foret. Ils ont abattu nos fruits. Il a abattu son bois de haute futaie. Il le prit rudement au collet, et l'abattit sous lui. On lui a abattu la tête de dessus les épaules. Il lui abattit le bras d'un coup de sabre. Ce chasseur est adroit, il abat bien du gibier. Ce cheval est fougueux, on est contraint de l'abattre pour le ferrer. Ces moissonneurs abattent tant d'arpens de blé en un jour. Abattre des quilles. ABATTRE, signifie figurément Affoiblir, diminuer, abaisser, faire perdre les forces, le courage. Une fièvre continue abat bien un homme. Cette maladie a bien abattu ses forces. Cette pertè bui a abattu le courage, a abattu sa fierté. Ces deux Maisons, ces deux Puissances sont ennemies, elles font leurs efforts pour s'abattre l'une l'autre. La moindre affliction l'abat. On dit au jeu de Trictrac, Abattre du bois, pour dire, Jouer beaucoup de dames de la pile, afin de caser plus aisément. On le dit aussi au jeu de quilles, pour, Abattre bien des quilles. On dit aussi figurément et familierement, Abattre bien du bois, pour, Expédiér beaucoup d'affaires en peu de temps. On dit de même, Abattre de la besogne. On dit proverbialement, que Petite pluie abat grand vent, pour, qu'Une petite pluie fait cesser un grand vent. Et on le dit figurément, pour, que Peu de chose calme une grande colère, fait cesser un grand ressentiment. ABATTRE, S'emploie avec le pronom personnel. On dit qu' Un cheval's'abat, pour dire, Que les pieds lui manquent, et qu'il tombe tout d'un coup. En galopant, son cheval s'est abattu sous lui. Le terrain est glissant, si vous poussez votre cheval, il s'abattra. Et on dit d'Un oiseau de proie, qu'Il s'abat sur sa proie, pour dire, qu'il fond dessus. On dit aussi : Une volée de pigeons s'abattit sur mon champ. Un orage terrible va s'abattre sur nous, pour, Fondre sur nous. On dit encore, que le vent s'abat, qu'il est abattu, pour dire, qu'Il s'apaise, qu'il est apaisé. ABATTU, UE. participe. ABATTURES. s. f. plur. Terme dé chasse. Foulures qu'un cerf laisse dans les broussailles où il a passé. ABAT-VENT. subst. masc. Charpente couverte d'ardoises ou de tuiles, et qui garantit du vent et de la pluie les ouvertures d'une maison, d'un clocher, etc. ABB ABBATIAL, ALE. adject. Appartenant à l'Abbé ou à l'Abbesse. Palais Abbatial. Maison Abbatiale. Les droits Abbatiaux. Fonctions Abbatiales. Dignité Abbatiale. Mense Abbatiale. ABBAYE. subst. fém. ( On prononce Abéie.) Monastère d'Hommes, qui a pour Supérieur un Abbé; ou de Filles, qui a peur Supérieure une Abbesse. Abbaye Royale, ou de Fondation Royale. Abbaye en Règle. Abbaye cn Commende. Abbaye secularisée. Une Abbaye fort riche. Le Roi lui a donné une Abbaye. Abbaye de l'Ordre de St. Benoit, de l'Ordre de Citeaux, de l'Ordre de Prémontré. Il se prend quelquefois pour Les seuls bâtimens du Monastère. Une Ab. baye bien bâtie. Une Abbaye qui tombe en ruine. On dit proverbialement et figurém. Pour un Moine l'Abbaye ne faut pas, pour, Que quand plusieurs personnes ont fait quelque partie ensemble, et que quelqu'une d'entre elles manque â s'y trouver, on ne laisse pas de faire ce qui avoit été résolu. ABBÉ. s. m. Celui qui possède une Abbaye. Abbé de l'Ordre de S. Benoit. Abbé régulier. Abbé crossé et mitré. Elire un Abbé. Bénir un Abbé. Abbé triennal. Abbé Commendataire. On dit figurément et proverbialem. que Pour un Moine on ne laisse pas de faire un Abbé, pour dire, qu'Encore qu'un homme manque à une assemblée, à une partie de divertissement où il devroit être, on ne laisse pas délibérer sans lui, ou de faire ce qu'on avoit résolu. de Quand quelqu'un n'est pas encore venu pour manger, et que néanmoins on se met toujours à table, on dit proverbialement et figurément, On l'attend comme les Moines font l'Abbé. . On dit proverbialement et figurém. Le Moine répond comme l'Abbé chante pour, Ordinairement les Inférieurs se conforment aux Supérieurs. On dit aussi, Jouer à l'Abbé, pour, Jouer à une sorte de jeu, où l'on est obligé de faire tout ce que fait celui qu'on a pris pour être le conducteur du jeu, et auquel on donne alors le nom d'Abbé. On appelle communément Abbé tout homme qui porte un habit ecclésiastique, quoiqu'il n'ait point d'Abbaye. ABBESSE. s. fém. Supérieure d'un Monastère de Filles, qui a droit de porter la crosse. Abbesse triennale. Ab. besse perpétuelle. Nommer, élire, bénir une Abbesse. A B C ABC. (On prononce Abécé.) s. m. Petit Livret contenant l'Alphabet et la combinaison des lettres, pour apprendre à lire aux enfans. Acheter un Abc pour un enfant. Il signifie figurément, Le commencement d'un art, d'une science, d'une affaire. Ce n'est là que l'Abc des Ma-· thématiques. On dit proverbialement et figurém. Renvoyer quelqu'un à l'Abc, pour, Le traiter d'ignorant; Remettre quelqu'un à l'Abc, pour, L'obliger à recommencer tout de nouveau. ABCÉDER. verbe neut. Terme de Chirurgie. Se tourner en abcès. Cette tumeur abcédera. ABCES. s. masc. Apostème. Amas d'humeurs corrompues qui se fixent en quelque partie du corps, et qui y forment une tuineur. Abcès dangereux. Abcès au poumon. Abcès au foie. Vider un abcès. L'abcès a crevé. Il y a danger qu'il ne se forme un abcès. ABDICATION. s. fém. Action par laquelle on renonce volontairement à une dignité souveraine dont on est revêtu. Il se dit en parlant De celui qui abdique, et de la chose abdiquée. L'abdication de Dioclétien. L'abdication de Charles-Quint. L'abdication de l'Empire, etc. ABDIQUER. y. a. Abandonner la possession d'un État, d'une Dignité souveraine, et y renoncer entièrement. Abdiquer la Royauté. Abdiquer la Couronne. Abdiquer l'Empire. Il se dit aussi en parlant Des Magistrats des anciens Romains. Abdiquer la Dictature. Abdiquer le Consulat. Abdiquer les honneurs. Par extension, il se dit Des principaux emplois et des places éminentes. Ce Général d'Ordre a abdiqué. Il se met aussi absolument. Ce Prince a abdiqué, on l'a forcé d'abdiquer. ABDIQUÉ, ÉE. participe. ABDOMEN. s. mas. (On fait sentir I'N.) Mot purement Latin, que les Anatomistes ont transporté dans notre Langue, pour signifier Le bas-ventre. Les muscles de l'abdomen. ABDOMINAL, ALE. adj. Qui appartient au bas-ventre ou à l'abdomen. Des artères abdominales. ABDUCTEUR. adj. Terme d'Anatomie. Nom qui se donne à différens muscles, dont la fonction est de mouvoir en dehors les parties auxquelles ils sont attachés. Muscle abducteur. Il se prend aussi substantivement. L'abducteur de l'œil. ABDUCTION. subst. fémin. Terme de Logique. Manière d'argumenter, par laquelle, en accordant la majeure d'un syllogisme, on exige les preuves de la mineure, pour déterminer la conséquence. ABE A BÉCÉDAIRE. adjec. C'est l'ordre des lettres suivant l'alphabet françois. Ordre abécédaire. ABECQUER ou ABÉQUER. v. act. Donner la becquée à un jeune oiseau. Il est familier. ABÉE. s. f. Ouverture par laquelle coule l'eau qui fait moudre un moulin. Il se dit, par corruption, pour Baie. Voyez BAIE. ABEILLE. sub. fém. Mouche à miel. Abeilles dorées. Essaim d'abeilles. Une ruche d'abeilles. Les abeilles volent sur les fleurs. L'aiguillon des abeilles. ABERRATION. s. f. (On prononce les R.) Terine d'Astronomie. Mouve. ment apparent et fort petit qu'on observe dans les étoiles, et que les Astronomes attribuent au mouvement de la lumière combiné avec le mouvement de la terre. L'aberration des Fixes. On appelle, en Optique, Aberration, L'espace qu'occupent autour d'un : foyer d'un verre ou d'un miroir, les rayons qui n'y sont pas exactement réunis. ABÉTIR. v. actif. Rendre stupide. Vous abétirez cet enfant. Il est aussi neutre. Il abétit tous les jours, Il devient bête. Il est familier. ABÉTI, IE. participe. Rendu bête. Devenu bête. ABH AB HOC ET AB HAC. Mots empruntés du Latin, dont on ne se sert que dans le style familier. Confusément, sans ordre, sans raison. Il ne sait ce qu'il dit, il en parle, il en raisonne ab hoc et ab hac. ABHORRER. v. act. (On prononce les deux R.) Avoir en horreur. Les honnêtes gens abhorrent les fripons. L'Eglise abhorre le sang. ABHORRÉ, ÉE. participe. Le tyran est abhorré de ses sujets. ABI ABIGÉAT. s. m. Vol de troupeaux. ABÎME. s. m. Gouffre très-profond. Horrible abime, effroyable abime. Par un tremblement de terre, il s'est fait là un abime. Ne vous baignez pas en tel endroit de la rivière, il y a un abîme. Il est tombé dans un abime. ABIME, dans le langage de l'Écriture, signifie quelquefois l'Enfer. Les Anges rebelles ont été précipités dans l'abime. Les puits de l'abîme. On dit figurément, Un abîme de mal heur un abime de misère, pour dire, Un extrême malheur, une extrême misère. Il est tombé dans un abîme de malheur, dans un abîme de misère. ABIME, se dit aussi figurément Des choses qui engagent à une excessive dépense, et qui sont capables de ruiner. Le jeu, les procès, les bâtimens sont des abîmes. Il se dit aussi figurément Des choses qui sont impénétrables à la raison. La divisibilité de la matière à l'infini est un abime pour l'esprit humain. Il se dit aussi figurément Des sciences difficiles, et qui demandent une très-grande étude. La Métaphysique est un abime. On dit familièrement et populairem. d'Un mets qui consume une grande quantité de sucre ou d'autre chose, C'est un abime de sucre, etc. Il se dit encore particulièrement Des secrets et des jugemens de Dieu. Les abimes de la sagesse, de la miséricorde de Dieu. On dit d'Un homme très-savant, que C'est un abime de science. ABIME, se dit en termes de Blason, du milieu de l'écu; et il n'est d'usage qu'en cette phrase, En abime. Ainsi on dit d'Une pièce qui est posée au milieu de l'écu sans être chargée d'aucune autre pièce, et sans toucher à aucune autre pièce de l'écu, qu'Elle est en abl me. Il porte d'azur à une fleur-de-lis d'or Il signifie figurément, Perdre, ruiner entièrement. Cet homme est puissant et vindicatif, il vous abîmera. Cette affaire l'a abîmé. Des dépenses excessives l'ont abimé. Prenez garde à cette porte qu'on vient de peindre, elle abîmera votre habit. APÎMER. V. neutre. Tomber dans un abîme. Cette Ville abima en une nuit. Il signifie fig. Périr. C'est un méchant homme, il abîmera avec tout son bien. Toute sa fortune abimera quelque jour. ABÎMER, se dit aussi au figuré avec le pronom personnel; et alors il signifie, S'abandonner tellement à quelque chose, qu'on ne songe à aucune autre. S'abîmer dans ses pensées. Sabimer dans la contemplation des merveilles de Dieu. S'abîmer dans l'étude. S'abîmer dans sa douleur. S'abîmer dans la débauche. S'abimer dans les plaisirs. Il signifie aussi, Se ruiner, se perdre. Il s'est abimé par son luxe, par ses débauches. ABIMÉ, ÉE. participe. Une Ville abimée par un tremblement de terre. Un homme abîmé dans la mer. On dit figurément: Une femme abîmée dans sa douleur. Un homme abimé de dettes. Ce meu ble est abîmé de tâches. AB INTESTAT. Voyez INTEStat. AB IRATO. Locution latine qui signifie, Par un homme en colère. Il se dit d'Un testament fait dans cette disposition. Testament ab irato. Les Lois le condamnent. AB J ABJECT, ECTE. adject. (On prononce le C en K.) Méprisable, bas, vil, dont on ne fait nulle estime. Un homme vil et abject. Un esprit abject. Une créature abjecte. Une physionomie abjecte. Des emplois, des usages vils et abjects. Des sentimens abjects. ABJECTION. sub. f. Abaissement, état de mépris où est une personne. Il est tombé dans une telle abjection que Vivre dans l'abjection. Il signifie aussi, Bassesse méprisable. L'abjection de ses sentimens et de ses mœurs. Il signifie aussi Rebut, en cette phrase de l'Ecriture Sainte, L'opprobre des hommes, et l'abjection du peuple. ABJURATION. s. f. Action par la- ABJURER. v. act. Renoncer à une On le met quelquefois absolument. A BL ABLATIF. s. m. Terme de Grammaire. Le sixième cas dans la Langu? latine. Ablatif singulier. Ablatif pluriel. Ce verbe régit l'ablatif. ABLATIVO. Terme adverbial et populaire, qui ne s'emploie que dans cette phrase, Ablativo tout en un tas, pour dire, Tout ensemble, avec confusion et désordre. Il a mis cela ablativo tout en un tas. ABLE ou ABLETTE. s. mas. Petit poisson plat et mince, qui a le dos vert et le ventre blanc. ABLERET. sub. m. Espèce de filet carré attaché au bout d'une perche avec lequel on pêche des Ables et autres petits poissons. ABLUER. v. a. Laver. Il est vieux en ce sens. Il signifie ordinairement Passer légèrement une liqueur préparée avec de la noix de galle sur du parchemin ou du papier, pour faire revivre l'écriture. ABLUE, ÉE. participe. Lavé, effacé. Il est vieux. Cependant on peut dire dans le style de la Chaire, Nos péchés peuvent être ablués par le repentir et les bonnes œuvres. ABLUTION. s. f. Action d'abluer. Ce mot est particulièrement consacré aux cérémonies de la Messe. Il signifie Le vin que le Prêtre prend après la communion, et le vin et l'eau que l'on verse sur ses doigts et dans le calice après qu'il a communić. Avant l'ablution. Après l'ablution. Quand le Prétre prend l'ablution. ABN ABNÉGATION. subs. fém. Terme de dévotion qui n'est guère en usage qu'en cette phrase, L'abnégation de soimême, pour dire, Le renoncement à soi-même, et le détachement de tout ce qui n'a point de rapport à Dieu. A BO ABOI. s. m. Bruit que fait le chien en aboyant. L'aboi de ce chien est fort importun. ABOIS, au pluriel, se dit proprement De l'extrémité où le cerf est réduit quand il est sur ses fins. Le cerf est aux abois, tient les abois. On dit figurément d'Une personne qui se meurt, qu'Elle est aux abois. On le dit aussi d'Une Place qui ne peut plus se défendre. ABOIEMENT. s. m. (On prononce Abolment, et quelques-uns l'écrivent.) Aboi, cri du chien. L'aboiement d'un chien. De longs aboiemens. ABOLIR. v. act. Annuller, mettre hors d'usage, mettre à néant. Il n'appartient qu'à ceux qui font les Lois de les abolir. Les nouvelles Coutumes ont aboli les anciennes. Le Roi a aboli las Il s'emploie aussi figurément, pour duels. Le non-usage a aboli peu à peu dire simplement, Renoncer à. Abjurer cette Loi trop sévère. Cette Loi a été aboune opinion, un sentiment. Il a abjurélie par le fait sans être formellement ABIMER. v. a. Renverser, précipi-Aristote, Descartes, pour, ter dans un abime. Les-cing Villes que Il a abjuré révoquée. Dieu abima. la Doctrine d'Aristote, de Descartes. ABJURÉ, ÉE. participe. en abime. Abolir un crime, se dit Lorsque le Prince, par des Lettres qu'il donne, rémet d'autorité absolue la peine d'un crime qui, par les Ordonnances, n'est pas rémissible. S'ABOLIR V. pron. Cette coutume s'est abolie d'elle-même. C'étoit une ancienne pratique qui s'est abolic. On dit, que Tout crime s'abolit au bout d'un certain nombre d'années, pour dire, qu'Alors cesse le droit. AROLI, IE. participe. Loi abolie. Crime ab li. ABOLISSEMENT. subs. m. Action d'abolir. L'abolissement des anciens usages parlementaires. ABOLITION. s. f. Anéantissement, extinction opérée par un acte de la volonté législative. Il se dit principalement en parlant Des Lois et des Coutumes. L'abolition des cérémonies de l'ancienne Loi. Abolition d'une Loi. AboLition d'un culte superstitieux. L'entière abolition de l'Ordre des Templiers. ABOLITION, signifie aussi, Le pardon que le Prince accorde d'autorité absolue, pour un crime qui, par les Ordonnances n'est pas rémissible. Lettres d'abolition. Abolition générale. Prendre, obtenir une abolition. Il a eu son abolition. Le Parlement a entériné son abolition. On appelle, en termes de Pratique, Porteur d'abolition, Celui qui a obtenu une abolition. ABOMINABLE. adj. des 2 genres. Exécrable, détestable, qui est en horreur. Crime abominable. Un homme abominable. Il se dit, par exagération, De tout ce qui est très-mauvais en son genre. Cette comédie, cette musique est abominable. Cela a un goût abominable. Une odeur abominable. ABOMINABLEMENT. adv. D'une manière abominable. Il se conduit abominablement. Il se dit aussi très-souvent par exagération. Il chante, il écrit abominablement, abominablement mal. ABOMINATION. s. f. Détestation, exécration. Avoir en abomination. Il est en abomination à tous les gens de bien, I se dit aussi De ce qui est l'objet de l'abomination. Cet homme est l'abomination de tout le monde. Il signifie aussi, Action abominable. Ce crime est une des grandes abominations qu'on puisse imaginer. Commettre des abominations. On dit, Les abominations des Gentils, pour, Le culte idolâtre des Gentils. Abomination de la désolation, phrase tirée de l'Ecriture-Sainte. On s'en sert pour exprimer les plus grands excès de l'impiété, et la plus grande profa nation. ABONDAMMENT. adv. En abondance. Il ne doit plus souhaiter de biens, il en a abondamment. Cela est abondamment expliqué, abondamment démontré dans plusieurs livres. ABONDANCE. subst. fém. Grande quantité. Abondance de tout. Abondance de biens. Pays d'abondance. En grande abondance. Avec abondance. Etre dans l'abondance. Avoir abondance de toutes choses. On dit proverbialement, De l'abondance du cœur la bouche parle, pour dire, qu'On ne peut s'empêcher de rendre meilleur. Les caves fraîches abon parler des choses dont le cœur est plein. Et on dit familièrement, Par-nissent le vin. ler d'abondance, pour dire, Parler surle champ et sans préparation; et, Parler avec abondance, pour, Etre fertile en pensécs, en expressions, en tournures. On appelle Corne d'abondance, Une corne remplie de fruits et de fleurs, qui est le symbole ordinaire de l'abondance. Selon quelques Mythologues, la Corne d'abondance est celle qu'Hercule arracha à Achéloüs changé en taureau. Selon d'autres, la Corne d'abondance est la corne de la chévre Amalthée, qui avoit nourri Jupiter.. ABONDANT, ANTE. adject. Qui abonde. Pays abondant en toutes sortes de biens. Maison abondante en richesses. Il est abondant en paroles, en comparaisons. On ne diroit pas sans régime, C'est un Auteur abondant. On dit, Ré colte abondante, pour, Grande récolte. D'ABONDANT. adverbe. De plus, outre cela. Je vous ai dit telle est telle raison vieux. j'ajouterai d'abondant. Il est ABONDER. v. n. Avoir en grande quantité. Abonder en richesses. Abonder en toutes choses. Cette maison abonde en biens. Cette Province abonde en blés, en vins en soldats, en gens d'esprit. Il signifie aussi Etre en grande quantité. Le bien abonde en cette maison. Toutes choses y abondent. On dit en Jurisprudence, que Ce qui abonde ne vicie pas, ou ne nuit pas, pour dire, qu'Une raison ou un droit de plus ne peut nuire dans une affaire. On dit figurément, Abonder en son sens, pour dire, Etre fort attaché à son opinion. ABONNEMENT. s. m. Convention ou marché qui se fait à un prix fixe, pour une chose dont le produit est casuel. Faire un abonnement. Faire un abonnement avantageux. Payer par abonnement, Proposer un Journal par abonnement. Établir un Concert public par abon nement. Recevoir des abonnemens à un Spectacle. Dans ce sens on dit, Donner une Représentation avec abonnement suspendu Lorsque les abonnés sont obligés de payer leurs places comme le public. ABONNER, S'ABONNER. v. pron. Composer à un prix certain d'une chose casuelle, et dont le produit n'est pas fixe. S'abonner avec un Curé pour les dimes. Un Cabaretier qui s'est abonné avec les Fermiers des Aides. On l'emploie aussi quelquefois activement. On a abonné cette Province à telle somme. S'abonner à un Journal, à un Spectacle, à un Concert. ABONNÉ, ÉE. participe. Celui qui a pris un abonnement pour un Journal, un Spectacle. On m'a abonné à tel Journal. Je me suis abonné au Concert. Il s'emploie aussi substantivement. Ce Journal a beaucoup d'abonnés. Je suis un des abonnés du Concert. C'est aussi un terme de Fief, qui signifie, Évalué. Ainsi on dit, Un cheval de service abonné à tant, pour, Évalué à tant. ABONNIR. verb. act. Rendre bon Il est aussi neutre, et signifie, Devenir meilleur. C'est un vieux pécheur. il n'abonnit point en vieillissant. Il est familier. Il est encore pronominal. Ce vin- là s'abonnira dans la cave avec le temps. ABONNI, IE. participe. ABORD. sub. mas. Accès. Il se dit proprement Des Ports où les vaisseaux peuvent mouiller. Ce Port est de facile abord, est de difficile abord. Il se dit aussi De l'action d'aborder à une côte, dans un Port. Nous avons tenté l'abord inutilement. Il se dit aussi figurément en parlant Des personnes qu'on aborde; comme, L'abord de cette personne est fort difficile. Cette personne a l'abord facile, gracieux. Cet homme a l'abord rude, fåcheux. Craindre l'abord de quelqu'un. Abord doux, engageant. Leur abord a été fort froid. Je lui ai dit cela dès l'abord, c'est-à-dire, En l'abordant, avant toutes choses. Il me parut froid à l'abord; mais dans la suite je le trouvai très-honnête. On dit aussi dans le même sens, Il me parut tel du premier abord; et fanilièrement, De prime abord. Il signifie encore Une affluence ou de personnes , ou de choses, qui arrivent et que l'on apporte en chaque lieu. Il y a un si grand abord de monde en cette maison, en cette Ville. Il y a un abord de toutes sortes de marchandises et de denrées. D'ABORD. Expression adverbiale. Dès le premier instant, au commencement, premièrement. D'abord il semble que cela soit vrai. D'abord j'ai été trompé. TOUT D'ABORD se dit au même sens, et cela rend l'expression un peu plus forte. ABORDABLE. adj. des 2 g. Qu'on peut aborder. Cette côte n'est pas abordable, à cause des écueils. On dit figurément, qu'Un homme est très-abordable, n'est pas abordable, pour, qu'Il est de très-facile, de trèsdifficile accès. ABORDAGE. subst. masc. L'action d'aborder un vaisseau. Aller à l'abordage. Il se dit ordinairement en parlant Des combats de mer. Prendre un vaisseau par abordage, à l'abordage. La nouvelle construction des vaisseaux a rendu l'abordage presque impossible. Il se dit aussi Du heurt de deux vaisseaux qui viennent à tomber l'un sur l'autre. Dans les tempêtes il n'y a rien de plus à craindre que l'abordage. Les vaisseaux portent des feux la nuit pour éviter les abordages. ABORDER. v. neutre. Aller à bord, prendre terre. ( Il prend Etre ou Avoir aux temps composés.) Le vent étoit si fort que nous ne pûmes aborder. Aborder à la côte. Aborder au rivage. Nous avons abordé. Aborder dans une île. Nous sommes abordés. cher ABORDER, dans l'acception d'Approse dit aussi avec la préposition De. On ne sauroit aborder de cette Eglise, tant elle est pleine de monde. ABORDER. V. a. Approcher, joindre. Aborder un vaisseau, se dit en deux sens: Aborder un vaisseau ennemi, C'est y monter par force dans un combat. On aborde aussi un vaisseau, lorsqu'un vaisseau va en heurter un autre, soit qu'il ne l'aperçoive pas dans les ténèbres, soit qu'il y soit poussé par la force du vent ou d'un courant. Il signifie figurément, Accoster quel qu'un, approcher de quelqu'un pour lui parler. La foule 'étoit si grande auprès de ce Ministre, que je n'ai pu l'aborder. Il se dit figurément Du discours, pour, Traiter discuter. Il n'a pas méme abordé la question. Ce sujet est difficile à aborder. ABORDÉ, ÉB. participe. ABORIGENES. sub. mas. plur. Il se dit Des premiers habitans, des naturels d'un pays, par opposition à ceux qui sont venus s'y établir. ABORNEMENT. sub. mas. Action d'aborner ou l'effet qui résulte de cette action. ABORNER. v. a. Mettre des bornes à un terrain. Aborner un champ. ABORNÉ, ÉE. participe. ABORTIF, IVE. adj. Avorté, qui est venu avant terme, qui n'a point acquis la perfection, la maturité. Enfant abortif. Fruit abortif. ABOUCHEMENT. s. m. Entrevue, conférence de deux ou de plusieurs personnes. On avoit ménagé un abouchement entre eux. L'abouchement des deux Princes n'eut pas le succès qu'on en attendoit. Il vieillit. ABOUCHEMENT. Terme d'Anatomie. Rencontre des orifices de deux vais seaux. ABOUCHER. v. act. Faire trouver deux ou plusieurs personnes dans un Jieu pour conférer ensemble. Il faut les aboucher ensemble. Il s'emploie aussi au pronominal. Saboucher avec quelqu'un. Nous devons nous aboucher au premier jour. Ils se sont abouchés. ABOUCHÉ, Éв. participe. Des tuyaux abouchés l'un à l'autre, Appliqués l'un à l'autre par leurs ouvertures. ABOVO.Phrase adverbiale emprun tée du Latin, pour signifier, Dès l'origine, dès le commencement. Prendre un fait ab ovo. ABOUT. s. m. Terme de Charpenterie et de Menuiserie. Il se dit en général De l'extrémité de toute pièce de bois coupée à l'équerre et façonnée en talus. ABOUTÉ, ÉE. adjectif. Terme de Blason. Il se dit de différentes pièces d'armoiries qui se répondent par les pointes. ABOUTIR. v. n. (Il se conjugue sur Finir.) Toucher par un bout. Un arpent de terre qui d'un côté aboutit au grand chemin, et de l'autre au champ d'un tel. Ce champ aboutit à un marais. ABOUTIR, se dit figurément en parlant d'Une affaire, d'un raisonnement, d'une entreprise. Ainsi on dit, Tous ses desseins aboutissent à cela, pour, Tous ses desseins tendent uniquement à cela; A quoi aboutissent tous les raisonnemens que vous faites? pour, Quel dessein avez-vous en cela? Cela ne peut aboutir à rien, pour, Cela ne peut avoir aucun succès; Cela n'aboutira qu'à le perdre, pour, Cela ne se terminera qu'à sa ruine. ABOUTIR, se dit aussi, Des apostèmes et des abcès, lorsqu'ils viennent à crever, et que le pus en sort. Faire aboutir un apostème, un abcès. Un clou qui aboutit. ABOUTI, IE. participe. ABOUTISSANT, ANTE. adj. Un arpent aboutissant à la forêt. Une pièce de terre aboutissante d'un côté à, etc. Il s'emploie au pluriel comme substantif. Ainsi on dit, Les tenans et aboutissans d'une pièce de terre, d'une maison, etc. pour, Les côtés et les bouts par où elle tient et aboutit à d'autres terres et à d'autres maisons. On dit figur. qu'Un homme sait tous les tenans et les aboutissans d'une affaire, pour, qu'Il en sait toutes les circonstances et les dépendances. ABOUTISSEMENT. s. m. Il ne se dit guère que d'un abcès qui vient à aboutir. L'aboutissement d'un abcès. ABOYANT, ANTE. adj. Qui aboie. Des chiens aboyans. Meute aboyante. ABOYER. v. n. Japper. (Il se conjugue comme Employer.) 11 ne se dit au propre que d'un chien. Un chien qui aboie à la Lune. Un chien qui aboie aux voleurs. Un chien qui aboit contre tous les passans. Un chien qui aboie après tout le monde. On dit proverbialement et figurém. Tous les chiens qui aboient ne mordent pas, pour dire, Que tous ceux qui menacent ne sont pas toujours fort à craindre. ABOYER, au figuré, signifie, Crier après quelqu'un, le presser, le poursuivre importunément. Tous ses créanciers aboient après lui. On dit aussi figurément et familièrement, Aboyer après quelque chose, pour, La désirer, la poursuivre ardemment. Ils sont trois ou quatre qui aboient après cette charge. Aboyer après une succession. Et on dit proverbialement et figuré. ment d'Un homme qui crie inutilement contre un plus puissant que lui, que C'est aboyer à la Lune. ABOYÉ, ÉE. participe. Il n'est guère en usage qu'au figuré. Un débiteur aboyé de tous ses créanciers. ABOYEUR. s. m. Chien qui aboie à la vue du sanglier sans en approcher. Il s'emploie au figuré. Un aboyeur de Bénéfices. Ce critique n'est qu'un aboyeur. Ce créancier est un dangereux aboyeur. Il est familier. ABR ABRACADABRA. sub. mas. Mot auquel on attribuoit anciennement des vertus magiques pour guérir la fiévre, en le portant autour du cou, écrit dans une certaine forme. ABRAXAS. subs. masc. Mot auquel la superstition attachoit de grands mystères. L'abraxas est un amulette. ABRÉGÉ. sub. masc. Raccourci. Il se dit d'Un écrit, d'un discours dans lequel on rend plus court ce qui est ou ce qui pourroit être ailleurs plus ample et plus étendu. Il réduit toute la Théologie , tout le Droit Canon en abrégé. Il en a fait un abrégé. L'abrégé de l'Histoire Romaine. Donnez-moi un abrégé de votre affaire. On dit, pour exprimer L'excellence de l'homme , qu'Il est un abrégé des merveilles de l'univers. C'est un monde abrégé. ABRÉGÉ, se dit aussi dans le sens d'Abréviation. Écrivez ce mot en abrégé. par abrégé. Voyez ABRÉVIATION. ABREGER. v. a. Rendre plus court. Ses débauches lui abrégèrent la vie. Cela a abrégé ses jours. La méthode qu'il a pour enseigner le Latin, abrége de beaucoup le temps des études. Abréger une narration. Abrégez votre discours. On s'en sert aussi quelquefois absolument. Vous êtes trop long, abrégez. Il faut abréger. Laissons ce point pour abréger. Prenez ce chemin, il abrége. ABRÉGÉ, ÉE. participe. ABRÉVIATEUR. s. m. Auteur qui abrége l'ouvrage d'un autre. L'abréviateur de S. Thomas, de Baronius. ABRÉVIATION. s. f. Retranchement de quelques lettres dans un mot, pour écrire plus vite ou en moins d'espace; par exemple, lorsqu'au lieu de Monsieur, Marchand, et de Votre, on écrit, M., Md., Vre. Et ordinairement on passe un trait de plume sur les mots abrégés. On appelle aussi Abréviation, L'emploi des lettres initiales d'un mot pour le désigner. V. M. pour, Votre Majesté. S. A. pour, Son Altesse. Sa S. pour, Sa Sainteté (Le Pape.) Sa H. pour, Sa Hautesse (L'Empereur des Turcs.) etc. ABREUVER. v. actif. Faire boire. En ce sens, il ne se dit proprement que Des bêtes, et particulièrement des chevaux. ABREUVER, se dit aussi De l'effet de la pluie sur la terre, lorsqu'elle la pénètre. La pluie a bien abreuvé les terres. Et on dit, que La terre est bien abreuvée, quand il a bien plu. En parlant d'Une nouvelle qui est déjà répandue partout, on dit figurément et familierement, que Tout le monde en est abreuvé. Et cela se dit principalement quand on parle à quelqu'un qui n'en sait encore rien, ou qui en fait mystère. On dit figurément, Abreuver, pour, Entretenir, préserver de desséchement et de langueur. Des ventes journalières abreuvent un commerce, Lui donnent des fonds. Il y a dans ce Bourg un gros marché qui nous abreuve de toutes les choses nécessaires. On dit aussi figurément, Abreuver quelqu'un de chagrins, pour, Lui faire essuyer des peines d'esprit. Il s'emploie avec le pronom person · nel. S'abreuver de larmes. S'abreuver de fiel et d'amertume. On dit, Un cœur abreuvé de fiel et de haine, pour figurer Un homme haineux et méchant. ABREUVE, É. participe. ABREUVOIR. s. mas. Lieu où l'on mène les chevaux boire et se baigner. Un grand abreuvoir. Un bel abreuvoir. Mener les chevaux à l'abreuvoir. Les chevaux sont allés à l'abreuvoir. Proverbialement et bassement on appelle Abreuvoir à mouches, Une grande plaie à la tête ou au visage. Il lui a fait un abreuvoir à mouches avec son sabre. ABRI. s. masc. Lieu où l'on peut se mettre à couvert du vent, de la pluie, de l'ardeur du soleil, et de toutes les autres incommodités du temps. Un bon abri. Chercher un abri, de l'abri. Il y a un bon abri dans cette plage pour les vaisseaux. C'est un lieu extrêmement découvert, où il n'y a point d'abri. On dit d'Une plage où les vaisseaux sont en sûreté contre le vent, contre la tempête, que C'est un bon abri. ABRI, se dit aussi figurém. De quelque lieu que ce soit où l'on est en sûreté, et généralement de tout ce qui nous met hors de danger. La solitude est un abri contre les embarras du monde. La pauvreté volontaire est un abri contre la cupidité. Il ne se dit que des choses et non pas des personnes. La maison d'un protecteur est un abri; sa personne est un appui, un recours. A L'ABRI. Façon de parler adverbiale. A couvert. Se mettre à l'abri de la pluie, du vent, du mauvais temps, de la tempête. Etre à l'abri derrière une muraille, derrière une haie. On dit figurém. Se mettre à l'abri de la persécution, de la vexation. Et dans tous ces exemples la particule De a la force et la signification de Contre. A L'ABRI, se dit aussi de ce qui sert à mettre à couvert. Ainsi on dit, Être à l'abri d'un bois, à l'abri d'une muraille; et figurém., Agir à l'abri de la faveur; et alors, A l'abri signifie Sous l'abri. ABRICOT. s. masc. Sorte de fruit à noyau, dont le goût tient de la pêche et de la prune, et dont la chair et la peau tirent sur le jaune. Abricots en espaliers. Abricots en plein vent. Abricot-Péche. Compote d'abricots. Abricots confits. Pâte d'abricots. Marmelade d'abricots. ABRICOTIER. s. masc. Arbre qui porte les abricots. Abricotier en espalier. Abricotier en plein vent. ABRITER. v. act. Mettre à l'abri. Abriter un espalier. Cette malson est abritée par une montagne. ABRITE, EB. Participe. ABROGATION. s. fém. Action par laquelle une chose est annullée. Suppression. Cassation par non-usage. Il ne se dit guère qu'en parlant d'une Loi, d'une Coutume. L'abrogation d'une Loi. un terme absolu, Père est un terme relatif. Et on dit en termes de Grammaire Latine, Ablatif absclu, pour dire, Un Ablatit qui n'est régi par aucune partie d'oraison qui soit exprimée. Quelques Grammairiens disent qu'un mot se prend à l'absolu, dans le niême sens qu'Absolument, pour dire, Que ce mot s'emploie seul, sans régime. Voy. ABSOLUMEnt. ABSOLUMENT. adv. D'une manière absolue, sans restriction, sans bornes, sans partage. Cet homme dispose absolument de tout dans la maison. On dit, Vouloir absolument, pour, Vouloir déterminément, malgré toute opposition et toute remontrance. On eut beau lui dire qu'il ne devoit pas partir, il le voulut absolument. Je n'en ferai absolument rien. ABSENCE. subs. fém. Éloignement d'une personne qui n'est point dans le lieu de sa résidence ordinaire. Longue ABSOLUMENT, signifie aussi, Toutabsence. Courte absence. En mon absence. à-fait, entièrement. Tout le monde abLes peines de l'absence. Il fait de fré-solument fut de cet avis. Il nia absoquentes absences. lument. Il se dit aussi Du défaut de présence à une assignation donnée. Il fut ordonné qu'on procéderoit tant en présence qu'en absence. On n'a pas laissé de se divertir en votre absence. On dit figurément, Il y a dans cet ouvrage une absence totale d'esprit, de goût, de logique. On appelle aussi figurément, Absence d'esprit, La distraction, le manque d'attention. C'est une absence d'esprit qui n'est pas excusable. Il est sujet à des absences d'esprit. Et quelque fois absolument, Il a souvent des ab sences. On dit, qu'Absolument parlant, une chose est bonne, pour dire, qu'à en juger en gros, et par ce qu'il y a de principal, elle est bonne. Et on dit de même, qu' Une chose n'est pas mauvaise absolument parlant. Il y a des beautés dans cet ouvrage ; mais absolument parlant, il n'est pas bon. On dit, qu'Un verbe se prend, se met absolument, pour dire, qu'on ne lui donne point de régime. Ainsi dans cette phrase, Il faut toujours prier, le verbe Prier, est mis absolument. On le dit aussi D'une phrase où il y a ellipse, comme, Pied à terre mot Mettez est sous-entendu. Pied à terre est pris absolument. où le ABSOLUTION. s. f. Jugement ju ABSENT, ENTE. adjectif. Qui est éloigné de sa demeure ordinaire. Vous avez été long-temps absent. Etre absent de Paris. Etre absent de la Cour. Un Re-ridique, par lequel un homme est déligieux absent de son Couvent. Un Chanoine qui touche ses distributions tant ab. sent que présent. Il se dit figurément pour Distrait, inattentif. Son esprit est quelquefois absent. Il est quelquefois substantif. Tant les absens que les présens. On oublie aisément les absens. Les absens ont toujours tort. ABSENTER. S'ABSENTER. v. pron. S'éloigner de quelque lieu. Je m'absenterai durant trois mois. S'absenter d'un lieu, d'un pays. On le cherche pour le prendre, il faut qu'il s'absente. Il s'est absenté, etc. Il marque ordinairement quelque fâcheuse cause de s'éloigner. ABSINTHE. subst. f. Plante médicinale qui est très-amère. Absinthe Pontique. Absinthe Romaine. Cela est plus amer que de l'absinthe. Vin d'absin. the. Huile d'absinthe. ABSOLU, UE. adj. Indépendant, souverain. Pouvoir absolu. Autorité absolue. Un commandement absolu. On dit, qu'Un homme est absolu dans sa compagnie, pour, qu'Il y fait tout ce qu'il veut, que personne ne lui résiste; qu'Un homme est absolu dans tout ce qu'il veut, pour, qu'Il veut fortement qu'on exécute tout ce qu'il ordonne; et, Parler d'un ton absolu, pour, Parler d'un ton impérieux. On dit dans le Didactique, Absolu, par opposition à Relatif. Homme est claré innocent du crime dont il étoit accusé. Les Juges balancèrent entre l'absolution et la condamnation. Il signifie aussi L'action par laquelle le Prêtre remet les péchés en vertu des paroles sacramentelles qu'il prononce. Donner l'absolution. Refuser l'absolution. Différer l'absolution. Absolution Sacramentelle. Il est mort un moment après avoir reçu l'absolution. ABSOLUTOIRE. adj. des 2 g. Qui porte absolution. Bref absolutoire. ABSORBANT. subst. m. Terme de Médecine et de Pharmacie. Substance qui a la propriété d'absorber les acides, en s'y unissant. Les yeux d'écrevisse, le corail, la craie de Briançon, etc. sont des absorbans: ils ont à peu près les mêmes propriétés que les alcalis. On dit d'un inalade, On lui a donné les absorbans. ABSORBANT, est aussi adjectif. Les terres absorbantes. ABSORBER. v. act. Engloutir. Les sables, les terres sèches et légères absorbent les eaux de la pluie en un moment. L'éponge absorbe l'eau. Le Rhin à la fin de son cours se perd dans des sables qui l'absorbent. Le Rhône tombe dans un gouffre qui l'absorbe. ABSORBER, se dit aussi en parlant Des couleurs, des sons, des odeurs, des saveurs. Le noir absorbe la lumière. Une voix foible et délicate est absorbée dans un grand chœur de musique. L'odeur de |