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de la tubereuse absorbe l'odeur de la plu- | part des fleurs. Le goût de l'ail absorbe le goût de toutes les autres choses.

On dit en Chimie, que Les alcalis absorbent les acides , pour, qu'Ils en émoussent la pointe, qu'ils en tempèrent l'activité.

ABSORBER, Signifie figurément, Consumer entièrement. Et en ce sens, il ne se dit que Des biens, des richesses. Les procès ont absorbé tout son bien. Les frais du scellé ont absorbé la meilleure partie de la succession. Les conventions matrimoniales ont absorbé tout le bien du mari. Cela absorbera trop de temps.

On dit aussi : Absorber l'attention, absorber l'intérêt. Cet Orateur avoit tellement absorbé l'attention, qu'il n'y en eut plus pour les autres. Cette scène absorbe tout l'intérêt de la pièce.

ABSORBER, est aussi verbe pron. Les pluies s'absorbent dans les sables.

ABSORBÉ, ÉE. participe. On dit d'Un homme profondément appliqué à quelque chose, qu'Il y est absorbé, entièrement absorbé. Il est absorbé dans l'étude des Mathématiques. On dit d'Un homme qui est dans une méditation continuelle des choses de Dieu, qu'Il est tout absorbé en Dieu.

ABSORPTION. s. f. L'action d'absorber. Peu usité.

ABSOUDRE. v. a. J'absous, tu absous, il absout; nous absolvons, vous absolvez, ils absolvent. J'absolvois. J'ai absous. J'absoudrai. J'absoudrois. Absous. Qu'il absolve. Absolvant. Déclarer par-jugement juridique un homme in

nocent du crime dont il étoit accusé. Il y a eu cinq voix pour condamner l'accusé, et sept pour l'absoudre. On l'a absous, malgré le crédit de ses ennemis. Il s'est fait absoudre du crime dont on l'accusoit. Elle fut absoute à pur et à plein. En absolvant cet homme, on n'a pas fait justice.

Il se dit figurément dans le langage ordinaire. Je vous absous de votre négligence, en faveur de votre repentir. Rien ne pourra l'absoudre d'une si grande faute. ABSOUDRE, signifie aussi, Remettre les péchés dans le Tribunal de la Pénitence. Tout Prêtre a pouvoir d'absoudre en cas de mort. Il a le pouvoir d'absoudre des cas réservés. Absoudre un pénitent. Absoudre en confession.

On dit, en parlant d'Un mort, Un tel que Dieu absolve, pour, A qui Dieu fasse miséricorde. Cette façon de parler vieillit.

ABSOUS OU ABSOUT, OUTE. participe. ABSOUTE. subst. fém. Absolution publique et solennelle qui se donne en général au peuple, et dont la cérémonie se fait le Jeudi-Saint au matin, ou le Mercredi-Saint au soir dans les Cathédrales. L'Évêque a fait la cérémonie de l'absoute. On fait l'absoute dans les Paroisses aux grandes Messes le jour de Pâques.

ABSTEME. subst. Celui ou celle qui ne boit point de vin. L'Église dispensoit du calice les Abstèmes.

ABSTENIR. S'ABSTENIR. V. pron. (Il se conjugue comme Se tenir.) S'empêcher de faire quelque chose, se priver de l'usage de quelque chose. S'abstenir de boire et de manger. S'abstenir de Tome I.

jurer. Quand on a pris l'habitude de faire quelque chose, il est bien malaisé de s'en abstenir. S'abstenir de vin. Je m'abstiendrai de tout ce qui peut nuire à la santé. Il s'est absteru de toute sorte de plaisirs. Il s'en abstint ce jour-là. Elle s'en est

abstenue.

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ABSTERGENT, ENTE. s. mas. et adj. Terme de Médecine. On appelle un Abstergent, ou des Abstergens, Les remèdes qu'on emploie pour dissoudre les duretés et les épaisissemens.

ABSTERGER. verbe actif. Terme de Chirurgie. Nettoyer. Il se dit Des plaies, des ulcères.

ABSTERGÉ, ÉE. participe. ABSTERSÍF, IVE. adj. Propre à nettoyer. On l'emploie substantivem. et l'on dit, C'est un abstersif on dit aussi, et même mieux, Un abstergent. ABSTERSION, subst. fém. L'action d'absterger.

ABSTINENCE. subst. f. Action de s'abstenir Il se dit principalement en parlant Du boire et du manger. Abstinence de vin. L'abstinence est utile au corps et à l'âme. On lui a ordonné une grande abstinence. On lui faisoit faire abstinence malgré lui.

Il se dit aussi De la privation de viande en certains jours, qui n'est pas accompagnée du jeûne. Il n'est pas jeúne aujourd'hui, il n'est que jour d'abs

tinence.

ABSTINENT, ENTE. adject. Qui est modéré dans le boire et le manger.

ABSTRACTION. sub. fém. Terme didactique. Opération de l'esprit, par laquelle il considère séparément des choses qui sont réellement unies. Considérer les accidens en faisant abstraction des sujets auxquels ils sont attachés. La blancheur considérée par abstraction d'avec son sujet. En faisant abstraction de la qualité des personnes, vous jugerez

que, etc.

On dit, qu' Un homme est dans des abs tractions continuelles, pour, qu'll rêve continuellement, qu'il est appliqué à toute autre chose qu'à celle dont on parle, ou qu'il a sous les yeux.

ABSTRACTIVEMENT. adv. Par abstraction, d'une manière abstraite. On peut considérer abstractivement les qualités du corps.

ABSTRAIRE. verb. act. (Il se conjugue comme Traire. ) Terme didactique. Faire abstraction, considérer séparément des choses qui sont réellement unies. Pour connoître l'accident comme accident, il faut l'abstraire du sujet, de la substance.

ABSTRAIT AITE. participe. Il est aussi adjectif et terme didactique, et n'a guère d'usage que dans cette phrase, Terme abstrait, qui se dit d'Une qualité considérée tonte seule, et détachée du sujet. Ainsi, La rondeur, la blancheur, la bonté, sont des termes abstraits; et rond, blanc, bon, unis à des noms de substances, comme pain rond, vin blanc, bon Prince, sont des

termes concrets.

On dit, qu' Un discours est abstrait, quand il est trop métaphysique, trop

|

éloigné des idées communes. On dit, dans le même sens, qu'Un homme est abstrait, fort abstrait.

On le dit aussi pour signifier, Plongé dans la méditation et la rêverie,, n'ayant de pensée et d'attention que pour l'objet intérieur qui occupe. Il ne faut pas le confondre avec Distrait. On est abstrait, pour être trop appliqué à une seule chose. On est distrait par inapplication et légèreté.

ABSTRAIT, est aussi substant. L'abstrait et le concret. Voyez CONCRET.

ABSTRUS, USE. adj. Qui est difficile à entendre, et qui demande une extrême application pour être bien conçu. Il ne se dit qu'en parlant Des scien-, ces et des choses qui exigent de la méditation. Sciences abstruses. Raisonnemens abstrus. Question abstruse.

Il se dit quelquefois des Ecrivains. Ce Philosophe m'a paru fort abstrus.

ABSURDE. adject. des 2 g. Qui est évidemment contre la raison, et contre le sens commun. Cela est absurde. Voilà un raisonnement absurde. Dire des choses absurdes. Proposition absurde. Conséquence absurde. Conduite absurde.

Il se dit aussi De l'homme qui parle ou agit absurdement. Un raisonneur absurde. Il n'y a pas d'homme plus absurde dans le monde.

On fait Absurde substantif. Tomber dans l'absurde. Réduire son homme à l'absurde, Le forcer à se rendre ou à déraisonner.

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On dit, Réduire à l'absurde, pour, Réduire une opinion un raisonnement à quelque chose qui choque lo bon sens

On dit par extension et familièrem. en parlant Des personnes, Un homme absurde pour signifier, Un homme qui dit habituellement des absurdités.

ABSURDEMENT. adverbe. D'une inanière absurde. Raisonner, parler absurdement.

ABSURDITÉ. subst. féminin. Vice de ce qui est absurde. L'absurdité d'un discours. Il se dit aussi de la chose absurde. Il s'ensuivroit de là une grande absurdité.

On dit par extension en parlant Des personnes, Cet homme est d'une absurdité rare.by

A BU

ABUS. subs mac. Usage mauvais excessif ou injuste de quelque chose. L'abus qu'il a fait de ses richesses, de ses forces, de son autorité.

Il se dit aussi absolument, ppur signifier, Désordre, usage pernicieux. Abus manifeste, notoire. Réformer, corriger, retrancher les abus. Il s'est glissé divers abus dans la Justice. Il faut distinguer entre un usage reçu, et un abus qui s'est introduit. Les exemptions trop fréquentes dégénèrent en abus.

Appel comme d'Abus. C'est l'appel qu'on interjette au Parlement d'une Sentence rendue par un Juge Ecclé siastique, qu'on prétend avoir excédé son pouvoir. Interjeter appel comme d'abus. Quand on dit, Le Parlement a jugé qu'il y avoit abus; cela signifie que Le Parlement a jugé que l'appel comme

B

d'abus a été bien interjeté, Juge a excédé son pouvoir.

et que le

ABUS, signifie aussi, Erreur. Voilà un étrange abus. Ces peuples-là sont dans Pabus. Cest un abus de croire que cela puisse réussir.

On dit proverbialement, Le monde n'est qu'abus et que vanité.

ABUSER. v. act. Tromper. Il vous promet cela, il vous abuse. Abuser les esprits foibles. Il abuse les peuples.

On dit, Abuser une fille, pour, La séduire, la suborner. Il a abusé cette pauvre fille sous promesse de mariage.

ABUSER DE. v. n. User mal, user autrement qu'on ne doit. Il a abusé de votre bonté. Abuser des Sacremens. Il abuse des grâces que Dieu lui fait. Si vous lui faites cet honneur, il n'en abusera pas. Il abuse de son loisir, de son temps, de son crédit, de son autorité. C'est un homme qui ne se ménage point, et qui abuse de sa santé. Vous abusez de ma patience. Il abusoit de la confiance que j'avois en lui.

On dit, Abuser d'une fille, pour, En jouir sans l'avoir épousée. C'est une fille dont il a long-temps abusé..

Il se dit aussi avec le pronom personnel. Sabuser, pour, Se tromper. Il

s'est abusé.

ABUSE, ÉE. participe.

ABUSEUR. s. mas. Qui abuse, qui trompe. Un grand abuseur. Il est famil.

ABUSIF, IVE. adject. Qui est contraire aux règles. Usage abusif. Procédure abusive.

ABUSIVEMENT. adv. D'une manière abusive. Mot employé abusivement. Cet homme a été abusivement décrété.

ABUTILON. sub. mas. Plante de la famille des mauves. Ses fleurs sont semblables à celles de la guimauve, avec cette différence qu'elles sont jaunes. Elle en a les propriétés.

ABY

ABYME. s. m. Voyez ABIME. ABYMER. v. a. Voyez ABIMER.

A CA

ACABIT. s. mas. Qualité bonne ou mauvaise de certaines choses. Il se dit principalement Des fruits. Des poires d'un bon acabit. Des légumes d'un bon, d'un mauvais acabit.

ACACIA. sub. mas. Arbre de haute tige, et d'un bois tendre et moelleux, ayant des branches semées d'épines et portant des fleurs blanches qui viennent par bouquets. Un bel Acacia. Plusieurs Acacias.

ACADEMICIEN. s. m. Philosophe de la secte de l'Académie. Les Académiciens et les Péripatéticiens étoient opposés en certaines choses.

Il signifie aussi, Celui qui est de quelque Compagnie de Gens de Lettres établie par autorité publique. Les Académiciens de la Crusca. Les quarante Académiciens de l'Académie Françoise.

ACADÉMIE. s. f. Certain lieu près d'Athènes où s'assembloient quelques Philosophes qui prirent de la le nom d'Académicien. Les Philosophes de

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l'Académie et ceux du Lycée étoient d'accord en ce point.

Il se prend aussi pour la secte même de ces Philosophes. L'Académie prétendoit que, etc.

de

ACADÉMIE, se dit aussi d'Une Compagnie de personnes qui se réunissent pour s'occuper de Belles - Lettres, Sciences ou des Beaux-Arts. L'Académie de la Crusca. Les Académies d'Italie. L'Académie Françoise. L'Académie Royale des Belles-Lettres, des Sciences, de Peinture, d'Architecture, etc. Etre reçu à l'Académie. Etre de l'Académie. Aller à l'Académie. Prononcer, lire dans l'Académie.

Il se dit aussi Du lieu où les jeunes gens apprennent à monter à cheval, et les autres exercices qui leur conviennent. Il a mis son fils à l'Académie. Il est en pension à l'Académie d'un tel. Au sortir de l'Académie, il fut à la guerre. Un tel tient Académie. Et on dit, Faire son Académie, pour, Faire ses exercices à l'Académie.

On dit aussi, Tenir Académie, pour dire, Avoir des Ecoliers pour leur enseigner l'équitation et les exercices du

corps.

Il se prend aussi pour les Écoliers mêmes. Ce jour-là un tel Ecuyer fit mon

ter toute son Académie à cheval.

ACADÉMIE DE MUSIQUE. C'est le titre qui est donné à l'Opéra dans les Lettres de son établissement.

ACADÉMIE, se dit aussi d'Un lieu où l'on donne publiquement à jouer. Tenir Académie. Il a perdu son argent dans une Académie. Il faut faire juger ce coup à l'Académie. Les Académies de jeu sont souvent des coupe-gorges. Il y a un livre intitulé, L'Académie des jeux, qui donne les règles des jeux en usage.

et

ACADÉMIE, en termes de Peinture, est Une figure entière dessinée d'après le modèle, qui est un homme nu qui n'est pas destinée à entrer dans la composition d'un tableau; les figures qui y sont destinées s'appellent Etudes. ACADÉMIQUE. adj. des 2 g. Qui appartient ou qui convient à des Académiciens, à un corps de Gens de Lettres. Discours Académique. Ouvrage Académique. Style Académique. Conférences, questions Académiques. Exercices Académiques. Séances Académiques.

On l'applique quelquefois aux personnes. C'est un sujet Académique, pour dire, C'est un homme qui convient à l'Académie.

ACADÉMIQUEMENT. adv. D'une manière Académique. Il a traité son sujet Académiquement.

ACADÉMISTE. s. masc. Celui qui dans une Académie apprend ses exercices, et surtout à monter à cheval. Un Académiste qui est bien à cheval.

ACAGNARDER. v. a. Accoutumer quelqu'un à mener une vie obscure et fainéante. La mauvaise compagnie l'a acagnardé. Il n'est que du style famil. Il s'emploie le plus souvent avec le pronom personnel. Sacagnarder dans sa Terre. S'acagnarder auprès d'une femme, auprès du feu, dans un fauteuil.

ACAGNARDÉ, ÉE. participe. ACAJOU. sub. mas. Arbre d'Amérique. On le nomme' aussi Anacarde.

Son fruit est une noix en forme de rein, dont on fait usage en Médecine. On donne aussi le nom d'Acajou à différens arbres d'Amérique; mais ils sont fort différens de celui qu'on vient d'indiquer. Le bois en est très-estimé. On l'emploie dans la tabletterie et la menuiserie. Meuble d'acajou. Porte peinte en couleur d'acajou, en acajou. On fait une teinture d'acajou.

ACANTHACÉ, ÉE. adjec. Il se dit Des Plantes épineuses.

ACANTHE. sub. fém. Plante qu'on nomme Branche- Ursine, qui pousse des feuilles larges et hautes, dont la partie supérieure se recourbe naturellement. Les Anciens et les Modernes ont orné le Chapiteau Corinthien de feuilles d'Acanthe.

ACARIÂTRE. adj. des 2 genr. Qui est d'une humeur fâcheuse, aigre et criarde. Il est acariâtre. Cest une hu

meur un esprit acariâtre. Une femme acariâtre. Un enfant acariâtre.

ACARNE. 8. m. Poisson de mer de la figure et de la grandeur du Rouget mais blanc. On appelle encore ainsi Une espèce de chardon à fleur large et jaune.

ÁCATALEPSIE. sub. fém. Maladie qui attaque le cerveau, et ôte à celui qui en est attaqué la faculté de comprendre une chose, de suivre un raisonnement. Chez les Anciens, on donnoit ce nom à la doctrine de quelques Philosophes qui n'admettoient aucune certitude dans les connoissances humaines.

ACATALEPTIQUE. adj. des deux genres. On appelle de ce nom les partisans de l'Acatalepsie.

ACC

ACCABLANT, ANTE. adject. Qui accable ou qui est capable d'accabler. Un poids accablant. Il se dit plus ordinairement en parlant Des choses qui sont considérées comme un poids difficile à porter. Affaires accablantes. C'est une chose accablante pour un père que d'apprendre la mort de son fils unique. C'est une nouvelle accablante. Cette charge est accablante. Voilà un reproche accablant.

Il signifie aussi, Importun, incommode. Ainsi on dit : Un homme accablant. Une femme accablante. Des visites accablantes.

ACCABLEMENT. sub. mas. L'état on l'on tombe par maladie, ou par excès de douleur et d'affliction. On dit, Accablement de corps; et figurément Accablement d'esprit. On le dit aussi absolument. Sa maladie l'a mis dans un si grand accablement, qu'il a peine à se soutenir. Depuis la mort de son fils, il est dans le dernier accablement.

Il se dit aussi d'Une grande surcharge d'affaires. Il est dans un accablement d'affaires, de travail, qui lui laisse à peine le temps de respirer.

ACCABLER. v. actif. Abattre par la pesanteur, faire succomber sous le poids. La maison est tombée, et a accablé tous ceux qui étoient dedans. Il fut accablé sous les ruines. Ils furent accablés de la chute d'une muraille.

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Il se dit aussi par exagération pour, Surcharger. Il portoit un fardeau dont il étoit accablé. Vos bontés m'accablent. Ce dernier est une phrase badine pour repousser la plaisanterie.

Il se dit figurément, De la plupart des choses considérées comme un poids qui accable. Le travail, les affaires l'accablent. Ne vous laissez point accabler au mal, à la douleur, à la tristesse. Il est accablé de dettes de misère. Il est accablé de visites. Le sommeil l'accable.

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On dit, Accabler quelqu'un de reproches, l'accabler d'injures, pour, Lui faire de grands reproches, lui dire beaucoup d'injures.

On dit aussi, Accabler quelqu'un de biens, de grâces, de bienfaits, de présens, pour, Le combler de biens, de grâces. Il a été trahi par un homme qu'il avoit accablé de biens.

Il se dit aussi avec le pronom personnel. S'accabler de travail.

ACCABLE, EB. participe.

ACCAPAREMENT. s. m. (Acaparement.) Espèce de monopole, qui consiste à acheter ou à arrher une quantité considérable de blé, de laine, ou de toutes autres denrées ou marchandises, dans le dessein de se rendre maître du prix, faute de concurrens dans la vente. La Police doit empêcher les accaparemens.

ACCAPARER. v. act. (Acaparer.) Acheter ou arrher des denrées pour les vendre plus cher. Il ne se dit que dans un sens odieux.

ACCAPARÉ, ÉE. participe.

ACCAPAREUR, EUSE. adj. Celui ou celle qui accapare. On le fait substantif. Cest un accapareur, une accapareuse. Le peuple confond quelquefois trèsinjustement les gens qui ont soin de l'approvisionner à bon compte, avec les accapareurs, qui ne cherchent qu'à s'emparer des marchandises nécessaires.

ACCÉDER. v. n. Terme de Droit public. Entrer dans les engagemens contractés déjà par d'autres Puissances. Les Couronnes du Nord ont accédé à ce Traité.

ACCÉLÉRATEUR, TRICE. adj. Qui accélère. Muscles accélérateurs, Forces accélératrices.

ACCÉLÉRATION. s. f. Augmentation de vitesse. L'accélération du mouvement dans la chute des corps graves.

Il se dit aussi pour, Prompte expédition, pour, L'action d'accélérer. Il faut faire telle chose pour l'accélération de l'ouvrage.

ACCÉLÉRER. v. a. Hater, presser. Il faut accélérer ce travail.

ACCÉLÉRÉ, BE. participe.

ACCENSE, subs. fém. signifie dans la Jurisprudence de beaucoup de Coutumes, Une dépendance d'un bien. Ce pré est une accense de ma Ferme.

ACCENSER, v. a. terme d'Économie rurale, veut dire, 1o. Joindre un bien à un autre comme une dépendance, Accenser un pré à une Ferme; 2o. Joindre un objet d'administration rurale à un autre. J'ai accensé plusieurs bouquets de bois à une seule coupe.

ACCENSER, en Économie politique, veut dire, Réunir sous la même division. Ces deux villages ressortissoient de différens Bailliages, on les a accensés au

meme.

ACCENSÉ, ÉE. participe.

ACCENSES. sub. mas. pl. Officiers publics à Rome, qui avertissoient le peuple de s'assembler, introduisoient à l'audience du Préteur, et marchoient devantle Consul, lorsqu'il n'avoit point de faisceaux. Leur fonction répondoit à celle de nos Huissiers.

ACCENT. 8. m. Terme de Grammaire. Élévation ou abaissement de la voix sur certaines syllabes.

ACCENT, se dit aussi d'Une prononciation vicieuse propre à certaines Provinces ou au peuple. On connoît à son accent de quelle Province il est. Accent Gascon. Accent Normand. On dit que, Pour bien parler, il ne faut point avoir d'accent; c'est-à-dire, qu'il ne faut point avoir d'accent Provincial, mais qu'on doit prononcer comme les gens instruits de la Capitale.

On dit poétiquement: Les accens de la voix. Tristes accens. Accens plaintifs. Les doux accens de sa voix. On dit aussi dans le style oratoire et soutenu, Les accens de la douleur, de la pitié, de la tendresse, etc.

ACCENT, signifie aussi, Une petite marque qui se met sur une voyelle, soit pour en faire connoître la prononciation, soit pour distinguer le sens d'un mot, d'avec celui d'un autre mot qui s'écrit de même. Accent aigu. Accent grave. Accent circonflexe. Ainsi on met un accent aigu sur un é, pour marquer que c'est un é fermé, et qu'il doit être prononcé comme dans ces mots, Santé, charité. On met un accent grave sur un è, pour marquer que c'est un è ouvert, comme dans procès, succès. On le met aussi sur là, adverbe, pour le distinguer de la, article, et sur où, adverbe, pour le distinguer de ou, conjonction. Et l'on met un accent circonflexe sur les voyelles longues, comme dans ces mots, Age, téte, glte, côte, flûte.

ACCENTUATION. s. f. Manière d'accentuer. Cette accentuation est vicieuse. Entendre bien l'accentuation.

ACCENTUER. v. actif. Mettre des accens sur des voyelles. Il ne sait pas

accentuer.

ACCENTUÉ, ÉE. participe. Un é ac

centué.

ACCEPTABLE. adjec. des 2 g. Qui peut, qui doit être accepté. Ces offres sont acceptables.

ACCEPTATION. sub. f. Action par laquelle on reçoit volontairement ce qui est proposé, offert ou donné. Acceptation d'une donation.

Acceptation d'une lettre de change, c'est La promesse par écrit de la payer. ACCEPTER. v. act. Agréer ce qui est offert. Accepter une donation, une offre, une condition, un parti. Accepter un emploi, une charge. J'accepte ce que vous m'offrez. Les ennemis ont accepté la trève. Accepter une tutelle.

On dit, Accepter une lettre de change, pour dire, Promettre par écrit de la payer; et, Accepter un defi, pour dire,

S'engager à faire quelque chose dont on a été défié.

On dit, J'en accepte l'augure pour dire, Je souhaite que cela arrive comme on me le fait espérer.

ACCEPTÉ, ÉE. participe.

ACCEPTEUR. sub. mas. Terme de Banque. Qui accepte. L'accepteur d'une lettre de change devient débiteur personnel après l'acceptation.

ACCEPTION. subst. fém. Sorte de préférence. Il n'est guère d'usage qu'en cette phrase, Acception de personnes, qui signifie, Un certain égard qu'on a pour des personnes plutôt que pour d'autres. Il n'y a point acception de personnes devant Dieu. Rendre la justice sans acception de personnes. La Justice ne fait acception de personnes.

ACCEPTION. Terme de Grammaire. Signification. Le sens dans lequel un mot se prend. Ce mot a plusieurs acceptions. Ce mot, dans sa plus naturelle acception, signifie, etc. Ce mot est mis ici dans une acception détournée.

ACCÈS. subst. mas. Abord. Il n'est guère d'usage que dans les phrases où le lieu dont on parle est considéré comme étant de facile ou de difficile abord. Place de facile accès, de difficile accès. La Place n'est pas fortifiée; mais l'accès en est difficile. L'accès en est aisé.

On dit, Avoir accès auprès de quelqu'un, pour dire, Avoir la facilité de lui parler, de l'entretenir et dans ce même sens on dit, qu'Un homme est de facile accès, de difficile accès. Avoir un libre accès auprès de quelqu'un.

Accès, se dit aussi en parlant De ce qui se pratique au Conclave, lorsque, dans le scrutin, aucun Cardinal n'ayant eu le nombre de voix requises pour être élu Pape, on redonne des billets par lesquels on marque qu'on se range du côté d'un de ceux qui ont été proposés au scrutin. Les billets du scrutin, les billets de l'accès. Après le scrutin, on alla à l'accès. Un tel Cardinal a eu tant de voix à l'accès. Il fut fait Pape à l'accès.

Accès, se dit aussi en parlant De la fièvre, et alors il signifie l'Emotion de la fièvre, et tout le temps que la fièvre dure sans intermission. Avoir un accès de fièvre, un accès violent. Il en a été quitte pour un accès. Le premier accès, le second accès. Son accès n'a duré que deux heures. Un accès avec des redoublemens. L'accès est sur sa fin. L'accès avance. l'accès retarde, l'accès diminue.

Il se dit aussi Des attaques de certaines maladies qui ont ordinairement des retours et des redoublemens, comme la rage, la folie, le mal caduc. Il est sujet à des accès de folie en de certains temps.

en

Accès, se dit aussi au figuré et dans les choses morales, et signific alors Mouvement intérieur et passager, conséquence duquel on agit. Il a des accès de dévotion, des accès de libéralité. Avoir des accès de folie, de colère, de rage. Il faut bien prendre garde à ses

accès.

ACCESSIBLE. adj. des 2 genr. Qui peut être abordé, dont on peut approcher. Il se dit également Des lieux et

1

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une

ACCESSION, se dit en général, De l'action par laquelle on adhère chose, à un acte, à un contrat quelconque. Il y a eu accession du père au contrat de mariage du fils.

Il signifie aussi, Ce qui survient de plus, ce qui augmente quelque chose. Accession de droit. Accession de richesse, d'héritage.

ACCESSIT. subst. mas. Terme emprunté du Latin. On dit, qu' Un écolier a eu un accessit, pour dire, qu'Il a approché du prix. On s'en sert en parlant Des prix d'Académie. Un accessit à l'Académie. Obtenir l'accessit.

ACCESSOIRE. adj. des deux genres. Qui n'est regardé que comme la suite ou l'accompagnement de quelque chose de principal.. Cela n'est qu'accessoire. Une idée accessoire.

Il se prend aussi substantivement, et signifie, ce qui suit ou accompagne le principal. Le principal et l'accessoire. L'accessoire doit suivre le principal.

On dit en Anatomie, Les accessoires, on parlant De certains nerfs qui naissent de la moelle du cou, et s'étendent par filets des deux côtés.

ACCESSOIREMENT. adv. D'une manière accessoire, par suite. Il ajouta .accessoirement bien d'autres choses.

ACCIDENT. sub. mas. Cas fortuit. Ce qui arrive par hasard. Il se prend toujours en mal, quand il n'est accompagné d'aucune épithète qui en détermine le sens en bien. Accident imprévu. Accident inopiné. Accident étrange. Accident funeste. Accident fâcheux. La vie humaine est sujette à tant d'accidens. Il est arrivé un grand accident. Accident fa

vorable. Heureux accident.

PAR ACCIDENT. Manière de parler adverbiale. Par cas fortuit par hasard. C'est par accident que cela est arrivé. Cela ne s'est fait que par accident.

ACCIDENT en termes de Philosophie, signifie, Ce qui est en telle sorte dans un sujet, qu'il peut n'y pas être, sans que le sujet soit détruit, comme la blancheur ou la noirceur dans une muraille, la rondeur, ou quelque autre figure, dans une table. En ce sens on dit, que La substance soutient les ac cidens.

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En termes de Théologie, et en par lant Du Saint Sacrement de l'Eucharistie, on appelle Accidens, La figure, la couleur, la saveur etc. qui restent après la consécration. Tous les accidens qui étoient dans les espèces avant la consécration, subsistent encore après la consécration.

ACCIDENT, en termes de Peinture, est ce qui ne vient pas de la lumière principale, mais d'une fenêtre, opposée, d'un flambeau, etc.

ACCIDENTEL, ELLE. adjec. Qui arrive par accident, par hasard. Cette circonstance est purement accidentelle..

Il est aussi terme de Philosophie, et signifie, Qui n'est que par accident dans un sujet, et qui pourroit n'y être pas, sans que le sujet fût détruit. La blancheur est accidentelle à la cire.

ACCIDENTELLEMENT. adv. Par accident. Il n'est qu'accidentellement impliqué dans cette affaire. La blancheur, la rondeur, etc. ne sont qu'accidentelle ment dans tous les sujets où elles se trou

vent.

ACCISE. sub. fém. Nom d'une taxe qui se lève sur le vin, la bière et autres boissons en Angleterre. On dit aussi Excise dans le même sens. Dans les Provinces - Unies, taxe sur plusieurs choses qui se consomment.

ACCLAMATION.sub. fém. Cri par lequel on marque la joie qu'on a de quelque chose ou la haute estime qu'on a pour quelqu'un. A son arrivée il se fit une acclamation générale. Le Sénat faisoit des acclamations aux nouveaux Empereurs. On fait des acclamations à la fin des Conciles. Il fut reçu avec de grandes acclamations. Les acclamations des

peuples. Les applaudissemens et les acclamations.

On dit, Élire par acclamation, Quand toutes les voix s'élèvent à la fois en faveur d'un sujet.

On dit aussi, qu' Une Loi, qu'un avis passent par acclamation, Quand une Loi et un avis sont reçus et approuvés dès qu'ils sont proposés.

ACCLAMATION. Manière de donner son suffrage, usitée dans les assemblées en certaines occasions. Il a été nommé à cette place par acclamation.

ACCLAMPER. verbe a. Terme de Marine. Fortifier un mât, une vergue, en y attachant des pièces de bois par les côtés. Acclamper un mât.

ACCLAMPÉ, ÉE. participe. ACCLIMATER. v. a. Accoutumer à la température d'un nouveau climat. Il faut du temps pour acclimater une plante étrangère.

On dit aussi, avec le pronom person nel, S'acclimater, pour dire, Se faire à un nouveau climat. Les habitans de l'Europe s'acclimatent difficilement dans les Antilles.

ACCLIMATE, BE. participe. ACCOINTANCE.sub.f. Habitude, familiarité, communication. Je ne veux point d'accointance avec lui.

On dit aussi qu'Un homme a cu ac-. cointance avec une femme

, pour ex

primer Une liaison d'amour ou de galanterie. Ces deux acceptions sont du langage familier.

ACCOINTER. verb. avec le pronom personnel. Se lier intimement, se familiariser avec quelqu'un. Il s'est accointé de cette fille.

ACCOINTÉ, É. participe.

ACCOISEMENT. sub. mas. Calme. Terme de Médecine. Il n'est d'usage que dans cette phrase, L'accoisement des

humeurs.

ACCOISER. v. a. Calmer, apaiser, rendre coi. Accoiser les flots. Accoiser la tempête. Il est vieux..

On dit, en termes de Médecine: Accoiser les humeurs. Les humeurs sont accoisées.,

AccoIsú, E. participe.

ACCOLADE. s. f. Embrassement. Grandes accolades.

On appelle Accolade, dans un compte, Un trait de plume qui joint plusieurs articles pour n'en faire qu'un.

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On appelle, Accolade de lapereaux Deux lapereaux servis ensemble. Servir une accolade de lapereaux.

C'est aussi le nom d'Une des principales cérémonies anciennement observées dans la réception d'un Chevalier. Elle consistoit ordinairement en trois coups du plat de l'épée que le Seigneur donnoit sur l'épaule ou sur le con de celui qu'il armoit Chevalier. Donner, recevoir l'accolade.

ACCOLER. v. a. Jeter les bras au cou de quelqu'un en signe d'affection. Il me vint accoler. Ils s'accolèrent avec grande amitié.

On dit, Accoler la cuisse, accoler la botte à quelqu'un, pour dive, Lui embrasser la cuisse, la botte; ce qui est une marque de grande soumission et d'infériorité.

On dit, Accoler la vigne, pour dire, La relever et la lier à l'échalas.

On dit figurément, Accoler deux ou plusieurs articles dans un compte, pour dire, Comprendre sous une seule marque,

sous une seule somme, deux on plusieurs articles de compte.

AccoLÉ, ÉE. participe. Il est aussi adjectif, et se dit en termes de Blason, De deux choses attenantes et jointes ensemble. Les écus de France et de Navarre sont ordinairement accolés.

ACCOMMODABLE. adjec. des 2 g. Qui se peut accommoder. Il ne se dit guère qu'En matière de différent et de querelle. Cette affaire, cette querelle est accommodable, n'est guère accommodable, n'est accommodable que par ce moyen-là.

ACCOMMODAGE. subs. m. L'apprêt des viandes que les Cuisiniers ou Rotisseurs accommodent. Payer l'accommodage des viandes. Il faut tant pour l'accommodage. Il s'emploie encore en parlant d'Un Perruquier. Payer l'accommodage d'un Perruquier.

ACCOMMODANT, ANTE. adjec. Qui est complaisant, d'un commerce aisé, avec qui l'on peut traiter aisément. C'est un homme accommodant, d'un esprit fort accommodant. Une humeur une personne accommodante.

ACCOMMODEMENT. subst. mas. L'accord que l'on fait d'un différent d'une querelle entre quelques personnes. Accommodement à l'amiable. Un méchant accommodement vaut mieux que le meilleur procès. Faire un accommodement. S'entremettre d'accommodement, d'un accommodement. On lui propose un accommodement. Nous sommes en voie, en termes d'accommodement. Travaillez à cet accommodement. Je les ai disposés je les ai portés à cet accommodement. On traite un accommodement, d'un accommodement. Entendre à un accommodement. Il ne veut point d'accommodement. Il ne veut entendre à aucun accommodement. Il refuse tout accommodement. Rompre un accommodement. Il ne s'éloigne pas d'un accommodement. Il se dit aussi Des moyens, des expédiens qu'on trouve pour concilier

les esprits, terminer les affaires. Il y auroit un accommodement en cette affaire, s'ils vouloient. J'y ai trouvé un accommodement. Elle n'est pas susceptible d'ac commodement.

On dit, qu'Un homme est un homme d'accommodement, de facile accommodement, pour dire, qu'Il est aisé de convenir avec lui.

Accommodement, se disoit Des ajustemens, arrangemens, embellissemens que l'on faisoit dans une maison pour la rendre plus agréable. Il faudra bien

des accommodemens dans cette maison. Il a vieilli on dit, Arrangemens, embellissemens.

ACCOMMODER. v. actif. Donner, procurer de la commodité. Il lui faut cela pour l'accommoder. Cela ne m'accommode pas. Cette pièce de terre l'accommoderoit bien, accommoderoit fort son parc.

Il signifie aussi, Ranger, agencer, ajuster, mettre dans un état convenable. Il a bien accommodé sa maison, son jardin, ce canal, cette allée, cette fontaine, etc. Vous avez bien accommodé votre cabinet. Accommoder le feu.

On dit, Accommoder ses affaires, pour dire, Mettre ses affaires en meilleur état.

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Il signifie encore, Apprêter à manger. Que voulez-vous qu'on nous accommode pour notre diner? Comment accommodera-t-on cette viande ? à quelle sauce l'accommodera-t-on ? Ce Cuisinier accommode fort bien le poisson.

Il se dit aussi, en parlant De coiffure. Accommoder des cheveux, une perruque. Accommoder quelqu'un.

On dit De ceux qui tiennent hôtellerie ou cabaret, qu'Ils accommodent bien leurs hôtes, qu'on est bien accommodé chez eux, pour dire, qu'On y est bien loge, bien traité, bien servi, et. proprement. C'est une bonne hôtellerie, on y est bien accommodé.

On dit ironiquement, Il l'a bien accommodé; je l'accommoderai comme il faut, pour dire, Il l'a maltraité; je le traiterai durement comme il le mérite.

On dit aussi, populairement, dans le même sens, Accommoder un homme de toutes pièces, l'accommoder d'impor

tance.

On dit encore, d'Un homme qui est en mauvais état et en désordre, qu'Il est étrangement accommodé. Vous voilà accommode d'une étrange manière. Il est tout couvert de boue, le voilà bien accommodé. Qui l'a accommodé de la sorte?

ACCOMMODER, se dit encore en parlant Des affaires qu'on termine à l'amiable, et des personnes que l'on met d'accord. Il faut accommoder cette affaire ce différent, cette querelle. Ils étoient près de se battre, on les a accommodés. S'ils ne s'accommodent, ils se ruineront en procès.

Il se dit aussi en parlant De certaines choses dont on convient ensemble dans le commerce de la vie. Vous avez un beau cheval, voulez-vous m'en accommoder? Je vous accommoderai de ma maison, si vous la voulez acheter. Vous avez une maison dans mon Fief, j'en ai une dans le vôtre, nous nous accommoderons si vous voulez.

On dit aussi, Accommoder son goût, son humeur, ses discours à, etc. et simplement, S'accommoder, pour dire, Conformer son goût, son humeur, ses discours, et se conformer à, etc. Les Courtisans savent accommoder leur goût, leur humeur, leurs discours, à ce qui plait au Prince. Il faut s'accommoder à Tusage. S'accommoder au temps. Il n'est pas difficile, il est complaisant, il s'accommode à tout.

S'ACCOMMODER, signifie encore, Prendre sa commodité, ses aises. Il entend bien à s'accommoder. Voyez comme il s'accommode.

Mauvais accompagnement. Un accompagnement qui n'est pas assez varié. Une pièce à grand accompagnement.

ACCOMPAGNEMENT, se dit aussi en parlant De ce qu'on regarde comme une suite nécessaire de certaines choses, soit pour la commodité, soit pour l'ornement. Cette chambre à coucher est belle; mais elle manque des accompagnemens nécessaires. La figure principale de ce tableau auroit besoin de quelques ac compagnemens.

On s'en sert encore en termes d'Armoiries, pour dire, Les supports, les tenans, le cimier, les lambrequins, Il signifie aussi, Être d'un facile les marques de charge ou de dignité, accommodement, d'un commerce aisé et généralement tout ce qui est hors dans toutes les choses de la vie. Don- de l'écu. Porter des armoiries sans aunez-moi tel cheval qu'il vous plaira, je cun accompagnement. macommode de tous. Il est fort diffl-ACCOMPAGNER. v. act. Aller de cile, il ne s'accommode de rien. Il n'est point délicat, il s'accommode de toutes sortes de viandes. Donnez-moi telle monnoie, telles espèces qu'il vous plaira, je m'accommode de tout. Donnez-moi pour ma dette, telles marchandises, telles hardes, tels effets qu'il vous plaira, je m'en accommoderai.

On dit en plaisantant, qu' Un homme s'accommode de quelque chose, pour dire, qu'Il prend quelque chose un peu hardiment, et sans y avoir droit. Il s'accommode de tout ce qu'il trouve sous sa main. 101

On dit aussi, S'accommoder, pour dire, Accommoder ses affaires. I devient riche, il s'est accommodé. Je l'ai vu pauvre, mais il s'est bien accommodé. Il est du style familier.

On dit proverbialement et par raillerie, qu'Un homme s'accommode, s'accommode comme il faut, ou qu'Il s'est accommodé, pour dire, qu'Il prend trop de vin, qu'il en a pris jusqu'à l'excès. Quand il trouve de bon vin, il s'accommode comme il faut. Il fut l'autre jour en débauche, où il s'accommoda d'importance.

ACCOMMODÉ, ÉE. participe. On dit familièrement, qu' Un homme est peu accommodé des biens de la fortune, pour dire, qu'Il n'est pas riche, qu'il n'est pas à son aise.

On dit, Etre mal accommodé, pour dire, Etre mal coiffé, mal frisé.

ACCOMPAGNATEUR. subs. mas. Terme de Musique. Qui accompagne la voix avec quelque instrument. C'est un bon , un savant accompagnateur. On appelle Accompagnatrice, Celle qui accompagne.

ACCOMPAGNEMENT. s. m. Action d'accompagner en certaines cérémonies. On porta ce Souverain au tombeau de ses ancêtres, et plusieurs Princes furent destinés pour l'accompagnement du corps. Le Maréchal de France qui étoit nommé pour l'accompagnement de l'Ambassadeur, etc.

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compagnie avec quelqu'un. Je vous ac compagnerai jusque-là. Il m'a accompagné en ce voyage.

Il signifie aussi, Suivre par honneur. La plus grande partie de la Noblesse accompagnoit le Gouverneur de la Province Ce Prince est toujours accompagné de gens de qualité. Tous ceux qui se trouvèrent là, accompagnèrent le Saint Sacrement.

Il signifie encore, Conduire en cérémonie. C'est un Prince qui accompagne l'Ambassadeur à l'Audience.

Il signifie aussi, Reconduire par honneur une personne dont on a reçu visite. Quand il s'en alla, on l'accompagna jusqu'à son carrosse.

Il signifie aussi, Escorter. Je vous donnerai des gens pour vous accompagner. Il se fait toujours bien accompagner, parce qu'il a des ennemis.

On dit figurément, que Le bonheur, que la fortune accompagne quelqu'un pour dire, qu'Il est heureux; et, que Le malheur l'accompagne, pour dire qu'll est malheureux.

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ACCOMPAGNER, se dit dans la signification d'Assortir, de convenir; mais alors il ne s'emploie guère qu'avec l'adverbe Bien. Ainsi on dit, qu'une garniture accompagne bien une robe; qu'une tapisserie accompagne bien un lit; que des pavillons accompagnent bien un corps de logis; pour dire, Que toutes ces choses-là sont bien assorties. Pour un bon mariage, il faut quelque chose qui accompagne la beauté, quelque esprit,

du bien.

On dit dans ce même sens, que Les cheveux accompagnent bien le visage; que la flûte accompagne bien la voix.

Accompagner une chose d'une autre, C'est joindre, ajouter une chose à une autre. Il accompagna son présent d'une harangue. Il accompagna ses remontrances de menaces. Tout ce qu'il disoit, il l'accompagnoit d'un geste, d'une action qui marquoit bien, etc. Tout ce qu'il fait, tout ce qu'il dit, il l'accompagne de tant de grâces, etc.

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ACCOMPAGNEMENT est aussi un terme de Musique, qui se dit Des accords dont on accompagne la voix qui chante le sujet, ou quelque instrument qui le joue. Apprendre l'accompagnement. Savoir l'accompagnement. L'accompagnement soutient la voix, et sert à la faire paroître. L'accompagnement du Clavecin, de la Viole. Bon accompagnement,

ACCOMPAGNER. en termes de Musique, signifie, Jouer la Basse et les parties accessoires d'une pièce de musique, sur un ou plusieurs instrumens, pendant qu'une ou plusieurs voix chantent, ou que quelque instrument joue le sujet. Si vous voulez chanter, je vous accompagnerai avec le Clavecin. Il chante bien et s'accompagne lui-même avec la

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