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tude, un fort fur le bord feptentrional de Rio-Negro. C'eft, aux miffions près, leur premier établiffement en descendant l'Amazone. Depuis plus d'un fiécle qu'ils fréquentent Rio-Negro, ils y font un grand commerce d'esclaves. On avoit douté jusqu'à préfent de fa communication avec l'Orénoque; mais en 1743 les Portugais ont été du fort, dont on vient de parler, dans cette derniere riviere fans débarquer.* MS. De la Condamine, Voy. de l'Amérique. 50. RIO-REAL, riviere du Bréfil, dans l'Amérique méridionale: fa fource eft mal connue. On prétend qu'elle a des bras qui s'étendent 150, 200 & même 240 lieues dans les terres, & qu'elle court long-tems avec la riviere de S. François. Elle fépare la capitainie de la Baie de celle de Sérégippe; & tombe dans la mer aux confins de ces deux capi

tainies.

51. RIO-SAINT-ANDRÉ, riviere d'Afrique, dans la Guinée, donnant fon nom à la côte voifine jusqu'à certaine distance. Elle eft entre le cap des Palmes, & celui des Trois Pointes, environ une lieue & demie à l'eft-nord-. eft du grand Drevin. A cinquante pas au-deffus de l'embouchure de cette riviere, est une pointe que la mer & la riviere environnent de tous côtés, à la réserve d'un ifthme de douze à quinze toifes de large, par lequel elle tient à la terre. Le deffus eft plat, & fait une esplanade d'environ quatre cents toiles de circonférence, affez élevée pour commander de tous côtés, & affez éloignée de toute hauteur pour n'être commandée de nulle part. Cet endroit eft de toute la côte le plus propre à placer une fortereffe. La pointe escarpée & coupée presque par-tout à plomb, n'eft abordable que du côté de l'ouest, c'est-à-dire de la riviere, où la pointe eft un peu moins rude; & par où l'on pourroit hazarder d'y grimper, fi cet endroit n'étoit pas défendu par des rochers pointus femés dans le lit de la riviere, l'espace de cinquante à foixante pas. Le courant de la riviere & les flots de la mer s'y brifent avec tant de violence, qu'aucun espèce de bâtiment ne peut risquer d'effayer de prendre terre en cet endroit. L'on ne peut donc arriver fur la pente que par l'ifthme, que l'on couperoit aifément par un foffé profond. Tout ce terrein ifolé de cette maniere, n'auroit befoin pour être défendu par peu de gens, que d'un pan de mur à angle rentrant pour y placer une porte avec un pont-levis. C'en feront affez pour fe mettre à l'abri des négres de ces quartiers, gens féroces & de mauvaise compofition, comme l'ont éprouvé les Hollandois, dont ils mangerent quatorze en un feul repas. La riviere qui paffe au pied du rocher eft falée : mais à cent pas de l'ifthme eft une fource d'excellente eau douce, qui ne tarit jamais. Le pays d'ailleurs eft admirable. La riviere de Rio-Saint André qui vient du nord-oueft, eft confidérable par elle-même, avant d'avoir, à une lieue de fon embouchure, reçu les eaux d'une autre riviere, qui vient du nord-eft. Elles font bordées l'une & l'autre de grands arbres, avec des prairies & de vaftes campagnes. Le terrein, gras, profond, & coupé par des ruiffeaux, eft naturellement fertile. Le riz, le miel, le mahis, les pois, les patates, les melons, en un mot tous les légumes y viennent très-bien. D'espace en espace font des bouquets de palmiers, d'orangers, de citroniers, de cotoniers, qui fans culture portent d'excellens fruits. Il y a auffi une espece particuliere de noiers, dont les noix, plus petites que les nôtres & n'ayant point de zeft, ont la chair très approchante de celle de nos meilleures amandes. Les cannes à fucre y viennent naturellement, dans une abondance prodigieufe, plus grandes, plus groffes & plus fucrées que celles d'Amérique. Le pays abonde d'ailleurs en bœufs, chèvres, moutons, cochons & toutes fortes de volailles, qui fe donnent presque pour rien. Le plus beau boeuf n'y a jamais valu qu'une douzaine de couteaux à deux fols piéce, & le refte à proportion.

Les négres de Rio-Saint-André vont nuds, à la réferve d'un très-petit morceau de toile par devant. Les gens de diftinction feuls s'envelopent d'une ou de deux paignes; & portent un poignard & un couteau à leur côté. Ils font grands, bien faits & robuftes, avec de l'esprit & du courage. Trompés par les Européens, qui en ont enlevé plufieurs, ils font très défians Les femmes font ordinairement d'une taille petite, déliée & bien prife. Elles ont de très-beaux traits, les yeux beaux & très vifs, la bouche petite, & les dents extrêmement blanches. Enjouées, vives, ingénieufes, fines, elles ont une phifionomie libertine, qui tient ce qu'elle promet. Tous les négres de ces

quartiers, fur-tout du côté de l'eft, aiment beaucoup les menilles de fer & de cuivre, garnies de petites fonnetes ou de grelots. Les femmes s'en garniffent les jambes au-desfus de la cheville, & les bras au-deffus du poignet du coude, & trouvent que cela fait un charivari très-agréable quand elles danfent. C'eft un exercice qui leur plait tant, que, lorsqu'elles ont travaillé toute la journée, elles fe délaffent par cinq ou fix heures de danse.

Il y a fans doute dans le pays des éléphans prodigieux. Les négres en fourniflent des dents, qui pefent plus de deux cents livres. On traite encore à Saint André de captifs & d'or. On ne fait pas fi l'or eft du pays même. Quand on demande aux négres d'où ils le tirent, ils montrent de hautes montagnes du côté du nord-eft, qui ne paroiffent éloignées que de quinze à vingt lieues. Labat, Voyage de * Guinée, t. I, p. 183.

52. RIO-SANGUIN, riviere d'Afrique, dans la Guinée. Son embouchure eft à douze lieues de celle de RioSextos, à 5d 12' de latitude feptentrionale, & à 12a de longitude. Il faut faire le fud durant quatre heures, pour éviter des roches dangéreuses, qui font à l'eft de Rio-Sextos. On prend enfuire l'eft-quart fud, pour arriver à RioSanguin. Cette riviere court fud fud-eft & nord-nordoueft. Les barques remontent à douze ou quinze lieues audeffus de l'embouchure, laquelle a cinq à fix cents pas de large. Au bord de la mer eft un affez gros village, situé très-agréablement entre les grands arbres, dont la riviere eft bordée de tous côtés. C'est à Rio-Sanguin que la côte de Malaguette ou Maniguette commence, pour s'étendre l'espace de foixante lieues jusqu'au cap de los Palmas. Elle est arrofée de quantité de rivieres & de gros ruiffeaux, aux embouchures desquels font des villages, qui portent les noms de ces mêmes rivieres ou ruiffeaux. En fuivant la côte de l'eft à l'oueft on trouve les rivieres & les villages de Seftrokrou, de Brova, de Baffon, de Zino, de Waro, de Batow, du grand Seftre ou grand-Paris, du petit Seftre ou petit-Paris, de Goyane, &c.

Les François avoient autrefois un établissement à RioSanguin; mais durant les longues guerres que la France eut à foutenir, les Portugais les en chafferent, ainfi que de tous les autres établissemens qu'ils avoient fur les côtes de Guinée. Maîtres de tout ce pays, & n'y craignant point de compétiteurs, les Portugais y firent un commerce immenfe, & maltraiterent extrêmement les naturels du pays. Les richeffes des Portugais exciterent la jaloufie des Anglois & des Hollandois, qui s'étoient jusque-là contentés de troubler leur commerce par l'enlevement de quelques vaisfeaux, & le pillage de quelques comtoirs écartés & de peu de défenfe En 1704, ils s'unirent pour attaquer les Portugais à force ouverte. Ils les chafferent de tous les forts & de tous les comtoirs qu'ils avoient fur la côte, & les forcerent de fe retirer bien avant dans les terres ; & pour s'y maintenir de s'unir intimement aux négres par des traités & des mariages. Delà viennent tous ces Portugais mulâtres,

que

pour

l'on trouve dans tous ces cantons, & que ceux de Portugal traitent comme leurs freres, qu'ils reconnoiflent Fidalques ou gentils-hommes, qu'ils honorent de l'ordre de Chrift, qu'ils admettent aux ordres facrés, & qu'ils font gouverneurs des places qu'ils ont dans l'intérieur du pays, & des établissemens en petit nombre qui leur restent fur les côtes. * Labat, Voy. de Guinée, t. I, p. 160.

53. RIO-SEXTOS, riviere d'Afrique, dans la Guinée. Les Hollandois la nomment riviere de Seftre, & les François fimplement Seftre. C'est là çois fimplement Seftre. C'est là que les Portugais virent, pour la premiere fois, de ce petit poivre, qu'on appelle graine de paradis, malaguette ou maniguette, d'où la côte a pris le nom de côte de Malaguette ou Maniguette. Les Hollandois l'appellent la côte du Grain, & les Portugais la côte de Sextos. La fuperficie de la graine de maniguette eft raboteuse, avec quelques élévations très-pointues, mais dont le nombre n'eft pas toujours le même. Les Portugais ayant jugé à propos de le fixer à fix, en ont pris occafion de nommer à leur maniere la côte & la riviere.. Ainfi quand ils difent côte de Sextos ou Rio-Sextos, ils veulent dire côte ou riviere de la graine à fix pointes. * Labat, Voy. de Guinée, t. I, p. 147.

Cette riviere, dont l'embouchure eft à dix lieues à l'eft du petit Dieppe, & paroît avoir trois quarts de lieue, vient du nord-nord-oueft. Elle eft bordée de grands arbres de chaque côté. On prétend qu'elle a affez d'eau pour

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porter une barque jusqu'à vingt licues au-deffus de fon embouchure. Elle eft enfuite coupée par des bancs & des feches, qui ne peuvent porter que des canots. Cela n'empêcheroit pas qu'on ne s'y établit, fi l'on y pouvoit entretenir un commerce. Les Anglois y ont eu un comtoir, dont on voit encore les mafures. Les habitans de ces quartiers font brutaux; & le commerce, qu'on peut faire avec eux, eft difficile à caufe de la groffe mer qui regne fur la côte. Le meilleur mouillage ett devant l'embouchure de la riviere, à une lieue de terre, fur douze braffes d'eau, ayant les rochers du nord-oueft au nord-quart-de-nord-oueft. Mais il faut fe défier d'un banc qui eft au nord-oueft, & qui s'avance une lieue en mer. Il y a fur ce banc cinq, fix, fept & huit braffes d'eau, fond de roches pointues; de forte que pour naviger avec fureté, on ne doit point ranger cette côte, à moins de deux lieues au large. Les courans le long de cette côte porte fud-eft & nord-oueft avec force, & les marées dans la riviere font de fix heures. Voici trois reconnoiffances très importantes pour ceux qui n'ont jamais mouillé à la rade de Rio-Sextos.

eft

La premiere eft une montagne enfoncée dans fon milieu, & lorsqu'on eft à fix lieues au large, la côte paroît baffe & toute bordée d'arbres. La feconde reconnoiffance que, , lorsqu'on n'eft plus qu'à une lieue de la riviere, la terre paroît double, la montagne plus longue, l'enfoncement moins confidérable, & la côte baffe bordée d'arbres. La troifiéme reconnoiffance c'eft que lorsqu'on eft par le travers de la riviere, on voit un cap fur lequel il y a un gros arbre; au pied & derriere on apperçoit un village. La côte eft toute bordée d'arbres, & la montagne paroît encore plus longue, l'enfoncement moins fenfible, & dans l'éloignement.

L'entrée de la riviere eft au fud-eft -nord-d'oueft: elle a près d'une lieue de largeur; mais il y a fous l'eau des roches & d'autres qui fe découvrent. La paffe, qui eft plus près de l'arbre que du côté oppofé, a trois braffes d'eau, puis cinq, fix & fept, ce qui fuffit pour toutes fortes de barques. On voit à droite trois villages affez voifins. Entre le premier & le fecond, eft un petit étang d'eau douce, & un autre à une lieue & demie plus loin fur la langue de terre, qui forme l'entrée de la riviere. Le commerce fe fait au village du milieu, lequel eft grand, & les cafes y font comme à Mefurado. Lorsqu'on eft par le travers du fecond étang, on voit que la riviere fait un coude, & qu'elle court nord & fud. Elle a presque une lieue de large, & au moins cinq braffes de profondeur, jusque devant le village du roi, qui eft à près de trois lieues de la pointe de la gauche, & environ à cinq de l'embouchure de la riviere. Le terrein où eft fitué le village du roi, & un autre village, diftant d'une lieue, eft uni & bas, gras & profond, mais fouvent noyé. On y feme du riz qui vient en perfection.

Les négres de cet endroit font grands & bien faits, forts, & ont l'air martial. Ils font braves, & font fouvent des courfes fur leurs voifins, pour enlever des captifs. C'eft ce qui empêche les marchands négres de venir commercer avec eux, & ce qui les prive du commerce de l'or qu'ils feroient comme leurs voifins. Ils en ont pourtant, mais ils le gardent. On trouve chez eux de l'yvoire qui eft fort beau : ils en reglent le prix, felon le befoin qu'ils ont des marchandises d'Europe. Quand ils en manquent leur morphil eft à bon marché, mais quand ils en font fournis, ils tiennent le morphil fort cher. Leurs autres marchandifes font la maniguette ou poivre de guinée, le riz, le mahis, les volailles, les beftiaux ; toutes ces chofes à grand marché. Outre ces marchandifes, on trouve dans Rio Sextos des cailloux, de même espece à peu près que ceux de Médoc, mais plus durs, plus beaux & ayant beaucoup plus de feu. Ils font plus aifés à tailler que le diamant. Quand on leur donne un fond, ils font un très-bel effet.

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La plupart des négres de ce canton font pêcheurs. On voit tout les matins fortir de la riviere une petite flotte de canots, qui fe disperfent de tous côtés pour pêcher à la ligne. La côte eft fi poifonneufe, qu'ils reviennent toujours chargés de poiffons, dont ils donnent une certaine quantité au roi. Le prince chez eux eft fort abfolu. Il eft rare qu'il condamne à mort les criminels. Son intérêt eft de commuer la peine de mort en un banniffement perpétuel hors du pays, c'est-à-dire, à l'esclavage, parce qu'il vend les bannis aux Européens, & profite du prix de la vente. Ces peuples font fort obligeans. Il ne faut qu'un verre d'eau de

vie, pour en tirer une infinité de fervices; car ils aiment cette liqueur fur toutes chofes. Ils ont retenu des François, qui ont demeuré parmi eux, la coutume de porter des noms de faints, quoiqu'ils ne foient pas chrétiens, & qu'ils ne marquent aucune dispofition à le devenir. Rien de fi commun que d'en trouver qui fe nomment Pierre, Paul Jean, André, & autres noms de faints, auxquels les maîtres des villages & les gens de quelque diftinction ajoutent la qualité de capitaine. Quand quelque Européen leur plaît, c'est-à-dire, quand il les a fait boire, ou qu'il leur a fait quelque préfent, ils lui demandent fon nom & le prennent, ou le font porter à leurs enfans. Il y en a même plufieurs, qui depuis plus d'un fiécle, ont des furnoms françois héréditaires dans leurs familles. D'autres en portent de portugais, d'anglois ou de hollandois, felon qu'ils ont été bien avec ces peuples.

54. RIO-TINTO, riviere d'Espagne, dans l'Andaloufie, appellée auffi AZIGE, & par les anciens Vrium. Son cours eft parallele à celui de l'Odier, & elle fe jette dans l'océan, tout près de l'embouchure de cette derniere riviere. Son cau, dit-on, pétrifie fon fable, mais elle est trèsmauvaise, nuifible aux herbes & aux racines des arbres, & d'une telle amertume, qu'on n'en fauroit boire. Elle ne nourrit aucun poiffon, & ne porte rien qui ait vie. On prétend feulement qu'elle fert de médecine aux bœufs qui la boivent, lorsqu'ils font atteints de quelque mal.

55. RIO-TURBIDO, riviere d'Italie, dans l'Orviétan. Elle coule du fud occidental au nord oriental, & le jette dans le Tibre à la droite, un peu au-deffous d'Agliano.

56. RIO-VERDE, que les François appellent quelquefois riviere verte, ruiffeau de l'ifle de Saint-Domingue, dans le quartier de Sant-Jago de los Cavalieros. Il a fon cours presque parallele à celui de la riviere d'Yaque ou de Sant-Yago, aux environs de la ville de ce nom, au-dessus de laquelle eft fa fource, à quatre lieues du côté du midi . oriental. A même diftance, au-deffous de cette ville, il se jette dans la riviere, à la droite. On dit qu'il y avoit fur les bords de ce ruiffeau une mine d'or, dont le principal rameau étoit de trois pouces de circonférence, d'un or très-pur, maffif & fans mélange d'aucune autre matiere. On ajoute qu'il traîne une quantité prodigieufe de grains d'or, mêlés dans fon fable. Frezier, Carte de l'ifle de Saint-Domingue. Le pere de Charlevoix, Hift. de l'ifle de Saint-Domingue.

1. RIOJA, ville de l'Amérique méridionale, bâtie vers 1596, par dom Jean Ramirez, gouverneur du Tucuman, à peu près à l'entrée d'une plaine, qui s'étend presque jusqu'à la Cordilliere du Chili, par les 30d de latitude fud; & affez près de l'endroit où étoit auparavant une autre ville, qui n'a pas long-tems fubfifté, & qui portoit le nom de Tous-les-Saints. Charlevoix, Hift. du Paraguay.

2. RIOJA. Voyez RIOXA.

RIOM, ville de France, en Auvergne, dont elle eft la feconde ville. Elle eft à deux lieues de Clermont. Son nom latin eft Ricomagus, c'est-à-dire, ville riche. Ce nom de Ricomagus fut corrompu il y a fept à huit cents ans, en celui de Ricomum ou Riomum, d'où Rioм. Grégoire de Tours fait mention de cette ville en plufieurs endroits de fes ouvrages, où il rapporte les miracles de S. Amable, prêtre & patron de Riom. * Longuerue, Desc. de la France, part. 1, p. 135.

Le roi Philippe-Augufte, ayant affiégé cette ville, ne s'en rendit maître, après plufieurs affauts, que par capitulation. Il en emmena quarante otages, qu'il retint longtems en prifon à Paris. Riom fut très-peuplé fous les ducs d'Auvergne, de la maison de France, lesquels étoient fils & petits-fils du roi Jean. Leur réfidence en cette ville y attira les plus grands feigneurs de la province, qui compofoient leur cour. On y voit encore les hôtels de Blot, de Fleurat de Montboiffier, & des anciens Chazerons fondus dans Monetay. dus dans Monetay.* Piganiol, Descr. de la France, t. 6, p. 328.

Aujourd'hui Riom eft confidérable fa fénéchauffée, par par fon préfidial, dont le reffort eft un des plus étendus du royaume, par fon bureau des finances, par une chambre des monnoies, & par trois chapitres. Une de ces églifes collégiales porte le nom de S. Amable, le patron de la ville. Elle fut bâtie par ce faint, & dédiée fous l'invocation de S. Benigne. Š. Gal, qui fut enfuite évêque d'Auvergne, n'étant qu'archidiacre, trouva que cette églife

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Etoit trop petite pour la foule prodigieufe de gens, que la dévotion amenoit au tombeau de S. Amable. Il y joignit une nouvelle églife, au haut de laquelle fut élévé un autel fous le quel il fit transporter le corps de S. Amable. Ces deux églifes ne faifant plus qu'un même corps, l'ancienne perdit infenfiblement le nom de S. Benigne qu'elle portoit, & prit celui de S. Amable, que les habitans prirent pour patron, & dont ils mirent le portrait fur toutes les portes de la ville, avec ces mots au-deffus: HOC HOSPITE TUTI.

La ville de Riom a été le berceau de plufieurs perfonnes illuftres, par leur favoir & par leur esprit. Anne du Bourg, confeiller au parlement de Paris; Genebrard, archevêque d'Aix ; Jacques Sirmond, un des plus favans hommes qu'il y ait eu parmi les jéfuites; Jean Sirmond, neveu du précédent, hiftoriographe de France, & un des quarante de l'académie françoife; M. Soanen prêtre de l'oratoire, enfuite évêque de Senez, & l'un des plus grands prédicateurs de fon tems; l'abbé Faydit, très eftimable par fon érudition, & par fon esprit; mais très-fingulier dans fa maniere de penfer; dom Auguftin Touttée favant religieux benedictin, mort le 25 décembre 1718, âgé de trente-neuf ans, ont tous reconnu la ville de Riom pour leur patrie.

Saint Amable de Riom un des trois chapitres de cette ville, étoit anciennement une abbaye de l'ordre de faint Benoît, qui a été fécularifée. Le doyenné, la feule dignité de ce chapitre, eft un bénéfice confiftorial, & de nomination royale. Notre-Dame de Marturet, autre chapitre de la ville de Riom, fut fondé par Marc de Langeac, dont la maifon de Langeac nomme à deux des canonicats. La fainte chapelle de Riom fut bâtie auprès du palais, par Jean de France, duc de Berry & d'Auvergne, fils du roi Jean; & le chapitre fondé, en 1488, par Pierre duc de Bourbon & d'Auvergne & Anne de France fa femme. Il eft compofé d'un tréforier & de douze chanoines.

Le fénéchal de Riom eft d'épée. Le préfidial fut établi par l'édit de création des préfidiaux fous Henri II.

La généralité de Riom étoit autrefois plus étendue, qu'elle n'eft; mais en 1630 on en détacha quatre-vingts paroiffes, pour compofer l'élection de Gannat, qui eft de la généralité de Moulins. Aujourd'hui celle de Riom eft compofée de fix élections générales, & d'une particuliere. Les élections générales font Clermont, Riom, Yffoire, Brioude, S. Flour & Aurillac ; & l'élection particuliere eft à Mau riac. Elles compofent ensemble neuf cents vingt paroiffes; & celle de Riom en a cent quarante-trois.

Le bureau des finances eft cenfé l'un des fix grands; c'eft-à-dire l'un de ceux qui ont les gages les plus confidérables, & une plus grande direction en matiere de tailles; car la généralité de Riom eft une de celles qui en payent le plus au roi. Avant 1551, l'Auvergne dépendoit du bureau des finances de Lyon. Cette année-là Henri II créa un tréforier général des finances, pour la recette générale de Riom. Charles IX en créa un autre en 1570, & depuis, le nombre des charges s'eft multiplié en différens tems.

Il y a à Riom une maifon deftinée à la fabrication des monnoyes, & à rendre la juftice dans les caufes qui les concernent. Le lieutenant général de la fénéchauffée eft le chef de cette jurisdiction, & le procureur du roi exerce auffi fa charge dans cette cour.

RIONE, riviere d'Afie, dans la Mingrelie, qu'elle traverse pour fe rendre dans la mer Noire. C'est le Phafis des anciens. Voyez ce mot.

RIONS, bourg de France, en Guienne, fur la rive droite de la Garonne. C'eft une ancienne baronnie comprife dans le diocèfe & l'élection de Bordeaux, & fituée à trois dieues au-deffus de cette ville.

RIOU, ifle de la mer Méditerranée, fur la côte de Provence, aux environs de Marseille, environ à un mille vers le fud-fud-eft de l'ifle de Jagre. C'eft un gros écueil, fort haut & escarpé de toutes parts. Il y a au-deffus une tour de garde préfentement inhabitée. A la pointe du nord-ouest, on trouve un petit écueil hors de l'eau, & un autre fous l'eau tout auprès. * Michelot, Port de la Méditer. p. 68. RIOUX, bourg de France, en Saintonge, diocèfe & élection de Saintes.

RIOUX-MARTIN, bourg de France, en Saintonge, diocèfe & élection de Saintes.

RIOUZIC, ifle de France en Bretagne, fur la côte de l'évêché de Tréguier, & l'une des fept ifles appellées par

les anciens Siada,

RIOXA, province d'Espagne, dans la Caftille-vieille au voifinage de Miranda de Ebro. Elle eft fort petite, ayan à dos les Sierras d'Occa & de Cogollo, & au nord l'Ebre, qui la fépare de l'Alava. Ses principales villes font, SanDomingo de la Calcada, Nagera, Bastida Navarette & Gardia. Ce petit pays, qui prend fon nom du R10-OxA, dont il eft arrofé, jouit d'un air pur & fort fain. Son terroir eft fertile en bled, en vin & en miel. * Délices d'Espagne,

P. 171.

1. RIPA. Voyez RIVAGE.

2. RIPA, RIPA-TRASSONIA ou RIPA TRANSONE ville d'Italie, dans l'état de l'Eglife. Elle eft fituée dans les terres, à cinq milles de la côte du golfe Adriatique, à égale distance de Monte-Alto, & environ à fix milles de Fermo. Son évêché, qui eft fous Fermo, fut érigé en 1570. Cette ville eft petite, mais fortifiée & bien peuplée. Magin, Carte de la Marche d'Ancone.

*

1. RIPA-ALTA, ville de la basse Pannonie. Voyez ALTARIPA, No. 3.

2. RIPA-ALTA. Voyez ALTRIPp.

3. RIPA - ALTA ou RIPALTA, ville de la Méfopotamie, felon la notice des dignités de l'Empire, fect. 26. 4. RIPA-ALTA. Voyez LITTUS-ALTUM.

5.RIPA-DEXTRA: Aufone donne ce nom à toute cette étendue de terre, qui prend, depuis l'embouchure dư Rhône, jusqu'à Narbonne ; & ce même nom fe trouve employé, dans le même fens dans une ancienne inscription. *Ortel. Thef.

6. RIPA-PRIMA, ville de la Rhétie, felon la notice des dignités de l'Empire, fect 59, qui la furnomme SUBMONTORIUM. L'itinéraire d'Antonin la connoît fous ce dernier nom; mais quelques exemplaires écrivent Surmontorium, d'autres Summuntorium. Cette ville étoit dans la feconde Rhétie, entre Vallatum & Augufta - Vindelicum, à feize milles de la premiere, & à vingt milles de la feconde.

RIPAILLE, bourg de Savoye, dans le Chablais, fur le bord du lac de Genève, à l'embouchure d'une petite ri viere qui fe jette dans ce lac, entre Thonon, qui en eft à une lieue du côté de l'occident, & l'embouchure du Béveron, qui en eft encore moins éloignée du côté de l'orient. Ripaille eft la principale commanderie de l'ordre de faint Maurice, qu'Amedée fonda. Il fit bâtir à Ripaille de quoi loger fix chevaliers hermites, qui devoient lui tenir compagnie dans cette folitude, où il fe retira en 1434, étant veuf de fa femme Marie de Bourgogne, & remit l'administration entiere de fes états à fon fils.* Longuerue, Descr. de la France, part. 2, p. 325.

Comme le concile de Bâle, après avoir dépofé Eugéne IV, élut Amedée, qui fut appellé Félix V, & fit son entrée à Bâle en 1440, cela lui attira beaucoup d'enneinis; de forte que plufieurs attribuerent fa retraite, à Ripaille, à une ambition demefurée, qui lui faifoit fouhaiter le fouverain pontificat, où il esperoit parvenir, à caufe du crédit qu'il avoit au concile de Bâle, que l'on croyoit devoir se porter aux dernieres extrémités contre Eugène. D'autres attribuent la retraite d'Amedée à l'envie de bien gouter les plaifirs de la vie, que l'embarras des affaires épineufes rend fouvent amers aux fouverains. Ils difent qu'en ce lieu de Ripaille, Amedée avec les compagnons ne faifoit que fe divertir, menant une vie délicieufe, & que de-là eft venu le proverbe, faire Ripaille.

Ce qui eft certain, c'eft qu'après la mort d'Eugène, Amedée, nommé Felix V, voyant que Nicolas V, homme eftimé digne du pontificat, lui avoit fuccédé; il fe démit du pontificat en 1449, fur les preffantes follicitations de Charles VII, roi de France; & s'en retourna à fon hermitage de Ripaille, d'où étant allé à Genève, il y mourut en janvier l'an 1452. Son corps fut apporté à Ripaille.

RIPAMARANZE, bourg d'Italie, dans la Toscane, en latin Marantium. Les habitans de Volterre l'ont entouré de murailles. Ce bourg, felon Leandro Alberti, Italia, fol. 55, eft à trois milles du mont Libiano.

RIPAMPANE. Voyez RAMPANIS.
RIPARIOLI. Voyez RIPUARII.

RIPATORIUM, lieu de France, dont il eft fait mention dans des lettres d'Hatton, évêque de Troyes, citées par de Valois, Not. Gal. p. 479. Ce lieu fe nomme aujourd'hui RIVOUR, &, dans quelques cartes, il eft nommé la Rivol. On le trouve à deux lieues de la ville de Troyes en

Champagne, & il eft remarquable par une abbaye qui y eft fituée.

RIPAI MONTES, montagnes de l'Arcadie, felon Servius, in lib. 9, Æneid. p. 1340, dit que leur nom differe de celui des monts Riphées, en ce que le premier s'écrit avec aspiration, & le fecond fans aspiration.

RIPEN ou RYPEN, ville de Danemarck, dans le Jutland feptentrional, & la capitale du diocèfe, auquel elle donne fon nom. Elle eft bâtie près de la côte occidentale du nord-Jutland, à 26d 25' de longitude, fous les 554 19' de latitude. Sa figure eft à peu près ovale, & elle eft mouillée, par la riviere de Nipfaa, qui avant que d'y arriver fe partage en trois canaux. Le plus grand paffe au côté feptentrional de la ville. Celui du milieu, qui eft le plus petit, pafle du côté du midi; & le troifiéme coule du même côté, à quelque diftance de Ripen. Ces trois canaux fe rejoignent au-deffous de la ville, & vont fe jetter dans la mer. Quel quefois les eaux de cette riviere font repouffées par les vagues de la mer; ce qui expofe la ville à de grands risques. Il n'eft que trop fouvent arrivé que les eaux font remontées jusqu'au cimetiere de l'églife cathédrale, qui eft fituée fur une colline, appellée la montagne des lis, & même pendant l'affreufe inondation dont le Jutlant fut affligé en 1634, les eaux étoient jusqu'à la hauteur d'une aune dans Téglife cathédrale. Cette ville n'eft fortifiée que par fa fitua tion. Elle a deux portes, l'une au nord & l'autre au midi. Vers l'oueft eft un château, Alanqué de quatre boulevards à l'antique, & bâti, dit-on, en 1150. Les prairies & les champs des environs, font la richeffe des habitans par le grain qu'on y recueille, & par les bœufs qu'on y nourrir. Ön y raffemble les bœufs de presque tout le Jutland, pour les em barquer fur des vaiffeaux, & les transporter en divers pays, principalement en Hollande. Le grain fe porte dans les places voisines qui en manquent. L'églife cathédrale eft bâtie de pierres de taille, de même que fon clocher qui eft carré, fort élevé & couvert de plomb. Elle eft ornée de plufieurs colonnes de marbre. On y voit le tombeau du roi, Eric Ehemund ou Erum, frere de Canut, duc de Schleswic; & celui du roi Chriftophe I, qui retint prifonnier l'évêque de Ripen, & qui fut empoisonné par Arnefafte, évêque d'Aarhufen. Il y a une églife du nom de fainte Catherine, où l'on prêche auffi; deux colléges pour l'inftruction de la jeuneffe, & une école de théologie, qui fe tient dans la cour de l'évêque, où il y a une bibliothéque publique. Hermanid, Descr. Daniæ, p. 778 & feq.

La ville eft gouvernée par deux bourguemeftres ou confuls, & par un fénat, qui faifoit autrefois obferver les loix avec une telle rigueur, que quand on vouloit parler d'une juftice févere, on difoit par maniere de proverbe, que c'étoit la juftice de Ripen. La langue danoife eft celle dont fe fervent les bourgeois. Il y en a néanmoins un grand nombre, fur-tout parmi les marchands, qui parlent alle

mand..

Le diocèfe de Ripen eft borné au nord par ceux de Wibourg & d'Aarhufen, au fud par le Jutland méridional, ou par le duché de Schleswic; & tant à l'eft qu'à l'oueft, il s'étend jusqu'à la mer. On y compte treize bailliages deux cents quatre-vingt deux paroiffes, dix maifons royales, cent maifons nobles, & fept villes, qui font: Ripen, Coldingen, Frederics-Odeweele, Warde, Rincoping, Holsterbrock & Lemmic. L'évêque de Ripen a eu fous fa juris diction trente bailliages, dans lesquels on comptoit deux cents foixante quinze églifes, dont quarante-trois étoient fituées dans le duché de Schleswic. Ces évêques jouilloient de la jurisdiction temporelle & de la fpirituelle; mais en 1536, le roi Chriftian III, ayant introduit la religion luthérienne dans le Danemarck, s'empara de la jurisdiction temporelle. Le nombre des évêques catholiques monte à trente-trois. Le dernier Olaus, Munck, fut emprifonné avec fix autres évêques du Danemarck en 1536, & privé de fon évêché, qui fut donné au premier furintendant lutherien. On lui affigna de très-bons falaires, ainfi qu'aux miniftres que l'on établit fous lui, & le domaine de l'évêché fut uni à la couronne.

RIPERE. Les mémoires & plans géographiques mettent une ville de ce nom dans l'Allemagne, aux environs d'Aufbourg: mais les termes dont ils fe fervent, pour en donner la pofition, font fi obscurs, qu'on n'y comprend rien. Corneille, qui n'y cherchoit pas tant de finelle, a copié ces mémoires, fans s'embarraffer fi le nom étoit

eftropić & la position énigmatique. L'auteur de ces mémoi res dit, que de Munich il alla diner à Bruc, & coucher à Aufbourg: après quoi il ajoute: A deux lieues de cette ville, je quittai la Baviere, & j'entrai dans la Suabe. La riviere de Lek en fait la féparation. On la paffe fur un affez beau pont. Un peu fur la droite, je vis une petite ville, fituée fur une éminence de dificile accès, entourée de bonnes murailles, flanquée de tours à l'antique. On nomme cette ville RIPERE. Je laiffe à deviner de quelle ville notre auteur prétend parler. On ne fait s'il la place dans la Baviere ou dans la Suabe, & de plus les cartes ne marquent, aux environs d'Aufbourg, aucune ville dont le noni ait le moindre rapport à celui de RIPERE.

RIPEPORA. Voyez EPOR A.

RIPHACES, peuples d'Afie, felon Pomponius Mela, l. 1, f. 2, qui femble les placer dans la Scythie. Au lieu de Riphaces, quelques exemplaires portent Riphaes. RIPHEARMA, ville de l'Arabie heureuse. C'est Pline, 1.6, c. 28, qui en fait mention; & Pinet l'appelle Reama. RIPIANI, peuples qui habitoient fur le bord du Da nube. Il n'en eft parlé que dans les dialogues de S. Céfaire, frere de S. Grégoire de Naziance. Ortelius foupçonne que Ripiani eft un mot corrompu.

RIPLM, petite ville de Pologne, dans la Mazovie, au nord de Dobrzin. C'est une des trois chatellenies qui forment le district de Dobrzm.

RIPLEY, bourg d'Angleterre, dans la province d'Yorck, avec marché public.* Etat préfent de la grande Bretagne, . 1.

RIPOL, ville d'Espagne, dans la Catalogne, près des Pyrénées, au midi de Campredon, en latin Rivi-pullum. Ceft une petite ville, fituée au confluent du Frefero & du Ter. Elle eft remarquable par une belle abbaye de béné distins, où les comtes de Barcelone avoient autrefois leur fépulture. Wifred II, l'un de fes comtes, l'avoit fondée vers la fin du neuvième fiécle. L'abbé a jurisdiction épiscopale. Délices d'Espagne, p. 624.

RIPPON, le RHIDOGUNUM des anciens, ville d'Angleterre, dans la province de Yorck, fur la Youte. On y fait beaucoup de draps, & les meilleurs éperons d'Angleterre. Le plus grand ornement de cette ville eft fon église collégiale, qui a trois aiguilles d'une grande hauteur. * Etat préfent de la grande Bretagne, t. 1, p. 129.

Corneille n'en fait qu'un bourg, qu'il appelle en latin Uripontium. Baudrand l'appelle; Uriponium. On ignore où ils ont pris ces noms. Le Rhigodunum eft le même que Bremetonacum, mais ce n'est pas aujourd'hui Rippon comme on l'a dit ci-devant. Il y avoit à Rippon, outre la collégiale, une abbaye de bénédictins, fondée par Wilfrid, archevêque d Yorck.

RIPUARII, RIBUARII, RIBOARII, RIBUERII & RIPARIOLI: tous ces noms corrompus du latin Riparii, font employés par les écrivains du moyen âge, pour défigner un peuple diftingué des Francs, des Burgundions, des Gaulois, des Allemands, des Frifons ou Frifiæbons, des Baioariens & des Saxons, mais dont il eft plus aifé de dire qui ils n'ont pas été, que qui ils étoient. Quelques uns croyent que les Ripari étoient un compofé de différentes nations, au-delà du Rhin, qui vinrent s'établir en-deçà de ce Heuve, & fur fes bords. De Valois, Not. Gall. p. 478, foupçonne qu'ils avoient été appelles Riparii, parce qu'ils habitoient d'abord fur la rive droite du Rhin; &, il ajoute que ces peuples ayant pallé ce fleuve, fixerent leur de meure fur la rive gauche, de façon qu'ils s'étendoient jusqu'aux rivieres de Roer & de Meufe, où fe trouvent Nuyts, Cologne, Bonn, Zulick ou Zulck, Duren, Juliers & Andernach. Ils donnerent leur nom à ce pays, qui fut honoré du titre de duché, & partagé en cinq comtés. Le grand nombre des noms germaniques, que l'on trouve dans la loi ripuaire, presque femblable à la loi falique, fuffic pour faire croire que ces peuples étoient venus de la Germanie. Joffe Coccius d'Alface fait mention d'un peuple nommé Riparii ou Ripuarii, voilin d'Alface, & demeuroit qui entre la Bliefs, la Sare & la Mofelle. Cela étant il y a eu des peuples ripuaires fur le haut Rhin & fur le bas Rhin; mais comme il n'eft parlé que d'un feul duché des peuples ripuaires, il ne feroit pas impoffible que ce duché fe fût étendu le long du Rhin, depuis Nuyts jusqu'à la riviere de Senz, dans un espace de quarante-fix milles, & qu'il eut compris Nuyts, Cologne, Bonn, Andernach, Coblents,

Wefel ou Ober-Wefel, Bingen, Mayence, Worms, Spire, Rhein-Zabern & Zeltz. Du tems de l'empereur Louis le Débonnaire, il y avoit encore au-delà du Rhin, dans la Germanie, un pays appellé Riparia ou Riparia, & qui étoit la premiere demeure des Riparii, qui avoient paflé le Rhin, & s'étoient établis dans la France. L'empereur Louis Augufte II, en fait auffi mention dans le partage de fon royaume entre fes trois fils. Il le nomme, par corruption Ribuaria, & le place entre la Thuringe & la' Saxe.

RIS, ville de France, dans le Bourbonnois, diocèfe de Clermont, élection de Gannat. La petite ville & paroiffe de Ris eft fituée fur des côteaux, à un quart de lieue de l'Allier. Ses terres font à feigle & avoine; peu de froment & d'orge; grand vignoble & bon vin, qui fait le principal révenu de la paroiffe; quelques bruyeres & brouffailles.

RISAMORI, peuple dont parle Martial, au livre quatriéme de fes épigrammes, Epig. 55, furquoi Calderin remarque que c'étoit un peuple de Celtibérie. Quelques manuscrits & quelques exemplaires imprimés nomment ces peuples Rixamori.

RISANA ou RYSANO, Rhifinium, felon Pline, Rhifinum, felon Ptolomée, ville de la Dalmatie, fur la côte du golfe Adriatique, au fond d'un petit golfe, auquel elle donnoit anciennement fon nom, & que l'on appelle préfentement golfe de Cattaro. La ville de Rifana a été ruinée par les Turcs. De l'Ifle, Atlas.

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RISANO, riviere d'Italie, dans l'Iftrie. Elle coule en ferpentant de l'orient à l'occident, & le jette dans le golfe de Trieste, environ à trois milles de la ville de Capo d'Iftria, au fond de la baye fur laquelle cette ville eft bâtie. Cette riviere eft le Formio des anciens.

RISARDIR. Voyez RUSARDIR & RHYSARDIRUM. RISBAN. Voyez DONKERQUE.

RISBOROUG, bourg d'Angleterre dans le Buckinghemshire. Il y a marché public.* Etat préfent de la grande Bretagne. t. 1.

RISELA, RISELLA OU RISLA, nom latin de la riviere de Rille. Voyez RILLE.* Hadr. Valefii, Not. Gal. p. 478. RISELE, ville de France, dans l'Armagnac, diocèfe d'Auch, élection d'Armagnac.

RISENBERG, château de Bohême, fitué fur une montagne, à un mille de Taus. En 1431, les Allemands furent mis en fuite près de ce château. Zeyler, Topog. Bohem.

P. 71.

*

RISENBOURG, petite ville du royaume de Pruffe, avec château, entre Chriftburg & Freyftatt, près des lacs de Sargen & de Libenitz, fur le bord de la rivière de Lie. be. Les Polonois l'appellent Prabutha, & l'on croit qu'elle a eu le nom de Rifenbourg, qui veut dire le bourg des géans, à caufe que des hommes de cinq aunes de hauteer, Font autrefois habité. Hennenberg, f. 399. dit que c'étoit autrefois la réfidence des évêques de Pomélanie, Zeyler, Topog. Pomefan.

*

RISO-CARPASSO, cap de l'ifle de Chypre, en latin Elaa-extrema. Ce cap eft à dix ou douze lieues de Famagoufte, vers le Levant.* Baudrand, Dict.

RISTIGOUCHE, riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la Gaspéfic. Elle fe jette dans le fond de la Baye des Chaleurs. On y a établi une mission de récollets. Cette riviere s'appelle auffi la Riviere de faint Jofeph.

RISTRA, fiége épiscopal d'Afie, fous la métropole de Séleucie. Il eft fait mention de ce fiége dans la notice du patriarchat d'Antioche, qui écrit Riftria au lieu de Ris

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RITORBIO, village du Milanès dans le Pavefan. On le croit le Titubium de Tite-Live.

RITSCHEN ou RISCHEN, ville d'Allemagne, dans la Silefie. Elle est dans la principauté de Brieg, près de la ville de ce nom. * Zeyler, Topog. Silefiæ, p. 157.

RITSCHENHAUSEN, ville d'Allemagne, dans la Franconie, avec feigneurie. Elle appartient à l'évêque de Wurtzbourg.

RITUJA, château de la petite Pologne, au palatinat de Sendomir, près de la ville de ce nom. Il y a dans la forêt voifine un hermitage de camaldules, qui fuivent la regle de faint Romuald.

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RITUMAGUM. Voyez Rouen.

RITZEBUTTEL, bourgade d'Allemagne, au duché de Brême, fur la côte, à l'embouchure de l'Elbe.* Danckwert. Holftein.

RIVA, ville d'Italie, dans le Trentin, fur la rive feptentrionale du lac de Guarda, à l'embouchure d'une petite riviere qui s'appelle auffi Riva, & qui fe jette dans le lac. *Magin, Carte du Trentin.

RIVA-DI-MEZUOLA, village appartenant aux Grifons, & fitué fur un lac, dans le comté de Chiavenne. Ce lac at environ deux milles de diametre. Il eft de forme ovale, il fe jette par un canal peu large & peu profond dans le lac de Côme, vis-à-vis du fort de Fuentes. On compte deux lieues de ce lac à Chiavenne. On y voiture ordinairement les marchandifes qui vont à Côme, ou qui en viennent, & on les dépofe dans les halles de Riva-di-Mezuola. * Etat & Délices de la Suiffe, p. 154.

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RIVADAVIA ou RIBADAVIA.
RIVADIO. Voyez RIBADEO.

RIVAGE, en latin Ripa ou Littus, en Italien Riviera ou Ripa, en Espagnol Ribera, Ribaco ou Orilla. On entend. par ces mots les rives ou les bords d'un fleuve, & l'extrémité de la côte du côté de la mer.

RIVALLO, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour. Elle eft fituée fur une montagne. Quoiqu'elle ne foit pas fort ancienne, elle eft fi bien bâtie, qu'elle peut être comptée entre les plus belles villes du royaume. Leandro Alberti, Ital p. 195.

*

RIVARANNES, bourg & château de France, dans la Touraine, diocèfe de Tours, élection de Chinon. C'est une paroifle qui appartient à l'abbé de Cormery.

1. RIVE. Voyez RIVAGE.

&

2. RIVE, bourg de Suiffe, dans le pays de Sargans, fur les frontieres du canton de Glaris, en latin Ripa, Il eft fitué fur les bords d'un lac, auquel il communique fon nom, qui eft proche de la fource du Limat qui le traverse. Le lac de Rive, que quelques-uns appellent lac de Walenftat, eft long d'environ douze mille pas. Corn. Dict.

*

RIVES, lieu de France, dans le Dauphiné, diocèse de Vienne, élection de Romans. On trouve dans fon territoire deux fontaines remarquables. Aux deux Solftices elles croiffent où décroiffent à proportion que les jours aug

mentent.

RIVESALTES, bourg de France, dans le Rouffillon, diocèfe de Perpignan. Ce lieu eft renommé pour les bons vins, les meilleurs du Rouffillon. Il eft à trois lieues au nord de Perpignan, fur la riviere d'Egli. Il appartient à l'abbaye de la grace, du diocèfe de Carcaffone.

RIVET, abbaye d'hommes, ordre de cîteaux, diocèfe de Bazas en Gascogne. Elle eft réguliere.

RIVIERA ou POLLEGGIO-POLESE, bailliage d'Italie, dans l'état de Milan. Il appartient aux trois anciens cantons, Uri, Schwitz & Underwald. Il eft petit, & contient neuf paroiffes. La capitale, qui lui donne le nom, est une petite ville, fituée fur une riviere nommée Brenna. Cette riviere, qui vient de la Val-Brenna, fe jette dans le Téfin à une lieue au deffous de la ville. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 3, p. 227.

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1. RIVIERE. On appelle ainfi un affemblage d'eaux qui coulent toujours dans un lit, dans un canal d'une largeur & d'une étendue considérable. On confond quelquefois le mot riviere avec ceux de fleuve & de torrent. Voyez FLEU VE & TORRENT.

Plufieurs phyficiens célébres, tels que Pierre Perrault dans fon livre de l'origine des fontaines, Mariotte dans fon traité du mouvement des eaux, le pere Riccioli dans fon livre X de la géographie réformée, & d'autres, fe font amufés à calculer ce qu'il faut d'eau de pluie pour entretenir le

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