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3. ROSSE ou Ross, ville d'Irlande, dans la province
de Leinster, au comté de Wexford dans la baronnie de
Bantry, sur la rive gauche du Barrow au midi de Lough-
ling. * Etat présent de la grande Bretagne, t. 3, P.45.

4.

ROSSE, que quelques cartes appellent Roffehaff,
baronnie d'Irlande, dans la province de Connaught au
comté de Gallway, & la plus feptentrionale dans toutes
celles de ce comté, est bornée au couchant par celle de
Ballinananen. * Etat présent de l'Irlande. p. 28.

1. ROSSELAER, (prononcez RoSSELAR) ancienne
baronnie des Pays-Bas, dans le Brabant, à deux lieues de
Louvain. Le baron de Rosselaer est chambellan hérédi-
taire des ducs de Brabant. * Dictionaire géogr. des Pays-
Bas. Zeyler, Topogr. Brabant. p. 73.

2. RÓSSELAER OU ROSSELAR, ville des Pays-Bas,
dans la Flandre. Elle pafla par fucceffion avec le bourg de
Torout, & le village de Vinendale, de la famille de Ra-
venstein aux ducs de Cléves. * Zeyler, Topogr. Flandriæ,
p. 187.

1. ROSSENA, comté d'Italie, enclavé dans le Mo-
denois, qui le borne au nord à l'orient & au midi; &
la Lenza l'arrose au couchant, * Magin, Carte du Mode-
nois.

2. ROSSENA, petite ville d'Italie, dans le comté de
même nom, dont elle est le chef-lieu. Voyez l'article précé
dent.

ROSSES, ROSSE ou Rousses, lac de France, dans
la Franche-Comté, dans la grande judicature de faint
Claude, aux confins du bailliage de Pontarlier, au pied du
mont Jura. On en dit des choses qui seroient merveilleu-
ses, si elles étoient vraies. On prétend qu'au dessus de
l'eau, dont ce lac est rempli, il se forme une forte de
terre argilleuse, qui s'endurcit tellement, qu'elle paroît de
la terre ferme; ensorte que les gens de pied marchent aisé-
ment dessus; ce que ne peuvent faire ni les chevaux ni les
chariots. Les pluyes n'enflent point ce lac; mais, lorsque
le tems doit devenir clair & ferain, ses eaux grossislant
inondent tout le plat pays voisin. * Jaillot, Atlas. Corn.

Dict.

ROSSIA OU CAPO ROSSIA, cap d'Italie, sur la côte du
golfe de Tarente, entre l'embouchure du Lucino & celle
du Celano. On croit que c'est l'Athenaeum Promontorium
des anciens. * Magin, Carte de la Calabre citérieure.
ROSSII. Voyez ROXOLANI.

ROSSILLON, bourg de France, dans le Bugey, pa-
roisse du diocèse de Belley, avec titre de comté, dont la
justice ressortit au bailliage de Belley: bourg qui députe
aux assemblées de Belley. * Garreau, Description de la
Bourgogne, édition de 1734.

ROSTAIL, village d'Allemagne, dans la Franconie,
proche de Cadelsburg, & Krottenbach. Il y a dans ce
village les tombeaux d'Ernest, duc de Baviere, & de fainte
Erbergarde son épouse, née princesse Palatine, & fœur de
fainte Cunigonde. Zeyler, Topogr. Franconiæ.

ROSTEL ou RUSTEN, ville de Syrie, selon Davity.
Syrie, p. 75, qui cite Cotovic. Il dit qu'on ne voit que les
ruines de cette ville, qu'elle est entierement abandonnée,
& qu'on la prend pour l'ancienne Sebaftopolis. Il ajoute
que l'Oronte, qui est nommé dans le pays Affi, lave la
pointe de Rostel, du côté du sud, qu'il y a fur ce fleuve
un pont fait de grandes pierres, long de deux cents pieds,
& large de seize, avec dix arcades. Affez près de là on voit
le petit mont de Bellarbei, dont les terres sont d'un grand

rapport.

ROSTOCK ou RosTOCH, ville d'Allemagne, au du
ché de Mecklenbourg, sur la riviere de Warne ou War-
na, à une lieue de la mer Baltique. Les auteurs ne font
pas d'accord sur l'origine du nom de cette ville. Tout ce que
l'on dit de l'origine du nom de cette ville a si peu de fon-
dement, qu'il ne s'y faut pas arrêter. Ce n'étoit en 329
qu'un simple village habité par des pêcheurs. On n'a sur
le tems & la maniere dont elle devint une ville, que des
traditions fort incertaines. Elle paroît avoir toujours dé-
pendu des ducs de Mecklenbourg, à qui elle faifoit
ferment de fidélité. Elle a souvent été inquiétée par les rois
de Danemarck, qui l'ont poffédée à diverses reprises. En
1317, ils la donnerent en fief à Henri de Mecklenbourg.
Cependant quand Albert, roi de Suéde, né duc de Meck-
lenbourg, & le sénat de ce royaume, confirmerent à Wal-
demar, roi de Danemarck, la poffeffion de la Gothlande,

de son côté ce prince renonça aux droits qu'il prétendoit
avoir sur Rostock & fur le duché de Mecklenbourg.
En 1408 & en 1436, les bourgeois se révolterent contre
les magistrats, les déposerent & les chafferent; mais la
derniere fois le sénat dépofè fut rétabli par l'entremise des
autres villes anséatiques, à condition qu'il gouverneroit
conjointement avec le nouveau sénat qui avoit été élû.
En 1471, cette ville fut défolée par une peste cruelle qui
lui enleva presque tous ses habitans, & en 1518 elle fut
encore affligée du même fléau. Depuis le changement de
religion les bourgeois se souleverent encore contre leurs
magistrats en 1570. Ils nommerent soixante d'entre eux
pour gouverner. Ce soulevement dura jusqu'en 1565, que
Jean Albert, duc de Mecklenbourg entra par ordre de
l'empereur avec ses troupes dans Rostock, & y rétablit
l'ordre, après avoir rafé les murailles, & privé les bour-
geois de leurs priviléges, qui leur fut néanmoins rendus
trois ans après; mais ils n'oferent faire relever leurs mu-
railles. En 1573 ayant encore eu des disputes entre eux, les
choses furent réglées, de façon que la ville reconnut deux
freres, Jean Albert & Ulric, ducs de Mecklenbourg, pour
leurs souverains héréditaires, & leur firent hommage en
1574. Quoique le duc de Mecklenbourg soit présentement
reconnu pour seigneur de Rostock, elle ne laiffe pas d'être
libre en quelque forte, à cause des grands priviléges dont
elle jouit. Elle a jurisdiction haute, moyenne & bafle,
avec exemption de toutes gabelles, & les droits & fran-
chises de la ville de Lubeck. Elle est gouvernée par divers
corps de magiftrature, ausquels la bourgeoisie a part.
* Zeyler, Topogr. Sax. infer.

On la divise en trois parties, qui font la vieille ville, la
neuve & la moyenne, séparée de la vieille par un bras de
la Warne. Outre les quatre paroisses de faint Jacques, de
Notre-Dame, de faint Pierre & de faint Nicolas, il y a
une quantité d'églises très-belles, dont on a changé les
couvents en écoles ou en hôpitaux, excepté celui de sainte
Croix, où il y a encore un monastere de filles. Cette
ville a trois grandes places, la vieille, la moyenne & le
marché aux chevaux. Elle a sept grandes portes, quatorze
petites, sept petits ports, & un grand port fort avantageux
au commerce, quoique les gros vaisseaux n'y puiffent pas
entrer. On est obligé de les charger & de les décharger à
l'embouchure de la Warne. Il y a une université, qui est une
des plus anciennes de l'Allemagne. Elle a été fondée
en 1490 par Jean & Albert, ducs de Mecklenbourg, &
par le magistrat de la ville; de forte que la moitié des pro-
fesseurs est entretenue par le duc de Mecklenbourg, &
l'autre moitié par le magistrat. Les évêques de Swerin font
chanceliers perpétuels de cette université.

La SEIGNEURIE DE ROSTOCK comprend cette ville &
celle de Sultz.

ROSTOF ou Rostou, ville de l'empire russien, dans
le duché auquel elle donne fon nom. Elle est située sur le
lac de Cotorei ou Kotris, formé par un torrent de même
nom, qui se jette dans le Volga à fix lieues de là auprès de
Jaroflow. C'est le siége d'un métropolitain. Cette ville a
quantité d'églises bâties de pierre. Le monastère de Peuter-
Żarewitz, qui est entouré de maisons, n'est qu'à une demi-
lieue de ROSTOW. * De l'Ifle, Atlas. Corn. le Bruyn, Voyage
de Moscou, t. 3, p. 63. & t. 5, p. 270.

Le DUCHÉ DE Rosrow est borné au nord par celui
d'Yeroflawle ou de Jeroslaw, à l'orient par celui de Sus-
dal, au midi par le duché de Moscou, & à l'occident par
le duché de Tuer. Rostow étoit autrefois le premier duché
de la grande Russie après celui de Novogorod ; & on le
donnoit pour apanage aux seconds fils des grands ducs.
Jean Basilowitz, ne pouvant souffrir de souverain au mi-
lieu de ses états, fit massacrer le dernier duc de Rostow en
1565, & réunit le duché à son domaine. Les habitans de
ces quartiers vivent de la culture de l'ail & des oignons.
Les principaux lieux du duché de Rostow, font: Rostow,
Mologa, Uglitz, Pereslavie, Chlopigrod, Semibratoff ou
les sept freres, Gna, Imbilova, Nova, Basma nova.

ROSTRAPP, montagne & désert, en Allemagne, au
duché de Brunswic-Lunebourg, dans le comté de Blanc-
kenbourg Reinstein. * Zeyler, Topogr. ducat. Brunsw. &
Luneb. p. 178.

ROSTRÉNEN, bourg de France, dans la Bretagne,
au diocèse de Kimper, à quatre lieues de Karhais du
côté de l'orient, à fix de Pontivy, & à neuf de Moncontour.
ROSTRATA-VILLA, lieu d'Italie. L'itinéraire d'Antonin le met sur la route de Rome à Rimini, entre Rome & Ocricoli, à vingt-quatre milles de la premiere de ces villes & à vingt-cinq milles de la seconde.

ROSTRUM NEMAVIÆ, ville de la Vindelicie, est marquée dans l'itinéraire d'Antonin, sur la route de Lauriacum à Brigamia, entre Augsbourg & Campodunum, à vingt-cinq milles de la premiere de ces places & à trentedeux milles de la seconde. Simler dit que c'est aujourd'hui Memmingen.

ROSWANGEN, ROSWEIN ou RUSPEN; en latin Rusvinum, ville d'Allemagne, dans la Saxe, sur le bord de la riviere Mulda, entre Dobeln & Nossen, près de l'abbaye de Zell, à laquelle le fondateur Othon donna cette ville en échange du village d'Ober-Lausniz, où fut bâtie la ville de Freyberg, après la découverte des mines de ce nom, * Zeyler, Topogr. Sax.

ROT, ville d'Allemagne, dans la Franconie, au marquisat d'Anspach, sur une petite riviere de même nom. Čette petite ville, qui est à cinq milles de Nurenberg, a un château & une seigneurie. * Zeyler, Topogr. Franconiæ.

1. ROTA ou ROTHA, bourgade d'Espagne, dans l'Andalousie, sur la côte du golfe de Cadix, entre la ville de ce nom & l'embouchure du Guadalquivir. On la prend mal-à-propos pour l'ancienne Virgao, qui n'étoit point sur la côte, puisque l'itinéraire d'Antonin la place entre Calpurniana & Illiturgis. * Jaillot, Atlas.

2. ROTA. Voyez au mot Ad l'article AD-ROTAM. ROTALIANUS-CAMPUS, territoire d'Italie, aux environs de la ville de Trente, à ce qu'il paroît par un passage de Paul-Diacre. * Longobard. l. 3.

ROTAN OU RUATAN, ifle de l'Amérique septentrionale, dans le golfe de Honduras, à l'occident de l'isle de Guanaja. De l'Isle, Atlas.

ROTARIA. Voyez au mot Ad l'article AD-ROTAM.
ROTARIUM. Voyez au mot AD l'article AD - Ro-

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ROTELEN ou ROTHELIN, petite ville d'Allemagne, dans le marquisat de Bade, à une licue de Bâle, avec un très-beau château. La ville & le château appartiennent au margrave de Bade-Dourlach. Leopold seigneur de Rotelen, prévôt de l'église de Bâle, en fit donation en 1315 à Henri V, margrave de Bade de la branche de Hochberg. Ce prince y transfera la résidence qu'il faisoit auparavant au château de Sausenberg. C'est à cause de Rotelen que les ducs de Longueville sortis d'une fille du marquis de Hochberg, dont le marquisat est possédé par la maison de BadeDourlach, se nommoient marquis de Rothelin, quoiqu'ils ne tinssent de ce côté-là que Neuf-Châtel & ses dépendances.* Zeyler, Topogr. Alfatiæ, p. 49. D'Audifret. Geogr.

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1. ROTENBERG, ROTENBURG Ou RODENBORG ville d'Allemagne, au cercle de Westphalie, dans l'évêché de Ferden, au voisinage de la ville de ce nom. Cette ville a un château. Gaspar Bruschius, dans son traité des évêchés de l' Allemagne, c. 14, dit que Nicolas, trentesixiéme évêque de Ferden, fit fortifier le château de Rotenberg, & que Berthold, quarante-neuvième évêque, fit entourer la ville & les fauxbourgs de fossés & de murailles. En 1547 le château & la ville furent réduits en cendres. L'un & l'autre ayant été rétablis, souffrirent beaucoup dans les guerres du dernier siècle. * Zeyler, Topogr. Westphal.

p. 61.

2. ROTENBERG, château & seigneurie d'Allemagne, dans la Franconie, près de la ville de Nurenberg. Otton comte palatin du Rhin, acheta ce château en 1478 durant les troubles de l'Empire, & il en fit un magasin. * Zeyler, Topogr. Franconiæ.

3. ROTENBERG, ville d'Allemagne, en Franconie, dans l'évêché de Wurtzbourg.

1. ROTENBURG, (prononcez ROTENBOURG) ville libre & impériale d'Allemagne, dans la Franconie, sur la riviere de Tauber. Cette ville, qu'on appelle communément le grenier de Nurenberg, avoit anciennement des comtes de même nom, qui tiroient leur origine des anciens

Sicambres. Leur succession est incertaine jusqu'au tems de Werner, qui succéda au dernier conte de Rotenburg, nommé Ratulphe, & fut déclaré duc de Franconie en 897. Cette ville, qui n'étoit d'abord qu'un château, fut achevée de bâtir en 515. Einhard, dernier duc de Franconie & comte de Rotenburg, fut élu évêque de Wurtzbourg en 1098, & mourut en 1114. Après sa mort la succession mâle des ducs de Franconie & comte de Rotenburg, étant éteinte, ces pays échurent à l'empereur Henri IV. Henri V, fils & fuccesseur de cet empereur, donna le duché de Franconie & le comté de Rotenburg à Conrad III, duc de Suabe son neveu. Frédéric, fils de Conrad III, mourut sans descendans males, & laissa par héritage tous ces pays à Frédéric, premier empereur de la maison de Suabe, qui donna le duché de Franconie à l'évêque de Wurzbourg, dont les successeurs les possédent encore, & se disent évêques de Wurzbourg & ducs de Franconie. Ce même empereur érigea la ville de Rotenburg en ville libre de l'Empire avec tous les priviléges, dont les autres villes impériales jouissent. Les empereurs y avoient des juges, qu'on appelloit burggraves, parce qu'ils logeoient dans le bourg ou ancien château, lequel ayant été ruiné par un tremblement de terre en 1356, l'empereur Charles IV permit aux bourgeois de le démolir, & les burggraves furent alors appellés juges impériaux. Ils exercerent leur charge jusqu'à ce que le même empereur transféra toutes les prérogatives de leurs fonctions au magistrat de la ville, qui en jouit encore à présent de même que les autres villes libres de l'Empire. Cette ville a de beaux édifices publics, des canaux très-utiles & des maisons assez régulieres. En 1406 le burggrave de Nurenberg tenta inutilement de prendre la ville de Rothenbourg. Elle fut prise par les Suédois en 1631, après la bataille de Leipfic, & reprise au mois d'octobre de la même année par le duc de Lorraine, général des troupes impériales. Les troupes suédoises, françoises, impériales & bavaroises la prirent, & la ruinerent tour à tour dans les siécles passes. Tous les habitans de la ville & du comté de Rotenburg sont luthériens.

2. ROTENBURG, ville d'Allemagne, dans le pays de Hesse, située entre des montagnes, sur la riviere de Fulda, est divisée en deux parties, la vieille & la neuve. Dans la vieille ville il y avoit un château qui fut démoli par les Impériaux en 1212, & dans la neuve il y a une église, & un chapitre composé autrefois d'un doyen & de douze chanoines, fondé en 1 1370, par les landgraves de Heffe. Depuis la révolution arrivée dans la religion, la fondation en a été appliquée à vingt prédicateurs âgés, qu'on y nourrit, & à un doyen, qui en est le directeur. En 1574 Guillaume IV, landgrave de Hesse, renouvella entierement le château de Rotenburg, qu'il orna d'un beau jardin, & d'une église toute bâtie d'un marbre blanc, qu'on trouve proche d'un bourg nommé Morssen, situé sur la riviere de Fulda, au-dessous de la ville de Rotenburg. * Zeyler, Topogr. Haffiæ, p. 68.

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3. ROTENBURG, ville d'Allemagne, dans la Suabe, au comté d'Hohenberg, sur le Necker, avec un château de même nom, & titre de comté. Il y avoit autrefois dans le même lieu une autre ville appellée Landscron, qui fut entierement renversée par un tremblement de terre en 1212. De ses ruines on bâtit Rotenburg en 1271 ou 1280. Sur une montagne du voisinage font les murailles d'un vieux château aufli appellé Rotenburg; & plus bas quelques ruines de l'ancienne ville. Dans une vallée qui n'est pas éloignée, & qu'on appelle la VALLÉE DE ROTENBURG, on trouve la source des eaux minérales, connues sous le nom d'eaux de Rotenburg ou de Nidereau. Elles sortent en bouillonnant, & font propres à la guérison de diverses maladies.* Zeyler, Topogr. Sueviæ, p. 67.

4. ROTENBURG, bourg d'Allemagne, dans la basse Baviere, sous la régence de Landshut, avec château, a un district, dans lequel sont compris sept châteaux, quarante-neuf petits bourgs & quelques villages.

5. ROTENBURG, petite ville d'Allemagne, dans l'évêché de Spire. Frideric I, comte palatin du Rhin, s'empara de cette ville & de ses dépendances en 1452; & la garda par un traité fait entre lui & l'évêque de Spire; mais Philippe de Rosenberg, évêque de Spire, la racheta ensuite de Philippe, électeur palatin, pour le prix de quatorze mille Horins.

ROTENCKIRCHEN, château & seigneurie d'Allemagne, dans la Basse Saxe, & dans la principauté de Grubenhague, proche du vieux château qui donne le nom à la principauté, & dans lequel les ducs de Brunswig-Grubenhague faifoient anciennement leur résidence. En 1521, ils abandonnerent ce château, & en bâtirent un dans le plat pays, avec une église, qu'ils nommerent Rotenckirchen, on l'église rouge. Avec le tems les bâtimens s'augmenterent, & le lieu prit le nom de l'église. Zeyler, Topogr. ducat. Brunswic-Luneb. p. 179.

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1. ROTENFELS, seigneurie d'Allemagne, dans l'Algow, entre l'évêché d'Ausbourg, l'abbaye de Kempten & les comtés de Trauchbourg & de Bregentz. Anciennement elle appartenoit aux comtes de Montfort, qui la vendirent aux comtes de Konigsegg. Les comtes de Rotenfels sont une branche de ses derniers. La seigneurie de Rotenfels forme un bailliage affez étendu, où le bourg de même nom & le château de Stauffen sont tout ce qu'il y a de remarquable. * D'Audifret, Geogr. t. 3

2. ROTENFELS, petite ville d'Allemagne, sur la riviere Moer, près de la forêt Speshart, entre Lor & Wertheim; elle appartient à l'évêque de Wurtzbourg.

3. ROTENFELS petite ville d'Allemagne, avec château, dans l'évêché de Spire. L'empereur Henri III la donna à cet évêché, avec ses dépendances.

ROTENMANN, ville d'Allemagne, dans la haute Styrie, & dans la vallée de Palten, à huit milles de Leiben. Lazius, dans sa république romaine, l. 12, fect. 6, c. 7, dit que cette ville est la même qu'on appelloit anciennement Caftra montana Antonini. Il prétend le prouver par une vallée voifine, qu'on nomme encore aujourd'hui Ad-Montem ; & par deux inscriptions romaines, dont l'une est dans la ville de Rotenmann, & l'autre sur une montagne du voisinage, appellée Peczen, en latin Caput-Rolandi. Il ajoute que la riviere Rotbach, Rubens rivus, palle près de cette ville. D'autres donnent pourtant à la riviere le nom de Palten. La ville de Rotenmann, avec le château de Strechau, situé sur une montagne voisine, appartenoit autrefois aux barons de Hoffmann, qui rendirent l'un & l'autre de ces domaines à l'abbé d'Admont en 1629.* Zeyler, Topogr. Styriæ, p. 78. ROTERA, RORÉE, OU KEURÉE, ville des Indes, dans les états du Grand-Mogol, autrefois dans le royaume de Moultan, aujourd'hui dans la province. Elle est située dans une ifle que forme une riviere, qui se jette dans celle de Duniadée. * De l'ifle, Atlas.

1. ROTERDAM, ou ROTTERDAM, ville des PaysBas, dans la Hollande, sur la rive droite de la Meuse, à trois lieues de la Haye, à deux de Delft, & à cinq au desfus de la Brille. Elle n'a que le dernier rang parmi les villes de la Hollande, quoiqu'elle ne céde aujourd'hui à aucune autre, ni en richesses, ni en puissance, si ce n'est à Amsterdam. Elle fut fermée de murailles & érigée en ville en 1270. On lui donne, comme à bien d'autres, une origine fabuleule, qui ne mérite aucune attention. Elle est située à l'embouchure de la Rotte dans la Meuse ; & Roterdam fignifie digue de la Rotte. C'est l'origine du nom de cette ville. Dans fes commencemens elle ne fut pas fort confiderable. Ses accroissemens se sont faits peu à peu, principalement depuis que les sept Provinces-Unies ont secoué le joug de l'Espagne. Il s'y vint établir des marchands de différens endroits, & une telle foule de peuple du Brabant & de la Flandre s'y réfugia, qu'on a été obligé à plufieurs fois d'en augmenter l'enceinte. Autrefois elle s'étendoit le long de la Meuse, d'orient en occident, & ne renfermoit que foixante-onze arpens cinq cents trente-sept perches; & du tems que Blaeu publia son Atlas, elle comprenoit cent quarante-quatre arpens quatre cents trente-cinq perches. Sa richeffe vient de la Meuse, qui dans cet endroit a près d'une demi-lieue de largeur, & lui forme un port affez profond, pour que les plus gros vaisseaux viennent charger jusqu'au milieu de la ville, à la faveur d'un canal où les eaux de la Meuse entrent par la vieille tête. Cette commodité pour charger & pour décharger, est cause qu'il se fait plus d'embarquemens à Roterdam qu'à Amsterdam. En levant l'ancre à Roterdam, on peut d'abord singler en pleine mer, qui n'en est éloignée que de fix licues; de forte que les vaisseaux qui partent, peuvent s'y rendre dans une marée, au lieu qu'a Amsterdam on eft obligé d'aller faire le tour des ifles du Texel. Il y a sept beaux canaux qui arrosent la ville, & qui font ornés de chaque côté d'un grand quay & de plusieurs rangées d'arbres. Les maisons

sont fort propres & bâties à la moderne. L'hôtel de ville, la maison de la banque, celle de la compagnie des Indes orientales, celle de la compagnie des Indes occidentales, & les arsenaux sont des bâtimens magnifiques, ainsi que les églises qui font au nombre de huit; savoir, quatre pour les Hollandois, une pour les François, une pour les Anglois modérés, une pour les Episcopaux, & une pour les Ecossois. La grande église, qui avant la révolution arrivée dans la religion, étoit sous l'invocation de saint Laurent, fut bâtie en 1472. Sa tour penchoit autrefois, mais un architecte trouva moyen de la redresser, comme on le voit par une inscription qui est au pied. L'exercice de la religion catholique y fut défendu en 1572. Il ya un collége de l'amirauté, qui a le premier rang entre ceux des Provinces-Unies; & l'ainiral de Hollande monte toujours un vaisseau du collège de Roterdam. C'est pour le service de l'amirauté & de la compagnie des Indes qu'il y a dans cette ville, du côté de l'est, un grand bassin où l'on bâtit, & où on lance à l'eau les vaisseaux qu'elles font équiper. La régence de Roterdam a encore fait creuser, du côté de l'ouest de la ville, un autre grand bassin, & elle a donné un terrein considérable pour y construire les vaisseaux des particuliers, & pour y placer les bois destinés à cette construction. La régence est composée de vingt-quatre conseillers, dont il y en a quatre qui font bourgmestres. Ce conseil a droit de remplir toutes les charges qui viennent à vaquer par la mort de quelqu'un des membres. Il choisit les premiers magistrats, qui confistent en un grand bailli, quatre bourgmestres, dont deux font nouveaux & deux anciens; & sept échevins, parmi lesquels il y en a toujours trois ou quatre anciens, & le reste nouveaux. L'élection des Bourgmestres & des échevins se fait par le scrutin, en la maniere suivante. Le secrétaire de la ville prend cinq féves noires, & y ajoute autant de féves blanches qu'il en faut pour rendre complet le nombre des électeurs. Ces féves étant mêlées & mises dans un bonnet de velours fait à l'antique, chacun des conseillers en tire une selon son rang, ceux qui ont tiré les cinq féves noires, noniment ensuite quatre personnes qu'ils jugent les plus capables pour la charge des bourgmestres. Lorsqu'ils ont communiqué leur choix à leurs collégues, on fait venir les quatre personnes nommées ; & le secrétaire de la ville prend de nouveau le bonnet de velours & y met deux féves noires & deux blanches. Les deux personnes à qui le sort fait écheoir les féves noires, sont les deux nouveaux bourgmestres pour deux années confécutives. Le choix des échevins se fait de la même maniere. Il ne differe que par le nombre des féves. Outre le magiftrat de la ville, il y a trois autres tribunaux; savoir le collége du grand Bailli ou Dyck-Grave, du Schieland & de ses conseillers, qui sont tirés en partie de la noblesse & en partie des villes de Roterdam, Tergouw & Schiedam. Ils tiennent leurs assemblées à Roterdam, dans une maison appellée Lands buys; & leur principal soin est d'avoir l'inspection sur les digues, les grands chemins, les canaux, & sur les environs de la ville. Le second tribunal est celui des juges du Schieland, qui connoiffent des affaires civiles & criminelles, qui n'appartiennent pas à la justice particuliere des villages. Les quatre bourgmestres de Roterdam ont plus grande part dans la nomination de ces juges. Le troifiéme tribunal est le collége des seigneurs de l'amirauté de la Meuse : il a un hôtel particulier où il exerce sa jurisdiction.

la

Le savant Didier Erasme naquit en cette ville suivant l'opinion commune, le 28 octobre 1467, dans une petite maison qui subsiste encore. Cependant plusieurs veulent qu'il soit né à Gouda, & qu'il ait été seulement élevé à Roterdam. Quoi qu'il en soit, les habitans de cette derniere ville se font honneur de ce citoyen. En 1540, lorsque Philippe II roi d'Espagne fit son entrée dans la ville de Roterdam, comme souverain des Pays-Bas, le magiftrat fit faire en bois la statue d'Erasme au naturel, fort bien travaillée. Il tenoit une plume de sa main droite, & de la gauche un rouleau qu'il présenta au prince: sur le rouleau étoient ces mots : Sereniffimo Hispaniarum principi D. Philippo a Burgundia Defiderius Erasmus Roterodamensis ; après quot suivoit huit vers latins, dans lesquels Erasme, au nom de la ville, le félicitoit sur son arrivée. En 1557 le magistrat pour honorer la mémoire de cet illuftre citoyen lui fit élever une statue de pierre; & en 1622 il fit faire celle de bronze que l'on voit aujourd'hui. Cette statue est sur un piédestal de marbre, environnée d'une balustrade de fer. Erasme y est dans son habit de docteur, avec un livre à la main. Cette ftatue est dressée sur le grand pont de la Meuse, près de la Bourse. On appelle ce lieu la place d'Erasme. * Longuerue, Descr. de la France. part. 2, p. 15. Blaeu, Atlas.

i

2. ROTERDAM, petite isle des Indes orientales, fur la côte occidentale de l'isle de Ceyland, dans la baye de Manard, felon Corneille, qui ne cite aucun garant. H ajoute qu'elle est entre l'ifle de Menard au midi, & celle de Leyde au septentrion; & que les Portugais s'en étant rendus maîtres, changerent le nom de Roterdam en celui de las

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ROTHALA. Voyez MERO.

ROTHEBOURG, bailliage de la Suifle, an canton de Lucerne. Elle étoit autrefois ville, & la résidence d'une maison de comtes. Les Lucernois la prirent l'an 1385, brulerent le château. Aujourd'hui c'est un joli bourg, avec un château proche de la riviere nommée la petite Emme. Ce qu'il y a de plus remarquable est un beau grand pont de pierre de cent vingt pas de long, de vingt-trois pieds de large, & de cent dix pieds de hauteur. * Etat & Délices de la Suisse, B. p. 398.

ROTHELIN Voyez ROTELEN.

ROTHER, riviere d'Angleterre. Elle a sa source dans le comté de Sussez, & coule en ferpentant du couchant à l'orient. Avant que de se rendre à la mer elle se partage en deux bras, dont l'un qui entre dans le comté de Kent y forme l'ifle d'Oxney. Ces deux bras se rapprochent ensuite & fe perdent dans le Rye Haven. * Blaen, Atlas.

ROTHERAM, bourg d'Angleterre, dans la province d'Yorck. On y tient marché public. Etat présent de la gr. Bret. t. 1.

ROTHES, ville d'Ecosse, dans la province de Murrey, sur le bord d'une petite riviere, qui un peu au-dessous se perd dans la Spey.

ROTHOMAGUS. Voyez ROUEN.

ROTHWELL, bourg d'Angleterre, dans la province de Warwick. On y tient marché public. Etat présent de la gr. Bret. t. I.

ROTING OU ROTINGEN petite ville & seigneurie d'Allemagne, dans la Franconie, sur le Tauber, près de Waldmanshofen, Weickersheim & la forêt de Bernheim. Roting appartient à l'évêque de Wurtzbourg. * Zeyler, Top. Franconiæ.

ROTONDO ou REDONDO, ifle de l'Amérique, l'une des Antilles, au midi de l'isle de Niéves, au nord-ouest de celle de Montferrat, à la hauteur de 17d 10'. Cette ifle est petite & ronde, & relevée au milieu presque en forme de pain. On peut y aborder de toutes parts, la mer étant profonde par-tout, & nullement dangercufe.* * De Laet, Descr. des Indes oc. liv. 1, c. 18.

1. ROTT ou RoTTE, riviere d'Allemagne, dans la basse Baviere, où elle prend son cours du sud au nord-est, coule à Gern, à Eggenfelden, & va se joindre à l'Inn, près de Scardingen. * Zeyler, Maty, Corneille, Robert, Atlas.

2. ROTT, abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, dans la haute Baviere, sur l'Inn.

ROTTA, felon Léandro Alberti; & ROJA, selon de l'Ifle, riviere d'Italie, dans le Piémont, au comté de Nice. Elle a sa source dans les montagnes du comté de Tende, où elle mouille la ville de ce nom. Un peu au-dessous elle reçoit à la droite la riviere de Brogna; ensuite, prenant fon cours du nord au midi, elle traverse la partie orientale du comté de Nice, où elle arrose Broglio, g. Pena, d. Ainole, g. Bevera, d. Après quoi elle va se jetter dans la mer de Génes à Ventimiglia. Cette riviere est la Rutuba des anciens.

ROTTENBURG. Voyez ROTHEBOURG.
ROTTENFELS. Voyez ROTENFELS.

ROTTEN MUNSTER, Rubrum monafterium, abbaye de filles, en Allemagne, dans la Suabe, vers la fource du Necker, près de Rotwyl. On n'y reçoit que des filles nobles.

ROTTEN TURN OU ROTHEN-THURN, forteresse con

:

sidérable, dans la Transylvanie, près de la riviere d'Alt ou d'Alaut, aux confins de la Valaquie, environ à trois lieues au midi oriental d'Hermanftat. C'est la clef d'un passage important de la Transylvanie, dans la Valaquie. On croit que c'est ce que les anciens appelloient Boniæ. * De l'Isle, Atlas.

ROTTHEM, Sartum beata Maria, abbaye de filles, ordre de câteaux, dans les Pays-Bas, au quartier de Louvain, à une lieue de Diest.

ROTWYL ou ROTWEIL, ville impériale d'Allemagne, dans la forêt noire, sur une hauteur, près de la source du Necker, & au voisinage de celle du Danube, à cinq milles de Schafhaufen. Cette ville est de quelque défense, étant entourée de fosses larges & profonds. L'empereur Conrad III, pour récompenfer la fidélité des habitans, y établit un tribunal supérieur impérial, composé de douze gentilshommes, & à leur défaut d'autant de citoyens choilis de Rotwyl, & donna en fief la charge de président de ce tribunal à la famille des comtes de Schultz. Sa jurisdiction s'étend sur les cercles de Suabe, de Franconie, d'Autriche & du Rhin; mais les archevêques de Treves & de Cologne, les archiducs d'Autriche, l'évêque de Strasbourg, les chevaliers Teutoniques, ceux de l'ordre de Malthe, les fujets du duc de Deux-Ponts, ceux du duc de Wittenberg, l'abbé de S. Blaise, les comtes de Hanau & quelques autres, peuvent se dispenser de plaider devant ce tribunal. Cette ville, qui a toujours conservé la religion catholique, commença d'entrer en mauvaise intelligence vers l'an 14635 avec Eberhard le Barbu, duc de Wirtenberg; de forte que pour se fortifier davantage, elle s'unit avec les cantons de Berne, de Zurich, d'Ury, de Lucerne & autres. Cene alliance fut renouvellée & confirmée pour toujours en 15:9. Depuis ce tems-là elle est demeurée leur alliée, auffi ses habitans battent-ils le tambour à la suisse, & non à l'allemande. En 1331, la ville de Rotwyl fut presque réduite

en cendres par la foudre du ciel, & il y eut soixante personnes qui périrent dans cet incendie. Les habitans des environs s'adonnent fort à l'agriculture, à cause que le terroir est très-propre pour produire du froment. Le maréchal de Guébriant prit Rotwyl en 1643.* Zeyler, Top. Sueviæ. Munsterus, 1. 3.

ROUANE, ROANE OU ROHANNE, ville de France, sur la Loire, dans le bas Forez, auquel elle a souvent donné fon nom; car le bas Forez est souvent appellé ROUANEZ Ou ROANNOIS en plusieurs titres. Cette ville est ancienne, étant marquée dans Prolomée, comme une des principales places des Segufiens. Il l'appelle Rhodumna, & on trouve encore ce mot dans la carte de Peutinger. Rouane est le lieu où la Loire commence à porter bateau, & cette situation est commode pour le commerce de Rouane avec Lyon & avec les provinces voisines. Longuerue, Description de la France, p. 277, part. 1.

ROUANEZ ou ROUANNOIS, duché de France, dans le Lyonnois, au bas Forez. Il est le seul qu'il y ait dans ce gouvernement. Il fut érigé en faveur de Claude de Gouffier, marquis de Boissi, par lettres-patentes du mois de novembre de l'an 1566, registrées au parlement de Paris le 14 janvier de l'année suivante. François d'Aubusson de la Feuillade, ayant épousé l'héritiere de cette branche, obtint en 1666 de nouvelles lettres du roi, pour conserver le duché, lesquelles furent enregistrées au parlement de Paris le 30 d'août de la même année. Il y a eu depuis des lettres de pairie pour ce duché, qui ont été vérifiées & enregistrées au parlement de Paris en 1716, en faveur de Louis d'Aubusson, duc de Rouanez, appellé duc de la Feuillade. * Piganiol, Description de la France, t. 6, p. 255. ROUANDIERE, bourg de France, dans l'Anjou, élection d'Angers.

ROUAYROUX, bourgade de France, dans le haut Languedoc, au diocèse de Castres. C'est une baronnie qui entre aux états de Languedoc.

ROUBAIX, lieu de France, dans la Flandre walonne, diocèse de Tournay, à deux lieues de Lille. Il s'y fabrique beaucoup d'étoffes mêlées de foie & de laine. La commodité qu'ont ses habitans de joindre le labour des terres au travail de leurs métiers, les fait subsister plus aifément que dans les villes, & cela ne contribue pas peu à y faire fleurir les manufactures.

ROUBROUEZ, terre de France, dans la Flandre flamingante, au diocèle d'Ypres.

ROUCY,

ROUCY, ville de France, dans la Champagne, sur la riviere d'Aisne, élection de Laon, avec titre de comté. C'est l'un des anciens comtés-pairies de Champagne. L'origine des comtes de Roucy est rapportée si différemment par l'abbé de Longuerue, dans sa Description de la France; & par Baugier, dans ses Mémoires de Champagne, qu'il est impoffible de les concilier. Selon le premier, le comté de Roucy, situé à l'est de celui de Braine, fut long-tems posfédé par les mêmes seigneurs. Ceux de Roucy étoient issus de Charlemagne, par son petit fils, le bâtard Bernard, roi d'Italie, dont les descendans furent comtes de Vermandois, de Troyes & de Meaux. Renaud comte de Rheims, fils de Herbert II, comte de Vermandois, étoit vers 940 propriétaire de Roucy, appellé en latin Rau-ceium par Flodoard, dans sa Chronique. En 948 il y fit bâtir une fortereffe, & fon frere Herbert, comte de Meaux & de Troye, voulut l'en empêcher par armes. Le même Herbert attaqua encore Roucy en 954. Renaud en demeura cependant poffeffeur, & le laissa à fon fils Gifslebert, qui fut le premier qui prit le titre de comte de Roucy. Ses descendans mâles jouirent de ce comté durant quatre cents cinquante ans. Enfin Jean VI du nom, comte de Roucy, ne laissa du tems de Charles VII qu'une fille, nommée Jeanne, qui époufa Robert de Sarrebruch, damoiseau de Comercy. Amé de Sarrebruch, leur arriere petit-fils, eut pour héritieres ses deux fœurs, Catherine & Guillemette. Catherine l'aînée, porta le comté de Roucy à fon mari Antoine de Roye; & Guillemette porta le comté de Braine à fon mari Robert de la Mark. Charles, fils d'Antoine de Roye & de Catherine de Roucy, laissa à sa fille le comté de Roucy & la seigneurie de Roye, qu'elle porta à fon mari François, comte de la Rochefoucaud, dont elle fut la seconde femme, & elle en eut Charles de la Rochefoucaud, comte de Roucy, baron de Roye, de qui descendent aujourd'hui par mâles les comtes de Roucy & de Roye. Les anciens comtes de Roucy furent vaslaux des comtes de Troyes, & au nombre de leurs sept pairs, après que les comtes de Troyes se furent rendus maîtres de la plus grande partie du plar-pays des diocèses de Rheims & de Châlons. Ils tenoient tout ce pays en fief de l'église de Rheims, & particulierement ils en relevoient pour Roucy, comme on le voit par des bulles d'Alexandre III & d'Innocent III. Auffi Roucy étoit-il un des plus anciens domaines de l'église de Rheims, à laquelle il appartenoit dès le commencement du huitiéme siécle, lorsque S. Rigobert, évêque de Rheims, le donna au clergé de son église métropolitaine, avec d'autres terres, pour sa subsistance: Villas delegavit Gerniacam, Cortem, Roceium, comme dit Flodoard dans son Histoire, l. 2, C. 21.

Selon les mémoires de Champagne, t. 2, p. 337, de Baugier, la maison de Roucy tire fon origine d'Hilduin, comte de Mondidier, dont il est parlé dans une charte de l'abbaye de Montier-Ramey, de 948, & de..... d'Avoye son épouse, mere de Manaflès, mort évêque de Troyes en 993. Hilduin II du nom, comte de Mondidier, &c. fit le voyage de la Terre - Sainte avec Azon abbé de Montierender, en 992. Manaslès son fils étoit comte de Dammartin en Goelle en 1030. Cette famille s'allia depuis, avec les comtes de Bar, de Boulogne, de Gueldres, & avec la maifon de Montmorency. En 1200, Mathilde, une de leurs filles, épousa Philippe de France, comte de Clermont ; & après la mort de ce prince, elle se maria avec Alfonse III, roi de Portugal en 1235. Ces comtes s'allierent encore aux rois de Castille, par le mariage d'Eléonor avec Ferdinand III en 1235, & depuis aux comtes d'Eu & de Ponthieu; & enfin Marie de Dammartin épousa en 1230 Jean seigneur de Pierre-Pont, comte de Roucy. Hilduin IV du nom, comte d'Arcies & de Rameru, assista au couronnement du roi Philippe I, le 23 de mai 1059. En 1660, conjointement avec Alix, comtesse de Roucy son épouse, fille d'Ebles ou Ebal, comte de Rheims, mort environ en 1030 ou 1034, & de Beatrix de Bainaut, petite-fille du roi Hugues-Capet, il fonda le prieuré de Roucy, qu'il donna à l'abbaye de Mairemontier. Il laissa de ce mariage Ebles comte de Roucy, Félicité deRoucy, qui épousa Sanche Ramire, roi d'Aragon en 1085. Il fut auffi bisayeul de Marguerite, qui épousa Garcias roi de Navarre. L'abbé Suger, dans la vie du roi Louis le Gros, comte Ebles, comte de Roucy, au nombre des grands barons de France. Hugues, comte de Roucy, fonda l'abbaye de la Valleroy en 1147,

& le prieuré d'Evernicourt en 1154, & mourut vers l'an 1160. Il avoit épousé en secondes noces Richilde, fille de Frédéric, duc de Suabe, & d'Agnès fille de l'empereur Henri IV. Le comté de Roucy a appartenu par mariage à la maison de Pierre-Pont; ensuite à celle de Roye; & il est entré par succession dans celle de la Rochefoucaud qui le posséde aujourd'hui. La maison de Roucy a autrefois porté le nom de Thosny & du Bois. L'hittoire nous apprend que Henri, seigneur de Thosny & du Bois, fit le voyage de la Terre-Sainte avec le roi saint Louis en 1249. Que Jean fon fils obtint en 1295 du roi Philippe le Bel une nouvelle charte pour les habitans de la Ville-au-Bois. Guillaume, seigneur du Bois, de Manre, de Thermes, & de Poffeffe, fut fait chevalier à Rheims par le roi Charles VIII le 30 mai 1484, jour de son sacre; & le même jour il reprit solemnellement le nom de Roucy, qui lui fut confirmé par le jugement des rois d'armes Montjoie & Champagne, rendu à Paris le 4 janvier 1485. Depuis ce tems la maison de Roucy a toujours tenu un rang considérable dans le

royaume.

ROUD, canton du Khoessan, très-fertile en fruit. Les pommes y font excellentes. Ce canton eft rempli de villages. * Manuscrits de la bibliothéque du roi.

1. ROUDBAR, vulgairement ROUMAR, ville de Perse, dans la province de Guilan. Elle est, selon Tavernier, voyage de Perse, 1.3, p. 403, à 75d 37' de longitude, fous les 37d 21 de latitude. Il se fait beaucoup de soye dans cette ville.

2. ROUDBAR, nom d'un château de la province de Gebal ou Iraque Persienne, où les Ismaéliens, secte d'impies & hérétiques, s'établirent & fonderent une dynastie de princes, dont Hassan Sabah fut le premier. C'est de ce lieu aussi bien que du château d'Almont que fortoient ces assassins, gens dévoués, dont il est fort parlé dans nos historiens de la Terre Sainte. * D'Herbelot, Bibliot.

orient..

ROUDEK, nom d'une bourgade qui est des dépendances de la ville de Bokhara, dans la Transoxane. C'est de ce lieu qu'étoit natif le poete Persien Rondeki.

ROUDRAVER ou Rouzraver, petite ville de Perse,' aux environs d'Amedan; fon canton porte le même nom : le pays abonde en eaux, fruits, & faffran. * Manuscrits de la bibliothéque du roi.

ROUEN, ville de France, capitale de la Normandie, & l'une des plus grandes, des plus riches & des mieux peuplées du royaume. Elle est bâtie au bord de la riviere de Seine, où la marée remonte si haut, que des vaisseaux de plus de deux cents tonneaux peuvent aborder le long d'un grand quai, dont la ville est bordée; ce qui la rend trèsmarchande, & lui fait avoir commerce dans les pays les plus éloignés. Cette ville nommée premierement Rothomagus, & ensuite Rothomum ou Rodomum par corruption, étoit la principale place des peuples Velocaffes, desquels elle n'a pas pris le nom, comme plusieurs autres villes ont pris celui de leurs peuples. Quoique l'ancien nom de Rouen (Rothomagus) soit gaulois, & qu'on ne puisse nier que cette ville ne soit très-ancienne, Jules - César néanmoins, dans ses commentaires, & les autres écrivains romains n'en font aucune mention; & Ptolomée est le premier qui l'ait marqué. Cependant il falloit que cette ville fut très-considérable, puisque lorsque sous Constantin on divisa en deux la province Lyonnoise, on donna à la nouvelle province Lyonnoise, Rouen pour capitale, * Longuerue, Description de la France, p. 67. part. 1.

Tout ce que l'on a dit de l'étymologie du nom Rothomagus est si absurde, que ce seroit perdre le tems que de le rapporter.

L'assiete de la ville de Rouen est basse & enfoncée sur le bord de la Seine, entourée de trois côtés de montagnes fort hautes & fort escarpées, n'ayant que le seul côté de la riviere qui soit ouvert. Il fort de ces montagnes deux petites rivieres, qui sont l'AUBETTE & la ROBEC. Il y en a dans la ville une troisiéme appellée la RENELLE, en latin Ranella, à cause, dit de Valois, de la quantité de grenouilles qu'on y trouve; mais ce n'est qu'un conduit d'eau tiré du réservoir d'une des fontaines de la ville, accordé aux tanneurs par les anciens ducs de Normandie. Thomas Corneille, élevé à Rouen, s'est trompé, quand il a dit que l'une de ces rivieres remplit les follés de la ville.

Cette ville n'a d'autre enceinte qu'une muraille, avec

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