Aller au Devin, pour, Consulter le Devin. En parlant Des choses qui dépendent de l'autorité de la juridiction de quelqu'un, on dit, Il faut aller à lui pour ela, pour dire, C'est à lui qu'il faut s'adresser. Il faut aller au Roi pour cela. Il a été obligé d'aller au Pape, d'aller à l'Évêque. ALLER, joint avec les infinitifs des verbes, sert quelquefois à signifier, Se mettre en mouvement pour faire quelque chose. Aller se promener, aller tra vailler, aller étudier. On dit en s'impatientant, en se mettant en colère contre quelqu'un, Allez vous promener, qu'il aille se promener. Quelquefois il sert à marquer Les choses qui sont sur le point d'être faites. Nous allons voir ce qu'il va dire. Ils vont partir. Le jour va finir. Un homme qui va mourir, qui s'en va mourir. Il s'emploie quelquefois de telle sorte avec le gérondif des verbes, que tous deux ensemble ne signifient que la même chose que le gérondit, avec lequel il est joint. Ainsi on dit, Un ruisseau qui va serpentant; il alloit criant par la Ville, pour, Un ruisseau qui serpente; il crioit par la Ville : et ainsi du reste. On dit, qu' Un homme s'en va mourant, pour, qu'Il est sur le point de mourir. ALLER, se dit aussi Du mouvement et de l'effet de certaines choses artificicles. Une montre qui va trente heures. Ce ressort ne va plus. Faire aller un moulin. Il y a quelque chose qui empêche la roue d'aller. Il se dit aussi pour marquer L'écoulement du temps, et la durée du temps qui a été employé à quelque chose. Le temps va toujours. Rien ne va plus vite que le temps. Son discours n'ira qu'à une demi-heure. Les ouvriers vont bien lentement. Ce bâtiment-là est allé fort vite. Il se dit aussi pour marquer L'éten due de certaines choses. La forêt va depuis le village jusqu'à la rivière. Cette montagne va jusqu'aux nues. Ses cheveux vont jusqu'à la ceinture. Un manteau qui va jusqu'à terre. Il sert aussi à marquer La manière dont une chose est figurée. Une pièce de terre qui va en pente. Cela va en rond. Il sert aussi à marquer Où mène un chemin, où il aboutit. Ce chemin va droit à l'Eglise.. Il se dit aussi pour marquer À quoi se montent des nombres, des sommes, des supputations. Ce calcul va bien haut. Les nouvelles levées vont à trente mille hommes. La dépense ira plus loin qu'on ne croit. ALLER, sert aussi à marquer, tant au propre qu'au figuré, Le pr grès en bien ou en mal, des personnes et des choses. Cela va, cela ira. Vous n'allez pas. Cet écolier a bien de la peine à aller Il n'y a point d'homme dont l'esprit aille jusque-là. Son imagination va si loin, qu'elle se perd. Le raisonnement des plus habiles ne va pas bien avant. Cette vengeance est allée trop loin. Son amour va jusqu'à l'excès, va jusqu'à la folie. C'est un homme qui ia bien loin dans les Arts, dans les Sciences. Cette affaire ira plus loin qu'on ne pense. Cela va de mal en pis, Sa santé va de mieux en mieux. Une maison qui va en décadence. Cette affaire peut aller à vous perdre. Cela va à vous déshonorer. On dit, qu' Une chose va de suite, qu'elle doit aller de suite, pour dire, qu'Elle est la conséquence naturelle, nécessaire d'une autre chose. Il sert aussi à marquer l'aboutissement et la fin de quelque chose. Toute on entreprise est allée en fumée, est allée à rien. Cette affaire va là. Tous ses vœux vont à la paix, vont au bien de l'Etat. On dit, qu'Un homme va toujours au bien, pour, qu'Il tend toujours au bien. Et lorsque des personnes qui disputent ensemble, commencent à s'échauffer un peu trop, on dit, Cela va trop loin. Cela pourroit aller trop loin. On dit, Cest un homme fait pour aller à tout, pour, C'est un homme fait pour parvenir aux plus grandes places, à la plus grande fortune. ALLER, se dit aussi pour signifier La manière dont on agit, dont on se comporte en de certaines choses. Aller vite en besogne. Il ne faut pas reprendre avec aigreur, il faut y aller doucement. Il n'y faut pas aller si rudement. La chose est bonne en elle-même, mais il faut y aller avec de grandes précautions. Il y va de bonne foi. Il y va à la bonne foi, tout à la bonne foi. Il est allé par les voies de droit, par les voies de fait. Aller à la fortune par des voies d'honneur, par de méchantes voies. Aller aux grands em plois par la faveur. Aller d'abord aux grands desseins. C'est un homme qui va droit en tout. Il va au fait. ALLER, se dit aussi pour marquer L'état bon ou mauvais e certaines choses. Comment va votre sonté? Comment vous en va? Tout va bien. Ses affaires vont bien, vont mal, ne vont pas trop bien. On dit d'Un homme âgé ou infirme, qu'Il ne peut plus aller, ou qu'Il va encore. Il se dit aussi pour marquer La manière dont une chose est faite, est mise est disposée. Et cela se dit surtout De ce qui regarde l'habillement. Un collet qui va ma!. Ce manteau ne va pas bien. On dit qu' Une étoffe va en biais, pour, qu'Elle est taillée en biais. On dit à peu près dans le même sens. que Des choses, vont bien ensemble, vont bien l'une avec l'autre, pour, qu'Elles conviennent bien ensemble. L'aurore et le bleu vont bien ensemble. Ces deux couleurs-là vont bien l'une avec l'autre. Aller de pair, aller du pair, locke tion dont on ne se sert qu'en parlant Des personnes, par rapport à la qualité, ou à la dépense, ou au mérite, et pour dire, Eire égal, être pareil. Ces deux Maisons vont de pair pour la no blesse. Il va de pair avec les plus grands Seigneurs pour la dépense. Cicéron va de pair avec Démosthène. Aller, mis à l'impératif, sert éga lement à faire des souhaits ou des imprécations, des exhortations ou des menaces, et à marquer de l'indignation. Allez en paix. Allons, enfans, courage. Va, malheureux. Va, impudent. Allez, n'avez-vous point de honte? On se sert quelquefois du mot Aller, pour donner plus de force à l'expression. Ainsi l'on dit, N'allez pas vous imaginer, pour, Ne vous imagi nez pas. ALLER, devient souvent auxiliaire pour marquer Un futur prochain. Le sermon va commencer. La contestation alloit finir, lorsque, etc. ALLER, se dit en quelques jeux de cartes, comme le Brelan, et les autres jeux de renvi, en parlant De ce que l'on hasarde au jeu. De combien allezvous? J'y vais de deux pistoles. Il y va de son reste. Va mon reste. Va tout. A certains jeux de cartes, comme à l'Hombre, lorsqu'il y a plusieurs bètes, on demande, Quelle béte va, pour savoir quelle est la bête sur la quelle on joue. ALLER, joint à la particule y, et employé à l'impersonnel, sert à marquer De quoi il s'agit, de quelle importance est la chose dont on parle. Quand il devroit y aller de tout mon bien. Songez qu'il y va de votre fortune. C'est une affaire où il y va de l'intérêt public. Dans cette affaire-là il n'y alloit pas moins que de son honneur et de sa vie. Souvenez-vous qu'il y va du salut éternel. Lorsque dans cette signification l'on se sert du temps Iroit, on supprime la particule y. Quand il iroit de tout mon bien, quand il iroit de ma vie ; et en général dans tous les sens du verbe Aller, la particule y se supprime devant les temps Irois et irai. Avez-vous été à Paris? J'irai. Ir-t-il à Rome? Il ira. Il s'emploie aussi à l'impersonnel étant précédé de la particule relative en. Ainsi on it, Ilen va de cette affairelà comme de l'autre, pour, Il en est de cette affaire-là comme de l'autre. Il n'en ira pas de cola comme vous pensez. ALLER, signifie quelquetois, Faire ses nécessités naturelles, et c'est dans ce sens qu'on dit, Le remède qu'il a En parlant D'habillement, de pa-pris, l'a fait aller cinq ou six fois. On rure, on dit, qu'Une chose va bien on qu'Elle va mal, pour, qu'Elle sied bien, ou qu'elle sied mal. Cet habit-ià vous va bien. Le feuille morte ne pas bien aux brunes Votre perruque va mal. Sa perruque lui va mal, Ne lui pas. sied να Et en parlant De certaines choses qui sont appariées, et qui ne se vendent point séparément, on dit, qu'El les vont ensemble. Ces deux gants-là vont ensemble. Ces deux bas vont l'un avec l'autre. Ces quatre estampès-là vont ensemble. dit, Aller par haut, pour, Vonir. Un remède qui fait aller par haut et par bas. Et on dit qu'Un malade laisse tout aller sous lui, pour, qu'Il ne peut plus retenir ses excrémens. SE LAISSER ALLER, façon de parler dont on se sert en plusieurs phrases pour dire, Ne pas faire la résistance qu'on pourroit ou qu'on devroit faire. Se laisser aller au torrent de la coutume. Se laisser aller au torrent. Se laisser aller à la tentation. Se laisser aller aux mauvais exemples. Se laisser aller à la douleur, à la tristesse, au désespoir. Je me suis laissé aller à ses prières, à ses sollicitations. Se laisser aller à la faveur. aux préséns. Elle s'est laissée aller à sa passion. En ce sens on dit absolument, qu'Un homme se laisse aller, pour dire, que C'est un homme facile, et qu'on fait tout ce qu'on veut de lui. ALLER, joint avec le pronom personnel, et la particule en, est réfléchi; et alors il signifie, Partir, sortir d'un lieu. Il s'en va. Ils s'en iront bientôt. Il s'en est allé. Elles s'en sont allées. Il faut que tout le monde s'en aille. Va-t-en porter ma lettre. ce qu'on croyoit devoir nuire à une affaire, y servira peut-être ; On l'a bien hûté d'aller, pour, On lui a fait une rude réprimande; On va bien loin depuis qu'on est las, pour, Il ne faut pas se rebuter se décourager dans les affaires; Tous chemins vont à Rome pour dire, que Par différens moyens on arrive à même fin; Les premiers vont devant, pour, Les plus diligens ont toujours de l'avantage; Il va comene on le mène, pour, Il n'est pas capable de prendre une résolution de lui-même ; Cela va tout seul, pour dire, qu'Une affaire ne reçoit point de difficulté ; Cela va comme il plaît à Dieu, pour faire entendre, qu'Une affaire est né Il signifie aussi S'écouler, se dissiper, s'évaporer. Et dans ce sens on dit, Un muid de vin s'en va, pour, Legligée, que l'on n'en prend aucun soin; vin qui est dans le muid s'écoule, s'enfuit. Tout le vin s'en ira par là, si un n'y prend garde. La fumée s'en va par la cheminée. Si l'on ne bouche bien cette fiole, tout l'esprit-de-vin s'en ira. Dans les acceptions de ces deux derniers articles, on se sert aussi de Faire en aller; et ainsi on dit, Faire en aller tout le monde. Un secret pour faire en aller les punaises. De la pommade pour faire en aller les rousseurs. Un secret pour faire en aller la fièvre. Une pierre pour faire en aller les taches. Il est du style familier. S'EN ALLER, se dit aussi en parlant Du déclin de la vie, des approches de la mort. Les jeunes gens viennent, et les vieillards s'en vont. Cet homme est bien mal, il s'en va, il s'en ira avec les feuilles. Is dit pareillement De tout ce qui cesse d'être dans un sujet, ou qui commence à se passer, à s'effacer. On ne croit pas que sa fièvre s'en aille sitôt. Son mal s'en va peu à peu. Son rhumatisme s'en est allé par les sueurs. Sa beauté s'en va. L'éclat de son teint commence à s'en aller. Ce malade s'en va, Il n'est pas loin de la mort. ? et Cela va sans dire , pour marquer Une chose que l'on suppose certaine, qui n'a pas besoin d'être exprimée'; Il s'en est allé comme il est venu, pour, Il n'a rien fait de ce qu'il vouloir ou devoit faire; Tout s'en est allé en fumée, pour, On n'a pas réussi; Tout y va, la paille et le bie, pour, On n'y a rien épargné; Il n'y va pas de main morte, pour, Il frappe rudement, il emploie tout ce qui dépend de lui; Tout va à la débandade, pour, Tout va en désordre. ALLER, se prend substantivement dans ces façons de parler. Au long aller petit fardeau pèse, pour marquer, qu'Il n'y a point de charge si légère qui ne devienne pénible à la longue; et qu'Un homme a eu l'atler pour le venir, pour dire, qu'Il n'a rien fait de ce qu'il prétendoit faire où il étoit allé, qu'il a fait un voyage inutile. On dit aussi au substantif, Le pis aller, pour dire, Le pis qu'il puisse arriver, le moindre avantage qu'on puisse avoir. S'il ne peut épouser cette fille-là, son pis aller sera de demeurer comme il est. Si vous ne trouvez mieux, serai votre pis aller. Appelez-vous cela un pis aller? Il se dit encore De tout ce qui se dis-je sipe, se consume s'use en quelque manière que ce soit. Tout son argent s'en va en procès. Tout son temps s'en est allé à cette affaire. Voilà un habit qui s'en va. On dit d'Une chose qui est sur le point d'être achevée, qu'Elle s'en va faite. Le sermon s'en va dit. Le Carême s'en va fini. Il est du style familier. On dit aussi, Il s'en va onze heures. Il s'en va midi. Dans les jeux de cartes, on dit. S'en aller d'une carte, pour, Se défaire d'une carte. Allez-vous en de votre carreau. Je m'en suis allé de mon Roi de pique. S'en aller des plus hautes cartes. ALLER, s'emploie en diverses phra ses proverbialement et figurém. Ainsi on dit, Aller son chemin, pour dire, Poursuivre son entreprise, ne se pas détourner de la conduite qu'on a commencé a tenir; Aller son grand chemin, pour, Agir sans artifice; Aller vite en besogne, pour, Agir avec précipitation; Aller et venir comme pois en pot, pour, Ne faire qu'aller et venir, se donner beaucoup de mouvement sans sujet; A force de mal aller, tout ira bien, pour, Il faut esperer qu'après beaucoup de malheurs et de disgrâces, il arrivera quelque révolution heureuse, et que On dit adverbialement, Au pis aller, pour marquer Le plus grand mal, ou le moindre avantage qui puisse arriver de quelque chose. Au pis aller, il en sera quitte pour une amende. ALLE, EE. participe. ALLEU s. m. Terme de Droit public et de Jurisprudence. Ce mot n'a d'abord signifié qu'Un bien immeuble patrimonial, une propriété hérédi taire. On y a ensuite ajouté l'idée d'une franchise absolue de tout assujettissement féodal; et on y a joint. communément le mot Franc Ainsi on dit, Un franc-alleu, pour désigner, Un fond de terre qui ne dépend d'aucun fief. Le mot Franc-alleu, s'emploie aussi pour signifier Cette franchise; et l'on dit, Posséder une terre en franc-alleu, pour dire, La posséder franche de tous devoirs féodaux. ALLIAGE. s. in. Union de plusieurs métaux ou demi-métaux par la fusion. Le bronze, le tombac, le cuivre jaune, sont des alliages. Les monnoyeurs doivent faire l'alliage selon l'ordonnance. L'argent et le cuivre servent d'alliage à l'or. ALLIAGE, se met aussi au figuré. Il y a peu de vertus humaines sans quelque alliage. ALLIAIRE. s. f. Plante de la famille des crucifères, qui s'emploie dans les ragoûts et en Médecine. L'alliaire a l'odeur et le goût de l'ail. ALLIANCE. subs. fém. Union par mariage. Il a fait une grande alliance en mariant sa fille à un homme d'une si haute naissance. Ces maisons sont jointes par plusieurs alliances. Il se dit aussi De l'union, de la confédération qui se fait entre des Etats pour leurs intérêts communs. Les Suisses ont une ancienne alliance avec la France. ALLIANCE, se dit aussi d'Une affinité spirituelle. Voyez AFFINITÉ. On appelle Ancienne alliance, L'alliance que Dieu contracta avec Abraham et ses descendans; et Nouvelle alliance, 'alliance que Dieu a contractée par la rédemption, avec tous ceux qui croiroient en JÉSUS CHRIST. L'ancienne alliance a duré depuis la vocation d'Abraham jusqu'à la venue du Messie. La nouvelle alliance dure depuis la venue du Messie, et durera jusqu'à la consummation des siècles. ALLIANCE, se dit encore figuré. ment De l'union et du mélange de plusieurs choses. Faire une alliance du sacré et du profane, du vice et de la vertu. Une heureuse alliance de mots. ALLIANCE, se dit aussi d'Une bague faite d'un fil d'or et d'un fil d'argent entrelacés, qui fait l'anneau de mariage. Acheter une alliance. Porter au doigt une alliance. ALLIER. v. act. Mêler, incorporer ensenible. Allier l'or avec l'argent. En ce sens on dit, Ces deux métaux ne s'allient point › ne peuvent s'allier ensemble. ALLIER, à l'actif, signifie aussi, Joindre par mariage; et alors il s'emploie ordinairement avec le pronom personnel. Il s'est allié en bon lieu. Il veut se bien allier. S'allier à une bonne famille, avec une bonne famille. Ces deux familles se sont alliées. Il se dit aussi Des Princes et des États qui se ligaent ensemble pour leurs communs intérêts. Ces deux Républiques s'allièrçat ensemble C'est l'intérêt de leurs Etats qui allie ces deux Princes. ALLIE, ÉE. participe. Il est aussi substantif; et alors il signifie, Celui qui est joint à un autre par affinité. Cet homme là est mon allié. Nos parens et nos alliés. Nous ne sommes pas parens, nous ne sommes qu'alliés. Il signifie aussi, Celui qui est confédéré. Le Roi a toujours eu soin de secourir et d'assister ses alliés. Ce Prince-là est allié de la Couronne. Cette République est notre alliée. ALLIER. s. in. (Ce mot n'est que de deux syllabes.) Sorte de filet à prendre des perdrix. Il a pris tant de perdrix avec des alliers. Il est plus usité au pluriel qu'au singulier. ALLOBROGE. s. m. Ce mot n'est point mis ici comme un nom de Peuple ancien, mais parce qu'on s'en sert pour signifier Un homme grossier, un rustre un homme qui a le sens de travers. C'est un franc allobroge. Traiter quelqu'un d'allobroge. Il est fa milier. ALLOCUTION. s. f. (On prononce les deux L.) Terme par lequel on désigne les harangues que les Généraux et les Empereurs Romains faisoient à leurs troupes. On donne aussi dans ce sens le nom d'Allocution aux médailles sur le revers desquelles ils sont représentés sur un gradin, parlant à des soldats. ALLODIAL, ALE. adj. Qui exprime La qualité d'une terre tenue en francallen. Terre allodiale, biens allodiaux. ALLODIALITÉ. sub. fem. Qualité qui constitue l'alleu. L'allodialité de cette terré est contestéc. ALLONGE. s. f. Pièce qu'on met à un vêtement, à un meuble pour l'allonger. Mettre une allonge à une jupe. Il faut mettre une allonge à ces rideaux. Une allonge de table. ALLONGEMENT. s. m. Augmen tation de longueur, ce qui est ajouté à la longueur de quelque chose. L'allongement d'un canal, d'un jardin, d'une allée, d'une avenue. Il se dit figurément Des lenteurs af fectées et recherchées dans les affaires. C'est un homine qui cherche, qui trouve toujours des allongemens dans les affaires. Ce ne sont qu'allongemens. Il est peu usité. ALLONGER. v. actif. Faire qu'une chose soit, ou paroisse plus longue, plus étendue. Allonger une table. Al longer une galerie. Allonger un habit, une jupe. Allonger des étriers. Allonger le cou. Allonger le bras. Allonger les jambes. Il signifie aussi, Faire durer davantage. Allonger le temps. Allonger un procès. Allonger une affaire. Allonger le travail. Allonger une procédure. On dit, Allonger un coup d'épée, Allonger une estocade, pour, Porter un coup d'épée, une estocadé, en allongeant le bras. On dit figurément, Allonger le parchemin, pour, Faire de longues écritures dans le dessein d'en tirer plus de profit. Tirer un procès en longueur par des formalités et des chicanes. Allonger la courroie, Se dit figurém. pour, Tirer parti d'une sonune modique, d'un revenu borné, en mettant une grande économic dans sa dépense. Il a peu de revenu, et beaucoup de charges, il faut qu'il allonge bien la courroie pour se tirer d'affaire. On le dit aussi, pour, Étendre les profits d'une Charge, d'un Emploi. Sa place ne lui vaudroit pas tant, s'il n'allongeoit un peu la courroie. ALLONGÉ, ÉE. participe. ALLOUABLE. adj. des 2 g. Qui se peut allouer, accorder. ALLOUER. v. act. Approuver, passer une dépense employée dans un compte. On lui a alloué un article de deux mille francs pour les faux frais. Il avoit bien peur qu'on ne lui allouât pas aette dépense. ALLOUÉÉE. participe. ALLOUÉ. sub. m. Nom d'un Juge dans certaines Juridictions. L'Alloué cat le Lieutenant du Sénéchal. ALLUCHON. s. m. Pointe ou dent qui sert au mouvement des machines qu'on fait mouvoir par des roues. ALLUMER. v. act. Mettre le feu à quelque chose de combustible. Allumer un fagot. Allumer une javelle. Allumer les bougies. Allumer de la chandelle. Allumer un flambeau. Allumer les cierges. Allumer la lampe. On dit, Allumer le feu, allumer du feu, pour dire, Allumer le bois qui est dans le foyer. On dit figurément, Allumer la guerre, pour dire, Etre cause de la guerre; Allumer une passion , pour, Exciter une passion; Allumer la colère, pour, Exciter la colère. On dit aussi, qu'Une violente passion allume les humeurs, pour dire, qu'Elle les fair fermenter, et les met dans une disposition prochaine à la fièvre; et qu'Une trop grande méditation, une trop grande application, une trop grande contention allume les esprits, pour dire, qu'Elle les subtilise trop, et les met dans un trop grand mouvement. ALLUMER est aussi pronominal dans le propre et dans le figuré. Du bois qui a bien de la peine à s'allumer. La guerre s'alluma de toutes parts. Il est à craindre que sa bile ne s'allume. ALLUMÉ, ÉE. participe. ALLUMÉ, ÉE. adj. Terme de Blason. Il se dit Des yeux qui sont d'un autre émail que le corps de l'animal, ou Duflambeau dont la flamme est d'un émail différent. ALLUMETTE. sub. f. Brin de bois ou de chanvre, soufré par les deux bouts, et servant d'ordinaire à allumer des chandelles, des bougies. Vendeur d'allumettes. ALLURE. s. f. Démarche, façon de marcher. Contrefaire son allure. Je le reconnus à son allure. Ce cheval a une allure fort douce. En ce sens propre il n'est d'usage au pluriel qu'en parlant Des chevaux. Ce cheval a les allures belles, de belles allures. Mais figurément et en mauvaise part, il se dit De la manière dont un homine se conduit dans une affaire. J'ai reconnu ses allures. Il faudra bien qu'il change d'allure. Cette affaire prend une méchante allure. ALLUSION. s. f. (On pron. les L.) Figure de Rhétorique, par laquelle on fait sentir la convenance, le rapport que des choses ou des personnes ont P'une avec l'autre. Allusion ingénieuse. Allusion forcée. Allusion froide et insipide. Allusion naturelle. En parlant ainsi, il faisoit allusion aux mœurs de son temps. ALLUVION. subst. fém. ( On prononce les L.) Accroissement de terrain qui se tait à un des bords d'une rivière, lorsque la rivière s'en retire, et qu'elle prend son cours d'un autre côté. Droit d'alluvion. Cette terre s'est accrue par alluvion. ALM les jours de l'année, les Fêtes, les L naisons, les Eclipses, les Signes dans lesquels le Soleil entre, et quelquefois de prétendus pronostics du beau et du mauvais temps. Almanach nouveau. Almanach pour l'année, etc. Voyez dans l'Almanach. Faire des Almanachs. Composer des Almanachs. Almanach royal. Almanach perpétuel. On dit figurém. et en raillant, Faire des Almanachs , composer des Almanachs, pour, S'amuser à faire des pronostics en l'air, se remplir l'idée de choses qui peuvent n'arriver jamais. Et on appelle Faiseur d'Almanachs, Un homme qui se mêle de faire de pareils pronostics. On dit proverbial. d'Un homme qui avoit prédit ce qui devoit arriver dans une affaire, qu'Une autre fois on pren dra de ses Almanachs. On dit aussi figurément d'Une personne qui à tous les changemens de temps se ressent de quelque infirmité que Son corps est un Almanach. ALMANDINE. sub. fémin. Espèce de rubis. ALO ALOÈS. s. m. (On prononce fortement l'S.) Plante qui vient en Arabie, et en d'autres endroits de l'Asie, etc. dont on tire un suc fort amer, et dont on se sert dans la Médecine. Pilules d'aloès. Extrait d'aloès. Amer comme de l'aloès. ALOES, est aussi Un arbre qui croît dans les Indes, presque semblable à un Olivier, et dont le bois est odorifé rant et fort pesant. Du bois d'aloès. ALOI. s. m. Le titre que l'or et l'argent doivent avoir. Ainsi on dit, que De lor, que de l'argent est de bon aloi, pour, qu'il est au titre de l'Ordonnance; et qu'Il est de bas aloi, pour, qu'Il n'est pas du titre dont il devroit être. On dit figurément, qu' Un homme est de bas aloi, pour, qu'Il est de basse naissance, de basse condition, d'une profession vile, ou qu'il est méprisable par lui-même. Et on appelle Marchan dises de mauvais aloi, Des marchandises qui ne sont pas de la qualité requise par les Réglemens, par les Or Connances. ALORS. adv. de temps. En ce tempslà. Alors on vit paroître. Alors je lui dis. Où étiez-vous alors? On dit proverbialem. Alors comme alors, pour dire, Quand on sera en ce temps-là, en cette conjoncture-là, on avisera à ce qu'il faudra faire. Vous me dites qu'en ce tems-là les affaires seront bien changées : hé bien! alors comme alors. On dit, C'étoient les manières d'alors, la mode d'alors, pour, On en usoit alors de la sorte, c'étoit alors la mode. Alors que, pour Lorsque, ne vaut rien dans la prose ordinaire, mais il est reçu dans le style le plus élevé et en poésie. Alors que la trompette L'Alguerrière se fait entendre, tout s'ébran ALMAGESTE. subs. m. Collection d'observations astronomiques. mageste de Prolémée, de Riccioli. ALMANACH. s. m. (Op prononce Almana.) Calendrier qui contient tous le, etc. ALOSE. s. f. Poisson de mer, qui remonte ordinairement au Printemps dans les rivières. La pêche des aloses. Une alose bien fraiche, bien grasse. ALOUETTE ou ALOUETE. s. f. Petit oiseau dont le chant est agréable, et qui est du genre de ceux qui vivent de grain, et font leur nid à terre dans les campagnes. Le chant de l'alouette. Tendre aux alouettes. Prendre des alouettes au miroir. Une douzaine d'alouettes, Manger des alouettes. On appelle Alouette hupée, Une sorte d'alouette qu'on nomme autrement Cochevis. On appelle communément Des terres sablonneuses, Des terres à alouettes. On dit proverbialement, Si le Ciel tomboit, il y auroit bien des alouettes prises: et cela se dit pour se moquer d'une supposition absurde, en y répondant par une autre encore plus absurde. Et on dit proverbialement d'Un paresseux qui voudroit avoir les choses sans peine, qu'il attend que les alouettes Lui tombent toutes rôties. ALOURDIR. v. a. Rendre lourd, appesantir. Il n'est guère d'usage qu'au participe, ou aux temps formés du participe. Cela m'a tout alourdi. Je suis tout alourdi. J'ai la tête alourdie. On ne l'em ploie guêre que dans la conversation familière. ALOURDI, IE. participe. ALOYAU. s. m. Pièce de boeuf coupée les long du dos. Aloyau de la première pièce de la seconde pièce. Gros aloyau. Aloyau róti. Aloyau en ragoût. AL P ALPHA. s. m. La première lettre de l'alphabet grec; au figuré, Coinmencement, premier. L'alpha et l'omega, pour dire, Le commencement et la fin. ALPHABET. s. m. Recueil de toutes les lettres d'une Langue, rangées selon l'ordre établi dans cette Langue. Alphabet Hébreu. Alphabet Arabe. "Alphabet Grec. Alphabet Latin. L'alphabet François. On dit d'Un homme qui n'a que les premiers commencemens d'une science, qu'Il n'est encore qu'à l'alphabet; et d'Un homme qui n'a pas les premiers principes d'une chose dont on parle, qu'Il faut le renvoyer à l'alphabet. ALPHABET, se dit aussi d'Un petit Livre imprimé, qui contient les lettres de l'alphabet, et les premières leçons qu'on donne aux enfans, à qui on apprend à lire. Acheter un alphabet pour un enfant ALPHABETIQUE. adject. des 2 g. Qui est selon l'ordre de l'alphabet. Une table alphabétique. Un index alphabétique. ALPISTE. substant. masc. Plante ainsi nommée par les Grainetiers. C'est une espèce de Chiendent. On en nourrit les scrins. ALS ALSINE. Voyez MORGELINE. ALT ALTE. Voyez HALTE. ALTÉRABLE. adj. des 2 genr. Qui iz peut être altéré. Parmi les métaux, y en a de plus ou de moins altérables. ALTERANT, ANTE. adj. Qui altère, qui cause de la soif. Un ragoût altérant. ALTERATION. sub. fém. Changement dans l'état d'une chose. En ce sens il n'est guère d'usage que dans la Physique. L'altération des qualités dans les corps. ALTÉRATION, dans l'usage ordinaire, se prend pour Changement de bien en mal dans l'état d'une chose. Tous les excès causent de l'altération dans la santé. Cela lui a causé une grande altération dans les humeurs dans le sang, dans toute l'habitude du corps. On dit figurém. dans le même sens Causer de l'altération dans l'amitié pour, Causer du refroidissement dans Painitié; et Causer de l'altération dans les esprits, pour, Y exciter la colère, l'indignation, la haine, etc. ALTERATION, signifie aussi, Émotion d'esprit. Son discours causa une grande altération dans les esprits. Il dit cela avec quelque altération. ALTERATION, en parlant Des Monnoies, signifie, La falsification des Monnoies, par l'excès de l'alliage. L'altération de la monnoie est un crime capital. ALTERATION, signifie aussi, Grande soif. Cela lui a causé une grande altération. Il a une altération continuelle. L'altération est une suite ordinaire de la fièvre. ALTERCATION. s. f. Débat, contention, contestation entre deux ou plusieurs personnes. Il s'éleva une grande altercation entre eux. ALTERCAS. s. masc. Il signifie la même chose qu'Altercation, et il n'est guère d'usage que dans le style marotique ou badin. ALTERER. v. act. Changer l'état d'une chose. En ce sens il n'est guère d'usage que dans le didactique. Tout ce qui altère les qualités des corps. ALTERER, dans l'usage ordinaire, signifie, Changer l'état d'une chose de bien en mal. Le Soleil altère les couleurs. Le grand chaud altère les liqueurs. La fièvre altère les humears, altère le sang. Cela lui a altéré le tempérament. On dit figurément, Altérer l'amitié, pour, Causer du refroidissement dans l'amitié; Altérer les esprits, pour, Exciter de l'émotion dans les esprits, ce qui se dit toujours en mauvaise part; Altérer un discours, pour, Le rapporter autrement qu'il n'a été prononcé ou écrit ; et Altérer le sens des Écritures, pour, Les détourner dans un sens différent de celui qui est reçu pour le véritable. On dit aussi, Altérer les monnaies, pour, Les falsifier par un faux alliage. ALTERER, signifie aussi, Causer de la soif. Cette sauce m'a fort altéré. ALTERER, s'emploie avec le pronom personnel, et ne se dit qu'en parlantDes choses, soit physiques, soit morales, qui sont susceptibles de changement. Le vin s'altère à l'air. Les bonnes coutumes s'altèrent peu à peu. ALTÉRÉ, ÉE. participe. Il se dit quelquefois d'Une émotion visible. Il paroissoit fort altéré. On dit proverbialement, Les Chantres sont toujours altérés, pour donner à entendre que les Musiciens aiment à boire. On dit figurément d'Un homme cruel qui se plait à répandre le sang, qu'Il est altéré de sang humain, que c'est un tigre altéré de sang. ALTERNATIF, IVE. adj. Il se dit proprement De deux choses qui agissent continuellement l'une après l'autre. La systole et la diastole du cœur sont deux mouvemens alternatifs. Deux pièces d'une machine qui ont un mouvement alternatif. En termes de Logique, on appelle Proposition alternative, Une proposition qui, contient deux parties opposées. Il faut ou rendre la terre, ou la payer. ALTERNATIF se dit aussi De certains offices qui sont exercés successivement par deux personnes qui entrent en exercice tour à tour. Un office alternatif, une charge alternative. Il a acheté les deux offices, l'ancien et l'alternatif. ALTERNATIVE. s. fém. L'option entre deux propositions, entre deux choses. On lui a proposé ou de rendre la ou de la payer; il est embarrassé sur l'alternative. Je vous offre l'alternative. On lui a donné l'alternative. terre ALTERNATIVEMENT. adverbe. Tour à tour, et l'un après l'autre. Commander alternativement, ALTERNE. adj. des 2 g. Terme de Géométrie. On appelle Angles alternes, Les angles qu'une ligne forme de deux différens côtés avec deux parallèles qu'elle coupe. ALTERNE, en Botanique, se dit Des feuilles qui croissent des deux côtés de la tige et des branches, et qui partent de différens points. On les distingue des feuilles qu'on appelle Opposées, en ce que celles-ci partent des points correspondans de différens côtés. Les feuilles de l'érable sont opposées, celles de l'orme sont alternes. ALTERNER. v. n. Faire une chose tour à tour entre deux personnes. Ces deux Officiers alternent tous les ans, Exercent alternativement d'année en année. ALTERNE, ÉE. adject, Terme de Blason qui se dit Des pièces qui se correspondent. ALTESSE. s. f. Titre d'honneur qui se donne à différens Princes en parlant et en écrivant. Altesse Royale. Altesse Sérénissime. Altesse Electorale. Traiter d'Altesse. Donner de l'Altesse. Donner l'Altesse. ALTHAEA. Plante qu'on appelle autrement Guimauve. V. GUIMAUVE. ALTIER, ÈRE. adj. Superbe, qui a de la fierté, qui marque de la fierté. Mine altière. Façon alsière. Esprit altier. Humeur altière. Caractère altier. ALU ALUDE. s. f. Basane colorée dont on couvre les livres. ALUDEL. s. in. Terme de Chimie Espèce de chapiteau qui n'a point de fond. On forme de plusieurs Aludels un canal qui est terminé par un chapiteau aveugle, c'est-à-dire, qui n'a point de bec. On s'en sert pour subliiner une substance. ALUINE. Voyez ABSINTHE. ALUMELLE. s. f. Lame de couteau. Il vieillit. ALUMINEUX, EUSE. adject. Qui est d'alun, ou qui tient de la nature de l'alun. De l'eau alumineuse. ALUN. s. m. Sel neutre, d'un goût austère et astringent. Alun de roche. Alun brûlé.Alun calciné. Poudre d'alun. Eau d'alun, Laver un livre dans de l'eau d'alun. On appelle Alun de plume, Une espèce de Talc qui est par petits filamens, et qui s'appelle autrement Pierre d'Amiante. ALUNER. v. a. Tremper dans de l'eau d'alun. Aluner du papier. Aluner des étoffes pour les teindre. ALUNE, EB. participe. ALV ALVEOLAIRE. adj. des 2 g. Qui appartient aux Alvéoles. Le nerf alvéolaire. L'artère alvéolaire. ALVEOLE. s. m. On appelle ainsi chaque petite cellule où les abeilles déposent leurs œufs et leur miel. Chaque abeille a son petit alvéole. Il se dit aussi Des trous où les dents sont placées. L'alvéole d'une dent. AMA AMABILITÉ. s. f. Caractère d'une personne aimable. AMADES. sub. masc. pl. Terme de Blason. Trois listes plates parallèles. AMADIS. s. in. On appelle ainsi Des bouts de manche de veste qui se boutonnent sur le poignet. Des amadis brodés d'or. De beaux amadis. Ces amadis sont trop courts. AMADOU. s. m. Mèche faite avec une espèce d'agaric, et qui s'embrase aisément, en faisant tomber dessus une étincelle de feu, au moyen d'un briquet et d'un caillou. AMADOUER. v. a. Flatter, caresser, pour attirer à soi. Amadouer les enfans. Amadouer le peuple. Il l'amadoua par de belles paroles. Il est fam. AMADOUÉ, ÉE. participe. AMAIGRIR. v. a. Rendre maigre. Le jeûne amaigrit. L'usage fréquent de certains alimens dessèche et amaigrit. Le travail l'a amaigri. De Il est aussi neutre, et signifie, venir maigre. Il amaigrit tous les jours. Les bœufs amaigrissent dans ces pâturages au lieu d'engraisser. Dans les deux on dit mieux Maigrir qu'amai sens, grir. AMAIGRI, IE. participe. AMAIGRISSEMENT. s. m. L'état d'une personne qui passe de l'embonpoint à la maigreur. L'amaigrissement est un mauvais présage dans les personnes âgées. AMALGAME. subst. masc. Terme de Chimie. Union d'un métal ou d'un demi-métal avec le mercure ou le vif argent, AMALGAMER. v. act. Unir l'or, l'argent, l'étain, etc. ayec le mercure. Faire un amalgame. AMALGAMER, dans le sens figuré, signifie, Rapporter et unir des choses différentes. Amalgamer des idées nouvelles avec les anciennes. Ces deux caractères auront de la peine à s'amalgamer. AMALGAMÉ, ÉE. participe. AMANDE. s. f. Fruit de l'Amandier, de saveur douce, ou amère, selon la nature de l'arbre, de matière compacte, couvert d'une petite pellicule, et renfermé dans une coque dure, entourée d'une écale vertę. Amande douce. Amande amère. La coque d'une amande. Huile d'amande douce Du lait d'amande. Pâte d'amande. Un gâteau d'amandes. Biscuit d'amandes amères. AMANT, ANTE. s. Celui ou celle qui a de l'amour pour une personne d'un autre sexe. Amant fidèle. Amante infortunée. Une femme qui a beaucoup d'amans. Les Poëtes sont les amans des Muses; ils appellent l'Aurore, l'amante de Céphale. Amant de la liberté. AMANS, se dit aussi au pluriel, De deux personnes de différens sexes qui s'aiment. Le mariage entre ces deux amans est résolu. AMARANTE. subst. f. Fleur d'Automne qui est ordinairement d'un rouge de pourpre velouté; il y en a quelques-unes qui fleurissent en forme de panache, et d'autres en forme de grappes. L'amarante est le symbole de l'immortalité, De la graine d'amarante. AMARANTE, est aussi adjectif des 2 g. et il se dit Des étoffes de couleur d'amarante. Un velours amarante. Un satin amarante. Un drap amarante. De la soie amarante. AMARINER. v. a. Terme de Marine. C'est envoyer des gens pour remplacer l'équipage d'un vaisseau pris. AMARINÉ, ÉE. participe. AMARRAGE. s. mas. (Amârage.) Terme de Marine. C'est l'ancrage du vaisseau, ou l'attache de ses agrès avec des coreages. AMARRE. s. f. (Amâre.) Terme de Marine. Cordage servant à attacher un vaisseau, et à attacher aussi diverses choses dans un vaisseau. Les amarres d'un vaisseau. Retenir le canon avec les amarres. Lier une table avec une amarre. On dit, qu' Un vaisseau a toutes ses amarres dehors, pour dire, qu'Il a jeté toutes ses ancres. AMARRER, v. a. Terme de Marine, Lier, attacker avec une amarre. Amairer un vaisseau aux anneaux u port. Amarrer le canon dans un vaisseau, de peur qu'il ne roule. AMARRÉ, ÉE. participe. AMAS. s. masc. Assemblage de plusieurs choses, soit d'une même nature, soit d'une nature différente. Amas de pierres. Amas d'argent. Avant que de commencer à bâtir, il faut faire amas des matériaux nécessaires. Faire de grands amas de blé. Faire amas de toutes sortes de provisions. Il se fait un grand amas d'humeurs dans un corps mal disposé. Ce livre n'est qu'un amas de citations. Il se dit aussi De l'assemblage du concours de plusieurs personnes. Voyant un si grand amas de peuple. Un amas de toutes sortes de gens. AMASSER. v. a. Faire amas faire un amas, mettre ensemble. Amasser des matériaux. Amasser de l'argent. Amasser de grands biens. Amasser sou AMASSER, se dit aussi pour, Assembler beaucoup de personnes. Il amassa aussitôt ce qu'il put trouver d'amis. Amasser des troupes de tous côtés. On dit figurém. Amasser des preuves pour une affaire, amasser des matériaux pour un ouvrage, pour, Rassembler, recueillir des preuves, des matériaux. AMASSER, se met aussi avec le pronom personnel. Le peuple s'amassa autour de lui. Il s'est amassé beaucoup de sable qui endommage le port. Les Maladies viennent par les mauvaises humeurs qui s'amassent. AMASSER, signifie aussi, Relever de terre ce qui est tombé. Amasser ses gants. Amasser un papier. Dans cette signification il vieillit, et on dit généralement Ramasser. AMASSÉ, Éв. participe. AMATEUR. s. m. Celui qui a beau coup d'attachement, de goût pour quelque chose. Amateur de la vertu de la gloire. Amateur de louanges. Amateur de la nouveauté. Il se dit aussi De celui qui aime les Beaux-Arts sans les exercer. Amateur de la peinture, de la sculpture, de la musique. Il ne sait pas peindre, mais il veau. AMATIR. v. a. Terme d'Orfévre. Rendre mat l'or ou l'argent, en leur ôtant le poli. AMATI, IB. participe. AMAUROSÉ. s. f. Terme de Médecine. Voyez GOUTTE SERBine. AMAZONÈ. subst. f. (Amazône.) Femme d'un courage mâle et guerrier. C'est une Amazone. Cette signification vient de ce que les Anciens ont écrit qu'il y avoit autrefois en Asie un grand pays habité par des femmes foutes guerrières, appelées Amazones, à cause que dès leur enfance on leur brûloit une mamelle pour les rendre plus à tirer de l'arc, propres AMB |