agit à l'aveugle, ou en aveugle, Sans connoissance, sans intelligence. Il ne se dit qu'au propre. AVEUGLEMENT. s. m. Privation du sens de la vue. Dieu le frappa d'un aveuglement soudain. On dit aujourd'hui Cécité au propre. AVEUGLEMENT, ne se dit guère qu'au figuré, pour marquer Le trouble et l'obscurcissement de la raison. Aveuglement étrange. Grand aveuglement. Aveuglement volontaire. Quel aveuglement! Il faut être dans un étrange aveuglement pour. L'aveuglement des pécheurs. ... AVEUGLÉMENT. adv. Il n'est en usage qu'au figuré, et signifie, sans rien considérer, sans rien examiner. Je ferai aveuglément tout ce que vous voudrez. Obéir aveuglément. Se précipiter aveuglément dans le péril, y courir aveuglément. Il suit aveuglément ses caprices. AVEUGLER. v. a. Rendre aveugle. Il y a eu des gens que le grand Soleil, Le grand éclat de la neige a aveuglés. Les Grecs du Bas-Empire ont souvent aveuglé des Princes, en leur passant devant les yeux des plaques de cuivre fort ardentes. Il se dit par exagération, et signifie, Eblouir, empêcher pour quelque temps la fonction de la vue. La trop grande lumière aveugle. La neige aveugle ceux qui la regardent trop long-temps. Les éclairs nous aveugloient. AVEUGLER signifie figurément Oter l'usage de la raison. La passion nous aveugle. L'amour aveugle les jeunes gens. La trop grande prospérité aveugle. Il faut que Dieu ait bien aveuglé cet homme, qu'il soit bien aveuglé. se met aussi avec le pronom personnel, mais seulement an figuré, pour signifier, Renoncer à l'exercice de sa raison ne pas user de ses lumières. Il faut s'aveugler pour ne pas apercevoir cet inconvénient. ! AVEUGLER, AVEUGLÉ, ÉB. participe. AVEUGLETTÉ. À L'AVEUGLETTE. Façon de parler adverbiale. A tâtons. On disoit autrefois, aveuglette; mais l'usage a depuis ajouté l'article; et on dit, Aller à l'aveuglette. Chercher quelque chose à l'aveuglette. Il est familier. AVI AVIDE. adj. des 2. genr. Qui désire quelque chose avec beaucoup d'ardeur. Il se dit proprement, en parlant Du désir in modéré de boire et de manger. Il est si avide, qu'il dévore plutôt qu'il ne mange. Il se dit figurément, en parlant De tout ce qu'on souhaite avec véhémence. Etre avide de gloire, avide d'honneur. Etre avide du bien d'autrui. Il se dit figurément, dans un sens de blâme, pour désigner Un homme trèsintéressé. Il ne faut pas être si avide. Cest un homme avide. AVIDEMENT. adv. Avec avidité. Manger avidement. Boire avidement. Courir avidement aux honneurs, AVIDITE. subs. fém. Désir ardent et insatiable. Il se dit dans tous les sens d'Avide. Manger avec avidité, avec une extrême avidité. L'avidité des biens. L'avidité des honneurs, AVILIR. v. a. Rendre vil, abject, méprisable. Il a laissé aviliṛ sa charge, sa dignité, Cet homme s'est avili lui-même par ses bassesses. Il se dit aussi au sens de Déprécier, Il ne faut pas avilir la marchandise. L'abondance de cette marchandise l'a avilie, en a avili le prix. AVILI, IE. participe. AVILISSANT, ANTE. adj. Qui avilit. Il est dans un état avilissant, dans une dépendance avilissante.. AVILISSEMENT. sub. mas. L'état d'une chose avilie. L'avilissement d'une dignité, d'une charge. Il se dit aussi Des personnes. Il est tombé dans l'avilissement. Vivre dans l'avilissement et la honte. AVINER. v. a. Imbiber de vin. Aviner une cuve. Aviner des futailles. AVINE, BE. participe. On dit familièrement d'Un homme qui a accoutumé de boire beaucoup, qu'Il est aviné, que c'est un corps aviné. AVIRON. s. m. Sorte de rame dont on se sert pour faire aller les bateaux sur les rivieres. Manier l'aviron. Coup d'aviron. Aller à force d'avirons. AVIS. sub. m. Opinion, sentiment. Dire son avis. C'est mon avis. Ce n'est pas là mon avis. Changer d'avis. Étre d'un avis. Il est toujours du bon avis. Etre d'un avis singulier. Il se dit particulièrement De l'opinion et du suffrage de chaque Juge, lorsqu'il s'agit de juger de quelque af faire. Prendre les avis. Aller aux avis. Les Juges en sont aux avis. Étre de l'avis courant. Il se prend aussi pour Conseil, délibération. Ne rien faire que par bon avis. Prendre avis de quelqu'un. Les Avocats ont donné leur avis, et l'ont signé. On appelle Avis de parens, Un acte judiciaire par lequel le Magistrat ordonne ce qui doit être exécuté sur les affaires d'un mineur, suivant la déli bération des parens. Le tuteur a fait ordonner qu'un tel héritage seroit vendu par avis de parens. Il a été résolu par avis des parens. On appelle Avis doctrinal, Le sentiment des Docteurs en Théologie consultés sur quelque point de Doctrine. On dit proverbialement et figurément, qu'Il y a jour d'avis, pour dire, qu'Il y a temps de délibérer; et Prendre lettres d'avis, pour dire, Prendre du temps pour se résoudre. Avis, se prend aussi pour Avertissement. Je vous donne avis que la Cour où vous allez est fort orageuse. Je profiterai de l'avis que vous me donnez. Avis. Conseil. Avis amical, charitable , paternel. Il a profité des avis de sa mère, de son tuteur. Il se dit aussi Des nouvelles qu'on mande, et de celles qu'on reçoit. Je vous donnerai avis de tout ce qui se passera. On a avis de l'armée, que. On a reçu avis de Rome. Les avis qu'on reçoit de tous côtés, portent que.. ... On appelle Lettres d'avis, Les lettres de négoce que les Marchands et les Banquiers s'écrivent les uns aux autres. Avis au Lecteur. Titre qu'on donne à une espèce de petite préface qu'on met à la tête d'un Livre, pour avertir le Lecteur de quelque chose. En parlant d'Un accident, ou de quelqu'autre chose qui peut servir d'instruction à quelqu'un, on dit proverbialement, Avis au Lecteur, pour marquer que Cela le doit obfiger à prendre garde à lui. Avis, se dit aussi d'Un moyen proposé pour faire venir de l'argent dans les coffres du Roi. Il se mêle de donner des avis. C'est un donneur d'avis. Il a eu tant pour son droit d'avis. Cet avis a été rebuté. AVISÉ, ÉE. adj. Prudent, circonspect, qui ne fait rien sans y bien penser. C'est un homme sage et avisé. Il est fort avisé. AVISER. v. actif. Avertir, donner avis. On dit proverbialement, qu'Un fou avise bien un sage, pour dire, qu'Il n'y a point d'homme si peu sensé dont on ne puisse recevoir quelque bon avis; et qu'Un verre de vin avise bien un homme. Hors de ces phrases proverbiales, il vieillit dans cette acception. Il signifie aussi, Apercevoir d'assez loin. Je l'avisai dans la foule. Il est familier. AVISER, est aussi neutre et signifie, Faire réflexion, faire attention prendre garde. Avisez à ce que vous avez à faire. Avisez-y bien. Il y a du temps pour y aviser. J'avisai que ... Il se met aussi avec le pronom personnel, et signifie, Penser, faire attention à quelque chose, faire attention sur quelque chose. Je ne m'en suis pas avisé. Il ne s'avise de rien. Il s'en est avisé, elle s'en est avisée, ils s'en sont avisés trop tard. Il signifie aussi, S'imaginer quelque chose, trouver quelque chose, s'appliquer à trouver, à inventer quelque chose pour quelque fin. Il lui fit tous les honneurs dont il se put aviser. Il n'y a sottise, il n'y a malice dont il ne s'avise. Il s'avisa d'un bon expédient. De quoi s'est-il allé aviser? AVISÉ, BÉ. participe. AVITÁILLÉMENT. 8. m. Approvisionnement de vivres dans une Place, un camp ou un vaisseau. On dit aussi Avituaillement, pour les vaisseaux. AVITAILLER. v. act. Mettre des vivres dans une Place, dans une Ville qui court risque d'être assiégée. Ce n'est pas le tout que de mettre une garnison dans une Place, il la faut avitailler. On dit encore Avitailler, pour les vais seaux. AVITAILLÉ, ÉE. participe. AVIVER. v. a. Donner de la vivacité, rendre une matière, telle que le marbre, les métaux, plus fraîche et plus nette. On avive une statue de bronze en la grattant légèrement pour la dorer. On avive une poutre en la taillant à vive-arête. On le dit aussi Des couleurs, pour dire, Les rafraîchir, les fortifier. On le dit même Du teint. Un peu de rouge avive le teint d'une femme. AVIVÉ, ÉB. participe. AVIVES. s. f. pl. Sortes de glandes qui sont à la gorge des chevaux, et qui, venant à s'enfler, leur causent une maladie qu'on appelle aussi Les avives. Un cheval qui a les avives fort enflées. Battre les avives à un cheval. Les avives ont étranglé ce cheval. Il est mort des avives. Il a eu les avives, pour avoir bu trop tôt étant échauffé. AVO AVOCASSER. v. neut. Faire la profession d'Avocat. Il y a tant d'années qu'il avocasse. Il est familier, et il ne se dit guère qu'en mauvaise part. AVOCAT. sub. masc. Celui qui fait profession de défendre des causes en Justice. Avocat fameux, célèbre, éloquent. Savant Avocat. Avocat au Partement. Avocat au Conseil. Plaider par Avocat. On appelle Avocat Général, Un Magistrat qui plaide pour le Roi, et pour l'intérêt public, dans une Cour supérieure; et Avocat du Roi, Un Magistrat qui fait les mêmes fonctions dans les Tribunaux inférieurs. On appelle Avocat Consultant, Un Avocat qui ne plaide point, et qui donne seulement son avis et son conseil par écrit, sur les affaires litigieuses. AVOCAT, se dit figurément De celui qui intercède pour un autre, qui en soutient, qui en défend les intérêts auprès de quelqu'un. Vous avez un bon Avocat en sa personne. Je serai votre Avocat auprès de lui. En ce sens on dit aussi Avocate. Sa mère fut son Avocate. Et on appelle la Sainte-Vierge, l'Avocate des pé cheurs. AVOINE. s. f. (On prononce assez communément Avène.) Sorte de grain, qui sert ordinairement à la nourriture des chevaux. Avoine blanche. Avoine noire. Cette avoine est bonne, elle est fort pesante. Avoine légère. Un picotin d'avoine. Une mesure d'avoine. Cribler l'avoine. Donner l'avoine aux chevaux. Ce. cheval mange bien l'avoine. Il a bien travaillé, on lui a fait gagner son avoine. Paille d'avoine. Balle d'avoine, de la balle d'avoine. AVOINES, au pluriel, se dit De l'avoine quand elle est encore sur terre. Les avoines sont belles. Voilà un bon temps pour les avoines. Faucher les avoines. Faire les avoines. AVOIR. v. a. J'ai, tu as il a; nous avons vous avez, ils ont. J'avois. J'eus. J'ai eu. J'aurai. Aye ou aie, ayez. Que j'aye ou que j'aie, que tu ayes ou que tu aies, qu'il ait; que nous ayons, que vous ayez qu'ils ayent ou qu'ils aient. Que j'eusse. J'aurois. Que j'aye eu, ou que j'aie eu. Que j'eusse eu. Ayant. Ayant eu. Posséder de quelque manière que ce soit. Avoir du bien. Avoir une Charge. Avoir un Bénéfice. Avoir de l'argent. Avoir une maison à vendre à louer. Avoir un cheval d'emprunt. Avoir le bien d'autrui. En ce sens, on dit proverbialement, Il n'est rien tel que d'en avoir, pour dire, que Si on n'a du bien, on n'est point considéré dans le monde; et d'Un homme avide et âpre à l'argent, qu'Il en veut avoir à quelque prix que ce soit. AYOIR, s'emploie aussi pour dire Etre le sujet d'une passion, d'une impression, d'un mal, d'une sensation, d'un sentiment, d'une habitude, etc. Avoir des pensées, des opinions. Avoir de l'amour. Avoir de la haine. Avoir de la douleur, de la honte, de la joie, du plaisir. Avoir faim. Avoir soif. Avoir patience. Avoir tort. Avoir raison. Avoir en horreur. Avoir en estime. Avoir quelque soupçon. Avoir de l'âge. Avoir l'âge de raison. Avoir l'honneur en recommandation. Avoir la crainte de Dieu devant les yeux. Avoir un procès. Avoir une querelle. Avoir la migraine. Avoir mal à la tête. Avoir la fièvre. Avoir le bras cassé. Avoir un coup d'épée. On dit par menace à un homme, Vous en aurez pour dire, Vous serez châtié, maltraité; et par raillerie à un homme qui a reçu quelque coup, quelque disgrace, etc. Il en a. On dit aussi d'Une personne dont on espère se venger, qu'On l'aura, qu'on saura -bien l'avoir. On dit dans le discours familier, L'avoir beau, l'avoir belle, pour dire, Avoir une occasion favorable de faire quelque chose. On dit aussi, Il a beau dire, il a beau faire, il a beau crier, pour dire, Quoi qu'il puisse dire, quoi qu'il puisse faire, il crie en vain. AVOIR, se met souvent avec la préposition à, devant un infinitif; et alors il sert à marquer L'état, la disposition, la volonté où l'on est de faire ce que l'infinitif du verbe signifie. J'ai à faire une visite. J'ai à vous remercier. J'ai à parler à un tel. Il a à choisir. Il a plusieurs Bénéfices à donner. Il a beaucoup de choses à vous dire. AVOIR, s'emploie aussi à l'impersonnel dans le sens d'Etre, et alors il se joint toujours avec la particule y. Il a un an. Il y a deux ans. Il y a beaucoup de gens. Il y a lieu de croire. Il y a sujet de craindre. Il n'y a personne. Il y avoit plus de mille personnes. Il n'y a rien qu'il étoit ici. Il n'y a rien que je ne fasse pour vous. Il n'y a rien à faire. Il y a tout à espérer. AVOIR, est aussi verbe auxiliaire, et sert à former la plupart des prétérits des autres verbes. Avoir lu. Avoir écrit. J'ai donné. Il a plu toute la nuit. Nous en avons parlé ensemble. Vous avez été sages. Ils ont vécu. Il en auroit donné cent pistoles. Il est aussi quelquefois auxiliaire de lui même. J'ai eu raison. Il auroit eu tort de faire telle chose. Il auroit eu peur. EU, EUE. participe. Il n'est guère d'usage qu'étant joint à quelque autre temps du verbe Avoir. Les choses qu'il a eues. Le bien qu'il a eu. Sans lui jaurois eu diné de meilleure' heure. On dit dans le discours familier, Dès qu'il a eu fait, pour dire, Sitôt qu'il achevé. Dès qu'il a eu fait, il est parti. On dit, Eu égard à sa grande jeunesse, on lui a pardonné. Il est familier. AVOIR. s. m. Ce qu'on possède de bien. Voilà tout mon avoir. C'est tout son avoir. Il est familier. a eu Il se dit aussi d'Une possession, d'un bien. Cette maison se loxe bien; c'est un bel avoir. C'est aussi un terme de comptabilité, opposé à Dettes L'avoir surpasse de très-peu la dette. Les livres de compte portent d'un côté, Avoir, de l'autre, Doit. AVOISINER. v. act. Être proche, être voisin. Il ne se dit que De la proximité de lieu. Les terres qui avoi sinent la forêt. Les Provinces qui avoisinent la France. Il se met avec le pronom personnel, et signific, Se rapprocher. La recette ne tardera pas à s'avoisiner de la dépense. Ces deux Plaideurs semblent vouloir s'avoisiner, Entendre à un accommode ment. On dit en Poésie, qu'Un arbre qu'un rocher avoisine les cieux , pour dire, qu'Il est fort élevé. AVOISINÉ, ÉE. participe. AVORTEMENT. s. m. Accouchement avant terme. Causer un avortement. Procurer un avortement. AVORTER. v. n. Accoucher avant terme. Il ne se dit guère qu'en parlant d'Un accouchement causé par un accident ou par un crime. Cette femme reçut un coup qui la fit avorter. On la soupçonna d'avoir pris des breuvages pour se faire avorter. AVORTER, se dit ordinairement en parlant Des femelles des animaux. Cette cavale a eu un coup de pied qui l'a fait avorter. Les vaches avortent quand elles mangent de certaines herbes. En parlant Des femmes, Avortement et avorter, ne se disent guère que d'Un avortement volontaire. Cette malheureuse femme prit des breuvages qui causèrent son avortement, qui la firent avarter. Quand l'accouchement avant terme arrive par des causes imprévues, on l'appelle Fausse-couche. Voyez COUCHE. Il se dit, par extension, Des fruits qui ne parviennent pas à la grosseur et à la maturité requises. Il y a des vents qui font avorter les fruits. Il se dit figurément, en parlant De dessein, d'affaire, d'entreprise. Ainsi on dit, qu' Une entreprise est avortée pour dire, qu'Elle a été tellement éventée ou traversée, qu'elle n'a pu être mise à exécution. Ce dessein avorta. Cet accident fit avorter l'entreprise. AVORTE, EB. partic. Il n'est guère d'usage que dans le figuré, en parlant De dessein, d'affaire, d'entreprise. Dessein avorté. Entreprise avortée. Son affaire est avortée. AVORTON. sub. mas. Animal né avant terme. Il se dit, par extension, Des animaux qui sont fort au-dessous de la grandeur dont naturellement ils devroient être. C'est un avorton un petit avorton, un avorton de nature. plein de défauts et fait à la hâte, ce n'est qu'un avorton. AVOUÉ. s. m. Vieux mot qui a la même origine que celui d'Avocat. On appeloit ainsi autrefois Un Seigneur qui se chargeoit d'être le protecteur, le défenseur des droits d'une Eglise. L'Avoué de Citeaux. L'Avoué de l'Evêché d'Arras. AVOUER. v. a. Confesser et reconnoitre qu'une chose est, en demeurer d'accord. Avouer le fait, le crime. Avouer ingénument, franchement. Il a tout avoué. Avouez moi la vérité. Avouez le vrai. Je vous avoue mon foible, mon ignorance. Je vous avoue que je n'y connois rien. Il faut avouer que cet homme est bien étourdi. On dit proverbialement et figurément, Avouer la dette , pour dire, Reconnoître qu'on a tort; Avouer un écrit, un ouvrage, pour dire, S'en reconnoitre l'auteur; et, Avouer un enfant, pour dire, S'en reconnoître le père. AVOUER, signifie aussi, Autoriser une chose. J'avoue tout ce qui s'e. t fait. On dit aussi, Avouer un homme pour dire, Déclarer qu'on l'approuve en tout ce qu'il a fait, ou qu'il fera ; et cela se dit 'Un homine à qui on a donné charge de faire ce qu'il fait. Je l'avouerai de tout ce qu'il fera, en tout ce qu'il fera. Lorsqu'Avouer s'emploie avec le pronom personnel, comune, S'avouer de quelqu'un, il signifie, Se renommer, s'autoriser de quelqu'un. Il s'est avoué de vous. AVOUÉ, ÉE. participe. AVOUTRE ou AVOUÈTRE. sub. masc. Vieux mot, qui signifivit un Bâtard adultérin. A VR AVRIL. s. mas. Le quatrième mois de l'année. (PL se pronon. mouillée.) Nous avons Pâque en Avril. On appelle figurément et populairement Les Maquereaux, Poissons d'Avril; et figurément et proverbialement, Poissons d'Avril, Ceux qui font métier de prostituer des femmes et des filles. On dit proverbialement, Donner un poisson d'Avril, pour dire, Engager quelqu'un à faire quelque démarche inutile , pour avoir lieu de se moquer de lui. On lui a donné un poisson d'Avril. Cette mauvaise plaisanterie ne se fait que le premier jour d'Avril. a plusieurs petits noyaux. Un panier d'azeroles. AZEROLIER. sub. mas. L'arbre qui porte les azeroles. L'Azerolier est un arbre épineux. On greffe l'Azerolier sur l'épine-blanche, et sur l'épine-noire. AZI AZIME. adj. des 2 genr. Terme de l'Écriture-Sainte. Qui est sans levain. Il n'est d'usage qu'en cette phrase Les pains azimes, qui étoient Des pains sans levain, que les Juifs mangeoient dans le temps de leur Pâque. Il est aussi substantif, au pluriel dans cette phrase de l'Écriture, La Fête des Azimes. AZIMUT. sub. masc. Terme d'Astronomie. On appelle ainsi, tantôt l'angle compris entre le méridien d'un lieu et un cercle vertical quelconque, tantôt ce cercle vertical même. AZIMUTAL, ALE. adj. Qui représente ou qui mesure les Azimuts. Instrument Azimutal. Céleste. On dit aussi, Les montagnes d'azur, en parlant Des montagnes très - éloignées qu'on voit à l'extrémité d'une perspective immense, et qui paroissent bleues. On appelle quelquefois le Lapis Lazuli, Pierre d'Azur. AZUR, en termes de Blason, se dit de l'émail bleu des Armoiries. Les Armes de France sont d'azur à trois fleurs de Lis d'or. AZURÉ, ÉE. adj. Qui est point de couleur d'azur. Lambris azuré. On dit en Poésie, La voûte azurée pour dire, Le Ciel; et, Les plaines azurées, pour dire, La mer. AZY AZYME. Voyez AZIME. B. Subst. masc. La seconde lettre de Palphabet, et la première des consonnes. Un B bien förmé, mal formé. On dit populairement, qu' Un homme est marqué au B, pour dire, qu'Il est ou borgne, ou bossu, ou boiteux; et on entend par-là que C'est un homme malin, et que les bossus, les borgnes et les boiteux le sont ordinairement. On dit qu'Un homme ne sait ni A, ni B, pour dire, qu'Il est très-ignorant. BAB B BAC de chambre, qui a un quartier de der- BABOUIN. sub. m. Espèce de gros On appelle aussi Babouin, Certaine On dit proverbialement et figurém. Faire baiser le babouin à quelqu'un, pour dire, Le réduire à se soumettre malgré qu'il en ait, et avec quelque es BABEL. (La tour de Babel.) Mot dont on se sert familièrement, pour signifier une grande confusion d'opi-pèce de honte. nions et de discours. Cette conférence, cette assemblée est la tour de Babel.. BABEURE ou BABEURRE. s. m. Liqueur séreuse que laisse le lait, quand la partie grasse est convertie en beurre. BABIL. s. m. (I'L se mouille dans ce mot et les suivans.) Caquet, abondance excessive de paroles inutiles. Il nous étourdit par son babil. En parlant d'Un homme qui aime à parler beaucoup, mais qui a peu de fonds d'esprit, on dit que C'est un homme qui n'a que du babil, BABILLARD, ARDE. adject. Qui aime à parler beaucoup. Femme babillarde. Homme babillard. Il est plus ordinairement substantif. C'est un grand babillard, un franc babil lard. Une grande babillarde. Il se dit aussi d'Un homme qui ne sauroit garder un secret. Ne vous fiez pas à cet homme-là, c'est un babillard. BABILLER. v. n. Avoir du babil, caqueter. On dit que les femmes aiment à babiller. BABINE. s. f. Lèvre. Il ne se dit proprement que De quelques animaux, comme des vaches, des singes, etc. Un singe qui remue les babines. Les ba bines d'une vache. On dit figurément et bassem. d'Un homme qui a beaucoup mangé de quelque mets, qu'Il s'en est donné par les babines. Et la même chose se dit d'Un homme qui a mangé son bien. BABIOLE. subst. f. Jouet d'enfant. Donner des babioles à un enfant. Il se dit figurément De toutes sortes de choses puériles. Il ne s'amuse qu'à des babioles. Et on dit que Le cabinet d'un homme n'est rempli que de babioles, pour dire, qu'Il n'est rempli que de choses de nulle valeur. BABORD, s. m. Terme de Marine. Le côté gauche d'un vaisseau en partant de la poupe. Bábord est opposé à Stribord, qui signifie le côté droit. BABOUCHE, ou mieux, BABOuches. s. f. pl. Sorte de pantoufle ou de mule BABOUIN, INE, se dit d'Un jeune enfant badinet étourdi. C'est un petit babouin, une petite babouine. ВАС BAC. s. m. Espèce de grand bateau On dit, Passer le bac BACCALAUREAT. s. m. Le pre- BACCHANALE. s. f. (On prononce Bacanale.) La représentation d'une danse de Bacchantes et de Satyres. La bacchanale du Poussin. BACCHANALE se dit aussi d'Une BACCHANALES. La fête que les Païens On dit aussi Bacchanal au masculin, BACCHANTE. s. f. Femme qui célébroit la fête des Bacchanales. On appelle figurément Bacchante, Une femme emportée et furieuse. C'est une vraie Bacchante. BACCIFERE. adj. des 2 g. Terme de Botanique, qui se dit Des plantes qui portent des baies. BACHA. s. m. Voyez PACHA, BACHELETTE. s. f. Vieux mot qui désignoit Une jeune fille d'une figure gracieuse. Il n'a jamais été admis que dans le style badin. Jeune Bacheleite. BACHELIER. s. m. Celui qui est promu au Baccalauréat en quelque Faculté. Bachelier en Théologie, en Droit, en Médecine, etc. On donnoit autrefois ce titre à un jeune homme à marier, et celui de Bachelette à une jeune fille. On appeloit aussi Bachelier, Un jeune Gentilhomine qui servoit sous la bannière d'un autre. BACHIQUE, adj. des 2 g. Qui appartient à Bacchus. Fête bachique. On appelle poétiquement Le vin, Liqueur bachique; ́et Une chanson à boire, Chanson bachique. On dit, Le genre bachique, en parlant De tableaux pour des sujets d'ivrognerie, des scènes de Buveurs. On dit, Talens bachiques, en parlans d'Un convive gai et de bon appétit. BACHOT. s. m. Petit bateau. Passer la rivière dans un bachot. BACHOTEUR. s. m. Batelier qui conduit un bachot. BACISE, SALICOT, ou FENOUIL MARIN. S. m. Plante. Elle croit dans les endroits maritimes et pierreux. Il en est une espèce qu'on nomme vulgairement Perce-pierre. On en confit les Heurs au vinaigre pour les manger en salade. BACLER. v. a. Fermer une porte ou une fenêtre par derrière avec une barre ou autre chose. On dit aussi, Bâcler un bateau, pour dire, Le mettre dans un lieu commode du Port, pour la charge et la décharge des marchandises. BACLER, se dit aussi pour, Expédier un travail à la hâte. Il a bâclé en huit jours un procès, qui pouvoit durer six mois. Ce n'est pas faire l'ouvrage que d'aller trop vite, c'est bâcler la besogne. BACLÉ, ÉE. participe. On dit figurément et familièrement, en parlant d'Un traité conclu, d'une affaire arrêtée, Cela est bâclé, c'est une affaire bâclée, BADAUDERIE. s. f. Action, discours de badaud. Ce que vous dites, ce que vous faites là, est une franche badauderie. BADIANE, s. fém. ou ANIS DE LA CHINE. C'est le fruit d'une plante qui croît à la Chine et dans les Philippines. Les semences que ce fruit renferme ont une odeur fort agréable, qu'elles communiquent aux alimens, et aux drogues dans lesquelles on les fait entrer. BADIGEON. s. m. Couleur jaunâtre dont on peint les murailles. BADIGEONER. v. a. Peindre une muraille avec du badigeon. BADIGBONÉ, És. participe. BADIN, INE. adject. Folâtre, qui s'amuse à des bagatelles. Cet homme est badin, il a l'air badin. Elle est toujours badine. Il est aussi substantif. C'est un badin. C'est un vrai badin, un petit badin, un agréable badin. BADINAGE. s. mas. Action ou discours de badin. C'est un pur badinage. Tout cela n'est que badinage. Il signifie aussi figur. Certaine façon de faire, certaine manière particulière d'agir. Elle est faite au badinage. Ce valet est fait au badinage de son maltre. BADINAGE, se dit aussi d'Une sorte de galanterie, d'agrément dans le style, dans la conversation. Il y a un badinage agréable dans les écrits d'un tel. C'est un homme qui a un joli badinage. BADİNAN'T. 8. m. On appelle ainsi Un cheval surnuméraire dans un attelage. Il y a six chevaux de carrosse, et un badinant. BADINE. s. fém. Baguette mince et légère qu'on porte à la main. On nomme aussi Badines, des pincettes légères. BADINER. v. n. Faire le badin. Il ne fait que badiner. C'est un homme qui badine, qui aime à badiner. BAFRER. v. n. Manger gonlument et avec excès. Il est bas, et ne se dit que dans le discours populaire, ou par mépris, en parlant d'Un homme qui aime extrêmement à manger. C'est un homme qui aime à bâfrer, qui ne fait que bâfrer. BAFREUR. s. mas. Gourmand. Celui qui aime excessivement à manger. Grand bâfreur. BAG BAGACE. s. f. Canne à sucre qu'on a passée par le moulin pour la briser et en tirer le suc. BAGAGE. s. m. Équipage de ceux qui sont en voyage ou à la guerre. Cheval de bagage. Gros bagage, pour dire, Le bagage qui ne sauroit être voiture que par des charrois. Menu bagage, pour dire, Le bagage qui peut être porté sur des bêtes de somme. Les bagages de la Cour. Les bagages de l'armée. On a donné sur le bagage. On a pillé le bagage. Il commande le bagage. On dit figurément et familièrement, Plier bagage, trousser bagage, pour dire, Déloger furtivement, s'enfuir; et d'Un homme qui est mort, qu'Il a plié bagage. BAGARRE. s. fém. Tumulte. Grand bruit causé ordinairement par une querelle. Il y a là de la bagarre. Il n'a point voulu se mêler dans la bagarre. Il est du style familier. BAGASSE. s. f. Terme populaire et malhonnête, qui signifie, Une femme prostituée. Vieille bagasse. BAGATELLE. s. f. Chose de peu de prix, et peu nécessaire. Cette boutique n'est pleine que de bagatelles. Dans ce cabinet, il n'y a que des bagatelles. Il signifie figurément, et c'est son plus grand usage, Chose frivole et de peu d'importance. Il ne s'amuse qu'à des bagatelles. Il ne dit, il ne conte que des bagatelles. Il prend tout pour des ba. BADINER, se dit aussi, en parlant d'Une sorte de galanterie et d'agrégatelles. ment qu'on met dans la conversation, dans la manière d'écrire. Cet homme badine agréablement dans ses lettres et dans ses discours. En parlant d'Ajustemens et d'ornemens, on dit qu'Ils badinent, pour dire, qu'ils voltigent. Il ne faut pas que cette dentelle soit si tendue, il faut qu'elle badine. Cette draperie badine agréable ment. Il s'emploie aussi activement dans le style familier. Badiner quelqu'un. On peut le badiner, il ne se fâche pas. BADINERIE. 8. f. Bagatelle, chose frivole. Ce n'est qu'une badinerie, qu'une pure badinerie. Il ne dit que des badineries. Il ne s'amuse qu'à des badineries. BAF BAFOUER. v. a. Traiter injurieusement et avec mépris. Bafouer quelqu'un. Il l'a bafoué. BAFOUÉ, ÉE. participe. BAFRE. s. fém. Repas abondant. Il y a aujourd'hui une bâfre en tel endroit. Ce mot est bas. Il signifie aussi, L'action de manger. Il ne conge qu'à la bâfre. Tome I. On dit, S'amuser à la bagatelle, pour dire, S'occuper de toute autre chose que de ses devoirs. BAGATELLE, se dit absolument pour signifier, qu'On ne croit pas, qu'on ne craint pas quelque chose. Vous dites que cet homme fera telle chose, bagatelle; qu'il me maltraitera, bagatelle. BAGNE. s. m. Lieu où l'on renferme lés forçats après le travail. BAGNOLETTE. s. f. Espèce de coiffure de femme. BAGUE. s. f. Anneau où il y a une pierre enchâssée, et que l'on met au doigt. Porter une bague. Une belle bague. On dit figurément d'Une jolie maison de campagne, ou d'une autre chose de prix qu'on n'a que pour le plaisir, pour 'ornement, et qu'on peut vendre aisé ment, que C'est une bague au doigt. En termes de Pratique, on appelle Bagues et joyaux, Les pierreries, perles et autres semblables choses de prix, qui appartiennent à une femme marice, et qu'elle reprend après la mort de son mari. Les bagues et joyaux de cette femme ont été estimés cinquante mille francs. Elle a emporté une telle somme ses bagues et joyaux. pour On appeloit autrefois Bagues d'oreilles, Ce qu'on appelle aujourd'hui Boucles d'oreilles. Voyez Boucle. On dit en termes de Guerre, Sortir vie et bagues sauves, pour dire, Sortir d'une Place avec permission d'emporter sur soi ce que l'on peut. Et on dit figurément, qu'Un homme est sorti, est revenu bagues sauves, pour dire, qu'Il est heureusement sorti d'un péril. BAGUE, signifie aussi L'anneau qu'on suspend vers le bout d'une carrière où se font des courses, et que ceux qui courent, tâchent d'emporter avec le bout de la lance. Courre la bague. Emporter la bague. Donner une atteinte à la bague. Une magnifique course de bague. La plupart des courses de bague se font à cheval. BAGUENAUDE. s. f. Petit fruit qui est enveloppé dans de petites gousses pleines de vent, et que les enfans font claquer en les crevant entre leurs mains. BAGUENAUDER. v. n. S'amuser à des choses vaines et frivoles. Il ne faut pas baguenauder dans une occasion si sérieuse. Ce mot est du style familier. BAGUENAUDIER. s. masc. Petit arbre qui porte des baguenaudes. BAGUENAUDIER. s. m. Celui qui baguenaude. C'est un vrai baguenaudier. Il est du style familier. On appelle encore Baguenaudier, Une espèce de Jeu d'enfans. BAGUER. v. act. Arranger les plis d'un habit, d'une robe, etc. et les arrêter ensemble avec du fil ou de la soie. Il faut baguer avant que de coudre. BAGUÉ, ÉE. participe. BAGUETTE. s. f. Verge, houssine, bâton fort menu. Il avoit une baguette à la main. Baguette d'Huissier. On appelle Baguette d'arquebuse, de fusil, de pistolet, Une sorte de baguette de fer, de bois, de baleine, etc. dont on se sert pour presser la poudre, la bourre, etc. qu'on met dans le canon de ces armes; Baguette de fusée volante, Une baguette attachée à une fusée volante pour la faire monter en ligne droite; et, Baguettes de tambour, Deux petits bâtons courts avec lesquels on bat le tambour. On dit, Commander à la baguette, mener les gens à la baguette, pour dire, Commander avec hauteur et impérieusement. C'est un homme qui commande à la baguette. En termes d'Architecture, on appelle Baguette, Une petite moulure ronde en forme de baguette. Baguette divinatoire, Branche de coudrier fourchue, avec laquelle on prétend découvrir les mines, les sources d'eau, la trace d'un voleur, d'un assassin. Baguette à mèche, C'est celle sur laquelle les Chandeliers et les Ciriers enfilent leurs mèches. Faire passer un soldat par les baguettes, C'est l'obliger, en vertu d'un jugement, à passer corps nu, entre deux lignes de soldats qui le frappent chacun d'une baguette. BAGUIER. s. m. Petit coffret pour serrer les bagues. Un riche baguier. P |