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effet à Gulpen, & diftingué de la justice ordinaire de ce banc. De ce tribunal fupérieur on pouvoit appeller au confeil de Brabant, par voie de réformation, comme de tous les autres tribunaux fupérieurs; mais ce tribunal a été transféré à Maftricht.* Groot Placaat Boeck II. Deel. fol. 3104

ROLLE, bourg de Suiffe, dans le pays Romand, au bailliage de Morges. C'eft un très-beau bourg, au bord du lac de Genève, à trois lieues de Morges, dans l'endroit où le lac s'avance dans les terres, & fait un enfoncement confidérable; tellement que c'eft le lieu de fa plus grande largeur. Il y a là beaucoup de beau monde, & quantité de belles maifons. Il eft fitué au pied d'un côteau, qui fait un excellent vignoble. Les eaux minérales qu'on trouve aux deux bouts du bourg, & qui font en grande réputation, y attirent tous les étés quantité d'étrangers. Le château du baron eft grand & fpacieux, bâti à l'antique, au bord du lac. La baronnie, l'une des plus belles terres feigneuriales du canton, eft confidérable par le nombre des gentilshommes, feigneurs de villages, qui en font vaffaux, & qui reffortiffent de fa jurisdiction, Elle appartient à la maison des Steiguers, gentils-hommes de Berne. * Etat & Délices. de la Suiffe, t. 2, p. 278.

ROLLES.Voyez au mot ISLE, l'article l'ISLE DE ROLLES. ROLLOT, lieu de France, dans la Picardie, diocèle d'Amiens, élection de Mondidier. Il y a un petit chapitre de trois chanoines, à la présentation du feigneur du lieu. 1. ROM, bourg de France, fur la Dive, dans le Poitou, à cinq lieues de faint Maixant, au fud-eft, diocèfe & élection de Poitiers.

2. ROM ou ROEM, ifle du royaume de Danemarck, fur la côte occidentale du fud-Jutland, dont elle eft fépa-, rée par un canal affez large. Elle gît nord & fud, entre l'ifle de Manoé au nord, & celle de Sylt au fud occidental. Elle dépend du bailliage d'Hadersleben. On lui donne une lieue & demie d'Allemagne de longueur, & une demilieue de largeur. Le nombre de fes habitans dispersés en plufieurs villages, monte à quinze cents. Ceux qui demeurent fur la côte orientale ont du bétail, parce qu'il s'y trouve des prairies. Les autres négocient, ils ont deux ports où les navires de médiocre grandeur peuvent entrer. En 1248, toute une paroiffe de cette ville fut fubmergée par la mer, avec fes villages & maisons féparées. Elle étoit fur la côte occidentale de l'ifle. * De l'Ifle, Atlas. Hermannid. Descr. Daniæ, p. 814.

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3. ROM, ifle du royaume de Danemarck, à l'orient de la pointe feptentrionale de l'ifle de Leffoe.

4. ROM. Petit de la Croix, dans fon hiftoire de Timur-Bec, l. 3, c. 28, dit : Rom eft l'Anatolie, dont la capitale eft Sivas.

ROMAGNANO, bourg d'Italie, au duché de Milan, dans le Novarèfe, fur la Seffia, environ à fix milles au midi du lac d'Orta, au nord occidental de Novarre. * Magin, Carte du Milanès.

ROMAGNAT, bourg de France, dans l'Auvergne, diocèfe & élection de Clermont.

ROMAGNE on ROMANDIOLE, province d'Italie, province d'Italie, dans l'Etat de l'églife, de laquelle les bornes auffi-bien que le nom, ont beaucoup varié. Elle fut anciennement appellée FELSINA, du nom de la ville de Felfine, aujourd'hui Boulogne. Tout le pays que comprend préfentement la Romagne,'ne porta pas néanmoins le nom de FELSINA. On le donna feulement à la partie qui fe trouve entre Bouiogne & le Rubicon. Enfuite on l'appella FLAMINIE, du du nom de la voie flaminienne, que le conful C. Flaminius y fit faire ; & par ce nom de Flaminie on comprend tout le pays, entre les fleuves Rimine & Foglia. Enfin elle a reçu le nom de Romandiole ou Romagne, depuis qu'elle appartient aux papes: mais on ignore en quel tems. Les bornes que lui donne Leandro Alberti, font à l'orient la marche d'Ancone, le long du Foglia; au midi l'Apennin qui la fépare de la Toscane; à l'occident la Lombardie, le long du Panaro ; & au feptentrion les marais de Verone & du Pô, jusqu'aux Fornaci, & même une partie du golfe de Venife. Une partie de la Romagne fut encore ancienne. ment appellée GAULE, & fur nommée TOGATA; car Pline, les origines de Caton & Sempronius étendent cette Gaule, depuis Ancone & Rimini, jusqu'au fleuve Rubicon. Enfin les Gaulois Boïens habiterent encore ce pays; favoir entre le Pifatello & la Lenza, l'Apennin & le Pô. La puis

fance de ces peuples parvint à un tel point, qu'ils poffédederent non-feulement le pays qui leur avoit été cédé, mais encore tout celui que nous comprenons aujourd'hui fous le nom de Romagne ou Romandiole.

On trouve dans la Romagne de très-belles campagnes, qui produifent abondamment du bled, des vins, des huiles & des fruits délicieux. Les collines, dont le pays'eft entrecoupé en quelques endroits, font également fertiles. Il y a des mines de divers métaux ; quantité de prairies où l'on éléve du bétail, quelques forêts qui fourniffent du gibier, des bains d'eau chaude propres à guérir différens maux; & tant fur la côte que dans les terres, des falines fi abondantes, que le fel de la Romagne, la provision du pays faite, fuffit pour en fournir la Marche d'Ancone & une partie de la Lombardie. La mer & les rivieres qui font navigables, donnent aux habitans de cette province l'avantage de pouvoir faire du commerce, & leur fourniffent outre cela beaucoup de poiffon. On remarque que les habitans de la Romagne font, généralement parlant, d'un bon esprit, d'une belle preftance, d'un corps robufte, & auffi propres aux armes que capables du trafic & des fciences.

Les principales villes de cette province font : Ravenne, Cervia, Rimini, Sarfina, Césène, Bertinoro, Forlimpopoli, Forli, Faenza, Caftel-Bolognefe, & Imola.

2. ROMAGNE FLORENTINE. (LA) Elle eft comprife entre l'Apennin & la Romagne propre, dont elle fait partie. On y remarque la ville appellée CITTA DEL FOLE, & celle de Fiorenzuola.

3. ROMAGNE, (LA) bourg de France, dans l'Anjou, diocèfe de Poitiers, élection de Montreuil.

4. ROMAGNE, bourg de France, dans le Poitou, diocèfe & élection de Poitiers.

5. ROMAGNE (LA), commanderie de l'ordre de Malthe, en France, dans le Baffigny, à fix lieues de Langres, & dans fon diocèfe près de Monfaujon, fur la riviere de Vingene. Elle rapporte onze mille livres de rente, fans les bois. Son château eft très-fort. Il a même foutenu plufieure fiéges pendant les guerres civiles. C'est une des plus belles commanderies de Champagne.

ROMAGNEY, bourg de France, dans la Normandie, diocèfe de Séez, élection de Mortain.

ROMAIN-DE-NEYRA (St) abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, en Portugal, dans la province entre Duero e Minho, près de Barcelos. Elle fut fondée en 1100. I. ROMAINMOTIER ou ROMAIN - MOÛTIER bailliage de Suifle, dans le Pays-Romand. Il est tout entier au pied du mont Jura, ou dans l'enceinte de cette montagne. Il comprend deux villes & plufieurs villages, qui font neuf ou dix grandes paroiffes. Les villes font ROMAIN MOTIER, & LA SARRA. * Etat & Délices de la Suisse, t. 2, p. 298.

2. ROMAINMOTIER ou ROMAN - MOÛTIER en latin Romani Monafterium, ville de Suiffe, dans le pays Romand. C'est une jolie petite ville, fituée dans un vallon, au pied d'une haute montagne qui femble la couvrir toute d'un côté. Elle doit fon origine à une ancienne & célébre abbaye, qui portoit le nom de faint Romain hermite, & qu'on nomma Roman - Moûtier par corruption, comme on l'appella auffi en latin Romanum Monafterium, pour Romani Monafterium. La fondation ni l'histoire de ce monaftère, dit l'abbé de Longuerue, Descr. de la France, part. 2, p. 368, ne font pas fort connues. On fait pourtant que des perfonnes féculieres le poffédoient dans le dixiéme fiécle, qu'il étoit fondé en l'honneur de faint Pierre, qu'il étoit dans le comté de Vaud, in Comitatu Valdenfi, lorsque Rodolphe III, dit le Lâche, le donna à fa tante l'impératrice Adelaïde, non-feulement pour en jouir durant fa vie, mais pour en dispofer en faveur de qui elle voudroit. Rodolphe commença à regner l'an 994, & Adelaide dispofa de ce monaftère en faveur d'Odilon, abbé de Clugny, qui le fit rétablir dès les fondemens, & acquit pour fes fucceffeurs la collation libre de cette abbaye, changée en prieuré conventuel, où il devoit y avoir vingt-deux moines qui ont été chaffés par les Bernois, comme tous ceux du pays de Vaud. Les terres ont été érigées en bailliage, & la maison convertie en château pour la réfidence du bailli. Cette abbaye avoit fon enceinte particuliere de murailles qui la féparoit de la ville; & l'on a laiffé fubfifter cette enceinte, qui renferme le château & le temple. Ce dernier étoit autrefois à l'ufage de

l'abbaye, comme il eft maintenant à l'ufage de toute la ville. Il eft fort grand. La nef eft voutée & exhauffée ; & les aîles font foutenues de belles colonnes d'une hauteur confidérable. Il y a fur la groffe cloche une inscription, qui, pour fa fingularité, mérite d'être rapportée ici. L'an mil CCCC. XII. fut faite Marie qui chante bient, & me fit faire Melfire Jebam de Seyffel prieur de Romanmotier, cuy Dieux doin faire choufe, qui foit aut profit dout corps, & aut falut de l'arme. Autrefois tous les lieux de ce quartier étoient couverts de bois épais & déferts. Saint Romain & faint Loup freres, dont Grégoire de Tours a écrit la vie, fe retirerent vers le milieu du fixiéme fiécle, dans le lieu où est maintenant Romainmotier, & y vécurent comme hermites durant quelques années. Leur hermitage fut dans la fuite converti en hospice, puis en couvent; & l'affluence du monde qui alla s'y habituer, en fit avec le tems une jolie ville, comme il eft arrivé à Scathoufe & à faint Gail.

ROMANA, bourgade d'Espagne, au royaume d'Aragon, fur le bord de la riviere Aguas, à la gauche, près de l'endroit où elle fe jette dans l'Ebre, environ dix lieues audeffous de Saragoffe. * Jaillot, Atlas.

ROMANCHE, riviere de France, dans le Dauphiné. Elle a fa fource près de faint Chriftophle, dans les montagnes qui féparent le Briançonnois du Graifivaudan. Dans fa courfe elle baigne le bourg d'Oifans & celui de Vizile, après quoi elle va fe jetter dans le Drac, un peu au deffus de la ville de Grenoble.

ROMAND, pays de la Suiffe. Il eft partagé entre les Bernois & les Fribourgeois: mais la plus grande partie eft aux Bernois. Au midi il confine aux Valais & à la Savoie; à l'occident aux pays de Gex, & à la Franche-Comté. Il a vingt-quatre lieues de long, à compter depuis Genève jusqu'à Morat ; & ce qui appartient aux Bernois, comprend plus de cent cinquante paroiffes. Il forme à peu près la figure d'un triangle, dont la bafe regarde le lac de Genève, & la pointe celui de Morat. Il eft partagé en treize bailliages, fans compter ceux d'Orbre & de Granfon, que les Bernois poffédent par indivis avec les Fribourgeois. Il y en a cinq au midi, & le long du lac, favoir Aigle, Vevay, Laufanne, Morges, & Nyon; trois le long de la montagne de Jura, ou de la Joux, favoir Bon-Mont, Aubonne, & Romainmotier, avec Orbe & Granfon, cinq au milieu du pays, Tverdun, Moudon, Oron, Payerne, & Avenche. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 2, p. 234.

ROMANDII. Voyez VEROMANDUI. ROMANI, ROMANENSES. Le premier fe dit des habitans de la ville de Rome. Par le fecond, on entend ceux des habitans de cette ville, qui font nés ailleurs. Les Grecs écrivent Romai pour Romani. Voyez ROME.

ROMANI-MONTES. Ortelius, qui cite Siculus Flaccus, dit qu'on donnoit ce nom à des montagnes d'Italie, dans l'Umbrie, au voifinage de Reate, aujourd'hui Rieti.

ROMANECHE, lieu de France, dans la Bourgogne, diocèfe de Mâcon. Treize hameaux, & quelques fiefs, dépendent de cette paroiffe, qui n'eft pas loin de la riviere de Sône. Il y a des vignes.

ROMANIACUS-CAMPUS. Grégoire de Tours écrit fous l'année 558, qu'il parut en France deux armées de fauterelles, qui, après avoir traversé l'Auvergne & le Limoulin, vinrent dans un canton appellé Romaniacus Campus, où elles fe livrerent un rude combat, qui diminua beaucoup leur nombre. Au lieu de Romaniacus Campus, quelques exemplaires portent Romanicus Campus.

ROMANIE, ROMELIE ou RHUMÉLIÉ. Ces derniers mots font compofés de Rom ou Rum & d'É'àan», qui fignifie Grec ; comme qui diroit la Romanie Grecque; & par ce nom on entendoit autrefois tout ce que les empereurs grecs poffédoient en Europe, en Afie & en Afrique. On comprend en général aujourd'hui fous ce nom, tout ce que les Turcs poflédent en Europe; & dans un fens plus reftraint, le feul gouvernement du Beglerbeg de Rumé lie, lequel renferme la Thrace, la Bulgarie, la Macédoine, la Theffalie, la Gréce & quelques autres petites contrées. Les ifles de l'Archipel, la Hongrie & la Morée, qui faifoient autrefois partie de ce gouvernement en ont été dézachées.

La Romélie ou Romanie est le dix-huitiéme entre les gouvernemens Beglerbegs, & le plus confidérable qui

foit en Europe. Il vaut au bacha un million cinq cents mille aspres par an.

Sa réfidence eft Sophia, dont le territoire renferme trois cents trente-fept ziamets, & dix-fept cents quatre-vingthuit timars. Il a fous lui ving cinq fangiacats, qui font: ceux de Kioftendel ou Juftiniana, renfermant ziamets quarante-huit, timars mille dix-fept; de Mora ou Morea, ziam. cent, tim. deux cents quarante-deux ; de Skenderi ou Alexandrie d'Epire, ziam. dix-neuf, tim. deux cents cinq, de Tirhala, ziam. vingt- fix, tim. cinq cents vingt-trois; de Siliftra, ziam. foixante- quinze, tim. quatre cents trente-deux; de Nigheboli, ziam. foixante, tim. trois cents quarante - quatre; d'Uchri, ziam. foixante, tim. trois cents quarante-deux; d'Aulona, ziam. foixante-huit, tim. quatre cents quatre-vingt-neuf; de Jania, ziam. foixante-deux, tim. trois-cents quarantecinq; d'Ilboazam, ziam. dix-huit, tim. cent trente huit; de Tchirmen, ziam. vingt, tim. cent trente; de Salonica, ziam. trente-fix, tim. deux cents foixante-deux; de Wi. zé, ziam. vingt, tim. foixante-dix-neuf; de Delvina, ziam. vingt-quatre, tim. cent foixante-cinq; d'Uskiup, ziam. vingt, tim. trois cen's quarante quatre; de Kirkkelifa, ziam. un, tim. dix-huit, de Dukakin, ziam. dix, tim. cinquante-trois; de Wedin ou Vidin, ziam. dix-sept, tim. deux cents vingt-cinq; d'Alagehizar ou Alabegizar, ziam. vingt-fept, tim. cinq cents neuf; de Serzerin, ziam. dix-fept, tim deux cents vingt-cinq; de Waltcharin, ziam. dix, tim. trois cents dix - fept; de Bender; d'Akkerman; d'Azak, & d'Ozi. Le total des ziamets du gouvernement de Romelie eft mille dix-fept; & les timariots font au nombre de huit mille cent quatre-vingtquatorze. Les Gebelus Zaimé, ou poffeffeurs de ziamets, font quatre mille trois cents hommes; & ceux des timariots, ou poffeffeurs de timars, feize mille trois cents quatrevingt-huit hommes. C'eft en tout vingt mille fix cents quatre-vingt-huit hommes. Mais le nombre ordinaire des Zaims & des timariots avec leurs Gebelus, eft de trente mille deux cents hommes. Les foldats du Beglerbeg & des fangiacs ou fangiabgs font environ deux mille cinq cents. Ainfi la milice entretenue dans ce gouvernement, eft d'environ trente-deux mille fept cents hommes. Il y faut ajouter une autre milice, que l'on nomme Jurakler ou Jureghian, compofée de gens qui poffédent leurs terres en fiefs de pere en fils ; & qui font environ deux cents quatrevingt-quatorze familles.

La religion la plus fuivie dans l'étendue du gouvernement de Romanie, eft la chrétienne grecque. Il y a quelques chrétiens latins fous la protection du roi de France. Le pays a de bons pâturages, & produit affez de bleds. Il y a des mines d'argent, de plomb & d'alun; richesses perdues pour les Turcs.* Ricanut, Et. de l'Emp. Ottom. t. 1, p. 168. Remarq. fur cet Etat, part. I, p. 86.

ROMANIOPOLIS, ville d'Arménie, felon Ortelius,qui cite Curopalate.

ROMANO, ville d'Italie, dans la partie orientale du Bergamasque, fur une riviere qui coule entre le Serio & l'Oglio. Cette ville eft fort peuplée, & a un grand trafic. On y tient trois fois la semaine un marché de grains, qui donne presque de quoi vivre à tout le pays, parce qu'il y vient fouvent du bled du Milanès, du Crémonès, & d'autres pays tres pays voifins. Magin, Carte du Bergamasque. ROMANOW, ville de l'empire de Ruffie, dans le duché de Jéroslaw. Elle eft fituée fur la rive gauche du Wolga, un peu au-deffus de Jéroslaw.

*

ROMANS, ville de France, dans le Dauphiné, & la feconde ville du Viennois, avec juftice royale non reffortiffante. Elle eft fituée fur l'Ifère, à trois lieues du Rhône, & à dix de Grenoble, dans un fort beau pays. Elle a un pont fur l'Ifère. Elle ne cédoit autrefois ni en richesses, ni en aucun autre avantage aux autres villes de la province; mais les guerres civiles pour la religion, l'ont presque ruinée. Elle doit fon origine à un célébre monastère qu'y fonda faint Bernard, archevêque de Vienne, fous le regne de Charlemagne, au commencement du neuviéme fiécle. Les moines dans la fuite furent fécularifés, & la manfe abbatiale fut unie à l'archevêché de Vienne. Les ar chevêques avoient, à caufe de cette dignité abbatiale, toute juftice, & le haut domaine de Romans. Le pape Clément VI les en dépouilla, pour en revêtir le dauphin Humbert en 1344, avant que ce prince transportât fes

états aux princes de France. Le contrat de la donation fut fait à Romans le 30 de mars 1349. Il y a dans cette ville une abbaye de filles de l'ordre de citeaux, dédiée à S. Juft, & fondée par Béatrix de Hongrie, mere de Humbert II, en 1532. 11 y a encore divers autres couvens. De l'autre côté de l'Ifére, Romans a un fauxbourg que l'on appelle le Péage. Cette ville eft un gouvernement particulier du gouvernement militaire de Dauphiné. On remarque à Romans un calvaire modélé fur celui de Jerufalem, par Roman & Boffin, qui avoient fait le voyage de la Terre-Sainte. François I y mit la premiere pierre en 1520.* Longuerue, Longuerue, Desc. de la France, part. I, p. 322.

ROMANUS-AGER, canton de la Perfe, dans la dépendance des Romains près de Rhabdios. On le trouvoit en allant de Dara en Perfe, fur la gauche. Procope, Edif. 1.2, 6. 4, a décrit ce pays. Voyez l'article RHABDIOS. ROMARICI-MONS, & quelquefois ROMERICI, ou RUMERICI-MONS, noms latins de la ville & de l'abbaye de Remiremont. Voyez REMIREMONT.

ROMATIANA-CIVITAS, ville d'Italie, dans la Carnie, aujourd'hui Cargna. Baronius in Not. ad Martyrol. Junii. 22, croit que c'eft la ville d'Aquilée, & dit qu'elle fut appellée Romanicia & Romana, ou parce que c'étoit une colonie confidérable des Romaius, ou parce qu'elle avoit été fidéle à ses maîtres. Mais Ortelius veut que RomatianaCivitas foit le Portus Romatinus de Pline. Dans ce cas elle pourroit tirer fon nom du fleuve Romatinum, qui mouille la ville de Concordia, & qu'on appelle aujourd'hui Leme ou Limene.

ROMATINUM FLUMEN, fleuve d'Italie, dans la Carnie, felon Pline, . 3, c. 18. Il place une ville de même l. nom fur le bord de ce fleuve, vers fon embouchure. Ortelius croit que la ville eft celle dont il eft parlé dans l'article précédent.

ROME, ville d'Italie, autrefois la capitale d'un empire très célébre, auquel elle donna fon nom, & qualifiée aujourd'hui la capitale du monde chrétien.

L'hiftoire de fa fondation par Romulus & Remus, eft fi connue, auffi-bien que l'origine & la naiffance de ces deux princes, qui fe firent pafler pour fils de Mars, qu'il fuffit d'avoir ici rappellé ces objets par ce peu de mots.

Rome, bâtie par des pâtres, & d'autres hommes groffiers & pauvres, ne fut d'abord qu'environ mille mailons, ou plutôt mille chaumieres, entourées d'une enceinte de murs de terre. Le palais de Romulus, lui-même, n'étoit construit que de joncs, & n'étoit couvert que de chaume. Les premiers Romains conduifoient la charrue, & cultivoient le terrein ingrat d'un pays ftérile. Ils agrandirent leur territoire aux dépens de leurs voifins les plus proches ; & leur ville s'accrut & fut fortifiée à la maniere du tems, à mefure qu'ils reculerent leurs frontieres. Malgré tout cela, jusqu'à la prife de Rome par les Gaulois, cette ville, qui devoit devenir la capitale du monde, la ville par excellence (Urbs,) fut moins une ville bâtie avec quelque régularité, qu'un affemblage informe de hutes femées au hafard. Romulus l'avoit bâtie fur le mont Palatin. Elle reçut divers accroiffemens fous fes fucceffeurs, le mont Coelius y fut ajouté par Tullus Hoftilius; le Janicule & l'Aventin par Æneus Martius; le Quirinal, le Viminal & l'Esquilin par Servius Tullius; ce qui lui fit donner le furnoin de Septicollis, c'est-à-dire, la ville au fept montagnes ou plutôt collines; car ce n'étoient que des hauteurs affez médio. cres. Les diverfes augmentations que Rome a reçues fous la république & fous les empereurs, font caufe qu'elle renferme aujourd'hui douze de ces hauteurs ou collines, qui font; 10. Monte Capitolino; 2°. Palatino; 5°. Aventino; 4°. Celio; 5°. Esquilino; 6°. Vinimale; 7°. Quirinale ou Monte Cavallo; 8°. Gianicolo; 9°. Pincio; 10°. Vaticano; 11o. Citorio; 12o. Giordono.

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Après que les Gaulois eurent faccagé Rome, & qu'ils eurent réduit en cendres les chaumieres de fes premiers habitans; les tribuns du peuple propoferent d'abandonner cette ville ruinée, & de transporter tout le peuple romain à Vèies. Le peuple étoit prêt d'y confentir; mais Camille, dont la prudence & la valeur avoient arraché les débris de Rome d'entre les mains des Gaulois, l'emporta par fon autorité sur la faction des tribuns ; & Rome fut rebâtie en partie aux dépens du tréfor public, qui fournit la charpente & le bardeau, pour conftruire & couvrir les toits. Les édiles furent chargés de régler & de hâter les ouvrages; &

Rome fur rebâtie toute en pierre en un an, mais fans aucune régularité, chacun ayant eu liberté de choifir le terrein qu'il aimoit le mieux. Rome plus folidement & plus agréablement bâtie qu'elle ne l'avoit été d'abord, ne fut encore qu'un amas irrégulier de maifons placées confufément en divers lieux, & les rues ne furent que des détours étroits; en forte que l'on n'y pouvoit aller à quelque diftance de l'endroit d'où l'on partoit, qu'en faifant de longs circuits, à travers mille embarras. Elle resta dans cet état tant que la république fubfifta, n'ayant reçu quelques ques embéliffemens d'édifices publics, ou de maifons de riches particuliers, que lorsque des conquêtes faites dans la Gréce & dans l'Alie, eurent amené le luxe.

Sous Augufte, la capitale du monde vit augmenter la magnificence de fes temples, & fut décorée de beaucoup de palais & de fuperbes maifons; mais fon plan n'en devint pas plus régulier. Néron, choqué de la difformité de ce plan, & voulant avoir la gloire de rebâtir Rome & de lui donner fon nom, la réduifit en cendre. Il fit mettre le feu dans différens endroits. L'incendie dura fix jours & fix nuits; & de quatorze quartiers, dix furent confumés par les flammes. Les rues furent enfuite élargies & tirées au cordeau ; les places agrandies & les quartiers environnés de portiques. Toutes dépenfes dont Néron fe chargea, de même que de faire enlever les démolitions & les décombres. Les maifons des particuliers, voutées jusqu'à certaine hauteur, furent bâties d'une pierre qui réliftoit au fea; mais pour remédier aux incendies, & même pour les prévenir, ces maifons furent toutes ifolées & fans mur mitoyen, & l'eau retirée aux particuliers, fut amaflée dans des réfervoirs publics. La plus grande partie de Rome dcvint ainfi réguliere; & Néron, pour achever de l'embellir, y fit bâtir un fuperbe palais, moins remarquable par l'or & les pierreries prodigués dans fes ornemens, que par les campagnes, les forêts & les lacs, dont il étoit accompagné.

Le nom de Rome, en latin Roma, a toujours été confervé à cette ville, quoiqu'on l'ait voulu changer. L'empereur Commode la voulut faire appeller Colonie Commodiene. Des rois Goths la nommerent Gothie. On l'a appellée auffi Valence, Cepfalon & ville d'Augufte; mais le public & la poftérité n'ont jamais adopté ces dénominations. Les auteurs l'appellent fimplement Urbs, la ville, c'est-à-dire, la premiere de toutes les villes, la ville par excellence. On dit aufli Rome païenne & Rome chrétienne, Rome ancienne & Rome moderne.

Rome dès le tems de la république, fut divifée en quatorze régions ou quartiers; & cette divifion fubfista lous l'Empire. Il nous refte quelques anciennes descriptions abrégées de cette ville: mais elles font à peu près du tems des empereurs Valentinien I, & Valens. Voici l'extrait d'une que l'on attribue à Publius Victor.

I. QUARTIER, appellé PORTA CAPENA. Son circuit étoit de douze mille deux cents vingt pieds : & l'on y comptoit neuf rues, dix petits temples, trente-fix commiffaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, quatre mille deux cents cinquante ifles, cent vingt maifons, treize greniers publics, quatre-vingt-deux bains particuliers, quatre-vingt-trois réservoirs d'eau, & vingt boulange

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III. QUARTIER, appellé ISIS ET SERAPIS MONETA. Le circuit en étoit de douze mille quatre cents cinquante pieds ; & l'on y comptoit huit rues, vingt-quatre commis faires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs deux mille fept cents cinquante-fept ifles, dix-huit greniers publics, quatre-vingts bains particuliers, foixante-cinq réfervoirs d'eau, & douze boulangeries.

IV. QUARTIER, appellé TEMPLUM PACIS. Il avoit treize mille pieds de circuit, & l'on y comptoit huit petits temples, trente-deux commiffaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, deux mille fept cents cinquantefept ifles ; cent trente-huit maifons; huit greniers publics foixante dix-huit réfervoirs d'eau; & douze boulangeries.

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V. QUARTIER, appellé EXQUILINA CUM TURRE ET COLLE VIMINALI. Son circuit étoit de quinze mille neuf cents pieds, & l'on y comptoit quinze rues, quinze petits temples, foixante commiffaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, & trois mille huit cents cinquante ifles, cent quatre-vingts maisons, foixante-dixneuf refervoirs d'eau, vingt-trois greniers publics, foixantequinze bains particuliers, & douze boulangeries.

VI. QUARTIER, appellé ALTA SEMITA. Son circuit étoit de quinze mille fix cents pieds; & l'on y comptoit douze rues, feize petits temples, quarante huit commisfaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, trois mille cinq cents quinze ifles, cent quarante-cinq maifons, dix-huit greniers publics, foixante-quinze bains particuliers, fix refervoirs d'eau, & douze boulange

ries.

VII. QUARTIER, appellé VIA LATA. Il avoit douze mille fept cents pieds de circuit, & l'on y comptoit dix rues, quarante commiffaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, quatre mille trois cents quatre-vingtcinq ifles, cent vingt maifons, vingt-cinq greniers publics, & feize boulangeries.

VIII. QUARTIER, appellé FORUM ROMANUM. Son circuit étoit de douze mille huit cents foixante - fept pieds, & l'on y comptoit douze rues, douze petits temples, quarante huit commiffaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, trois mille huit cents quatre-vingts ifles, cent cinquante maisons, foixante-fix bains particuliers, dix-huit greniers publics, & cent vingt boulangeries. Le capitole étoit dans ce quartier.

IX. QUARTIER, appellé CIRCUS FLAMINIUS. Il avoit treize mille cinq cents pieds de circuit; & l'on y comptoit trente rues, trente petits temples, deux cents vingt commiffaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, trois mille fept cents quatre-vingt-huit ifles, cent quarante maifons, foixante-trois bains particuliers, douze greniers publics, & vingt boulangeries.

X. QUARTIER, appellé PALATIUM. Il avoit douze mille fix cents pieds de circuit; & l'on y comptoit fix rues, fix petits temples, vingt-quatre commiffaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, deux mille fix cents quarante-quatre ifles, quatre-vingt-huit maisons, quatre-vingts réfervoirs d'eau, quarante-huit greniers publics, trente-fix bains particuliers, & douze boulange

rics.

XI. QUARTIER, appellé CIRCUS MAXIMUS. Il étoit de onze mille cinq cents pieds de circuit; & l'on y comptoit huit rues, huit petits temples, trente-deux commiffaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, mille fix cents ifles, quatre-vingt-neuf maifons, quinze bains particuliers, feize greniers publics, foixante réservoirs d'eau, & douze boulangeries.

XII. QUARTIER, appellé PISCINA PUBLICA. Son circuit étoit de douze mille pieds ; & l'on y comptoit douze rues, douze petits temples, quarante-huit commiflaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, deux mille quatre cents quatre vingt-fix ifles, cent quatorze maifons, quarante-quatre bains particuliers, quatre-vingts réfervoirs d'eau, vingt-fix greniers publics, & vingt boulangeries.

XIII. QUARTIER, appellé AVENTINUS. Il avoit feize mille deux cents pieds de circuit, & l'on y comptoit dixfept rues, dix-fept petits temples, foixante-quatorze commilfaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, deux mille quatre cents quatre-vingt-huit ifles, trois cents maifons, foixante-quatre bains publics, foixante-dixhuit réfervoirs d'eau, vingt-cinq greniers publics, & vingt boulangeries.

XIV. QUARTIER, appellé TRANS TIBERIM. Son circuit étoit de trente-trois mille quatre cents foixante-dixhuit pieds, & l'on y comptoit vingt deux rues, vingt-deux petits temples, quatre vingt huit commiffaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, quatre mille quatre cents cinq ifles, cent cinquante maifons, quatre-vingt-fix bains particuliers, quatre-vingts réservoirs d'eau, vingtdeux greniers publics, & vingt-deux boulangeries.

L'auteur accompagne ces petits détails de chaque quartier, d'une lifte de temples, bâtimens & autres lieux confidérables, renfermés dans chacun. Ce font des noms tous nuds, dont beaucoup devroient être accompagnés d'expli

cations, qui feroit trop longues pour un ouvrage de la nature de celui-ci.

Outre les petits temples énoncés dans les détails ci-desfus, il y avoit à Rome environ cent temples distribués dans les différens quartiers. Les uns étoit plus grands, les autres plus petits; & quelques-uns étoient d'une extrênie magnificence.

Trois endroits deftinés aux affemblées ordinaires du fénat, fe nommoient SENATULA. Le premier étoit entre le capitole & le marché ; le second à la porte de Capène, & le troifiéme près du temple de Bellone, dans le cirque de Flaminius.

Il y avoit huit PONTS fur le Tibre; 1o. le pont Milvius ; 2o. Ælius, 3°. Vaticanus, 4°. Janiculenfis, 5o. Fabricius, 6°. Ceftius, 7°. Palatinus, 8°. Æmilius, auparavant Su

blicius.

La ville renfermoit neuf CHAMPS. C'étoit 1°. Campus Viminalis. 2°. Exquilinus; 3°. Agrippa; 4°. Martius ; 5°. Coditanus; 6°. Lanatarius; 7°. Bruttanus; 8°. Pecuvrius ; 9°. Vaticanus. Ce dernier étoit dans le quartier Tremo-Tiberim.

Outre ces vaftes places champêtres, il y avoit dix de ce que l'on appelle dans les villes des PLACES PUBLIQUES: 1°. Area Tempeftatis ; 2o. Apollinis; 3°. Spei; 4°. Galli ou Thali ou Gallia; 5°. Pinaria; 6°. Carfura; 7°. Vulcani; 8°. Calidii; 9°. Rudicaria; 10°. Septimiana.

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Il y avoit dix-fept marchés: 1°. Forum Romanum; 2°. Caftaris; 3o. Augufti ; 4°. Boarium ; 5°.Tranfitorium ; 6°. Olitorium ; 7°. Piftorium, 8°. Trajani ; 9°. Anobarbi; 10°. Suarium; 11°. Archemonium; 12°. Diocletiani; 13°. Gallorum; 14°. Rusticorum ; 15°. Cupedinis ; 16o. Piscatorium; 17°. Salluftii.

Les THERMES ou BAINS AVEC DES ETUVES étoient au nombre de quinze : 1°. Therma - Trajani; 2°. Titi; 3°. Agrippa; 4°. Syriaca; 5o. Commodiana; 6°. Severiana; 70. Antoniniana; 8°. Neroniana, appellées depuis Alexandrina; 9o. Diocletiana; 10°. Deciana; 11°. Conftantiniane ; 12°. Septimiana; 13°. Philippi, 14°. Olympiadis; 15o. Variana.

Il y avoit treize Bafiliques: 1°. Ulpia; 2°. Pauli ; 3°. Vefteni, 4°. Neptumnii; 5°. Macidii; 6°. Mamiana ; 7°. Vastellaria; 8o. Flofelli; 9o. Sifinnii; 10°. Conftantiniana; 11°. Portia ; 12°. Argentaria; 13°. PauliAmilii.

Les AQUEDUCs ou CONDUITES D'EAUX étoient au nombre de vingt-un: 1°. Aqua-Appia; 2°. Martia; 3°. Virgo; 4°. Claudia; 5°. Herculainea; 6°. Tepula; 7. Damnata; 8°. Trajana; 9o. Annia; 10°. Halfia; Alfientena ou Augufta; 11°. Cerulea; 12°. Julia; 13o. Algentiena, 14. Cimtinia; 15°. Sabbatina; 16 Aurelia ; 17. Septiniana; 18°. Severiniana; 19°. Antoniniana ; 20°. Alexandrina; 21°. Aqua cernens quatuor Scauros.

Les BIBLIOTHEQUES PUBLIQUES étoient au nombre de vingt-neuf; & les plus confidérables étoient la Palatine & Ulpiène.

Six grands OBELISQUES Contribuoient à l'ornement de la ville. Il y en avoit deux dans le grand cirque, desquels l'un avoit cent trente-deux pieds de long, & l'autre quatrevingt-huit. Le troifiéme ayant foixante- douze pieds étoit dans le champ du Vatican. Le quatrième de même largeur, étoit au champ de Mars. Les deux autres, de quarante-deux pieds & demi, étoient à côté du tombeau d'Augufte.

Les petits OBELISQUES étoient jusqu'à quarante-deux, & la plupart étoient ornés d'hiérogliphes égyptiens.

Il y avoit encore à Rome deux CAPITOLES, l'ancien & le nouveau; trois THEATRES, deux AMPHITHEATRES, deux COLLOSSES, deux COLONNES COCHLIDES, c'est-àdire, entourées du pied jusqu'en haut de rampes taillées dans les colonnes même; deux BOUCHERIES, cinq EcoLES pour les exercices, cinq NAUMACHIES Ou canaux dans lesquels on repréfentoit des combats navals; onze BAINS pour les femmes feules, dont le plus considérable étoit le Lavacrum Agrippina, vingt-quatre CHEVAUX de cuivre doré, quatre-vingt-quatorze CHEVAUX d'yvoire, des BAS-RELIEFS fans nombre; trente - fix ARCS-DETRIOMPHE bâtis de marbre, quarante-cinq LIEUX DE DÉBAUCHE, cent quarante-quatre LATRINES publiques, dix COHORTES PRÉTORIENES, fix COHORTES DE GUET, quatorze CORPS-DE-GARDE, deux DRAPEAUX DE CAVA

D. M. A.E.V.D.R. Il mourut, après trente-un ans 112. de regne.

3362. 642

LERIE, UN CAMP commun DES ETRANGERS, un CAMP
DES MISENATES; un CAMP DES ECRIVAINS, un CAMP
DES PORTEURS DE LITIERES, un CAMP DES VICTIMAI-
RES, c'est-à-dire de ceux qui égorgeoient les victimes;
um CAMP de ceux qu'on appelloit SALICARII; un CAMP
de ceux qui affaifonnoient ou vendoient ce qui fe confit au
vinaigre ou à l'eau, ou ce qui fe garde fec pour l'ufage
de la table; deux CAMPS DE CAVALIERS appellés SIN-
GULI, vingt-quatre mille TABLES où l'on vendoit de 3378. 626. 128.

P'HUILE.

Vingt-neuf vores Oll GRANDS-CHEMINS conduifoient de

Rome dans les provinces voifines & dans tous les environs 3387. 617. 137.
1o. Via-Appia; 2°. Latina ; 3°. Labicana ; 4°. Campana;
5° Praneftina; 6°.Tiburtina; 7°. Collatina 8. Nomentana,
ou Figulenfis; 9°. Salaria; 10°. Flaminia ; 11°. Æmilia;
12°. Claudia ; 13o. Valeria; 14°. Oftienfis; 15°. Lauren-
tina; 16°. Ardeatina; 17o. Setina; 18°. Quintia ; 19°.
Gallicana; 20°. Triumphalis; 21°. Patinaria; 22°.
Ciminia; 23°. Cornelia; 24°. Tiberina; 25°. Aurelia; 26°.
Caffia; 27°. Portuenfis; 28°. Gallica; 29°. Laticulenfis.

Avant d'aller plus loin, il est à propos de jetter un coup d'œil fur l'EMPIRE ROMAIN. C'est ce que l'hiftoire nous offre de plus grand. Incomparablement plus puiffant & plus étendu que les trois grandes monarchies qui l'avoient précedé, il fut l'ouvrage de la valeur & de la fageffe des Romains, & fait toujours l'admiration des meilleurs esprits & des plus habiles politiques : pour s'en former une idée jufte, il faut confidérer Rome dans trois états différents, qui font comme fes trois âges. Le I. état eft fous les rois, le II. fous les confuls, & le III. fous les empereurs.

3425.

$79. 175.

Les rois de Rome n'ont point eu de part à la grandeur du peuple romain; & les hiftoriens ont eu raifon d'appeller leur regne l'enfance de Rome : fept rois dans l'espace 3471. de 245 ans, ne formerent qu'un état, qui n'étoit pas beaucoup plus grand que celui de Parme ou de Mantoue. L'age parfait de Rome, ou plutôt de son empire, est la fin de la république & le commencement des empereurs : alors cet empire eut pour bornes au nord les ifles Orcades à l'eft l'Euphrate, le Mont-Taurus & l'Arménie ; au fud, dans l'Afrique l'Ethiopie ; & à l'oueft, l'océan Atlantique. Dans la confidération rapide, que l'on va faire des trois ETATS DE ROME, annoncés ci-deffus, on en marquera la chronologie par trois colonnes de chiffres. La premiere marquée en tête D. M. fera pour les années du monde ; la feconde marquée A. E. V. fera pour les années avant l'ére vulgaire; & la troifiéme, marquée D. R. fera pour les années depuis la fondation de Rome; ce qui continuera jusqu'à la naiffance de JESUS-CHRIST, après laquelle il ne reftera plus que deux de ces colonnes, dont la premiere ayant en tête E. V. fera pour les années de l'ére vulgaire depuis la naissance de JESUS-CHRIST; & la feconde, ayant en tête D. R. continuera de marquer les années de la fondation de Rome.

D. M. A.E. V. D. R. ETAT DE ROME fous fept rois;
durant 245 ans.
3250. 754.

3288, 716.

3331. 673.

I.

38.

81.

1. ROMULUS fonda Rome 430 ans après la prife de Troie, & la confacra au dieu Mars, dont il fe difoit fils. Il reçut dans fa ville les Sabins, qui devinrent fes fujets. Toujours en guerre & toujours victorieux, il ne laiffa pas de jetter les fondemens de la religion & des loix. Il mourut après trente-huit ans durant

de regne.

II. NUMA-POMPILIUS une longue paix, acheva ce que Romulus n'avoit pu que commencer : il adoucit les mœurs de fes fujets, & forma leur religion.

11 mourut, ayant régné quarantetrois ans.

III. TULLUS-HOSTILIUS, dès la feconde année de fon regne, foumit Albe, après le célébre combat des trois Horaces, pour Rome, & des trois Curiaces, pour Albe: il détruifit enfuite cette ville, dont il fit paffer les habitans à Rome.

3495.

533. 221.

509. 245.

IV. ANCUS - MARTIUS domta quelques peuples latins, & continua de faire des ennemis vaincus autant de citoyens. Veies, affoiblie par Romulus, fit fous le regne d'Ancus de nouvelles pertes.

Il pouffa fes conquêtes jusqu'à la mer, & bâtit Oftie, à l'embou chure du Tibre.

Sa mort fuivit un regne de vingtcinq ans.

V. TARQUIN- L'ANCIEN embellit Rome, & conquit une partie de la Toscane.

Il mourut après trente-huit ans de regne.

VI. SERVIUS-TULLIUS augmenta la ville de Rome, & établit le cens ou le dénombrement des citoyens, divifés en trente tribus. Il conçut le deffein de mettre Rome en république; mais l'ambition de Tarquin, fon gendre, ne lui permit pas d'exécuter ce projet. Tarquin, par le confeil de fa femme Tullia, fit tuer le roi fon beau pere; & cette fille dénaturée fit paffer fon char fur le corps de fon pere aflaffiné. La rue où cela fe fit, fut appellée exécrable, (Vicus facer. )

Servius-Tullius fut affaffiné après quarante-fix ans de regne.

VII. TARQUIN LE SUPERBE, ayant envahi le trône, fe rendit odieux par les violences; & fon fils Sextus ayant violé Lucrece, qui fe tua pour ne pas furvivre à fon deshonneur; les Romains, excités par Lucius Ju nius Brutus abolirent la royauté, & établirent le gouvernement confulaire, fuivant le projet de Servius Tullius.

Tarquin le fuperbe fut chaffé de Rome après avoir régné vingtquatre ans.

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II. ETAT DE ROME ou la RÉPUBLIQUE ROMAINE gouvernée par des confuls & d'autres magiftrats, durant quatre cents foixante-cinq ans, c'est-à-dire, jusqu'à l'an du monde 3960, & quarante-quatre avant l'ére vulgaire.

D. M. A.E. V. D. R. L. JUNIUS BRUTUS, & L. Tar2495. 509. 245. quinius Collatinus, mari de Lucrece,

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furent les deux premiers Confuls. Le fecond voyant que fon nom de Tarquin le rendoit fuspect à fes citoyens, abdiqua dans la même année le confulat; & PUBLIUS VALERIUS fut fait conful en fa place. Ce dernier, qui fe rendit célébre par fes victoires, devint, par là même, fuspect aux Romains. Pour leur prouver combien il aimoit leur liberté, il fit une loi qui permettoit d'appeller du fénat & des confuls au peuple, dans toutes les causes criminelles qui concernoient les citoyens. C'eft ce qui lui fit donner le furnom de Publicola, c'est-à-dire, amateur du bien public.

Les Tarquins chaffés, trouverent des défenfeurs; parce que les rois voifins en regarderent le bannis. fement comme une injure faite à tous les rois.

Porfena, roi de Clufium en Etrurie, fait la guerre aux Romains, qu'il affiége dans leur ville; & Rome presque prife, eft délivrée par Hora

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