quelqu'un à la gorge, lui serrer la gorge, le prendre à la gorge. Mettre, tenir le pied sur la gorge à quelqu'un. Mettre à quelqu'un te pistolet sur la gorge. On le dit aussi en parlant Des animaux. Un chien qui prend un taureau à la gorge, Pigeon à grosse gorge. Ce moineau est un mâle, il a la gorge noire. Couper la gorge à quelqu'un, L'égorger, le tuer. Des voleurs lui coupèrent la gorge. Ce valet coupa la gorge à son maitre dans son lit. Il coupait la gorge aux passants, à ses hôtes. Cestroupes entrèrent dans la ville et coupèrent la gorge à toute la garnison. Se couper la gorge l'un à l'autre, S'entre-tuer. Si vous n'allez pas apaiser la querelle, ils se couperont la gorge. Se couper la gorge avec quelqu'un, Se battre en duel avec lui. Il veut se couper la gorge avec son rival. Fig., Couper la gorge à quelqu'un, Faire quelque chose qui le ruine, qui le perd. Si vous ne payez ce pauvre homme, si vous le mettez en prison, vous lui coupez la gorge. Ce procès, celle mauvaise affaire lui a coupé la gorge, à lui et à ses enfants. Fig. et fam., Cet argument, cette pièce, etc., lui coupe la gorge, Cet argument, cette pièce ruine sa cause, détruit ses prétentions. On dit dans le même sens, Vous vous coupez la gorge par cette pièce, par cet argument. Fig., Tendre la gorge, Livrer sa vie, sans résistance, à un assassin. Fig, Tenir quelqu'un à la gorge, Le réduire dans un état à ne pouvoir faire aucune résistance à ce qu'on veut de lui. Fig., Prendre quelqu'un à la gorge, Le contraindre avec violence à faire quelque chose. S'il n'a point d'argent pour vous payer, le prendrez-vous à la gorge ? On dit dans le même sens, Tenir le pied sur la gorge à quelqu'un; lui mettre, lui tenir le pistolet, le couteau, le poignard sur la gorge; et, dans un sens analogue, Avoir le poignard, le couteau sur la gorge, en parlant De la personne qui est l'objet d'une violence. GORGE, signifie quelquefois, Le cou et le sein d'une femme. Elle a la gorge belle. Elle a la gorge plate. Montrer, découvrir sa gorge. Cacher, couvrir sa gorge. Avoir la gorge découverte. Elle a trop de yorge. Il signifie, par extension, La partie supérieure de la chemise d'une femme. GORGE, se prend aussi pour Le gosier. Le nœud de la gorge. Mal a la gorge. Mal de gorge. Il lui est demeuré une arête, un os dans ta gorge. Ces fruits sont bien apres, ils prennent à la gorge. Dans la Musique vocale, Chanter de la gorge, se dit D'un chanteur qui ne sait modifier sa voix qu'en resserrant la gorge avec effort. On dit dans le mème sens, Voix de la gorge. Fig. et fam., Faire rentrer à quelqu'un les paroles dans la gorge, L'obliger à désavouer les propos offensants qu'il a tenus. Il s'est permis sur mon compte des propos que je saurai bien lui faire rentrer dans la gorge. Pop., Rendre gorge, Vomir après avoir trop bu ou trop mangé. Il signifie, figurément et familièrement, Restituer par force ce qu'on a pris, ce qu'on a acquis par des voies illicites. Il avait volé les deniers publics, mais on lui a fait rendre gorge. Il faut iôt ou tard qu'il rende gorge. En termes de Fauconnerie, Gorge chaude, La chair des animaux vivants que l'on donne aux oiseaux de proie. Prov. et fig., Faire une gorge chaude de quelque chose, Se l'approprier, en profiter. Il comptait avoir cette succession, et en faire une gorge chaude, une bonne gorge chaude. En ce sens, cette manière de parler vieillit: on l'emploie plus ordinairement pour signifier, Faire des plaisanteries sur quelque chose en société. C'est un homme qui recueille tout ce qu'il entend dire, et qui en fait des gorges chaudes. GORGE, désigne, par analogie, L'entrée, l'ouverture, l'orifice de certaines choses. La gorge d'une clache. La gorge d'une tabatière. Une boite à gorge d'or. La gorge d'une cheminée. La gorge d'une corolle monopétale. Il signifie, en termes de Fortification, L'entrée d'une fortification du côté de la place. La gorge du bastion. La gorge de la demi-lune. Attaquer une demi-lune par la gorge. Il se dit encore d'Un détroit, d'un passage entre deux montagnes. Les gorges des Pyrénées, des Alpes. L'armée souffrit beaucoup en traversant les gorges étroites de ces montagnes. GORGE, en termes d'Architecture, signifie, Une moulure concave. La gorge d'une poulie, La cannelure, le creux demi-circulaire qui règne sur la circonférence d'une poulie. La gorge d'un bassin à barbe, Son échancrure. GORGE, se dit aussi d'Un bâton ou morceau de bois tourné auquel on attache les estampes, les cartes de géographie, etc., pour pouvoir les GORGE-DE-PIGEON.adj. invariable. Il se dit D'une couleur composée et mélangée, qui paraît changer suivant les différents aspects du corps coloré, comme celle de la gorge des pigeons. Du taffetas gorge-depigeon. Une robe gorge-de-pigeon. Il est aussi substantif masculin. Le gorge-de-pigeon. GORGEE. s. f. La quantité de liqueur que l'on peut avaler en une seule fois. Ce malade n'a pu prendre que deux gorgées de bouillon. Boire à petites gorgées. GORGER. v. a. Soûler, donner à manger avec excès. On les a gorgés de vin et de viandes. Gorger de la volaille. , Il signifie figurément, Combler remplir; et il ne se dit guère qu'en parlant Des richesses. On les a gorgés de biens. Ils sont gorgés d'or et d'argent. Il s'emploie dans l'un et dans l'autre sens avec le pronom personnel. Ils se gorgèrent de boire et de manger. Les soldats se gorgèrent de butin. Au Jeu de reversi, Gorger le quinola, Contraindre à le jouer. GORGÉ, ÉB participe. En termes d'Art vétérinaire, Ce cheval a les jambes gorgées, Il les a enflées et pleines de mauvaises hu meurs. GORGERETTE. s. f. Espèce de collerette servant à couvrir la gorge des femmes. Il est vieux. GORGERIN s. m. Pièce de l'armure qui servait autrefois pour couvrir et défendre la gorge d'un homme d'armes. GORGERIN, en termes d'Architecture, Partie du chapiteau dorique, au-dessus de l'astragale de la colonne. GORGONE. s. f. T. de Mythologie. Selon la Fable, il y avait trois Gorgones, Méduse, Euryale et Sthényo; elles avaient le pouvoir de pétrifier ceux qui les regardaient. GOS GOSIER. s. m. La partie intérieure de la gorge, par où les aliments passent de la bouche dans l'estomac. Gosier large. Gosier étroit. Avoir le gosier écorché, le gosier tout en feu. Il lui est demeuré une arête dans le gosier. Fig. et fam., Avoir le gosier pavé, se dit D'une personne qui mange ou boit extrêmement chaud, sans éprouver de sensation désagréable, ou qui fait un grand usage soit d'épices, soit de liqueurs fortes. Fig. et fam., Avoir le gosier sec, Aimer à boire, avoir toujours soif. GOSIER, se dit aussi Du canal par où sort la voix, et qui sert à la respiration. Le gosier d'un oiseau. Le gosier d'un rossignol. Fig., Cette femme a un beau gosier, un gosier brillant, un gosier de rossignol, Elle a une belle voix. Dans la Musique vocale, Coup de gosier, se dit d'Une seule émission de voix, de son. Lier plusieurs notes d'un seul coup de gosier. GOSSAMPIN. s. m. T. de Botan. Espèce de fromager, grand arbre de la famille des Malvacées, qui croît dans les Indes, en Afrique et en Amérique. On le nomme ainsi parce qu'il a quelque ressemblance avec le pin, et que son fruit renferme une sorte de coton. GOT GOTHIQUE. adj. des deux genres. Qui vient des Goths, qui est fait à l'imitation des Goths. Il se dit surtout De l'architecture des monuments du moyen åge, et D'une écriture ancienne dont les caractères sont remarquables par leurs formes roides et anguleuses. Architecture gothique. Sculptures, ornements gothiques. Cette église est bâtie dans le genre, dans le style gothique. Edifice gothique. Ecriture gothique. Lettres gothiques. Caractères gothiques. GOTHIQUE, se dit figurément, par une sorte de mépris, De ce qui paraît trop ancien, hors de mode. Cela est gothique. Un habillement gothique. Ila les manières gothiques. GOTHIQUE, S'emploie comme substantif masculin, dans le premier sens. Legothique domine dans cette architecture. Beau gothique. Gothique ancien. Gothique moderne. Il y a du gothique dans cette écriture. On dit au féminin, La gothique, pour L'écriture gothique. GOU GOUACHE. s. f. Genre de peinture où l'on emploie des couleurs détrempées avec de l'eau mêlée de gomme. Peindre à la gouache, à gouache. L'usage de la gouache est fort ancien. Paysage à la gouache. Il se dit, par extension, Des petits tableaux de genre peints à la gouache. Voilà une jolie gouache. Les gouaches de ce peintre sont fort esti mées. GOUDRON.s. m. Matière noiràtre, liquide et gluante, que l'on retire des arbres résineux, en les faisant brûler, et qui est d'un grand usage dans la marine pour enduire les batiments, les cordages, etc. Faire du goudron. Faire chauffer du goudron. Enduire quelque chose de goudron. Odeur de goudron. Du vin de Chypre qui sent le goudron. Eau de goudron, GOUDRONNER. v. a. Enduire ou imbiber de goudron. Goudronner un mát, des cordages, etc. GOUDRONNÉ, ÉE. participe. Toile goudronnée. GOUET. s. m. T. de Botan. Voyez ARUM. GOUFFRE. s. m. Abime, trou large et profond. Gouffre profond, épouvantable. Dans les endroits de la rivière où l'eau tournoie, il y a d'ordinaire un gouffre. Tomber dans un gouffre. Les volcans sont des gouffres de feu. Il se dit quelquefois figurément, dans le style soutenu. Le youffre de l'oubli. Le gouffre du passé. Le gouffre de l'eternité. 11 se dit encore, au figuré, de Toutes les choses où l'on fait des frais, des sacrifices, des pertes immenses. Ce procès est un gouffre. Paris est un gouffre. Les maisons de jeu sont des gouffres pour les jeunes gens. Ce pays devint un gouffre où s'engloutissaient nos armées et nos trésors. On dit dans ce sens, C'est un gouffre que cet homme-là, en parlant D'un grand dissipateur. Il se dit aussi d'Un grand nombre de malheurs, de misères, de chagrins, qui accablent à la fois une personne, une famille, etc. Dans quel gouffre d'horreurs cet événement nous a plongés! Tomber dans un gouffre de malheurs, dans un gouffre de misères. GOUGE. s. f. Espèce de ciseau servant aux menuisiers, aux sculpteurs et à d'autres ouvriers. GOUINE. s. f. Terme d'injure, qui se dit d'Une coureuse, d'une femme de mauvaise vie. C'est une vraie gouine. Il ne hante que des gouines. Il est bas. GOUJAT.s.m. Valet d'armée. Les goujats de l'armée. Un petit goujat. Fam., Il a l'air d'un goujat, c'est un vrai goujat, etc., se dit D'un homme sale et grossier. GOUJON. s. m. Petit poisson blanc qu'on prend ordinairement à la ligne. Pecher du goujon. Des goujons frits. Un plat de goujons. Fig. et fam., Faire avaler le goujon à quelqu'un, Faire tomber quelqu'un dans un piége; ou Lui faire croire, par plaisanterie, par malice, une chose qui n'est pas. GOUJON, dans les Arts mécaniques, se dit d'Une cheville de fer qui sert à lier les pièces de certains ouvrages, de certaines machines. Assembler des planches avec des goujons. Goujon de poulie. GOULÉE. s. f. Grosse bouchée. Il est bas, et ne se dit guère qu'en parlant D'un homme qui mange avidement de gros morceaux. Il n'en a fait qu'une goulée. Prov. et fig., Brebis qui bele perd sa goulée, Quand on parle beaucoup à table, on perd le temps de manger; et, plus figurément, En parlant beaucoup, on perd le temps d'agir. GOULET. s. m. Le cou d'une bouteille, ou de quelque autre vase dont l'entrée est étroite. En ce sens, il est vieux, et on ne dit plus que Gou lot. GOULET, se dit maintenant, par analogie, de L'entrée étroite d'un port, d'une rade. On n'entre dans ce port que par un goulet. Le goulet de Brest rend l'entrée de la rade très-difficile. GOULETTE. s. f. Voyez Gou LOTTE. GOULOT. s. m. Le cou d'une bouteille, d'une cruche, ou de quelque autre vase dont l'entrée est étroite. Goulot étroit. Goulot trop large. Une bouteille qui a le goulot cassé. GOULOTTE. s. f. T. d'Archit. Petite rigole pour servir à l'écoulement des eaux. Il se dit aussi d'Un petit canal de pierre ou de marbre, quia une pente douce, et qui est interrompu de distance en distance par de petits bassins, pour le jeux des eaux. Dans ce sens, on dit aussi, Goulette. GOULU, UE. adj. Qui aime à man ger, et qui mange d'ordinaire avec avidité. C'est un homme extrêmement goulu. Le loup est un animal goulu. Le canard est un oiseau trèsgoulu. Il s'emploie aussi comme substantif. C'est un goulu, un vilain goulu. GOULUMENT. adv. Avidement. Manger goulúment. GOUPILLE.s. f. Petite fiche, petite cheville de laiton ou d'autre métal, dont on se sert pour arrêter quelques parties d'une montre ou d'autres ouvrages semblables. GOUPILLON. s. m. Aspersoir, petit baton au bout duquel il y a des soies de cochon, et qui sert à l'église pour prendre de l'eau bénite, et pour la répandre sur les objets qu'on bénit, ou la présenter à quelqu'un. Prendre de l'eau bénite avec un goupillon.Asperger avec un goupillon. Il se dit aussi d'Un instrument destiné au même usage, qui consiste en une boule de métal creuse, percée de petits trous, et placée au bout d'un manche de même métal ou de bois. Présenter, répandre de l'eau bénite avec un goupillon d'argent. Il se dit, dans quelques Arts, de Certaines brosses qui ont de la ressemblance avec un goupillon de bois. GOURD, OURDE. adj. Qui est devenu comme perclus par le froid. Il n'est guère usité qu'au féminin, et en parlant Des mains. Avoir les mains gourdes. Fig. et fam., Il n'a pas les mains gourdes, se dit D'un filou; et, par extension, D'un homme qui est apre au gain. GOURDE. s. f. Monnaie d'argent, qu'on nomme plus ordinairement Piastre. GOURDE. s. f. Calebasse, courge séchée et vidée, dont les soldats, les pèlerins, etc., se servent pour porter de l'eau, du vin ou quelque autre boisson. Avoir sa gourde pleine. GOURDIN. s. m. Gros bâton court. Des coups de gourdin. Il prit un gourdin et lui en donna plusieurs coups. Il est populaire. GOURE. s. f. Terme de Droguiste, qui se dit de Toute drogue falsifiée. GOUREUR. s. m. Celui qui falsifie les drogues. Il se dit aussi de Celui qui trompe dans un petit commerce, dans un échange. Ne faites pas de marché avec lui, c'est un goureur. Ce mot est populaire. GOURGANDINE. s. f. Coureuse, femme de mauvaise vie. C'est une franche gourgandine. Il est très-fa milier. GOURGANE. s. f. Petite fève de marais qui est douce et de bonne qualité. GOURGOURAN. s. m. Étoffe de soie travaillée en gros de Tours, et qui vient des Indes. GOURMADE. s. f. Coup de poing. Il lui donna deux ou trois gourmades. Une gourmade dans les dents, sur le nez. Il est familier. GOURMAND, ANDE. adj. Qui mange avec avidité et avec excès. Il est extrêmement gourmand. Une femme gourmande. Un oiseau gour les jeux de mots sont presque toujours de mauvais goût. Des tableaux d'un goût sévère, de grand goût. Le goût gothique. Il se dit quelquefois figurément. Ces philosophes chagrins accusent et gourmandent sans cesse la nature. Fig., Gourmander ses passions, S'en rendre le maître, les tenir assujetties à la raison. En termes de Manége, Gourmander un cheval, Le manier rudement de la main. GOURMANDÉ, ÉE. participe. En termes de Cuisine, Un carré de mouton gourmandé de persil, Lardé de persil. GOURMANDISE.s. f. Vice de celui qui est gourmand. Gourmandise insatiable. Le péché de gourmandise. Satisfaire sa gourmandise. GOURME. s. f. Il se dit Des mauvaises humeurs qui surviennent aux jeunes chevaux. C'est un poulain, il n'a pas encore jeté sa gourme. On l'a fait travailler trop jeune, la gourme lui est tombée sur les jambes. Fig., Jeter sa gourme, se dit en parlant Des enfants qui ont quelque maladie de la peau. Fig. et fam., Il jette sa gourme, il n'a pas encore achevé de jeter sa gourme, se dit D'un jeune homme qui vient d'entrer dans le monde, et qui y fait beaucoup de folies, d'extravagances. GOURMER. v. a. Mettre la gourmette à un cheval. Il faut gourmer ce cheval plus court. Si un cheval n'est gourme, il ne se ramène pas bien. GOURMER, signifie aussi, familièrement, Battre à coups de poing. On l'a bien gourmé. Il s'emploie avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Des écoliers qui se gour ment. GOURMÉ, És. participe. Fig. et fam., Etre gourme, Affecter un maintien composé et trop grave. C'est un homme qui est toujours yourmé. GOURMET. s. m. Celui qui sait bien connaître et goûter le vin. Bon gourmet. Les plus fins gourmets y seraient trompés. GOURMETTE. s. f. T. de Manége. Petite chaînette de fer qui tient à un des côtés du mors d'un cheval, et qu'on accroche à l'autre côté en la faisant passer sous la ganache. La gourmette de votre cheval est défaite. Cette gourmette est trop grosse, trop courte. Attacher une yourmette jusqu'à la dernière maille. Le cheval rompit sa gourmette, et emporta son homme. Fig. et fam., Rompre sa gourmette, S'abandonner à ses passions, après s'être contraint quelque temps, après avoir vécu dans la retenue. Ce jeune homme a rompu sa gourmette. Fig. et fam., Lâcher la gourmette à quelqu'un, Lui donner plus de liberté qu'il n'en avait auparavant. GOUSSAUT ou GOUSSANT. s. m. T. de Manége. Cheval court de reins, et dont l'encolure et la conformation annoncent de la force. Il s'emploie aussi comme adjectif. Un cheval goussaut. GOUSSE. s. f. T. de Botan. Cosse, enveloppe des graines, des semences dans les plantes légumineuses. Gousse allongée. Gousse de pois. Gousse de s'eve. Les gousses n'ont que deux valves. Gousse d'ail, Petite tête d'ail. Frotter du pain avec une gousse d'ail. GOUSSES, au pluriel, se dit d'Un ornement d'architecture particulier au chapiteau ionique. GOUSSET. s, m. Le creux de l'aisselle. Se frotter le gousset avec de la poudre d'alun. Il se dit plus ordinairement de La mauvaise odeur qui vient du gousset. Sentir le gousset. Il signifie, par extension, Cette petite pièce de toile qu'on met à la manche d'une chemise à l'endroit de l'aisselle. Mettre des goussels à une chemise. GOUSSET, se dit aussi d'Une petite poche qui est en dedans de la ceinture d'une culotte, d'un pantalon. Fouiller dans son gousset. Tirer sa montre du gousset. Fam., Avoir le gousset garni, bien garni, Etre pourvu d'argent. GOUSSET, Se dit encore d'Une espèce de petite console de menuiserie, servant à soutenir des tablettes. GOUT. s. m. Celui des cing sens par lequel on discerne les saveurs. Le sens du goût. Avoir le goût bon, le goût fin, le goût sûr, le goût exquis, le goût mauvais, le goût deprave, le goût usé. Cela plaît au goût, chatouille le goût, flatte le goût. Il signifie aussi, Saveur. Viande de bon goût, de mauvais goût. Cela est d'un goût excellent, d'un goût fin, d'un goût délicat, d'un goût exquis, d'un goût relevé. Goût amer, aigre, plat, fade, sucré, etc. Ce pain a un goût de noisette. Ce vin a un goût de terroir. Cela donne un bon goût aux sauces. Cette sauce est de haut goût, Elle est salée, épicée. Cette sauce n'a point de yout, Elle ne sent rien, elle est fade. Goûr, se prend quelquefois pour Odeur. On sent ici un goût de renfermé. Ce tabac a un goût de pourri. à rien. Il a entièrement perdu le goût, Il commence à entrer en goût. Le goût commence à lui revenir. Prov., Le coût en fait perdre le goût, se dit en parlant D'une chose trop chère. Goût, signifie figurément, La faculté de sentir, de discerner, les beautés et les défauts qui se trouvent dans les ouvrages d'esprit, dans les productions des arts. Il a le goût sûr, fin, délicat, exquis. C'est avoir le goût fort mauvais que de trouver de l'esprit à cela. Finesse de goût. Délicatesse de goût. Le bon goût réprouve de telles innovations. Le goût particulier d'une nation. Le goût français. Le mauvais goût, le faux goût faisait chaque jour des progrès. Il se dit souvent absolument, pour Le bon goût. Les lois, les règles du goût. Les arbitres, les oracles du goût. Consulter l'oreille et le goût. C'est un critique plein de goût. Avoir du goût en peinture. Manquer de goût. Un écrivain, un peintre sans goût, dépourvu de goût. Le goût s'épure de jour en jour. La décadence du goût. Goût, se dit, en général, pour Le sentiment agréable ou avantageux qu'on a de quelque chose. Chacun a son goût. Tous les goûts ne se rapportent pas. Il ne faut point disputer des goûts. Les differents gouts. Satisfaire tous les goûts. Cet ouvrage est au goût de tout le monde. Cela n'est pas de mon goût. C'est une affaire de goût. Si cette femme ne vous plait pas, vous avez le goût bien difficile. Il se dit aussi de L'inclination qu'on a pour certaines personnes, pour certaines choses, de l'empressement avec lequel on les recherche, et du plaisir qu'on y trouve. Avoir du goût pour les choses honnêtes. Avoir le goût du grand et du beau. Il n'a pas de goût pour les vers, pour la musique. Avoir le goût des vers, de la musique. Le goût de la solitude. Inspirer à quelqu'un le goût d'une chose. Prendre goût à une chose. Il n'a point goût au travail qu'on lui impose. Son goût le porte à ce genre d'études, vers ce genre d'études. Avoir des goûts honnetes, des goûts bas. Satisfaire ses goûts. Il a beaucoup de goût pour celte personne-là. Ce n'est point de l'amour, c'est un goût passager. Faire une chose par goût, La faire pour son plaisir. Ouvrages de goût, Ouvrages, objets qui ne sont faits que pour l'agrément, pour l'ornement. En Musiq., Notes de goût. Voyez NOTE. Goût, se dit encore de L'appétence des aliments, du plaisir qu'on trouve à boire et à manger. Ce malade ne trouve goût à rien, ne prend goût | fort mauvais goût. Les pointes et Il se dit quelquefois absolument, pour Bon goût, agrément, grace, élégance. Un ouvrage fait avec gout. Il y avait dans cette parure plus de luxe que de goût. La magnificence et le goût présidaient à ces fêtes. Le gout brillait dans ses moindres ouvrages. Il se dit particulièrement Du caractère d'un auteur, d'un peintre, d'un sculpteur, et même Du caractère général d'un siècle. Ces vers sont dans le goût de Racine. Ce tableau est dans le goût de MichelAnge, de Raphaël. Je reconnais le goût du Titien. Cette pièce est bien du goût du quinzième siècle. Il a écrit dans le goût de son siècle. GOUTER. v. a. Exercer le sens du goût sur ce qui a de la saveur. Il goûte bien ce qu'il mange. Boire du vin lentement, afin de le mieux goûter. Il avale sans goûter. Il signifie, particulièrement, Examiner, vérifier la saveur, la qualité d'une chose, en mettant dans la bouche une petite partie, une petite quantité de cette chose. Le cuismier n'a pas goûté cette sauce. Goûter du sucre. Ce courtier goûte bien le vin, les vins. Il signifie aussi, Boire ou manger quelque peu d'une chose dont on n'a pas encore bu ou mangé; et, dans ce sens, il est ordinairement neutre. Voulez-vous goûter à notre vin, de notre vin? Ce n'est que pour en goûter, pour y goûter. Goutez de cette volaille, elle est excellente. Il se dit quelquefois, tant activement que neutralement, en parlant Des choses dont on ne juge que par Todorat. Goutez bien ce tabac. Goйtez de ce tabac. GOÛTER, neutre, signifie figurément, Essayer, éprouver. Il a goûté du métier, il en est las. C'est un homme qui veut goûter de tous les plaisirs. GOÛTER, actif, signifie figurément, Approuver, trouver bon, agréable. Je goûte ce que vous dites. Je n'ai pu lui faire goûter vos raisons. Le public goûte peu ces sortes d'ouvrages. Son avis ne fut point goûté. Il ne goûte ni les vers ni la musi que. Il se dit de même en parlant Des personnes. Je n'ai jamais pu goûter cet homme-là. Je n'ai jamais pu goûter ses manières, son ton, son esprit. Elle goûte beaucoup votre société. Il signifie aussi, Sentir quelque chose, en jouir. Goûter la fraicheur du matin. Goûter les douceurs du sommeil. Goûter les plaisirs de la table. Goûter le repos. Il faut une conscience pure, pour bien goûter les plaisirs de la vie. Gουτέ, έε. participe. GOUTER. v. n. Manger légèrement entre le diner et le souper. Il fait ses quatre repas: il déjeune, il dine, il goûte, il soupe. Donnez à goûter à ces enfants. GOUTER. s. m. Petit repas qu'on fait entre le diner et le souper. On lui a donné des confitures et du fruit pour son goûter. Il ne faut point donner de viande aux enfants pour leur goûter. GOUTTE. s. f. Petite partie d'une chose liquide. Petite goutte. Grosse goutte. Goutte d'eau, de vin, de bouillon, d'huile, d'encre, de suif, etc. Ce vin se conservera bon jusqu'à la dernière goutte. Il n'y en a pas une goutte. Des gouttes de pluie commençaient à tomber. Suer à grosses gouttes. Il se prend quelquefois pour Une quantité peu considérable. Prenez une goutte de vin, une goutte de bouillon. Prov. et fig., C'est une goutte d'eau dans la mer, C'est ajouter fort peu à une grande abondance; C'est porter un faible secours où il en faudrait un très-considérable. Mère goutte, Le vin qui coule de la cuve ou du pressoir sans que l'on ait pressuré le raisin. Prov., Ces deux personnes se ressemblent comme deux gouttes d'eau, Elles se ressemblent parfaite GOUTTE, en termes de Pharmacie, se dit de La mesure de certaines liqueurs qui s'emploient à très-petite dose. On évalue la goutte à peu près au poids d'un gram. Il se dit, au pluriel, de Certains remèdes liquides qui ne s'administrent ordinairement qu'à très-petite dose, à cause de leur énergie. Gouttes d'Angleterre. Gouttes d'Hoffmann. Gouttes d'or du général Lamotte. GOUTTE, en termes de Fondeur, Petite partie tirée d'une fonte d'or ou d'argent, qu'on remet à l'essayeur pour avoir le rapport du ti tre. GOUTTE, en Architecture, se dit de Petits ornements de forme conique placés dans le plafond de l'ordre dorique ou sous les triglyphes. Les gouttes de la corniche. GOUTTE, s'emploie adverbialement dans ces phrases familières, Ne voir goutte, n'entendre goutte, pour donner plus de force à la négation. Il fait bien obscur ici, je ne vois goutte, je n'y vois goutte. C'est un homme qui ne voit goutte dans ses affaires. Je n'entends goutte (Je ne comprends rien) à ce qu'il dit. Cette affaire est fort embrouillée, je n'y entends goutte. GOUTTE À GOUTTE. loc. adv. Goutte après goutte. Il faut verser cette liqueur goutte à goutte. Le sang ne venait que goutte à goutte. GOUTTE. s. f. Maladie qui affecte particulièrement les articulations, et qui est caractérisée par la douleur, la rougeur et le gonflement de ces parties. Goutte chaude. Goutte froide. Goutte vague. Cela donne, cause, engendre la goutte. Il a cruellement la goutte. Il a la goutte aux pieds, aux genoux, aux mains, aux bras, ete. Attaque de goutte. La goutte lui est remontée dans la poitrine, dans la tête, etc. Il est mort d'une goutte remontée. Etre travaillé, étre tourmenté de la goutte. Il est perdu de gouttes, mange de gouttes. Goutte-crampe. Voyez CRAMPE. Goulle sciatique, ou simplement, Sciatique, Douleur qui a son siége le long du nerf sciatique. Etre tourmenté d'une goutte sciatique. Goutte sereine, Affection caráctérisée par la perte complète ou incomplète de la vue, sans altération appréciable des parties constituantes du globe de l'œil. Les médecins la nomment Amaurose. Il perdit tout d'un coup la vue par une goutte sereine. GOUTTELETTE. s. f. diminutif. Petite goutte de quelque liqueur. Je n'en pris qu'une gouttelette. Une petite gouttelette. Il est peu usité. GOUTTEUX, EUSE. adj. Qui est sujet à la goutte. Il est bien goutteux. Il est devenu goutteux. Il n'y a guère de femmes goulteuses. Il se dit aussi substantivement. Un goutteux. GOUTTIÈRE. s. f. Petit canal par où les eaux de la pluie coulent de dessus les toits. Gouttière de bois, de plomb. On préfère maintenant les tuyaux de descente aux goullières. Il se dit quelquefois, par extension et familièrement, pour désigner Le toit même. Dans ce sens, on le met ordinairement au pluriel. Se promener sur les gouttières. Des chats qui se battent dans les gouttières. Il se dit aussi d'Une bande de cuir quiavance autour de l'impériale d'un carrosse, et qui sert à empêcher que la pluie n'y entre par les portières. Les gouttières d'un carrosse. GOUTTIÈRE, en termes de Relieurs, signifie, La coupe creuse qu'ils donnent à la tranche du livre opposée au dos. GOUTTIÈRE, en termes de Chasse, se dit Des fentes ou raies creuses qui sont le long de la perche du merrain de la tête du cerf. GOUTTIÈRE, en termes d'Anatomie, se dit de Certains enfoncements que présentent les os. Les gouttières des malléoles. La gouttiere sagittale. En Botan, Creuse en gouttière, Qui a sur sa longueur et d'un seul côté un demi-canal, une espèce de rainure. Pétiole creusé en gouttière. GOUVERNAIL. s. m. Pièce de bois attachée à l'arrière d'un vaisseau, d'un navire, d'un bateau, et qui sert à le gouverner, à le faire aller da côté qu'on veut. Tenir le gouvernail d'un vaisseau. Etre au gouvernail, Un coup de mer rompit le gouvernail. Le gouvernail d'une chaloupe. La barre du gouvernail. Ce navire est sensible au gouvernail, obeit au gouvernail. Des gouvernails. Il s'emploie figurément dans certaines phrases en parlant Du gouvernement d'un État. Les affaires allaient bien tandis que ce ministre tenait le gouvernail. Saisir le gou vernail. Abandonner le gouvernail. GOUVERNANCE. s. f. Juridiction qui existait autrefois dans quelques villes des Pays-Bas, et à la tête de laquelle était le gouverneur de la place. La gouvernance d'Arras, de Lille, etc. GOUVERNANTE. s. f. La femme du gouverneur d'une province, d'une place. Madame la gouvernante. Il se dit aussi d'Une femme qui a le gouvernement d'une province, d'une ville. Plusieurs princesses de la maison d'Autriche ont été gouvernantes des Pays-Bas. La reine Anne d' Autriche a été gouvernante de Bretagne. GOUVERNANTE, se dit, plus ordinairement, d'Une femme à laquelle on confie l'éducation d'un ou de plusieurs enfants. La gouvernante des enfants de France. La gouvernante de vos enfants. Cette jeune personne ne sort jamais qu'avec sa gouvernante. Il se dit encore d'Une femme qui a soin du ménage d'un homme veuf ou d'un célibataire. GOUVERNE. s. f. T. de Commerce. Ce qui doit servir de règle de conduite dans une affaire. Cette lettre vous servira de gouverne. Il s'emploie quelquefois familièrement, dans le langage ordinaire. Je vous dis cela pour votre gouverne. GOUVERNEMENT. s. m. Action, charge, ou manière de gouverner, de régir, d'administrer. Le gouvernement d'un Etat. Se reposer des fatigues du gouvernement. Pendant la durée de son gouvernement, pendant son gouvernement. Sous son gouvernement. Gouvernement doux. Gouvernement dur et tyrannique. Le gouvernement d'une banque. Cette femme n'entend rien au gouvernement d'une maison. Je lui ai laissé le gouvernement de mes affaires. Il se dit absolument Du gouvernement des États. La science du gouvernement. Maximes de gouverne ment. Avoir quelque chose en son gouvernement, Etre chargé d'en avoir soin. Un officier qui a la vaisselle et le linge en son gouvernement. Il a les vivres, les provisions en son gouvernement, il en est responsable. GOUVERNEMENT, se dit aussi de La constitution d'un État. La forme, la nature d'un gouvernement. Etablir un bon gouvernement. Le gouvernement de la France est monarchique et représentatif. Le gouvernement d'un seut. Le gouvernement de Venise était aristocratique. Il se dit quelquefois, dans un sens collectif, de Ceux qui gouvernent un Etat. Le gouvernement a pris telles mesures. Faire une demande au gouvernement. Ces deux gouvernements étaient d'accord. GOUVERNEMENT, Se dit particulièrement de La charge de gouverneur dans une province, dans une ville, dans une place forte, dans une maison royale. Le roi lui donna le gouvernement de Normandie. Le gouvernement de telle place. Gouver nement militaire. Son gouvernement lui vaut tant. Il eut le gouvernement du château de Compiègne. Il signifie aussi, La ville et le pays qui sont sous le pouvoir du gouverneur. Un gouvernement d'une grande étendue. Il signifie encore, L'hôtel du gouverneur. J'ai dinė au gouverne ment. GOUVERNER. v. a. Diriger, conduire. Gouverner un vaisseau, un navire, une barque. On n'est point encore parvenu à gouverner les aérostals. Ce cocher ne sait pas gouverner ses chevaux. On Temploie quelquefois absolument, surtout en parlant des vaisseaux, etc. Ce pilote gouverne bien, gouverne mal. Gouverner à la lame. Gouverner au plus près. Gouverner sur son ancre. Etc. Ce bâtiment, ce bateau gouverne bien, gouverne mal, Il obéit ou il résiste aux mouvements du gouvernail. Fig. et fam., C'est lui qui gouverne la barque, C'est lui qui a la conduite de l'entreprise. Prov. et fig., Gouverner bien sa barque, Conduire bien ses affaires, ou Se conduire sagement. Il a bien gouverné sa barque pendant son ministère. GOUVERNER, signifie aussi, tant au propre qu'au figuré, Régir, conduire avec autorité. Dieu gouverne l'univers. Ce prince gouverne sagement son royaume. Il gouverne ses Etats avec justice. Cet Etat, ces peuples sont bien gouvernés. Ce père de famille gouverne bien sa maison. C'est au pere à gouverner ses enfants. Gouverner ses passions. L'âme gouverne le corps. On l'emploie souvent absolument. Les ministres gouvernent sous l'autorité du prince. Celui qui gouverne dans ce royaudouceur et modération. L'art de gouverner. Dans cette maison, c'est la femme qui gouverne. me , avec youverne Il signifie, particulièrement, Avoir grand crédit, grand pouvoir sur l'esprit de quelqu'un. Vous pouvez me rendre de bons offices auprès de lui, vous le gouvernez. Personne ne le gouverne. Cette femme gouverne son mari. Ce n'est pas un homme à se laisser gouverner. Tel croit gouverner un autre qui en est gouverné. Gouverner à son gré les volontés de quelqu'un. Gouverner les esprits, Gouverner l'opinion publique. L'opinion gouverne le monde. On le dit aussi Des choses morales. Les préjugés gouvernent la plupart des hommes. Fam., Comment gouvernez-vous un tel? Comment êtes-vous, de quelle façon vivez-vous avec lui? le voyezvous souvent? On dit à peu près dans le même sens, Comment gouvernezvous la fortune, le jeu, les plai sirs ? GOUVERNER, signifie encore, Avoir l'administration, la conduite de quelque chose. C'est lui qui gouverne toute la maison, il en gouverne les affaires. Il gouverne la bourse du maitre. C'est elle qui gouverne tout le ménage. Il signifie, signifie particulièrement, Ad ministrer avec épargne. Vous n'avez pas beaucoup de provisions, gouvernez-les bien. Je gouvernerai ces munitions de sorte qu'elles suffiront. Il n'a qu'un très-petit revenu, mais il le gouverne si sagement, qu'il en a assez. Il se dit également Du soin qu'on a qu'une chose soit en bon état qu'elle ne périsse pas. Il entend à gouverner le vin, à gouverner une cave. Il se dit aussi Du soin que l'on prend des enfants ou des malades. C'est une femme qui s'entend a gouverner les enfants, les malades. Il se dit même De la manière d'élever, de soigner toutes sortes d'animaux. Il a toute sa vie élevé des chevaux, il sait bien les gouverner. Cette femme gouverne bien ma basse-cour. GOUVERNER, en Grammaire, a le même sens que Régir. Ce verbe gouverne l'accusatif. GOUVERNER, avec le pronom personnel, se dit D'un État démocratique, d'un gouvernement où le pouvoir est exercé par le peuple. Ils résolurent de se gouverner euxmêmes, et de se constituer en république. Il signifie plus ordinairement, Tenir une conduite bonne ou mauvaise dans sa vie, dans ses mœurs, dans ses affaires. Il s'est toujours gouverné sagement. Celle femme se gouverne mal Il s'est malgouverné dans cette affaire. Il s'est bien gouverné avec tout le monde, avec ses égaux. GOUVERNÉ, ÉE, participe. GOUVERNEUK. s. m. Celui qui commande en chef dans une province, dans une place forte, dans une maison royale. Le gouverneur de la province. Le gouverneur de Namur. Gouverneur de la citadelle de... Le gouverneur du château de Fontainebleau. Le gouverneur de la banque de France, Le directeur en chef de cet établissement. GOUVERNEUR, signifie aussi, Celui qui est commis pour avoir soin de l'éducation et de l'instruction d'un jeune seigneur, d'un jeune prince. Gouverneur de M. le dauphin. Sage gouverneur. GOY GOYAVE. s. f. Fruit du goyavier. Cueillir des goyaves. GOYAVIER. s. m. T. de Botan. Grand arbre d'Amérique et des Indes orientales, appelé aussi Poirier des Indes, qui porte un fruit long ou ovale, à peu près gros comme une pomme de reinette. GRA GRABAT. s. m. Méchant lit, tel que ceux des pauvres gens. On trouva quatre ou cinq petits enfants couchés sur un méchant grabat. Ils sont dans une extrême misère, ils n'ont qu'un pauvre grabat. Prov., Etre sur le grabat, Étre malade au lit. |