ATT ATTABLER, verbe qui s'emploie avec le pronom personnel. Se mettre à table pour y demeurer long-temps. Ils s'attablèrent à midi, et ne sortirent de table qu'à six heures du soir. Il se dit aussi en parlant Du jeu. Ils se sont attablés pour jouer aux échecs, aux dés, au trictrac. Il est familier. Il peut quelquefois s'employer activement. Si vous ne pouvez accorder ces Paysans, attablez-les, et vous les concilierez bientôt. ATTACHANT, ANTE. adj. Qui attache, qui fixe fortement l'attention. C'est une étude fort attachante. Cette lecture est fort attachante. Il veut dire aussi, Assujettissant, qui asservit: C'est une place fort attachante. Il faut cependant éviter cet emploi du mot Attachant: il est plutôt introduit dans la Langue, qu'il n'y est admis. ATTACHE. subs. fém. Lien, courroie, etc. Ce qui sert à attacher. L'attache d'un limier, d'un lévrier. Mettre un chien à l'attache. Mettre un lévrier à l'attache. Mettre un cheval à l'attache. En parlant De certains endroits où on met les chevaux à l'attache, seulement pour y être à couvert pendant quelque temps, on dit, Prendre tant pour l'attache de chaque cheval; ou absolument, Prendre tant pour l'attache. Prendre des chevaux à l'attache. On dit proverb. et figurément d'Un homme qui est dans un emploi, dans un travail qui demande beaucoup de sujétion, qu'Il est là comme un chien à l'attache, comme un chien d'attache. On appelle Attache de diamans, Un assemblage de diamans mis en œuvre et composé de plusieurs pièces qui s'accrochent l'une à l'autre. On appelle Bas d'attache, Un grand bas de soie que l'on attachoit autrefois au haut-de-chausse, et dont on ne se sert plus guère maintenant que dans de certaines cérémonies, ou dans des habits de Théâtre. On appelle Lettres d'attache, Des Lettres de Chancellerie que le Roi donne, soit sur des Bulles du Pape, soit sur des Ordonnances d'un Chef d'Ordre hors du Royaume, pour les faire exécuter. Obtenir des Lettres d'attache du Roi. Prendre des Lettres d'attache du grand Sceau. On appelle aussi Lettres d'attache, Des commissions expédiées, soit à la Chambre des Comptes, soit ailleurs, pour l'exécution de quelque Arrêt, de quelque Ordonnance. ATTACHE, se dit aussi en ce sens, De l'Ordonnance d'un Gouverneur de Province, pour faire mettre à exécution les ordres du Roi qui lui sont présentés ou adressés. Prendre l'attache du Gouverneur. On le dit aussi Des Lettres que les Colonels Généraux d'Infanterie, de Cavalerie, et de Dragons, donnent pour être jointes aux Brevets et Commissions accordées par le Roi aux Of aciers qui doivent servir sous eux. On dit figurément et par civilité, Prendre l'attache de quelqu'un, pour dire, Prendre ses ordres, recevoir ses ordres. Je ne veux rien faire sans votre attache sans prendre votre attache. ATTACHE se dit figurément De tout ce qui occupe l'esprit, ou qui engage le cœur, et qui le tient en dépendance. Il aura bien de la peine à rompre cette attache. Une malheureuse attache. Une attache criminelle. On dit, qu' Une personne a rompu son attache; mais cela ne se dit pas De deux personnes qui ont cessé d'être attachées l'une à l'autre ; on ne dit point, Ces deux amis ont rompu leur attache. On dit, Avoir de l'attache au jeu, pour le jeu; avoir de l'attache à l'étude, pour l'étude, pour dire, Être extrêmement attaché au jeu, à l'étude. ATTACHEMENT. s. m. Attache, sentiment, qui fait qu'on s'attache fortement et volontairement à quelque personne, à quelque chose. Avoir de l'attachement à un parti. Avoir de l'attachement pour une femme. Il a trop d'attachement à ses intérêts. Il se dit aussi pour signifier Une grande application. Avoir de l'attachement à l'étude. Avoir de l'attachement au travail, à l'ouvrage. ATTACHER. v. act. Joindre une chose à une autre, en sorte qu'elle y tienne. Attacher avec un cordon, avec un clou, avec de la colle. Attacher avec des épingles. Attachez cela à la tapisserie. Attacher des boutons, des rubans sur un habit. Attacher contre la muraille. Attachez ces pièces ensemble. On attache les Galériens à la chaîne. On dit, en parlant De Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST, qu'Il a été attaché pour nous à l'arbre de la Croix. On dit, Attachér le Mineur au corps d'une Place, pour dire, Le mettre en état de travailler à couvert, à faire une mine au corps de la Place. ATTACHER, se joint aussi avec le pronom personnel. Ces deux ennemis s'attachèrent si fortement l'un à l'autre, qu'on ne pouvoit les séparer. Ce chien s'attache si fort au taureau, que.... La poix s'attache si fort à l'étoffe, qu'elle emporte la pièce. a ATTACHER , signifie figurément Lier par quelque chose qui engage, qui oblige à quelque devoir, à quelque marque de reconnoissance. Ce Prince l'a attaché à son service par une Charge qu'il lui a donnée. Son devoir l'attache auprès de vous. Ils sont attachés l'un à l'autre par une amitié réciproque. On l'emploie en ce sens avec le pronom personnel. S'attacher à quelqu'un, auprès de quelqu'un. S'attacher au service d'un Grand. S'attacher à la fortune d'un Ministre. ATTACHER, signifie aussi figurément, Appliquer. L'étude des Mathématiques attache beaucoup. Le jeu l'attache plus qu'il ne faut. Ce roman m'attache beaucoup. Attacher son affection à quelque chose. Attacher son esprit au jeu. Il a une affaire qui l'attache fort. Il s'emploie dans ce sens avec le pronom personnel. C'est un homme qui ne s'attache qu'à des bagatelles. S'attacher à son devoir. S'attacher à faire sa charge. Les choses de la terre ne méritent pas qu'on s'y attache. On dit aussi en ce sens, qu'Un homme s'attache trop à ses opinions, à ses fantaisies, à son sens, pour dire, qu'Il y est aheurté; et qu'Il est attaché à son profit, attaché à ses intérêts, pour dire, qu'Il aime trop son profit, qu'il est trop intéressé. On dit en termes de Peinture, que Les objets s'attachent, lorsqu'ils pa roissent tenir ensemble, quoique l'Artiste ait supposé de l'espace entr'eux. ATTACHÉ, ÉE. participe. ATTAQUABLE. adj. des 2 genres. Qui peut être attaqué. La Place n'est attaquable que de ce côté. ATTAQUANT. s. mas. Assaillant, celui qui attaque. Il ne se dit guère qu'au pluriel, Les attaquans furent repoussés. ATTAQUE. s. f. Action par laquelle on attaque l'ennemi. Attaque vigoureuse. Vive attaque. Rude attaque. Attaque imprévue. Dès la première attaque les ennemis lâchèrent le pied. Il se dit particulièrement d'Un assaut donné à une Piace. Aller à l'attaque. Donner une attaque générale. On fit trois attaques, deux véritables et une fausse. ATTAQUE, se dit aussi Des travaux qu'on fait pour s'approcher d'une Place assiégée. Les assiégeans avoient fait trois attaques. Un tel commandoit l'attaque du côté de la rivière. On avoit fort avancé les attaques. ATTAQUE, se dit figurément De certaines paroles dites exprès pour disposer quelqu'un à accorder quelque chose, ou pour sonder son intention, ou pour le piquer par quelque reproche. Il m'a déjà fait une attaque là-dessus. ATTAQUE se dit aussi figurément De l'attaquede certaines maladies. Il a déjà eu une attaque d'apoplexie, ou simplement, Une attaque. Il a eu deux ou trois attaques de goutte. ATTAQUER. v. a. Assaillir, être agresseur. Attaquer l'ennemi, l'attaquer dans ses retranchemens. Attaquer une Place. Attaquer rudement, vigoureusement. C'est lui qui m'a attaqué le premier. S'il m'attaque, je me défendrai. ATTAQUER, signifie aussi, Offenser le premier. Attaquer quelqu'un de paroles. Il ne disoit rien, vous l'êtes allé attaquer sur sa naissance, sur sa noblesse. Attaquer un Auteur sur ses ouvrages. On dit figurément, Attaquer quelqu'un de conversation, pour dire, Adresser la parole à quelqu'un, afin de l'engager à parler. On dit avec le pronom personnel, S'attaquer à quelqu'un, pour dire, L'offenser ouvertement, se déclarer ouvertement contre lui. Il est dangereux de s'attaquer à son maitre. Il s'est attaqué à plus fort que lui. ATTAQUÉ, ÉE. participe. On dit proverbialement, Bien attaqué, bien défendu pour dire, que La défense a bien répondu à l'attaque. ATTEINDRE. v. a. Atteignant, j'atteins, j'atteignois, j'atteignis, j'atteindrai, j'atteindrois, atteins, que j'atteigne, que j'atteignisse. Toucher à une chose qui est à une distance assez éloignée pour qu'on ne puisse pas y toucher fa- | cilement. Atteindre à une certaine hauteur. Dans ce sens il s'emploie neutralement. Je ne saurois atteindre là, jusque-là. Je n'y puis atteindre. Ateindre au plancher. Atteindre au but. ATTEINDRE, signifie encore, Frapper de loin avec quelque chose. Il l'atteignit d'un coup de pierre. Il ne put atteindre son ennemi que du second coup de pistolet. manque un cheval à son attelage. Il lui est mort un des plus beaux chevaux de son attelage. ATTELER. v. a. Attacher des chevaux, des mulets, ou autres bêtes de voiture, à un carrosse, à un chariot, à une charrette, etc. pour les tirer. Atteler les chevaux au carrosse, ou simplement Atteler. Dites au Cocher qu'il attelle. On dit aussi, Atteler un carrosse, un chariot. ATTELÉ, ÉE. participe. Chevaux attelés, Carrosse attelé de deux, de quatre, de six chevaux. Carrosse bien attelé, mal attelé. Il signifie aussi, Attraper en chemin, joindre en chemin. Il prit la poste pour atteindre ceux qui étoient devant. Ilabeau courir, je l'atteindrai bien. Et on dit, Atteindre un certain âge, pour dire, Parvenir à un certain âge. ATTENANT, ANTE. adj. ContiATTEINDRE, se dit aussi figuré-gu, qui est tout proche, tout contre. ment, pour dire, Egaler. Il se flattene se dit guère que d'Une maison, d'atteindre Corneille, d'atteindre Racine Il signifie figurément, Parvenir à quelque chose. Cette Charge est au-dessus de sa portée, il n'y sauroit atteindre. Atteindre à la perfection. ATTEINT EINTE. participe. On dit, Atteint de maladie, atteint de peste, pour dire, Frappé, affligé de maladie, de peste. Et on dit, Atteint de crime, pour dire, Accusé, prévenu de crime. Atteint et convaincu d'avoir volé. ATTEINTE. s. f. Coup dont on est atteint. Rude atteinte, légère atteinte. Il est en usage principalement, pour marquer Le coup qu'un cheval se donne lui-même, en s'atteignant les pieds de devant avec ceux de derrière, ou qu'il reçoit aux pieds de derrière d'un autre cheval qui marche trop près derrière lui. Ce cheval se donne des atteintes. Prenez garde que votre cheval ne donne des atteintes au mien. Ce cheval boite d'une atteinte. On dit, Donner une atteinte à une bague , pour dire, La toucher en courant sans l'emporter. Il a donné atteinte à la bague. En trois courses qu'il a faites, il a eu un dedans et deux atteintes. On dit figurément, Donner atteinte à quelque chose, pour dire, Faire ou dire quelque chose qui y fasse préjudice. C'est donner atteinte à la Déclaration du Roi. C'est donner atteinte aux priviléges, aux libertés de la Province. Donmer atteinte à la réputation de quelqu'un. On dit à peu près dans le même sens, Porter atteinte à. ATTEINTE, se dit figurément Des attaques de certaines maladies. Il a eu une légère atteinte de goutte, une atteinte de gravelle. Il en a déjà eu quelques atteintes. On dit figurément, Une atteinte mortelle, pour dire, L'impression vive et douloureuse que fait une chose dont on est sensiblement touché. ATTELAGE. sub. mas. se dit d'Un nombre de chevaux, de boeufs, etc. qui sont nécessaires pour tirer la charrue ou pour trainer des voitures. Ce Laboureur a tant d'attelages. Ce Roulier a perdu deux attelages. ATTELAGE, en parlant des carrosses, se dit ordinairement De six ou de huit chevaux propres à être attelés ensemble au carrosse. Un attelage de six chevaux gris pommelés. Voilà un bel attelage. Un attelage bien assorti. Il d'un jardin; et il n'est guère d'usage que dans le discours familier, ou dans le style de Pratique. Un logis attenant à un autre. Son jardin est attenant.du mien. Il demeure dans la maison attenante. ATTENANT. prép. Joignant, tout proche, contre. Il loge tout attenant d'un tel Palais, à un tel Palais, un tel Palais. Il s'emploie quelquefois adverbialement. Connoissez-vous une telle maison? Je loge tout attenant. ATTENDŘE. v. a. Être dans l'attente de quelque chose qu'on croft devoir arriver. Attendre le retour de quelqu'un. Attendre quelqu'un. L'attendre à diner. Attendre av c impatience. Attendre tranquillement. Attendre le beau temps. la belle saison. Attendre la récompense de ses services. Une Place qui attend du secours. Toute l'Europe attend la paix. Il attend la fièvre. Elle n'attend que l'heure d'accoucher. Attendre l'ennemi, l'attendre de pied-ferme. Attendre la mort avec courage. On dit proverbialement, Il ennuie à qui attend, pour marquer que C'est presque toujours avec impatience et avec ennui qu'on attend. Il y a long-temps qu'on attend après vous. On n'attend plus qu'après cela. Il attend après ses chevaux pour partir. C'est un argent après lequel il attend pour partir. ATTENDRE se joint aussi avec la préposition A. Pour partir attendez au jour, à la belle saison. Il attend à partir qu'il fasse moins chaud. ATTENDRE, signifie aussi Espérer, se promettre. Il ne faut attendre sa récompense que de Dieu. Je n'attendois pas cela de vous. Que peut-on attendre d'un traître, que des perfidies? On attend quelque chose de grand de ce Prince. C'est un homme dont il ne faut rien attendre dont je n'attends rien de bon. Il est à l'agonie, on n'en attend plus rien, on n'en attend plus que la mort. ATTENDRE, s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se tenir comme assuré de quelque chose, compter sur quelqu'un, sur quelque chose. Je n'en fus pas surpris, je m'y attendois bien. Je m'attends qu'il me manquera de parole. Je m'attends que vous viendrez demain. Je m'attends à vous. Il ne faut pas s'attendre à lui. Ne t'attends qu'à toi seul. Je ne m'attendois pas à vous voir sitôt. Je ne m'attendois pas à un pareil traitement de votre part. Je ne m'at tendois pas que les choses dussent tourner si mal. En ce sens on dit proverbialement et figurément, Qui s'attend à l'écuelle d'autrui, a souvent mal diné, pour dire, Que quand on compte sur autrui, on se mécompte souvent. EN ATTENDANT. Façon de parler adverbiale. Cependant. Il se mit à lire en attendant. Reposez-vous en attendant. En attendant nous nous promènerons. Il signifie aussi Jusqu'à ce que. En attendant que vous soyez éclairci. Et dans cette acception l'on dit, En attendant l'heure, en attendant mieux, pour dire, Jusqu'à ce que l'heure sonne, jusqu'à ce qu'il arrive mieux. ATTENDU, ub. participe. On dit figurément et proverbialement, qu'Il faut attendre le boiteux ATTENDU, se dit aussi d'Une mapour dire, que Pour être bien assuré nière absolue et indéclinable. Vu, eu de la vérité d'une nouvelle, il en faut égard à. Il fut exempté des charges puattendre la confirmation; et, Atten-bliques, attendu son âge, attendu son indez-moi sous l'orme, pour marquer à firmité. quelqu'un qa'On ne compte pas sur ce qu'il promet. On dit aussi proverbialement et figurément, C'est où je l'attends, c'est là que je l'attends; soit pour marquer qu'on est en état de ne point craindre celui dont on parle, et qu'on est en état de lui faire plus de mal qu'il n'en peut faire; soit pour faire entendre qu'On saura tirer avantage contre lui, des choses où il a le plus de confiance. On dit aussi proverbialement, Tout vient à point à qui peut attendre pour dire, qu'Avec le temps et la patience, on vient à bout de tout. On dit aussi proverbialement, Attendre quelqu'un comme les Moines font l'Abbé, pour dire, Ne l'attendre point, et se mettre à table sans lui. ATTENDRE, se joint souvent avec la préposition Après; et alors il sert à marquer le besoin qu'on a de la personne ou de la chose qu'on attend, et l'impatience avec laquelle on attend. ATTENDU QUE. Façon de parler qui tient lieu de conjonction causative. Attendu qu'il s'agissoit d'une matière importante, il fut arrêté que. ... ATTENDRIR. v. a. Rendre tendre et facile à manger. La gelée attendrit les choux. Cela attendrit la viande. Il signifie figurément, Rendre sensible à la compassion, à l'amitié, etc. Ses larmes m'ont attendri le cœur. İl m'a attendri par ses larmes. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel dans le propre et dans le figuré. Les choux s'attendrissent à la gelée. Son père s'est attendri en le voyant. à ses genoux. ATTENDRI, IE. participe. ATTENDRISSANT, ANTE. adj. Qui attendrit, qui rend sensible à la compassion, à l'amour, à l'amitié. Ce qu'il dit est fort attendrissant. Des paroles attendrissantes. Spectacle attendrissant. ATTENDRISSEMENT. sub. mas. Sentiment par lequel on s'attendrit, 1 Ces paroles lui causèrent un grand attendrissement de cœur. Il profita de l'attendrissement où il le trouva. ATTENTAT. sub. mas. Entreprise contre les Lois dans une occasion importante dans une chose capitale. Enorme attentat. Horrible attentai. C'est un attentat. Faire un attentat. Commettre un attentat. Un attentat contre la liberté publique. Empêcher l'exécution d'un Arrét, c'est un attentat. Le Parlement a cassé toute la procédure, et tout ce qui s'est ensuivi, comme un attentat à ses droits. ATTENTATOIRE. adj. des 2 gen. Terme de Palais. Qui attente, qui va contre l'autorité d'une Juridiction. Procédure attentatoire. Cette Sentence est attentatoire à l'autorité du Parlement. ATTENTE. sub. f. L'état de celui qui attend, ou le temps pendant lequel il est à attendre. Etre en attente de quelque chose. Si vous prêtez à cet homme, Vous y perdrez et l'argent et l'attente. Vous n'y sauriez perdre que l'attente. Longue attente, ennuyeuse attente. Il signifie aussi, L'espérance, l'opinion qu'on a conçue de quelqu'un, de quelque chose. Ce Prince a répondu à l'attente qu'on avoit de lui. Il a rempli notre attente. Il a surpassé notre attente. L'attente publique. Cela est arrivé contre l'attente de tout le monde. Le succès n'a point trompé notre attente. On appelle Table d'attente, Une lame ou plaque de métal, un bossage de pierre ou de marbre, une toile de Peintre préparée , et généralement toutes les choses qui sont destinées pour servir à graver .ou peindre. On dit figurément d'Un jeune homme dont l'esprit n'est pas encore entièrement formé, mais qui est propre à recevoir toutes les impressions qu'on lui voudra donner, que C'est une table d'attente, que ce n'est encore qu'une table d'attente. Les On appelle Pierre d'attente pierrès qui avancent d'espace en espace a l'extrémité d'un mur, pour faire liaison avec un autre mur qu'on a dessein ou droit de bâtir. On le dit aussi au figuré, en parlant d'Une affaire, d'un ouvrage d'esprit, dont il n'y a qu'une partie d'achevée, et qui fait attendre une continuation. ATTENTER. v. n. Former une entreprise contre les Lais dans une chose capitale. Attenter à la vie de quelqu'un. Attenter à la pudicité, à l'honneur d'une femme. Attenter sur la personne de quelqu'un. Attenter contre la liberté publique. Défense d'attenter à sa personuc ni à ses biens. ATTENTÉ, ÉE. participe. ATTENTIF, IVE. adject. Qui a de l'attention, de l'application. Etre attentif à son ouvrage. Etre attentif à un discours. C'est un homme fort attentif à son devoir. Avoir l'esprit attentif. Prêter une oreille attentive. ATTENTION. subs. f. Application d'esprit à quelque chose. Avoir attention à ce qu'on fait, à ce qu'on dit. Préter attention. Préter une attention favorable. Cela demande beaucoup d'attention. Il travaille avec attention, sans attention, Cest un homme qui n'a attention à rien. Ecouter avec attention un discours. Réveiller l'attention. Attirer à soi l'attention du public. Faites attention que... Faites attention à. . . . ... Soin ATTENTION, signifie aussi officieux, obligeant. Il m'a donné mille preuves d'attention durant ma maladie. Il a eu pour moi des attentions infinies. ATTENTIVEMENT. adver., Avec attention. Lire attentivement. Écouter attentivement. ATTENUANT, ANTE. adj. Terme de Médecine, qui se dit De plusieurs remèdes qui procurent la fluidité aux humeurs. Il s'emploie aussi substantivement. Les atténuans. ATTENUATION. sub. fém. Affoiblissement, diminution de forces. Il n'est guère d'usage au propre que dans cette phrase, Etre dans un état d'atté nuation. En termes de Pratique, il signifie Diminution des charges contre un accusé. Donner ses défenses par atténuation. Donner des réponses par atténuation. Moyens d'atténuation. ATTÉNUER. v. a. Affoiblir, dimi. nuer les forces, l'embonpoint. Les jeûnes, les veilles, les fatigues l'ont ex. trêmement atténué. On dit en termes de Médecine, Atténuer les humeurs, pour dire, Les rendre moins grossières et plus fluides. ATTÉNUÉ, ÉE. participe. ATTÉRAGE. subs. mas. Terme de Marine. L'endroit où un vaisseau peut prendre terre. ATTERIR ou ATTERRIR. v. n. Prendre terre. ATTERI, IB. participe. ATTERRER ou ATTERER. v. a. Abattre, renverser par terre. Ils en vinrent aux prises, et il l'atterra sous lui. Il attendit le taureau au passage, le prit par les cornes, et l'atterra. Il signifie figurément, Ruiner entièrement. Les Goths achevèrent d'atterrer la puissance des Romains. Il signifie aussi au figuré, Accabler, affliger excessivement. Il avoit soutenu ses malheurs avec constance, mais ce dernier coup l'a atterré. Cette nouvelle a de quoi atterrer. ATTERRER se prend aussi neutralement, pour dire, Prendre terre. Nous atterrâmes à tel endroit. ATTERRÉ, ÉE. participe. ATTERRISSEMENT ou ATTÉRISSEMENT. s. m. Amas de terre qui se forme par la vase ou par le sable que la mer ou les rivières apportent le long d'un rivage, par succession de temps. Cette prairie s'est accrue de beaucoup par les atterrissemens. Droit d'atter rissement. soit par écrit. Le Curé a attesté qu'il les avoit mariés. Il a attesté avec serment que l'action s'étoit passée ainsi. La chose est attestée par plus de cent personnes. ATTESTER, signifie aussi Prendre à témoin. Cela n'est point arrivé par ma faute, et j'en atteste tous ceux qui étoient présent à l'action. On dit dans le même sens Attester le Ciel. Attester les Dieux. ATTESTÉ, ÉE. participe. ATTICISME. s. m. (On prononce les deux T.) Délicatesse, finesse de goût particulière aux Athéniens. ATTIÉDIR. v. a. Rendre tiède ce qui étoit chaud. Cette eau est trop chaude, il faut l'attiédir avec de l'eau froide. S'ATTIEDIR. Devenir tiède. Cette eau s'est attiédie. On dit figurément, en matière de Dévotion, que Les plus fervens s'attiédissent quelquefois, pour dire, que La ferveur de leur dévotion se ralentit. ATTIEDI, IE. participe. ATTIÉDISSEMENT. s. mas. État d'une chose qui passe de la chaleur à la tiédeur. Il n'est guère d'usage qu'au figuré. Son amitié pour moi a souffert un grand attiédissement. On se sert particulièrement de ce mot, pour marquer quelque diminution de ferveur dans la dévotion. Il avoit d'abord fait paroître une grande ferveur; mais il est tombé depuis peu dans l'attiédissement, dans un grand attiédissement、 ATTIFER. v. a. Orner, parer. Il ne se dit que Des femmes, et ordinairement en parlant de leur coiffure. Les femmes sont long-temps à s'attifer. ATTIFÉ, ÉE. participe. ATTIFET. s. m. Ornement de tête pour les femmes. Il est vieux. ATTIQUE. (On pron. les deux T.) adj. des 2 g. Qui est à la façon du Pays d'Athènes. Manière Attique. La colonne Attique. La base Attique. On appelle Sel Attique, Ce qui paroit avoir quelque rapport aux bons mots, et à la raillerie fine des Athé niens. ATTIQUE. (On pron. les deux T.) s. m. Terme d'Architecture. On appelle ainsi dans les bâtimens, Un petit étage qui est au-dessus de tous les autres, et qui a ses ornemens particuliers. Audessus du second ordre est un attique, un petit attique. ATTIQUE-FAUX, s. m. est dans les bâtimens très-élevés, Une espèce de piedestal que l'on met au-dessous de la base des colonnes, pour que la grande saillie des corniches ne les efface pas. ATTIRAIL. s. m. Terme collectif, qui se dit d'Une grande quantité et d'une grande diversité de choses nécessaires pour certains usages. L'attirail de la chasse. L'attirail d'un ménage de campagne. L'attirail d'une Imprimerie. L'attirail de la cuisine. L'attirail d'un voyage de la Cour. Il faut un grand attirail pour le service de l'Artillerie. Il se dit par extension, d'Une grande quantité de bagage inutile et superflu, que des gens mènent avec eux en voyage. Il trainoit un grand attirail après lui. Qu'étoit-il besoin de tant d'attirail? ATTIRANT, ANTE. adj. Qui attire. Il n'est guère d'usage qu'au figuré. Cette Marchande est adroite et attirante. C'est Cest une femme qui a des manières fort attirantes. C'est un esprit adroit, áttiTant insinuant. ATTIRER. v. a. Tirer à soi. Le soleil attire les vapeurs. L'aimant attire le fer. L'ambre attire la paille. Cet onguent a la vertu d'attirer les matières, a la vertu d'attirer. On dit figurément: Attirer quelqu'un à son parti, dans son parti. Attirer l'ennemi dans une embuscade. Attirer les yeur, les regards de tout le monde sur soi. Sa beauté, sa bonne mine lui attire tous les cœurs. S'attirer l'affection, le mépris, Pestime, approbation de tout le monde. Cette action lui a attiré de grandes bénédictions, de grandes louanges. S'attirer de méchantes affaires. S'attirer une querelle. S'attirer la haine du public. Ce crime a attiré de grands malheurs sur le cou-pable et sur toute sa famille. Un malheur en attire un autre. Un abîme en attire un ATTITRER. ..act. Charger quelqu'un d'un emploi, d'une commission, etc. Il s'emploie ordinairement au participe: Commissionnaire attitré; marchand attitré; et souvent en mauvaise part: Des témoins attitrés; des assassins attitrés. ATTITRÉ, ÉE. participe. ATTITUDE. s. f. Situation, position du corps. Belle attitude. Toutes les attitudes de ce tableau sont admirables. Mettre un modèle dans une certaine attitude. Le peindre dans une certaine attitude. Son attitude étoit à peindre. On donne ce nom aux différens mouvemens du corps que fait un Danseur. Toutes ses attitudes sont pleines de grâce. Cette Danseuse ne varie pas assez ses attitudes. On dit figurément, L'attitude du respect, de la crainte, de la menace, pour dire, L'attitude qui exprime ces sentimens ou ces passions. On dit en ce sens, que Quelqu'un prend une certaine attitude imposante dans les occasions, pour dire, qu'Il sait s'y faire respecter. ATTOMBISSEUR. s. mas. Terme de Fauconnerie. Oiseau qui attaque le Héron dans son vol. Ce Faucon est bon attombisseur. ATTOUCHEMENT. 8. m. Action de toucher. Notre-Seigneur guérissoit les malades par le seul attouchement. On connolt la dureté ou la mollesse d'un corps par l'attouchement. Attouchement illicite, déshonnête. : ATTRACTIF, IVE. adject. Qui a la force d'attirer. Un onguent attractif. L'aimant a une vertu attractive.. ATTRACTION. sub. fem. Action d'attirer, ou état.de ce qui est attiré. L'attraction du fer par l'aimant, L'attraction Neutonienne. Tome I. ATTRACTIONNAIRE. s. m. Terme de Physique. On appelle ainsi Les partisans du système de l'attraction. ATTRAIRE. v. act. Attirer, faire venir par le moyen de quelque chose qui plaît. Le sel est bon pour attraire les pigeons. Il n'est guère en usage, surtout dans ses autres temps, qui suivroient la conjugaison de Traire. Il se prend activement et passivement. tère des anciens Grecs, des anciens Romains. C'est un grand Peintre, il attrape bien les caractères des passions. Cet élève a bien attrapé la manière de Raphaël. On dit aussi d'un Peintre, qu'Il attrape bien la ressemblance, qu'il attrape bien l'air de ceux qu'il peint, pour dire, qu'Il fait des portraits bien ressemblans. Ce Peintre a bien attrapé votre ressemblance. Il a bien attrapé votre air, Pair de votre visage. ATTRAIT. 8. m. Ce qui attire agréablement. La beauté est un puissant at- ATTRAPÉ, ÉE. participe. trait. L'attrait de la gloire, des richesses. ATTRAPETTE. s. f. Tromperie léCet emploi, cette charge, cette maison agère, petite malice. C'est une attrapette. de grands attraits pour vous. Je me suis Il est familier et badin. laissé prendre aux attraits de cette femme. Je me sens de l'attrait, beaucoup d'attrait pour la musique, pour cette personne. La musique, cette personne a de l'attrait, beaucoup d'attrait pour moi. On dit, Les attraits de la grâce, pour dire, Les douceurs intérieures que la grâce fait quelquefois sentir. ATTRAPE. s. f. Tromperie, apparence trompeuse. Ne vous fiez pas à son air de candeur, c'est une attrape. Il n'est que du style familier On le fait masculin, quand on le joint aux mots Nigaud, lourdaud. C'est un attrape-lourdaud, un attrape-nigaud, pour dire, C'est une ruse grossière, cela est bon à tromper des ignorans, des imbécilles. ATTRAPER. v. a. Prendre à une trappe, à un piége, ou à quelque autre chose semblable. Attraper un renard dans un piége. Attraper un loup à une traînée. Il signifie aussi familièrement, Obtenir par industrie. Il a si bien fait, qu'il a attrapé un bon emploi, un bon Bénéfice. Il signifie figurément, Surprendre artificieusement, tromper. C'est un filou qui m'a attrapé. Il s'est laissé áttraper par un filou qui lui a gagné son argent. Les plus fins y sont attrapés. On dit, dans le style familier, Attraper un rhume, une fièvre, attraper un coup de mousquet, pour dire, Prendre un rhume, gagner la fièvre, recevoir un coup de inousquet. ATTRAPER, signifie aussi, Atteindre en courant après, en allant après. Le lièvre eut beau ruser, les chiens l'attrapèrent. Le Prévot a attrapé les voleurs. Partez toujours devant, je vous attraperai à la couchée. Proverbialement, en parlant d'Un homme qui s'enfuit, qui s'est évadé, on dit, Il courra bien, si l'on ne l'attrape, pour dire, qu'On le poursuivra si vivement, que selon toutes les apparences on le prendra. On dit, qu'une pierre a attrapé un homme au menton, à la tempe, etc. pour dire, qu'Elle l'a atteint au menton, à la tempe, etc. On dit figurément, Attraper le sens, la pensée d'un Auteur, pour dire, Pénétrer dans le sens, dans la pensée d'un Auteur. On dit aussi dans le figuré, Attraper le caractère, attraper les manières, pour dire, Bien exprimer, bien représenter, bien imiter le caractère, les manières. Ce poëte a bien attrapé le caractère d'un homme jaloux. Il a bien attrapé le carac | ATTRAPOIRE. s. f. Piége, machine pour attraper des animaux. Il n'est plus guère d'usage en ce sens. Il se dit figurément dans le style familier, Des tours de finesse dont on se sert pour surprendre, pour tromper quelqu'un. Les filous ont cent sortes d'attrapoires. La plaisante attrapoire! ATTRAYANT, ANTE. adj. Qui attire agréablement. Discours attrayant. Accueil attrayant. Beauté attrayante. Il n'y a rien de si attrayant que ses manières. ATTREMPE. adj. Terme de Fauconnerie, désignant Un oiseau qui ne pèche ni par la maigreur, ni par trop d'embonpoint. ATTRIBUER. v. a. Attacher, annexer quelque prérogative, quelane privilége, quelque utilité, etc. L'Edit de création de cette Charge y attribue de grands priviléges. Les gages, les émolumens qui ont été attribués à la Charge de.... Le Roi a attribué à chaque particulier de cette Compagnie, le droit de Committimus. ATTRIBUER, signifie aussi, Rapporter, référer une chose à celui qu'on prétend en être la cause, l'auteur, ou le principal instrument. On lui attribue cette victoire. On lui attribue la perte de cette bataille. Ne lui en attribuez point la faute. On lui attribue ce livre-là, mais il n'en est pas l'Auteur. Il s'attribue le travail d'autrui. On dit, Attribuer une qualité, une vertu à une personne, à une chose, pour dire, Affirmer qu'une personne, qu'une chose a une certaine qualité, une certaine vertu. Vous lui attribuez des vertus et des vices qu'il n'a pas. Il a toutes les bonnes qualités qu'on lui attribue. C'est un remède auquel on attribue de grandes vertus. ATTRIBUÉ, ÉE. participe. ATTRIBUT. s. m. Ce qui est propre et particulier à chaque sujet. L'immensité est un des attributs de Dieu. Un des principaux attributs de la Souveraineté, c'est... Ce droit est un des attributs de ma Charge. ATTRIBUT, chez les Peintres, les Sculpteurs et les Antiquaires, se prend quelquefois pour Ce qui sert à caracté riser une figure. ATTRIBUT, en termes de Logique, est Ce qui s'affirme ou se nic d'un sujet, d'une proposition. Ainsi lorsqu'on dit, Dieu est tout puissant, Dieu est le sujet, et tout-puissant est l'attribut. ATTRIBUTIF, IVE. adj. Terme de Palais. Qui attribue. Attributif de Juridiction. ATTRIBUTION. s. f. Concession de quelque prérogative, de quelqué | privilége en vertu de Lettres du Prince. Un Edit d'attribution de droits. Ces Charges ont de grandes attributions. On appelle Lettres d'attribution, Un pouvoir donné par le Roi à des Commissaires, ou à une Juridiction subalterne, pour juger une affaire en dernier ressort. ATTRISTANT, ANTE. adj. Qui attriste. Nouvelles attristantes. ATTRISTER. v. a. Rendre triste affliger. Cette nouvelle m'attriste, m'a bien attristé. Il ne faut attrister personne. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Il s'attriste mal-à-propos. yous en attristez pas. ATTRISTÉ, ÉE. participe. Paubade tout du long. On lui en a donné l'aubade. Il a eu une étrange aubade, une furieuse aubade. Il est familier. AUBAIN. s. mas. Terme de Chancellerie et de Palais. Etrauger qui n'est pas naturalisé dans le pays où il de meure. AUBAINE. s. fém. Succession aux biens d un Étranger qui meurt dans un AUBAINE, se dit figurément et fa- ATTRITION. s. f. Regret d'avoir offensé Dieu, causé par la crainte des peines. L'attrition ne suffit pas sans la confession. ATTROUPEMENT. s. m. Assemblée tumultueuse de gens sans autorité et sans aveu. Dans un Etat bien polité, les attroupemens sont défendus. ATTROUPER. v. actif. Assembler plusieurs personnes en troupe. Il attroupa toute la canaille, tous les fainéans, tous les vagabonds, pour faire une sé dition. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S'assembler en troupe. Il est défendu par les Ordonnances de s'attrouper. Il s'attroupa une quantité de gens. Au son du tocsin, les paysans des environs s'attroupèrent. ATTROUPÉ, ÉE. participe. A U AU. Particule formée par contraction de la préposition à, et de l'article le. Elle s'emploie avec les noms masculins qui commencent par une Consonne, et qui reçoivent l'article au nominatit. Céder au torrent. Déférer au sentiment de ses amis. Obéir au Roi. Au, fait au pluriel aux, par contraction d'à et de l'article pluriel les. Donner aux pauvres. Donner aux Églises. Pardonner aux coupables. Se soumettre aux lois, etc. Ces deux particules au et aux, ont encore d'autres usages dont on renvoie la signification à l'ordre des nons et des verbes avec lesquels elles se joignent, comme: Prendre au dépourvu. Passer au travers des ennemis. Passer au fil de l'épée. Au sortir de l'Eglise. Au bout du compte. Quand ce vint au fait et au prendre. Il soutenoit au contraire. Aller aux champs. Aller aux eaux. Il en vinrent aux grosses pa roles, aux mains, aux prises. On cria aux armes. AUB AUBADE. s. f. Concert de Musique ou d'Instrumens que l'on donne vers l'aube du jour, la porte, ou sous les fenêtres d'une personne. Donner une qubade. Donner des aubades. AUBADB, se dit figurément et à contre-sens, d'Une insulte, d'une avanie, d'une peur faite avec vacarme à quelqu'un. Il en a eu l'aubade. Il en aura et que le peuple appelle autrement Bluet, parce que sa fleur est bleue. AUBIN. s. mas. Allure d'un cheval entre l'amble et le galop. AUC AUCUN, UNE. adject. Nul. Vous n'avez aucun moyen de réussir dans cette affaire. Je ne connois aucun de vos Juges. Je ne le veux en aucune manière. Il s'emploie rarement au pluriel dans le sens négatif. On peut dire cependant: Il ne m'a rendu aucuns soins. Il n'a fait aucunes dispositions, aucuns préparatifs. AUCUN, sans négation, s'emploie au pluriel. Il a obtenu ce qu'il demandoit sans aucuns frais. AUBE. s. fém. La pointe du jour. AUCUN, dans le même sens, s'emIl ne se met guère seul. L'aube du jour.ploie aussi en style de Palais, Ce fait Je me suis levé dès l'aube du jour. On dit cependant, Se lever avant l'aube, sans ajouter, du jour. AUBÉ. s. fém. Vêtement ecclésiastique qui est fait de toile blanche, et qui descend jusqu'aux talons. Vêtir une aube. Ceindre une aube. AUBEPIN, s. m. ou AURÉPINE, subst. fém. Arbrisseau épineux, qui produit de petites fleurs blanches par bouquets d'une odeur très agréable. Des branches d'Aubépine. L'Aubépine fleurit au mois de Mai. Le Rossignol aime l'Aubépine, et y fait ordinairement son nid. Le mot d'Aubépine est beaucoup plus d'usage que celui d'Aubépin, qui ne se trouve que dans des Poésies anciennes. AUBERE. adject. des 2 genr. Il se dit d'Un cheval dont le poil est couleur de pêcher, entre le blanc et le bai. AUBERGE. s. fém. Maison où l'on trouve à manger en payant, et où on loge en chambre garnie. Bonne auberge. On fait bonne chèrè dans notre auberge. Tenir auberge. On dit aussi, Tenir auberge, pour dire, Avoir maison ouverte, recevoir tout le monde à sa table. Cette place est onéreuse, elle force à tenir auberge. En parlant de l'Ordre de Malte, Auberge se dit particulièrement Du lieu où les Chevaliers de chaque Langue sont nourris à Malte en commun. Il y a une auberge séparée pour chaque Langue. L'auberge de France. L'auberge de Provence. L'auberge d'Auvergne. L'auberge d'Allemagne. Un Commandeur qui tient auberge. C'est un tel qui tient l'auberge de France. AUBERGE. subst. fémin. Espèce de pêche. AUBERGINE. s. f. Plante d'Amérique, qui porte un fruit oblong de la forme du concombre. On l'appelle aussi Melongène. AUBERGISTE. 8. masc. Celui qui tient Auberge. Il mange chez un Aubergiste. AUBIER. s. m. Voyez OBIER. AUBIER. s. m. Le bois tendre et blanchâtre qui est entre l'écorce et le corps de l'arbre. Cet arbre ne vaut rien à faire une poutre, il y a trop d'aubier. AUBIFOIN. 8. masc. Sorte d'herbe qui croît ordinairement dans les blés, raconté par aucuns, et en style marutique où badin, D'aucuns croiront que j'en suis amoureux. Il signifie alors Quel AUDACE. s. f. Hardiesse excessive. Grande audace. Audace inouïe. Audace incroyable. Audace aveugle. Audace furieuse. Entrer avec audace. Se présenter avec audace. Parler avec audace. Répon dre avec audace. Etre plein d'audace. Il se dit aussi en bonne part. Noble audace. Généreuse audace. Audace hé. rolque. Audace guerrière. Des Soldats qui vont au combat avec audace. Alexandre eut l'audace de passer le Granique avec trente mille hommes, à la vue de deux cent mille. AUDACIEUSEMENT. adv. Avec audace. D'une manière insolente. Parler audacieusement. Répondre audacieusement. Entrer audacieusement. Il se prend aussi quelquefois en bonne part. Il se jeta audacieusement au milieu des ennemis. AUDACIEUX, EUSE. adj. Qui & une hardiesse extrême. Il est audacieux. C'est un homme fort audacieux. Il a un air audacieux, une mine auda cieuse. |