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les jeux de mots sont presque toujours de mauvais goût. Des tableaux d'un goût sévère, de grand goût. Le goût gothique.

Il se dit quelquefois absolument, pour Bon goût, agrément, grace, élégance. Un ouvrage fait avec gout. Il y avait dans cette parure plus de luxe que de goût. La magnificence et le goût présidaient à ces fêtes. Le gout brillait dans ses moindres ouvrages.

Il se dit particulièrement Du caractère d'un auteur, d'un peintre, d'un sculpteur, et même Du caractère général d'un siècle. Ces vers sont dans le goût de Racine. Ce tableau est dans le goût de MichelAnge, de Raphaël. Je reconnais le goût du Titien. Cette pièce est bien du goût du quinzième siècle. Il a écrit dans le goût de son siècle.

GOUTER. v. a. Exercer le sens du goût sur ce qui a de la saveur. Il goûte bien ce qu'il mange. Boire du vin lentement, afin de le mieux goûter. Il avale sans goûter.

Il signifie, particulièrement, Examiner, vérifier la saveur, la qualité d'une chose, en mettant dans la bouche une petite partie, une petite quantité de cette chose. Le cuisinier n'a pas goûté cette sauce. Gouter du sucre. Ce courtier goûte bien le vin, les vins.

Il signifie aussi, Boire ou manger quelque peu d'une chose dont on n'a pas encore bu ou mangé; et, dans ce sens, il est ordinairement neutre. Voulez-vous yoûter à notre vin, de notre um? Ce n'est que pour en goûter, pour y goûter. Goutez de cette volaille, elle est excellente.

Il se dit quelquefois, tant activement que neutralement, en parlant Des choses dont on ne juge que par Todorat. Goûtez bien ce tabac. Goйtez de ce tabac.

GOÛTER, neutre, signifie figurément, Essayer, éprouver. Il a goûté du métier, il en est las. C'est un homme qui veut goûter de tous les plaisirs.

GOÛTER, actif, signifie figurément, Approuver, trouver bon, agréable. Je goûte ce que vous dites. Je n'ai pu lui faire goûter vos raisons. Le public goûte peu ces sortes d'ouvrages. Son avis ne fut point goûté. Il ne goûte ni les vers ni la musi

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lui a donné des confitures et du fruit pour son goûter. Il ne faut point donner de viande aux enfants pour leur goûter.

GOUTTE. s. f. Petite partie d'une chose liquide. Petite goutte, Grosse goutte. Goutte d'eau, de vin, de bouillon, d'huile, d'encre, de suif, etc. Ce vin se conservera bon jusqu'à la dernière goutte. Il n'y en a pas une goutte. Des gouttes de pluie commençaient à tomber. Suer à grosses gouttes.

Il se prend quelquefois pour Une quantité peu considérable. Prenez une goutte de vin, une goutte de bouillon.

Prov. et fig., C'est une goutte d'eau dans la mer, C'est ajouter fort peu à une grande abondance; C'est porter un faible secours où il en faudrait un très-considérable.

Mère goutte, Le vin qui coule de la cuve ou du pressoir sans que l'on ait pressuré le raisin.

Prov., Ces deux personnes se ressemblent comme deux gouttes d'eau, Elles se ressemblent parfaite

ment.

Par exagérat.: Tant qu'il me restera une goutte de sang dans les veines, je vous défendrai, je les combattrai. Je répandrai jusqu'à la dernière goutte de mon sang. Etc.

Fig., Il n'a pas une goutte de sang dans les veines, se dit D'un homme qui est saisi d'effroi, d'épou

vante, d'horreur.

GOUTTE, en termes de Pharmacie, se dit de La mesure de certaines liqueurs qui s'emploient à très-petite dose. On evalue la gouite à peu près au poids d'un gram.

Il se dit, au pluriel, de Certains remèdes liquides qui ne s'administrent ordinairement qu'à très-petite dose, à cause de leur énergie. Gouttes d'Angleterre. Gouttes d'Hoffmann. Gouttes d'or du général Lamotte.

GOUTTE, en termes de Fondeur, Petite partie tirée d'une fonte d'or ou d'argent, qu'on remet à l'essayeur pour avoir le rapport du ti

tre.

GOUTTE, en Architecture, se dit de Petits ornements de forme conique placés dans le plafond de l'ordre dorique ou sous les triglyphes. Les gouttes de la corniche.

GOUTTE, s'emploie adverbialement dans ces phrases familières, Ne voir goutte, n'entendre goutte, pour donner plus de force à la négation. Il fait bien obscur ici, je ne vois goutte, je n'y vois goutte. C'est un homme qui ne voit goutte dans ses affaires. Je n'entends goutte (Je ne comprends rien) à ce qu'il dit. Cette affaire est fort embrouillée, je n'y entends goutte.

GOUTTE A GOUTTE, loc. adv. Goutte après goutte. Il faut verser cette liqueur goutte à goutte. Le sang ne venait que goutte à goutte.

GOUTTE. s. f. Maladie qui affecte particulièrement les articulations, et qui est caractérisée par la douleur, la rougeur et le gonflement de ces parties. Goutte chaude. Goutte froide. Goutte vague. Cela donne,

cause, engendre la goutte. Il a cruellement la goutte. Il a la goutte aux pieds, aux genoux, aux mains, aux bras, etc. Attaque de goutte. La goutte lui est remontée dans la poitrine, dans la tête, etc. Il est mort d'une goutte remontée. Etre travaillé, etre tourmenté de la goutte. Il est perdu de gouttes, mangé de gouttes.

Goutte-crampe. Voyez CRAMPE. Goutte sciatique, ou simplement, Sciatique, Douleur qui a son siége le long du nerf sciatique. Etre tourmenté d'une goutte sciatique.

Goutte sereine, Affection caractérisée par la perte complète ou incomplète de la vue, sans altération appréciable des parties constituantes du globe de l'œil. Les médecins la nomment Amaurose. Il perdit tout d'un coup la vue par une goutte sereine.

GOUTTELETTE. s. f. diminutif. Petite goutte de quelque liqueur. Je n'en pris qu'une gouttelette. Une petite gouttelette. Il est peu usité.

GOUTTEUX, EUSE. adj. Qui est sujet à la goutte. Il est bien goutteux. Il est devenu goutteux. Il n'y a guère de femmes goulleuses.

Il se dit aussi substantivement. Un goutteux.

GOUTTIÈRE. s. f. Petit canal par où les eaux de la pluie coulent de dessus les toits. Gouttière de bois, de plomb. On préfère maintenant les tuyaux de descente aux gouttières.

Il se dit quelquefois, par extension et familièrement, pour désigner Le toit mème Dans ce sens, on le met ordinairement au pluriel. Se promener sur les gouttières. Des chats qui se battent dans les gouttières.

Il se dit aussi d'Une bande de cuir quiavance autour de l'impériale d'un carrosse, et qui sert à empêcher que la pluie n'y entre par les portières. Les gouttieres d'un carrosse.

GOUTTIÈRE, en termes de Relieurs, signifie, La coupe creuse qu'ils donnent à la tranche du livre opposée au dos.

:

GOUTTIÈRE, en termes de Chasse. se dit Des fentes ou raies creuses qui sont le long de la perche du merrain de la tête du cerf.

GOUTTIÈRE, en termes d'Anatomie, se dit de Certains enfoncements que présentent les os. Les gouttières des malléotes. La gouttière sagittale.

En Botan, Creusé en gouttière, Qui a sur sa longueur et d'un seul côté un demi-canal, une espèce de rainure. Pétiole creusé en gouttière.

GOUVERNAIL. s. m. Pièce de bois attachée à l'arrière d'un vaisseau, d'un navire, d'un bateau, et qui sert à le gouverner, à le faire aller du côté qu'on veut. Tenir le gouvernail d'un vaisseau. Etre au gouvernail. Un coup de mer rompit le gouvernail. Le gouvernail d'une chaloupe. La barre du gouvernail. Ce navire est sensible au gouvernail, obéit au gouvernail. Des gouvernails.

Il s'emploie figurément dans certaines phrases en parlant Du gouver nement d'un Etat. Les affaires allaient bien tandis que ce ministre tenait le gouvernail. Saisir le gou

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GOUVERNANCE. s. f. Juridiction qui existait autrefois dans quelques villes des Pays-Bas, et à la tête de laquelle était le gouverneur de la place. La gouvernance d'Arras, de Lille, etc.

GOUVERNANTE. s. f. La femme du gouverneur d'une province, d'une place. Madame la gouvernante.

Il se dit aussi d'Une femme qui a le gouvernement d'une province, d'une ville. Plusieurs princesses de la maison d'Autriche ont été gouvernantes des Pays-Bas. La reine Anne d' Autriche a été gouvernante de Bretagne.

GOUVERNANTE, se dit, plus ordinairement, d'Une femme à laquelle on confie l'éducation d'un ou de plusieurs enfants. La gouvernante des enfants de France. La gouvernante de vos enfants. Cette jeune personne ne sort jamais qu'avec sa gouvernante.

Il se dit encore d'Une femme qui a soin du ménage d'un homme veuf ou d'un célibataire.

GOUVERNE. s. f. T. de Commerce. Ce qui doit servir de rèle de conduite dans une affaire. Cette lettre vous servira de gouverne.

Il s'emploie quelquefois familièrement, dans le langage ordinaire. Je vous dis cela pour votre gouverne.

GOUVERNEMENT. s. m. Action, charge, ou manière de gouverner, de régir, d'administrer. Le gouvernement d'un Etat. Se reposer des fatigues du gouvernement. Pendant la durée de son gouvernement, pendant son gouvernement. Sous son gouvernement. Gouvernement doux. Gouvernement dur et tyrannique. Le gouvernement d'une banque. Cette femme n'entend rien au gouvernement d'une maison. Je lui ai laissé le gouvernement de mes affaires.

Il se dit absolument Du gouvernement des États. La science du gouvernement. Maximes de gouvernement.

Avoir quelque chose en son gouvernement, Etre chargé d'en avoir soin. Un officier qui a la vaisselle et le linge en son gouvernement. Il a les vivres, les provisions en son gouvernement, il en est responsable.

GOUVERNEMENT, se dit aussi de La constitution d'un État. La forme, la nature d'un gouvernement. Etablir un bon gouvernement. Le gouvernement de la France est monarchique et représentatif. Le gouvernement d'un seul. Le gouvernement de Venise était aristocratique.

Il se dit quelquefois, dans un sens collectif, de Ceux qui gouvernent un État. Le gouvernement a pris telles mesures. Faire une demande au gouvernement. Ces deux gouvernements étaient d'accord.

GOUVERNEMENT, Se dit particulièrement de La charge de gouverneur dans une province, dans une ville, dans une place fortè, dans une maison royale. Le roi lui donna le gouvernement de Normandie. Le gouvernement de telle place. Gouver

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GOUVERNER. v. a. Diriger, conduire. Gouverner un vaisseau, un navire, une barque. On n'est point encore parvenu à gouverner les aérostats. Ce cocher ne sait pas gouverner ses chevaux. On l'emploie quelquefois absolument, surtout en parlant des vaisseaux, etc. Ce pilote gouverne bien, gouverne mal. Gouverner à la lame. Gouverner au plus près. Gouverner sur son ancre. Etc.

Ce bâtiment, ce bateau gouverne bien, gouverne mal, Il obéit ou il résiste aux mouvements du gouvernail.

Fig et fam., C'est lui qui gouverne la barque, C'est lui qui a la conduite de l'entreprise.

Prov. et fig., Gouverner bien sa barque, Conduire bien ses affaires, on Se conduire sagement. Il a bien gouverné sa barque pendant son

ministere.

GOUVERNER, Signifie aussi, tant au propre qu'au figuré, Régir, conduire avec autorité. Dieu gouverne l'univers. Ce prince gouverne sagement son royaume. Il gouverne ses Etats avec justice. Cet Etat, ces peuples sont bien gouvernés. Ce père de famille gouverne bien sa maison. C'est au pere à gouverner ses enfants. Gouverner ses passions. L'âme youverne le corps. On l'emploie souvent absolument. Les ministres gouvernent sous l'autorité du prince. Celui qui gouverne dans ce royaume gouverne avec douceur et modération. L'art de gouverner. Dans celte maison, c'est la femme qui gouverne.

,

Il signifie, particulièrement, Avoir grand crédit, grand pouvoir sur l'esprit de quelqu'un. Vous pouvez me rendre de bons offices auprès de lui, vous le gouvernez. Personne ne le gouverne. Cette femme gouverne son mari. Ce n'est pas un homme à se laisser gouverner. Tel croit gouverner un autre qui en est gouverné. Gouverner à son grè les volontés de quelqu'un. Gouverner les esprits, Gouverner l'opinion publique. L'opinion gouverne le monde. On le dit aussi Des choses morales. Les préjugés gouvernent la plupart des hommes.

Fam., Comment gouvernez-vous un tel? Comment êtes-vous, de quelle façon vivez-vous avec lui? le voyezvous souvent? On dit à peu près dans le même sens, Comment gouvernezvous la fortune, le jeu, les plai

sirs ?

GOUVERNER, signifie encore, Avoir l'administration, la conduite de quelque chose. C'est lui qui gouverne toute la maison, il en gouverne les affaires. Il gouverne la bourse du maitre. C'est elle qui gouverne tout le ménage.

Il signifie, particulièrement, Ad

ministrer avec épargne. Vous n'avez pas beaucoup de provisions, gouvernez-les bien. Je gouvernerai ces munitions de sorte qu'elles suffiront. Il n'a qu'un très-petit revenu, mais il le gouverne si sagement, qu'il en a assez.

Il se dit également Du soin qu'on a qu'une chose soit en bon état. qu'elle ne périsse pas. Il entend à gouverner le vin, à gouverner une

cave.

Il se dit aussi Du soin que l'on prend des enfants ou des malades. C'est une femme qui s'entend à gouverner les enfants, les malades.

Il se dit même De la manière d'élever, de soigner toutes sortes d'animaux. Il a toute sa vie élevé des chevaux, il sait bien les gouverner. Cette femme gouverne bien ma basse-cour.

GOUVERNER, en Grammaire, a le même sens que Régir. Ce verbe gouverne l'accusatif.

GOUVERNER, avec le pronom personnel, se dit D'un État démocratique, d'un gouvernement où le pouvoir est exercé par le peuple. Ils résolurent de se gouverner euxmêmes, et de se constituer en république.

Il signifie plus ordinairement, Tenir une conduite bonne ou mauvaise dans sa vie, dans ses mœurs, dans ses affaires. Il s'est toujours gouverné sagement. Celle femme se gouverne mal Il s'est mal gouverné dans celle affaire. Il s'est bien gouverné avec tout le monde, avec ses égaux.

GOUVERNÉ, ÉE. participe. GOUVERNEUK. s. m. Celui qui commande en chef dans une province, dans une place forte, dans une maison royale. Le gouverneur de la province. Le gouverneur de Namur. Gouverneur de la citadelle de... Le gouverneur du château de

Fontainebleau.

Le gouverneur de la banque de France, Le directeur en chef de cet établissement.

GOUVERNEUR, signifie aussi, Celui qui est commis pour avoir soin de l'éducation et de l'instruction d'un jeune seigneur, d'un jeune prince. Gouverneur de M. le dauphin. Sage gouverneur.

GOY

GOYAVE. s. f. Fruit du goyavier. Cueillir des goyaves.

GOYAVIER. s. m. T. de Botan. Grand arbre d'Amérique et des Indes orientales, appelé aussi Poirier des Indes, qui porte un fruit long ou ovale, à peu près gros comme une pomme de reinette.

GRA

GRABAT. s. m. Méchant lit, tel que ceux des pauvres gens. On trouva quatre ou cinq petits enfants couchés sur un méchant grabat. Ils sont dans une extrême misère, ils n'ont qu'un pauvre grabat.

Prov., Eire sur le grabat, Étre GRABATAIRE. s. des deux genres. Il se dit, dans l'Histoire ecclésiastique, de Ceux qui différaient jusqu'à la mort à recevoir le baptême. La secte des grabataires.

malade au lit.

GRABATAIRE, se dit aussi, adjectivement, D'une personne habituellement malade ou alitée. Il est devenu grabataire. Ce sens est familier.

GRABUGE. s. m. Querelle, différend, noise. Ils ont eu quelque grabuge ensemble. Ces grabuges durent longtemps. Il y a du grabuge entre eux. Il y a du grabuge au ménage. Il est familier.

GRACE. s. f. Faveur qu'on fait à quelqu'un sans y être obligé. S'il vous accorde telle chose, ce sera une pure grâce. Je vous demande celte grâce. Accordez-moi cette grâce. C'est la seule grâce que je vous demande. Je vous demande cela en grâce. Faire une chose par grâce. Faites-moi la grâce de... Il tient cela de votre grace, de votre pure grâce. J'ai reçu plusieurs gráces de ce prince. Il m'a comblé de grâces. Solliciter, obtenir des graces. Répandre, distribuer des grå

ces.

Prov. et fig., Cela lui vient de la grâce de Dieu, lui vient de Dieu grâce, se dit De tout ce qui arrive d'avantageux, à quelqu'un sans qu'il y ait contribué par ses soins ou par son travail. Cela m'est venu de Dieu grâce.

Par la grâce de Dieu. Formule que des princes souverains ont coutume de mettre dans leurs titres.

Grâce expectative, se dit Des provisions que la cour de Rome donne par avance du bénéfice d'un homme vivant.

Chevaliers de grâce, se dit, dans les Ordres de chevalerie où il faut faire preuve de noblesse, Des chevaliers qui, ne pouvant faire cette preuve, sont reçus par gráce dans l'ordre.

Commanderies de grâce, Celles dont le grand maître d'un ordre a la libre disposition; par opposition à Commanderies de rigueur, Celles que les chevaliers obtiennent à leur rang.

Coup de grâce, Le dernier coup que l'exécuteur donnait sur l'estomac à un homme roué vif, afin de terminer ses souffrances. On le dit figurément de Ce qui achève de perdre, de ruiner quelqu'un. Cet événement fut son coup de grâce. Vous lui avez porté le coup de grâce, il ne s'en relèvera jamais.

En termes de Commerce, Jours de grâce, Dix jours de délai qu'on accordait autrefois à celui sur lequel une lettre de change était tirée. On disait dans le même sens, Délai de grâce.

Trouver grâce aux yeux de quelqu'un, devant les yeux de quelqu'un, devant quelqu'un, Lui plaire, gagner sa bienveillance. Cela ne se dit que D'une personne extrêmement inférieure à l'égard d'une au

tre.

Etre en grâce auprès du prince ou de quelque personne puissante, Y être en considération, en faveur. On dit dans le même sens, Rentrer en grâce, être remis en grâce.

Bonnes grâces, au pluriel, se dit pareillement de La faveur ou de la bienveillance, de l'amitié qu'une personne accorde à une autre. Il est dans les bonnes grâces du roi. Il a perdu les bonnes grâces du prince. Rechercher, gagner, obtenir, posséder les bonnes grâces de quelqu'un. Comment est-il dans vos bonnes grâces? Conservez-moi vos bonnes grâces, l'honneur de vos bonnes grâces.

Etre dans les bonnes grâces d'une femme, avoir ses bonnes grâces, En être aimé.

GRACE, signifie aussi, Pardon, indulgence. Cette action ne mèrite aucune grâce. Son extrême jeunesse doit lui faire trouver grâce auprès de vous. Point de grâce au menteur. On fait peu de grâce aux écrivains ennuyeux. Demander grâce au lecteur pour les hardiesses que l'on s'est permises. Elliptiquement, Grâce, grâce!

Il se dit, particulièrement, Du pardon que le prince accorde de son autorité souveraine à un criminel, en lui remettant la peine que méritait son crime. Il a obtenu sa grâce. Il n'appartient qu'au prince de faire grâce. Crier grace. Se pourvoir en grâce auprès du roi. Demande en grace.

Lettres de grâce, ou simplement, Grâce, Lettres par lesquelles le souverain accorde la grâce d'un criminel. Entériner des lettres de grace. Signer une grâce. Un expres fut chargé de lui porter sa grace. Leur grâce arriva trop tard.

Faire grâce à quelqu'un, Lui accorder, lui remettre ce qu'il ne pouvait pas demander avec justice. Quand on vous a accordé cela, on vous a fait grace. On dit, ironiquement et familièrement: Vous me faites là une belle grâce. Voilà une belle grâce. Etc.

Faire grâce à quelqu'un d'une chose, Ne pas l'exiger de lui, ou La lui épargner. Il me devait mille écus, mais je lui ai fait gráce de la moitié. Ils enlevèrent tout ce qu'il possédait, ne lui faisant grâce que de la vie. Il me récita tout son poëme, sans me faire grâce d'un hemistiche. Faites-moi grâce de vos observations.

GRACE, en termes de Théologie et de Dévotion, signifie, L'aide et le secours que Dieu donne aux hommes pour faire leur salut. On ne peut se sauver sans la grace. Grâce prèvenante. Grâce suffisante. Gráce efficace. Grâce actuelle. Grace habituelle. Coopérer à la grâce. Manquer à la grâce. Grâce sanctifiante. Les sacrements confèrent la grâce. La grâce du baptême. Etre en grâce, en état de grâce. Perdre la grâce. Conserver la grâce. Persévérer dans la grâce. Mourir dans la grâce de Dieu. Demander la grâce de Dieu, sa sainte grâce. Dieu m'a retiré ses gráces.

An de gráce, se dit de Chacune des années de l'ère chrétienne. Calendrier pour l'an de grâce 1836. Hors de cette phrase, il ne se dit guère qu'en plaisantant.

GRACE, signifie aussi, Remerci

ment, témoignage de reconnaissance. Il s'emploie ordinairement, dans ce sens, avec le verbe Rendre. Je vous rends grâce, je vous rends mille grâces. Je vous rends grâces de ce que vous avez fait pour moi. Il est sauvé: rendons-en grâce au ciel, à Dieu. Rendre des actions de gråces, mille actions de grâces. Chanter un Te Deum en action de grâces.

Elliptiq., Grâce à Dieu, grâce au ciel, etc., se dit Pour marquer que c'est de la bonté de Dieu qu'on tient la chose dont il s'agit. Il se porte mieux, grâce à Dieu. On dit en des sens analogues: Grace à vous.Grace à votre bonté. Grâce à vos soins. Grâce à ce prince. Grâce à son courage, à sa prudence. Etc. Ironiquement: Grâce à votre étourderie. Grâce à leur négligence. Etc.

GRACES, au pluriel, se dit particulièrement, d'Une prière que l'on fait à Dieu après le repas, pour le remercier de ses biens. Dire grâces. Dites vos gráčes.

GRACE, se dit encore d'Un certain agrément dans les personnes et dans les choses. Cette femme est belle, mais elle n'a aucune grâce. Elle a mauvaise grâce. Elle n'a pas de grâce. Elle est sans grâce. Cette femme a des graces. Le temps l'a dépouillée de ses grâces. Etre parèc de mille graces. Des grâces touchantes. Des grâces piquantes. La grace touche plus que la beauté. Danser, marcher, se présenter de bonne gráce, de mauvaise grâce. Il a bonne grâce, mauvaise grâce à faire telle chose. Il a, il met de la grâce à tout ce qu'il fait. Il fait tout avec gráce. Il n'a grâce à rien. Un geste, un sourire plein de grâce. Etre habillé de bonne gráce. Des figures drapées avec grâce. Cette statue manque de grâce. Cet habit n'a point de grâce. Ce cheval a de la grâce dans les mouvements. La grace et la légèreté du cerf. Cela est dit avec grace et délicatesse. Une grâce naturelle accompagne ses moindres discours. Les grâces du style, de la diction. Parler, s'exprimer avec grâce. Les grâces d'un esprit cultivé.

Cette expression a de la grâce, Elle donne de l'agrément, du charme à la phrase où elle est placée.

N'avoir pas bonne grace, avoir mauvaise grâce de faire telle ou telle chose, se dit en parlant De ce qu'une personne fait contre la raison ou contre la bienséance. Il aurait mauvaise grâce de se plaindre d'une chose qu'il a lui-même désirée. Un fils n'a pas bonne grâce de plaider contre son père. Ironiquement, Vraiment, il a, vous avez bonne grâce de prétendre que...

De bonne grâce, de mauvaise grâce, şignifie aussi, De bonne volonté, sans répugnance; de mauvaise volonté, avec répugnance. Puisque vous ne pouvez vous dispenser de cela, je vous engage à le faire de bonne grâce. Il s'y est prété de fort bonne grâce, de la meilleure gráce du monde. Il a fait la chose d'assez mauvaise grâce.

En termes de Tapissier, Les bonnes graces d'un lit, Lés d'étoffe

qu'on attache vers le chevet et vers les pieds d'un lit, pour accompagner les grands rideaux. Cela ne se dit qu'en parlant Des lits à l'ancienne mode.

GRACES, au pluriel, se dit, en Mythologie, de Trois déesses qui étaient les compagnes de Vénus, et dont le pouvoir s'étendait à tout ce qui fait l'agrément, le charme de la vie. Les trois Graces sont Aglaé, Euphrosine et Thalie. Ce groupe représente les Grâces, les trois Grâces.

Fig., Sacrifier aux Graces, Acquérir ou mettre de la grâce dans ses ⚫ manières, dans ses discours, dans son style. Il n'a pas sacrifié aux Grâces. Il sera d'un mérite accompli, quand il aura sacrifié aux

Grâces.

Fig. et poétiq., Les Grâces prèsidèrent à sa naissance, les Grâces ont pris soin de la former, etc., se dit D'une femme qui a beaucoup de graces naturelles. On dit, en des sens analogues : Les Grâces accompagnent ses pas. Les écrits de cet auteur semblent dictés par les Gråces. Les Grâces l'ont inspiré. Etc.

GRACE, est aussi Un titre d'honneur que l'on donne aux ducs, en Angleterre. Sa Grace le duc de...

DE GRACE. loc. adv. Par grâce, par pure bonté. De grâce, secourezmoi. De grace, faites-moi ce plaisir-là. Modérez-vous, de grâce.

GRACIABLE. adj. des deux genres. T. de Jurispr. Qui est rémissible, digne de pardon. Il n'est guère usité que dans les locutions, Fait graciable, cas graciable.

GRACIER. v. a. T. de Jurispr. Faire grâce à un criminel, lui remettre sa peine. On l'emploie surtout au passif. Il a été gracié. GRACIE, ÉE. participe. GRACIEUSEMENT. adv. D'une manière gracieuse. Il reçoit gracieusement ceux qui ont affaire à lui. Vous devriez lui parler plus gracieusement.

GRACIEUSER. v. a. Faire des démonstrations d'amitié ou de bienveillance à quelqu'un. Cette femme l'a fort gracieuse. Il est familier. GRACIEUSÉ, ÉE., participe. GRACIEUSETE. s. f. Honnêteté, civilité. Il m'a fait une gracieuseté à laquelle je ne m'attendais pas. Il m'a fait mille gracieusetés.

Il signifie aussi, Gratification, ce que l'on donne à quelqu'un au delà de ce qu'on lui doit, par-dessus ce qu'on lui doit. S'il me sert bien dans cette affaire, je lui ferai quelque gracieuseté. Il est familier dans les deux sens.

GRACIEUX, EUSE. adj. Agréable, qui a beaucoup de grace et d'agrément. Il se dit au propre et au figuré. Visage gracieux. Geste, sourire gracieux. Air, maintien gracieux. Manières gracieuses. Il y a quelque chose de gracieux dans ce tableau. Ce peintre a le pinceau gracieux. Le genre gracieux.

Il signifie quelquefois, Poli, doux, civil. Cette dame est fort gracieuse. Il est gracieux pour tout le monde. Réception gracieuse. Paroles gracieuses.

Juridiction gracieuse, Celle que

les évêques exerçaient par eux-mêmes; par opposition à La juridiction contentieuse, qu'ils exerçaient par leurs officiaux.

En style de Chancellerie romaine, on dit que Les provisions d'un bénéfice sont expédiées en forme gracieuse, quand elles dispensent l'impétrant de l'examen et du visa de l'ordinaire.

GRACILITÉ. s. f. Qualité de ce qui est grêle. Il ne se dit guère que De la voix, et il est peu usité.

GRADATION. s. f. Augmentation successive et par degrés. La gradation de la lumière est sensible depuis la pointe du jour jusqu'au lever du soleil. Gradation lente. Gradation insensible. Cette méthode conduit par gradation aux vérités les plus abstraites.

Il se dit aussi d'Une figure de rhétorique, par laquelle on assemble plusieurs idées, plusieurs expressions qui enchérissent les unes sur les autres. Va, cours, vole, est une gradation.

GRADATION, en Peinture, signifie, Le passage insensible d'une couleur à une autre.

Il se dit plus ordinairement, en Peinture et en Sculpture, de Cet artifice de composition qui consiste à faire saillir le personnage ou le groupe principal, en affaiblissant graduellement l'expression, la lumière, etc., dans les autres figures, à mesure qu'elles s'éloignent du centre de l'action. Une gradation sa

vante.

Il se dit aussi, en Architecture, de La disposition de plusieurs parties qui sont rangées par degrés ou les unes au-dessus des autres, et qui symétrisent par leurs formes et leurs ornements. Gradation vicieuse.

GRADE. s. m.Dignité, degré d'honneur, d'avancement. Il fut élevé au plus haut grade. Il est monté à un nouveau grade. Passer par tous les grades militaires. Le grade de caporal, de sergent. Le grade de capitaine, de colonel, de général. On lui a ôté, il a perdu son grade.

GRADE, se dit aussi Des différents degrés que l'on acquiert dans les universités. Le baccalauréat est un grade. Le grade de docteur, de licencié, etc. Acquérir, prendre des grades dans l'université.

Il se dit également Des lettres qu'on obtenait en vertu des grades qu'on avait acquis; et c'est dans ce sens qu'on disait autrefois, Signifier, jeter ses grades sur une abbaye, sur un évêché.

GRADE. adj. Qui a un grade dans l'armée. Un militaire grade. On ne le dit guère qu'en parlant Des grades inférieurs.

GRADIN. s. m. Petit degré qu'on met sur des autels, sur des cabinets, sur des buffets, etc., pour y poser des chandeliers, des vases de fleurs, des porcelaines, etc. Un salon rempli de pots de fleurs étagès par gradins.

Il se dit aussi Des bancs élevés graduellement les uns au-dessus des autres, pour placer plusieurs personnes, dans les grandes assemblées, dans les théâtres, dans les écoles, etc.

Ila fallu mettre plusieurs gradins. Le premier le second gradin. Le gradin le plus élevé. Des gradins circulaires.

En termes de Jardinage, Gradins de gazon, Marches ou degrés revêtus de gazon.

GRADUATION. s. f. Division en degrés. Il n'est usité que dans le didactique. La graduation d'un thermomètre, d'un baromètre, d'une échelle.

GRADUATION, Ou Chambre graduée, se dit, dans les salines, d'Un bâtiment destiné à faire évaporer l'eau dans laquelle le sel est dissous. GRADUEL, ELLE. adj. Qui va par degrés. Développement graduel. Augmentation, diminution graduelle. Marche graduelle. En Jurisprudence, Substitution graduelle.

Psaumes graduels, Certains psaumes que les Hébreux chantaient sur les degrés du temple.

GRADUEL, s'emploie aussi comme substantif; et, dans cette acception, il désigne Des versets qui se disent entre l'épitre et l'évangile, et qui se chantaient autrefois au jubé, comme cela se pratique encore dans quelques églises. Chanter le graduel.

Il se dit pareillement d'Un livre qui comprend tout ce qui se chante au lutrin pendant la messe. Acheter un graduel.

GRADUELLEMENT. adv. D'une manière graduelle, par gradation. Augmenter, diminuer graduelle

ment.

GRADUER. v. a. Marquer des degrés de division. Graduer un thermomètre, un baromètre, les cercles d'une sphère, les cartes de géographie, une échelle.

Il signifie aussi, Augmenter par degrés. Graduer le feu, dans une opération de chimie. Graduer les peines, dans un code criminel. Graduer l'intérêt, dans un ouvrage dramatique, dans un poëme, dans un roman. Graduer les difficultés d'une science.

GRADUER, signifie en outre, Conférer des degrés dans quelqu'une des facultés de théologie, de droit, de médecine, etc. Se faire graduer en theologie.

GRADUÉ, ÉE. participe. Carte graduée. Cours de thèmes gradue. En Chimie, Feu gradué.

Chambre graduée. Voyez GRADUA

TION.

GRADUÉ, est aussi substantif, et il signifie, Celui qui a pris des degrés dans quelqu'une des facultés de théologie, de droit, de médecine, etc. C'est un gradué. Les gradués de l'université.

Gradué nommé, se disait autrefois d'Un gradué qui avait une nomination sur un bénéfice, en vertu de ses grades.

GRAILLEMENT. s. m. Son cassé ou enroué de la voix.

GRAILLER. v. n. T. de Chasse. Sonner du cor sur un ton qui sert à rappeler les chiens.

GRAILLON. s. m. Les restes ramassés d'un repas. Une marchande de graillons. Beaucoup de pauvres gens vivent de graillons.

Goût de graillon, odeur de graillon, Goût, odeur de viande ou de graisse brûlée. On dit dans le même sens, Cela sent le graillon.

GRAIN.s.m. Le fruit et la semence du froment, du seigle, de l'orge, de l'avoine, etc. Le grain de ces froments est fort gros, est plein, est pesant, est menu. Voilà de beau grain. Ce blé est mal battu, il y a encore beaucoup de grain dans la paille. Il a vendu tout son blé, il ne lui en reste pas un grain.

Il se dit souvent absolument, surtout au pluriel. La récolte des grains. Baltre, serrer les grains, loger les grains. Le commerce des grains. Permettre l'importation des grains étrangers.

Gros grains, Le froment, le méteil et le seigle. Menus grains, Les grains qu'on sème en mars, comme Porge, l'avoine, le mil, la vesce, etc. Poulets de grain, Les petits poulets qu'on nourrit de grain.

Fig. et pop., Etre dans le grain, Être entre dans quelque affaire utile. Il est intéressé dans ielle entreprise, le voilà dans le gram.

GRAIN, se dit aussi Du fruit de certaines plantes et de certains arbrisseaux. Grain de raisin. Grain de verjus. Grain de grenade Grain de sureau. Grain de genièvre. Grain de laurier. Grain de poivre. Grain de moutarde.

Il se dit, par analogie, de Certaines choses faites à peu près en forme de grain. Grain de chapelet. Les grains d'un collier d'ambre. Un grain d'encens.

Fig. et fam., Un catholique à gros grain, Un catholique qui se permet beaucoup de choses défendues par la religion.

GRAIN, se dit également Des petites parties de certains amas ou monceaux. Grain de sable, de blé, d'orge, de mil, de sel, de poudre à canon.

Grains d'or, Morceaux d'or trèspurs qui se trouvent dans les rivières, ou sur la surface de la terre. On les nomme ainsi, quel que soit leur volume.

Grain de fin. Voyez FIN, INE,

Fig. et fam., Il n'y a pas un grain de sel dans cet ouvrage, Il est insipide, on n'y trouve rien de piquant, d'agréable.

GRAIN, se dit quelquefois, figurément et familièrement, au sens moral. N'avoir pas un grain de bon sens, un grain de jugement, etc. En être tout à fait dépourvu. Elle a un petit grain de coquetterie, Un peu de coquetterie. Chacun a son petit grain d'amour-propre. Etc.

Avoir un grain de folie dans la tête, ou quelquefois absolument, Avoir un grain, Etre un peu fou.

GRAIN, se dit encore d'Un petit poids qui, dans les anciennes divisions de mesure, vaut la soixante et douzième partie d'un gros. Cela pèse tant de grains. Cette pièce d'or est légère d'un grain, de deux grains. Quelquefois il ne faut qu'un grain pour faire trébucher la balance.

GRAIN, se dit aussi Des petites aspérités qui couvrent la surface de certaines étoffes, de certains cuirs,

etc. Ce basin a le grain plus gros, plus menu que l'autre. De la soie d'un beau grain. Ce maroquin est d'un bean grain.

Il se dit également Des parties tenues, et serrées entre elles, qui forment la masse des pierres, des métaux, etc., et que l'on aperçoit aisément à l'endroit où ils sont cassés ou coupés. Ce marbre est d'un grain plus gros que l'autre. L'acier a le grain plus fin, plus serré que le fer.

Grain d'orge, ou Toile, linge grain d'orge, de grain d'orge, à grain d'orge, Toile semée de points ressemblants à des grains d'orge.Service de linge de grain d'orge, à grain d'orge. On dit aussi, Futaine, broderie à grain d'orge.

Grain de petite vérole, Pustule que la petite vérole pousse au dehors.

GRAIN, se dit en outre d'Une averse, d'une pluie soudaine et de peu de durée. Nous allons avoir un grain. Ce grain sera bientôt passé.

En termes de Marine, Grain de vent, ou simplement, Grain, Certain tourbillon qui se forme tout à coup, et qui, à proportion de sa violence, fatigue plus ou moins le navire. Voila un grain de vent. Nous avons essuyė plusieurs grains. Il se dit aussi Du nuage qui annonce le grain de vent. Voilà un grain bien

noir..

GRAINE. s. f. La semence de quelques plantes. Graine de laitue, de pourpier, d'épinards, de pavots, etc. Graine de genét, de genièvre, de cyprès, de laurier. Graine de chou, de melon, de concombre. Cela vient de graine. Des herbes montées en graine, qui sont en graine. Recueillir la graine, les graines d'une plante. J'en ai de la graine. Semer les graines en décours. Acheter de la graine pour des oiseaux.

Fig. et fam, C'est une mauvaise graine, se dit en parlant De laquais, de pages, d'écoliers, de jeunes gens malins. Méfiez-vous de cette mauvaise graine.

Fig. et fam., Cette fille monte en graine, Elle avance en age, et ne trouvera bientôt plus à se marier.

Prov., fig. et pop., C'est de la graine de niais, C'est une chose qui ne peut tromper que des gens simples. On dit dans le même sens, Donner de la graine de niais.

Frange, épaulette, gland à graine d'épinards, Frange, etc., dont les filets ressemblent à un assemblage de graines d'épinards. Dans l'armée française, les épaulettes à graine d'épinards indiquent un grade supérieur.

NETTES.

Graines d'Avignon. Voyez GREGRAINETIER. s. m. Voyez GRE

NETIER.

GRAINIER, IÈRE. s. Celui, celle qui vend en détail toutes sortes de grains.

GRAISSAGE. s. m. Action de graisser. Le graissage des roues d'une voiture.

GRAISSE.s. f. Substance onctueuse et aisée à fondre, répandue en di

verses parties du parties corps de l'homme ou de l'animal. La graisse l'incommode. Etre chargé de graisse. Graisse molle. Il est gras, mais ce n'est pas d'une bonne graisse. Graisse humaine. Graisse de bœuf, de chapon, etc. Cette poularde a un doigt de graisse. Faire fondre de la graisse. Graisse figée, fondue. Graisse rance. Il y a trop de graisse dans ce potage, dans celle sauce. Faire cuire quelque chose dans de la graisse. Frotter de graisse. Il est tombé de la graisse sur son habit. Tache de graisse.

Fig. et fam., C'est un peloton de graisse, se dit D'un petit oiseau extrêmement gras, comme sont d'ordinaire les ortolans et les hechigues. Il se dit aussi D'un enfant fort gras.

Fam., La graisse ne l'empêche pas de courir, la graisse ne l'étouffe pas, se dit D'une personne maigre.

Ce vin tourne à la graisse, Il commence à filer comme de l'huile.

Fig., La graisse de la terre, La substance la plus onctueuse, et qui contribue le plus à la fertilité de la terre. Les grandes ravines emportent la graisse de la terre.

En termes de l'Écriture, La graisse de la terre, se dit pour La fertilité de la terre. La graisse de la terre et la rosée du ciel.

GRAISSER. v. a. Frotter, oindre de graisse, de quelque chose d'onctucux. Graisser des bottes, des souliers. Graisser les roues d'une charrette, d'un carrosse. Graisser les pieds d'un cheval.

Fig. et pop., Graisser le couteau, Manger de la viande à déjeuner ou à goûter.

Prov. et fig., Graisser ses bottes, Se préparer à partir pour quelque voyage; et, dans un sens plus figuré, Se disposer à mourir. Ce malade fera bien de graisser ses bottes.

Prov. et fig., Graissez les bottes d'un vilain, il dira qu'on les lui brúle, Un avare, pour se dispenser de la reconnaissance, se plaint méme des services qu'on lui rend; et, dans un sens plus étendu, Un malhonnête homme paye ordinairement d'ingratitude les services qu'on lui rend.

Prov. et fig., Graisser la palle à quelqu'un, Donner de l'argent à quelqu'un pour le gagner, pour le corrompre. Graisser le marteau, Donner de l'argent au portier d'une maison, afin de s'en faciliter l'entrée.

Fig. et pop., Graisser les épaules à quelqu'un, Lui donner des coups de baton.

GRAISSER, signifie aussi, Souiller de graisse. Cela vous graissera les

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