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finale, la supprimer dans l'écriture ou dans la prononciation. On met une apostrophe dans l'écriture à la place de la voyelle qu'on élide. On élide dans la prononciation l'e fëminin, quand il est suivi d'une voyelle ou d'une h muelle.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie alors, Souffrir elision. Cette lettre s'élide dans la prononciation. L'ide si s'élide toujours devant il (s'il).

ELIDÉ, ÉE. participe. ÉLIGIBILITE. s. f. Réunion des conditions requises pour pouvoir être élu. Son éligibilité était contestée. Conditions d'éligibilité. Cens d'éligibilité,

ELIGIBLE. adj. des deux genres. Qui peut être élu, qui a les conditions nécessaires pour être élu. On l'emploie surtout en parlant Des fonctions de député. Il n'est pas éligible, il ne paye point le cens, il n'a point l'âge requis.

Il se dit aussi substantivement. Combien y a-t-il d'éligibles dans ce département?

ELIMER (S'). v. pron. S'user à force d'être porté. Cette étoffe s'est élimée en moins de rien. Il est trèspey usité.

ELIMÉ, ÉE. participe. Cet habit, ce linge est tout élimè.

ÉLIMINATION. s. f. Action d'éliminer, ou Etat de ce qui est éliminé. ELIMINER. v. a. Expulser, mettre dehors.

Il ne s'emploie guère qu'au figuré, et signifie, Retrancher, öter de... On a éliminé plusieurs noms de la liste des candidats.

ELIMINÉ, ÉE. participe.

ELIRE. v. a. (Il se conjugue comme Lire.) Choisir, prendre par préférence, nommer à une dignité, à une fonction, à une, place par la voie des suffrages. Élire à la pluralité des voix. Elire un pape, un roi, un empereur. Elire le plus digne. Elire un député. Elire un tuteur. On dit quelquefois, Elire au sort

Il se dit aussi, dans le style de l'Écriture, en parlant De ceux que Dieu a prédestinés à la vie éternelle. Ceux que Dieu a élus jouiront de la béatitude éternelle.

Elire sa sépulture, Marquer le lieu où l'on veut être enterré.

En Jurispr., Elire domicile, Assigner un lieu certain et connu, où tous les actes de justice puissent être signifiés. Il a élu domicile chez son avoué.

ELU, UE. participe. Domicile élu. Dans le style de l'Ecriture, Beaucoup d'appelés et peu d'élus.

Il s'emploie aussi comme substantif masculin. Le nouvel étu. Les élus du peuple.

Il se disait autrefois Des officiers d'une élection, dont la principale fonction était de juger en première instance des contestations sur le fait des tailles, aides et autres impositions. Les élus de telle ville. Une charge d'élu. Un office d'élu. On appelait Elue, La femme d'un élu. Madame l'élue.

Il se dit Des prédestinés à la vie éternelle. Etre au nombre des élus. Le bonheur, la gloire des élus.

ÉLISION. s. f. T. de Gram. Sup-gative, et que les anciens croyaient propre à guérir la folie. Ellébore blanc. Ellebore noir.

pression d'une voyelle finale à la rencontre d'une autre voyelle. L'élision se marque en français par une apostrophe, comme dans ces mots, L'âme, qu'elle, j'ai, s'il, s'entr'aider, s'entr'ouvrir. Dans la prononciation, il se fait beaucoup d'élisions quine se marquent pas dans l'écriture, comme Une heure, quatre ans (prononcez, Un' heure, quatr' ans). La prononciation familiere admet plusieurs élisions qui n'ont pas lieu dans la prononciation soutenue.

ELITE. s. f. Ce qu'il y a de meilleur et de plus digne d'être choisi. Troupe d'élite. Soldats d'élite. L'élite de la noblesse. L'élite de l'armée. Il a eu l'élite de toutes ces marchandises. J'ai eu l'élite de ses livres, de sa bibliothèque.

ELIXIR. s. m. Liqueur spiritueuse extraite d'une ou de plusieurs substances; la substance la plus pure que l'on tire de certaines choses, et que l'on nomme aussi Teinture, quintessence, extrait. - Excellent élixir. Précieux élixir. L'esprit-devin ou alcool entre dans la plupart des élixirs. Tirer l'élixir de quelque chose.

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ELLE. Pronom personnel féminin de la troisième personne. Elle fart. Elle dit. Elles vont. Elles parlent. Elles viennent.

Il se met ordinairement avant le verbe, sans qu'il y ait rien entredeux, si ce n'est des particules et des pronoms, comme: Else nous dit. Elle lui parla. Elles ne veulent pas. Elles n'oseraient. Elle n'en veut pas. Elle y veut aller.

Quelquefois aussi on le sépare du verbe par une phrase incidente. Elle, qui se prétend si sage, a pourtant fait là une étourderie.

Il se met immédiatement après le verbe dans les interrogations et dans certaines phrases exclamatives. Que fait-elle ? sont-elles ? Dort-elle ?

Rient-elles? Est-elle bonne! Avec le t euphonique: Qu'a-t-elle dit? Viendra-t-elle ?

Il se met également après le verbe dans certaines phrases affirmatives, telles que les suivantes: Venez, ditetle. Quoi? répondit-elle. Aussi est-elle fort irritée. Dût-elle s'en facher.

Quand une phrase interrogative contient le nom féminin qui est le sujet du verbe, on n'en met pas moins, ordinairement, le pronom Elle après le verbe. Julie est-elle venue? Cette poire est-elle bonne. Cette histoire vous a-t-elle plu? Cette sorte de pleonasme s'emploie mème dans certaines phrases qui expriment une supposition. L'entreprise dût-elle échouer, il sera toujours beau de l'avoir tentée.

Dans certaines phrases, au contraire, le verbe est précédé du pronom. Elle et suivi du nom féminin auquel ce pronom se rapporte. Est-elle moins a plaindre, celle qui... Elles sont rares, les femmes qui...

ELLEBORE. s. m. Plante qui est employée en médecine comme pur

Prov. et fig., Avoir besoin d'ellébore, Avoir l'esprit troublé, n'être pas dans son bon sens.

ELLÉBORINE. s. f. Genre de plantes, ainsi nommé parce que plusieurs de ses espèces ont les feuilles semblables à celles de l'ellébore.

ELLIPSE. s. f. T. de Gram Retranchement d'un ou de plusieurs mots qui seraient nécessaires pour la régularité de la construction, mais que l'usage permet de supprimer. C'est par ellipse qu'on dit, La SaintJean, au lieu de La fête de SaintJean; Il prit sur lui d'attaquer, au lieu de Il prit sur lui le risque d'attaquer. Cette figure de grammaire est fréquemment usitée dans les réponses qui suivent immédiatement la demande, l'interrogation: Quand viendra-t-il? Demain; on sous-entend, It viendra.-L'ellipse d'un mot. Il y a une ellipse dans cette phrase. Traité des ellipses de la langue grecque.

ELLIPSE, en termes de Géométrie et d'Astronomie, se dit d'Une courbe qu'on forme en coupant obliquement un còne droit par un plan qui le traverse. Les propriétés de l'ellipse. L'ellipse a deux foyers. Le grand axe, le petit axe d'une ellipse. L'orbite de la terre est une ellipse dont le soleil occupe un foyer.

ELLIPSOÏDE. s. m. T. de Géom. Solide engendré par la révolution de la moitié d'une ellipse autour de l'un ou de l'autre de ses axes,

ELLIPTICITÉ. s. f. T. de Géom. et d'Astron. Qualité d'une figure elliptique. L'ellipticité de l'orbite de la terre est démontrée.

ELLIPTIQUE. adj. des deux genres. T. de Gram. Qui renferme une ellipse. Façon de parler, tour elliptique.

Langue elliptique, Langue qui fait un fréquent usage de l'ellipse. ELLIPTIQUE, en termes de Géométrie et d'Astronomie, signifie, Qui tient de l'ellipse, qui en a la figure. Forme, figure elliptique. Orbite elliptique.

ELLIPTIQUEMENT. adv. T. de Gram. Par ellipse, en faisant une ellipse. On dit quelquefois elliptiquement Du tout, pour Pas du tout ou Point du tout.

ELM

ELME (SAINT-). T. de Marine. Il ne s'emploie que dans la locution Feu Samt-Elme, par laquelle on désigne Certains feux ou météores qui paraissent quelquefois, dans les nuits obscures, lorsque le ciel est très-orageux, et qui parcourent l'extrémité des mats, des vergues, etc., sous la forme d'aigrettes lumineuses. Les anciens les nommaient Castor et Pollux. On croit que le feu SaintElme est dû à l'électricité.

ELO

ÉLOCUTION. s. f. Partie de la rhétorique qui a pour objet le choix et l'arrangement des mots. Il se prend

communément pour La manière dont on s'exprime. Elocution nette, facile, élégante, belle, nob'e, simple, sublime, figurée, pure, claire. Cet orateur a beaucoup de noblesse dans son élocution. Elocution faible, languissante, triviale, embarrassée, confuse. Traité de l'élocution.

ÉLOGE.s.m. Discours à la louange de quelqu'un. Eloge pompeux, magnifique. Il a fait l'éloge d'un tel. Eloge funèbre. Eloge historique. Eloye académique. L'éloge de Bossuet, de Racine, etc.

Il se prend quelquefois pour de simples Louanges. On a fait de grands éloges de lui. En prétendant le blamer, vous faites son éloge. Donner des éloges à quelqu'un.

Il se dit également en parlant Des choses. Synėsius a fait l'éloge de la pauvreté, Favorinus de la laideur, Erasme de la folie, etc. C'est le plus beléloge que l'on puisse faire de cet ouvrage. Faire l'éloge d'un mets, dans un repas.

ÉLOIGNEMENT. s. m. Action par laquelle on éloigne, on s'éloigne; ou Le résultat de cette action. Il1 s'emploie au propre et au figuré. Ce prince a rétabli ses affaires par l'éloignement du ministre qui le trompait. Vivre dans la retraite, dans l'éloignement du monde. L'éloignement des occasions du pèché.

Il signifie aussi, Antipathie, répugnance, aversion, soit pour les personnes, soit pour les choses. Il a de l'éloignement pour cet homme-là. Il a de l'éloignement pour ce mariage. Avoir de l'éloignement pour le travail.

En termes de Dévotion, Vivre dans un grand éloignement de Dieu, dans un grand éloignement des choses de Dieu, Vivre dans une grande inattention pour les choses de son salut,

ÉLOIGNEMENT, Se dit, dans un sens particulier, pour Absence. Depuis son éloignement de Paris. Triste et facheux éloignement. Son éloignement n'a pas duré. Je ne me console point de votre éloignement.

Il signifie aussi, Distance, soit de lieu, soit de temps. L'éloignement de nos demeures nous empeche de nous voir souvent. Cette maison de campagne est dans un éloignement raisonnable de Paris. Il faut regarder cette statue, cette perspective dans un certain éloignement. L'éloignement des temps rend incertames les causes de ce grand événement.

Il se dit également en parlant Des objets qui terminent la vue à une distance fort éloignée. La vue est admirable en ce lieu-là; on y voit des coteaux, des prairies, la rivière qui serpente, et Paris en éloignement, ou mieux, dans l'éloigne

ment.

Fig., Voir de grands biens en éloignement, se dit D'une personne qui n'est pas riche, mais qui a une grande succession à espérer.

ÉLOIGNEMENT, Se dit quelquefois, dans une acception analogue à la pré

cédente, pour désigner Les derniers plans d'un tableau. Dans l'éloignement on voit des bergers.

ÉLOIGNER. v. a. Écarter une chose ou une personne d'une autre; mettre, porter, ou envoyer loin de. Eloignez cette chaise du feu. Eloignez cette table de la fenêtre. Eloignez-les l'un de l'autre. Il faut éloigner ce jeune homme des mauvaises compagnies qu'il fréquente. Éloigner quelqu'un de ses parents, de son pays. Eloigner quelqu'un de la cour. Le roi éloigna ce favori de sa présence, a éloigné ce valet de chambre d'auprès de lui. On l'emploie souvent avec le pronom personnel. Ne vous éloignez pas, on aura besoin de vous. On veut vous jouer un mauvais tour, éloignez-vous pour quelque temps. Cette compagnie ne me convenait pas, je m'en suis éloigné. S'éloigner de son pays. S'éloigner du rivage. L'orage s'éloigne, va bientôt s'éloigner.

Il peut s'appliquer Au temps. Chaque jour nous éloigne de cette époque fortunée. Plus le temps où il vécut s'éloigne de nous, plus sa renommée grandit.

En termes de Peinture, Cette figure s'éloigne bien, ne s'éloigne pas assez, s'éloigne trop, ett., Elle paraît fort éloignée dans le tableau, elle ne paraît pas assez éloignée, elle paraît trop éloignée.

ELOIGNER, s'emploie aussi figurément. Le roi l'a éloigné des affaires. Eloigner les soupçons. Eloiynez de vous ces mauvaises pensées. Prions Dieu qu'il éloigne ce malheur de dessus nos têtes. Avec le pronom personnel: S'éloigner des occasions du péché. S'éloigner des principes établis. S'éloigner des usages reçus. S'éloigner de son but.

S'éloigner de son devoir, s'éloigner du respect qu'on doit à quelqu'un, etc., Manquer à son devoir, manquer au respect qu'on doit à quelqu'un, etc. On dit dans un sens analogue, S'éloigner des vues, des intentions, etc., de quelqu'un.

S'éloigner de quelque chose, signifie quelquefois, Avoir de la répugnance pour quelque chose, n'y être pas disposé. Il ne s'éloigne pas beaucoup de consentir à ce qu'on lui demande. Il ne parait pas qu'il s'éloigne fort de la proposition qu'on lui fait.

S'éloigner de, avec un nom de chose pour sujet, signifie, Différer de. Leur doctrine s'éloignait peu de la sienne. Leurs doctrines s'éloignent peu l'une de l'autre. Cette opinion ne s'éloigne pas beaucoup de la mienne. Cela s'éloigne beaucoup

de la vérité.

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propre, soit au figuré. Pays éloigné. Temps éloigné. Postérité éloignée. Ce récit est bien éloigné de la vérité. Cela est fort éloigné de ma pensée.

Fig., Étre bien éloigné de faire une chose, N'en avoir pas l'intention ou le pouvoir. Il est bien éloigné de faire ce que vous dites, ce que vous souhaitez; il en est bien éloigné.

Fig. et fam., Its sont bien éloignés de compte, Ils sont bien éloignés de s'accorder, leurs calculs ne s'accordent nullement.

Fig. et fam., Etre éloigné de son compte, Se tromper dans quelque pensée, dans quelque projet, dans quelque prétention.

ELOIGNÉ, signifie aussi, Qui n'est point immédiat, et se dit De causes, de conséquences, etc. Causes éloignées. Conséquences éloignées. Resultats éloignés.

ELOQUEMMENT. adv. Aveç éloquence. Parler éloquemment. Ecrire éloquemment.

ELOQUENCE. s. f. L'art, le talent de bien dire, d'émouvoir, de persuader. Haute, sublime éloquence. Eloquence mâle, rapide. Douce éloquence. Eloquence naturelle. Eloquence persuasive. Les charmes de l'éloquence. La force, le pouvoir de l'éloquence. La vraie éloquence. La fausse éloquence. L'éloquence de la chaire. L'éloquence du barL'éloquence de la tribune. Cet homme a beaucoup d'éloquence. Un discours plein d'éloquence.

reau.

Il signifie quelquefois, par extension, La qualité de ce qui produit ou peut produire sur l'auditeur ou le spectateur, les mêmes effets, les mêmes impressions que l'éloquence. Il y avart, dans le ton de sa voix, dans son regard, je ne sais quelle éloquence, plus forte que ses paroles mêmes. La physionomie, le geste, ont leur éloquence.

ELOQUENT, ENTE. adj. Qui a de Péloquence. Homme éloquent. Démosthène, Cicéron, sont les plus éloquents orateurs de l'antiquité. Il y a des gens qui sont naturellement éloquents.

Il se dit aussi Des discours et des ouvrages d'esprit, ainsi que du style. Ce discours est fort éloquent. Il prononça un panegyrique fort éloquent. Style éloquent.

Il se dit également Des termes dont on se sert pour s'exprimer; et alors il signifie, Noble, persuasif, choisi, etc., S'exprimer en termes éloquents.

Fig., La colère est éloquente, Elle rend quelquefois éloquent.

ELOQUENT, se dit souvent, par extension, De tout ce qui est capable de faire la même impression, de produire les mêmes effets qu'un discours éloquent. Des larmes éloquentes. Silence éloquent. Geste éloquent. Regard éloquent.

ELU

ÉLU. s. m. Voyez le participe d'ELIRE.

ELUCUBRATION. s. f. Il se dit d'Un ouvrage composé à force de veilles et de travail. On ne l'emploie

guère qu'au pluriel et pour désigner | tiquement, La variété, la diversité Des ouvrages d'érudition. Il va biendes fleurs. L'émail d'un parterre. tôt publier ses doctes élucubrations. L'émail d'une prairie.

,

Il se dit quelquefois Des veilles des travaux mêmes qu'un ouvrage a coûté. Mettre au jour le fruit de ses élucubrations. Dans l'un et dans l'autre sens, mais surtout dans le second, il s'emploie souvent par plaisanterie et par dénigrement.

ÉLUDER.v. a. Eviter avec adresse. Au lieu de répondre nettement, il a élude la difficulté. Eluder yne question. Eluder une promesse. Eluder les traités. Eluder les poursuites, les artifices de quelqu'un. Eluder la loi.

ÉLUDÉ, ÉE. participe.

ELY

ÉLYSÉE. s. m. T. de Mythologie. Séjour des héros et des hommes vertueux, après leur mort. Entrer dans l Élysée. On dit dans le même sens, Les champs Elysées; et alors ce mot est adjectif.

Fig., C'est un Élysée, se dit D'un lieu agréable arrosé par des eaux limpides et planté de beaux arbres.

ÉLYSEEN, ENNE. adj. Qui appartient à l'Élysée, aux champs Elysiens. Repos élyséen. Ombres élyséennes.

ELYSIENS. adj. m. pl. T. de Mythologie. Il ne s'emploie guère que dans cette locution, Les champs Elysiens, Les champs Elysées.

ELYTRE. s. m. (Quelques-uns le font féminin.) T. d'Entomologie. Nom que l'on donne aux ailes supérieures des insectes à quatre ailes, lorsqu'elles sont coriaces, peu flexibles, et qu'elles protégent les ailes inférieures, comme une espèce de gaine ou d'étui. Les élytres d'un scarabée.

EMA

ÉMAIL. s. m. Matière vitrifiée et plus ou moins opaque, qui peut recevoir différentes couleurs, et qu'on applique, à Vaide du feu, sur certains ouvrages d'or, d'argent, de cuivre, etc., pour les orner. Appliquer de l'émail. Email noir, bleu, vert, rouge, blanc, etc. Peintre en email. Portrait en émail. Les émaux doivent être très-fusibles. On imite le jais avec de l'email. Un œil d'émail. Les couleurs de l'émail sont inalterables.

Email usé, Celui qu'on a usé pour le rendre égal et poli. Il est opposé à Email en relief.

L'émail de la porcelaine, L'enduit vitreux dont on la recouvre, et qui est souvent orné de diverses couleurs. Cette porcelaine est d'un bel émail. On dit dans un sensanalogue, L'émail de la faïence.

Par analogie, L'émail des dents, La superficie ordinairement blanche et luisante qui couvre la partie osseuse des dents.

EMAIL, se prend quelquefois pour L'ouvrage émaillé; et, en ce sens, on l'emploie surtout au pluriel. Des émaux de Nevers. Ilest connaisseur en émaux. Ce peintre ne réussit pas également bien dans les différents émaux.

EMAIL, désigne figurément et poé

EMAUX, au pluriel, se dit, en termes de Blason, Des couleurs et des métaux dans les armoiries. Les pièces de ces deux écus sont les mémes, mais les émaux en sont differents.

EMAILLER. v. a. Orner, embellir avec de l'émail, appliquer de l'émail sur quelque chose. Emailler une bague.

Emailler de la porcelaine, La recouvrir d'un enduit vitreux.

EMAILLER, signifie figurément et poétiquement, Orner, embellir, et se dit surtout Des fleurs. Le printemps a émaillé ces prairies d'une admirable variété de fleurs. Les fleurs qui émaillent la prairie.

EMAILLÉ, ÉE. participe. Une montre émaillée. Une prairie émaillée des plus belles couleurs. Un parterre émaillé. Des prés émaillès de fleurs.

EMAILLEUR. s. m. Ouvrier qui travaille en émail. Lampe d'émailleur.

EMAILLURE. s. f. Art d'émailler. Il excelle dans l'émaillure.

Il se prend aussi pour L'ouvrage de l'émailleur. Emaillure délicate, grossière. Cette émaillure s'est écaillée,

ÉMANATION. s. f. Action d'émaner. L'émanation du Verbe. L'éтаnation de la lumière. L'emanation des corpuscules odorants. Par voie d'émanation.

Il se prend quelquefois pour La chose qui émane. Les odeurs sont des émanations de certains corps. Des émanations fétides, pestilentielles. L'autorité de ce corps est une émanation de la puissance souveraine.

EMANCIPATION. s. f. T. de Jurispr. Action d'émanciper un mineur, ou Etat du mineur qui est émancipé. L'émancipation d'un mineur. Revoquer une émancipation.

Il se dit quelquefois au figuré, dans Je langage ordinaire. L'émancipation des colonies.

EMANCIPER. v. a. T. de Jurispr. Mettre un fils ou une fille hors de la puissance paternelle; ou mettre un mineur en état de jouir de ses revenus, à l'àge et suivant les formes déterminés par la loi. Se faire émanciper. Ce père a émancipé son fils. Ce mineur a été émancipé par le conseil de famille. Un mineur est émancipé de plein droit par le mariage.

Il se dit quelquefois figurément, dans le langage ordinaire. Avant d'émanciper cette multitude, il eût fallu l'instruire.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie ordinairement, Se donner trop de licence, sortir des bornes du devoir, de la bienséance; Ne pas garder la mesure nécessaire ou convenable. Vous vous émanci

pez trop. Il s'est un peu émancipé. Il s'est extrêmement émancipé dans cette occasion. S'émanciper en quelque chose. Il s'est émancipé à lui parler peu respectueusement. Vous vous émancipez beaucoup pour un homme qui relève de maladie.

EMANCIPÉ, ÉE. participe. Mineur emancipé.

EMANER. v. n. Provenir, sortir, découler de. Le Verbe émane du Père éternel, et le Saint-Esprit émane du Père et du Fils. Il y a des corpuscules qui émanent des corps odorants, et qui produsent les odeurs. Un acte qui émane de la puissance, de la volonté souve

raine.

EMANÉ, ÉE. participe. Un ordre émané du prince, émané de l'autorité.

EMARGEMENT. s. m. Action d'émarger; ou Ce qui est porté, arrêté en marge d'un compte, 'd'un mémoire, etc. L'émargement des sommes énoncées. L'émargement d'un compte.

EMARGER. v. a. Signer, écrire, en marge d'un compte, d'un inventaire, d'un état, etc. Emarger un état d'appointements. Emarger les différentes sommes d'une imposition. EMARGÉ, ÉE, participe.

EMB

EMBABOUINER. v. a. Engager quelqu'un par des caresses, par des paroles flatteuses, à faire ce qu'on souhaite de lui. Cette femme l'a embabouiné. Il s'est laissé embabouiner. Il est très-familier.

EMBABOUINÉ, ÉE. participe.

EMBALLAGE. s. m. Il se dit de L'action de celui qui emballe, et Des choses qui servent à emballer. Travailler a l'emballage. Il s'est chargé de l'emballage de ces marchandises. L'emballage a coûté tant. Frais d'emballage.

Toile d'emballage, Sorte de toile grossière qui sert à emballer.

EMBALLER. v. a. Empaqueter, mettre dans une balle. Emballer des hardes, des livres, des meubles, etc.

Fig. et par plaisanterie, Emballer quelqu'un dans une voiture, Le faire partir en voiture, ou le voir monter en voiture pour quelque voyage. EMBALLÉ, ÉE. participe.

EMBALLEUR. s. m. Celui dont la profession est d'emballer des marchandises, etc. Allez chercher un emballeur.

Il signifie figurément et populairement, Un hàbleur, un homme qui en veut faire accroire. Ne croyez pas ce qu'il dit, ne vous fiez pas à ses promesses, c'est un emballeur. Ce sens est peu usité.

EMBARCADERE. s. m. T. de Ma-, rine, emprunté de l'espagnol. Espèce de cale, de jetée qui, du rivage, s'avance un peu dans la mer, et qu'on nomme aussi Débarcadère, parce qu'elle sert au débarquement comme à l'embarquement.

EMBARCATION. s. f. T. de Marine. Dénomination générique sous laquelle on comprend tous les bateaux à rames, tels que chaloupes, canels, yoles, etc., et quelquefois même les petites barques à un ou à deux mats. Nous ne trouvámes qu'une mauvaise embarcation. Louer une embarcation.

EMBARGO. s. f. T. de Marine, emprunté de l'espagnol. Défense faite

aux navires marchands qui sont dans un port ou sur une rade, d'en sortir sans permission. Mettre un embargo. Metire embargo. Lever l'embargo. EMBARQUEMENT. s. m. Action de s'embarquer, ou d'embarquer quelque chose. Depuis notre embarquement, nous avons été un mois sur mer. Embarquement de troupes. Embarquement de marchandises.

Il se dit aussi Des frais qu'il en coûte pour embarquer des marchandises. Cet embarquement a coûté six cents francs.

EMBARQUER. v. a. Mettre dans une barque, dans un navire, dans un vaisseau. Il se dit en parlant Des hommes, des armes, des vivres, des marchandises, etc. Embarquer l'armée. Embarquer des marchandises. Embarquer en grenier du sel, du blé, du charbon de terre, etc.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Entrer dans un vaisseau ou dans quelque autre bâtiment, pour faire route. Nous nous embarquâmes à Toulon.

Prov. et fig., S'embarquer sans biscuit, Entreprendre un voyage sans être pourvu de ce qui est nécessaire; et, plus figurément, S'engager dans une entreprise sans avoir les moyens nécessaires pour la faire réussir, ou sans s'être prémuni contre les obstacles qu'elle pourrait éprouver.

EMBARQUER, signifie en outre figurément, Engager à quelque chose ou dans quelque affaire; et alors il se dit ordinairement en mauvaise part. On l'a embarqué dans une méchante affaire.

Il s'emploie aussi, dans le même sens, avec le pronom personnel. S'embarquer dans une méchante affaire. S'embarquer dans une fausse démarche.

EMBARQUÉ, Ég. participe.

EMBARRAS. s. m. Obstacle qu'on rencontre dans un chemin, dans un passage; encombrement. Il y a toujours de l'embarras dans cette rue. L'embarras des carrosses et des charrettes. Grand embarras. Faire de l'embarras. Faire, causer un embarras. Se tirer d'un embarras. Eviter les embarras.

Fig. et fam., Faire de l'embarras, Se donner de grands airs, ou Afficher de grandes prétentions. Cet homme fait bien de l'embarras.

Causer de l'embarras à quelqu'un, Etre de trop chez lui, faire qu'il soit obligé de se mettre à l'étroit pour vous recevoir.

EMBARRAS, signifie figurément, La confusion de plusieurs choses difficiles à débrouiller. Il y a de l'embarras dans ce procès, dans cette succession. Il y a de l'embarras dans ses affaires.

Il signifie aussi, La peine que donne une multitude d'affaires qui surviennent toutes à la fois. Je me trouve dans un embarras d'affaires le plus grand du monde.

Il signifie encore, L'irrésolution dans laquelle on se trouve lorsqu'on ne sait quel parti prendre, ni par quelle voie se tirer de quelque pas difficile. Je me suis vu dans un étrange embarras. Sortir, se tirer d'embarras.

TOME 1.

Il signifie également, La gêne, le malaise que cause la nécessité d'agir ou de parler, lorsqu'on ne sait que faireni que dire. Il ne pouvait cacher son embarras. Tout le monde s'aperçut de son embarras. Tout trahit son embarras.

Embarras d'esprit, Peine d'esprit, irrésolution d'esprit.

EMBARRAS, en parlant De maladie, se dit d'Un commencement d'obstruction, et surtout d'une accumulation de matières dans l'estomac ou dans les intestins. Il y a un peu d'embarras. Embarras gastrique. Embarras intestinal.

EMBARRASSANT, ANTE. adj. Qui cause de l'embarras, qui est incommode, gênant. Les bagages sont

embarrassants dans une marche. Cela est embarrassant à porter. Ce choix est embarrassant. Ces choseslà sont embarrassantes. Situation, position embarrassante. Question embarrassante.

Il se dit aussi Des personnes. Cet enfant est embarrassant. Cette femme est embarrassante.

EMBARRASSER. v. a. Causer de l'embarras, encombrer, obstruer. Embarrasser le chemin. Embarrasser les rues. Cette charrelle embarrasse le chemin. Voilà un lit qui embarrasse cette chambre. Ces moulins embarrassent le cours de la rivière.

Il signifie aussi, Empêcher la liberté du mouvement. Otez votre manteau, il ne fait que vous embarrasser. Ces grosses boltes embarrassent à marcher.

Fig., Embarrasser une affaire, embarrasser une question, etc., La rendre obscure et pleine de difficultés, la rendre malaisée à démêler, à éclaircir.

EMBARRASSER, signifie encore figurément, Mettre en peine, donner de l'irrésolution, causer du trouble d'esprit. Ce que vous dites m'embarrasse fori. On l'a fort embarrassé, il ne sait quel parti prendre. Cette question l'a embarrassé. Il est fort embarrassé de répondre.

EMBARRASSER, s'emploie aussi avec le pronom personnel, surtout au figuré. Ainsi on dit: Il s'embarrasse de tout, Les moindres choses lui font de la peine. C'est un homme qui ne s'embarrasse de rien, Rien ne lui fait de la peine, ne lui donne de l'inquiétude. S'embarrasser dans ses discours, Perdre la suite de ses discours, et ne savoir plus par où en sortir. Ne vous embarrassez point dans cette affaire , Ne vous en mélez pas, car vous vous y trouveriez embarrassé. Ne vous embarrassez point de cette affaire-là, Ne vous en inquiétez pas.

Sa langue s'embarrasse, se dit en parlant D'une personne que la maladie, la crainte ou quelque autre cause empêche d'articuler distinctement.

Sa tete s'embarrasse, se dit en parlant D'une personne malade, lorsque le transport au cerveau commence à se déclarer, ou lorsqu'on appréhende qu'il ne se déclare.

Sa poitrine s'embarrasse, Sa poitrine commence à s'emplir, et il ressent de l'oppression.

EMBARRASSÉ, ÉE. participe. Chemin embarrassé. Affaire embarrassée. Fortune embarrassée. Il a la tête, la langue embarrassée.

Air embarrassé, contenance embarrassée, L'air, la contenance d'une personne qui éprouve de l'embarras.

Prononciation embarrassée, Prononciation lente et mal articulée.

EMBASEMENT. s. m. T. d'Archit. Espèce de piédestal continu sous la masse d'un bâtiment.

EMBATAGE. s. m. T. de Charron. Action d'appliquer des bandes de fer

sur une roue.

EMBÅTER. v. a. Faire un bât pour une bête de somme. Embâter uncheval, un âne. Cet ouvrier est fort adroit à bien embâter les muleis.

Il signifie, figurément et familièrement, Charger quelqu'un d'une chose qui l'incommode. On l'a embâté d'une affaire bien désagréable. Il se dit aussi en parlant Des personnes. Qui est-ce qui m'a embaté d'un pareil imbécile ? Εμιλτέ, έε. participe. EMBATONNER. v. a. Armer d'un bâton. Il est familier et peu usité. ΕΜΒλτοΝΝέ, έκ. participe. EMBATRE. v. a. T. de Charron. Couvrir une roue avec des bandes de fer.

EMBATU, UE. participe. EMBAUCHAGE. s. m. Action d'embaucher. Il se dit surtout dans le troisième sens d'Embaucher. Le crime d'embauchage est puni de

mort.

EMBAUCHER. v. a. Engager un jeune garçon pour un métier dans une boutique; et plus ordinairement, Faire entrer, admettre un ouvrier dans un atelier. Ce compagnon est embauché depuis huit jours.

Il signifie aussi, Enròler par adresse. Il l'a embauché fort adroitement. Ce sens et le précédent sont familiers.

Il signifie encore, Éloigner ou chercher à éloigner des soldats de leurs drapeaux, pour les faire passer à l'ennemi, ou dans un parti de rebelles. On l'accuse d'avoir embauché plusieurs soldats.

EMBAUCHÉ, Éz. participe.

EMBAUCHEUR. s. m. Celui qui embauche. Il est ordinairement familier, et ne se dit plus guère que d'Un homme qui embauche des soldats.

EMBAUCHOIR. s. m. T. de Bottier. Instrument de bois en forme de jambe, dont on se sert pour élargir les bottes ou pour empêcher qu'elles ne se rétrécissent: il est composé de deux pièces entre lesquelles on chasse un coin. Une paire d'embauchoirs. Mettre les embauchoirs à une paire de bottes. Mettre des bottes à l'embauchoir.

EMBAUMEMENT. s. m. Action d'embaumer un corps mort. Les embaumements se font avec des baumes liquides et des plantes aromatiques.

EMBAUMER. v. a. Remplir un cadavre de substances balsamiques, de drogues odorantes et dessiccatives, pour empêcher qu'il ne se corrompe. Embaumer un corps mort. On l'a embaumé.

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Il signifie aussi simplement, Parfumer, remplir de bonne odeur. Il vient de ces orangers une odeur qui embaume toute la maison. Ces fleurs ont embaumé ma chambre. Cela m'embaume.

Cette liqueur embaume la bouche, Elle a une saveur exquise. On dit quelquefois absolument, Ce vin embaume.

ΕΜΒΑϊμέ, έκ. participe. EMBEGUINER. v. a. Coiffer d'un béguin. Il est peu usité en ce sens.

Il signifie plus ordinairement, Envelopper la tête de linge ou d'autre chose, en forme de béguin. Qui vous a si plaisamment embéguiné?

11 signifie figurément, Entêter de quelque chose, infatuer. On l'a embéguiné de cette femme. Il s'est laissé embėguiner de cette opinion. Son plus grand usage est au passif, ou avec le pronom personnel. Il est embėguiné, il s'est embėguiné d'une étrange opinion. Il est embėguinė de cette femme. Dans ce sens, on le prend toujours en mauvaise part.

Ce mot est familier dans ses trois acceptions.

ΕΜΒÉGUINÉ, ÉE. participe.

EMBELLIE. s. f. T. de Marine. Moment de ralentissement dans l'agitation de la mer ou dans la violence du vent. Profiter d'une embellie pour passer une barre.

EMBELLIR. v. a. Rendre beau, orner. Cette eau embellit le teint. Embellir une maison. Embellir un ouvrage. Cette fontaine embellit votre jardin. La parure embellit cette femme. Les plaisirs qui embellissent notre existence.

Embellir un conte, embellir une histoire, Les orner aux dépens de la vérité, ou les rendre plus agréables par des détails intéressants.

EMBELLIR, s'emploie aussi avec le pronom personnel, pour Devenir beau. La campagne s'embellit,

commence à s'embellir. Cette ville s'embellit de jour en jour. Dans le bonheur, tout s'embellit à nos yeux.

Il s'emploie également comme neutre, dans le même sens. Cette jeune fille embellit de jour en jour.

Prov., Ne faire que croître et embellir, se dit D'une jeune personne qui devient tous les jours plus grande et plus belle. Cette jeune fille ne fait que croître et embellir. On le dit, par plaisanterie, Des choses qui augmentent, soit en bien, soit en mal. It se débauche tous les jours de plus en plus, cela ne fait que croître et embellir.

EMBELLA, IB. participe. Elle est fort embellie depuis que je ne l'ai

vue

EMBELLISSEMENT. s m. Action par laquelle on embellit. Cet homme travaille beaucoup à l'embellissement de sa maison. Faire un embellissement.

Il signifie aussi, La chose même qui sert à embellir. Ce jardin est un grand embellissement à votre maison. Les embellissements d'une ville De nouveaux embellissements. Ce discours est sec, jy voudrais quelques embellissements.

EMBERLUCOQUER (S'). v. pron. Se coiffer d'une opinion, s'en préoccuper tellement, qu'on en juge aussi mal que si on avait la berlue. Il est très-familier.

EMBERLUCOQUÉ, έβ. participe.

EMBESOGNE, EE. participe du verbe inusité Embesogner. Occupé à quelque besogne, à quelque affaire. Un homme embesogné. Il est familier et ne se dit que par plaisan

terie.

EMBLAVER. v. a. T. d'Agricult. Semer une terre en blé. Emblaver une terre.

EMBLAVÉ, ÉE. participe. EMBLAVURE. s. f. T. d'Agricult. Terre ensemencée de blé.

EMBLE. s. m. Voyez AMBLE.

EMBLEE (D'). loc. adv. Du premier effort, du premier coup, de plein saut. On ne l'emploie guère que dans ces phrases: Prendre une ville d'emblée. Emporter une ville d'emblée. Il a été élu, nommé d'emblée.

Fig. et fam., Emporter une affaire d'emblée, emporter quelque chose d'emblée, En venir à bout promptement et sans difficulté.

EMBLEMATIQUE. adj. des deux genres. Qui tient de l'emblème. Figure emblématique.

EMBLEME. s. m Espèce de figure symbolique, qui est d'ordinaire accompagnée de quelques paroles en forme de sentence. Les emblemes d'Alciat. Embleme ingénieux. Expliquer un emblème. Composer un emblème.

H se dit quelquefois, simplement, pour Symbole. Un serpent qui se mord la queue était chez les Egyptiens l'embleme de l'éternité. Le coq est l'emblème de la vigilance.

Il se dit également pour Attribut. Les emblèmes de la royauté. Les emblèmes de la force, de la pru

dence.

EMBOIRE (S'). v. pron. T. de Peinture. Il se dit D'un tableau dont les couleurs et les différentes touches deviennent ternes, mates, et se confondent. Ce tableau s'emboit, ses couteurs s'emboivent.

En Sculpture, et sans le pronom personnel, Emboire d'huile ou de cire un moule de plâtre, Le frotter d'huile ou de cire fondue, pour empêcher la matière qu'on y coulera de s'y attacher,

EMBU, UE. participe. Tableau embu. Couleurs embues.

EMBOISER. v. a. Engager quelqu'un par de petites flatteries, par des cajoleries et par des promesses, à faire ce qu'on souhaite de lui. Il ne voulait pas faire cela, mais ils l'emboisèrent. Il est populaire.

EMROISÉ, ÉE. participe.

EMBOISEUR, EUSE. s. Celui, celle qui emboise. C'est un emboiseur, une emboiseuse. Il est populaire.

EMBOÎTEMENT. s. m. État, position d'une chose qui s'emboîte dans une autre, de deux choses qui s'emboîtent l'une dans l'autre. L'emboitement des os, d'un os dans un

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merveille de voir comme la nature emboite les os les uns dans les autres.

Il se dit aussi en parlant Des assemblages de menuiserie, et d'autres ouvrages de bois ou de métal. Ces ais sont bien emboités l'un dans l'autre.

Emboîter des tuyaux, Faire entrer le bout d'un tuyau dans un autre tuyau.

Emboiter le pas, se dit, dans les exercices de l'infanterie, Lorsque les soldats, marchant les uns derrière les autres, se rapprochent tellement, que le pied de chaque homme vient se poser à la place où était celui de l'homme qui le précède.

EMBOÎTER, s'emploie aussi avec le pronom personnel, soit comme verbe réfléchi, soit comme verbe réciproque. La tête de cet os s'emboîte dans la cavité de tel autre. Ces deux os s'emboitent l'un dans l'autre. Ces pièces de bois s'emboîtent

exactement.

Ευβοϊτέ, έκ. participe. EMBOITURE. s. f. L'endroit où les choses s'emboîtent. L'emboilure des os.

Il signifie aussi, L'insertion d'une chose dans une autre. Emboiture bien juste, bien faite.

Les emboitures d'une porte, d'un volet, etc., Les deux ais de travers en haut et en bas, dans lesquels les autres ais sont emboités. Il faut mettre une emboiture à cette porte.

EMBOLISME. s. m. T. de Chronologie. Intercalation.

EMBOLISMIQUE adj. des deux genres. T. de Chronologie. Intercalaire. Il se dit Des mois surajoutés dans certaines années par les chronologistes, pour former le cycle lunaire de dix-neuf ans, Mois embolismique. Année embolismique.

EMBONPOINT. s. m. Bon état ou bonne habitude du corps. Il se dit surtout Des personnes un peu grasses. Avoir de l'embonpoint. Avoir trop d'embonpoint. Un embonpoint excessif. Prendre de l'embonpoint. Reprendre, recouvrer son embonpomt. Il a beaucoup perdu de son embonpoint. On l'emploie aussi quelquefois en parlant Des animaux. Ces bœufs, ces chevaux, etc., ont repris leur embonpoint.

EMBORDURER. v. a. Mettre une bordure à un tableau, à une estampe. Il a fait embordurer richement ce tableau. Il est peu usité. EMBORDURÉ, ÉE. participe. EMBOSSAGE. s. m. T. de Marine. Action d'embosser, de s'embosser; ou L'état d'un vaisseau embossé.

EMBOSSER. v. a. T. de Marine. Amarrer un vaisseau de l'avant et de l'arrière, pour le fixer contre le vent ou le courant. Il se dit surtout en parlant D'un ou de plusieurs vaisseaux qu'on amarre ainsi, pour qu'ils présentent le travers et puissent faire usage de leur artillerie. Embosser une frégate sous un fort que l'on veut canonner. On dit dans le même sens, avec le pronom personnel, Sembosser.

EMBOSSÉ, ÉB. participe. EMBOUCHER. v. a. Mettre à sa bouche un instrument à vent, afin

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