élourneaux ne vont que par bandes. Une ban le d'étourneaux. Fig. et fam., C'est un étourneau, se dit D'un jeune homme léger et inconsidéré. Vous êtes un étourneau, un plaisant étourneau. ETOURNEAU, se dit encore d'Un cheval qui a le poil gris-jaunatre. En ce sens, il se prend aussi adjectivement. Un cheval étourneau. ETR ÉTRANGE. adj. des deux genres. Qui n'est pas dans l'ordre, dans l'usage commun; qui est singulier extraordinaire, inconcevable. Il y a des coutumes bien étranges dans ce pays-là. Cela est étrange, il est vraiment étrange que vous ne croyiez jamais vos amis. Etrange aveuglement. Etrange affaire. Evenement étrange. Chose étrange! Etrange situation. Etranges manieres. Etrange façon de faire, d'agir. Je trouve bien étrange que vous ayez fait cela. Etrange humeur. Etrange esprit. Voilà homme étrange. C'est une personne bien étrange. ETRANGEMENT. adv. D'une manière étrange, contre l'ordre et l'usage communs, extrêmement, excessivement. Il est étrangement bizarre. 1ll'a étrangement maltraité. ÉTRANGER, ERE. adj Qui est d'une autre nation, qui appartient, qui a rapport à une autre nation. Coutumes, lois étrangères. Les youvernements étrangers. La guerre civile et la guerre étrangère. Lanque étrangère. Accent élranger. Plante étrangère. Climats, pays étrangers. Il a l'air étranger. Princes étrangers. Les puissances étrangères. Les ministres étrangers résidant à Paris. On dit de même: Les nations étrangères. Unpeuple étranger. Ministre des affaires étrangères, Ministre qui entretient les relations de l'État avec les gouvernements étrangers, et qu'on appelle aussi Ministre des relations extérieures. On dit dans un sens analogue, Le ministère, le département des affaires étrangères. Fig., Etre étranger dans son pays, Ne point en connaître les usages, ou Ignorer ce qui s'y passe, n'y prendre aucun intérêt. N'etre étranger wulle part, Avoir ce qu'il faut pour ne se trouver embarrassé nulle part, ou pour être bien vu, bien accueilli partout. Cet homme sait presque toutes les langues de l'Europe, il n'est étranger nulle part. Avec une telle célébrité, on n'est étranger nulle part. ETRANGER, signifie par extension, Qui ne se mêle point d'une chose d'une affaire, qui n'y a point de part. Je suis tout à fait étranger à cela, à cette affaire, à cette intrigue. Il resta toujours étranger à ce qui se passait, aux mesures qui furent prises. Etre étranger à une science, à un art, etc., N'en avoir aucune notion, aucune connaissance. Les personnes les plus étrangères à la peinture sentent les beautés de ce tableau. Cet homme est absolument étranger à la musique, à la chimie, etc. Etre étranger à une compagnie, à une famille, etc., N'en pas faire partie. Les personnes étrangères à l'association, à la famille. ÉTRANGER, se dit également De ce qui ne concerne point une personne, ou De l'art, de la science, etc., qu'elle ignore. Ces considérations me sont tout à fait étrangères. La musique, la chimie lui est entièrement étrangère.. Il se dit encore De ce qui n'a aucun rapport ou aucune conformité avec la chose dont il s'agit. Un fait étranger à la cause. Une dissertation étrangère au sujet. Avoir des habitudes étrangères à toute espèce d'intrigue. Il se dit aussi De ce qui n'est pas naturel ou propre à une personne, à une chose. Une femme qui emprunte des charmes étrangers. Il se targue d'un mérite qui lui est étranger. Une force étrangère met ces corps en mouvement. Il se dit pareillement Des choses qui ne sont pas de même nature que le corps auquel elles sont unies, alliées. De l'argent combiné avec des substances, des matières étrangères. En Chirur. et en Médec., Corps étranger, Toute chose qui se trouve contre natture dans le corps de Thomme ou de l'animal, soit qu'elle vienne de dehors, comme des morceaux de bois, de plomb, de linge, de drap, soit qu'elle y ait été engendrée ou formée. Il ne peut guérir tant que ce corps étranger n'aura pas été retiré de sa plare. Les vers qui s'engendrent dans les abcès, le sable qui se forme dans les reins, les esquilles d'os, sont des corps étranyers. Les plaies se rouvrent quand il y est resté des corps étrangers. ETRANGER, ERE, s'emploie souvent comme substantif, et se dit d'Une personne qui n'est pas du pays où elle se trouve. C'est un étranger. Il a épousé une étrangère. Accueillir les étrangers. Les étrangers sont bien reçus en France. Il ne faut repousser ni le pauvre ni l'étranger. Il signifie aussi, Celui, celle qui n'est pas d'une famille, d'une compagnie, etc. Il a donné son bien à un étranger pour l'oter à ses parents. Il repousse toute sa famille, et ne voit que des étrangers. Il ne faut pas communiquer les secrets de la compagnie à des étrangers. Nous voulons rester entre nous, ne laissez entrer aucun étranger. Il se prend quelquefois absolument, et désigne alors, Le pays étranger. Faire passer des marchandises à l'étranger. Les ouvrages français qui s'impriment à l'étranger. Passer à l'étranger, S'expatrier. On ne l'emploie guère que dans ces sortes de phrases. ETRANGER. v. a. Chasser d'un lieu, faire éloigner d'un lieu, désaccoutumer d'y venir. Les rats, les moineaux ont étrange les pigeons du colombier. Etranger te gibier d'un pays. Il a tant fait la chasse aux loups, qu'il les a étrangès de ce pays-là. Il ne se dit en parlant Des personnes que dans le langage familier. Il a su étranger les importuns qui venaient chez lui. Cet aubergiste est si cher, qu'il a étrangè toutes ses pratiques. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Le gibier s'est étrange de cette plaine. Ce verbe a vieilli. ETRANGE, ÉE. participe. ETRANGETE. s. f. Caractère de ce qui est étrange. L'étrangeté de sa conduite, de son humeur, de ses manières, de son style. ÉTRANGLEMENT. s. m. Action d'étrangler, et plus ordinairement L'état de celui qui est étranglé. Des indices d'étranglement. Unos arrêté dans la gorge lui a causé un étranglement qui a failli le faire périr. Il se dit aussi d'Un resserrement, d'un rétrécissement, accidentel ou naturel, dans quelque partie d'une chose plus ou moins allongée. L'étranglement des vaisseaux gêne la circulation du sang. L'étranglement d'une hernie. Le corps de plusieurs insectes, tels que l'araignée, la guepe, etc., est divisé en deux par un étranglement. La tige de cette plante a plusieurs étranglements. ETRANGLER. v. a. Faire perdre la respiration ou la vie, en pressant le gosier ou en le bouchant. Les voleurs l'ont étrangle. Il le tenait à la gorge, et voulait l'étrangler. Une esquinancie l'a étrangle. Ce morceau l'a étrangle. Le col de sa chemise l'étrangle. On l'emploie avec le pronom personnel. Il s'est étrangle. Cet enfant s'étrangle à force de erier. Il signifie aussi figurément, Trop resserrer, ne pas donner la largeur, l'étendue nécessaire. Il ne fallait pas étrangler ainsi les manches de cette robe. Vous étranglez trop ce couloir. Il se dit également en parlant Des endroits d'un discours où l'on ne s'est pas assez étendu. Vous avez bien étranglé cet endroit-là. On dit dans le même sens, Étrangler un ouvrage, étrangler un sujet, etc. Fig., Etrangler une affaire, La juger à la hate, sans l'avoir exami née. ETRANGLER, est quelquefois neutre. Secourez-moi, j'étrangle. Pop. et par exagérat., Étrangler de soif; Avoir grand'soif. ETRANGLÉ, ÉB, participe. Il se dit adjectivement De ce qui est accidentellement ou naturellement resserré, rétréci dans quelque partie de sa longueur. Intestin étrangle. Hernie étranglée. Le corps de la guepe est étranglé vers le milieu. La tige de cette plante est étranglée de distance en distance. Il se dit aussi De certaines choses qui n'ont pas la largeur qu'elles doivent avoir. Ce corridor est bien étrangle. Cette allée de jardin est fort étranglée. Habit étrangle, Habit trop étroit, qui n'a pas assez de tour. ETRANGUILLON. s. m. Sorte de maladie qui est pour les chevaux če que l'esquinancie est pour les hommes. Poire d'étranguillon, Espèce de poire fort åpre. ETRAPE. s. f. T. d'Agricult. Petite faucille qui sert à couper le chaume. ETRAPER. v. a. T. d'Agricult. Couper avec l'étrape. Etraper du chaume. ETRAPÉ, És. participe. ÉTRAVE. s. f. T. de Marine. L'assemblage des pièces de bois courbes qui forment l'avant, la proue d'un bâtiment. Le mât de beaupré s'appuie sur l'étrave. La longueur d'un navire se mesure de l'étrave à l'étambot. ETRE. Verbe que les grammairiens appellent Le verbe substantif. (Je suis, tu es, il est; nous sommes, vous êtes, ils sont. J'étais. Je fus. J'ai été. Je serai. Je serais. Sois, soyez. Que je sois, que tu sois, qu'il soit; que nous soyons, que vous soyez, qu'ils soient. Que je fusse. Que j'aie été. Que j'eusse été. Etant. Ayant été.) Ce verbe signifie absolument, Exister. Dieu dans l'Écriture sainte s'appelle Celui qui est. « Celui qui est m'a envoyé, » disait Moïse. Tous les hommes qui ont été, qui sont, ou qui seront. Vous n'étiez pas encore au monde, ou simplement, Vous n'étiez pas encore, lorsque cet événement arriva. Il n'est plus, Il est mort. Il s'emploie aussi Lorsqu'on attribue à quelqu'un ou à quelque chose une qualité, un état, une manière d'exister absolue ou relative. Il est le père de cet enfant. Etre père. Etre avocat, médecin, soldat, etc. Je ne veux pas être plus que je ne suis, que ce que je suis. Je suis l'homme dont on vous a parlé. Il sera mon héritier. Je fus son prolecteur, son ami. Dieu est éternel. Les hommes sont mortels. Cette proposition est vraie, est fausse. Entre amis, tout doit être commun Cet homme est sage, est grand, est vertueux, est fou, n'est pas savant. Etre pauvre. Etre malade. Etre mort. Etre bien. Etre mal. Cela est bien. Son médecin dit qu'il est mieux. S'il est bien, qu'il s'y tienne. Etre couché, debout, assis, etc. Prov., Il faut être tout un ou tout autre, Il faut avoir une conduite, une manière de penser décidée. Prov., On ne peut pas être et avoir été, On ne peut pas être toujours jeune. Cela est, cela n'est pas. Cela est vrai, cela n'est pas vrai. Cela sera, cela ne sera pas, Cela arrivera, celá n'arrivera pas. Ainsi soit-il. Espèce de vœu par lequel on termine plusieurs prières religieuses. On le dit quelquefois, dans le langage ordinaire, par manière de souhait. Soit, troisième personne du singulier du subjonctif, s'emploie souvent Pour marquer adhésion, consentement. Eh bien, soit. Voyez Sort, conjonction, à sa place alphabétique. Bien-être. Voyez cette expression à sa place alphabétique, dans la lettre B. ETRE, dans l'acception qui précède, S'emploie d'une façon particulière, avec l'adjectif démonstratif Ce, pris, I pour Cela et se rapportant à une personne, à une chose, à une action déjà déterminée. Connaissez-vous un tel? c'est un très-honnéte homme, c'est un homme d'esprit. On approche c'est sans doute un tel, ce ne peut être que lui. Ce sont les soldats. Qui est-là? est-ce vous ? Quelle est cette maison ? C'est la mienne. Qu'est-ce? Ce n'est rien. Il est revenu: c'est ce que je désirais. Entreprendre cela, c'est folie, c'est être fou, ce serait vouloir se perdre. Travaillez, c'est le moyen de réussir, c'est ainsi que j'ai fait moimême. C'est bien. C'est mal. C'est bon. C'est juste. C'est vrai. Il s'emploie aussi avec le même mot se rapportant à une personne, à une chose, à une action indiquée seulement dansla suite de la phrase. C'est moi qui l'ai dit. C'est nous qui l'avons fait. C'est nous, c'est eux ou ce sont eux qu'il faut récompenser. Est-ce vous, sera-ce vous qui le ferez? Aussiest-ce vous que je préfère. C'est là ma maison. Qu'est-ceci? Qu'est-ce-là? C'est une folie, c'est être fou que d'entreprendre cela. Voilà ce que c'est que d'étre favorisé. On dit de même: C'est là qu'il demeure. C'est demain qu'il part. C'est devant eux qu'il l'a declaré. C'est à vous que j'écris. C'est de lui que je parle. Etc. Il s'emploie d'une manière analogue avec le pronom II, c'est-à-dire, impersonnellement. S'il est ainsi. Je suis jeune, il est vrai. Il est bon de savoir à quoi s'en tenir. Il est vrai qu'on ne l'avait pas averti. Il est juste de dire que... Il m'est impossible de mieux faire. Fam., Voilà ce que c'est, Voilà en quoi consiste la chose, voilà ce qu'on se propose, ce dont il s'agit. Cette phrase signifie quelquefois, La chose est faite maintenant comme il convient. Il est, s'emploie souvent, dans le style soutenu ou poétique, pour 11 y a. Il est des hommes que la résistance anime, il en est d'autres qu'elle décourage. Il est., près de ces lieux, une retraite ignorée. Il est midi, une heure, deux heures, etc., L'heure actuelle est midi, une heure, etc. Quel heure est-il? A l'heure qu'il est. On dit de même : Il est l'heure de partır. Il est temps de finir. Il est tard. Etc. On dit aussi, Il est jour, il est nuit, Il fait jour, il fait nuit. Avec ellipse du pronom, N'était, n'eût été que je suis de vos amis, Si je n'étais de vos amis. Cette façon de parler est familière. ETRE, s'emploie très-souvent, avec les prépositious, A, Dans, et En, lorsqu'on veut indiquer La relation au lieu, au temps, ou L'état, la disposition, le genre d'occupation, etc. Avec A: Il est à Rome, à la maison, à l'armée. Cet évéque était au concile. Etre au lit, à table. Etre au monde. Nous sommes au mois de janvier, au commencement de l'année. Etre à l'abri. Etre à l'agonie. Etre à la promenade. Etre aux écoutes. - Avec Dans: Etre dans Paris, dans la maison, dans son lit, etc. Nous sommes dans la belle saison. Il est dans sa vingtième année. Etre dans les affaires. Etre dans la misère. Etre dans la joie. Est-il toujours dans l'intention de partir?-Avec En: Etre en prison. Etre en chambre garnie. L'armée était en campagne. Nous sommes en janvier. Nous étions en hiver, en été. Etre en vie. Etre en guerre, enpaix. Etre en bonne, en mauvaise santé. Etre en gaieté. Etre en état de faire quelque chose. Etre en lête-à-tête avec quelqu'un. Etre à jeun, se dit D'une personne qui n'a pris aucun aliment dans la journée. Etre à quelque chose, S'en occuper, ou Y prêter attention. Il est tout à ce qu'il fait. Vous n'êtes pas à ce que je vous dis. On dit encore familièrement, Il est toujours à se plaindre, ils sont toujours à se quereller, à s'embrasser, etc., Il ne cesse de se plaindre, ils ne cessent de se quereller, etc. Fam., Vous n'y êtes pas, se dit A une personne qui se méprend sur le mot d'une énigme, ou sur la véritable interprétation d'un discours, d'une action, etc., qu'on peut entendre diversement. Cela se dit également à une personne qui ne saisit pas, qui ne touche pas le point d'une affaire, ou qui ne s'y prend pas bien pour faire quelque chose. On dit dans le sens contraire, Vous y étes, j'y suis, etc. Etre longtemps à un ouvrage, Mettre beaucoup de temps à le faire. Il sera longtemps à faire ce tableau. Fam., Je suis, je serai à vous dans un moment, Je vais me rendre auprès de vous, ou Je vais faire ce que vous désirez. Etre à plaindre, à blåmer, etc., Etre digne de compassion, de blame. Impersonnellement, Il est à croire, à présumer, à désirer que... On doit croire, présumer, désirer que... Cela est à faire, est à revoir, à recommencer, etc., On devra faire, on devra revoir, recommencer cela. Cela est à vendre, à louer, etc., On veut vendre, on veut louer cela. On dit aussi, Cette marchandise est à prendre ou à laisser. C'est-à-dire. Voyez le verbe DIRE. Etre dans une affaire pour un quart, pour un dixième, etc.. Y avoir un intérêt d'un quart, d'un dixième. Il n'est pas en moi de faire telle chose, Il n'est pas en mon pouvoir, ou il n'est pas dans mon caractère de la faire. ÉTRE, suivi de la proposition À, signifie souvent, Appartenir. Cette maison, cette terre est à un tel. Cet enfant est à moi. Ce valet est-il à vous? La victoire est à nous. C'est à vous de parler, C'est au juge à prononcer, etc., C'est à vous qu'il appartient de parler, C'est au juge qu'appartient le droit de prononcer. C'est à vous à parler, à jouer, etc., Voici votre tour de parler, de jouer. Je suis tout à vous, entièrement à vous, Je suis dans la disposition de vous servir. Cette phrase s'emploie quelquefois en forme de compliment, à la fin d'une lettre familière. Il n'est point à lui, il n'est plus à lui, se dít D'un homme agité d'une violente passion. au ETRE, s'emploie également avec la plupart des autres prépositions de lieu, surtout pour indiquer, propre, La situation relative, et au figuré, L'état, la condition, la disposition. Il est devant vous, derrière vous. Il est près, il est loin de nous. Il est sur la table, sous la table. Il est hors de la maison. Il est chez vous. Ce village est après, est avant tel autre, auprès de tel autre. Sa maison est contre l'église, est entre deux collines, est vis-à-vis de la mienne. Etre sur le point de partir, sur son départ. Il était bien près d'y consentir. Je suis loin de vous en vouloir. Etre sous la surveillance, sous la dépendance de quelqu'un. Etre sous le joug. Ce malade est maintenant hors de danger. Il s'emploie d'une manière analogue avec les adverbes de lieu. J'étais ici. J'étais là. Il était ailleurs. Etre en haut, en bas. Etre dessus, dessous, dedans, dehors, etc. Etre avec quelqu'un, Se trouver quelque part avec lui, ou Vivre habituellement avec lui. Vous étiez. avec moi lorsqu'il me dit cela. Y a-t-il longtemps que vous n'êtes plus avec votre frère? Étre bien avec quelqu'un, Étre bien vu de quelqu'un, être dans ses bonnes graces; et, dans le cas contraire, Etre mal avec quelqu'un. Etre sans fortune, sans amis, sans ressource, etc, N'avoir point de fortune, d'amis, manquer de ressources, etc. On dit de même: Etre sans connaissance, sans vie. Etre sans raison, sans pitié, sans orgueil, sans pudeur. Etc. Cela n'est pas selon la raison, selon la loi, selon les convenances, etc., Cela n'est pas conforme à la raison, à la loi, etc. On dit quelquefois elliptiquement et familièrement, C'est selon, Cela dépend des circonstances. Partirez-vous bientôt? C'est selon. ETRE, avec la préposition De, précède les mots qui indiquent le licu d'origine: Il est de Paris; ce vin est de Bourgogne; - l'auteur d'une chose, d'un ouvrage: Ce tableau est du Poussin; ces vers sont d'Homère, de Virgile; la profession, la condition: Il est d'Eglise, d'épée, de robe; la qualité propre à un sujet: Il est d'un caractère difficile; elle est d'une grande gaieté; ce louis est de bon aloi; la matière: Cette statue est de marbre; - l'occupation: Je suis de service, de garde; il est de semaine; etc. Voyez De. Je suis d'avis que... Mon opinion, mon avis est que... On dit aussi, Etre de l'avis, de l'opinion de quelqu'un, Partager son avis, son opinion. Nous sommes presque toujours du même avis. Cela est bien de son caractère, cela est bien de lui, Cela est conforme à son caractère, à sa manière d'agir, de penser. Il est du devoir d'un homme, il est d'un honnête homme de faire cela, Un honnête homme doit faire cela. Il est de la justice de faire telle chose, La justice oblige à faire telle chose. 'On dit de même, Cela est de toute justice, cela est de droit, cela est d'usage, cela est de bon goût, etc., Cela est conforme à la justice, au bon droit, à l'usage, au bon goût, etc. ETRE, suivi de la préposition De, signifie aussi, Etre compris dans, faire partie de. Cet effet est de la succession. Cela est de mon lot. Cela n'est pas du compte. Il n'est pas des complices. Il sera de mes juges. Il est de telle assemblée. Il est de notre parti. Voulez-vous étre de la partie? Etre d'une noce. Etiez-vous de la fête? Cet animal est de telle classe, de tel ordre, de tel genre. On dit quelquefois de même, avec la préposition Dans, Etre dans telle classe, dans telle catégorie, etc. Cela n'est pas du jeu, Cela n'est pas selon les règles du jeu, ne se pratique point à tel jeu. On dit de même, figurément et familièrement, Cela n'en est pas, celui-là n'en est pas, quand une personne fait ou dit quelque chose qui ne doit pas se faire ou se dire, et à quoi on ne s'attend pas. Il ne s'agit que de jeux, les coups n'en sont pas. ETRE, avec la préposition De, signifie encore, Entrer en parti, en société, s'intéresser. Il y a un grand marché à faire, voulez-vous en étre de moitié ? Il n'est jamais de rien. Cet homme est de tout. ETRE, précédé de la particule En, se dit en parlant Du point où l'on est parvenu dans un travail, dans une étude, de l'état où est une affaire. Vous n'en êtes que là de votre ouvrage ? J'en suis à la moitié, aux trois quarts. Où cet écolier en est-il de son rudiment? Il en est encore aux déclinaisons. Où en est l'affaire ? Où en sommes-nous à cette heure? Voilà où nous en sommes. Où en êtes-vous de votre procès ? J'en suis à faire nommer un rappor teur. En êtes-vous là? Croyez-vous cela? ou bien, Etes-vous done dans cette résolution, dans cette erreur? Où en sommes-nous ? se dit quelquefois Par indignation, par forme de plainte, quand on voit quelque grand désordre. Il ne sait où il en est, se dit D'un homme troublé, embarrassé, qui ne sait ce qu'il fait, qui ne sait par où sortir d'affaire. ETRE, précédé de la particule En, se dit encore, impersonnellement, Du résultat, des conséquences d'une chose. On l'a traité outrageusement, et il n'en a rien été. Quand il l'aurait maltraité, qu'en serait-il? il n'en serait rien. Il en sera ce qu'il plaira à Dieu. Il en sera de cette affaire ce qu'il plaira aux juges. On peut dire aussi sans la particule, Il sera de cette affaire, etc. Ne croyez pas cette nouvelle, il n'en est rien, Elle est fausse. En étre pour son argent, pour sa peine, se dit D'une personne qui a dépensé de l'argent, qui a pris de la peine inutilement, sans aucun avantage. Dans cette banqueroute, il en a été pour mille écus. Il en a été pour les frais, pour sa peine. ETRE, précédé de la particule En, sert quelquefois à comparer, à marquer similitude, conformité. Il en est des peintres comme des poëtes, ils peuvent recourir à la fiction. Il en est de même de tout le reste. ETRE, suivi de la préposition Pour, sert à marquer préférence ou prédilection. Je suis pour un tel. Je suis pour cette opinion. J'étais pour Ovide à quinze ans, je suis pour Horace à trente. Dieu est pour nous, Dieu nous protége. Il sert aussi à marquer la destination, l'objet. Ces marchandises sont pour monsieur un tel. Cela n'est pas pour des gens tels que lui. Sa dernière pensée a été pour vous. ETRE, dans le temps où ce verbe prend l'auxiliaire Avoir, se dit quelquefois pour Aller; mais avec cette différence 'que, dans J'ai été à Rome, par exemple, J'ai été fait entendre qu'on y est allé et qu'on en est revenu; et que, dans Il est allé à Rome, le verbe Il est allé marque que celui dont on parle n'est pas encore de retour. ETRE, s'emploie aussi comme auxiliaire pour former les verbes passifs. Je suis aimé. Il a été aimé. Quand il sera aimé. Que je fusse aimé. Etc. Il sert également à former les temps composés de quelques verbes neutres et ceux de tous les verbes qui s'emploient avec le pronom personnel. Il est passé. Il est venu. Il est tombé. Il est descendu. Il s'est dégagé. Il s'en est allé. Elle s'est blessée. Ils se sont embrassés. Elle s'est fait unerobe. Ils se sont rendu mutuellement des services. Il sert encore à conjuguer, dans quelques-uns de leurs temps, les verbes actifs qu'on emploie impersonnellement avec le pronom réfléchi. Il s'est bâti bien des maisons à Paris depuis trente ans. Il s'était commis un grand crime en ce lieu-là. Il s'est tenu une assemblée. Etc. ETRE. s. m. Ce qui est. Dieu est un être infini, incrée. L'Etre souverain. Le premier étre. L'Étre des Otres. Etre réel. Etrephysique. Etre moral. Etre intelligent. L'homme est un être fini. Les anges sont des'êtres purs et incorporels. Un être faible et timide. Tous les êtres ont leurs lois. La chaine des étres. Il s'emploie quelquefois d'une façon particulière pour désigner Une personne contre laquelle on est indigne. Quel etre vil et méprisable. Voilà un étre bien insupportable. Etre de raison, par opposition à Etre réel, se dit de Ce qui n'existe que dans l'esprit, dans l'imagination. Une montagne d'or, un palais de diamant, sont des étres de raison. ETRE, signifie aussi, Existence. Dieu nous a donné l'etre. Prendre, recevoir un nouvel étre. ETRES, au pluriel, signifie, Les diverses parties de la distribution d'une maison, c'est-à-dire, l'escalier, les corridors, les chambres, etc., et s'emploie surtout dans ces phrases: Il sait tous les étres de cette maison. Il connaît les étres. ÉTRE. s. m. T. d'Administration forestière, qui s'emploie dans la locution, A blanc étre, À blanc estoc. Voyez Estoc. ETRECIR. v. a. Rendre étroit, rendre plus étroit. Etrécir un chemin, une rue. Il a fait étrécir son habit. En termes de Manége, Étrécir un cheval, Le ramener graduellement sur un terrain moins étendu que celui qu'il parcourait. ÉTRÉCIR, avec le pronom personnel, signifie, Devenir plus étroit. Cette toile s'étrécira au blanchissage. Le cuir s'étrécit à la pluie, au feu. Dans cet endroit, le lit de larivière, le chemin va en s'étrécissant. ETRÉÇI, LE. participe. ETRECISSEMENT. s. m. Action par laquelle on étrécit, ou Etat de ce qui est étréci. L'étrécissement du lit de la rivière accélère le cours de l'eau. ETREINDRE. v. a. (Il se conjugue comme Atteindre.) Serrer fortement en bant. Etreignez cette gerbe, ce fagot. Il signifie aussi, Embrasser, presser entre ses bras. Il l'étreignit si fortement, qu'il lui fit perdre la respiration. Prov. et fig., Qui trop embrasse, mal étreint, Qui entreprend trop de choses à la fois, ne réussit à rien. Prov. et fig., Plus il gèle, plus il étreint, Plus il arrive de maux, plus il est difficile de les supporter. Fig., Etreindre les nœuds, les liens d'une amitié, d'une alliance, Les resserrer. ETREINT, EINTE. participe. ÉTREINTE. s. f. Serrement, action par laquelle on étreint. Ce nœud s'est defait, parce que l'étreinte n'en était pas assez forte. Il se dit particulièrement de L'action de presser quelqu'un entre ses bras. De douces ètreintes. Une étreinte amoureuse. ÉTRENNE. s. f. Présent qu'on fait le premier jour de l'année. Je vous donne cela pour étrenne. Donner les étrennes. Recevoir des étrennes. Il a euses élrennes, de belles étrennes. Il dépense tant en étrennes. Dans ce sens, on l'emploie ordinairement au pluriel. Il signifie aussi, Le premier argent que les marchands reçoivent dans la journée, dans la semaine. Je n'ai rien vendu aujourd'hui, voilà mon étrenne. C'est son élrenne de cette semaine. Dieu vous donne bonne étrenne! Il signifie encore, Le premier usage qu'on fait d'une chose. Ce linge, cette vaisselle n'a point encore servi, vous en aurez l'étrenne. ETRENNER.v. a Donner les étrennes. Il l'a étrenné d'une montre, d'un tableau. Il signifie aussi, Étre le premier qui achète à un marchand, qui donne à un pauvre. C'est moi qui vous ai étrenné. Etrennez-moi, je vous ferai bon marché. Bénie soit la main qui m'etrenne. Il signifie encore, Faire usage d'une chose pour la première fois. Je TOME 1. ne me suis pas encore servi de cette voiture, vous l'étrennerez. Etrenner une robe, un bonnet. Il est quelquefois neutre, et se dit en parlant Du premier argent qu'un marchand reçoit de sa marchandise dans la journée, dans la semaine. Je n'ai rien vendu aujourd'hui, je n'ai pas étrenné. Je souhaite que vous élrenniez. ETRENNÉ, ÉE. participe. ÉTRESILLON. s. m. Il se dit de Pièces de bois qu'on place en travers dans les tranchées d'une fondation, dans les galeries d'une mine, etc., pour empêcher les terres de s'ébouler; ou dans un batiment, pour soutenir, pour étayer les murs qui déversent ou qu'on reprend sous œuvre. ÉTRÉSILLONNER. v. a. Soutenir, étayer avec un étrésillon, avec des étrésillons. ĘTRÉSILLONNÉ, έε. participe. ETRIER. s. m. Espèce d'anneau de fer ou d'autre métal, qui pend à droite et à gauche par une courroie à une selle de cheval, et qui sert à appuyer les pieds du cavalier. Mettre, avoir le pied à l'étrier pour monter à, cheval. Il est ferme sur ses étriers. Porter les étriers courts, longs.Accourcir, allonger les étriers point, de deux points. Ces Etriers sont-ils à votre point? Tenir l'étrier à quelqu'un lorsqu'il monte à cheval. Se lever sur les étriers. d'un Perdre les étriers, Retirer involontairement les pieds des étriers. Levin de l'étrier, Le vin que l'on boit au moment du départ. On dit dans le même sens, Le coup de l'étrier. Le pied de l'étrier, Le pied gauche de devant du cheval, qu'on appelle aussi Le pied du montoir. Par extension, Avoir le pied à l'étrier, Etre au moment de partir. Fig. et fam., Avoir le pied à l'étrier, Commencer une carrière, une profession; ou Etre à portée d'avancer, de faire fortune. Enfin vous voilà placé, vous avez le pied à l'étrier. Dans un sens analogue, On lui a mis le pied à l'étrier. Fam., Avoir toujours le pied à l'étrier, S'arrêter peu dans un même lieu, faire de fréquents voyages. Courir à franc étrier, Courir la poste à cheval. Fig. et fam., Étre ferme sur ses étriers, Défendre ses sentiments, persister dans ses résolutions avec fermeté, sans se laisser ébranler. Fig., Tenir l'étrier à quelqu'un, L'aider dans quelque entreprise. Faire perdre les étriers à quelqu'un, Le déconcerter. Bas à étrier, Bas qui, au lieu de pied, ont seulement une espèce de bande qui passe sous le pied en forme d'étrier. ETRIER, se dit par similitude, en Chirurgie, d'Un bandage dont on se sert pour la saignée du pied. Il se dit également, en Architecture, d'une pièce de fer en forme d'étrier, qu'on emploie pour soutenir une poutre. ETRILLE. s. f. Instrument de fer avec lequel on ôte la crasse, l'ordure qui s'est attachée à la peau et au poil des chevaux, des mulets, etc. Donnez un coup d'étrille à ce cheval. Ce cheval n'a pas eu un coup d'étrille d'aujourd'hui. Prov. et pop., Cela ne vaut pas un manche d'étrille, Cela n'est d'aucun prix. ÉTRILLE, se dit figurément et populairement, d'Un cabaret où l'on fait payer trop cher. Ne logez pas à ce cabaret, c'est une étrille. Ce sens est maintenant peu usité. ETRILLER. v. a. Frotter, nettoyer avec l'étrille. Etriller un cheval. Ces chevaux, ces mulets sont bien étrillés. Fig. et fam., Étriller quelqu'un, Le battre, le maltraiter. On l'a étrillé comme il faut. Je l'étrillerai en chien courtaud. Si nous rencontrons les ennemis, nous les étrillerons d'importance. C'est un critique impitoyable; il étrille les gens d'une rude manière. Il a été bien étrillé, se dit aussi D'un homme qui a eu une maladie violente, ou qui a perdu beaucoup au jeu, ou à qui on a fait payer son gîte trop cher. ETRILLÉ, ÉE. participe. ÉTRIPER. v. a. Óter les tripes d'un animal. Etriper un veau, un cochon. Fig. et pop., Aller à étripe-cheval, Presser un cheval excessivement. ĘTRIPÉ, Ég. participe. ÉTRIQUÉ, ÉE. adj. Qui n'a pas l'ampleur suffisante. Cet habit est étriqué. Sa robe est étriquée. Ces rideaux sont bien étriqués. Il se dit, figurément, Des ouvrages d'art et des ouvrages d'esprit. Voilà un plan bien étriqué, une scène étriquée. Ce mot est familier. ÉTRIVIÈRE. s. f. Courroie qui sert à porter les étriers. Raccourcir une élrivière. Il s'est fait des étrivières de corde. Donner des coups d'étrivière. Il se dit souvent, au pluriel, Des coups d'étrivière; et alors on l'emploie presque toujours absolument. Donner les étrivières à quelqu'un. Recevoir les étrivières. Il a eu les étrivières. Menacer quelqu'un des étrivières. Il se dit de même, figurément et familièrement, de Tout mauvais traitement qui humilie, ou même qui déshonore. Il s'est laissé donner les étrivières. Il ne s'en est tiré qu'avec les étrivières. ETROIT, OITE. adj. Qui a peu de largeur. Chemin étroit. Rue étroite. Cette toile, cette étoffe est étroite. Votre habit est trop étroit. Des bas, des souliers trop étroits. Fig. et fam., C'est un cerveau étroit, se dit D'un homme qui manque de jugement. Fig., C'est un génie étroit, un esprit étroit, C'est un homme qui a peu de capacité, dont les vues, les idées ont peu d'étendue. Fig., Des bornes étroites, d'étroites limites, etc., se dit en parlant De ce qui a peu d'extension, de ce qui est fort limité. Les bornes étroites de notre journal ne permettent pas d'y insérer ces détails. Dans le cer 48 cle étroit de ses relations habituelles. Fig., Étroite alliance, étroite amitié, étroite union, étroite familiarité, étroite correspondance, liaison fort étroite, Alliance, amitié, union intime, etc. ETROIT, signifie aussi figurément, Qui est selon la rigueur de la loi, de Fordre, etc., par opposition à, Relaché. Cela est de droit étroit. Étroite défense. Obligation étroite. Les frères mineurs de l'étroite obser vance. Prendre quelque chose dans le sens étroit, L'entendre, l'interpréter dans toute la rigueur de la lettre. Prov. et fig., Avoir la conscience étroite comme la manche d'un cordelier, Avoir la conscience large, n'être pas scrupuleux. En termes de l'Écriture, La voie étroite, le chemin étroit, La voie, le chemin du salut; par opposition à La voie large, c'est-à-dire, Le chemin de la perdition. À L'ÉTROIT. loc. adv. Dans un espace étroit. Vous êtes logé fort à l'étroit. Fig., Étre à l'étroit, vivre à l'étroit, N'avoir pas les commodités de la vie. ÉTROITEMENT. adv. À l'étroit. Vous êtes logé bien étroitement. ETROITEMENT, avec certains verbes, signifie, Fortement, intimement. Its se tenaient étroitement embrassés. Unir, joindre étroitement. Ils sont étroitement unis. Il signifie aussi, À la rigueur. Observer étroitement le carême. S'attacher étroitement à une règle. Il signifie encore, Expressément, sur toutes choses. On lui a étroitement défendu. Il lui a été enjoint étroitement. ETRON. s. m. Matière fécale qui a quelque consistance. Il se dit Des excréments de l'homme et de quelques aninaux. Gros étron. Etron de chien. Il est bas. ÉTRONCONNER. v. a. T. de Jardinage. Couper entièrement la tête à un arbre. On a étronçonné plusieurs arbres. ETRONÇONNÉ, ÉE. participe. ETU ÉTUDE. s. f. Travail, application d'esprit pour apprendre ou approfondir les sciences, les lettres, les beaux-arts. Longue étude. Etude continuelle.S'adonner, s'appliquer, se livrer à l'étude des sciences, des arts libéraux. Il a fait une étude particulière du latin, de l'histoire, de la géométrie, de l'architecture, etc. Etude réglée, sérieuse, approfondie. Etude superficielle. Cours d'étude. Dans les Colléges, Salte d'étude, ou simplement Etude, Lieu où l'on réunit les élèves pour leur faire étudier les leçons et composer les devoirs donnés par le professeur. Aller, se rendre à l'étude. Sortir de l'étude. On appelle Maitre d'étude, Celui qui surveille les élèves pendant les heures de travail et de récréation. Faire ses études, Passer par les différents degrés d'instruction qui doivent former l'esprit de la jeunesse. On dit de même : Faire de bonnes, de mauvaises études. Commencer, terminer ses études, le cours de ses études. Traité des études. La durée des études. Etc. Avoir de l'étude, Avoir de l'instruction, des connaissances acquises. On dit dans le sens contraire, N'avoir point d'étude, nulle étude, étre sans étude, surtout en parlant De ceux qui n'ont point fait les études qu'on a coutume de faire dans la jeunesse. ETUDE, en termes de Peinture et de Sculpture, signifie, Un dessin ou un morceau de peinture, de sculpture, qu'un artiste exécute pour bien connaître tel ou tel objet, et pour s'exercer à le bien représenter. Une étude de tête, de main, de draperie, d'arbre, de rocher, etc., Etude de Raphaël, de Michel Ange. Un recueil d'études des plus grands maitres. Tête d'étude, Dessin d'une tête, propre à servir de modèle, et fait ordinairement d'après quelque tableau d'un grand maître. ETUDE, se dit, par extension, Du soin particulier qu'on apporte pour parvenir à quelque chose que ce soit. Il ne songe qu'à faire bonne chère, c'est là son étude. Il y met toute son étude. Il en fait son étude, toute son étude. Il se fait une étude de lui plaire. Il se dit aussi, en mauvaise part, pour Dissimulation, affectation, recherche. Celui qui n'a rien à cacher se montré sans étude. Elle plait sans étude. Cela sent la gene et l'étude. Il faut, dans la conversation, éviter l'apprêt et l'étude. ETUDE, signifie encore, Le lieu où un notaire, un avoué travaille ordinairement, et où il fait travailler ses clercs. Il y a cinq cleres dans cette étude. Cet avoué est fort assidu dans son étude. Fait et passé en l'étude de maitre un tel. Il se dit également Du dépôt des minutes et des papiers que les notaires ou les avoués conservent chez eux, et de la clientèle qu'ils ont. Ce notaire a vendu son étude. Cette étude vaut cent mille franes. C'est une bonne étude. ETUDIANT. s. m. Celui qui suit les cours d'une école publique. Un étudiant en droit, en médecine. Il y a bien des étudiants dans cette université. ETUDIER. v. n. Appliquer son esprit, travailler pour apprendre les sciences, les lettres. Il étudie nuit et jour. On ne devient point savant sans étudier. Il étudiait dans tel collège. Etudier en médecine, en droit, en philosophie. J'ai encore besoin d'étudier, pour passer un bon, examen. Etudier ensemble, Étrejélevés dans la même maison d'éducation, dans le même collége. Nous avons étudié ensemble, votre père et moi. ETUDIER, est aussi verbe actif, et alors, il signifie, S'appliquer à apprendre une science, un art, à entendre un auteur, à connaître toutes les circonstances d'une affaire, les causes d'un phénomène, etc. Étudier la physique, l'histoire, l'architecture, la navigation. C'est un auteur que j'ai peu étudié. Il étudie sans cesse l'Ecriture sainte. Il sait bien cette affaire, il l'a beaucoup étudiée. Etudier une classe de phenomènes. Etudier la nature. Étudier les maladies des enfants. Il signifie particulièrement, Tàcher de fixer dans sa mémoire, d'apprendre par cœur. Etudier une leçon. Etudier un sermon, un discours, un compliment. Etudier son role. Etudier un discours, un compliment, signifie quelquefois, Le méditer, le préparer, le composer avec soin. Cette partie de votre discours demandait à être plus étudiée. On dit dans le même sens, Il fait des contes plaisants, mais il tes étudie. En Peinture et en Sculpture, Etudier une draperie, une pose, l'agencement d'un groupe, Se bien assurer de leur effet, avant l'exécution définitive. En Archit., Étudier un projet, un plan, Vérifier si toutes les parties en sont combinées avec ordre et justesse, et s'il s'accorde bien avec les moyens d'exécution. ETUDIER, signifie par extension, Observer avec soin l'humeur, le génie, les façons de faire, les inclinations d'une personne. J'ai longtemps étudié cet homme-là, et je ne le connais pas encore bien. Un bon courtisan étudie les inclinations du prince. Etudier le monde. On dit dans un sens analogue, avec le pronom personnel, S'étudier soi-même. ETUDIER, avec le pronom personnel, et suivi de la préposition à, signifie, S'appliquer, s'exercer à faire quelque chose, méditer de quelle manière on peut s'y prendre. s'étudie qu'à faire du mal. Je m'étudierai toujours à vous plaire, à vous servir. Il ne ETUDIÉ, ÉE, participe. Il signifie adjectivement, Feint, recherché, affecté. Il n'est point naturel, il est étudié. Une joie, une douteur étudiée. Des larmes éludiées. Langage étudié. Geste étudié. Maintien étudié. Le jeu de cet acteur est trop étudié. Il signifie aussi, Fait avec soin et application, bien travaillé, bien fini. Un tableau bien étudié. ÉTUDIOLE. s. f. Petit meuble à plusieurs tiroirs, qui se place sur une table, pour y serrer des papiers d'étude, ou autre chose. Ce mot est maintenant peu usité. ETUI. s. m. Sorte de boîte qui sert à mettre, à porter, à conserver quelque chose, et dont la forme et la grandeur varient selon les objets qu'elle est destinée à contenir. Etui de chapeau, Etui de ciseaux, de couteaux. Etui à aiguilles. Etui à épingles. Étui de harpe. Etui de bois, de carton, de cuir, d'or, d'argent, d'ivoire. Etui de mathématique, Boîte contenant des instruments de mathématique. ETUI, se dit, par extension, de L'enveloppe coriace et dure qui recouvre et protége les ailes de certains |