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Quand aura-t-il fini sa harangue ? HARANGUER. v. a. (H s'aspire.) Adresser une harangue à une assemblée, à quelqu'un. Haranguer le peuple. Haranguer les soldats. Il harangua le roi.

Il est aussi neutre. Haranguer devant le roi, devant une assemblée nombreuse. Haranguer bien. Haranguer mal.

Il se dit encore D'un homme qui a coutume de parler beaucoup et avecemphase. Ilharangue toujours. Il ne fait que haranguer. Il est toujours à haranguer.

HARANGUE, ÉE. participe.

HARANGUEUR. s. m. (H s'aspire.) Celui qui harangue. Un bon, un excellent harangueur.

Il se dit plus ordinairement en mauvaise part et en raillerie. Un mauvais harangueur. Un pauvre harangueur. Un froid harangueur.

Il se dit, figurément et familièrement, d'Un grand parleur, ou d'Un homme qui a coutume de faire des remontrances sur toutes choses. C'est un grand harangueur, un harangueur éternel.

HARAS. s. m. (H s'aspire.) Lieu destiné à loger des étalons et des juments, pour élever des poulains. De grands haras. Faire des haras. Avoir des haras Tenir des haras. Un bon haras. Peupler un haras. Dépeupler un haras. Etablir un haras. Le haras du roi. Directeur des haras.

Il se dit aussi d'Un nombre de juments avec leurs étalons, qu'on tient aux champs pour en tirer de la race. Cheval de haras. Cheval de tel ha

ras.

HARAS. s. m. T. d'Hist. nat. Gros perroquet à longue queue. On écrit plus souvent, Ara.

HARASSER. v. a. (H s'aspire.) Lasser, fatiguer à l'excès. Harasser un cheval. Le train du cheval l'a extrêmement harassé. Ce long discours harassa l'auditoire. Un travail force harasse l'esprit.

HARASSÉ, ÉE. participe. Je suis harassé de fatigue. Las et harassé, recru et harassé du chemin. Des troupes harassées. Un cheval harassé. Il a l'esprit harassé.

HARCELER. v. a. (H s'aspire.) Agacer, provoquer, exciter jusqu'à importuner jusqu'à tourmenter. Harceler quelqu'un dans la conversation. Il le harcèle toujours. Il est naturellement très-paresseux, il faut le harceler pour le faire agir. Harceler les ennemis, Les inquiéter, les fatiguer par de fréquentes attaques, par de fréquentes escarmouches. Nos troupes n'ont point cessé de harceler l'ennemi dans sa marche.

HARGELÉ, ÉE. participe.

HARDE. s. f. (H s'aspire.) T. de Chasse. Troupe de bêtes fauves. Une harde de ceris, de daims. Plusieurs hardes de bétes.

Il se dit aussi Du lien qui attache les chiens six à six ou quatre à qua

tre.

HARDER. v. a. (H s'aspire.) T. de Chasse. Attacher des chiens six à six ou quatre à quatre.

HARDÉ, ÉE, participe.

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HARDI, IE. adj. (H s'aspire.) Qui se hasarde courageusement, qui ose beaucoup; entreprenant. Un homme très-hardi. Il est hardi comme un lion. C'est un hardi voleur. De hardis aventuriers. Il est très-hardi auprès des femmes. Il fut très-hardi dans ses réponses. Cet écrivain | semble pas comporter. Voilà une

hardi ne ménage aucun amourpropre. C'est un hardi réformateur. C'est un esprit hardi, une imagination hardie. Un artiste hardi dans ses conceptions. On dit de même, Etre hardi à parler, à entreprendre, etc.

C'est un hardi joueur, se dit D'un homme qui joue ordinairement gros jeu, ou qui joue avec un petit jeu. On dit dans le mème sens, Etre hardi au jeu.

HARDI, se dit quelquefois pour Ferme, intrépide, assuré. Avoir la mine hardie, la contenance hardie.

Il se dit aussi pour Insolent, impudent, effronté. Il faut que ce domestique soit bien hardi pour répondre de la sorte. Cette fille a l'air hardi. Manières hardies. Ton hardi. C'est un hardi coquin, un hardi menteur, etc.

HARDI, se dit encore, surtout dans le premier sens, Des choses que fait ou que dit une personne hardie. Action hardie. Attaque hardie. Entreprise hardie. De hardis projets. Il a fait un tour bien hardi, un coup bien hardi. Discours hardi. Le mot est hardi. Réponse, parole hardie.

Il se dit particulièrement Des propositions, des opinions, des doctrines, etc., qu'il est difficile ou dangereux de soutenir. Cette proposition me parait bien hardie. Ces doctrines hardies ne laissèrent pas de trouver des partisans. Il mit en avant les idées les plus hardies.

Il se dit également, dans les ouvrages d'esprit, De ce qui est heureusement hasardé, de ce qui s'élève au-dessus des règles communes. Pensée hardie. Figure, métaphore hardie. Expression hardie. Le style de cet auteur est hardi. Avoir un style hardi, le style hardi.

Cela est bien hardi, se dit quelquefois D'une licence, d'une alliance de mots, etc., que la critique ne saurait approuver, mais qu'elle n'ose condamner.

HARDI, se dit aussi, dans certains Arts, en parlant Dela manière d'exécuter, d'opérer, et signifie, Libre, frane, aisé, qui ne marque point d'hésitation, de timidité. Ce maitre d'écriture a une plume hardie, la plume hardie, la main hardie. Avoir une écriture hardie. Des traits hardis. Ce peintre a le pinceau hardi, la main hardie, une manière hardie, la touche hardie. Dessin hardi. Ce musicien a le jeu hardi. Son jeu est hardi. Exécution hardie.

Fig., C'est une plume hardie, il a la plume hardie, sa plume est

Il se dit particulièrement Des ouvrages d'architecture qui sont d'une légèreté, d'une élégance que leur masse, ou leur élévation, etc., ne

voûte bien hardie. Le trait de cetle voûte est hardi. Un escalier, un clocher hardi. L'élégance hardie des monuments gothiques.

HARDIESSE. s. f. (H s'aspire.) Qualité de celui qui est hardi, entreprenant, assuré. Grande hardiesse. Noble hardiesse. Sage hardiesse. Manquer de hardiesse. Avoir de la hardiesse. Montrer, témoigner de la har liesse. Parler avec hardiesse et fermeté. La hardiesse à monter à l'assaut. La hardiesse avec laquelle il publie ses doctrines. Une imagination pleine de hardiesse. Hardiesse de conception. Ce peintre a beaucoup de har liesse. La hardiesse de l'architecte ne fut pas rebutée par cet obstacle.

Il se prend quelquefois pour Témérité, insolence, impudence. La hardiesse de ses manières me déplut. Je suis indigné de la hardiesse avec laquelle it parle à son père. Ce soldat eut la hardiesse de tirer le sabre contre son officier.

Il s'emploie quelquefois pour Licence; et c'est dans ce sens qu'on dit familièrement, Excusez si je prends la hardiesse de...

HARDIESSE, Se dit aussi en parlant Des choses faites ou dites avec hardiesse. La hardiesse de cette entreprise, de cette action étonne. Cette réponse est d'une grande hardiesse. Cette proposition est d'une telle hardiesse, que... La hardiesse de ces opinions, de ces doctrines devait surprendre.

Fam., Cet homme prend des hardiesses qui ne lui appartiennent pas, Il s'émancipe trop. Il y a des hardiesses dans cet ouvrage, Ilya, dans cet ouvrage, des choses hasardées.

HARDIESSE, se dit également en parlant Du style, des expressions, etc. Une grande hardiesse de style. La hardiesse des pensées, des expressions.

Il se dit, dans certains Arts, en parlant D'une exécution hardie. Cet artiste exécute avec beaucoup de hardiesse. Attaquer la note avec hardiesse. Il y a beaucoup de hardiesse dans ce dessin, dans la touche de ce peintre, dans le jeu de ce musicien. Une grande hardiesse de pinceau, de crayon.

Il se dit aussi en parlant Des ouvrages de l'art qui présentent quelque chose d'extraordinaire, de grand. Les figures de ce groupe ont des poses pleines de hardiesse et de grâce. Cette partie de l'édifice est d'une hardiesse remarquable. La hardiesse des constructions gothiques.

Il se dit en outre Des licences que se permet un écrivain, un artiste; et, dans ce sens, on l'emploie souvent au pluriel. Ce tour n'est pas grammatical, mais c'est une hardiesse que l'usage permet. Ilya des hardiesses heureuses dans cet ouvrage, dans ce tableau, dans cette musique.

HARDIMENT. adv. (H s'aspire.) Avec hardiesse. Parler hardiment. Mentir hardiment. Marcher hardiment à l'ennemi. Décider hardiment une question.

Il signifie aussi, Librement, sans hésiter, sans barguigner. Dites-lui hardiment que je n'y consens pas.

Il signifie quelquefois, familièrement, Sans crainte de se tromper, d'aller au delà de ce qui est nécessaire, convenable. Vous pouvez hardiment porter cet article à mille écus.

HAREM. s. m. (H s'aspire.) Т. emprunté de l'arabe. Il se dit, chez les mahométans, de L'appartement des femmes. Elle fut conduite au harem. Les femmes d'un harem.

Il se dit également de La réunion des femmes qui habitent un harem. Un harem nombreux.

HARENG. s. m. (H s'aspire. Le G ne se prononce point.) Poisson de moyenne grosseur, qui ne se pêche que dans l'Océan et en certaines saisons de l'année, où il arrive par troupes. Hareng frais. Hareng salé. Hareng blanc. Hareng saur. Hareng sauret. Hareng pec, ou Hareng en caque. Caque de harengs. La pêche des harengs, du hareng.

Prov., Etre ranges, serrés, pressés comme des harengs en caque, se dit De plusieurs personnes ou de plusieurs choses rangées et pressées l'une contre l'autre.

Prov. et fig., La caque sent toujours le hareng, Il reste toujours quelques traces de l'état où l'on s'est trouvé, des mauvaises impressions qu'on a reçues dans sa jeunesse. Il a porté la livrée, il y parait encore à ses manières; la caque sent toujours le hareng. Il a passé sa jeunesse en mauvaise compagnie, vous n'en ferez rien de bon; la caque sent toujours le hareng.

HARENGAISON. s. f. (H s'aspire.) Temps de la pêche du hareng. En France, la harengaison est depuis la fin de septembre jusqu'en décembre.

Il signifie aussi, la pêche du hareng. La harengaison a été bonne celte année.

HARENGERE. s. f. (H s'aspire.) Celle qui fait métier de vendre des harengs, et toute autre sorte de poisson en détail. Les harengères de la halle.

Fig. et fam., C'est une harengère, C'est une femme qui se plaît à quereller et à dire des injures. On dit en des sens analogues: Crier comme une harengère. Dire des injures comme une harengère. Parler comme une harengère. Etc.

HARGNEUX, EUSE. adj. (H s'aspire.) Qui est d'humeur chagrine, querelleuse et insociable. Un homme

hargneux. Une femme hargneuse. Il a le caractère, l'esprit hargneux, l'humeur hargneuse.

HARGNEUX, se dit aussi Des animaux, comme des chevaux qui mordent ou qui ruent: C'est un cheval très-hargneux; et des chiens qui mordent: Un chien hargneux.

Prov. et fig., Chien hargneux a toujours l'oreille déchirée, Il arrive toujours quelque accident aux gens querelleurs.

HARICOT. s. m. (H s'aspire.) Plante de la famille des Légumineuses, dont les semences sont alimentaires. Semer des haricots. Il y a plusieurs espèces de haricots. Haricots grimpants. Haricots nains. Quand les haricots sont en fleur.

Il se dit aussi Des semences mêmes de cette plante, qui ressemblent ordinairement à des fèves, et qui viennent dans des gousses lisses intérieurement. Haricots blancs. Haricots rouges. Plat de haricots. Manger des haricots. Gigot aux haricots. Purée de haricots. Haricots à l'huile. On dit quelquefois, Fève de haricot, par opposition à Fève de ma

rais.

Haricots verts, Gousses de haricots encore vertes et assez tendres pour pouvoir être mangées. Assaisonner des haricots verts.

HARICOT, se dit aussi, en termes de Cuisine, d'Une espèce de ragout fait ordinairement avec du mouton et des navets. Manger un haricot, un excellent haricol.

HARIDELLE. s. f. (H s'aspire.) On appelle ainsi Un mauvais cheval maigre. Vieille haridelle. Méchante haridelle. Piquer sa haridelle. Il est familier.

HARMONICA. s. m. Instrument de musique composé de cloches ou tasses de verre, de différents timbres, qu'on fait résonner en passant le doigt mouillé sur les bords, et qui rendent des sons à peu près semblables à ceux de la voix humaine. Jouer de l'harmonica. Les sons de Charmonica.

Il se dit, en général, Des divers instruments à touches, où le verre remplace les cordes de métal.

HARMONIE. s. f. Concours et accord de divers sons. Douce harmonie. Parfaite harmonie. Harmonie agréable. Merveilleuse harmonie. Harmonie céleste. L'harmonie des instruments. Les platoniciens prétendaient que les cieux, dans leur mouvement, faisaient entendre une harmonie parfaite. Le pouvoir de l'harmonie.

Il se dit plus particulièrement, en termes de Musique, d'Une succession d'accords, par opposition à Mélodie. L'harmonie musicale. Harmonie savante. Il y a plus d'harmonie que de chant dans ce chœur. Connaître les lois, les règles, les principes de l'harmonie, ou simplement, l'harmonie. Leçons, cours, traité d'harmonie. Morceaux d'harmonie. Avoir le sentiment de l'harmonie.

Il se dit aussi d'Un ensemble d'instruments à vent. Musique d'harmonie.

Il se dit quelquefois, ou D'une voix

seule, lorsqu'elle est sonore, nette et douce; ou D'un instrument qui rend un son agréable. L'harmonie de sa voix. L'harmonie de son instrument. L'harmonie d'une flúte.

Table d'harmonie, Cette partie d'un piano sur laquelle les cordes sont tendues.

HARMONIE, en parlant Du langage, du style, signifie, Concours de sons, de mots qui flattent l'oreille; nombre, cadence. Un langage dépourvu d'harmonie. L'harmonie du style, du discours. L'harmonie des pèriodes. Ces vers n'ont point d'harmo

nie.

Harmonie imitative, Artifice de style qui consiste à peindre les objets par les sons des mots.

HARMONIE, signifie figurément, Un accord parfait, et une entière correspondance de plusieurs parties qui forment un tout, ou qui concourent à une mème fin. L'harmonie de l'univers. L'harmonie des éléments. L'harmonie du corps humain.L'harmonie des couleurs. Il règne une belle, une savante harmonie entre toutes les parties de ce tableau. Ce qui fait la beauté d'un bâtiment, c'est la parfaite harmonie de toutes les parties qui le composent. Ces lois n'étaient plus en harmonie avee les institutions nouvelles. Etablir l'harmonie entre plusieurs choses. Mettre plusieurs choses en harmonie. Mettre une chose en harmonie avec une autre. Déranger, détruire l'harmonie du corps politique. L'harmonie des pouvoirs.

Il se dit aussi pour Concorde, en parlant Des personnes. Ils vivent dans la plus parfaite harmonie. Cet événement a dú troubler l'harmonie qui régnait entre eux.

HARMONIE, en termes d'Anatomie, se dit d'Une articulation dans laquelle les os sont liés ensemble par des dentelures presque imperceptibles. Cette articulation se remarque surtout à un os de la face.

HARMONIEUSEMENT. adv. Avec harmonie. Ils chantaient harmonieusement.

HARMONIEUX, EUSE. adj. Qui a de l'harmonie. Musique harmonieuse. Chant harmonieux. Voiz harmonieuse. Langage harmonieux. Mots harmonieux. Vers harmonieux. Période harmonieuse.

Couleurs harmonieuses, Couleurs dont la réunion flatte l'œil, qui concourent bien à une même fin.

HARMONIQUE. adj. des deux genres. T. de Musique. Qui appartient à l'harmonie. Marche harmonique.

Il se dit, en termes d'Acoustique, Des sons considérés comme s'engendrant les uns les autres suivant des lois et des rapports constants. Sons harmoniques ou concomitants. Intervalles, rapports harmoniques. Génération harmonique des sons. Les divisions harmoniques du monocorde.

Echelle harmonique, La succession des sons dans l'ordre harmonique.

Sons harmoniques, se dit quelquefois Des sous flûtés que l'on tire d'un instrument par divers procédés. Proportion harmonique, Proportion dans laquelle le premier terme est au troisième, comme la différence du premier et du second est à la différence du second et du troisième.

HARMONIQUE, se dit substantivement, au masculin, Des sons harmoniques, des sons accessoires qui naissent d'un son quelconque. Les harmoniques d'un son. Un son et ses harmoniques.

HARMONIQUEMENT. adv. Suivant les lois de l'harmonie, ou suivant les rapports harmoniques des sons.

HARMONISTE. s. m. Musicien qui connaît les règles de l'harmonie. Ce compositeur est un grand harmoniste, un bon harmoniste.

HARNACHER. v. a. (H s'aspire.) Mettre le harnais à un cheval de trait. Harnacher les chevaux.

HARNACHÉ, ÉE. participe. On le dit, tant Des chevaux de selle que des chevaux de trait. Un cheval bien harnaché. Une mute richement harnachée.

HARNOIS ou HARNAIS. s. m. (H s'aspire.) Lorsqu'on parle des chevaux, Harnois ne se dit qu'en poésie ou dans le discours soutenu.) Onappelait anciennement Harnois, L'armure complète d'un homme d'armes. Ce mot est encore usité dans quelques façons de parler figurées. Endosser le harnois, Embrasser la profession des armes. Blanchir sous le harnois, Vieillir dans le métier des armes.

Fig. et en plaisantant, Endosser le harnois, se dit D'un homme d'Eglise ou de robe qui revêt les habits de sa profession.

Fig. et en plaisantant, S'échauffer en son harnois, Parler de quelque chose avec beaucoup de véhémence et d'émotion.

HARNOIS, ou plutôt HARNAIS, se dit de Tout l'équipage d'un cheval de selle. Le harnais de son cheval était enrichi de pierreries.

Il se prend plus particulièrement pour Le poitrail, le collier, et tout le reste de ce qui sert à atteler des chevaux de carrosse ou de charrette. Une paire de harnais dorés. Des harnais de cuir de Russie. Harnais de volée. Des harnais de charrette.

Il se dit, par extension, Des chevaux et de tout l'attirail d'un voiturier, d'un roulier, etc. C'est un chemin trop étroit pour les harnais. Dans ce sens, on dit, Cheval de harnais, Cheval de charrette.

HARNAIS, se dit aussi de Tout l'équipage qui sert à prendre de petits oiseaux, à pêcher des poissons d'eau douce. Ce sens vieillit.

HARO. (H s'aspire.) Terme de - Pratique dont on se servait, suivant la coutume de Normandie, pour faire arrêt sur quelqu'un ou sur quelque chose, et pour aller procéder sur-lechamp devant le juge. Faire haro sur quelqu'un. Clameur de haro,

Fig. et fam., Crier haro sur quelqu'un, Se récrier avec indignation sur ce qu'il fait ou dit mal à propos. Dès qu'il eut parié, tout le monde cria haro sur lui.

HARPAILLER (SE). v. réciproque. (II s'aspire.) Se quereller avec aigreur, avec indécence. Il est familier et vieux.

HARPE. s. f. (H s'aspire.) Instrument de musique à plusieurs cordes de longueur inégale, que l'on pince avec les deux mains. Jouer de la harpe. Pincer la harpe ou de la harpe. Joueur de harpe. Accompagnement de harpe. Clef de harpe. Les pédales d'une harpe. Au sonde la harpe. On représente souvent David jouant de la harpe.

Harpe éolienne, Instrument à cordes, monté de manière qu'il rend des sons harmonieux lorsqu'on le suspend et que le vent vient à le frapper.

HARPE, en termes de Maçonnerie, Pierre d'attente qui sort d'un mur.

Il se dit également Des pierres qui sont dans les chaînes des murs, et

qui sont plus larges que celles de

dessus et de dessous.

HARPE, se disait aussi d'Une espèce de pont-levis, dans l'ancienne fortification.

HARPÉ, ÉE. adj. (H s'aspire.) Ce mot n'est usité qu'en parlant D'un lévrier dont le corps a quelque ressemblance avec la forme d'une harpe, parce que son estomac est fort avancé et fort bas, et son ventre fort étroit et fort élevé. Un lévrier bien harpé. Une levrette bien harpée. HARPĘGE. s. m. Voyez ARPÉGE. HARPEGER.v. n. Voyez ARPÉGER. HARPER. v. a. (H s'aspire.) Prendre et serrer fortement avec les mains. Il l'a harpė.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Ils se querellèrent et se harpèrent. Elles se sont harpées. Ce mot est familier et peu usité.

HARPÉ, ÉE. participe.

HARPER. v.n. (H s'aspire.) T. de Manége. Il se dit D'un cheval qui lève une des jambes de derrière plus haut que l'autre sans plier le jarret, ou quí les lève toutes deux en même temps et avec précipitation, comme s'il allait à courbettes. Ce cheval harpe d'une jambe, harpe des deux jambes.

HARPIE. s. f. (H s'aspire.) Monstre ailé et fabuleux, extrêmement vorace, qui avait un visage de femme, un corps de vautour, et des ongles crochus et tranchants. Les harpies étaient au nombre de trois, Aello, Ocypète et Célœno.

Il se dit, figurément, de Ceux qui ravissent le bien d'autrui, ou qui sont àpres au gain. Ces gens-là sont des harpies, de vraies harpies.

Il se dit aussi, familièrement, d'Une méchante femme, criarde et acariàtre. C'est une harpie, une franche harpie.

HARPISTE. s. des deux genres. (H s'aspire.) Celui ou celle qui sait jouer de la harpe. C'est un de nos harpistes les plus distingués.

HARPON. s. m. (H s'aspire.) Espèce de dard qui a une pointe tournante accompagnée de deux crocs recourbés, et dont on se sert ordinairement à la pèche des baleines, des cachalots, des marsouins, etc. Jeter, lancer le harpon.

HARPONNER. v. a. (H s'aspire.) Darder avec le harpon, accrocher avec le harpon. Harponner une baleine.

HARPONNÉ, ÉE. participe. HARPONNEUR. s. m. (H s'aspire.) Pêcheur, matelot choisi pour lancer le harpon.

HART. s. f. (Hs'aspire.) Espèce de lien fait d'osier, ou d'autre bois fort pliant, dont on lie les fagots, les bourrées, etc. Délier la hart d'un fagot.

Il se dit aussi de La corde dont on étrangle les criminels. Dans ce sens, il était principalement d'usage autrefois en certaines formules d'ordonnances. A peine de la hart. On l'emploie quelquefois encore dans le langage familier. Mériter la hart. Digne de la hart. La hart au cou.

HARUSPICE. s. m. Voyez ARUS

PICE.

HAS

HASARD. s. m. (H s'aspire.) Fortune, sort; cas fortuit, imprévu. S'en remettre au hasard. Sabandonner au hasard. Donner, mellre quelque chose au hasard. C'est un pur effet du hasard. Le hasard voulut que... Coup de hasard. Ce sera un grand hasard si telle chose arrive, s'il en réchappe. Par un singulier hasard. Par un heureux hasard. Parun hasard malheureux.

Jeu de hasard, Jeu où le hasard seul décide, tel que la roulette, le trente et quarante, etc. Interdire les jeux de hasard.

Fig., Corriger le hasard, Tromper au jeu.

A certains Jeux de dés, Les hasards, se dit de Certains points fixes qui sont toujours favorables à celui qui tient le dé.

À la Paume, La balle fait hasard, se dit Quand la balle ne fait pas l'effet qu'elle devait faire, soit par le défaut du carreau, soit par quelque

autre cause.

Meuble de hasard, livre de hasard, etc., se dit d'Un meuble, d'un livre, ou de quelque autre objet qu'on trouve à acheter à bon marché, et qui quelquefois a déjà servi. On dit dans le même sens : Trouver un bon hasard. C'est un hasard qui vaut du neuf. Etc.

HASARD, signifie aussi, Péril, risque. Courir le hasard de ... Courir hasard. Se mettre, s'exposer au hasard de... Il a couru hasard de sa personne, de sa vie, de son honneur. Il ne court point de hasard. J'en prends le hasard sur moi. Il en arrivera ce qui pourra, j'en prends le hasard.

Il s'emploie souvent au pluriel, dans ce dernier sens, surtout en poésie et dans le style soutenu. Les hasards de la guerre. Il a été nourri parmi les hasards. Aumilieu des hasards. Affronter, maîtriser les hasards. Braver les hasards d'une expédition lointaine.

AU HASARD, loc. adv. Sans dessein, à l'aventure; ou Sans réflexion, inconsidérément. Ne connaissant pas la route, ils étaient obligés d'aller, de marcher au hasard. Il ne sait pas jouer, il jette ses cartes au hasard. Répondre au hasard. C'est un écervelé qui parle toujours au hasard.

À TOUT HASARD. loc. adv. À tout événement, quoi qu'il puisse arriver. Vous ferez bien, à tout hasard, de vous tenir préts.

Jeter des propos au hasard, à tout hasard, Mettre des propos en avant, pour voir comment ils seront reçus.

Dire quelque chose au hasard, à tout hasard, Sans être sûr de la vérité de ce qu'on dit, ou sans y attacher aucune importance.

PAR HASARD. loc. adv. Fortuitement. Cela est arrivé par hasard. Si, par hasard, vous veniez à le

rencontrer.

HASARDER. v. a. (H s'aspire.) Risquer, exposer à la fortune, exposer au péril. Hasarder son argent au jeu. Hasarder tout son bien dans le commerce. Hasarder sa vie. Hasarder sa réputation, son honneur. Hasarder sa personne. Hasarder un combat. Vous hasardez trop. Hasarder de faire une chose.

Il se dit aussi en parlant Des propositions, des opinions, etc., qu'on met en avant, pour voir de quelle manière elles seront reçues. Hasarder une parole, une proposition. Hasarder une motion. Hasarder une plaisanterie. Hasarder une humble remontrance.

Hasarder une phrase, une façon de parler, une expression, Se servir d'une phrase, d'une façon de parler, d'une expression nouvelle ou dont l'usage n'est pas encore bien établi.

Prov. et fig., Hasarder le paquet, S'abandonner au hasard, s'engager dans une affaire douteuse.

HASARDER, s'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Ce général se hasarde trop. Les pèrils où il se hasarde. Je me hasarderai à faire cette proposition.

HASARDÉ, ÉE. participe. Propos hasarde. Expression hasardée.

Il signifie quelquefois adjectivement, Qui ne paraît pas bien fondé, qu'il serait difficile de justifier. Inductions hasardées. Conjectures

hasardées.

HASARDÉ, se dit aussi D'une pièce de boucherie, ou d'une pièce de gibier qu'on a gardée longtemps pour la rendre plus tendre, ou pour lui donner plus de fumet, et qui commence à se gåter, à sentir. Gigot hasardé. Cette perdrix est hasardée.

HASARDEUSEMENT.adv. (Hs'aspire.) A vec risque, avec péril, d'une manière hasardeuse. Il a entrepris cela bien hasardeusement.

HASARDEUX, EUSE. adj. (Hs'aspire.) Hardi, qui hasarde volontiers sa personne, sa fortune, etc. Ce pilote est trop hasardeux. Un joueur hasardeux. Un marchand hasardeux. Un écrivain hasardeux.

Il signifie aussi, Périlleux, et se dit Des choses où il y a du péril, du danger. Un coup hasardeux. Cela est bien hasardeux. Une entreprise hasardeuse.

HASE. s. f. (H s'aspire.) La femelle d'un lapin, d'un lièvre. Une hase pleine. Mettre des hases de lièvre dans une plaine

HAST. s. m. Ce mot n'est guère usité que dans la locution, Arme d'hast, qui se dit de Toute arme emmanchée au bout d'un long baton.

La pique, la hallebarde, sont des armes d'hast.

HASTAIRE. s. m. T. d'Antiq. Soldat qui portait une arme d'hast, un javelot.

HASTE. s. f. (H s'aspire.) T. d'Antiq. Longue lance que portaient originairement les hastaires.

Il se dit particulièrement, en Numismatique, Du javelot sans fer, ou sceptre long, qui est l'attribut des divinités bienfaisantes.

HASTE, EE. adj. (H s'aspire.) T. de Botan. Qui s'élargit subitement à la base en deux lobes aigus et divergents. Feuilles hastées.

HAT

HATE. s. f. (H s'aspire.) Précipitation, diligence, promptitude. La hate, la grande hate avec laquelle il fait toutes choses, est cause qu'il ne fait jamais rien de bien,

Avoir hate, avoir une grande hate, avoir grande hâte, avoir extrêmement hate, Etre extrêmement pressé de faire quelque chose. J'ai hate d'en finir. C'est un homme qui a toujours hate, qui n'a jamais hate. On dit aussi, Faire hate, Se hàter.

AVEC HATE, EN HATE. loc. adverbiales. Promptement, avec diligence. Dépê her un courrier en håte. Il a fait cela avec háte, avec beaucoup de hate. Se rendre quelque part en grande háte, en toute hate.

A LA HATE. loc. adv. Avec précipitation. Écrire à la hate. Faire quelque chose à la hate. On voit bien que cela a été fait à la hate. On a dépéché cette affaire à la hate.

HATER. v. a. (Hs'aspire.) Presser, avancer, accélérer. Hater son départ. Håter son retour. Les pluies ont hâté la végétation. Hater la maturité des fruits. Des travaux pénibles ont hate sa fin, ont haté sa mort. Ces événements ont haté sa ruine, sa chute. Hater le supplice de quelqu'un. Hater l'heure, le jour, le moment où quelque chose dost se faire, doit arriver. Hater les progrès de la civilisation.

Hater le pas, Presser sa marche. Hater les fruits, En avancer la maturité. Le soin que l'on prend de cultiver les arbres, et le fumier qu'on y met, hátent les fruits. Ces chaleurs ont haté les fruits.

HATER, signifie aussi, Faire dépêcher. Hater la besogne. Hatez le diner. Faites håter le diner. Hatez un peu ces gens-là.

Il s'emploic souvent avec le pronom personnel, et signifie alors, Faire diligence. Hatez-vous. Dites-leur qu'ils se hatent. Il s'est trop haté. Je ne me haterai pas d'aller là. Je me hâte de vous en donner avis Il ne se hate pas trop de payer. Il ne faut point trop se hater dans ses jugements.

Prov., On l'a bien hâté d'aller, On lui a fait une rude réprimande.

En termes de Chasse, Le cer/hate son erre, se dit D'un cerf qui fuit fort vite.

Ηλτέ, έκ, participe.

La saison est un peu hâtée. Elle est plus avancée qu'elle ne devrait l'ètre. Ηλτέ signifie quelquefois, Qui

a hate. Il est extrêmement háté. HATEUR. s. m. (H s'aspire.) Offcier des cuisines royales, dont l'emploi est d'avoir soin des viandes qui sont à la broche, et de faire qu'elles soient rôties à propos. Hateur de la bouche du roi.

HATIER. s. m. (H s'aspire.) Sorte de grand chenet de cuisine, qui a plusieurs crochets de fer, placés les uns au-dessus des autres, sur lesquels on appuie les broches pour les

faire tourner.

HATIF, IVE. adj. (H s'aspire.) Précoce, par opposition à Tardif. II se dit proprement, en termes de Jardinage, Des fruits, des fleurs, etc., qui viennent avant le temps ordinaire. Fruit hatif. Pois hatifs. Cerises hâtives. Fleurs hâtives. On dit en des sens analogues: Croissance hâtive. Terrain hatif.

Il s'applique, dans une acception plus étendue, A tout ce qui est susceptible d'accroissement. Le dèveloppement du corps ne doit pas étre trop hatif. Les esprits hatifs ne sont pas toujours ceux quiréussissent le mieux dans la suite.

HATIVEAU.s m. (Hs'aspire.) Sorte de poire lisse et d'un jaune brun, qui murit des premières. Du hâtiveau. Une poire de hativeau. On le dit aussi Des pois hatifs.

HÀTIVEMENT. adv. (H s'aspire.) Avant le temps ordinaire. Il ne se dit que Des fruits hatifs et des fleurs hàtives. Il a l'art de faire venir des fleurs et des fruits plus hâtivement qu'aucun autre jardinier.

HATIVETE.s. f. (Hs'aspire.) Croissance hâtive. Il ne se dit que Des fruits, des fleurs et des plantes qui viennent avant le temps ordinaire. Le plus ou le moins de hâtiveté des fleurs et des fruits dépend du plus ou du moins de soin qu'on apporte à les cultiver. Il est peu usité.

HAU

HAUBANS. s. m. pl. (H s'aspire) T. de Marine. Gros cordages qui vont, en forme d'échelles, de la tête des mats au bord du navire ou des hunes, où ils sont fixés avec la roideur convenable, et qui servent principalement à soutenir les mats contre l'effort du roulis. Les grands haubans ou haubans du grand mât. Haubans de misaine, d'artimon, de hune, etc. HAUBERGEON. s. m. diminutif.

(H s'aspire.) Petit haubert.

Prov. et fig., Maille à maille se fait le haubergeon, En travaillant peu à peu, mais constamment, à une chose, on parvient à l'achever.

HAUBERT. s. m. (H s'aspire.) Sorte de cuirasse ancienne, ou de cotte de mailles.

En Jurispr. féodale, Fiefs de hau bert, Fiefs qui obligeaient ceux qui les possédaient d'aller servir le roi à la guerre, avec droit de porter le haubert.

HAUSSE. s. f. (H s'aspire.) Ce qui sert à hausser. Mettre une hausse à des souliers, à des bottes. Mettre des hausses aux pieds d'une table, d'une armoire, etc.

Il signifie figurément, Augmentation, en parlant Du cours des chan

ges, de la valeur des effets publics. La hausse des effets publics. Les fonds tendent à la hausse, sont à la hausse, sont en hausse. Une hausse de fonds. Une hausse subite.

Jouer à la hausse, Acheter et promettre de payer au prix du cours actuel, à une époque déterminée, des effets ou papiers de crédit public, dans l'espoir de les revendre alors à un prix supérieur.

HAUSSE-COL. s. m. (H s'aspire.) Ornement imité d'une des pièces de l'ancienne armure; petite plaque en forme de croissant et bombée, ordinairement de cuivre doré, que les officiers d'infanterie portent au-dessous du cou, lorsqu'ils sont de service actuel. Des hausse-cols.

HAUSSEMENT. s. m. (H s'aspire.) Action d'élever, de hausser quelque chose. Il se dit particulièrement Du mouvement qu'on fait des épaules, pour marquer de l'indignation ou du mépris. Il a fait un haussement d'épaules.

Fig., Le haussement des monnaies, L'augmentation de leur valeur numéraire. Le haussement du prix des denrées, Leur renchérissement. Ces locutions sont maintenant peu usitées.

HAUSSER. v. a. (H s'aspire.) Élever, exhausser, rendre plus haut. Hausser une muraille. J'ai fait hausser ma maison. Je l'ai haussée d'un étage.

Il signifie aussi, Lever en haut. Hausser le bras, la jambe. Hausser les épaules. Cela se baisse et se hausse à volonté, Haussez-le d'un

cran.

Il s'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Se hausser sur la pointe des pieds.

Hausser les épaules, signifie particulièrement, Témoigner en haussant les épaules qu'une chose déplaît, qu'elle choque, et plus souvent qu'elle n'inspire que du mépris. Quand il dit cela, tout le monde haussa les épaules. Cela fait hausser les épaules. Il n'y a rien à répondre à cela, il n'y a qu'à hausser les épaules. On dit quelquefois, Hausser les épaules de pitié, de mépris.

Prov. et pop., Hausser le coude, Boire beaucoup. Il aime à hausser le coude. On voit bien qu'il a haussé le coude, il n'est pas ferme sur ses jambes. On a dit dans le même sens, Hausser le temps.

Fig., Hausser le cœur, hausser le courage à quelqu'un, Lui donner du cœur, lui élever le courage. Cette alliance, cette place, cette succession lui a bien haussé le cœur. Ces phrases vieillissent.

Prov. et fig., C'est un homme qui ne se hausse ni ne se baisse, Il ne s'émeut de rien, il est toujours égal. Le temps se hausse, Il commence à s'éclaircir.

HAUSSER, se dit aussi en parlant De la voix, du son des instruments. Hausser la parole. Hausser sa voix. Hausser la voix, le ton. Cette quitare est montée trop bas, il faut la hausser.

Fig., Hausser le ton, Prendre, dans ses discours, un ton de menace

ou de supériorité; élever ses prétentions. Loin de fléchir, il hausse le ton. On dit aussi, familièrement, Hausser d'un ton.

HAUSSER, signifie figurément, Augmenter. Hausser la paye du soldat, les gages d'un domestique. Hausser les impôts. Hausser le prix du pain. Hausser la monnaie, le prix des monnaies, En augmenter la valeur numéraire.

HAUSSER, est aussi verbe neutre, et signifie, Devenir ou être plus haut. La rivière a haussé cette nuit.

Avoir une épaule qui hausse, Avoir une épaule plus haute que l'autre.

Fig. et fam, Hausser d'un cran, se dit De certaines choses qui augmentent d'une très-petite quantité, Sa fortune, son crédiu n'a pas haussé d'un cran.

HAUSSER, neutre, se dit figurément, Des choses dont la valeur, dont le prix augmente. Le prix du ble a bien haussé. Le change hausse. Les actions haussent. Le cours du change, des actions, de la rente a haussé depuis quelques jours.

HAUSSÉ, ÉE. participe.

Il se dit, en termes de Blason, Du chevron et de la fasce, quand ils sont placés plus haut qu'à l'ordinaire.

HAUSSIERE. s. f. (On écrit aussi, et même plus ordinairement, Aussière.) Cordage qui est composé de trois ou quatre torons, et dont la grosseur varie de trois à six pouces. L'haussière s'emploie spécialement pour le touage, l'évitage et l'amarrage des navires.

HAUT, HAUTE. adj. (H s'aspire.) Elevé. Il est opposé à Bas et à Petit, et se dit D'un objet considéré par rapport à tous les autres objets du même genre, ou seulement par comparaison à un ou à plusieurs autres. Une haute montagne. Les plus haules montagnes. Haute tour. Haut clocher. Cet arbre est très-haut. Cette chaise-ci est moins haute, est aussi haute que celle-là. Cette table n'est pas assez haute. Porter des talons hauts. La forme de ce chapeau est très-haute. Avoir le front haut et découvert. Un mur haut de sept pieds. Il est plus haut que moi d'un pouce. Etre de haute stature, de haute taille. Avoir une haute taille, une haute stature, Le chameau est haut de jambes.

Il se dit également De certaines choses qui sont situées au-dessus d'autres. Le plus haut étage d'une maison. Les hautes voiles d'un vaisseau. Au plus haut degré. Le plus haut point. Loger dans une chambre haute. Les hautes régions de l'air. On dit dans un sens analogue: L'aigle a te vol très-haut. Les oiseaux de haut vol.

Arbres à haute tige, ou simplement, Hautes tiges, se dit de Certains arbres fruitiers dont on laisse la tige s'élever.

Haute futaie, se dit Des bois de grands chènes, de grands hètres, etc., qui ne sont pas réglés en coupe ordinaire, comme les bois taillis. Bois de haute futaie. Arbres de haute futaie.

Haut dais, Endroit élevé où le

roi et la reine sont assis dans les assemblées publiques, soit qu'il y ait un dais, soit qu'il n'y en ait point.

Hauts lieux, se dit dans l'Ecriture sainte, Des collines, des montagnes où l'on sacrifiait à Baal. Sacrifier sur les hauts lieux.

En termes de Marine, Ce bâtiment est haut de bord, Son bord supérieur est fort élevé au-dessus de l'eau.

Vaisseau de haut bord, se disait autrefois de Tout batiment qui naviguait au long cours. On ne le dit plus aujourd'hui que d'un bâtiment de guerre à plusieurs ponts.

Fig., Prendre un vol trop haut, S'élever plus qu'on ne doit, prendre des manières au-dessus de son état, de sa condition, faire plus de dépense qu'on ne doit ou qu'on ne peut. Ila pris un vol trop haut.

Le carème est haut, se dit Lorsque le carème ne commence qu'au mois de mars.

Fig. et fam, Mettre le caréme bien haut, Exiger des choses trop difficiles. Ce docteur debite une morale sévère, il nous met le caréme bien haut. Il signifie aussi, Promettre une chose qui n'arrivera pas de longtemps. Nous faire attendre jusquelà, c'est nous mettre le carême bien haut. Dans ces phrases, Haut est pris adverbialement.

HAUT, se dit particulièrement De certains pays qui sont plus éloignés de la mer, ou plus proches de la source de quelque grande rivière. Le haut pays. La, haute Allemagne. La haute Egypte. Le haut Languedoc. La haute Bretagne. Le haut Poitou, La haute Alsace.

Le haut allemand, Celui que l'on parle en Misnie, province de la haute

Saxe.

Prov. et fig., C'est du haut allemand pour lui, Il n'y comprend, il n'y entend rien.

Les hautes Pyrénées, Celles qui forment le milieu de la chaîne, qui sont à peu près à égale distance de l'Océan et de la Méditerranée. Les hautes Alpes, Celles qui sont loin de la Méditerranée. Quand ces dénominations indiquent les départements où sont situées les hautes Pyrénées, les hautes Alpes, on écrit, Les Hautes-Pyrénées, les HautesAlpes.

Le haut Rhin, la haute Loire, la haute Garonne, la haute Marne, etc., La partie de ces fleuves, de ces rivières qui est plus voisine de la source que de l'embouchure. Quand il s'agit des départements qui en prennent le nom, il faut écrire, Le Haut-Rhin, la Haute-Marne, etc. Préfet du Haut-Rhin.

La haute Seine, Toute la partie de la Seine qui est au-dessus de Paris, en allant vers la source de ce fleuve; par opposition à La partie qui est au-dessous de Paris, et qu'on nomme La basse Seine.

Le haut bout d'une chambre, le haut bout d'une table, La place la plus honorable. Etre au haut bout d'une table. Prendre le haut bout.

HAUT, signifie aussi, Levé, relevé. Le connétable portait l'épée haute et nue devant le roi. Marcher, courir sur son adversaire l'épée haute,

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