APANAGE. 8. m. Ce que les Souverains donnent à leurs puînés pour leur tenir lieu de partage. Donner une Terre en apanage, ou pour apanage. Les apanages des Enfans de France sont réversibles à la Couronne, au défaut d'hoirs mâles. APANAGE, se dit figurém. Des choses qui sont les suites et les dépendances d'une autre. Les infirmités sont les apanages de la nature humaine. APANAGER. v. a. Donner un apanage. Le Roi a apanagé tous ses puînés. APANAGÉ, ÉE. participe. Ce Prince a été apanagé du Duché de... APANAGISTE. s. m. Qui a un apanage. Prince Apanagiste. APARTE. s. in. Il n'a point l'S au pluriel. Mot pris du Latin, d'où il a passé dans notre langue, comme dans Î'Italien et l'Espagnol; il signifie Ce qu'un Acteur dit, de manière a être entendu des Spectateurs, mais qu'on suppose ne l'être pas des autres Acteurs. Les aparté exigent de l'art, et doivent être rares et courts. APATHIE. s. f. Etat d'Une âme qui n'est susceptible d'aucune émotion. Etre dans l'apathie. Les Stoïciens vouloient que leur Sage fût dans une entière apathie. APATHIQUE. adj. des 2 g. Qui est insensible à tout. Un homme apathique n'est touché de rien. APERCEVOIR, avec le pronom personnel. Connoître, remarquer. Il s'aperçut du piége qu'on lui tendoit. Il y a Long-temps que je me suis aperçu qu'il n'est t pas de mes amis. Il cache si bien son dessein, qu'il est difficile de s'en apercevoir. Elle s'est aperçue, ils se sont aperçus de l'erreur. APERGU, UE. participe. On dit substantivement, et en terme de Barreau, Un aperçu, pour dire, Un exposé sommaire des principaux points d'une affaire. Cet Avocat a donné au public un aperçu de la Cause. On dit aussi Un aperçu, pour dire, Une première vue non approfondie sur un objet. Ce que je vous dis là n'est qu'un aperçu. Je n'ai sur cet objet qu'un aperçu, on ne m'a donné qu'un aperçu. Cet homme a quelquefois des aperçus très-heureux. On dit aussi en parlant De comptes, Un aperçu, pour dire, Une estimation au premier coup-d'œil. L'aperçu de la dépense, etc. Par aperçu cela montera à tant. APÉRITIF, IVE. adj. Terme de Médecine. Qui facilite les secrétions et les dejections, et qui ouvre et désobs true. Remide laxatif et apéritif. Tisane apéritive. Il se prend aussi substantivement. Les Apéritifs poussent ordinairement par les urines. APÉTALE. adj. Sans pétale. Voyez PÉTALE. APETISSEMENT. s. m. Diminution. L'apetissement qui paroît dans les objets éloignés, etc. APETISSER. v. act. Rendre plus petit, accourcir. Cette figure est trop grande, il la faut apetisser. On dit plus communément et dans le même sens, Rapetisser. Il est aussi neutre, et signifie, Devenir plus petit. Après le solstice d'été, les jours apetissent. Il se met aussi avec le prónom personnel. Une étoffe qui s'apetisse à l'eau. APETISSÉ, ÉB. participe. APH APHÉLIE. sub. mas. Terme d'Astronomie. Le point de l'orbite d'une planète, où elle se trouve dans sa plus grande distance du soleil. L'aphélie de la terre. On dit, que La terre est aplatie vers les poles, pour dire, Que son axe est plus petit que le diamètre de l'Equateur. APLATISSEMENT. s. mas. L'effet produit dans un corps aplati par le choc, par l'impression d'un autre corps. L'aplatissement d'une boule de cire. L'aplatissement d'une balle de plomb. On dit aussi en Physique, L'aplatissement de la terre, pour signifier L'état de la terre, en tant qu'aplatie. APLOMB. s m. Ligne perpendiculaire au plan de l'horizon. Ce mur tient bien son aplomb. On dit aussi adverbialement, Ce mur, cette ligne est d'aplon.b. Voyez PLOMB. On l'emploie dans le sens propre en parlant de l'Escrime, de la Danse; et on dit figurément qu Un homme a de l'aplomb dans sa conduite, dans son caractère, pour dire, qu'Il a de la tenue, de la suite. de Saint Jean. ΑΡΟ APOCALYPSE. s. m. Révélation. On appelle ainsi le Livre Canonique qui Il est aussi adjectif. La terre est contient les révélations faites à Saint aphélie. Jean l'Évangéliste. Les figures de l'ApoAPHÉRÈSE. s. f. Figure de dic-calypse, Commentaires sur l'Apocalypse tion, par laquelle on retranche quelque chose au commencement du mot. Temnere pour contemnere est une Aphérèse. L'Aphérèse est d'un grand usage dans les Etymologies. C'est ainsi que de gibbosus, nous avons fait bossu. APHONIE. subst. fém. Extinction de voix. APHORISME. s. mas. Sentence ou maxime énoncée en peu de mots. Aphorismes d'Hippocrate. Aphorismes de Jurisprudence. APHTHE. s. mas. Petit ulcère qui vient dans la bouche. API API. s. m. Sorte de pomme, petite, et ordinairement colorée d'un rouge assez vif. Des pommes d'Api. Voilà de fort bel Api. J'ai beaucoup d'Api dans mon jardin. APITOYER. v. a. Affecter de pitié. Rien ne put l'apitoyer sur mon sort; elle s'apitoya sur le vôtre. il s'emploie souvent avec le pronom personnel. S'apitoyer sur les malheurs de quelqu'un. Il est du style familier. APL APLANIR. v. a. Rendre uni ce qui étoit inégal. Aplanir un chemin. Aplanir des allées dans un jardin. Aplanir une montagne. On dit figur. Aplanir les obstacles, les difficultés, pour dire, Lever les difficultés, les obstacles, les empêchemens qui se rencontrent dans une affaire. APLANI, IE. participe. APLANISSEMENT. s. mas. Action d'aplanir, ou état d'une chose aplanie. L'aplanissement d'un chemin. L'aplanis sement des allées d'un jardin. APLATIR. v. a. Renure plat. Cette surface est trop bombée, il faudroit un peu l'aplatir. APLATI, IE. On dit figurém. Style d'Apocalypse, pour dire, un style obscur. On dit proverbialement et populairement, Cheval de l'Apocalypse, pour désigner Un mauvais cheval, une haridelle efflanquée. APOCO. subst. Terme emprunté de l'Italien, qui signifie Un homme qui a peu, on sous-entend d'esprit : on s'en sert pour un raisonneur inepte et babillard. Il parle comme un apoco. On le traite d'apoco. APOCOPE. s. f. Figure de Grammaire, par laquelle on retranche quelque chose à la fin d'un mot. Negoti, pour Negotii, est une Apocope. APOCRISTAIRE. s. m. Nom de dignité chez les Grecs du Bas-Empire. Agent, Envoyé qui portoit les réponses des Empereurs. Il désignoit des Officiers publics chargés de l'expédi tion des édits et des actes: leur chef s'appeloit Le Grand Apocrisiaire. Sous Charlemagne, le Grand Aumônier s'appeloit Apocrisiaire. Ce mot désignoit aussi Un Député revêtu de pouvoirs par une Eglise ou un Monastère. APOCRYPHE. adj. des 2 g. Terme pris de la Langue Grecque, dans laquelle il signifie, Inconnu, caché. Il n'est d'usage dans notre Langue, qu'en parlant des Livres et des Écrivains dont l'autorité est douteuse. Et en ce sens il ne se dit proprement que de certains Livres que l'Eglise ne reçoit pas pour Canoniques. Le troisième et le quatrième Livre d'Esdras sont apocryphes. Il se dit par extension, en parlant des Historiens et des Histoires dont l'autorité est suspecte. Auteur apocry phe. Histoire apocryphe. Livre apocryphe. On dit d'Une nouvelle dont on doute, que C'est une nouvelle apocryphe : et pour marquer qu'on n'ajoute pas grande foi a celui de qui elle vient, on dit, que C'est un Auteur apocryphe. APOCYN 'APOCYN ou APOCIN. s. m. Plante dont on connoît différentes espèces. La principale est appelée Ouate, ou Herbe de la Quette, ou La Soyeuse. Une autre est appelée Attrape-mouches, et est un appât funeste aux mouches. On appelle improprement Apocyn, Le Colchique, appelé Tue-chien. APODIČTIQUE. adj. des 2 genres. Terme didactique. Démonstratif, évi dent. APOGÉE. s. m. Terme d'Astronomie. Le point où une planète se trouve à sa plus grande distance de la terre. L'Apogée de la Lune. Il est aussi adjectif. La Lune est apogée. On le prend figurement pour Le plus haut degré de la gloire, de la fortune, de la puissance. Sa fortune est à son apogée. APOGRAPHE. s. masc, Copie d'un écrit, d'un original. Il est opposé à Autographe. APOLLON. s. Masc. Dieu du Parnasse. On dit d'Un Pote qui n'a point de talent, qu'Il fait des vers en dépit d'Apollon. On dit figurément d'Un Poëte, que L'amour a été son Apollon, pour dire, que C'est l'amour qui lui a inspiré les vers qu'il a faits. APOLOGETIQUE. adject. des 2 g. Qui contient une Apologie. Lettre apologétique. Discours apologétique. Il se met aussi substantivement, en parlant de l'Apologie de Tertullien pour les Chrétiens. Tertullien dans son Apologétique. APOLOGIE. s. f. Discours par écrit, on de vive voix, pour la justification, pour la défense de quelqu'un, de quelque action, de quelque ouvrage. Faire une apologie. Faire l'apologie de quelqu'un. Il a écrit lui même son apologie. On disoit alors du mal de vous, mais depuis on a bien fait votre apologie. Faire T'apologie d'un Livre. Faire l'apologic de la conduite de quelqu'un. Il se dit aussi, par extension, De tout ce qui est propre à justifier quelqu'un. Sa conduite depuis quelque temps fait bien son apologie. APOLOGISTE. s. m. Celui qui fait l'apologie de quelqu'un. C'est votre Apologiste. APOLOGUE. s. mas. Terme didac tique. Fable morale et instructive. L'apologue de l'estomac et des membres du corps humain. L'apologue du loup et de l'agneau. Se servir d'un apologue. APONÉVROSE. s. f. Terme d'Anatomie. Expansion membraneuse de l'ex trémité d'un muscle. APOPHTHEGME. s. mas. Dit notable de quelque personne illustre. Les apophthegmes des sept Sages de Grèce.Les apophthegmes de Scipion, de Caton, etc. Il se dit aussi De tout discours qui a l'air de sentence ou de maxime. Il ne parle que par apophthegmes. APOPHYSE. s. f. Terme d'Anatomie. Partie éminente qui s'avance hors du corps d'un os. APOPLECTIQUE. adj. des 2 g. Qui appartient à l'apoplexie, qui menace d'apoplexie. Symptôme apoplectique. Il a l'air apoplectique. Il se dit aussi des remèdes dont on se sert contre l'apoplexie. Du baume apoplectique. Tome I. Il s'emploie aussi substantivement pour signifier Quelqu'un qui paroît menacé d'apoplexie, ou quí en a eu des attaques. C'est un apoplectique. APOPLEXIE. s. fém. Maladie qui attaque le cerveau, et qui ôte subitement la faculté des mouvemens volontaires. Etre frappé d'apoplexie. Tomber en apoplexie. Etre menacé d'apoplexie. Etre attaqué d'apoplexie. Mourir d'apoplexie. Fausse apoplexic. APOSTASIE. s. f. Abandon public d'une Religion pour une autre. Il se prend en mauvaise part, et se dit plus particulièrement De la Religion Chrétienne. Tomber dans l'Apostasie. Il se dit aussi d'Un Religieux qui renonce à ses vœux et à son habit. APOSTASIER. v. n. Tomber dans l'apostasie. Il se dit, et d'Un Chrétien qui renonce à la Foi, et d'un Religieux qui renonce à ses voeux et à son habit. Le plus grand crime qu'un Chrétien puisse commettre c'est d'apostasier. Le libertinage a fait apostasier ce Religieux. APOSTAT. adj. Qui a quitté la vraie Religion. Chrétien apostat. Il se dit aussi d'Un Religieux qui renonce à ses voeux et à son habit. Moine apostat. Il s'emploie aussi substantivement, en parlant d'Un homme qui a renoncé à la Foi, ou d'un Religieux qui a renoncé à ses vœux. C'est un Apostat. APOSTÈME. Voyez APOSTUME. APOSTER. v. a. Mettre quelqu'un dans un poste pour observer ou pour exécuter quelque chose. Il se prend le plus communément en mauvaise part. Aposter des gens pour faire une insulte à quelqu'un. Des témoins qu'on a apostés pour charger un innocent. On avoit aposté un notaire pour rédiger aussitôt le testament. APOSTÉ, ÉE. participe. APOSTILLE. s. f. Addition faite à la marge d'un écrit, ou au bas d'une lettre. Il y avoit deux lignes en apostille. Lacostille d'une lettre. Après sa lettre écrite, il mandoit par apostille. APOSTILLER. v. a. Mettre des remarques à côté d'un écrit. Le Ministre avoit apoctillé les dépêches de l'Ambassadeur. APOSTILLÉ, ÉE. participe. APOSTOLAT. s. m. Le Ministère d'Apôtre. S. Paul fut appelé à l'Apostolat Ipar une voie miraculeuse. APOSTOLIQUE. adj. des 2 g. Qui vient des Apôtres, qui procède des Apôtres. Doctrine Apostolique. L'Eglise Catholique et Apostolique. Tradition Apos tolique. Mission Apostolique. Le SaintSiége Apostolique. On dit, Une vie Apostolique, un zèle Apostolique, pour dire, Une vie conforme à celle des Apôtres, un zèle digne du temps des Apôtres. On appelle aussi, Eglise Apostolique, Une Eglise fondée par les Apôtres. La Tradition des Églises Apostoliques. APOSTOLIQUE, se dit aussi en parlant Des Brefs et des Lettres du Pape. Bref Apostolique. Lettres Apostoliques. On dit aussi dans le même sens, La bénédiction Apostolique; et on appelle Nonce Apostolique., Le Nonce du Pape. On appelle aussi Notaires Apostoliques, Les Notaires qui sont autorisés dans chaque Diocèse à rédiger les actes en matière ecclésiastique. Il faut s'a-. dresser à un Notaire Apostolique. APOSTOLIQUEMENT. adv. A la façon des Apôtres. Vivre Apostoliquement. Précher Apostoliquement. APOSTROPHE. s. fém. Figure de Rhétorique, par laquelle on adresse momentanément la parole à des choses ou à des personnes auxquelles ne s'adresse pas directement le discours. Ainsi, Et vous braves François qui, etc. Affreux déserts, confidens de mes peines, sont des apostrophes. On s'en sert pour signifier Un trait mortifiant adressé à quelqu'un. Vigoureuse apostrophe. Essuyer une apostrophe. APOSTROPHE, est aussi, Une petite marque en forme de virgule, dont on se sert pour marquer l'élision,d'une voyelle. Ainsi dans ces mots, L'Eglise, l'Etat, s'il est permis, d'où vient, quoi qu'il en soit, la petite note qu'on met en haut entre la consonne et la voyelle, s'appelle Apostrophe. APOSTROPHER. v. act. Adresser la parole dans un discours à une personne ou à une chose considérée comine si c'étoit une personne. Le Prédicateur, au milieu de son sermon, apostropha la Croix. Après avoir long-temps parlé contre les impies, il les apostro pha avec véhémence. Apostropher quelqu'un, signifie quelquefois, Lui adresser la parole pour lui dire quelque chose de désagréable. On dit aussi dans le style comique, Apostropher quelqu'un d'un soufflet, d'un coup de bâton. APOSTROPHE, ÉE. participe. APOSTUME ou APOSTÉME. s. m. Termede Médecine. Enflure extérieure avec putréfaction. Un abcès est un apostume ouvert. Apostume qui aboutit, qui murit, qui suppure. Percer un apostume. Les Médecins disent Apostème ; dans le langage ordinaire, on dit communément Apostume. On dit proverbialement et figurément, Il faut que l'apostume crève, IL faut qu'une passion cachée éclate enfin. APOSTUMER. v. n. se dit d'Un abcès qui perce, qui suppure. Son abcès commence à apostumer. APOSTUMÉ, ÉR. participe. APOTHÉOSE. s. f. Déification. Il se dit principalement De la cérémonie par laquelle les anciens Romains déifioient les Empereurs. L'Apothéose d'Auguste. Des Médailles qui représentent des apo théoses. On dit proverbialement et figuré ment, Un Apothicaire sans sucre, pour dire, Un homme qui n'est pas fourni des choses qui appartiennent à sa profession; Des mémoires d'Apothicaires, pour, Des comptes sur lesquels il y a beaucoup à rabattre; et, Faire de son corps une boutique d'Apothicaire, pour dire, Prendre trop de remèdes. APOTHICAIRERIE. s. f. Magasin de drogues d'Apothicaire. aussi De la chose même ainsi préparée. Grand appareil. Appareil extraor dinaire. Appareil lugubre. Appareil de guerre. On fait de grands appareils pour son entrée. Il a fait son entrée dans un magnifique, appareil. APPAREIL, se dit aussi Des Onguens, des emplâtres qu'on applique sur une plaie. Mettre le premier appareil. Lever le premier appareil. On ne pourra juger de la plaie, que quand on levera le troi Il signifie aussi, L'art de l'Apothi-sième appareil. caire. Il s'est mis dans l'Apothicairerie. Il entend l'Apothicairerie. APÔTRE.'s. m. Nom qui a été donné aux douze personnes que Notre Seigneur choisit particulièrement entre ses Disciples, pour gouverner l'Église après lui. Notre Seigneur JésusCHRIST et ses douze Apôtres. Le Symbole des Apôtres. L'Apôtre Saint Pierre. L'Apôtre Saint Jacques. Le nom d'Apôtre, depuis la mort de Notre Seigneur, a été donné à Saint Mathias, qui fut mis à la place de Judas; et à Saint Paul et à Saint Barnabé, qui furent appelés de Dieu extraordinairement pour prêcher l'Evangile. On appelle communément Saint Pierre et Saint Paul, Les Princes des Apôtres. Et quand on dit, L'Apôtre des Gentils, le Grand Apôtre, ou simplement, l'A. pôtre, on entend Saint Paul. On dit, Prêcher en Apôtre, comme un Apôtre, , pour dire, Prêcher avec onction, et d'abondance de cœur. On appelle aussi Apôtres, Tous ceux qui ont les premiers prêché la Foi en quelque pays. Saint Denis est l'Apôtre de Paris. Saint François Xavier est l'Apôtre des Indes. On dit proverbialem. Faire le bon Apôtre, pour, Contrefaire l'homme de bien; et proverbialement et ironiquement, C'est un bon Apôtre, pour dire, C'est un homme qui fait l'homme de bien plus qu'il ne l'est. On donne encore le nom d'Apó- | tres, Aux enfans dont on lave les pieds le Jeudi-Saint à la cérémonie de la Cène. APOZÈME. s. m. Terme de Médecine. Potion médicinale faite d'une décoction d'herbes. Faire un apozème. Donner un apozème. Prendre un apozème. APP APPARAT. s. m. Éclat ou pompe qui accompagne certains discours, certaines actions. Il n'est guère d'usage que dans les phrases suivantes : Haranguer avec apparat. Discours d'apparat. Cause d'apparat. Il est venu dans un grand apparat. Il se prend quelquefois en mauvaise part, et signifie alors Ostentation. Il ne dit rien, il ne fait rien qu'avec apparat. APPARAT. s. mas. Mot traduit du Latin, qui désigne un Dictionnaire de Langue pour les commençans. APPARAUX. s. m. plur. Terme de Marine qui se dit Des agrès et de l'artillerie d'un vaisseau. On dit proverbialement, Faute de bon appareil ou autrement, pour dire, Faute d'avoir apporté les soins nécessaires, ou par quelque autre cause que ce soit. Il est mort faute de bon appareil ou autrement. En parlant Des différentes manières detailler les personnes qui ont la pierre, on dit, Tailler au grand appareil, au petit appareil, etc. APPAREILLER. v. a. Joindre à une chose une autre chose qui lui soit pareille. Voilà un beau vase, je cherche à l'appareiller. Voilà un beau cheval de carrosse, je voudrois bien trouver à l'appareiller. APPAREILLER, est aussi un terme de bâtimens, et signifie, Donner des mesures justes pour tailler les pierres suivant les places où elles doivent être posées. Ce qui contribue le plus à la beauté d'un bâtiment, c'est de bien appareiller. C'est lui qui a appareillé toute la face de ce bâtiment. APPARBILLER. y. n. Terme de Marine. Mettre à la voile. Aussitôt qu'il vit les ennemis, il fit appareiller. Il faut appareiller. S'APPAREILLER, avec le pronom personnel. Se joindre avec un pareil à soi. APPAREILLÉ, ÉE. participe. APPAREILLEUR. s. mas. Ouvrier qui trace le trait, la coupe de la pierre pour celui qui la taille. C'est un bon ap. pareilleur. Quand on bâtit, c'est un grand avantage d'avoir un habile appareilleur. APPAREILLEUSE. s. f. Terme injurieux, qui se dit d'Une femme qui fait métier de prostituer des femmes. APPAREMMENT. adv. Selon les apparences. Vraisemblablement. Vous Croyez apparemment que.... Il viendra apparemment. On dit aussi, Apparemment qu'il viendra. Il signifie aussi, Sans doute. APPARENCE. s. f. L'extérieur, ce ui paroit au dehors. Belles apparences. Il ne faut pas se fier à l'apparence, aux apparences. Les apparences sont trompeuses. Je ne m'arrête point à l'apparence. Elle l'a trompé sous apparence de dévotion, sous l'apparence d'amitié. Ce château, cette maison a belle apparence. On dit, Sauver les apparences, pour dire, Faire en sorte qu'il ne paroisse rien au dehors qui puisse être blame, qui puisse être condamné. Elle sauve les apparences du mieux qu'elle peut. APPARENCE, se prend aussi pour, Vraisemblance, probabilité. Quelle apparence y a-t-il que...? Il n'y a nulle apparence. Cela est hors d'apparence, sans apAPPAREIL. s. m. Apprêt, prépa-parence. Je n'y vois point d'apparence. Il ratif de tout ce qui a de la pompe, de ya apparence, il y a quelque apparence, la solennité, du spectacle. Il se dit il y a grande apparence que cela arrivera, Il y a bien de l'apparence qu'il n'en savoit rien. APPARENT, ENTE. adj. Qui est visible, évident, manifeste. On dit qu'il est riche en argent ; mais de bien apparent on ne lui en voit point. Il n'a aucun bien apparent sur lequel on puisse asseoir une hypothèque. Son droit est apparent, très-apparent. Il signifie aussi, Spécieux; qui n'est pas tel qu'il paroît être. Un prétexte apparent. Sous l'espérance d'un bien apparent. Il prend les biens apparens pour les véritables. Le mouvement apparent du soleil autour de la terre. Il signifie aussi, Qui est remarquable et considérable entre d'autres personnes, entre d'autres choses. Il s'adressa au plus apparent de la compagnie. Les plus apparens de la ville. Il à la maison la plus apparente de la ville. APPARENTER. v. actif. Donner à quelqu'un des parens par alliance. Ce mariage l'a mal apparenté. Tâchez de bien apparenter votre fille. S'APPARENTER. Entrer dans une famille, s'allier à quelqu'un. S'apparenter à la noblesse, à la bourgeoisie. Il s'est bien apparenté. APPARENTÉ, ÉE. participe. Ce mot ne s'emploie jamais seul et on dit • Ilest bien apparenté, pour dire, Il a des parens nobles, riches, ou puissans. On dit aussi, Mal apparenté, pour dire, Qui a des parens qui lui font honte des parens pauvres, de basse naissance. APPARIEMENT ou APPARI MENT. s. m. Action d'apparier. APPARIER. v. a. Assortir, unir par paires, par couples, joindre des choses qui se conviennent et sont faites pour aller ensemble. Apparier des chevaux. On a brouillé tous ces gants, démélezles, et les appariez. APPARIER, signifie aussi, Mettre ensemble le mâle avec la femelle; et il ne se dit que De certains oiseaux. Apparier des pigeons, des tourterelles. On dit aussi Des pigeons, des tourterelles, des perdrix, et de quelques autres oiseaux, qu'Ils s'apparient, pour dire, qu'Ils s'associent par couples. APPARIÉ, ÉE. participe. APPARITEUR. s. masc. Espèce de Sergent dans les Cours Ecclésiastiques. On nomme encore Appariteurs, Les Bedeaux de certaines Universités. APPARITION. s. f. Manifestation de quelque objet, qui étant invisible de lui-même, se rend visible. L'Apparition de l'Ange Gabriel la Sainte Vierge. L'apparition des esprits, des spectres. Il se dit aussi De la manifestation subire d'un objet, d'un phénomène, qui n'avoit point encore paru. L'apparition de l'étoile aux Mages. L'apparition d'une comète. Dans le langage familier, on dit d'Un homme qui n'a demeuré que trèspeu de temps dans un lieu, qu'Il y a fait une courte apparition, qu'il n'y a fait qu'une apparition. APPAROIR. v. n. Terme de Palais. Erre évident, être manifeste. Faire apparoir du pouvoir qu'on a. Il a fait apparoir de son bon droit. Ce verbe n'est d'usage qu'à l'infinitif, et à la troisième personne singulière de l'indicatif,où il ne s'emploie qu'impersonnellement, et où il fait appert, au lieu qu'Apparoître fait apparoit. S'il vous appert que cela soit. Comme il appert par un tel acte. APPAROITRE. v. n. Il se conjugue comme Paroître : il y a cette seule différence, qu'Apparoître emploie les deux auxiliaires Etre et Avoir avec le participe; au lieu que Paroître n'emploie que l'auxiliaire Avoir. Devenir visible, d'invisible se rendre visible. Quand Dieu apparut à Moïse dans le buisson ardent. L'Ange qui apparut en songe à Joseph. Les spectres qu'on dit qui apparoissent. Ce spectre iui a apparu, lui est apparu. Il se met aussi impersonnellement. Il lui apparut un spectre. APPAROÎTRE, se dit aussi en termes de Pratique. Ainsi on dit a l'imperson nel, S'il vous apparoit que cela soit. En cas qu'il vous apparoisse que cela soit, pour dire, Si après avoir fait les perqui-. sitions nécessaires, vous trouvez que cela soit ainsi. On dit aussi, en parlant De Négociation, Faire apparoître de son pouvoir, pour dire, Donner communication de ses pouvoirs dans les formes, les notifier. Les Ambassadeurs ayant fait appaToltre de leur pouvoir. APPARU, UE. participe. APPARTEMENT. s. m. Logement composé de plusieurs pièces de suite dans une maison. Bel appartement. Grand appartement. L'appartement de Monsieur, l'appartement de Madame L'appartement des Enfans. Appartement d'hiver, appartement d'été, etc. On lui a donné un appartement sur le devant, sur le derrière. Appartement haut, appartement bas. L'appartement d'en-haut, d'enbas. Sa maison est grande, il y a quatre appartemens complets, quatre appartemens de Maitre. APPARTEMENT, se prend aussi quel quefois pour Étage. Il est logé au premier, au second appartement. On appelle aussi Appartement, Un divertissement accompagné de musique et de jeu, que le Roi donnoit quel quefois à toute la Cour, dans ses appartemens. Il y aura demain appartement à Versailles. APPARTENANCE, s. f. Dépendance, ce qui appartient à une cliose, ce qui dépend d'une chose. Vendre une maison avec toutes ses appartenances et dépendances. Cette métairie est une des appartenances de ma Terre. Ce village est une appartenance d'une telle Châtellenie. APPARTENANT, ANTE. adject. Qui appartient de droit. Les biens appartenans à un tel. Une maison à lui appartenante. Il n'est presque d'usage qu'en ces sortes de phrases. APPARTENIR. v. n. Il se conjugue comme Tenir. Etre de droit à quelqu'un, soit que celui, à qui est la chose la possède, ou qu'il ne la possède pas. Les biens qui appartiennent à des particuliers. Il retient injustement un bien qui m'appartient. La part et portion qui lui appartient dans cette succession. Il m'en appartient une moitié. Les honneurs qui Vous appartiennent. Ces droits appartiennent à ma Charge. La connoissance de cette affaire appartient à un tel Juge, Il signifie aussi, Avoir une relation nécessaire, ou de convenance. Cette question appartient à la Philosophie. Cela appartient à la matière que je traite. Cela appartient à la Grammaire. Cela n'appartient pas à mon sujet., un pays. Et on dit proverbialem. Donner pour Dieu n'appauvrit homme. On dit figurément, Appauvrir une Langue, pour dire, En retrancher des inots et des façons de parler, et la rendre par-là moins abondante, moins Il signifie encore, Être parent. Il expressive. Il faut prendre garde d'apappartenoit à d'honnêtes gens. Il appar-pauvrir la Langue à force de la vouloir tient aux plus grands Seigneurs du Royau- polir. me. L'honneur que j'ai de vous appartenir. Il y a toujours quelque sorte de supériorité du côté de ceux à qui l'on dit que Pon appartient. Il signifie aussi, Être attaché à quelqu'un, être domestique de quelqu'un. Je ne savois pas que ce laquais vous appartint. On dit impersonnellement, Il appar. tient, pour dire, Il convient, il est de droit, de devoir, ou de bienséance. Il appartient aux Supérieurs d'avoir soin de ceux qui sont sous leur charge. Il appartient aux pères de châtier leurs enfans. Il appartient à l'Evêque d'instruire ses ouailles. Il ne vous appartient pas de le reprendre. Il n'appartient qu'aux Princes et aux grands Seigneurs de faire une si grosse dépense. On dil en termes de Formule, Ainsi qu' u'il appartiendra, pour dire, Selon qu'il sera convenable. Pour être statué ce qu'il appartiendra. Et on dit encore en termes de formule, dans les Actes publics. A tous ceux qu'il appartiendra. APPAS. s. m. pl. Ce terme ne se dit guère que pour exprimer Les charmes de la volupté, ou ceux de la beauté. Les appas de la volupté. Soupirer pour les appas d'une belle femme. On dit aussi figurément, Les appas de la gloire, de la vertu, etc. Le jeu a de grands appas pour les jeunes gens, c'est à dire, A de grands charmes, de grands attraits. APPÅT, s. m. Pâture, mangeaille qu'on met, soit à des piéges, pour attirer des bêtes à quatre pieds, et des oiseaux; soit à des hameçons, pour pêcher des poissons. Appât friand. Appât trompeur. Le sel, la pâte salée, le salpétre sont un excellent appât pour attirer les pigeons. Les vers, les moucherons, sont de bons appâts pour prendre des poissons. Mettre l'appât à la ligne. Le poisson a avalé l'appût, a mordu à l'appåt. Il se prend figurément pour Tout ce qui attire, qui engage à faire quelque chose. L'intérêt est un grand appât pour un avare. Ce bon accueil, ces paroles obligeantes ne sont autre chose qu'un appat, pour l'engager à faire ce que l'on souhaite de lui. APPATER. v. act. Attirer avec un appât. Il faut appåter les oiseaux, appâter les poissons. APPATER, signifie aussi, Mettre le manger dans le bec des petits oiseaux, ou donner à manger à quelqu'un qui ne peut pas se servir de ses mains, Il faut l'appâter comme un enfant, APPATE, LB. participe. APPAUME. adj. Terme de Blason. Il se dit d'Un écu chargé d'une main étendue, et qui montre la paume. APPAUVRIR. v. a. Rendre pauvre. Le grand nombre d'enfans l'a fort appauvri. L'interruption du commerce appauvrit S'APPAUVRIR. Devenir pauvre. Ce pays là s'appauvrit tous les jours. Il s'est appauvri en peu de temps par ses dépenses excessives. Un Etat s'enrichit par la paix, et s'appauvrit par la guerre. Les Langues vivantes s'enrichissent, et s'appauvrissent selon la différence des temps et des esprits. APPAUVRI, IE. participe. On dit, Un'sang appauvri, pour dire, Un sang qui a perdu de sa qualité. APPAUVRISSEMENT. s. m. L'état de pauvreté, d'indigence où l'on tombe peu à peu, par la diminution des choses nécessaires à la vie. De là vient l'appauvrissement de la Province. L'appauvrissement des peuples. Il se dit figurément De l'état d'une Langue devenue moins abondante moins expressive. Ce qui fait l'appauvrissement d'une Langue, c'est que l'usage en supprime des termes et des phra ses. On dit aussi, L'appauvrissement du sang. APPEAU. sub. mas. Sorte de sifflet avec lequel on contrefait la voix des oiseaux pour les faire tomber dans les filets. Un appeau pour prendre des cailles. On appelle aussi Appeaux, Les oiseaux dont on se sert pour appeler les autres oiseaux. APPEL. s. m. Recours au Juge supérieur. Action d'appeler d'un Juge subalterne à un Juge supérieur. Acte d'appel. Relief d'appel. Causes et moyens d'appel. Appel comme d'abus. Appel simple. Fort appel. Par appel. Juge appel. Interjeter appel. Relever son appel. Juger sans appel. Il y a appel. APPEL, se dit aussi De l'appellation à haute voix des personnes qui se doivent trouver à une revue, à une assemblée. Ce Garde-du-Corps ne se trouva pas à lappel. Cet ouvrier n'étoit pas l'appel, il a été rayé. Pour être payé des rentes sur l'Hotel-de-Ville, il faut étre à l'appel. Se trouver à l'appel. Il a manqué à l'appel. L'appel ne se fera que dans une heure. APPEL, se dit aussi d'Un signal qui se fait avec le tambour ou la trompette, pour assembler les soldats, Battre l'appel. APPEL, signifie aussi Le défi qu'on fait à quelqu'un de se battre en duel. Faire un appel. Recevoir un appel. Les appels sont défendus comme les duels. Il se dit figurément De toute provocation, mênie littéraire. On l'a défié de prouver ce qu'il avançoit, il n'a pas répondu à l'appel. APPELANT, ANTE, adj. Qui ap. pelle d'un jugement. Il est appelant de cette Sentence. Elle est appelante. Se rendre appelant. Etre reçu appelant. Il est quelquefois substantif. L'Appelant et l'Intimé. En parlant d'Un homme qui est triste d'avoir perdu son procès, et qui en a appelé, on dit, qu'Il a un visage d'Appelant. APPELANT, se dit aussi Des oiseaux qui servent pour appeler les autres, et les faire venir dans les filets. Un bon appelant. APPELER. v. a. J'appelle, j'appelois, j'ai appelé, j'appellerai. Nommer, dire le nom d'une personne, d'une chose. Comment appelez-vous cet homme? Je ne sais comment on appelle cette plante cet animal. Appelez-les comme il vous plaira. On dit proverbialement d'Un homme qui n'affoiblit point par ses expressions des vérités dures, qu'Il appelle les choses par leur nom. APPELER, signifie aussi, Désigner une personne ou une chose, par quelque qualité bonne ou mauvaise. J'appelle un vrai ami celui qui. Peut-on appeler valeur une action si téméraire ? On appellera toujours folie, une conduite pareille à celle-là. APPELER, dans ces deux acceptions, s'emploie aussi avec le pronom personnel. Ainsi on dit: Comment vous appelez-vous? Je m'appelle Louis. Cette fleur s'appelle Anémone. Il s'appelle Charles. Cela s'appelle un vrai ami. Cela s'appelle folie en bon françois. APPELER, signifie aussi, Prononcer à haute voix les noms de ceux qui doivent se trouver à certaine heure pour quelque chose. On va appeler tous les soldats l'un après l'autre. Ce soldat n'étoit pas à la revue quand on l'a appelé. Je ne me suis point entendu appeler quand on a lu le role. On dit à peu près en ce sens, Appeler une cause, pour dire, Lire tout haut le nom des Parties, afin que leurs Avocats viennent plaider pour elles. On vient d'appeler votre cause. La cause sera appelée à tour de rôle. APPELER, signifie aussi, Se servir de la voix ou de quelque signe pour faire venir quelqu'un. Je l'appelle, et il ne vient point. Il appeloit inutilement, pas un domestique n'étoit à la maison. Appelez un tel. Ne pouvant plus l'appeler de la voix, il l'appeloit encore de la main. Appeler des yeux. Appeler les voisins. Appeler à haute voix. Appelez mes gens. Appeler de toute sa force. On dit proverbialement et figurém. en parlant d'Un homme qui s'en va lorsqu'on veut le retenir, que C'est le chien de Jean de Nivelle, qui s'enfuit quand on l'appelle. On dit aussi, Appeler au secours, appeler à l'aide , pour dire, Crier au secrier à l'aide. cours, Il signifie aussi, Envoyer chercher, faire venir. Appeler les Médecins. Appe ler le Confesseur. Et on dit, Appeler au combat, appeler en duèl, ou simplement Appeler, pour dire, Envoyer défier. APPELER, se dit aussi Du cri dont les animaux se servent pour faire venir à eux ceux de leur espèce. Le mâle appelle sa femelle. La brebis appelle son agneau. La vache appelle le taureau. La poule appelle ses poussins. APPELER se dit pareillement De toutes les choses dont le son sert de signe, pour avertir de se trouver en quelque lieu. Les cloches appellent à l'E. glise. La trompette appelle au combat. T'entends l'heure qui m'appelle. APPELER, se dit figurément De tout ce qui avertit, qui excite, qui oblige à se trouver en quelque endroit pour quelque chose que ce puisse être. J'irai où l'honneur m'appelle. La charité vous y appelle. Mes affaires m'appellent ailleurs. APPELER, se dit aussi Des inspirations que Dieu nous envoie, et par lesquelles il nous fait connoitre sa volonté. Il ne faut pas résister quand Dieu nous appelle. Dieu appela Saint Paul à l'Apostolat. Il se dit aussi par extension, Du penchant, de l'inclination, des dispositions naturelles, qu'on a pour un état, pour une profession plutôt que pour une autre. Cet homme n'a aucune disposition pour la guerre, il n'étoit point appelé à ce métier là. Cet homme est appelé au commandement des armées. APPELER, signifie aussi, Citer, faire venir devant le Juge. On l'a fait appeler pour se voir condamner à payer une somme. Appeler quelqu'un en témoignage. Appeler en Justice. Appeler en garantie. Le Juge a ordonné que les parties servient appelées. Et dans une acception à peu près semblable, pour dire, qu'Une personne est morte, on dit, que Dieu l'a appelée à lui. On dit, Appeler les lettres, pour dire, Les nommer. On dit aussi et plus communément Epeler. Voyez ce mot. APPELER, est aussi neutre, et signifie, Appeler à un Tribunal supérieur, de la Sentence d'un Juge subalterne. Il appellera de cette Sentence. Il a appelé du Présidial au Parlement. Ap peler comme de Juge incompétent. On dit, Appeler comme d'abus, pour dire, Appeler à un Tribunal Laïque, d'un Jugement Ecclésiastique, qu'on prétend avoir été mal et abusivement rendu. On dit figurément dans le discours familier, qu'On en appelle, Quand on ne consent pas à quelque chose, à quelque proposition. Vous me condamnez à cela, j'en appelle. On dit aussi dans le style familier, en parlant d'Un homme revenu d'une grande maladie, qu'Il en a appelé. APPELÉ, ÉE. participe. Il s'emploie en parlant Du mystère de la Prédestination, suivant l'expression de l'Ecriture: Beaucoup d'appelés, et peu d'élus. APPELLATIF. adj. (On prononce les deux L.) Terme de Grammaire. Il ne s'emploie que dans cette phrase, Nom appellatif, qui se dit d'Un nou qui convient à toute une espèce. Homme, arbre, sont des noms appellatifs. APPELLATION. s. f. (On prononce les deux L.) Appel d'un jugement. Il ne se dit guère que dans les Formules des Arrêts et des Sentences. La Cour a mis l'appellation au néant. La Sentence sera exécutée nonobstant opposition ou appellation quelconque On dit, Appellation des lettres, pour dire, La nomination/des lettres. APPENDICE ou APPENDIX. s. m. (Prononcez Appaindice.) Supplément qui se joint à la fin d'un ouvrage avec lequel il a du rapport. APPENDRE, v. a, Pendre, attacher | à une voûte, à des piliers, à une mus raille. Il ne se dit guère que Des choses que l'on offre, que l'on consacre dans une Église, dans un Temple, en signe de reconnoissance. Appendre une offran de à une Chapelle, Appendre des étendards à la voûte d'une Eglise. C'est une coutume fort ancienne d'appendre dans les Temples les Enseignes prises sur les ennemis. APPENDU UE. participe. APPENTIS. s. m. Bâtiment bas et petit, qui est appuyé contre un plus haut, et dont la couverture n'a qu'un égoût. Il a fait construire un petit appentis. Se mettre à l'abri de la pluie sous un appentis. Il faut faire là un appentis pour servir de remise. APPERT (IL.) v. imp. Il paroît, il est évident. Il appert de sa complicité par la procédure. Il appert qu'il est complice. Voyez APPAROIR. APPESANTIR. v. a. Rendre plus pesant, moins propre pour le mouvement, pour l'action. L'âge, la vieillesse, l'oisiveté, la fainéantise, appesantit les corps. Sa dernière maladie l'a beaucoup appesanti. Il se dit figurément, en parlant Des fonctions de l'esprit. L'âge ne lui a point encore appesanti l'esprit. Il se dit encore fig. en parlant De la colère de Dieu, des châtimens qu'il envoie aux pécheurs, aux peuples; et ainsi l'on dit, que Dieu a appesanti sa main, a appesanti son bras sur ce peuple. Il s'emploie aussi avec le pronom per sonnel, et signifie, Devenir plus pesant. Le corps s'appesantit par l'oisiveté, et par un trop long repos. On dit d'Un Peintre, d'un Chirur gien, etc. que Sa main s'appesantit, commence à s' appesantir, pour dire, qu'It a la main moins légère, moins propre pour son travail. Et on dit, que Les yeux, les paupières commencent à s'appesantir, pour dire, que L'envie de dormir commence à prendre, et fait fermer les yeux. APPESANTIR, se dit aussi figurément avec le pronom personnel, soit en parlant Des fonctions de l'esprit humain soit en parlant des effets de la colère de Dieu. Sen esprit baisse et s'appesantit de jour en jour. Il s'est trop appesanti sur ce sujet, 11 en a parlé trop longuement. Cet Ecrivain s'appesantit sur les détails Fait de trop longs détails. La main de Dieu s'est appesantie sur ces peuples-là. APPESANTI, IE. participe. APPESANTISSEMENT. s. m. L'état d'une personne appesantie, soit de corps, soit d'esprit, par l'âge, par la maladie, par le sommeil, etc. Il est dans un grand appesantissement. Appesantissement d'esprit. APPETENCE. (On pr. les deux P.) s. f. Action d'appeter. Il n'est guère d'usage qu'en matière de Physique. APPÉTER. v. a. (On prononce les deux P.) Il n'est d'usage que dans les matières de Physique. Désirer vivement et par instinct, par inclination naturelle, indépendamment de la raison. L'estomac appète les alimens. La femelle appète le male. APPETE, EB. participe. APPÉTISSANT, ANTE. adj. Qui donne de l'appétit, qui excite l'appétit. |