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res. Il se dit Des personnes qui, après avoir exercé longtemps certains emplois, certaines charges, en conservent le titre et les prérogatives honorifiques. Conseiller honoraire. Maitre des requêtes honoraire.

Il se dit aussi Des personnes qui portent un titre honorifique sans fonctions. Académicien honoraire.

Chanoine honoraire, s'emploie dans les deux sens, et se dit, tantôt de Chanoines qui se sont démis de leur canonicat; tantôt de Personnes notables qui, sans être chanoines, ni l'avoir été, ont la place et les honneurs de chanoine. Chanoine honoraire de Saint-Denis.

Tuteur honoraire, Celui qui est préposé pour veiller aux intérêts d'un pupille, mais qui, à la différence du tuteur ordinaire, ne prend aucune part à l'administration des biens.

HONORAIRE. s. m. Ce que l'on donne à un avocat pour avoir plaidé ou écrit dans une cause. On l'emploie ordinairement au pluriel. J'ai donné tant à mon avocat pour ses honoraires.

Il se dit également Des rétributions qu'on donne à quelques autres personnes de professions honorables. Les honoraires d'un médecin. Les honoraires d'un curè.

HONORER. v. a. Rendre honneur et respect. Honorer Dieu. Honorer les saints. Honorer les reliques. Honorer Dieu dans ses saints. Honorer son père et sa mère. Honorer ses supérieurs. Honorer la mémoire de quelqu'un.

Il signifie aussi simplement, Avoir beaucoup d'estime pour quelqu'un. C'est un homme que j'honore extrémement. Croyez que personne ne vous honore plus que moi. J'honore son mèrite et sa vertu.

Il signifie encore, Faire honneur à. Il honore son pays, son siècle. Il honore sa profession. Elle honore son sexe. Il honore plus sa place que sa place ne l'honore. Une telle conduite vous honore.

Il signifie en outre, Donner, accorder une chose qui est regardée comme une faveur, comme une grâce, comme une distinction. Dans ce sens, il n'est souvent qu'un terme de respect ou de civilité. Vous honorez du titre de sage un homme qui le mérite bien peu. Elle n'a pas daigné l'honorer d'un regard, d'une réponse. Il daigne m'honorer de son amitié, de sa confiance, de sa protection. La lettre dont vous m'avez honoré.

Il se dit également, quelquefois, De la chose donnée, accordée. Votre confiance m'honore.

HONORER, avec le pronom personnel, signifie, Acquérir de l'honneur, faire une chose honorable. C'est s'honorer que d'agir si généreusement.

Il signifie plus ordinairement, Se faire honneur d'une chose, en tirer vanité. Je m'honore d'étre son ami. Je m'honore de son estime. C'est un titre dont elle s'est toujours hono

rée.

HONORÉ, ÉE. participe. Cette profession est bien moins honorée qu'elle n'est honorable.

Il s'emploie adjectivement dans le commerce épistolaire. Ainsi on écrit, quelquefois, à un homme de la même profession que soi, Mon honoré confrère; et lorsqu'on veut témoigner de la déférence à quelqu'un, à cause de son âge, ou de sa science, ou de son talent, Mon cher et honorė maitre, etc.

HONORES (AD). [On prononce Honorèsse.] Expression empruntée du latin, dont on se sert en français, dans le langage familier, en parlant D'un titre sans fonction et sans émoluments. C'est une place, un titre ad honores.

HONORIFIQUE. adj. des deux genres. Qui procure des honneurs, des respects. Titre honorifique. Privilèges honorifiques.

Il se dit, particulièrement, Des droits qui appartenaient aux seigneurs et aux patrons dans les églises. Droits honorifiques.

HONTE. s. f. (H s'aspire.) Confusion, trouble, sentiment pénible excité dans l'âme par l'idée de quelque déshonneur qu'on a reçu ou qu'on craint de recevoir, ou qu'on aurait seulement à ses propres yeux. Avoir honte de mentir. Il a honte d'avoir fait cette mauvaise action. Il a honte de se montrer. Lu honte le retient. Il y a une bonne et une mauvaise honte. Il ne faut pas avoir honte de bien faire. J'éprouvais à leur aspect une sorte de honte. C'est une mauvaise honte, une fausse honte. Rougir de honte. Pleurer de honte. Vous devriez mourir de honte. N'avez-vous point de honte de manquer de parole, de vous comporter avec cette indécence? J'en ai honte pour vous. J'aurais honte de rapporter les propos indécents qu'il tenait. Je ne puis, sans quelque honte, vous faire cet aveu. Je puis l'avouer sans honte.

Faire honte à quelqu'un, Lui causer de la honte, être un sujet de honte pour lui. Ils tirent vanité de ce qui devrait leur faire le plus de honte. Vous me faites honte lorsque je vous entends parler ainsi. Cet écolier fait honte à tous les autres par son application. Votre activité fait honte à ces paresseux.

Faire honte à quelqu'un, signifie encore, Faire à quelqu'un des reproches qui lui causent de la honte, de la confusion; et alors honte est souvent accompagné d'un complément. Faites-lui honte, il le mérite bien. Faites-lui honte de sa paresse. On lui en a bien fait honte. On lui en a fait la honte tout entière.

Prov., Que honte ne vous fasse dommage, Il ne faut pas qu'une mauvaise honte empêche de faire une chose qui n'est point blamable, et qui peut être utile.

Prov. et fig., Avoir perdu toute honte, Etre sans pudeur, être insensible au déshonneur. On dit dans le même sens. Avoir toute honte bue, mettre bas toute honte. C'est un homme qui a mis bas toute honte. C'est une femme qui a perdu toute honte, qui a toute honte bue.

Prov., Revenir, s'en retourner avec sa courte honte, Revenir, s'en

retourner après avoir essuyé un affront, un refus, ou sans avoir rien fait de ce qu'on s'était promis de faire.

HONTE, signifie encore, Déshonneur, ignominie, opprobre. Essuyer la honte d'un refus, d'une disgrace. La honte doit en retomber sur lui. Il n'en recueillera que de la honte. Cette action imprime à sa mémoire une honte éternelle. Il veut laver sa honte dans leur sang. Couvrir quelqu'un de honte. Effacer la honte d'une mauvaise action. Regarder comme une honte. Tenir à honte. Il s'est engagé dans une entreprise, dans une affaire dont il ne sortira qu'à sa honte. Il y a de la honte à se conduire ainsi. Il n'y a pas de honte à être pauvre. La honte suit les mauvaises actions. Il alla cacher sa honte au fond d'une retraite ignorée. Elle se vit contrainte d'avouer sa honte. Pleurer sa honte. Quelle honte pour nous ! À la honte de la raison, du bon sens, on voit encore les erreurs les plus grossières s'accréditer.

Etre la honte, faire la honte de sa famille, etc., Lui faire un grand déshonneur. Les mauvais ouvrages, les ouvrages immoraux sont la honte de leurs auteurs. De tels hommes sont la honte de l'humanité.

HONTEUSEMENT. adv. (H s'aspire.) Avec honte et ignominie. Fuir honteusement. Mourir honteuse

ment.

HONTEUX, EUSE. adj. (H s'aspire.) Qui a de la honte, de la confusion. N'êtes-vous pas honteux de vous être emporté de la sorte ? Ne sont-ils pas honteux de mener une telle vie ? Il devrait être honteux d'avoir manqué de parole. Il est tout honteux de sa faiblesse. Elle est toute honteuse quand on lui parle de cela. Vous l'avez rendu honteux par les reproches que vous lui avez faits.

Il se dit également Des personnes qui sont timides et embarrassées dans la société. Ce jeune homme a besoin de se former, il est encore tout honteux. La plupart des enfants sont honteux devant les personnes qu'ils ne connaissent pas. Il a l'air honteux, bien honteux. Ne soyez donc pas si honteux.

Prov., Il n'y a que les honteux qui perdent, Faute de hardiesse et de confiance, on manque de bonnes occasions.

Prov., Jamais honteux n'eut belle amie, En amour il faut être entreprenant.

Pauvres honteux, Pauvres qui n'osent demander l'aumòne publiquement.

HONTEUX, se dit aussi De ce qui cause ou doit causer de la honte, du déshonneur. C'est une chose honteuse. Une conduite honteuse. Une fuite honteuse. Une action honteuse. Un crime honteux. Un honteux trafic. Un procédé honteux. Ce qu'il ya de plus honteux dans son procédè, c'est que... Cela est honteux. Il est moins honteux de convenir de ses torts, que de chercher à les justifier. Mal honteux, maladie honteuse, se dit Du mal vénérien.

Fam., Le morceau honteux, Le morceau qui reste le dernier sur le plat.

Les parties honteuses, Les parties qui servent à la génération.

Fig., Il est la partie honteuse de ce corps, de cette compagnie, Il fait déshonneur au corps, à la compagnie dont il est membre.

HOP

HOPITAL. s. m. Maison de charité établie pour recevoir et traiter gratuitement les malades indigents. Hopital général. Hopital Saint-Louis. Hopital de la Pilié. Administrateur de l'hôpital. Les médecins d'un hôpital. Fonder un hôpital. Visiter les hôpitaux. On l'a porté à l'hôpital. Il est mort à l'hôpital.

Hopital militaire, Etablissement où sont reçus et traités les militaires malades. L'hôpital militaire du Val

de-Gráce.

Hopital ambulant, se dit d'Une réunion de personnes et d'un matériel qui suivent une armée dans ses mouvements, pour recevoir et traiter les malades et les blessés qui ne peuvent être transportés dans les hôpitaux fixes.

Vaisseau-hôpital, se dit, dans les flottes et les escadres, d'Un vaisseau disposé pour recevoir et traiter les malades.

Fig. et fam., Prendre le chemin de l'hôpital, courir en poste à l'hô pital, etc., Se ruiner par les procès, par le jeu, ou par d'autres folles dépenses. On dit dans le même sens, Il sera dans peu réduit à l'hôpital; la passion du jeu ne peut manquer de le conduire à l'hôpital; et dans un sens analogue, Mettre quelqu'un à l'hôpital, Le réduire à la dernière misère.

Fig. et fam., C'est un hôpital, se dit D'une maison où il y a plusieurs personnes malades.

HOPITAL, se disait également, autrefois, de Certains établissements auxquels on donne aujourd'hui le nom d'Hospice, tels que l'Hôpitaldes orphelins, l'Hôpital des fous, etc. Mettre une fille de mauvaise vie à l'hôpital, La mettre dans une maison de force.

HOQ

HOQUET.s. m. (H s'aspire.) Mouvement convulsif de l'estomac, qui se fait avec une espèce de son non articulé. Avoir le hoquet. Faire passer le hoquet. Faire perdre le hoquet.

Hoquet de la mort, Le hoquet qui survient ordinairement aux mourants. Il a le hoquet de la mort.

HOQUETON. s. m. (H s'aspire.) Sorte de casaque brodée que portaient les archers du grand prévôt, du chancelier, etc. Porter le hoque

ton.

Il se dit aussi de La casaque que portaient les gardes de la manche. HOQUETON, se dit, par extension, de L'archer qui portait le hoqueton. Il était suivi de deux hoquetons. Les hoquetons du chancelier de France. Les hoquetons d'un intendant de province.

TOME 1.

HOR

HORAIRE. adj. des deux genres. Qui a rapport aux heures, qui est mesuré par une heure, qui se fait par heure. Cercles horaires. Les lignes horaires d'un cadran. Mouvement horaire.

HORDE. s. f. (Hs'aspire.) Peuplade errante; troupe nombreuse d'hommes qui vivent en société, mais sans avoir d'établissement fixe. Des hordes de barbares fondirent sur l'empireromain. Une horde de Tartares, de Bedouins. Le chef d'une horde de sauvages, d'une horde sauvage.

Il se dit, par extension et par mépris, d'Une troupe d'hommes indisciplinés, qui se plaisent au carnage, à la dévastation, etc. Une horde sanguinaire. Une horde indisciplinée. Une horde de brigands.

HORION. s. m. (H s'aspire.) Coup rudement déchargé sur la tête ou sur les épaules. Ce mot est vieux, et ne se dit plus qu'en plaisantant. Il a reçu un vilain horion.

HORIZON. s. m. T. d'Astron. et de Géographie. C'est, en chaque point de la surface terrestre, Le plan qui est tangent à cette surface et perpendiculaire à la verticale. Le plan de l'horizon, rapporté au centre de la terre et prolongé indéfiniment dans l'espace, s'appelle Horizon rationnel. Il partage en même temps la terre et la sphère céleste en deux hémisphères, dont l'un, s'étendant au-dessus de la surface terrestre, est appelé supérieur, et l'autre, l'enveloppant par-dessous, est appelé inférieur. Dans cette acception, l'on dit : Prendre la hauteur d'un astre sur l'horizon. Le soleil est à l'horizon. Il doit y avoir une éclipse sur notre horizon. Etc.

HORIZON, s'emploie aussi, usuellement, pour désigner Les parties de la surface terrestre où se termine notre vue, où le ciel et la terre semblent se joindre; et souvent La partie du ciel qui en est voisine. C'est ce qu'on appelle autrement Horizon sensible. Un horizon borné. Horizon étendu. De cette colline on découvre tout l'horizon. On apercevait une voile à l'horizon. L'horizon est chargé de nuages.

Il signifie, en Peinture, L'endroit d'un tableau, où, selon l'ordre des plans, le ciel succède à la terre; et, par extension, La hauteur à laquelle peintre a placé le point de vue.

On dit, en ce dernier sens, L'horizon est trop haut, est trop bas, etc.

HORIZON, se dit quelquefois au figuré. L'horizon politique serembrunit, se couvre de nuages. L'horizon commence à s'éclaircir. L'horizon des connaissances humaines s'étend, s'agrandit de jour en jour.

HORIZONTAL, ALE. adj. Parallèle à l'horizon. Ligne horizontale. Plan horizontal. Cadran horizontal. Se mettre dans une position horizontale.

HORIZONTALEMENT.adv. Parallèlement à l'horizon. Un cadran placé horizontalement.

HORLOGE. s. f. Machine placée dans un endroit apparent de quelque

édifice, et destinée à marquer et à sonner les heures. Une bonne horloge. Une grosse horloge. L'horloge d'une église, d'un palais, d'un collège. L'horloge va bien. L'horloge va mal. L'horloge a sonné. L'horloge sonne midi. Quelle heure est-il à l'horloge ? L'horloge avance. L'horloge retarde. Horloge détraquée. Les roues d'une horloge. Le poids d'une horloge. Le balancier d'une horloge. Le timbre d'une horloge. Le mouvement de l'horloge. La sonnerie de l'horloge. L'aiguille de l'horloge. Le cadran de l'horloge. Ces horloges ne s'accordent Les heures, les minutes de l'horloge.

Monter, remonter une horloge, En bander les ressorts, ou en hausser les poids. Démonter une horloge, En désassembler les pièces.

Horloge solaire, Cadran solaire. On disait aussi, Horloge au soleil. Horloge de sable, ou Sablier, Espèce d'horloge de verre composée de deux fioles ajustées de manière que du sable fin qui est dans l'une, s'écoule dans l'autre par une petite ouverture, et sert à mesurer un certain espace de temps.

Horloge d'eau, Clepsydre, machine qui indique de même la marche du temps par l'écoulement d'une certaine quantité d'eau. Les anciens se servaient principalement d'horloges d'eau.

En Botan., Horloge de Flore, Table des heures du jour auxquelles s'épanouissent certaines fleurs.

HORLOGER. s. m. Celui qui fait, qui répare des horloges, des pendules, des montres. C'est un bon horloger. Des outils d'horloger. La boutique d'un horloger. Porter une montre chez l'horloger.

On appelle Horlogère, La femme d'un horloger.

HORLOGERIE. s. f. Art de faire des horloges, des pendules, des montres. Entendre bien l'horlogerie. Des ouvrages d'horlogerie. Atelier d'horlogerie.

Il se dit aussi Des ouvrages d'horlogerie. Faire le commerce de l'horlogerie.

HORMIS. préposition. Il signifie la même chose que Hors dans le sens d'Excepté. Hormis deux ou trois. Tout y est entré, hormis tels et tels.

HOROGRAPHIE. s. f. Synonyme de Gnomonique. Voyez GNOMONI

QUE.

HOROSCOPE. s. m. Observation qu'on fait de l'état du ciel au moment de la naissance de quelqu'un, et par laquelle les astrologues prétendent juger de ce qui doit arriver au nouveau-né dans le cours de sa

vie. Tirer, faire l'horoscope de quelqu'un; dresser son horoscope. Faiseur d'horoscope. On ne croit plus aux horoscopes. Bon, mauvais horoscope. Fâcheux horoscope.Horoscope favorable.

Il se dit figurément et familièrement, de Ce qu'on prédit par simple conjecture sur le sort de quelqu'un ou sur le résultat de quelque chose. Je vais dresser votre horoscope. L'horoscope de ce libertin n'est pas difficile à tirer; on peut prédire

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qu'il finira ses jours à l'hôpital. Cette entreprise n'a pas réussi, j'en avais fait l'horoscope.

HORREUR. s. f. (On prononce les deux R.) Mouvement de l'âme accompagné de frémissement, et causé par quelque chose d'affreux, de révoltant ou de terrible. Je frémis d'horreur. Etre saisi d'horreur. Palir d'horreur. Ce spectacle nous glaça d'horreur. Un cri d'horreur. J'ai horreur de le dire. Cela fait horreur. Vous me faites horreur. Cela fait horreur à penser. On n'y saurait penser sans horreur, qu'avec horreur. L'horreur de la mort, l'horreur du supplice ébranla son courage.

L'horreur d'un supplice, signifie aussi, La cruauté d'un supplice. L'horreur d'un tel supplice, l'horreur de ces tourments n'èmut point son courage.

Fam., Cela fait horreur, est à faire horreur, se dit, par exagération, D'une chose extrêmement laide dans son genre, ou faite sans goût, sans habileté.

Fam., C'est une horreur, se dit D'une personne extrêmement laide. Vous disiez que c'était une jolie femme, c'est une horreur. Il se dit également D'une chose extrêmement laide ou défectueuse dans son genre. Vous vantiez ce logement comme agréable et commode, mais c'est une horreur

Fam., Fi! l'horreur! se dit quelquefois, Lorsqu'on veut marquer la répugnance qu'on a pour quelqu'un ou pour quelque chose.

C'est une belle horreur, se dit Des choses qui font éprouver un sentiment d'effroi mělé d'admiration, comme une grande tempête, un vaste incendie, etc.

HORREUR, signifie aussi, Détestation, abomination, haine violente. Avoir horreur du vice, du péché. Avoir, concevoir de l'horreur pour quelqu'un, pour quelque chose. Avoir, prendre une chose en horreur. Inspirer l'horreur du vice. On ne saurait inspirer trop d'horreur pour le mensonge. C'est un objet d'horreur.

Etre en horreur à quelqu'un, étre l'horreur de quelqu'un, Lui inspirer une haine mêlée d'horreur. Ce tyran est en horreur à toute la terre. L'existence lui est en horreur. Il est l'horreur de ses semblables. C'est l'horreur du genre humain.

HORREUR, signifie encore, Un certain saisissement de crainte ou de respect. En entrant dans cette foret, on sent, on éprouve une cerlaine horreur, une secrète horreur. Quand on entre dans cette église, on est saisi d'une sainte horreur, d'une horreur religieuse. Une divine horreur s'emparait de la pre

tresse.

Il se dit également de Ce qu'ont d'horrible, d'effrayant ou de sinistre certains lieux ou certains objets. L'horreur d'un cachot. Dans l'horreur des ténèbres. L'horreur de la solitude. L'horreur des combats. Partout régnaient le carnage et l'horreur. Un silence plein d'horreur. Quel spectacle d'horreur !

Il se dit aussi figurément, en ce dernier sens. Il comprit alors toute l'horreur de sa situation. Quand vous connaîtrez toute l'horreur de ma misère. Pour comble d'horreur.

Il se dit souvent, au pluriel, Des choses horribles ou désastreuses, des maux extrêmes, des privations cruelles, etc. Les horreurs de la guerre. Les horreurs du carnage. Les horreurs de la captivité. Cette ville éprouva toutes les horreurs de la famine. Etre en proie aux horreurs de la misère.

Les horreurs de la mort, Les angoisses que l'on éprouve ordinairement au moment de mourir. Au milieu des horreurs de la mort, il souriait encore à ses amis.

HORREUR, se prend encore pour L'énormité d'une mauvaise action, d'une action cruelle, infâme, etc. L'horreur du crime, du vice, du péché, est telle que.... Pour vous faire comprendre l'horreur de cette action, il suffit de dire que...

Il se dit également Des choses mêmes qui sont atroces, infâmes, etc. Ce qu'il a fait est une horreur. La vie de ce tyran n'est qu'un tissu d'horreurs. Le récit de tant d'hor

reurs épouvante. Il a fait, il a dit, il a vomi des horreurs, mille horreurs. On prétend qu'il se commet des horreurs dans ce lieu-là. De telles horreurs se conçoivent à peine.

Il se dit, particulièrement, Des choses déshonorantes qu'on attribue à quelqu'un; et alors il s'emploie toujours au pluriel. On m'a dit des horreurs de cet homme-là. Ces deux hommes publient des horreurs l'un contre l'autre.

HORRIBLE. adj. des deux genres. (On prononce les deux R.) Qui fait horreur, qui soulève, qui révolte. Laideur horrible. Objet horrible. Cela est horrible à voir. Cela est horrible. Cette mort est horrible. Une horrible cruauté. Une horrible méchanceté. Supplice horrible. Monstre horrible. Action horrible. Pensée horrible. Votre conduite est horrible.

Il signifie quelquefois, Très-mauvais. Les chemins sont horribles. I11 fait un temps horrible.

Il signifie encore, Extrême, excessif; et il ne se dit que De certaines choses, mauvaises ou bonnes, qui excèdent les bornes ordinaires. Il a fait une horrible faute. Il est dans une inquiétude horrible. Faire une horrible dépense. Il fait un froid horrible.

HORRIBLEMENT. adv. (On prononce les deux R.) D'une manière horrible. Cet homme est horriblement défiguré. Cette femme est horriblement laide. Il s'est horriblement conduit à mon égard.

Il se prend quelquefois pour Extrémement, excessivement. Il y avait une grande foule, et on y était horriblement pressé. Il a souffert horriblement. Il est horriblement faché contre vous.

HORRIPILATION. s. f. (On prononce les deux R.) T. de Médec. Frissonnement accompagné de froid, qui fait hérisser les poils.

HORS. (H [s'aspire.) s'aspire.) Préposition de lieu, servant à marquer exclusion du lieu et des choses qui sont considérées comme ayant quelque rapport au lieu. Hors de la ville. Hors du royaume. Hors d'ici. Hors de là. Hors de la maison. Etre hors de chez soi. Hors de la prison. Hors de l'eau. Etre hors de sa place. Hors de rang. Hors de ligne. Ils sont hors de table. Parler hors de son rang. Un domestique qui est hors de condition. Etre hors de la portée du canon, du mousquet, hors d'atteinte, etc. Une place qui est hors d'insulte.

Elliptiq., Hors d'ici, Sortez d'ici. Hors d'ici, canaille.

Dans certaines façons de parler familières, on l'emploie sans la particule de. Ainsi on dit, Il est logè hors la barrière.

Etre hors de page, Avoir accompli le temps de son service dans les pages; et figurément et familièrement, Etre tout à fait son maître. Il n'est plus en puissance de tuteur, il est hors de page. On dit de même : Il s'est mis hors de page. On l'a mis hors de page. Etc.

Substantiv., Le hors de page, La récompense accordée aux pages qui sortaient de service.

En Joaillerie, Co diamant, ce rubis, etc., est hors d'œuvre, hors de l'œuvre, se dit D'un diamant, etc., qui n'est pas encore monté, ou qui est sorti de sa monture.

En Architect., Hors d'œuvre, se dit en parlant D'une pièce qui est en saillie, qui est détachée du corps d'un bâtiment, et qui ne fait pas partie de l'ordonnance générale. Un cabinet hors d'œuvre. (Voyez plus bas Hors-d'œuvre, substantif.)

Hors d'œuvre, se dit aussi en parlant De la mesure d'un bâtiment, prise depuis l'angle extérieur d'un mur jusqu'à l'angle extérieur de l'autre mur. Ce bâtiment a tant de toises et de pieds hors d'œuvre. Dans ce sens, on dit aussi, Hors

œuvre.

Hors d'œuvre, se dit figurément, dans le langage ordinaire, en parlant Des choses quí, dans un ouvrage de littérature ou d'art, ne font point partie essentielle du sujet, qu'on semble avoir ajoutées après coup, et qu'on pourrait retrancher sans nuire à l'ensemble. Cette description est hors d'œuvre. C'est une chose hors d'œuvre dans son tableau que ce groupe, que cette figure.

Il s'emploie quelquefois substantivement, tant au propre qu'au figuré; et alors on joint les deux mots par un tiret. Cette partie de l'édifice est un hors-d'œuvre. Cet épisode est un hors-d'œuvre. Les horsd'œuvre plaisent quelquefois, mais il y en a trop dans cet ouvrage. Hors-d'œuvre, substantif, est aussi un terme de Cuisine, qui se dit de Certains mets qu'on sert avec le potage. On servit plusieurs horsd'œuvre. Ce hors-d'œuvre est fort appétissant. Les radis, les figues, le beurre, les anchois, le melon, etc., se servent en hors-d'œuvre.

En termes de Palais, Mettre hors de cour, hors de cour et de procès, Renvoyer les parties, ou une des parties, comme n'y ayant pas lieu de prononcer juridiquement, comme n'y ayant pas sujet de plaider. pla Autrefois, en matière criminelle, la locution Hors de cour, signifiait qu'll n'y avait pas assez de preuves pour asseoir une condamnation. On dit aussi, Mettre hors de cause, Déclarer qu'une personne ne doit point être partie au procès. Il fut mis hors de cause. Et dans un sens analogue, Etre hors de cause.

Substantiv., Un hors de cour, Un jugement qui met hors de cour. Prononcer un hors de cour. Cette locution a vieilli.

Mettre quelqu'un hors la loi. Formule qui a été employée dans des actes arbitraires par lesquels on proscrivait, en telle sorte que les proscrits devaient être envoyés au supplice sans jugement, dès que leur identité avait été reconnue. Un gouvernement qui met hors la loi est un gouvernement tyrannique.

HORS, s'emploie aussi, en parlant De plusieurs choses, sans rapport au lieu, et marque toujours exclusion de la chose indiquée par le complément. Etre hors de son bon sens. Hors d'embarras. Hors d'intrigue. Hors de difficulté. Hors de danger, de péril, etc. Il est hors d'état de nuire. Hors de garde. Hors de cadence. Hors de mesure. Hors de proportion. Hors de pair ou du pair. Cela est hors de mode. Etre hors de soupçon, Hors de doute. Hors d'haleine. Hors de propos. Tout est hors de prix.

Etre hors de soi, se dit D'une personne violemment agitée par quelque passion. Il est hors de lui. On dit aussi, Cela le met hors de lui.

Ce malade est hors d'affaire, II ne court plus aucun danger.

Etre hors de combat, N'être plus en état de combattre. On dit aussi, Mettre quelqu'un hors de combat. Ces deux phrases s'emploient au propre et au figuré.

Etre hors de service, N'être plus en état de servir. Cet habit est tout à fait hors de service.

Hors, est quelquefois préposition de temps, et sert à marquer exclusion du temps. Cela est hors de saison. Nous voilà hors de l'hiver.

HORS, signifie encore, Excepté. Ils y sont tous allés, hors deux ou trois. Hors cela, je suis de votre sentiment.

Il s'emploie, dans ce sens, devant les verbes à l'infinitif avec la préposition de, et devant les autres modes des verbes avec la particule que. Hors de le battre, il ne pouvait le traiter plus mal. Il lui a fait toutes sortes de mauvais traitements, hors qu'il ne l'a pas battu.

HORTENSIA. s. m. T. de Botan. Arbrisseau du Japon, qui est cultivé comme plante d'agrément: il porte des fleurs d'un rose tendre, qui naissent, à l'extrémité des rameaux, en boules, en corymbes touffus. Cultiver des hortensias.

HORTICULTEUR. s. m. Celui qui s'occupe de perfectionner la culture des jardins.

HORTICULTURE. s. f. L'art de cultiver les jardins. Traité d'horticulture.

HOS

HOSPICE. s. m. Maison où des religieux donnent l'hospitalité aux pèlerins, aux voyageurs. L'hospice du mont Saint-Bernard.

Il se disait, particulièrement, d'Une petite maison religieuse établie pour recevoir les religieux du même ordre qui voyageaient, et où il n'y avait pas assez de religieux pour faire régulièrement le service.

Il se disait également d'Une maison bàtie dans une grande ville pour y retirer pendant la guerre les religieux ou les religieuses des couvents bàtis dans la campagne. L'hospice de Lille. L'hospice d'Anchin à Tour

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HOSPICE, se dit plus ordinairement, aujourd'hui, de Certaines maisons de charité où l'on nourrit des pauvres, des gens hors d'état de gagner leur vie, à cause de leur age ou de leurs infirmités. Les hospices civils. L'administration des hospices. Hospice de la vieillesse. Hospice des incurables. Hospice des enfants trouvés. Hospice des alienés. Etc.

HOSPITALIER, IÈRE. adj. Qui exerce volontiers l'hospitalité. C'est un homme fort hospitalier. C'est un peuple doux et hospitalier.

Il s'est dit aussi De certains ordres militaires, institués originairement pour recevoir les pèlerins. Les chevaliers de Malte sont religieux hospitaliers. On dit substantivement en ce sens, Les hospitaliers.

Religieuses hospitalières, Religieuses qui reçoivent des malades. HOSPITALIER, se dit quelquefois, surtout en poésie, Des lieux où l'on reçoit l'hospitalité, où l'on trouve un refuge, etc. Demeure hospitalière. Asite hospitalier.

HOSPITALITE. s. f. Charité, libéralité qu'on exerce en recevant et logeant gratuitement les étrangers, les passants. Exercer l'hospitalité. L'hospitalité se trouve souvent parmi les barbares. L'hospitalité était fort en usage chez les anciens Germains, et elle est sacrée chez les musulmans. Les lois de l'hospitalité. Donner l'hospitalité à quelqu'un. Je reçus pariout une hospitalité généreuse.

Il se dit aussi de L'obligation où sont certaines abbayes de recevoir les voyageurs pendant quelques jours Ily a hospitalité dans telle abbaye. HOSPITALITÉ, en parlant Des anciens, se dit d'Un droit réciproque de loger les uns chez les autres; droit qui s'exerçait non-seulement de particulier à particulier, et de famille à famille, mais encore de ville à ville. Droit d'hospitalité. Il y avait hospitalité entre ces deux families. Violer les droits de l'hospitalitė. Il y avait droit d'hospitalité entre Athènes et Lacédémone.

HOSPODAR. s. m. Titre de di

gnité qui se donne à certains princes vassaux du Grand Seigneur. L'hospodar de Valachie.

HOSTIE. s. f. On appelle ainsi Toute victime que les anciens Hébreux offraient et immolaient à Dieu. Hostie de paix. Hostie pacifique. Hostie vivante. Hostie immaculée. Immoler des hosties à Dieu.

Il signifie, par extension, Ce pain très-mince et sans levain, que le prêtre offre et consacre à la messe. Le prêtre prit autant d'hosties qu'il y avait de communiants, et les consacra. Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST est réellement dans l'hostie, quand le prêtre a prononcé les paroles sacramentales. La substance de l'hostie se change au corps de JésusCHRIST. A l'élévation de l'hostie. Recevoir la sainte hostie.

HOSTILE. adj. des deux genres. Qui est d'un ennemi, qui annonce, qui caractérise un ennemi. Action, entreprise hostile. Des vues hostiles. Des projets, des procédés hos

tiles.

HOSTILEMENT. adv. En ennemi, en faisant des actes d'ennemi. Il entra hostilement sur les terres de ce prince.

HOSTILITÉ. s. f. Acte d'ennemi. Il se dit particulièrement Des agressions, des courses de gens de guerre, des pillages et des exactions qu'un prince ou un Etat souverain fait exercer contre un autre prince ou un autre Etat. Commettre des hostilités, des actes d'hostilité. La guerre est déolarée, mais il n'y a encore eu aucun acte d'hostilite de part ni d'autre. Ce prince commença par des actes d'hostilité, sans avoir déclaré la guerre. Un commencement d'hostilités. Commencer les hostilités. Suspendre les hostilités.

Il se prend quelquefois pour Disposition à faire des actes d'ennemi pour disposition hostile. L'hostilité persévérante de cette nation contre la France.

HOT

,

HÔTE, ESSE. s. Celui, celle qui tient un cabaret, une hotellerie une auberge, etc., et qui donne à manger et à loger pour de l'argent. L'hôte, de la Croix blanche. L'hôte de l'Ecu de France. Faire venir l'hôtesse pour compter.

Table d'hôte, Table servie à heure fixe, dans une hôtellerie ou ailleurs, et où l'on peut aller manger moyennant un prix réglé. Vivre à table d'hôte. Manger a table d'hôte. Tenir table d'hôte.

Prov. et fig., Qui compte sans son hote, compte deux fois, On se trompe ordinairement quand on compte sans celui qui a intérêt à l'affaire, quand on espère ou qu'on promet une chose qui ne dépend pas absolument de soi. On dit quelquefois, simplement, Compter sans son hôte Le pauvre diable avait compte sais son hote.

Prov. et fig., Il est l'hôte et l'ho tellerie, se dit D'un homme qui fait presque en même temps toutes sortes

de fonctions dans une maison, qui se mèle de toutes sortes d'affaires.

HOTE, se dit également de Celui qui vient manger dans un cabaret, ou loger dans une hôtellerie, dans une auberge, etc. Avoir dans sa maison des hôtes exigeants, facheux, désagréables.

Il se dit parcillement, tant de Celui qui loue à quelqu'un une portion de sa maison, que de Celui qui la tient à loyer. Dans la première acception, on dit, L'hôte est tenu des grosses réparations; et dans la seconde, Ce propriétaire a chez lui des hôtes commodes, incommodes. Ces deux sens ont vieilli: on dit, Propriétaire et Locataire.

HOTE, se dit aussi de Toute personne qui donne l'hospitalité, quí héberge, qui traite quelqu'un sans rétribution et par humanité, par amitié, par bienveillance; et aussi de Celui qui est reçu, traité de cette manière. Nous remerciâmes notre hote du bon accueil qu'il nous avait fait. J'ai dans ma maison des hôtes fort aimables. Un hôte importun. Régaler ses hôtes.

Fam., Il n'y en a point de plus foulé que l'hote, se dit en parlant De certaines parties de plaisir où chacun porte son plat pour aller souper chez quelqu'un de la société.

Prov., Bon visage d'hôte, Bon accueil de celui qui donne à manger

chez lui.

HOTE, se dit quelquefois, par extension et familièrement, Des animaux qui fréquentent, qui habitent ordinairement la demeure de l'homme. Les rats sont des hôtes fort incommodes.

Il se dit, figurément et poétiquement, pour Habitant. Les hôtes des bois, Les animaux qui y font leur demeure.

HOTEL. s. m. Grande maison, demeure somptueuse d'une personne de qualité, d'un personnage éminent, d'un riche particulier. L'hôtel du duc de... L'hôtel du président de la chambre des députés. Avoir un hotel. Acheter, louer un hôtel. La cour d'un hôtel. Les domestiques d'un hôtel.

Il se disait autrefois, absolument, de La maison du roi. Grand prévôt de l'hotel. Maître des requêtes de l'hôtel. Il eut un procès aux requêtes de l'hôtel. Il avait ses causes commises aux requêtes de l'hôtel.

Il se dit pareillement, en style de Pratique et dans les procès-verbaux, de La demeure d'un conseiller ou d'un autre officier de justice.

Hotel abbatial, se disait autrefois, dans certains actes, de La maison destinée au logement de l'abbé.

Maître d'hôtel, Officier préposé pour avoir soin de ce qui regarde la table d'un prince, d'un grand seigneur, ou de riches particuliers, et qui sert ou fait servir sur table. Premier maitre d'hôtel du roi, de la reine. Maitre d'hotel ordinaire du roi, de chez le roi, Maitre d'hotel de quartier. Il acheta charge de maitre d'hôtel chez le roi. Il envoya son maitre d'hôtel pour faire préparer le diner. En parlant Da premier maître d'hôtel

une

du roi, on dit, Le premier maître de l'hotel.

HOTEL, se dit aussi de Certains grands édifices destinés à des établissements publics. L'hôtel du ministère des finances. L'hôtel des Monnaies. L'hôtel des Invalides.

Hôtel-Dieu. Nom donné à l'hôpital principal de plusieurs villes. Administrateur de l'Hôtel-Dieu. Chirurgien, médecin, aumônier de l'HôtelDieu. Religieuse de l'Hôtel-Dieu. Il est malade à l'Hôtel-Dieu. Tous les Hôtels-Dieu du royaume.

Hôtel de ville, L'hôtel, la maison où siége l'autorité municipale. Aller à l'hôtel de ville.

HOTEL, se dit encore d'Une grande maison garnie. L'hôtel de Venise. L'hôtel d'Angleterre. Venez me voir à mon hôtel. Il loge à l'hôtel de Lyon. Tenir un hotel, un hôtel garni. Le maître d'un hôtel.

HOTELIER, IERE. s. Celui, celle qui tient hôtellerie. Un bon hotelier.

Il se dit particulièrement, dans quelques abbayes, d'Un religieux chargé de recevoir et de nourrir les hôtes, les passagers.

HOTELLERIE. s. f. Maison où les voyageurs et les passants sont logés et nourris pour leur argent. Grande hotellerie. Etre logé à l'hôtellerie. Il est allé descendre à cette hotellerie.

Il se dit particulièrement, dans les grosses abbayes, Du corps de logis destiné à recevoir les étrangers.

HOTTE. s. f. (H s'aspire.) Sorte de panier qui est ordinairement d'osier, et qu'on met sur le dos avec des bretelles, pour porter diverses choses. Hotte à porter de la terre, à porter du pain, à porter de la viande. Porter du linge dans une hotte. Porter la hotte. La hotte d'un chiffonnier.

Hotte poissée, Hotte enduite de poix, qui sert pour porter le vin du pressoir dans les tonneaux.

Hotte de cheminée, La pente du tuyau de cheminée en forme de hotte renversée, depuis la barre jusqu'au haut du plancher.

HOTTEE. s. f. (H s'aspire.) Plein une hotte. Hottée de terre. Hottée de pain. Hottée de fruits. Hottée de vin.

HOTTEUR, EUSE. s. (H s'aspire.) Celui, celle qui porte la hotte. En vendanges, le hotteur gagne le double des coupeurs. Il y a cent hotteurs qui portent tous les jours de la terre dans son jardin. Les hotteuses de la halle.

HOU

HOUBLON. s. m. (H s'aspire.) Plante grimpante qui croît naturellement en Europe, et dont on fait principalement usage dans la composition de la bière. Planter des perches pour appuyer le houblon. Le houblon s'élève à la hauteur des plus hautes perches. Manger du houblon en salade. Cueillir du houblon.

HOUBLONNER. v. a. (H s'aspire.) Mettre du houblon dans une boisson.

On a trop houblonné cette bière, on ne l'a pas assez houblonnée. HOUBLONNÉ, ÉB. participe. HOUBLONNIERE.s.f. (H s'aspire.) Champ planté de houblon. Une grande houblonnière. Entrer dans une houblonnière.

HOUE. s. f. (H s'aspire.) Instrument de fer, large et recourbé, qui a un manche de bois, et avec lequel on remue la terre en la tirant vers soi. Vigne labourée à la houe. Faire un fossé avec une houe. Labourer des arbres avec une houe.

HOUER. v. a. (H s'aspire.) Labourer une terre avec la houe. Il faut houer cette terre, ce jardin.

Il est aussi neutre. Ce vigneron ne fait que houer toute la journée. HOUÉ, ÉE. participe.

HOUILLE. s. f. (H s'aspire.) Sorte de charbon de terre; charbon fossile. Mine de houille. Tirer de la houille, Brûler de la houille. Un bateau de houille.

HOUILLER. adj. m. (H s'aspire.) T. de Géologie. Il se dit Des terrains qui renferment des couches de houille. Terrains houillers. Dépôt houiller.

HOUILLÈRE. s. f. (H s'aspire.) Mine de houille. Les houillères de la Belgique. Les houillères de NewCastle, en Angleterre.

HOUILLEUR. s. m. (H s'aspire.) Ouvrier qui travaille aux mines de houille.

HOUILLEUX, EUSE. adj. (H s'aspire.) T. de Géologie. Qui contient de la houille. Roche houilleuse.

HOULAN. s. m. (Hs'aspire.) Voyez UHLAN.

HOULE. s. f. (H s'aspire.) T. de Marine. Mouvement d'ondulation que les eaux de la mer conservent après une tempête, mais qui les agite sans bruit et sans former d'écume. Il y a de la houle, beaucoup de houle. Petite houle. Grosse houle. La houle était encore fort grosse.

Il se dit aussi Des grosses ondes d'une mer agitée par la houle. Les houles de la mer après une tempete.

HOULETTE. s. f. (H s'aspire.) Båton que porte un berger, et au bout duquel est une plaque de fer faite en forme de gouttière, pour jeter des mottes de terre aux moutons qui s'écartent et les faire revenir. La houlette d'un berger, d'une bergère.

Fig., Depuis le sceptre jusqu'à la houlette, Depuis les rois jusqu'aux bergers.

Fig., Porter la houlette, Étre berger, être réduit à la condition de berger.

HOULETTE, se dit, en termes de Jardinage, d'Un ustensile qui est fait en forme de petite houlette, et dont on se sert pour lever de terre les oignons de fleurs.

Il se dit également, dans quelques autres Arts, de Certains instruments en forme de houlette, de pelle ou de spatule.

HOULEUX, EUSE. adj. (H s'aspire.) T. de Marine. Il se dit De la mer, lorsqu'elle est agitée par la houle. La mer est encore très-houleuse.

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