lire. Ecriture bâtarde, ronde, coulée, etc. Ecriture, en lettres. Ecriture en chiffres. Ecriture hiéroglyphique. Faux en écriture publique ou authentique. Faux en écriture privée. Il se dit également de La manière de former les caractères. J'ai vu de son écriture. Il a une belle écriture. Les experts nommés pour vérifier les écritures. Il a reconnu son écriture. ÉCRITURES, au pluriel, se dit, en termes de Palais, Des écrits qu'on fait à l'occasion d'un procès, d'une affaire litigieuse. Quel est l'avoue qui a fait vos écritures ? Ces écritures ne passent point en taxe. Tenir les écritures, Tenir les livres, les registres d'un négociant, d'un banquier, etc. Cette façon de parler a vieilli on dit, Tenir les livres. Prov. et fig., Concilier les Écritures, Accorder les choses qui paraişsent contraires. ÉCRIVAILLEUR. s. m. Mauvais auteur qui écrit beaucoup. On dit quelquefois, Ecrivassier. L'un et l'autre sont familiers. ÉCRIVAIN. s. m. Celui dont la profession, dont l'occupation habituelle est d'écrire ou de montrer à écrire. Il y avait autrefois des écrivains jurès. C'est un écrivain fort habile. On l'emploie rarement en ce sens. Il se disait autrefois, sur les Vaisseaux de l'Etat, de L'agent comptable chargé de tenir les registres en ordre, de veiller aux consommations, et de les porter sur les livres. Il se dit encore Du commis embarqué sur les grands bâtiments de commerce par les armateurs, pour y remplir des fonctions analogues. L'écrivain a qualité pour recevoir les testaments faits sur mer. Ecrivain public, Celui qui écrit pour le public des lettres, des mémojres, des pétitions, etc. ECRIVAIN, se dit aussi d'Un homme qui compose des livres. Un bon, un mauvais écrivain. Un écrivain médiocre. C'est un excellent écrivain, un écrivain célèbre. Les meilleurs écrivains du xvIIIe siècle. Les grands écrivains. Absol., Un écrivain, Un auteur distingué par les qualités de son style. Il faut de solides études pour_former un écrivain. Il aspire à devenir, un écrivain. C'est un écrivain. ÉCRIVASSIER. s. m. Terme de mépris pour désigner, Un auteur qui écrit beaucoup et très-mal. On dit plus ordinairement, Ecrivailleur. ÉCROU. s. m. Pièce de bois, de fer ou de toute autre matière solide, percée en spirale, et dans laquelle entre la vis en tournant. Cette vis n'est pas assez grosse pour l'écrou. Elle s'est rompue dans l'écrou. L'écrou d'un pressoir. ÉCROU. s. m. Article du registre des emprisonnements, indiquant le jour où une personne a été mise en prison, la cause pour laquelle elle a été arrêtée, et par l'ordre de qui s'est faite l'arrestation. Dresser un écrou. L'arrêt portait que son écrou serait rayé et biffè. ÉCROŰELLES. s. f. pl. Maladie chronique dans laquelle le système lymphatique est particulièrement affecté: elle se manifeste par la dégénérescence tuberculeuse des glandes superficielles, et spécialement des glandes du cou. Les médecins disent plus ordinairement, Scrophules. Avoir les écrouelles. Le roi de France touchait les écrouelles en certaines occasions, d'après l'opinion populaire qu'en les touchant il les guérissait, Commis aux écritures, dans les administrations, Expéditionnaire, commis employé à écrire, à copier. L'Écriture sainte, ou simplement, I gistre des emprisonnements le jour ÉCROUER. v. a. Écrire sur le re 42 où une personne est mise en prison, la cause pour laquelle elle a été arrêtée, et par l'ordre de qui s'est faite l'arrestation. On l'a écroué tel jour. Il a été arrêté et écroué. Il fut écroué à Sainte-Pélagie. ECROUÉ, És. participe. ÉCROUES. s. f. pl. Etats ou roles de la dépense de bouche de la maison du roi. Les écroues n'étaient pas encore signées et arrêtées. ÉCROUIR. v. a. T. d'Arts. Battre un métal à froid, pour le rendre plus dense, et pour lui donner du ressort. Есвоит, в. participe. ECROUISSEMENT. s. m. Action d'écrouir, ou Le résultat de cette action. ECROULEMENT. s. m. Chute, éboulement, en tout ou en partie, de terres, de murailles, d'édifices mal soutenus, etc. L'écroulement d'une partie de la muraille. ÉCROULER (S'). v. pron. Tomber en s'affaissant. Cet édifice vint tout d'un coup à s'écrouler. La maison s'écroula. Avec ellipse du pronom, Vous ferez écrouler la maison. Il se dit quelquefois figurément. Cet empire s'écroulait de toutes parts. lé. ECROULÉ, ÉB. participe. Mur écrouÉCROUTER. v. a. Õter la croûte. Il faut écroûter le pain pour ceux qui n'ont pas de dents. ECROÛTÉ, És. participe. ECRU, UE. adj. T. de Manufacture, qui s'emploie principalement dans ces locutions: Soie écrue. Celle qui n'a point été mise à l'eau bouillante; Fil écru, Celui qui n'a point été lavé; Toile écrue, Celle qui n'a point été blanchie. ECT ECTROPION. s. m. T. de Médec. Renversement des paupières en dehors. Dans le langage ordinaire, on dit Eraillement. ECΤΥΡΕ. s. f. T. d'Antiquaire. Copie, empreinte d'une médaille, d'un cachet; ou Copie figurée d'une inscription. Il a vieilli. ECU ÉCU. s. m. Espèce de bouelier que portaient autrefois les cavaliers. Il avait son écu percé de traits. Combattre avec la lance et l'écu. Il se prend aussi pour La figure de ce bouclier, sur laquelle se peignent les armoiries. Son écu est parti, coupé, tranché, écartelé, etc. L'écu de France. Écu, se dit en outre d'Une certaine monnaie d'argent. Ecu de trois livres, ou Petit écu. Ecu de six livres ou de six francs. Un écu de cing franes. La monnaie d'un écu. Payer en écus. Un écu de France. Un écu de Bavière. Il signifie également, Une monnaie de compte de la valeur de trois livres ou soixante sous tournois. Mille écus. Cent mille écus. Il a mille écus de rente. Fam., Mettre écu sur écu, Thésau riser. Prov. et fig., C'est le père aux éeus, se dit D'un homme qui a beaucoup d'argent comptant. Par exagérat, et fam., Avoir des écus à remuer à la pelle, Étre fort riche. Fam., N'avoir pas un écu vaillant, Être fort pauvre. Prov., Les vieux amis et les vieux ècus sont les meilleurs, ou plus brièvement, Vieux amis, vieux écus. Prov. et fig., Voici le reste de notre écu, et plus ordinairement, Voici le reste de nos écus, se dit, en plaisantant, D'une personne qu'on voit arriver dans une compagnie. Ecu d'or, Ancienne monnaie d'or qui a eu diverses valeurs selon les temps et les pays. L'écu d'or a valu le plus ordinairement cent quatorze sous. Par opposition, on appelait L'éçu d'argent Ecu blane. Ecu-quart, Ancienne monnaie de compte valant soixante-quatre sous. On payait les épices de messieurs du parlement en écus-quarts. Quart d'écu, Ancienne monnaie d'argent qui valait d'abord quinze ou seize sous, et qui, plus tard, en a valu souvent davantage. On ne voit plus de quarts d'écu. ECUBIER, s. m. T. de Marine. Trou rond percé à l'avant d'un batiment, pour y faire passer les cables. Ily a ordinairement deux écubiers de chaque côté de l'étrave. ECUEIL. s. m. (On prononce Ékeuil.) Rocher dans la mer. Dangereux écueil. Naviguer dans une mer pleine d'écueils. Eviter un écueil. Donner sur un écueil. Ce vaisseau s'est brisé contre un écueil. Ce port est fermé par des écueils. Il se dit, figurément, Des choses dangereuses pour la vertu, l'honneur, la fortune, la réputation, etc. Le monde est plein d'écueils. Il faut éviter cela comme un écueil. C'est un écueil où les plus avisés font naufrage. ECUELLE. s. f. (Les lettres U E font une seule syllabe dans ce mot et dans le suivant.) Pièce de vaisselle d'argent, d'étain, de bois, de terre, etc., qui sert le plus communément à mettre du bouillon, du potage, etc. Ecuelle couverte. Ecuelle à oreilles. Laver les écuelles. Laveuse d'écuelles. Dans cette dernière locution, écuelles se prend pour toutes sortes de vaisselles. Fig. et bass., Rogner l'écuelle à quelqu'un, Lui retrancher de sa subsistance, de son revenu. Bass., Cela est propre comme une écuelle à chat, se dit De quelque chose de sale. Fig. et pop., Il a bien plu dans son écuelle, se dit D'une personne à qui il est arrivé beaucoup de bien. Prov., Il n'y a, dans cette maison, ni pot au feu, ni écuelles lavées, se dit D'une maison en désordre où tout manque pour la cuisine, où il n'y a rien manger. Prov. et fig., Mettre tout par écuelles, Ne rien épargner pour faire grand' chère à quelqu'un. Quand il traite ses amis, it met tout par écuelles. Prov. et fig., Qui s'attend à l'é cuelle d'autrui a souvent mal dinè, Quand on compte sur autrui, on est souvent trompé dans ses espérances. Prov. et fig., Ils se raccommoderont à l'écuelle, comme les gueux, Ils se réconcilieront en buvant ensemble. Archer de l'écuelle, Archer qui était chargé d'arrêter les mendiants et de les mener, à l'hôpital. En Botan., Écuelie-d'eau, Plante ombellifère qui croît dans les marécages, et dont les feuilles font souvent le godet en dessus. ECUELLEE. s. f. Plein une écuelle. Une écuellée de soupe, de bouillon. Il en a mangé une bonne écuellée, une grande écuellée. ECUISSER. v. a. Faire éclater un arbre en l'abattant. ECUISSÉ, És. participe. ECULER. v. a. Il se dit en parlant Des bottes et des souliers qui s'abaissent par derrière sur le talon. Eculer des southers. Eculer des bottes. Cet enfant marche mal, il écule ses souliers. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Quand un soulier est trop court, il s'écule facilement. ÉCULÉ, ÉE, participe. Des souliers écutés. ÉCUMANT, ANTE. adj. Qui écume, qui jette de l'écume. La mer écumante. Un coursier écumant. Les vagues écumantes. ECUME. s. f. Espèce de mousse blanchâtre qui se forme et qui surnage sur l'eau ou sur quelque autre liquide agité, échauffé, ou en fermentation. L'écume de la mer. L'écume des flots. L'écume d'un pot qui bout. L'écume de la bière. Il se dit aussi de La bave de quelques animaux, lorsqu'ils sont échauffés ou en colère. L'écume d'un cheval, d'un chien, ete. On le dit quelquefois, dans un sens analogue, en parlant Des personnes. Quand cet homme est en colère, l'écume lui sort de la bouche. Il se dit également de La sueur qui s'amasse sur le corps du cheval. Ce cheval était couvert d'écume. Abusiv., Ecume de mer, Espèce de terre très-blanche, fine et onetueuse, dont les Orientaux font des pipes à fumer. Une pipe d'écume de mer. ECUME, se dit encore, figurément, d'Un ramas de gens vils et méprisables. C'est l'écume de la société, de l'espèce humaine. ECUMENICITÉ, ÉCUMÉNIQUE, ÉCUMENIQUEMENT. Voyez OEcuMÉNICITÉ, ETC. ECUMER. v. n. Se couvrir d'écame, jeter de l'écume. La mer écume. Ce vin, cette biere écume. Son cheval commençait à écumer. Cet homme écumait de colère, de rage. Prov. et bass., Il écume comme un verrat, se dit D'un homme qui écume de colère. ECUMER, s'emploie aussi comme verbe actif, et alors il signifie, Oter l'écume qui se forme sur un liquide en ébullition. Ecumer le pot, la marmite. Ecumer du sucre, des confitures, du sirop. Fig. et fam., Ecumer les marmites, Vivre en parasite, écornifler. Fig., Écumer les mers, écumer les côtes, Exercer la piraterie. ÉCUMER, signifie quelquefois, figurément et familièrement, Prendre çà et là. Il va partout écumer des nouvelles. ECUMÉ, És. participe. ÉCUMEUR. s. m. Celui qui écume. Il n'est point usité au propre; mais on dit figurément, Un écumeur de marmites, Un parasite, et Un écumeur de mer, Un corsaire, un pirate. La première de ces deux locutions est familière. ÉCUMEUX, EUSE. adj. Qui est chargé d'écume, qui jette beaucoup d'écume. Flots écumeux. Bouche écumeuse. Il ne s'emploie guère qu'en poésie. ÉCUMOIRE. s. f. Ustensile de cuisine fait en forme de cuiller plate, percée de plusieurs petits trous, et qui sert à écumer. Ecumoire d'argent, de cuivre, d'étain, de ferblane, etc. ECURER. v. a. Nettoyer, frotter, éclaircir avec du sablon, de la lie, ou autre chose semblable. Il se dit en parlant De la vaisselle, de la batterie de cuisine, ou autres ustensiles de même nature. Ecurer de la vaisselle. Il faut écurer ces chaudrons, ces poélons, ces chenets. Ecurer avec de la lje, avec du sablon. On dit aussi, Ecurer un puits. Voyez CURER. ÉCURÉ, És. participe. ÉCUREUIL.s.m. Pe tit quadrupède de la famille des Rongeurs, vivant dans les bois, et doué d'une telle agilité, qu'il saute de branche en branche comme les oiseaux. L'écureuil se couvre, s'ombrage de sa queue. Nourrir un écureil en cage. L'ecureil est aisé à apprivoiser. Les écureuils aiment les noisettes. Fig. et fam., C'est un écureuil, il est vif comme un écureuil, se dit D'un jeune homme vif, sémillant, qui ne tient pas en place. ÉCUREUR, EUSE. s. Celui, celle qui écure la vaisselle et la batterie de cuisine. ÉCURIE. s. f. Lieu destiné à loger des chevaux, des mulets, etc. Mettez ces chevaux à l'écurie. Au sortir de l'écurie. Écurie bien garnie. La cour des écuries. Les écuries du τοί. Prov. et fig., Fermer l'écurie quand les chevaux sont dehors, Prendre des précautions quand le mal est arrivé, quand il n'est plus temps de l'éviter. Prov. et fig., C'est un cheval à l'écurie, se dit D'une chose qui nécessite des frais d'entretien, sans être d'aucune utilité. ÉCURIE, signifie aussi, Train, équipage qui comprend écuyers, pages, carrosses, chevaux, mulets, etc., d'un prince, d'un grand seigneur. L'écurie du prince est partie. La grande écurie, la petite écurie du roi. Les pages de la grande, de la petite écurie. Avoir le soin, l'inspection de l'écurie, des écuries. Il dépense beaucoup pour ses écuries. ÉCUSSON. s. m. Écu d'armoiries. Il ne se dit qu'en termes de Blason. L'écusson de France, d'Autriche. Écusson, en termes de Jardinage, signifie, Un morceau d'écorce portant un œil ou un bouton, que l'on enlève, au moment de la séve, à une jeune branche d'arbre, pour l'insérer entre le bois et l'écorce d'un autre arbre. Greffer en écusson. Ce jardinier fait tres-bien un écusson. ECUSSONNER. v. a. T. d'Agricult. Greffer, enter en écusson. Tous les arbres que ce jardinier a écussonnés sont bien venus. ÉCUSSONNÉ, Ég. participe. ÉCUSSONNOIR. s. m. T. d'Agricult. Petit couteau dont on se sert pour écussonner. ECUYER s. m Il se disait anciennement d'Un gentilhomme qui suivait et accompagnait un chevalier, qui portait son écu et lui aidait à prendre ses armes et à se désarmer. Un chevalier accompagné de son écuyer. ÉCUYER, est aussi Le titre que portaient anciennement les jeunes gens de la plus haute qualité, jusqu'à ce qu'ils eussent été armés chevaliers avec les cérémonies d'usage. ECUYER, est également Le titre que portaient autrefois, en France, les simples gentilshommes et les anoblis. Il était défendu de prendre la qualité d'écuyer, si l'on n'était pas noble. Cette qualification est encore fort usitée en Angleterre. Un tel, écuyer ('squire). ÉCUTER, signifie en outre, Celui qui a la charge, l'intendance de l'écurie d'un prince, d'un grand seigneur. Le grand écuyer de France. Le premier écuyer. Cela n'est pas de la charge de l'écuyer. Ecuyer cavalcadour. H signifie aussi, Celui qui enseigne à monter à cheval, qui dresse les chevaux au manége. Les écuyers du roi. Ecuyer de la grande, de la petite écurie. Il apprend à monter à cheval chez tel écuyer. Quel est l'écuyer qui tient ce manège ? Cet homme est bon écuyer, II monte bien à cheval, il sait bien mener, bien dresser un cheval. Bottes à l'écuyère, Bottes dont on se sert pour monter à cheval, surtout dans les exercices du manége et dans la cavalerie: la tige, plus haute par devant que le genou, est fortement échancrée sous le jaret. ÉCUYER, se dit encore de Celui qui donne la main à une dame pour la mener. On ne l'emploie guère, dans ce sens, qu'en parlant D'une reine, d'une princesse, etc. Le premier écuyer de la reine. L'écuyer de la primcesse. Ecuyer de main, par opposition à Écuyer cavalcadour, Celui qui donne la main au roi, pour l'aider à monter en voiture, etc. Écuyer tranchant, Officier qui coupe les viandes à la table des rois et des princes. Ecuyer de bouche, de cuisine, Le maître cuisinier d'un prince ou d'un grand seigneur. ECUYER, se dit, par analogie, d'Une perche de bois fixéele long du mur d'un escalier, pour servir d'appui aux personnes qui montent ou qui descendent. EDD EDDA. s. f. Nom d'un célèbre recueil mythologique des anciens peuples du Nord. Un commentaire de l'Edda. L'Edda est un ouvrage de poésie plutôt qu'une histoire. EDE ÉDEN. s. m. (On prononce Édèn.) Nom que l'Ecriture sainte donne au Paradis terrestre. EDENTER. v. a. User, rompre les dents d'une scie, d'un peigne, etc. Il a édenté son peigne. Vous édenterez votre scie. On l'emploie avec le pronom personnel. Un peigne qui s'édente. ÉDENTÉ, Ée. participe. Fam., Une vieille édentée, Une vieille qui n'a plus de dents. EDI ÉDIFIANT, ANTE. adj. Qui porte à la vertu et à la piété par l'exemple ou par le discours. Cela est édifiant. Il mène une vie, il a une conduite très-édifiante. C'est un livre édifiant. Il a fait un sermon fort edifiant. Il préche d'une manière trèsédifiante. Cela n'est guère édifiant. Rien n'est plus édifiant. Des paroles, édifiantes. EDIFICATEUR. s. m. Celui qui élève, qui construit un édifice. In est peu usité. EDIFICATION. s. f. Action de bàtir. Il ne se dit guère au propre qu'en parlant Des temples. L'édification du temple de Jérusalem fut réservée à Salomon. Il se dit, au figuré, Des sentiments de piété et de vertu que l'on inspire par l'exemple ou par le discours. Il mène une vie pleme d'édification. Cela est de peu d'edification, de grande édification. Faire les choses pour la gloire de Dieu et pour l'édification du prochain. Dire un mot d'edification. ÉDIFICE. s. m. Bâtiment. On ne l'emploie guère qu'en parlant Des temples, des palais et autres grands bâtiments. Bel édifice. Grand édifice. Superbe édifice. Les édifices publics. Elever un édifice. Construire un édifice. La structure d'un édifice. Il se dit figurément, de Certaines choses formées par l'assemblage, le concours, la combinaison de plusieurs autres. L'édifice social. L'édifice féodal s'écroulait de toutes parts. Un seul échec renversa tout Tédifice de sa fortune. EDIFIER. v. a Batir. On ne le dit guère qu'en parlant Des temples et autres grands bâtiments publics. Edifier un temple, un palais, etc. Il signifie figurément, User de son autorité pour établir l'ordre et la paix et alors on l'oppose ordinairement à Détruire, pris dans le sens de Bouleverser, mettre le désordre. Vous êtes envoyé pour édifier, et non pas pour détruire. Il détruit au lieu d'edifier. EDIFIER, signifie aussi figurément, Porter à la piété, à la vertu, par |