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D.M. A.E. V. D.R.tins Cocles. Clélie, jeune Romaine, D.M. A.E.V. D.R.presque celle de Rome, est prise

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s'enfuit du camp des ennemis avec d'autres jeunes filles, & retourne

à Rome, en traverfant le Tibre à la 3610. 394. 360. nâge. Mutius Scévola jeune Romain, manque Porfena, qu'il vouloir tuer, pour fauver fa patrie; & brûle tranquilement fa main en préfence de ce

393. 361.

3612. 392. 362.

roi, pour lui donner une idée de la 3611.
conftance des Romains. Porfena,
frappé de cette opiniâtreté de cou-
rage, fit la paix avec les Romains;
& les Tarquins furent fans res-
fource.

Etabliffement des tribuns du peuple. Les Plébéiens avoient déja plus d'une fois montré leur jaloufie du pouvoir des Patriciens. La puiffance confulaire, quoique bornée par la loi de Valerius, paroiffoit encore

trop grande au peuple, qui fe re- 3628. 376. 378. tira, cette année 261 de Rome fur le mont Aventin. Il ne fe laiffa ramener que par les paifibles remontrances du fénateur Menenius Agrippa; mais il fallut accorder à ce peuple des tribuns, pour le protéger contre l'abus que les confuls pourroient faire de leur autorité. La loi qui les établit fut appellée la loi facrée, parce qu'elle déclara ces magiftrats facrofaints, c'est - à - dire

inviolables.

3638. 366. 388.

3638.

3671.

3680. 3695.

3703.

333. 421.

324. 430.

309. 445. 301. 453.

Caius Martius Coriolanus, à la 3678. 326. 428. valeur de qui l'on avoit dû la prife de Corioles, respectant trop peu la nouvelle magiftrature plébéienne, & foûtenant avec trop d'emporte-, ment les intérêts des Patriciens, fut banni par un décret du peuple. Il fe retira chez les Volsques, auxquels il fit prendre les armes contre Rome, qu'il vint affiéger à la tête de leurs troupes, & qu'il réduifit à l'extrémité. Les larmes de fa mere & de fa femme l'appaiferent & le firent retirer.

3721.

Le défaut des loix néceffaires à la bonne constitution d'une république, occafionnant fans ceffe de nouvelles brouilleries entre le peuple & les magiftrats patriciens; on prit le parti d'envoyer des députés s'inftruire des loix des différentes répu- 3724. bliques de la Gréce; & fur-tout de celles d'Athènes. Les députés revinrent l'an 303 de Rome.

Les DÉCEMVIRS, c'est-à-dire, dix magiftrats patriciens, font fubstitués aux confuls, & chargés de gouverner la république, & de rédiger de nouvelles loix, fur les mé

3725.

283. 471.

280. 474.

279. 475.

moires que les députés avoient rap- 3726. 278. 476. portés de la Gréce. Ils en forment

la loi des XII Tables: fondement

de tout le droit civil des Romains. 2729.

Les Décemvirs gouvernent d'abord

275. 479.

avec une équité dont le peuple eft 3730. 274. 480.

fi content, qu'il leur laiffe ufurper

le pouvoir fuprême.

La tyrannie des DECEMVIRS irrite le peuple. Appius Claudius, voulant réduire à l'esclavage Virginie, dont il étoit amoureux, Virginius, pere de cette fille, aima mieux la tuer que de l'abandonner à la paffion d'Appius. Le peuple chafle les Decemvirs, & les CONSULS font rétablis.

Veies, dont la puiffance égaloit

par Camille, après une longue guerre & dix ans de fiége.

Les Falisques, affiégés par Camille, fe rendent à lui, par reconnoiffance de ce qu'il leur avoit renvoyé leurs enfans, que le maître d'école de la ville avoit voulu lui livrer.

Les Gaulois Senonois entrent en Italie, & font le fiége de Clufium.

Les Romains perdent contr'eux la fameufe bataille d'Allia. Rome eft prife & brûlée. Les Gaulois, maîtres de Rome, affiégent le Capitole. Ceux qui s'y étoient retirés, le défendent durant fept mois, après les quels Camille que l'on avoit banni, vient à leur fecours, & force les Gaulois à fe retirer, chargés de butin.

Les Plébéiens voulant avoir entrée aux grandes charges de la république; on fupprime les CONSULS, auxquels on fubftitua des TRIBUNS DES SOLDATS avec la puissance conJulaire, partie Patriciens, partie Plébéiens.

Les CONSULS furent rétablis, & Sextus Sintinus Lateranus, fut le premier conful plébéien.

Rome fut fans CONSULS, à caufe des divifions de la nobleffe & du peuple.

Guerre contre les Samnites, que les Romains eurent beaucoup de peine à réduire, malgré la valeur & la conduite de Papirius Curfor.

Rome fans CONSULS.
Rome fans CONSULS.

Rome fans CONSULS. On créa deux

DICTATEURS.

Les Gaulois Cifalpins, appellés par les Samnites, les Brutiens & les Etruriens, firent la guerre aux Romains, fur lesquels ils remporterent. une victoire; mais ils furent battus enfuite, & les Romains, entrés dans les battirent encore. leurs terres > deux fois, en affujettirent une partie, forcerent les autres à demander la paix, & les briderent par l'établiffement d'une colonie dans ce pays.

Les Tarentins, vaincus par les Romains, ayant appellé Pyrrhus, roi d'Epire; ce prince entreprend la conquête de l'Italie.

Il remporta fur les Romains des victoires qui le ruinerent. Le conful Fabricius fit enfin voir qu'on pouvoit le vaincre, malgré les éléphans.

Fabricius renvoye à Pyrrhus, fon médecin, qui lui étoit venu offrir d'empoifonner ce prince.

Pyrrhus, défait par Curius, repaffe en Epire.

Les Tarentins, après la mort de Pyrrhus, obtiennent des Carthaginois un fecours, malgré lequel ils font battus avec les Brutiens & les Samnites leurs alliés. Ces derniers, après foixante-douze ans de guerre, furent affujettis aux Romains. Tarente fe foumit à des conditions honorables; & les Gaulois, fouvent battus, n'oferent plus remuer.

Ainfi les Romains, après quatre cents quatre-vingts ans de guerre, fe virent les maîtres en Italie.

D.M. A.E. V. D.R.

Les conquêtes que les Carthagi- D. M. A.E. V. $732. 272. 482. nois faifoient en Sicile d'où ils

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étoient venus au fecours des Taren- 3775. 228. tins, donnerent de la jaloufie aux Romains.

La République de Carthage, posfédoit la côte d'Afrique, fur la Mé-diterranée, presque entiere, & posfédoit de l'autre côté du détroit une partie de la côte d'Espagne. Maîtreffe de la mer & du commerce elle s'étoit emparée des ifles de Corfe & de Sardaigne. La Sicile avoit peine à fe défendre, & l'Italie étoit menacée de trop près, pour que les Romains ne craigniffent pas. Voilà l'origine des guerres Puniques, que firent naître des traités mal obfervés de part & d'autre.

Premiere guerre Punique ou de Carthage. Elle dura vingt-quatre

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Regulus porte la guerre en Afrique. Tout céde, & Carthage réduite à l'extrémité, doit fon falut au Lacédémonien Xantippe, par qui Regulus eft défait & pris. Renvoyé fur 3784. la parole, pour négocier l'échange des prifonniers, Regulus perfuade au fénat d'obferver à la rigueur la loi, qui défendoit de rachetter ou d'échanger les prifonniers de guerre, & retourne à Carthage, certain d'y

D.R. velle Carthage, que nous appellons ¡Carthagêne.

526.

224. $30.

220.

Les Romains font la guerre à Tenta, reine d'Illyrie. Elle exerçoit la pyraterie fur toute la côte ; & fiere du butin qu'elle faifoit fur les Grecs, & les Epirotes, elle avoit méprifé les remontrances des Romains, & tué leur ambafladeur. Ils l'eurent bientôt mife à la raifon. Ils ne lui laifferent qu'une partie de l'Illyrie ; & s'emparerent de l'ifle de Corfou, qu'elle avoit ufurpée fur les Grecs, qui commencerent à connoître la puiffance de Rome.

Les progrès d'Asdrubal en Espagne, inquieterent les Romains, qui ne s'y pouvoient oppofer; parce que les Gaulois, en repos depuis cinquant-cinq ans, commençoient à remuer. Avant d'attaquer ces peuples, les Romains s'affurerent des Carthaginois, en traitant avec eux

Guerre cruelle entre les Romains & les Gaulois, qui font battus. Les Gaulois Tranfalpins fe joignent aux Cifalpins. Ils font tous défaits. Les Romains paffent le Pô pour la premiere fois, & font victorieux par

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trouver la mort. Les Carthaginois, 3785. 219. $35. en effet, le firent mourir de la maniere la plus barbare. Deux naufrages ayant enfuite détruit les flottes des Romains, ils laiffent les Carthaginois maîtres de la mer. La victoire refte long-tems douteufe entre ces peuples rivaux ; mais les Romains, prêts à fuccomber, réparent leur flotte.

Le conful Lutatius remporta une victoire navale, qui décida de l'empire de la mer, & termina la guerre. Les Carthaginois payerent tribut, & abandonnerent la Sicile, & toutes les ifles entre l'Italie & la Sicile, dont les Romains refterent maîtres, à l'ex

3786. 218. $36.

ception de ce qu'en poffédoit Hié- 3787. 217. $37. ron, roi de Siracufe, leur allié.

Ainfi finit la premiere guerre Punique.

Après cette guerre, l'armée des Carthaginois, toute compofée d'étrangers, fe révolta pour avoir fa paye, & les villes de leur domination fe revolterent aufsi. Carthage asfiégée, fut délivrée par Amilcar Barcas, qui feul avoit commandé contre les Romains.

Amilcar bat & détruit les troupes des rebelles; mais la Sardaigne eft livrée aux Romains par les troupes qui la gardoient; & Carthage, pour ne pas rentrer en guerre avec eux, leur céde cette ifle. Elle préfere de rétablir en Espagne fa domination ébranlée par la révolte. Amilcar y paffe avec fon fils Annibal, âgé de neuf ans.

3792.

212.

3794. 210.

542.

$44.

Amilcar mourut en Espagne, après avoir fait la guerre neuf ans, & 3798. 206. $48. formé fon fils fous lui. Asdrubal, son gendre, qui lui fuccéda, bâtit la nou

Asdrubal mourut en Espagne. Annibal, âgé de vingt-fept ans, fut mis en fa place; &, fans égard aux traités faits avec les Romains, il entreprit de domter toute l'Espagne.

Les Saguntins, alliés des Romains, leur porterent leurs plaintes contre Annibal. Des ambaffadeurs allerent de Rome fe plaindre au fénat de Carthage. Ils ne furent point écou

tés.

II. Guerre Punique, qui dure dixsept ans.

Annibal ayant traversé l'Ebre, les Pyrénées, la Gaule & les Alpes, vint en Italie. Beaucoup de Gaulois avoient groffi fon armée. Quatre batailles perdues par les Romains, & fur-tout celle de Cannes, annoncerent la perte de Rome; mais Annibal ne fat pas, ou plutôt ne voulut pas

ufer de fes victoires.

La Sicile fe révolta contre les Romains, & Hieronime, roi de Siracufe, leur allié, fe déclara contre eux,

L'Italie abandonna les Romains, réduits à l'extrémité mais trois grands hommes, Fabius Maximus, Marcellus & le jeune Scipion, fauverent Rome. Fabius se tint fur la défenfive, & ranima le courage de Les citoyens en temporifant. Il fut furnommée le Temporifeur, & le Bouclier de Rome. Marcellus harcela continuellement Annibal, remporta fans ceffe de petits avantages; prit enfuite Nole, & depuis Syracufe, malgré les machines ingénieufes d'Archimède. Il fut furnommé l'épée de Rome. Scipion, qui termina cette guerre, furpalla ces deux grands hommes.

Scipion, âgé de vingt-cinq ans, alla commander en Espagne, où fon pere & fon oncle venoient de périr. Il prit Carthagène.

Scipion, maître de l'Espagne, revint à Rome, fut conful avant l'âge, &, contre l'avis du fénat, il fe fit au

D.M. A. E. V. D.R.torifer par le peuple à porter la D.M. A.E.V. D.R. Fabius subjugua les Allobroges &

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guerre en Afrique. Il y paffa, & fit
trembler Carthage. Elle fe hâta de
rappeller Annibal, qui, victorieux
depuis feize ans, ne put défendre fa
patrie, & fut vaincu par Scipion.

Scipion, vainqueur d'Annibal, im-
pofe des loix aux Carthaginois, qui
Le foumettent par l'avis d'Annibal
même. Il combat, défait & prend
prifonnier Syphax, roi de Numidie,

qu'il mene en triomphe à Rome. On 3893.
le furnomme l'Africain.

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3858. 146. 608.

$88. 124. 630.

Ainfi finit la feconde guerre Puni-

Les Romains, maîtres de Car-
thage & de l'Italie, tenterent de
faire périr Annibal, qui leur parois-
foit encore redoutable.

Annibal alla dans l'Orient fusciter
des ennemis aux Romains, qui por-
terent leurs armes dans l'Afie. Antio-
chus le grand, roi de Syrie, ne fa-
chant, ni fuivre les confeils, ni met-
tre à profit les talens d'Annibal, fut
battu fur terre & fur mer, & reçut
la loi qui lui fut impofée par Lucius
Scipion, frere de Scipion l'Afri-

cain.

Annibal, réfugié chez Prufias,

111. 643.

3898.

106. 648.

3901.

103. 651.

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roi de Bithinie, & poufuivi par les 3913.
Romains, s'empoifonna.

Les Romains alors fe firent redou-

ter par-tout; & forcerent les rois à

leur donner leurs enfans pour ôtages 3931.

de leur foi. Perfée, roi de Macédoi
ne, ne voulant pas s'en tenir aux
conditions impofées à fon pere Phi-
lippe, ils lui font la guerre. Ce prince
perd fes alliés par fon avarice, & fes
armées par fa lâcheté. Il eft vaincu
livrer ante les mains.
par.Paul Emile, & contraint de fe
livrer entre fes mains.

3937.

3941.

Le royaume de Macédoine, après
avoir duré fix cents vingt-fix ans, &
donné durant près de deux cents ans
des maîtres à la Grece & à tout l'O-
rient eft réduit en province romaine.
Gentius, roi d'Illyrie, allié de 3946.
Perfée, eft mis en trente jours hors
d'état de fe défendre, par le préteur
Anicius; & fe livre au Romains.

Les Romains pour humilier les
rois de Syrie, accordent leur protec-
tion aux Juifs, & font alliance avec
Judas Macchabée.

3951.

3955.

III.Guerre Punique, qui dura trois 3956.

ans.

Carthage eft prife & réduite en
cendre par Scipion l'Emilien, qui
perpétue dans fa maison le furnom 3958.
d'Africain, qu'il avoit hérité du fils
du grand Scipion, par lequel il
avoit été adopté. Il étoit fils de
Paul-Emile, vainqueur de Perfée. 3960.
Corinthe eut le même fort que
Carthage, & la république des
Achéens périt avec cette ville, dont
le conful Lucius Mummius trans-
porta à Rome les ftatues & les ta-
bleaux fans en connoître le prix. Les
Romains n'avoient eu jusqu'alors au-
cune connoiffance des arts de la
Gréce. Ils ne connoiffoient que la
guerre, la politique & l'agriculture.
Les Romains s'étendirent au-delà
des Alpes. Sextius, vainqueur des
Gaulois Saliens, établit une colonie
dans la ville d'Aix, qui s'appelle en-
core Aqua-Sextia.

les peuples voisins. La Gaule Nar-
bonnoile conquife, fut réduite en
province, & reçut le nom de Pro-
vince Romaine.

La bonne fortune de la républi-
que fut troublée, par des discordres
intestines. Les deux Gracques en flat-
tant le peuple, firent naître des divi-
fions, qui ne finirent qu'avec la ré
publique.

Guerre des Romains contre Jugur
tha, fouillé du meurtre de fes freres,
que Rome protégeoit.

Marius, ayant animé le peuple
contre la nobleffe, obtient le com-
mandement, & achève de vaincre
Jugurtha.

Les esclaves fe révoltent en Si-
cile. Il en coute beaucoup de fang aux
Romains.

652. Marius battit les Teutons, les Cim-
bres, & d'autres peuples du nord,
qui traverfant la Germanie & les
Gaules, avoient pénétré en Italie.

94. 660.

91. 663.

73. 681.

67. 687.

63. 691.

58. 696.

53. 701.

49. 705.

Rome protégea la Cappadoce,
contre Mithridate, roi de Pont. Ce
prince & la Gréce fon alliée, furent
obligés de céder aux forces de la
république.

Guerre civile entre Marius & Silla.
A cette occafion toute l'Italie fe ré-
volta, & la domination romaine fut
fur le point d'être anéantie.

Sertorius, zélé partifan de Ma-
rius, s'étant cantonné en Espagne, &
ligué avec Mithridate; Pompée ne
peut réduire ce parti, qu'en y met-
tant la divifion.

Pompée, fuccédant à Lucullus
contre Mithridate acheva cette
guerre.

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Cicéron, étant conful, fit, par son
éloquence, échouer la conjuration
de Catilina.

Pompée dominoit alors dans le
fénat, & s'étoit rendu le maître des
délibérations.

Jule Céfar ayant fait la conquête
des Gaules, voulut égaler, & puis
furpaffer Pompée.

La puiflance de Craffus obligea
Pompée & Cefar à fe tenir unis.

Guerre civile entre Pompée &
Céfar. Le premier fut battu à Phar-
fale.

48. 706. Pompée, s'étant enfui en Egypte,
y fut indignement poignardé par or-
dre du roi Ptolomée, qui lui devoit
fa couronne.

46. 708.

44. 710.

Céfar, comme fouverain pon-
tife, réforma l'an romain, qui, de
fa correction, fut appellé l'An Ju-
lien.

Céfar, vainqueur des reftes du
parti de Pompée, en Egypte, en
Afie, en Mauritanie, en Espagne,
eft reconnu maître abfolu à Rome
fous le titre de dictateur perpétuel.
III. ETAT DE ROME ou l'EMPIRE ROMAIN, fous cin-
quante huit empereurs durant cinq cents vingt-quatre ans,
c'est-à-dire, jusqu'à l'an 476 de l'ére vulgaire, qu'AUGUS-
TALE, cinquante huitiéme empereur reconnu à Rome, fut
dépoffédé par ODO ACRE, roi des Hérules. C'eft pour plus
grande commodité, que l'on met le commencement de cet em-
pire à l'année de la dictature perpétuelle de JULE-CÉSAR,
qui, dans la vérité, ne fut point empereur dans le fens que
nous donnerons à ce mot. Ce mot empereur (imperator) ne
fignifioit en lui-même que général d'armée; & c'étoit un
titre d'honneur que les troupes donnoient à leurs généraux

après quelque grande action. C'eft pour cela que jusqu'au regne de CARACALLA, l'on trouve fur les médailles des empereurs, imperator II, III, V, VII. Mais depuis CARACALLA, l'on ne trouve plus de chiffre après ce mot, qui fut déterminé pour lors à fignifier le maître de tout l'empire. La puiffance des confuls perit avec la république, mais dans la rigueur, l'empire, (fuivant l'idée que nous attachons à ce mot) ne commença qu'en 3973 du monde, 31 avant L'ére vulgaire, & 723 de Rome, lorsqu'après la défaite & la mort d'ANTOINE, AUGUSTE refta feul maître de Rome & de tout l'empire. D'autres reculent le commencement de la puissance d'AUGUSTE, jusqu'à l'an 3977 du monde, 27 avant L'ére vulgaire, & 727 de Rome. D'autres au contraire comtent l'empire d'AUGUSTE de l'an 3961 du monde, 43 avant L'ére vulgaire, 711 de Rome, parce qu'alors il prit le nom de Céfar, & déclara qu'il vengeroit la mort de ce dictacteur perpétuel, for oncle & fon pere adoptif. On fuivra par la feule' raifon de la commodité, cette opinion qui donne cinquante-un ans de durée au regne d'AUGUSTE.

D.M. A.E.V. D.R. I. CAIUS JULIUS CASAR ne gou3960. 44. 710. verne que quelques mois avec le titre de dictateur perpétuel.

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Brutus & Caffius voulant, avec quelques autres conjurés, rétablir la liberté de Rome, tuerent Céfar de vingt-trois coups de poignard. Il fut affaffiné dans le fénat, devant la ftatue de Pompée.

II. Caius Octavius, neveu & fils adoptif de Jule Céfar prit le nom de Cefar. On lui donna feize ans plus tard le furnom d'Augufte, & l'on commencera dès à préfent à l'appeller ainfi.

La république tomba fous la puisfance de Marc-Antoine, de Marcus Emilius Lepidus, & du jeune Augufte, qui forment ce célébre Triumvirat, qui fait horreur par la multitude des proscriptions. Cicéron y fut compris, & des émiffaires d'Antoine le

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Alexandrié ouvrit fes portes à Augufte. Cléopâtre le tua de défespoir, après Antoine. L'Egypte fut réduite en province romaine.

Fin des guerres civiles. On donne à Octave-César, refté feul maître de tous les états de la république romaine, le fur-nom d'Augufte, qui palla à tous fes fucceffeurs, ainfi que celui de Céfar, lequel fut affecté dans la fuite aux héritiers de l'empire.

Il vient de l'extrémité des Indes, des ambaffadeurs demander l'amitié d'Augufte. Il en reçoit auffi qui venoient du fond du nord, de la part des Schites.

Augufte domte les Cantabres, les Afturiens, & les autres habitans révoltés des Pyrénées.

Les Parthes épouvantés lai renvoient les étendards pris fur Craffus, & tous les prifonniers romains.

D. M. A. E. V. D.R. 3989.

3992.

3996.

Augufte donne à la ville de Pa15. 741. phos dans l'ifle de Cypre de grandes fommes pour la dédommager des pertes qu'un tremblement de terre lui avoit caufées. Il donne auffi la liberté à la ville de Cizique.

12. 744.

S. 748.

Le dixième mois de l'année, lequel s'appelloit Sextilis, fut nommé Auguftus, que nous traduifons par août. Augufte lui donna fon nom à caufe des grandes victoires qu'il avoit remportées dans ce mois.

Augufte ordonna par un édit le dénombrement de tous les fujets de l'empire. Ce fut le premier qui fe fit, Quirinus étant alors gouverneur de Syrie.

Augufte ayant établi par-tout la paix, ferme le temple de Janus. JESUS-CHRIST vient au monde. L'empire romain doit être mis au rang des monarchies nouvelles, puisqu'à la réserve de Céfar & d'Augufte, les autres empereurs ont régné depuis Jefus-Chrift. Les colonnes chronologiques vont donc être réduites à deux. La premiere pour les années de l'ére vulgaire fera marquée E. V.; & la feconde marquée comme elle l'étoit, continuera les années de Rome.

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Ce prince avoit divifé tout l'empire romain en vingt-fix DIOCESES OU GRANDS GOUVERNEMENS ; &, par l'accord qu'il avoit fait avec le fénat, il avoit eu l'adminiftration de quatorze diocèles. Les douze autres étoient reftés au sénat & au peuple. Cette divifion fubfifta jusqu'au tems d'Adrien.

Les douze DIOCÈSES, gouvernés par le fénat & le peuple romain, étoient deux DIOCÈSES PROCONSULAIRES, & dix DIOCÈSES PRÉTORIENS.

Les deux DIOCÈSES PROCONSULAIRES étoient, 1°. l'Afrique, la Numidie & partie de la Lybie, 2°. l'Afie en-deçà du fleuve Halys & du Mont-Taurus.

Les dix DIOCÈSES PRÉTORIENS étoient, 1°. l'Espagne Bétique, 2°. la Gaule Narbonnoife, 3°. la Sicile, 4°. la Sardaigne & la Corfe, 5. l'Illyrie & partie de l'Epire, 6°. la Macédoine & partie de la Gréce, 7°. l'Achaie, la Theffalie, la Beotie, l'Acarnanie & partie de l'Epire, 8°. l'ifle de Crète, la Cyrénaique, & partie de la Lybie, 9°. l'ifle de Cypre, 1o. la Bithynie, la Paphlagonie, la Propontide & partie du Pont.

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Les quatorze DIOCÈSES, adminiftrés par Augufte, & depuis par fes fuccefleurs, étoient, 1°. l'Espagne, & la Lufitanie, 2°. l'Espagne bétique, 3°. la Gaule aquitanique, 4°. la Gaule lionnoife, 5°. la Gaule belgique & la Germanie, 6o. la Parménie, le Norique, la Vindelicie & la Rhétie, 70. la Moefie, qui comprenoit la Dardanie, la Thrace & la Dacie, 8°. la Dalmatie & partie de l'Illyrie, 9°. les Alpes maritimes, 10°. la Cilicie, l'Ifaure & la Lycaonie, 11o. la Galatie, la Pamphilie & la Pifidie, 12°. la Syrie, la PetiteArménie, la Mefopotamie & tout l'Orient, jusqu'à l'Euphrate, 130. l'Egypte & partie de l'Arabie, 14°. l'Italie depuis le détroit de Sicile jusqu'aux Alpes.

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III. TIBERE, fils adoptif d'Auguste, lui fuccéde. Jamais prince ne fur plus bizarre, plus défiant, plus diffimulé, plus perfide & plus cruel. Son précepteur, qui le connoiffoit, difoit que c'étoit de la boue détrempée avec du fang.

L'amphithéâtre de Miféne écrafe, en tombant, cinquante mille hommes. Le quartier du mont Co

E. V. D. R. lius & des environs, ayant été vers

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ce tems, détruit par un incendie, TIBERE fait tout réparer à fes dépens.

Haï de tout le monde, il meurt à Miféne, ayant régné vingt-cinq ans, fept mois & fept jours: Melius tondere quam deglubere, ou bien, qui nefcit diffimulare nefcit regnare.

IV. CALIGULA, fils de Germanicus & d'Agrippine, eft choifi par le fénat, pour fuccéder à Tibere, contre l'intention de ce prince, qui avoit adopté Tibere fon petit-fils. Le nom de Caligula vient d'une espece de chauffure militaire, que cet empereur portoit ordinairement. Il eft nommé dans fes médailles Caius Cafar Auguftus Germanicus. Il étoit fort adroit dans tous les exercices du corps; mais, avec beaucoup d'esprit, il étoit inégal, bizarre, chagrin à l'excès & cruel. Il fut tué après un regne de trois ans, neuf mois & vingt-huit jours. Oderint dum me

tuant.

V. CLAUDE, fils de Drufus Germanicus & d'Antonia, fille de MarcAntoine & d'Odavie, fœur d'Augufte, fuccéda par hazard à son neveu Caligula. Comme il fe cachoit pour n'être pas enveloppé dans le meurtre de ce prince, il fut furpris par un foldat, qui le conduifit au camp des Prétoriens; & ceux-ci le proclamerent empereur: Le fénat fe foumit à ce choix, fans l'approuver. Claude, après avoir répudié Mesatine, époufa fa niéce Agrippine, qui fut, au préjudice d'un fils qu'il avoit, lui faire adopter fon fils Néron, qu'elle avoit eu de Domitius Enobarbus, fon premier mari. Clau de, avec de l'esprit & point de fens, fe conduifit toujours en imbécille. Il aimoit les jeux de hazard, la bonne chere & les femmes. Il affectoit d'être plaifant & railleur ; mais il l'étoit de mauvaise grace. Il fut empoisonné par Agrippine, apès treize ans, huit mois & vingt jours de regne. Generis virtus nobilitas.

VI. NERON fuccéde, par les ma nœuvres de fa mere Agrippine, à Claude fon pere adoptif. Il avoit été très-mal élevé. Sa mere, croyant la philofophie inutile pour régner, n'avoit pas voulu qu'il l'étudiat, & l'an accufe Séneque, fon précepteur, d'avoir négligé, dans le deffein de fe rendre toujours néceffaire, de lui former l'esprit & le cœur par de folides études. Inftruit fuffisamment des beaux arts, Néron le connut trèsbien en peinture, en fculpture, en architecture; & fur un muficien excellent, un poëte, peut-être audeffus du médiocre. Les commencemens de fon regne annoncerent un bon prince; enfuite fes paffions, fomentées par la flatterie, en firent un monftre. Tous les travers & fes forfaits font connus. Il fe piqua de fupériorité dans l'art des cochers & dans celui des farceurs. Il fut le meurtrier de fon précepteur, de fa femme & de fa mere. Après treize ans & près de huit mois de regne, il fe tua luimême, quoiqu'à regret, dans la crainte de tomber vivant entre les

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qu'il

D. R. mains des Romains, qui l'avoient en exécration. Avec lui finit la race de CESAR. Artem quavis terra alit. VII. GALBA, fils de C. Servius Sulpicius Galba & de Mummia Achaica, eft proclamé empereur par le fénat. On a dit, en le flattant, étoit ménager. Il étoit avare jusqu'à la lézine. Son grand âge le rendant lourd & pareffeux, trois miniftres qui abufoient de fa confiance, le firent hair. Il fut tué dans la place publique, après un regne de fix mois & fept jours. Miles legendus, non

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emendus.

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par le fénat, qui l'eftimoit peu. Ambitieux à l'excès, il avoit facrifié jusqu'à fon honneur, pour s'agrandir. Vaincu par les troupes de Vitellius, fon concurrent à l'empire, & craignant de tomber entre fes mains, il Le poignarda lui-même à Bébriaque, fur le Pô. Son regne n'avoit été que de trois mois. Unus pro multis.

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IX. VITELLIUS étoit fils de L. Vitellius & de Sextilia Polla. On prétend qu'il descendoit d'un favetier. Ayant appris à Lyon que fes troupes avoient défait Othon, il fe hâta d'accourir à Rome, où tout le peuple le proclama empereur. Maladroit au point de faire tout de mauvaise ce, gourmand, ivrogne, voluptueux, lâche, cruel, & fi peu mefuré dans fa dépense, qu'on ne sayoit s'il étoit avare ou prodigue; il fut bientôt l'objet du mépris & de la haine de tout le monde. Il avoit régné huit mois & deux jours, lorsqu'on le fouleva contre lui. Un foldat lui mit une corde au col, le traîna dans les rues de Rome, en lui déchirant le corps petit à petit, & le fit expirer ainfi dans les tourmens. Son corps fut jetté dans les Gemonies. C'est ce que nous dirions à la voirie. Bonus oder hoftis, melior civis occifi.

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X. VESPASIEN, fils de T. Flavius Sabinus & de Vespafia Polla, convenoit franchement qu'il étoit de balle origine. Il étoit fort quarré. Ses membres étoient ramaffés & robuftes; & Suétone ajoute qu'il avoit l'air d'un homme à qui des épreintes font faire des efforts: Vultu veluti nitentis. Le bien public fut l'unique objet de fes foins, & l'on trouveroit en lui toutes les qualités d'un fouverain, s'il avoit moins aimé l'argent. On lui reproche auffi d'avoir eu trop de maîtreffes. Il mourut de diflenterie, ayant régné neuf ans, fix mois & deux jours. Lucri bonus odor ex re qualibet.

XI. TITE, fils de Vespafien & de Flavia Domitilla, fut le plus aimable de tous les princes, comme il en fut le plus beau. Il acheva le fiége de Jerufalem, commencé par fon pere, & tout ce qu'il fit durant certe guerre de Judée, immortalife fes talens militaires. Il n'eut fur le trône d'autres vues que de procurer la gloire de l'Empire, & de rendre heureux tous les fujets. Il difoit, en gé

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