& là commence la haute ville, dont le premier bâtiment qu'on laisse à droite est le palais de l'évêque. Un peu plus loin on se trouve entre deux places affez grandes, mais irrégulieres. Celle de la gauche est la place d'armes, sur la quelle donne le fort où loge le gouverneur général. Les récollets font presque vis-à-vis un peu sur la gauche, & d'asfez belles maisons occupent le reste du contour de la place. Les récollets font entre deux rues affez belles, & une troifiéme qui les coupe à angles droits, & d'où l'on va aux urfulines. Dans la place de la droite, on rencontre d'abord à main droite la cathédrale, qui sert aussi de paroisse à toute la ville. Le féminaire qui est gouverné par MM. des missions étrangeres de Paris, est à côté, & occupe l'angle de l'équerre que forme le fleuve & la riviere Saint - Charles. Vis-à-vis la cathédrale est un collége. Il y a encore d'assez belles maisons sur cette place, laquelle a deux descentes à la riviere de Saint-Charles, l'une à côté du séminaire où il y a peu de maisons; l'autre à l'extrémité de l'enclos du college. Elle est tournante, & la pente en est assez douce. Elle a l'hôtel-Dieu à mi-côte, & elle se termine au palais où demeure l'intendant, & où le conseil se tient. Jusqu'à l'hôtel-Dieu elle n'a qu'une rangée de maisons, ensuite elle en a deux, mais toutes sont petites & affez mal bâties. A côté de l'église du college, il y a encore une rue qui va aux ursulines, & qui aboutit à une porte de la ville. L'église de la basse ville y fert de succursale, & n'est ni belle ni grande. L'évêché & le séminaire sont fort bien bâtis, & ont la plus belle vue du monde sur le port, aussibien que le fort qui est très-régulierement construit. Les récollets ont une fort belle église & un fort beau couvent. L'église des jésuites est la mieux ornée; leur collége a été rebâti depuis peu, & c'est le plus grand édifice de la ville. Ces peres ont confervé au bout de leur jardin un petit bois, le seul qui reste de la forêt, qui couvroit tout le terrein de la ville. A un demi-quart de lieue de la ville, sur la riviere de Saint-Charles, il y a un hôpital général magnifiquement bâti, & fondé par M. de Saint-Valjer, évêque de Québec. Il est desservi par des religieuses du même ordre que celles de l'hôtel Dieu. Le gouverneur général de la nouvelle France est en même-tems gouverneur de Québec. Il y a dans cette ville un état major, un conseil supérieur & une justice fubalterne. On y fuit la coutume de Paris. Le gouverneur général est le chef du conseil, l'évêque y a la seconde place, & l'intendant la troifiéme; mais il y fait l'office de premier président. Le nombre des conseillers est de douze, parmi lesquels il y a un conseiller clerc : il y a un procureur général & un greffier en chef. Le premier conseiller a le double des appointemens des cinq autres; car les fix derniers n'en ont point. La justice subalterne est composée d'un lieutenant général, d'un lieutenant particulier, d'un procureur du roi & d'un greffier. Le chapitre de la cathédrale est composé de douze chanoines & d'un doyen. Les revenus de ces bénéfices font modiques, mais la plupart, aussi-bien que le curé de la ville, sont du séminaire qui est bien fonde. On compte sept à huit mille ames dans Québec. M. de Vauban avoit donné un fort beau plan pour fortifier cette ville, mais il n'est pas encore exécuté. Ainsi elle est aisée à prendre par terre, cependant elle ne peut guères être affiégée que par le fleuve & la riviere de Saint-Charles; mais tout cela est bien défendu, par la difficulté de faire des descentes par des redoutes bien fortifiées & par de bonnes batteries. La ville n'étoit pas, à beaucoup près, si forte lorsqu'en 1690 les Anglois furent obligés d'en lever le siége au bout de huit jours. Ce que Québec a de fingulier, & ce qui est unique dans l'univers, c'est un port capable de contenir les plus grandes flottes à fix vingts lieues de la mer. Le P. Charlevoix. Voyage de l'Amérique septentrionale. QUEDA, royaume d'Asie, dans la Presqu'ifle, au-delà du Gange, à l'orient de l'entrée septentrionale du détroit de Malaca. Il a le royaume de Ligor au nord, celui de Patane à l'orient, celui de Pera au midi, & le détroit au couchant. Sa capitale porte le même nom. Il y a dans la ville de Queda sept ou huit mille habitans, & environ vingt mille dans tout le royaume. L'entrée de la riviere par laquelle on arrive à la capitale est à 64 10' de latitude nord. On voit au nord-est de l'entrée, à deux ou trois lieues dans les terres, la montagne de l'Eléphant, ainsi appellée, parce que de loin elle a la figure de cet animal. Il n'y a que des vaisseaux médiocres qui puissent passer la barre, fur laquelle il n'y a que deux braffes & demie en haute marée. Le roi est tributaire du roi de Siam. Les habitans font malais, & suivent tous la secte mahométane des Turcs & des Mogols. Leurs maisons sont bâties de bamboux, & élevées sur des piliers, à quatre ou cinq pieds de terre, à cause de l'humidité. Le Roi & quelques-uns des plus riches ont des maifons de planches : leurs vêtemens sont semblables à ceux des malais de Malaca, de Jor & de Sumatra. Ils ont presque tous les cheveux longs. Une piéce de toile ou de foye leur entoure la tête sans la couvrir entierement. Ils portent toujours sur eux leur cri; c'est un poignard fort tranchant, long de quinze à dix-huit pouces, & large de deux. Plusieurs font faits en figure d'onde, & ont des poignées d'or. Ils ont aussi des zagayes & quelques mousquets. Leurs boucliers font ronds & fort légers; ils ont deux pieds & quelques pouces de diametre; ils font à l'épreuve du sabre & du pistolet. Il y a dans le pays plusieurs familles venues de la côte de Coromandel : il est aisé de les diftinguer, parce qu'ils font plus noirs & plus timides que les malais. On y trouve aussi quelques Chinois qui y font venus de Siam par terre. Ce royaume est plein de grandes forêts où l'on voit quantité de bufles sauvages, d'éléphans, de cerfs & de tigres. On y prend les éléphans comme dans le royaume de Siam, & c'est un des principaux revenus du Γοι. Le plus grand que l'auteur cité y ait vù, avoit fix coudées & demie de haut. Les plaines sont coupées de plusieurs canaux qui les rendent fertiles en différentes especes de ris. Outre les fruits ordinaires qui viennent dans les Indes, la terre y produit d'elle-même plusieurs fruits excellens, inconnus aux autres parties du monde, parmi lesquels le mangoustan & le durion sont les plus estimés même des Européens. Le roi ne leve aucun tribut sur ses sujets. Il a des mines d'un étaim aussi blanc que celui d'Angleterre, mais qui n'en a pas la solidité: il en fait fabriquer des pieces de monnoye qui pésent une livre, & qui ne valent que sept sols. Il fait battre aussi des petites pieces d'or rondes de bas aloi, d'une ligne & demie de diametre, sur lesquelles font gravées des lettres arabes. On en donne cinq pour un écu d'Espagne. Une petite monnoye de cuivre qui ne vaut qu'un de nos deniers, a cours parmi le peuple. Les vivres y font fort bons & à très-bas prix. Les marchands de Surate viennent y chercher de l'étaim qu'on appelle calin aux Indes. Ceux de la côte de Coromandel, y portent des toiles de coton, & ils en rapportent du calin, de l'or en poudre & des élé phans. Ceci est tiré d'une lettre du P. Taillandier, miffionaire jésuite, écrite le 20 Janvier 1711, imprimée au tome XI des lettres édifiantes, p. 92. QUEDENAU, bourgade de Prusse, dans le Samband, auprès & au nord de Konigsberg. Il y a une église bâtie sous l'invocation de saint Jacques, où dans le tems de la catholicité, les gens de mer apportoient quantité d'offrandes, pour accomplir les vœux qu'ils avoient faits à ce S. Apôtre dans les périls de la navigation. * Hartnock, Disfert. 14. QUEDLINBURG, Quintilineburgum, c'est ainsi que l'écrivent les Allemands. Baudrand & Baillet, écrivent QUEDELINBOURG. Corneille écrit bien QUEDLINBOURG, ville, abbaye & petit état d'Allemagne, au cercle de Saxe, entre les principautés de Halberstadt & d'Anhalt. La ville de Quedlinbourg est la seule qu'il y ait dans le district de l'abbaye, & il y a une école illustre. L'abbaye fut fondée par Mathilde, reine d'Allemagne, avec Henri l'Oiseleur son mari. Elle s'y retira, y mourut, & y fut enterrée auprès de lui, dans l'église de saint Servais. L'abbesse est aujourd'hui princesse de l'empire. Elle & les dames qui possedent l'abbaye sont de la religion luthérienne. Aurore de Konismarg, fameuse par l'usage qu'elle a fait de sa beauté à la cour d'Auguste II, électeur de Saxe & roi de Pologne, étoit abbesse de Quedlinbourg & Luthérienne. Baillet, Topog. des saints, semble croire que cette abbaye soit toujours catholique. Voici ses termes. L'abbaye subsiste toujours, quoique tout semble Luthérien autour d'elle. Il s'est trompé en cela. Ce qu'il ajoute est plus juste: l'abbesse est comptée pour la premiere entre les princesses de l'empire, c'est-àdire, entre celles qui n'ont ce titre qu'à cause de leur abbaye. Il se tint un concile affez célébre en 1085, dans l'église de Quedlinbourg, & un second l'an 1105. La protection de l'abbaye étoit autrefois à l'électeur de Saxe, mais elle est aujourd'hui à l'électeur de Brandebourg, qui possede le Diocèse de Halberstadt où elle est située. * Hubner, Geog. p. 565. QUEENBOROUG, ville d'Angleterre dans la province de Kent. Elle envoye ses députés au parlement, & a droit de tenir marché public. * Etat présent de la grande Bretagne. Tom. 1. QUEENES COUNTY, c'est-à-dire, le COMTÉ DE LA REINE, contrée d'Irlande, dans la province de Leinster, & l'un des onze comtés qui la composent. Les Irlandois l'appellent en leur langue LEASE. Il a le comté de Kildare à I'est, le comté du roi ou Kings-County, avec Tiperari qui est de la province de Mounster au nord & à l'ouest, & le comté de Kilkenny au midi. Il a trente-cinq milles de long & trente deux de large. C'est un pays marécageux & rempli de bois. On le divise en sept baronies, savoir, Il y a une ville qui tient marché public, savoir MARYBOROUGH, & trois qui envoyent leurs députés au parlement, favoir Port-Arlington, Maryborough & BALLINEKILL. * Etat préf. de l'Irlande, p. 44. QUÉESTOWN, ville d'Irlande, dans la province de Leinster , au comté de la Reine, dont elle eft la capitale. C'est la même que MARYBOROUGH, c'est-à-dire, le bourg de Marie. Elle est la capitale du comté, chef-lieu d'une baronie, jouit d'un marché public, envoye deux députés au parlement, & n'a d'ailleurs rien de remarquable. QUEETUMO. Voyez QUEATUMO. 1. QUEI, ville de la Chine, dans la province de Quangsi, au département de Chincheu, sixiéme métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 8d39', par les 23d 42' de latitude. * Atlas Sinenfis. 2. QUEI, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Chingtu, premiere métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 13d 55', par les 31d 40' de latitude. * Atlas Sinenfis. 3. QUEI, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Kingcheu, sixiéme métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 7d 12', par les 31d de latitude. * Atlas Sinenfis. QUEICHEOA, ville de la Chine, dans la province d'lunnan, au département de Iunnan, premiere métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 14a 20', par les 25d 10' de latitude. * Atlas Sinenfis. d 1. QUEICHEU, (prononcez QUITCHEOU) province de la Chine, la quatorziéme dans l'ordre des provinces. grandes, dix cités, quatre villes militaires, & autant de TABLE GÉOGRAPHIQUE Noms. Latitudes. Forteresses qui dépendent de la ville. Golungfan, Siaolungfan, Talungfan, Siaochinfan, Luxan, Lufan, II 52 25 51 p. II 45 25 37 P. II 45 II 32 25 53 P II 32 25 53 P. II 40 25 48 p. Mohiang, C'est la moins fertile de toute cette contrée. Elle est héris- Le Queicheu n'étoit pas autrefois compté entre les provinces de l'empire: il étoit divisé entre le Suchuen, le Huquang & les autres provinces voisines. La famille de Taimanga fut la premiere qui le réduisit en province particuliere, parce que celle de Juen y avoit élevé beaucoup de forts & de citadelles. Il a la province de Suchuen au nord. & partie au couchant: la province de Huquang à l'orient: le Quangsi au sud-est, & l'Iunnan au fud-ouest. Il n'y a que huit villes métropoles, qui même ne sont pas fort Tufo, Sunan, Vuchuen, Noms. Longitudes. 4. Métropole. Latitudes. Noms. Longitudes. 3. Grande Cité. Latitudes. Pangxui, 10 18 26 13 p. Pinglang, Pingcheu, 26 13 p. 26 2 Lotung, P. Hoquiang, SP. 9 45 Loping, 26 40 p. 26 Pingting, 30 P. 10 20 Fungning, 26 26 P. 942. 28 48 p. 1. Grande Cité. 2. QUEICHEU, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, dont elle est la fixiéme métropole. Elle est de 8d 3 plus occidentale que Pekin. Sa latitude est de 31d 33. Cette ville est une des plus occidentales de la province, sur le bord septentrional du Kiang; & comme c'est la premiere de la province que l'on passe en venant de ce côté-là, il y a une douanne où l'on paye les droits pour les marchandises qui entrent. Ce passage rend cette ville riche & célebre. Son territoire comprend treize villes, ou cités; savoir, 24 42 р. Taiping. Tout ce canton passe pour très-fertile; aussi les Chinois n'y laiffent rien qui ne soit cultivé avec soin, excepté vers le nord, où des montagnes de roche dérobent à l'agriculture un affez bon espace de terrein. Ces montagnes ne laissent pas d'être habitées par un peuple sauvage & qui vit indépendant. Il y a des puits falés, des oranges, des citrons, du mufc & des perdrix en quantité. Il y a trois fameuses pagodes. Sous l'empereur Iu ce canton étoit divisé en deux parties, dont une appartenoit au pays de LEANG, & l'autre à celui de KING. Sous la famille de Cheu, cette ville fut du royaume de Juro; fous celle de Han, on l'appella IUNGNING; sous celle de Tanga IUNGAN ; & ensuite Queichen, nom qui a été conservé jusqu'à présent. * Altas Sinenfis. 3. QUEICHEU. Voyez QEILING. Ce nom QUEICHEOU est la même chose que QUITCHEOU dans les lettres édifiantes. QUEIHOA, ville de la Chine, dans la province de Fokien, au département de Tingcheu, sixiéme métropole de la province. Elle est de 20' plus occidentale que Pekin, par les 26d 31' de latitude. * Altas Sinenfis. QUEIKI, ville de la Chine, dans la province de Kiansi, au département de Quangsin, troisiéme métropole de la province. Elle est de 19' plus occidentale que Pekin, sous les 28d 41' de latitude. * Altas Sinenfis. QUEILES, ou CHEILES, en latin CALYBS, riviere d'Espagne en Aragon, aux confins de la vieille Castille. Elle a sa source au mont Cays, & courant vers le nord oriental, elle passe à Taraçone, entre dans la Navarre, laisse Cascante à l'orient, & va se perdre dans l'Ebre à Tudele, qu'elle arrose auffi. * Baudrand, rectifié. QUÉILIN, ville de la Chine, dans la province de Quangsi, dont elle est la capitale & premiere métropole. Elle est de 7d 32' plus occidentale que Pekin, par les 25d 54'. Ce canton, avant d'être soumis à l'empereur de la Chine, appartenoit à la seigneurie de Pegao, & c'étoit les dernieres terres qui en dépendissent vers le nord. Il étoit aufli la frontiere du royaume de Çu. La famille de Cin, les ayant toutes subjuguées, appella ce lieu Queilin; Leang le nomma Queicheu; la famille de Tanga l'appella Kienling, celle de Suen Ciugkiang; & celle de Taiminga rétablit l'ancien nom QUEILIN. Ce nom vient de QUEI, forte de fleur qui est commune dans toute la Chine; mais qui vient là en plus grande quantité qu'en aucun endroit ; QUEILIN veut dire une forêt de la fleur nommée QUEI. Elle vient sur un grand arbre, dont la feuille ressemble à celle du laurier & du cannelier; la fleur est petite, de couleur jaune, & s'étend en forme de petites grapes; l'odeur en est agréable, & dure long-tems sans se flétrir. Dès qu'elle est tombée, l'arbre en moins d'un mois en repoufle d'autres. Elle répand un agréable parfum dans tout le pays d'alentour. C'est la même fleur que les Turcs trempent dans du jus de limon, & dont ils teignent le crin de leurs chevaux; les Chinois en font des gâteaux, qui flatent le goût & l'odorat. Le nom de Quer est aussi commun à la riviere, auprès de laquelle Queilin est situé. Elle coule dans des vallées fort étroites, ce qui augmente sa rapidité. Il y a neuf villes dans ce territoire, savoir, La ville est grande & ornée de beaux édifices. C'est la résidence d'un vice-roi & d'un seigneur descendu de la famille de Taiminga. (Cette derniere circonstance peut avoir été changée, y ayant environ un siécle que le pere Martini écrivoit.) Durant la guerre par laquelle les Tartares conquirent la Chine, un parti des Chinois, qui n'avoient point encore été subjugués, choisit pour empereur Junglie, qui tint ferme quelque tems dans ce canton, & fit tête aux Tartares. Sa mere, sa femme & fon fils avoient reçu le baptême, & lui-même favorisoit beaucoup les P. P. jésuites. C'est le même que Yumlié. Il remporta d'abord quelques avantages sur les Tartares; mais enfin il fut vaincu, comme on peut voir dans l'introduction à l'histoire de l'Asie, p. 160. On prend aussi dans ce canton un oiseau, dont les couleurs sont si belles, que les Chinois en mêlent les plumes avec la foie. On tire aussi de certaines pierres, dont les lettres & les écrivains se servent pour broyer leur encre, avec laquelle ils écrivent avec le pinceau. Il y a à Queilin trois fameuses pagodes. Au nord oriental de la ville est le mont Quei, qui tire ce nom de la grande quantité de fleurs nommées de même. Les arbres qui les produisent n'en fouffrent point d'une autre espece parmi eux. Le mont Ly au sud-est de la ville, ne ressemble pas mal à un éléphant. * Atlas Sinenfis. QUEISCH (la), petite riviere, en bafle-Alface selon quelques-uns; felon d'autres elle borne cette province à Lauter dans le Palatinat, se jette dans le Rhin à Germershein, qui est éloigné de dix ou de douze lieues de fa fource, après avoir paflé par Ansviller, & baigné les murs de Landan. Elle a son cours vers le levant. * Supplément au manuscrit de la bibliotheque de M. de Corberon, premier préfident an conseil souverain d'Alface. QUEISS, Quissus, riviere de la Silésie: elle a sa source au duché de Jauer, au couchant de Fridberg: de-là elle coule à Greiffenberg, passe dans la Lusace, où elle arrose Lauban, rentre dans le duché de Jauer, auprès de Naumbourg qu'elle baigne; & continuant son cours vers le nord, elle va se perdre dans le Bober, dans les foffés de Sagan, au duché de ce nom. * Blacu, Altas. 1. QUEITE, ville de la Chine, dans la province de Honan, dont elle est la seconde métropole. Elle est de 1d 32' plus occidentale que Pekin, par le 32d 10' de la titude. Son territoire est fermé au nord par la riviere Jaune, & au midi par le fleuve HOAI. Cette ville ne le céde à pas une de la province, ni pour la beauté du pays, ni pour la fertilité du terroir, ni pour la falubrité de l'air. C'étoit autrefois la résidence des rois de Sung: du tems des rois ce canton fut divisé, en trois, & partagé entre les rois, de Cr, de Çu & de Quer. Mais la famille de Cin, ayant aboli tous ces royaumes, le nomma Xangkieu, celle de Han CIUYANG, celle de Sung INGTIEN, & les rois d'Utay lui donnerent le nom d'aujourd'hui. Il y a dans ce territoire neuf villes, qui ont tout en abondance, & qui sont extrê mement peuplées, savoir, Il y a dans ce canton des oranges de toute espece, & des grenades d'un gout exquis. C'est même l'abondance & la bonté des grenades qui donnent le nom à Xeching. Elle a trois pagodes qui se diftinguent des autres. Ce canton est fort uni & en plaine: il n'y a que de petites montagnes, encore sont-elles en petit nombre; & les géographes chinois, qui se contentent de les nommer, n'en disent aucune particularité. * Atlas Sinenfis. 2 QUEITE, ville de la Chine dans la province de Quangsi, au département de Tiencheu, onziéme métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 11d, par les 23d so' de latitude.* Atlas Sinenfis. QUEIXOME. Voyez KISMICH. QUEIXUN, ville de la Chine, dans la province de Quangsi, au département de Chingan, dixiéme métropole de la province. Elle est plus orientale que Pekin de 12d 14', par les 2 23d 50' de latitude. * Atlas Sinenfis. 1. QUEIYANG, ville de la Chine, dans la province de Queicheu, dont elle est la capitale & la premiere métropole. Elle est de 11d 46' plus occidentale que Pekin, par les 26d de latitude. Son territoire est plus uni que tout le reste de la province; aussi est-il plus habité. Anciennement les habitans de ce canton étoient appellé SINANY, c'est-à-dire les barbares du fud-ouest, parce que ce canton étoit situé ainsi par rapport à l'ancienne Chine, & qu'il appartenoit à l'ancien royaume de LOUQUET. Sous sa famille de Han, il fut subjugué par par l'empereur Hiaouvu, & on en fit une Seigneurie nommée CiANGEO. La famille de Sung le remit en province; & y ayant bâti une ville, y mit une forte garnifon. La famille d'luen ayant conquis facilement ce canton, le nomma Sunjuen, c'est-à-dire, favorable à Iuen. La famille de Taiminga donna à ce lieu le nom qu'il porte aujourd'hui, & l'éleva au rang de ville & de métropole, lui fubordonnant dix-huit forteresses, dont quelques-unes va lent bien des villes pour la grandeur. Ces places font, Queiyang métropole. Siaolung, Siaolungfan, Talungfan, Siaochinfan, Xangmakiao, Kinkiun, Luxan, Hungfan, Lufan, Golungfan, Pingfa, Kinxefan, Mohiang. Les Chinois nomment beaucoup de peuples qui ont autrefois habité cette contrée, & ils rapportent de grands détails de leurs mœurs. Ces lieux ne prirent les usages de la Chine que sous la famille de Taiminga, & plusieurs des habitans devinrent du nombre des lettrés. Les Tartares de la famille d'luen ont élevé un magnifique temple hors la ville, au midi. A l'orient de Queiyang est le mont TUNGEU: on l'appelle Timbale de cuivre, parce que quand il doit pleuvoir, on y entend un bruit pareil à celui d'une timbale que l'on frappe. Le mont Nanuang, au nord de la ville, est si roide, que peu de gens ofent y monter. Le mont Venpi, qui eft au midi de la ville, est isolé: il a la figure d'un angle isofcele, & se termine en une cime fort pointue. 2. QUEIYANG, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Hengcheu, dixiéme métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 4d 53', par les 26d 27' de latitude. * Atlas Sinenfis. 3. QUEIYANG, cité de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Chincheu, seconde grande cité de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 4d6', par les 27d 32' de latitude. * Atlas Sinenfis. QUEIYVEN, ville de la Chine, dans la province d'lunnan, au département de Lungchuen, cité de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 16d 5s', par les 24d 20' de latitude. * Atlas Sinenfis. QUELAINES, bourg de France, en Anjou, à trois lieues de Craon & de château-Gontier. On y tient tous les ans une foire considérable. QUENEC ou QUENENA, contrée d'Afrique, dans la Barbarie, le long de la riviere de Zis, près du mont Atlas, & d'un chemin étroit, long de quinze lieues. Elle confine au nord à celle de Matagara. Le sieur de la Croix, dans sa relation de l'Afrique, t. 2, p. 305, la met dans le Biledulgerid, qui ne s'étend pas jusques là à beaucoup près. Voici comment il la décrit. Il y a trois principaux châteaux entre Fez & Sugulmesse. Le premier est ZEBEL, situé sur un haut rocher, à l'entrée de ce chemin étroit: de forte que ses crenaux semblent toucher le ciel; le second est GASTIR, situé à cinq lieues au-dessous, sur la pente d'une montagne, & presque dans la plaine: le troifiéine qu'on appelle TAMARACOST, est sur le grand chemin, à huit lieues de Gastir, en descendant la riviere. Tout le reste de cette contrée n'est que village ou méchans hameaux. La disette de grains est grande en cette contrée, le terroir ne produit que des dates, qui ne font pas fort bonnes; excepté sur les bords de la riviere, où l'on seme quelque peu d'orge & du millet. Mais les habitans ont de grands troupeaux de chevres, qu'ils enferment l'hyver avec eux dans de vastes cavernes, qui leur fervent de forteresses. Elles font hautes & fur la croupe des rochers. L'entrée en est étroite, & le sentier taillé dans le roc est si petit, qué deux hommes le pourroient défendre contre une armée. Cela n'empêche pas que ces peuples ne foient sujets des seigneurs de Garciluin, & les autres des Arabes. Il y en a pourtant de libres. Comme le sieur de la Croix a travaillé sur d'anciens mémoires, il faut avertir que Garciluin & le pays de Quenec font partie des états de Maroc. QUENNE, (LA) riviere de France, dans le Nivernois. Si on en croit Davity & Corneille, qui le suit, elle vient des étangs de Saint-Martin de la Bretonniere, passe par Saint Sauge, forme quelques bons étangs, fait moudre quelques moulins, vient à Suanci, retourne à Montigni sur Canne & à Savigni, & se jette dans l'Arron, auprès de Coulonges fous Cercy. MM. Sanfon, dans leur carte de la généralité de Moulins, abregent bien le cours de cette riviere, à laquelle le nom de ruisseau suffiroit. Ils en mettent la source à Montigni sur Canne, la font pafler à Savigni, à Saint Gratien, à Cercy-la-Tour, après quoi ils la font tomber dans l'Arron, auprès de Coulonges sous Cercy; d'où elles vont ensemble grossir la Loire, auprès de Décife. QUENTAVIC, QUENTOVIC, Quentavicus, Quentowicus pour Quantia Vicus; de mot à mot, le village de la Canche, ville maritime de France, en Picardie, dans le Ponthieu, à l'embouchure de la Canche. Piganiol de la Force, Description de la France, t. 3, p. 223, en parle ainsi: il y avoit autrefois dans le Ponthieu une ville & un port appellé Quentouvicus, Quentavicus, &c. Elle étoit vis-à-vis Estaples, dans l'endroit où est aujourd'hui le monaftere de saint Josse, où l'on voit encore beaucoup de ruines. Les annales de faint Bertin disent que l'an 842, une armée de Normands descendit dans un lieu de grand commerce, appellé QUENTOVIC. Cette ville étoit auffi célébre pour les monnoies, puisqu'il est dit dans les capitulaires de Charles le Chauve, in nullo alio moneta fiat nifi in palatio noftro in Quantouvico, &c. QUENXAN, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Sucheu, troisieme métropole de la province. Elle est de 3d 57' plus orientale que Pekin, sous les 32d de latitude. * Atlas Sinenfis. QUENYANG, ville de la Chine, dans la province d'lunnan, au département d'lunnan, premiere métropole de la Province. Elle est plus occidentale que Pekin de 14d 30', par les 24d 38' de latitude. * Atlas Sinenfis. QUERASQUÉ: en Italien CHERASCO, en latin Clarafcum, ville d'Italie, en Piemont, dans la province de Querasque, au confluent de la Sture & du Tanaro. Il y a apparence que fon nom vient de Carasco ou Caiarasco, ou Carascoto, ancien château dont il est parlé dans les bulles d'Eugene III, en 1153, & d'Adrien IV, en 1156, en faveur d'Anfelme, évêque d'Asti, & que la ville de Querasque s'est formée des ruines de ce château, vers l'an 1220. Dans ce tems les habitans d'Asti faisoient une rude guerre à ceux d'Alba. Ces derniers, & fur-tout ceux qui demeuroient dans des châteaux & dans des maisons de campagne, ne se trouvant pas en sureté contre les incurfions de leurs ennemis, choisirent au confluent des deux rivieres nommées ci-dessus un terrein aisé à fortifier. Ils y éleverent une ville, qu'ils entourerent d'une muraille, felon la maniere de fortifier les places dans ce tems. On lisoit autrefois sur la porte de la ville ce vers latin : Clarasci porta funt alba viribus orta. Quantité de Seigneurs y bâtirent & s'y logerent ; la plupart fatigués du gouvernement tyranique des Seigneurs particuliers qui avoient usurpé la domination des lieux qu'ils habitoient. Pour former cette ville, on commença par choisir un lieu sain & commode, bien exposé au midi. On traça. les murs en carré. On laissa au milieu une belle place, & on y jetta les fondemens d'une haute tour, appuyée de quatre piliers, d'où comme du centre on voit le long de quatre grandes rues, percées en droite ligne, les quatre côtés de la ville & les deux portes diamétralement opposées. Luchin Visconti, seigneur de Milan, qui le fut quelque tems aufli de Querasque, bâtit la citadelle qui est carrée. Les bastions, les fossés, les demi-lunes & autres fortifications modernes, ont été faits par Christine-Françoise, duchesse de Savoye, mere régente & tutrice de son fils Emmanuel II, & par là elle en fit une des plus fortes clefs du pays de ce côté ; aussi en 1640, les Espagnols ne purent s'en rendre maîtres. Ils en leverent encore le siége l'année suivante. * Theat. Sabaud. & Pedemont. part. 2 69. Son territoire peut avoir neuf milles de diametre, & confine à Novel, à Benne & à Cavaler Maggiore. Il étoit plus grand, avant qu'un Lieutenant de Jeanne, reine de Naples, lequel commandoit en Piémont, en eût démembré une partie en faveur de Conrad de Bra, l'an 1365. Mais ce canton ne cede à aucun de ses voisins en fertilité. La plaine produit du blé en abondance, & les collines qui font agréablement variées fournissent du vin, dont on fait beaucoup de commerce. On y a affez de bœufs pour le labourage & pour la boucherie. Les eaux qui coulent en ce canton y fourniffent une pêche abondante de truites, & |