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Senectère, commandant en chef dans les provinces de Poitou, de Saintonge & d'Aulnis, & M. Baillon, intendant de la Rochelle, furent chargés de l'exécution de cette ordonnance.

Le préfidial de la Rochelle fut créé par l'édit des Présidiaux de 1551, par brevets du 21 d'avril 1672, du 30 de mai 1730, & d'un de feptembre 1731, le roi a permis aux officiers du préfidial de porter la robe rouge, d'abord aux proceffions & cérémonies qui fe font tous les ans le jour anniverfaire de la réduction de la ville en 1628, & à l'ouverture du palais; enfuite aux jours de Pâque & de l'Affomption, & pour les Te Deum chantés par ordre du roi; enfin, aux jours de Noel & de la Pentecôte. Le préfidial obtint en 1700 la réunion de la charge de lieutenant général de police, créée l'année précédente. Elle eft exercée par fes officiers alternativement.

Il y a une monnoie à la Rochelle. Elle exifte dès le tems que la ville appartenoit aux Anglois ; & nos rois l'ont

confervée.

La jurisdiction confulaire y fut établié fur le même pied que celle de Paris par un édit de Charles IX du mois de décembre 1565.

La Rochelle étoit anciennement de l'élection de Saintonge. Il en fut établi dans la ville un fiége particulier avant 1567. Il en fut retiré durant les troubles en 1622, & y fut rétabli en 1628, après la réduction de la ville.

Le fiége de l'amirauté de la Rochelle fut créé par édit du mois de février 1631.

Anciennement le pays d'Aulnis étoit de la généralité de Poitiers. Louis XIV par édit du mois de mai 1645 établit à la Rochelle un bureau des finances. Cet édit n'ayant point eu d'exécution, le bureau des finances fut créé de nouveau en avril 1694 & compofé de fix tréforiers de France, dont le premier étoit préfident, d'un avocat & d'un procureur du roi, de deux greffiers en chef, d'un receveur & de deux contrôleurs des domaines & bois. Il y avoit d'autres officiers fubalternes, qui furent fupprimés en 1716. Ce tribunal a reçu dans différens tems des augmentations & des diminutions: mais depuis 1716 il eft compofé de dix tréforiers de France, d'un chevalier d'honneur, & des autres officiers nominés ci-deffus. Pour former la généralité de la Rochelle, on détacha les élections de la Rochelle, de Saintes, de Marennes, de Cognac & de Saint-Jeand'Angeli, des généralités de Poitiers, de Bordeaux & de Limoge.

Un arrêt du confeil du 15 de juillet 1719 établit à la Rochelle une chambre de commerce, compofée du directeur & de fyndics que le roi nomme chaque année.

Le college royal de médecine fut établi par lettres patentes du mois de décembre 1681. Nul médecin ne peut exercer la médecine à la Rochelle, fans avoir été adinis dans ce collége.

Il y a aufli dans cette ville une académie royale des belles-lettres, établie en 1732, fous la protection de M. le prince de Conti, gouverneur de la province. Elle eft compofée d'académiciens honoraires ; d'académiciens titulaires, tous réfidens à la Rochelle; & d'académiciens allociés, tant françois qu'étrangers. Son fceau repréfente fur le bord de la mer un olivier, qu'une main fortant de la nue fait naître d'un coup de lame, avec ces mots victrice Minerva, qui font allusion à la dispute de Minerve & de Neptune pour nommer la ville d'Athênes.

Les principaux édifices publics de la Rochelle, font l'hôtel-de-ville, le palais, la-groffe horloge, les tours de S. Nicolas-de-la-Chaîne, qui défendent l'entrée du port; la tour du garrot ou de la lanterne, laquelle fert de phare; & celle de moureilles, aujourd'hui appellée des récollets, & les cinq portes.La porte royale fut commencée en 1716, & finie en 1723; l'architecture eft d'une espece d'ordre dorique, & elle eft ornée d'un bufte de Louis XIV, de la main de Girardon. La porte dauphine, d'ordre toscan, fut élevée en 1699. La porte-neuve, placée au couchant, fut ouverte en 1689, lorsqu'on fortifia la ville. La porte des-deux-moulins, fur le bord de la mer, doit avoir été conftruite vers l'an 1200; & la porte faint-Nicolas eft à peu près du même tems. Il y en avoit anciennement d'autres, dont quelques-unes fubfiftent encore dans la ville. Il ne refte plus que quelques ruines de plufieurs; & il y en avoit dont la fituation eft ignorée. Il y a plufieurs

fontaines, dont les plus remarquables font la fontaine dauphine, laquelle rebâtie en 1675, eft une tour exagone de huit pieds de diametre fur feize pieds d'élévation jusqu'à la chape, furmontée du bufte du dauphin, fils de Louis XIV; & la fontaine royale, qui fut faite en 1650. C'est une exagone, dont les pans font chargés d'inscriptions & d'armoiries. Elle porte une croix de bronze de quinze pieds de haut, pofée fur une pyramide, qui couronne la coupole de la fontaine.

La Rochelle a trois places, la plus confidérable eft celle du château. Elle a pris fon nom de l'ancien château de la Rochelle, bâti à l'extrémité de cette place, pour commander l'ancien port qui s'étendoit jusque-là. Ce château nommé Vauclair, fut démoli par les Rochellois en 1373, auffi-tôt après qu'ils eurent chaffé les Anglois. Ils en laifferent fubfifter les quatre tours, que Charles V réunit à son domaine. Il en reftoit encore deux en 1599. Cette place n'étoit pas autrefois auffi grande qu'elle l'eft à préfent. La chapelle de fainte Anne & fon cimetiere, l'ancien hôtel de la monnoie & le grand temple en couvroient une partie. Celui-ci ayant été brûlé, l'on en démolit les reftes en 1689, pour agrandir la place. Les autres bâtimens ne fubfiftoient plus depuis long-tems. En 1690, elle fut enfermée de murailles, à l'exception du côté oriental qu'on a fermé d'une rampe de fer à hauteur d'appui. En 1704 le maréchal de Chamilly fit planter des allées d'arbres dans la place. La feconde place eft la place Hubert. Elle est dans la ville-neuve, & a pris fon nom d'Hubert, chef de la direction des affaires de la ville, lequel la fit tracer vers 1650. En 1740, on fit fur la rive la place Barentin. Elle a reçu fon nom de l'intendant d'alors.

Les armes de la ville de la Rochelle font de gueules à la nef d'argent voguante, au chef d'azur, chargé de trois fleurs de lys d'or, avec cette devile, Servabor rectore Deo.

Le commerce des Rochellois est assez connu, fans qu'il foit befoin d'en parler ici.

Tout cet article eft tiré de l'hiftoire de la ville de la Rochelle & du pays d'Aulnis, compofee d'après les auteurs & les titres originaux &c, par M. d'Arcere de l'oratoire, de l'académie royale de cette ville; imprimée à la Rochelle en deux vol. in-4°, le premier en 1756, & le deuxième en 1757.

ROCHELOIS, (le) pofte de l'Amérique feptentrionale dans l'ifle de faint-Domingue, fitué au quartier du fud, à l'entrée du cul-de-fac, vis-à-vis l'ifle Guanabe. C'eft une paroiffe deffervie par les capucins, autrefois, & par les jacobins aujourd'hui.

ROCHEMEAU, Roccameltis, ancien château de France, dans le Poitou, fur la Charente, au fud-ouest de l'abbaye de Charroux.

ROCHEPO, (la) lieu de France, en Touraine. C'est une paroiffe fituée dans un vallon, entre deux montagnes. La riviere de Gurtempe s'y décharge dans la Creuse. La cure eft à la collation de l'archevêque de Tours. Il y a dans cette paroifle un vignoble d'environ trois cents ouvrées ; une fontaine d'eau minérale, limpide & fans saveur ; & un ruiffeau, qui tarit en été.

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ROCHER, ROCHE ou Roc, en latin Rupes, en italien Rocca, Rupe ou Pietra, en espagnol Roca & Pefta en allemand Fels, en anglois a Rock, fignifie une masse de pierres très-dures, qui a fa racine en terre, ou de groffes malles de pierres qui fe trouvent au fommet des montagnes, & qui font coupées en précipices. On les nomme Roques en Languedoc & dans les provinces voifines. On a bâti quelquesfois des tours & des forts fur ces fortes de rochers; & l'on en a pris occafion de donner dans la mauvaife latinité des fiécles d'ignorance, ce nom de Roua à toutes les fortereffes. Les Italiens les appellent encore ainfi toutes. C'eft de là que le nom de Roche entre dans la composition du nom de plufieurs villes, bâtie dans les endroits où étoient auparavant de petits châteaux fortifiés.

La Palestine étant un pays de montagnes, avoit auffi beaucoup de rochers ; & ces rochers faifoient une partie de la force du pays. On s'y retiroit dans les alarmes, & l'on y trouvoit un afyle, ou contre les irruptions fubites, ou contre la pourfuite des ennemis : l'hiftoire de la bible en offre un affez grand nombre d'exemples.

S. Jérome dit que la partie méridionale de Juda est remplie de creux fous terre, & de cavernes dans les mon

tagnes,

tagnes, où les peuples fe retirent encore aujourd'hui. (Bellon. 1. 2, Obfervat. c. 6.) Les villes de ce pays-là font fous terre ou dans les rochers.

De l'ufage où l'on étoit de fe retirer dans les rochers pour s'y mettre en fûreté, font venues ces façons de parler fréquentes dans le texte hébreu de l'écriture: (a) Le Sei. gneur eft mon rocher, j'espererai en lui: (b) Soyez mon rocher & ma force, (c) Israel a méprifé le rocher de mon falut. (a) Pfalm. XVIII, 3. (b) ibid. 32. (c) Pfalm. XXX, 3.

*

Les Hébreux donnent auffi le nom de rocher aux lieux de retraite ou d'affurance où ils fe retirent. Seigneur, vous me conduirez à un rocher, où je ferai en fûreté. Pfalm.

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LXI, 3. Lerocher fe met auffi pour une carriere, & dans un fens figuré, pour le patriarche d'une nation, & le premier pere qui eft comme la carriere d'où les hommes de cette nation font fortis. Jettez les yeux fur le rocher d'où vous avez été tirés, & fur la caverne d'où vous avez été taillés ; confidérez Abraham votre pere, & Sara qui vous a engendrés fai, LI, 1.

Il eft parlé dans l'écriture de plufieurs rochers.

Les rochers d'Arnon étoient apparemment ceux qui bordoient ce fleuve ou ce torrent. On difoit, felon d'an ciens proverbes, que le Seigneur avoit abaiffé & comme aplani les rochers d'Arnon au paffage de fon peuple: fcopuli torrentium inclinati funt.

Les ROCHERS BOBES & SENÉ étoient entre Machmas & Gabaad.* 1 Reg. XIV, 4. Num. XXI, 14, 15.

Le ROCHER DE DIVISION étoit dans le défert de Maon. On lui donna ce nom depuis que Sail fut obligé de fe défis ter de la pourfuite de David, pour fecourir fon pays contre les Philifins qui y avoient fait une irruption.* I Reg. XXIII, 28.

Le ROCHER D'OREB ou d'HOREB. Il y en a trois de ce nom marqués dans l'écriture. Le premier eft celui d'où Moyle fit fortir de l'eau pour défaltérer le peuple qui étoit campé à Raphidim. (a) Le second étoit au haut du mont Oreb; Dieu y manifefta une partie de fa gloire à Moyfe () & enfuite à Elie. (c) Le troifiéme eft celui où Oreb prince des Madianites fut mis à mort. (d) Ce dernier s'écrit avec un O fimple, Oreb. Les autres s'écrivent avec un H. Horeb. Voyez HOREB.* (*) Exod. XVII, 6. (b) Exod. XXXIII, 21, 22, 23. XXXIV, 6, 7. (C) 3 Reg. XIX, 10, 11, 12, & feq. (d) Judic. VII, 25. Ifai.

X, 26.

Le ROCHER D'ODOLLAM étoit au voisinage de la ville de ce nom, dans la tribu de Juda.

Le ROCHER D'ETHAм ou d'ETAм, apparemment près la ville de même nom, marquée dans le grec: Jofué XV, 60. I Par. IV, 32. & II Par. XI, 6. Il étoit dans la tribu de Juda, au midi de Jerufalem. Voyez ETHAM.* Judic.

XV, 8, 11, 13.

Le ROCHER DE JECHTÉEL eft, felon plufieurs interprétes, le même que Petra, capitale de l'Arabie Pétrée. Le ROCHER, ou la PIERRE DE ZOELETH OU ZOHELET. III Reg. 1, 9.

On peut voir les autres rochers, s'il y en a encore quelques-uns de confidérables, dans leurs articles, ou dans celui des villes au voifinage desquelles ils étoient.

Il y a des rochers, qui fe trouvent dans la mer, & contre lesquels les vaiffeaux font sujets à le brifer quand ils en approchent : on les nomme Brifans. Il y en a qui, toujours couverts de la mer, font cachés fous l'eau, & que l'on nomme quelquefois roches aveugles; d'autres, qui ne font jamais couverts de la mer ; & d'autres, que la baffe mer découvre. On dit qu'une roche eft faine, lorsqu'il n'y a point de danger autour d'elle, & que tout ce qu'il y a de dangereux eft ce qui paroît. La chaîne des rochers qui font fous l'eau s'appelle Reffif par les Américains. On appelle Banche, un fond de roches tendres & unies qui fe trouvent en certains lieux au fond ou au bord de la mer. Les rochers font repréfentés dans les cartes générales par de petites croix ; mais dans les cartes particulieres les rochers découverts y font figurés par des pointes de roches, & ceux qui font cachés fous l'eau, font repréfentés par des petites croix.

ROCHER, (riviere du) riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la Louifiane. Elle prend fa fource dans des prairies, au midi des Tintons, & fe jette dans le Missouri après un cours d'environ quarante lieues. Il y a des Aiaouez

& des Maha qui habitent fes bords vers fa chute dans le Misfouri.

ROCHESTER, Roffa, ville d'Angleterre, dans la province de Kent, fur le Medway, eft à vingt-fept milles de Londres. Elle eft fort ancienne, & a un fiége épiscopal, mais dont le revenu eft fort modique: c'eft pourquoi on y annexe toujours le doyenné de Westminster. Il y a un des plus beaux ponts d'Angleterre, qui fut bâti par le chevalier Robert Knolls, fous le regne d'Henri IV. Rochefter a titre de comté.* Etat préfent de la grande Bretagne, t. I, p. 77. 77OCHETT

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ROCHETTE-LIREIX, (LA) lieu de France dans la Marche, diocèfe de Limoges, élection de Guéret, a quatre cents cinquante habitans. C'eft une paroiffe fituée en pays montueux les terres en font pierreufes & légeres, mais bonnes à feigle, bled noir, avoine, orge & raves : les pacages y font affez bons: les foins fuffifans pour la nourriture des beftiaux qu'on y éleve, & dont on fait com

merce.

ROCHFORD, bourg d'Angleterre, dans la province d'Effex. On y tient marché public. * Etat de la gr. Bret. t. 1. ROCHLİZ, ville d'Allemagne, dans la Saxe, & dans le cercle de Léipfick, proche de la riviere de Muldaw,avecun château, des mines de cuivre, & fur la riviere un pont de fept arcades & de deux cents cinquante-neuf pas de long. Cette ville eft très-ancienne, ayant été brûlée du tems de l'empereur Henri II. Elle avoit autrefois des comtes, qui en portoient le nom, & un entre autres, dont Witickind le cadet, duc de Saxe, époufa la fille, nommée Julande, & qui laiffa à fes descendans les villes de Rochliz, de Landsberg & de Brenne, ausquelles un de cette branche, appellé Conrad, ajouta la Misnie & la Luface. Cette ville a dans Les armes un éléphant. Jean Frédéric, électeur de Saxe, la prit l'an 1547, & y fit prifonnier Albert margrave de Brandebourg, qui étoit du parti de Maurice, duc de Saxe; mais bien-tôt après ce duc Maurice la reprit à l'électeur, & elle est toujours reftée depuis à fa poftérité. Dans les fentes de la montagne, qui eft proche de Rochliz, & qui porte le même nom, on trouve une grande quantité de pierres de fable rougeâtres, que l'on compare au bol d'Arménie. Zeyler Topogr. Sax.

*

ROCHMAŇOU, ville de la petite Pologne, au palatinat de Volhinie.* Andr. Cellar. Desc. Polon. p. 403. ROCIACUM, nom latin de la ville de Roucy. Voyez Roucy.

ROCKENBOURG, abbaye d'Allemagne, dans la Suabe, au comté de Weiffenhorn. Elle eft de l'ordre de prémontré, & elle fut fondée en 1226, par les comtes Berthold, Sifroy, & Conrad de Bibreck. Ce ne fut d'abord qu'une prévôté ; mais en 1440, le pape Felix IV permit à Jean Devring de prendre le titre d'abbé. * Hubner, Géogr. D'Audifret, Géogr. anc. & mod. t. ROCKENHAUSEN, petite ville d'Allemagne, dans le bas Palatinat. Elle eft fituée entre les châteaux de Reipolz-Kirch & de Falckenftein.* Zeyler, Topogr. Palat. infer.

3.

ROCKINGHAM, bourg & marché public en Angleterre, dans la province de Warwick. * Etat préf. de la gr. Bret.

t. I.

ROCKIZAN, ville royale de Bohême, à trois milles à l'eft de Pit-Sen, fur les confins du cercle de Podebroc ou de Pod Bardesc. Elle fut prife en 1421, par Ziscka, qui la fic brûler & piller, contre la parole qu'il avoit donnée aux habitans. En 1620, les Bohêmes formerent leur camp près de cette ville, contre les Impériaux & les Bavarois. En 1636, Banner, général fuédois, exigea des citoyens de Rockizau une groffe contribution. * Topog. Bohem. p. 71.

ROCLA-DI-MONTRONE, forterelle d'Italie, dans la Toscane. Elle fut enlevée aux Florentins par Charles, roi de Sicile, & rendue par le même aux Lucquois l'an 1275. Les Florentins la reprirent bien-tôt après. * Leand. Alberti, Ital. p. 26.

ROCNABAD, nom d'un ruiffeau qui coule auprès de la ville de Schiraz, dont l'eau eft extrêmement claire & pure, & dont les bords font tapiffés d'une verdure très agréable. On a bâti en ce lieu un oratoire, que les fophis, & autres gens de piété, adonnés à la contemplation, fréquentent or dinairement. Le Poëte Hafedh fait mention de ce lieu dans fa poësie exftatique, dans un diftique, qui fignifie. Donnezmoi, ô céleste échanfon, à boire le vin de cet amour divin,

le

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plus pur qui fe boive à la table des élus, fur les bords du Roknabad, & dans le Jardin de cet oratoire facré. On trouve peu chez les Musulmans de ces oratoires, qui ne foient accompagnés de jardins & de promenades agréables, où les gens de piété, & fur-tout ceux qui fe font confacrés particulierement à Dieu, vont faire ordinairement leurs médita

tions.

ROCOUX, village des Pays-Bas, près de Liége. Il n'eft remarquable que par la victoire que les François y remporterent fur les alliés, le 11 d'octobre 1746.

ROCROY, Rupes-Regia, ville de France, dans la Champagne, la derniere ville de cette province du côté des PaysBas. C'eft pour couvrir la Champagne de ce côté-là que François I fit conftruire cette fortetelle en un lieu défert, au milieu de la forêt de Tiérache, partie de celle d'Ardennes. Elle eft fituée dans une plaine, environnée de forêts de toutes parts; & l'on ne fauroit l'aborder que par des défilés. Elle eft dans la contrée des Ardennes la plus proche du Hainaut, & éloignée de la Meufe d'environ deux lieues & demie. Elle avoit autrefois des feigneurs particuliers. Son territoire est tout-à-fait ftérile. Ce fut dans la plaine de Rocroy que le 19 de mai 1643, fix jours après la mort de Louis XIII, Louis II, de Bourbon, duc d'Enguien, depuis prince de Condé, gagna fur les Espagnols la célébre bataille de Rocroy. Dom Francesco de Melo, gouverneur des Pays Bas, voulant profiter de la confternation où la mort. du roi avoit jetté toute la France, alla mettre le fiége devant Rocroy. Le duc d'Enguien, qui en voyoit l'importance, crut qu'il devoit tout hazarder pour le faire lever, & ayant pris toutes les précautions, comme auroit pu faire un vieux capitaine, il attaqua l'armée ennemie avec tant de conduite & de valeur, qu'il la défit entierement. Toute la vieille infanterie espagnole fut taillée en pieces. L'artillerie, le bagage, & plus de foixante drapeaux furent pris. Il y refta plus de fept mille des ennemis fur la place. On fit pres que autant de prifonniers, & le général ne fe fauva qu'avec peine. Le comte de Fuentes, un des généraux espagnols, y fut tué en donnant fes ordres pour le combat. Le fruit de cette victoire fut, outre la levée du fiége de Rocroy, la prife des villes de Maubeuge, de Barlemont, d'Aimeric & de Binch. Thionville fe rendit le 10 d'août en 1643, après un fiége de vingt-deux jours. La ville de Rocroy eft fortifiée par cinq bastions, deux contre-gardes, & cinq demi-lunes. Il y a un gouverneur, un lieutenant de roi & un major. * Baugier, Mém. de Champagne, t. 1, p. 313, & t. 2, P. 258.

1. RODA. Voyez NOVEM-PAGI.

2. RODA, petite ville d'Espagne, en Catalogne fur le Ter, à deux lieues de Vich. Il y a une abbaye de faint Pierre, occupée par des bénédictins non réformés. On croit que cette ville eft l'ancienne BACULA. Voyez ce

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RODAS, fortereffe des Indes, dans le royaume de Bengale. C'eft une des plus fortes places de l'Afie, affife fur une montagne, ayant fix grands baftions, & vingt-fept piéces de canon, avec trois follés pleins d'eau, où il y a de bon poiffon. Il n'y a qu'un feul endroit pour venir au-deffus de la montagne, où il y a une plaine de demi-lieue ou environ, dans laquelle on feme du bled & du ris. Il y a plus de vingt fources qui arrofent la terre; & tout autour de la montagne, depuis le bas jusqu'au haut, ce ne font que précipices, la plupart couverts de bois. Les Rajas fe tenoient d'ordinaire en cette fortereffe avec fept à huit cents hommes; mais elle eft à préfent au grand Mogol, qui l'a eue par l'adreffe du grand capitaine Mirgimola. Le dernier Raja laiffa trois fils, qui fe trahirent l'un l'autre. Tous les rois des Indes, fuccesfeurs de Tamerlan, ont affiégé cette place fans la pouvoir prendre. * Tavernier, Voyag. des Indes, l. 1, c. 17,

P. 359.

RODAUN, REDANE OU RODAUNE, riviere de Pologue. Elle a fa fource dans les montagnes du palatinat de Po

meranie, au-deffus de l'abbaye d'Uchau. Sa course n'eft pas longue, mais elle eft rapide. Elle fe jette dans la Wistule à Dantzic, après qu'une de fes branches s'eft jettée dans la Motlaw, au deffus de la ville. C'eft avec l'eau de cette riviere que fe fait cette fameufe biere appellée Joppenbier. Cependant cette eau reçoir toutes les ordures du quartier des corroyeurs, & même la décharge de quantité de latrines; enforte qu'on dit en proverbe à Dantzic, que ceux qui ont demeuré fept ans dans cette ville ont vécu de M.... pendant une année. * Andr. Cellar. Descr. Polon. p. 470.

RODBY, bourg du royaume de Danemarck dans l'ifle de Laland au bailliage de Fuelfe Herret. Il est situé dans la partie méridionale de l'ifle, fur le bord oriental d'un petic golfe qui entre dans les terres. Ce bourg, par fa fituation, a l'avantage de la navigation & de la pêche. Outre cela le terrein des environs a de bons pâturages, & des champs qui produifent beaucoup de grains. Le principal commerce confifte en orge & en noix. Dans les cartes marines ce bourg eft appellé ROOBUY au lieu de RODBY.* De l'Isle, Atlas. Hermannid. Descr. Daniæ, p. 682.

1. RODE, RHODE OU RODIA, ville d'Italie, au royaume de Naples, fur la côte de la Capitanate. C'eft la ville Hyrium des anciens. Quelques-uns veulent qu'on l'appelle aujourd'hui Rore, & non Rode, parce que la rofée qui tombe dans ces quartiers eft fort tempérée, & donne une grande fertilité à la terre, qui produit des fruits d'un goût exquis. Voyez HYRIUM.

Le GOLFE DE RODE, qui fait une partie du golfe Adriatique, eft fur la côte de la Pouille. C'eft de ce golfe que partit le pape Alexandre III, avec treize galeres, pour aller à Venife fe racommoder avec l'empereur Frédéric Barberouffe. Leand. Alberti. Ital, p. 249.

*

2. RODE (LA) lieu de France dans le haut-Languedoc, au diocèfe de Caftres. C'eft où fe font retirés les moines d'Ardorel, Voyez ce mot.

RODE-LE-DUC ou ROLDUC. Voyez ROL DUC. RODE-MACHEREN ou RODEMARCK, ville des PaysBas, au duché de Luxembourg. Bertelius la nomme RODENBACH. Elle eft fituée entre Luxembourg & Dietenhoven. Elle a un château très-fort, qui fut pris & pillé en 1639 par les François, fous les ordres du duc de Guife. Cette ville appartenoit autrefois à la famille de Rodenbach : mais Elifabeth, ducheffe de Luxembourg, née margravine de Moravie & de Gorliz, la confisqua en 1419, parce que le fieur de Rodenbach, qui en étoit poffeffeur, s'étoit foulevé contre elle. L'empereur Maximilien I, donna la ville de Rode- Macheren ou Rodenbach, avec fes dépendances en fief, à Chriftolphe margrave de Bade, & à fes descendans. Zeyler, Top. Ducat. Luxemb. p. 242.

RODEN, gros bourg des Pays-Bas, dans le Brabant. Il eft fitué fur une petite riviere nommée Dommel, pas loin d'Orschot. Sainte Oda, Vierge, originaire d'Aquitaine, y fut enterrée. * Zeyler, Topog. ducat. Limburg. p. 73.

RODERN, village d'Allemagne, dans l'Alface, avec château. Il est dans la feigneurie de Fleckenftein.

RODÈS, ville de France, dans le Rouergue; en latin Segodunum, Ruteni & Urbs-Rutena. Ptolomée connoît le nom de Segodunum, qui eft auffi marqué dans la carte de Peutinger; & par-là on voit que ce nom étoit encore en ufage dans le commencement du cinquiéme fiécle; mais Grégoire de Tours & ceux qui l'ont fuivi ne fe fervent que du mot Ruteni, qui eft le nom du peuple. Aujourd'hui Rodès eft la capitale du Rouergue. Voyez ROUERGUE. Cette ville fituée à feize lieues de Cahors, fur une colline entourée de montagnes, & entre la riviere d'Aveyrou & l'Auterne, ruiffeau qui s'y jette, eft partagée en Ciré, dont l'évêque eft feigneur, & en BOURG, qui appartenoit aux comtes. L'évêché de Rodès établi dès l'an 450, a été fuffragant de l'archevêché de Bourges jusqu'à l'érection de celui d'Alby fous lequel il eft à préfent. Le premier évêque de Rhodes, que l'on connoiffe eft faint Chamand, plus connu fous le nom de faint Amand. Il vivoit dans le cinquième fiècle, le fiége a été rempli par d'autres faints & illuftres évêques. De ce nombre eft le bienheureux François d'Eftain. Il étoit né dans la ville même, dont il fut fait évêque en 1 501. Il a fait bâtir le magnifique clocher de la cathédrale. L'évêque de Rodès eft à préfent feigneur de la ville, & prend la qualité de comte de Rodès. Le chapitre de la cathédrale eft

compofé d'un grand archidiacre, de ceux de Milhau, de Gages & de Conques, d'un ouvrier, d'un facriftain, d'un chantre, d'un théologal & de vingt-quatre chanoines. La cathédrale eft belle, & fon clocher renommé pour fa hauteur. Il eft bâti de belles pierres de taille, & fa figure eft octogone. On conferve dans le tréfor un foulier que l'on dit être de la Vierge, & la couronne des comtes de Rodès. Les jéfuites avoient dans cette ville un très-beau collége, & les cordeliers, les dominicains, les capucins & les chartreux d'affez beaux couvents. Les filles de la congrégation de NotreDame, celle de l'Annonciade & celle de S. Dominique, font les autres maisons religieufes de Rodès. L'abbaye du monastère occupée par des bénédictines, eft à un quart de lieue fur le bord de la riviere. Il y a un village & une paroiffe qui portent le nom de l'abbaye. Le diocèfe de Rodès a neuf cents paroiffes. La ville s'eft toujours maintenue dans la religion catholique, & dans la fidélité que l'on doit au roi: Fidelis Deo & Regi. On compte dans cette ville environ dix mille ames.* Piganiol, Descr. de la France, t. 4, p. 495. Dans l'élection de Rodès on nourrit quantité de mules & de mulets, & le commerce eft confidérable. On prétend qu'à la feule foire de la mi-carême, la vente des mules & des mulets, va quelquefois jusqu'à deux cents mille écus. Il y a trois autres foires, à la Notre-Dame de septembre, à la faint André & à la faint Jean, où il s'en vend pour cent mille écus. Ce font principalement les Espagnols qui font valoir ce commerce. On fait auffi dans cette élection un grand commerce de toiles grifes, de ferges, de cadis, de titetaines qu'on débite en Languedoc, & qui paffent même jusqu'en Italie.

RODESTO. Voyez RODOSTO.
RODIR. Voyez RODE.

RODIA-DUCIS, nom latin de la ville de Rolduc. Voyez ROLDUC.

RODIGERSHAGEN, château d'Allemagne, dans la Thuringe, avec un village. L'un & l'autre font fitués au pied d'une montagne nommée DUNE. Le château fut bâti en 524 par les feigneurs de Hagen, originaires de Saxe, & dont le nom eft Hayn en Thuringe. Cette famille ayant eu quelque dispute avec les habitans de Mulhausen, fut obligée d'abandonner ce château en 1315, & d'aller s'établir ailleurs. Mais en 1590, Chriftophe de Hagen ou de Hayn rétablit ce château, qui fubfifte encore aujourd'hui, quoiqu'il ait été fort maltraité dans les guerres du dernier fiècle. Zeyler, Topogr. Thuring. p. 177.

RODINUS. Voyez RUDIA.

RODIUM, lieu de la Gaule Belgique, felon la table de Peutinger, Segment. 1, qui le marque entre Setucis & Lura, à neuf milles du premier de ces lieux, & à seize milles du fecond.

RODNA ou RADNA, bourgade de la Transylvanie, dans le comté de Biftriz, aux frontieres de la Hongrie, environ à quatre lieues de la ville de Bistriz, vers le nord. Corneille écrit Rodua, au lieu de Rodna.* De l'Ifle, Atlas. RODOPA. Voyez THRACE.

RODOSTO, RODESTO ou RODOSTA, ville des états du Turc dans la Romanie, fur la côte de la mer de Marmora, entre Heraclée & Cora. Wehler dit que cette ville eft auffi grande & plus peuplée que Gallipoli. Elle eft fituée fur le penchant d'un côteau, au fond d'une baye ou petit golfe de même nom. Il y a dix ou douze mosquées avec leurs minarets. Les Grecs y ont quelques églifes, & les Juifs deux fynagogues. Son port lui procure l'avantage d'un commerce allez confidérable. Du côté de la terre elle a plufieurs jardins, qui rapportent d'affez bons fruits, mais qui font bien mal cultivés. On feme dans ces jardins quantité de coton, de concombes, de melons ordinaires, de melons d'eau & d'autres fruits rafraîchillans; mais ils ne valent pas ceux de Nicoinédie.* Del'Ifle, Atlas. Grelot, Voyage de Conftantinople.

RODRINA, lieu de la feconde Belgique, entre Rheims & Amiens, selon un manuscrit de la notice de l'Empire, fect. 65, où on lit ces mots : Prafectus Sarmatarum gentilium inter Remos & Ambianos Rodrina. Ce dernier mót ne fe trouve point dans les exemplaires imprimés. On croit que RODRINA eft le nom latin de la ville de Roye en Picardie. RODT, bourg d'Allemagne, dans l'évêché de Spire. Il mourut, dit Zeyler, dans ce bourg en 1542, une fille âgée de 14 ans, qui n'avoit presque point pris de nourriture dans toute la vie.

RODUA. Voyez RODNA.

ROE, bourg de France, dans l'Anjou, élection de Château-Gontier. Il y a dans ce bourg une abbaye de l'ordre de faint Auguftin. Elle doit fes commencemens à Robert d'Arbriffel, & à fes compagnons Vital de Morrain & Raoul de la Fuftaye, qui établirent quelques chanoines réguliers de faint Augustin à la Roé, dans la forêt de Craon. En 1995, Renaud de Craon donna à ces chanoines un bois dans le voifinage de Craon, pour y bâtir une églife fous l'invocation de la Vierge, d'où cette églife qui eft aujourd'hui l'abbaye de la Roé, a été appellée l'églife de fainte Marie du bois. La communauté eft ordinai rement de huit chanoines, dont le prieur fait les fonctions de curé de paroifle. * Piganiol, Descr. de la France, t. 7, p. 90.

ROEM. Voyez Roм.

ROEMNUS. Voyez RHYMNUS.

1. ROER, (prononcez ROURE) riviere d'Allemagne, endeça du Rhin. Elle prend fa fource aux confins du Luxembourg, dans les états des comtes de Manderscheid. Après avoir traversé le duché de Juliers, & mouillé les villes de Gemund, Duren & Juliers, elle va fe jetter dans la Meuse à Ruremonde.

2. ROER (prononcez ROURE) riviere d'Allemagne dans le cercle de Weftphalie. Elle a fa fource aux confins du comté de Waldeck, près de Grunebick. Elle traverfe le duché de Weftphalie, où elle baigne Arenfberg; parcourt enfuite le comté de la Marck, & fe perd dans le Rhin à Duisbourg.

ROERMONT. Voyez RUREMONDE.

ROESBRUGHE, bourgade des Pays-Bas, au comté de Flandres, dans la chatellenie de Furnes, en latin PonsRorardus. Elle eft au midi de Furnes, fur l'Iffer ou Iferen.

ROETACES, riviere d'Afie, au voifinage de l'Armé nie; c'étoit, felon Strabon, l. 11, p. 500, une des rivieres navigables qui fe jettoient dans le Cyrus. ROETI. Voyez RHAETI.

ROETINGÉN ou ROTINGEN, ville d'Allemagne, en Franconie, dans l'évêché de Wurtzbourg, fur le Tauber, entre Rotenbourg & Mergentheim.* Zeyler, Carte de la Franconie.

ROETIUS, montagne de l'ifle de Corfe. Ptolomée, l. 3, c. 2, la marque fur la côte occidentale, entre l'embouchure du fleuve Circidius & le promontoire Rhium.

ROEUX ou le ROEULX, Rhodium, ville des Pays-Bas, dans le Hainaut, avec titre de Comté. Elle eft dans la prévôté de Mons, à l'orient de cette ville, entre Soignies au nord, & Binche au fud. Cette petite ville érigée en comté par Charles-Quint, en faveur de la maifon de Croy, eft ancienne & agréable. Sa jurisdiction s'étend fur quelques villages. On y voit un monastère de l'ordre de prémontré, & une chapelle magnifique, dédiée à la fainte Vierge, qui eft un lieu de dévotion. Le terroir des environs eft très-fertile. * Jaillot, Atlas.

ROGEL ou FONTAINE DE ROGEL OU DU FOULON; car en hébreu Rogel fignifie un homme qui foule aux pieds le linge ou les étofes pour les blanchir ou les dégraiffer. C'eft la même que la fontaine de Siloé, fituée à l'orient de Jerufalem, au pied du mont de Sion. Jonathas fils d'Abiathar & Achimas fils du grand-prêtre Sadoc, fe tinrent cachés près de la fontaine de Rogel, afin de pouvoir informer David de tout ce qui arriveroit à Jerufalem, quand Absalon y feroit venu après fa révolte. Adonias, fils de David, fit un grand feftin aux grands de la cour de fon pere, près. de la fontaine de Siloé & de la pierre de Zoheleth. * Jo-. fué, 15, 17 & 28, 16. 2 Reg. 17, 17. 3 Reg. 1, 9.

ROGELIM, lieu dans le pays de Galaad, au-delà du Jourdain, & d'où étoit Berzellaï, ami de David. 2 Reg.

17, 27.

ROGEN, bourg d'Allemagne, dans la bafle-Baviere, fous la régence d'Araubing. Son territoire renferme un château, un couvent, huit bourgs & quelques villages. * Zey-. ler, Topogr. Bavaria.

ROGGENBOURG, abbaye de l'ordre de prémontré en Allemagne, dans la Suabe, au diocèse d'Aufbourg, entre la ville de Weiffenhorn qu'elle a au couchant, & la riviere de Guntz qui eft au levant, à une lieue de l'une & de l'autre. L'abbé a féance au banc des prélats de Suabe.

ROGGIANO, bourg d'Italie, dans la Calabre citérieure, fur la rive droite de l'Ifauro, près de l'endroit

où ce fleuve reçoit l'Acida. On croit que c'eft la ville Verge des anciens.* Magin, Carte de la Calabre citérieure. ROGOSNO, petite ville de la grande-Pologne, dans le palatinat de Posnanie, entre la ville de Posnanie & celle de Nackel, environ à égale distance de l'une & de l'autre.* De 'Ifle, Atlas.

ROHA. C'eft ainfi que les Arabes appellent aujourd'hui la ville d'Edeffe, en Méfopotamie. Nos voyageurs l'appellent communément Orfa. Elle fut prife fur les Arabes, par les François pendant les guerres de la Terre Sainte.Mais elle fut reprise fur eux en 547 de l'Hégire, de Jesus-Chrift 1144, par l'Atabek Omadeddin Zingi, fous le regne de Baudoin, fils de Foulques, roi de Jerufalem. Elle fut reprise enfuite fur les Arabes, & faccagée en 796 de l'Hégire, de JesusChrift 1393, par Tamerlan, un peu avant qu'il marchât contre Bajazet I, fultan des Turcs.

ROHACZOW, ville du grand duché de Lithuanie, dans l'endroit où le Nieper reçoit l'Odrwa. C'est la capitale d'un territoire auquel elle donne fon nom.

Le TERRITOIRE DE ROHACZOU eft borné au nord par les palatinats de Minski & de Msciflaw, à l'orient par les états de l'empire de Ruffie, au midi par la terre de Rzeczyca, & à l'occident par les palatinats de Minski & de Novogrodek.

ROHAN, bourg de France, en Bretagne, au diocèse de Vannes, fur la petite riviere d'Ouft. C'étoit un ancien vicomté, lorsqu'en 1603, Henri IV l'érigea en duché pairie pour Henri de Rohan, qui mourut fans poftérité masculine; & la duché pairie fut éteinte ; mais Louis XIV la fit revivre l'an 1645, en faveur de Marguerite de Rohan, fille de ce duc, & d'Henri de Chabot, feigneur de SaintAulaye & de Montlieu, qu'elle époufa la même année, & qui, par ce mariage, devint duc de Rohan.* Piganiol, Description de la France, t. 5, p. 210.

ROHANDRIANS. On donne ce nom à ceux d'entre les Blancs ou Zafferamini, qui font les plus élevés en dignité & en crédit parmi les peuples de la province d'Anofti, dans l'ifle de Madagascar. Ils nomment leur fouverain Ompiandrian ou Dian-Bahouache ; & quand ils l'élifent, ils le prennent toujours de la race des Rohandrians. Tous les autres ont après lui le rang de prince, & font honorés comme telspar tous les autres fujets. Ils ont la peau rousse, les cheveux abattus & peu frifés, & le privilége de pouvoir égorger les bêtes. * Flaccourt, Hift. de Madagascar, c. 2. ROHATIN, Metonium, bourg de Pologne, dans la Ruffie Rouge près de Léopol...

ROHITSCH, bourg d'Allemagne, dans la Styrie au comté de Cilley, fur les frontieres de l'Esclavonie, à quatre milles de Marpurg. Il avoit le titre de ville, avant d'avoir été brûlé. La maifon d'Autriche a engagé le château & la feigneurie de Rohitsch à Ferdinand, feigneur de Welz, baron d'Eberstein & de Spielberg, dont les descendans en jouiffent encore. Zeyler, Topogr. Styriæ, p. 84.

*

ROHOB, ville de la tribu d'Afer, donnée pour demeure aux lévites de la famille de Gerfom. Elle étoit dans la Syrie, fur le chemin d'Emath, & apparemment entre le Liban & l'anti-Liban. La ville de Lais ou Dan étoit fituée dans le canton de Rohob. Les Hébreux l'appellent RECHOB.* Jofué, 19, 28. 1 Par. 6, 75. & Jofué, 21, 31. Num. 13, 22. & 2 Reg. 10, 6, 8. Judic. 18, 28. ROHOB, ou Roos, village à quatre milles de Scythopolis, felon dom Calmet, qui cite Eufèbe.

ROHOBOTH, fleuve de l'Idumée. Saül descendant d'Efau, qui regna dans l'Idumée, étoit de deffus le fleuve Rohoboth.* Genef. 36, 37. & 1. Par. 1, 48.

ROHR, abbaye d'Allemagne dans la Suabe. Voyez ROR.

ROJA, felon de l'Ifle, riviere d'Italie. Voyez ROTTA. ROIE. Voyez RoYE.

ROIN, petite ville de France, dans l'Auvergne, fur le bord d'une riviere qui fe décharge dans l'Allier, près de la ville de Maringues.

ROISSY, en latin Roffiacum, château de France, aux environs de Paris. C'étoit un vieux château Alanqué de tours rondes à l'antique, appartenant à la maison de Mesmes. Le comte d'Avaux, fi connu dans toute l'Europe par les négociations, le fit abbattre en 1704, & fit jetter les fondemens d'un château dont il a fait continuer les ouvrages jusqu'à fa mort. Il avoit élevé trois beau corps de bâtimens des plus réguliers : & il ne reftoit plus qu'un pa

villon à achever. L'enclos de cette maison eft de plus de cent arpens. Il y a un beau jardin & un grand parc; mais il y manque de l'eau; & quelque dépenfe qu'on ait faite pour y en faire venir, l'on n'a point réuffi. Ce château eft forti de la maifon de Mesmes en 1713. * Piganiol, Descr. de la France, t. 2, p. 635.

2. ROISSY, Roffiacum, bourg de l'ifle de France, aux environs de Paris, où eft fitué le château dont on vient de parler. On recueille dans fon territoire beaucoup de fro

ment.

ROKING, bourgade d'Allemagne, dans le duché de Baviere, à deux milles de Ratisbonne, au midi. Baudrand, fur la foi de Lazius, dit qu'elle eft l'ancienne ville Regium de l'itinéraire d'Antonin; mais Cluvier a fait voir qu'il y avoit faute dans cet endroit de l'itinéraire, & qu'il falloit lire Reginum au lieu de Regium; & Reginum ne peut être que Ratisbonne.

ROKITNA, double fortereffe, dans la Pologne, au palatinat de Kiovie, fort peu éloignée de la riviere Roffo. Elle eft coupée par un petit ruiffeau. * Andr. Cellar. Descript. reg. Pol. p. 389.

ROLAND (le fort), fort de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France. Il est dans l'ifle de Mont-Real.

ROLDUC, contrée des Pays-Bas, appellée vulgairement le pays de Saint Hertogenrode, & nommée en françois RODE-LE-DUC ou ROLDUC. Ce pays eft borné au nord par celui de Fauquemont, & par le duché de Juliers, à l'eft par le même duché, au fud par le Limbourg autrichien & par le comté de Daelem, & à l'oueft par le pays de Fauquemont. Ce territoire a de l'eft à l'ouest environ fix lieues de long, & deux de large du nord au fud. C'étoit autrefois une feigneurie particuliere, qui, fuivant Butkens, fut unie au duché de Limbourg par le mariage de Henri, duc de Limbourg, avec Cunigarde de Waffemberg, fille de Gerard comte de Gueldre. Le même auteur ajoute qu'en 1155, Henri III, duc de Limbourg, donna cette terre avec l'avouerie de faint Tron, à sa fille Marguerite, en confidération de fon mariage avec Godefroi III, duc de Lothier & de Brabant, que Henri I, duc de Brabant transporta cette même feigneurie en fief à Henri IV, duc de Limbourg fon oncle; mais que le duché de Limbourg, avec toutes les dépendances, ayant été acquis par Jean I, duc de Brabant, fes fucceffeurs ont joui de la terre de Rolduc, jusqu'à l'accord conclu en 1545, entre l'empereur Charles-Quint, & Guillaume duc de Juliers, par lequel cette terre fut cédée à ce duc par forme d'engagement. Enfin après la mort du dernier duc de Juliers en 1609, la terre de Rolduc fut réunie au duché de Limbourg. Enfuite une partie de cette terre fut cédée aux Etats généraux par le traité de Munfter; & le partage fut réglé à la Haye le 26 décembre 1661. * Janiffon, Etat préfent des Provinces-Unies, t. 2, p. 249. Trophées de Brabant, t. 2, 1. 4, p. 307.

Par ce partage le château & la ville de Rolduc, avec les fix villages de Marckstein, Kerkenrode, Ubach, Simpelvet, Wels, Roerdorp & leurs dépendances, demeurerent à Philippe IV, roi d'Espagne, & appartiennent aujourd'hui à l'Impératrice reine de Hongrie. Les villages de Gulpen, Mareckgraten, Holfet, Vylen & Vaels, avec leurs dépendances, furent cédés en toute propriété & fouveraineté aux Etats généraux. * Aitzema, XLI. Boeck, p. 176.

Le gouvernement de ce territoire, du reffort des Etats généraux, eft conftitué de la même maniere que celui de Daelem, c'est-à-dire, qu'il eft compofé des nobles & des députés des bancs, qui jouiffent des mêmes prérogatives que ceux du pays de Daelem. On peut voir le réglement fait fur ce fujet par leurs Hautes-Puiffances, le 15 octobre 1663, dans le grand livre des placards. Le droffard du pays de Daelem, exerce la même fonction dans le territoire de Rolduc, & c'eft le chef du gouvernement politique, & de la juftice pour les affaires criminelles. Le même ordre s'obferve dans la convocation des états, & dans leur affemblée, que dans le pays de Daelem, tant par rapport à l'admiffion des nobles & députés des bancs que pour toute autre affaire. Chaque banc a fon tribunal particulier, compofé d'un fchout, de fept échevins, d'un greffier ou fecrétaire & d'un fergent exploitant. Comme la ville de Rolduc, où l'on appelloit des tribunaux inférieurs, fut cédée à l'Espagne, les Etats généraux ordonnerent que ces appels fe feroient à un tribunal fupérieur, établi pour cet

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