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3. ROSSE ou Ross, ville d'Irlande, dans la province
de Leinfter, au comté de Wexford dans la baronnie de
Bantry, fur la rive gauche du Barrow au midi de Lough-
ling.* Etat préfent de la grande Bretagne, t. 3, p. 45.
4. ROSSÉ, que quelques cartes appellent Roffehaff,
baronnie d'Irlande, dans la province de Connaught au
comté de Gallway, & la plus feptentrionale dans toutes
celles de ce comté, eft bornée au couchant par celle de
Ballinananen.* Etat préfent de l'Irlande. p. 28.

1. ROSSELAER, (prononcez ROSSELAR) ancienne
baronnie des Pays-Bas, dans le Brabant, à deux lieues de
Louvain. Le baron de Roffelaer eft chambellan hérédi-
taire des ducs de Brabant. * Dictionaire géogr. des Pays-
Bas. Zeyler, Topogr. Brabant. p. 73.

2. RÓSSELAER ou ROSSELAR, ville des Pays-Bas,
dans la Flandre. Elle pafla par fucceffion avec le bourg de
Torout, & le village de Vinendale, de la famille de Ra-
venstein aux ducs de Cléves.* Zeyler, Topogr. Flandriæ,
p. 187.

1. ROSSENA, comté d'Italie, enclavé dans le Mo-
denois, qui le borne au nord à l'orient & au midi; &
la Lenza l'arrofe au couchant, * Magin, Carte du Mode-

nois.

2. ROSSENA, petite ville d'Italie, dans le comté de
même nom, dont elle est le chef-lieu. Voyez l'article précé-

dent.

ROSSES, ROSSE ou ROUSSES, lac de France, dans
la Franche-Comté, dans la grande judicature de faint
Claude, aux confins du bailliage de Pontarlier, au pied du
mont Jura. On en dit des chofes qui feroient merveilleu-
fes, fi elles étoient vraies. On prétend qu'au deffus de
l'eau, dont ce lac eft rempli, il fe forme une forte de
terre argilleufe, qui s'endurcit tellement, qu'elle paroît de
la terre ferme; enforte que les gens de pied marchent aifé-
ment deffus; ce que ne peuvent faire ni les chevaux ni les
chariots. Les pluyes n'enflent point ce lac; mais, lorsque
le tems doit devenir clair & ferain, fes eaux groffiflant
inondent tout le plat pays voifin. * Jaillot, Atlas. Corn.

Dict.

ROSSIA ou CAPO ROSSIA, cap d'Italie, fur la côte du
golfe de Tarente, entre l'embouchure du Lucino & celle
du Celano. On croit que c'est l'Athenaeum Promontorium
des anciens. * Magin, Carte de la Calabre citérieure.
ROSSII. Voyez ROXOLANI.

ROSSILLON, bourg de France, dans le Bugey, pa-
roiffe du diocèfe de Belley, avec titre de comté, dont la
justice reffortit au bailliage de Belley: bourg qui députe
aux affemblées de Belley. * Garreau, Description de la
Bourgogne, édition de 1734.

ROSTAIL, village d'Allemagne, dans la Franconie,
proche de Cadelfburg, & Krottenbach. Il y a dans ce
village les tombeaux d'Erneft, duc de Baviere, & de fainte
Erbergarde fon époufe, née princeffe Palatine, & fœur de
fainte Cunigonde. Zeyler, Topogt. Franconix.

ROSTEL ou RUSTEN, ville de Syrie, felon Davity.
Syrie, p. 75, qui cite Cotovic. Il dit qu'on ne voit que les
ruines de cette ville, qu'elle eft entierement abandonnée,
& qu'on la prend pour l'ancienne Sebaftopolis. Il ajoute
que l'Oronte, qui eft nommé dans le pays Affi, lave la
pointe de Roftel, du côté du fud, qu'il y a fur ce fleuve
un pont fait de grandes pierres, long de deux cents pieds,
& large de feize, avec dix arcades. Affez près de là on voit
le petit mont de Bellarbei, dont les terres font d'un grand

rapport.

ROSTOCK ou ROSTOCH, ville d'Allemagne, au du-
ché de Mecklenbourg, fur la riviere de Warne ou War-
na, à une lieue de la mer Baltique. Les auteurs ne font
pas d'accord fur l'origine du nom de cette ville. Tout ce que
l'on dit de l'origine du nom de cette ville a fi peu de fon-
dement, qu'il ne s'y faut pas arrêter. Ce n'étoit en 329
qu'un fimple village habité par des pêcheurs. On n'a fur
le tems & la maniere dont elle devint une ville, que des
traditions fort incertaines. Elle paroît avoir toujours dé-
pendu des ducs de Mecklenbourg, à qui elle faifoit
ferment de fidélité. Elle a fouvent été inquiétée par les rois
de Danemarck, qui l'ont poffédée à diverfes reprises. En
1317, ils la donnerent en fief à Henri de Mecklenbourg.
Cependant quand Albert, roi de Suéde, né duc de Meck-
lenbourg, & le fénat de ce royaume, confirmerent à Wal-
demar, roi de Danemarck, la poffeffion de la Gothlande,

de fon côté ce prince renonça aux droits qu'il prétendoit
avoir fur Roftock & fur le duché de Mecklenbourg.
En 1408 & en 1436, les bourgeois fe révolterent contre
les magiftrats, les dépoferent & les chafferent; mais la
derniere fois le fénat dépofe fut rétabli par l'entremife des
autres villes anféatiques, à condition qu'il gouverneroit
conjointement avec le nouveau fénat qui avoit été élû.
En 1471, cette ville fut défolée par une pefte cruelle qui
lui enleva presque tous fes habitans, & en 1518 elle fuc
encore affligée du même fléau. Depuis le changement de
religion les bourgeois fe fouleverent encore contre leurs
magiftrats en 1570. lls nommerent foixante d'entre eux
pour gouverner. Ce foulevement dura jusqu'en 1565, que
Jean Albert, duc de Mecklenbourg entra par ordre de
l'empereur avec les troupes dans Roftock, & y rétablit
l'ordre, après avoir rafé les murailles, & privé les bour-
geois de leurs priviléges, qui leur fut néanmoins rendus
trois ans après; mais ils n'oferent faire relever leurs mu-
railles. En 1573 ayant encore eu des disputes entre eux, les
chofes furent réglées, de façon que la ville reconnut deux
freres, Jean Albert & Ulric, ducs de Mecklenbourg, pour
leurs fouverains héréditaires, & leur firent hommage en
1574. Quoique le duc de Mecklenbourg foit préfentement
reconnu pour feigneur de Roftock, elle ne laiffe pas d'être
libre en quelque forte, à caufe des grands priviléges dont
elle jouit. Elle a jurisdiction haute, moyenne & bafle,
avec exemption de toutes gabelles, & les droits & fran-
chifes de la ville de Lubeck. Elle eft gouvernée par divers
corps de magiftrature, ausquels la bourgeoifie a part.
Zeyler, Topogr. Sax. infer.

*

On la divife en trois parties, qui font la vieille ville, la
neuve & la moyenne, féparée de la vieille par un bras de
la Warne. Outre les quatre paroiffes de faint Jacques, de
Notre-Dame, de faint Pierre & de faint Nicolas, il y a
une quantité d'églifes très-belles, dont on a changé les
couvents en écoles ou en hôpitaux, excepté celui de fainte
Croix, où il y a encore un monaftere de filles. Cette
ville a trois grandes places, la vieille, la moyenne & le
marché aux chevaux. Elle a fept grandes portes, quatorze
petites, fept petits ports, & un grand port fort avantageux
au commerce, quoique les gros vaiffeaux n'y puiffent pas
entrer. On eft obligé de les charger & de les décharger à
l'embouchure de la Warne. Il y a une univerfité, qui eft une
des plus anciennes de l'Allemagne. Elle a été fondée
en 1490 par Jean & Albert, ducs de Mecklenbourg, &
par le magiftrat de la ville; de forte que la moitié des pro-
feffeurs eft entretenue par le duc de Mecklenbourg, &
l'autre moitié par le magiftrat. Les évêques de Swerin font
chanceliers perpétuels de cette univerfité.

La SEIGNEURIE DE ROSTOCK comprend cette ville &
celle de Sultz.

ROSTOF ou ROSTOU, ville de l'empire ruffien, dans
le duché auquel elle donne fon nom. Elle eft fituée fur le
lac de Cotorei ou Kotris, formé par un torrent de même
nom, qui fe jette dans le Volga à fix lieues de là auprès de
Jaroflow. C'est le fiége d'un métropolitain. Cette ville a
quantité d'églifes bâties de pierre. Le monastère de Peuter-
Żarewitz, qui eft entouré de maifons, n'eft qu'à une demi-
lieue de ROSTOW.* De l'Ifle, Atlas. Corn. le Bruyn, Voyage
de Moscou, t. 3, p. 63. & t. 5, p. 270.

Le DUCHÉ DE ROSTOW eft borné an nord

par celui
d'Yeroflawle ou de Jeroflaw, à l'orient par celui de Sus
dal, au midi par le duché de Moscou, & à l'occident par
le duché de Tuer. Roftow étoit autrefois le premier duché
de la grande Ruffie après celui de Novogorod; & on le
donnoit pour apanage aux feconds fils des grands ducs.
Jean Bafilowitz, ne pouvant fouffrir de fouverain au mi-
lieu de les états, fit maflacrer le dernier duc de Roftow en
1565, & réunit le duché à fon domaine. Les habitans de
ces quartiers vivent de la culture de l'ail & des oignons.
Les principaux lieux du duché de Roftow, font: Rostow,
Mologa, Uglitz, Pereflavie, Chlopigrod, Semibratoff ou
les fept freres, Gna, Imbilova, Nova, Basma nova.

ROSTRAPP, montagne & défert, en Allemagne, au
duché de Brunswic-Lunebourg, dans le comté de Blanc-
kenbourg Reinstein.* Zeyler, Topogr. ducat. Brunsw. &
Luneb. p. 178.

ROSTRENEN, bourg de France, dans la Bretagne,
au diocèle de Kimper, à quatre lieues de Karhais du
côté de l'orient, à fix de Pontivy, & à neuf de Moncontour.

ROSTRATA-VILLA, lieu d'Italie. L'itinéraire d'Antonin le met fur la route de Rome à Rimini, entre Rome & Ocricoli, à vingt-quatre milles de la premiere de ces villes & à vingt-cinq milles de la Teconde.

ROSTRUM NEMAVIE, ville de la Vindelicie, eft marquée dans l'itinéraire d'Antonin, fur la route de Lauriacum à Brigamia, entre Augsbourg & Campodunum, à vingt-cinq milles de la premiere de ces places & à trentedeux milles de la feconde. Simler dit que c'eft aujourd'hui Memmingen.

ROSWANGEN, ROSWEIN ou RuSPEN; en latin Rusvinum, ville d'Allemagne, dans la Saxe, fur le bord de la riviere Mulda, entre Dobeln & Noffen, près de l'ab. baye de Zell, à laquelle le fondateur Othon donna cette ville en échange du village d'Ober-Lausniz, où fut bâtie la ville de Freyberg, après la découverte des mines de ce nom, * Zeyler, Topogr. Sax.

RÓT, ville d'Allemagne, dans la Franconie, au marquifat d'Anspach, fur une petite riviere de même nom. Cette petite ville, qui eft à cinq milles de Nurenberg, a un château & une feigneurie. * Zeyler, Topogr. Franconiæ.

1. ROTA ou ROTHA, bourgade d'Espagne, dans l'Andaloufie, fur la côte du golfe de Cadix, entre la ville de ce nom & l'embouchure du Guadalquivir. On la prend mal-à-p -propos pour l'ancienne Virgao, qui n'étoit point fur la côte, puisque l'itinéraire d'Antonin la place entre Calpurniana & Illiturgis. * Jaillot, Atlas.

2. ROTA. Voyez au mot AD l'article AD-ROTAM. ROTALIANUS-CAMPUS, territoire d'Italie, aux environs de la ville de Trente, à ce qu'il paroît par un paffage de Paul-Diacre. * Longobard. l. 3.

ROTAN ou RUATAN, ifle de l'Amérique feptentrionale, dans le golfe de Honduras, à l'occident de l'ifle de Guanaja. De l'Ifle, Atlas.

ROTARIA. Voyez au mot AD l'article AD-ROTAM.
ROTARIUM. Voyez au mot AD l'article AD - Ro-

TAM.

Henri V

ROTELEN ou ROTHELIN, petite ville d'Allemagne, dans le marquifat de Bade, à une lieue de Bâle, avec un très-beau château. La ville & le château appartiennent au margrave de Bade-Dourlach. Leopold feigneur de Rotelen, prévôt de l'églife de Bâle, en fit donation en 1315 à , margrave de Bade de la branche de Hochberg. Ce prince y transfera la réfidence qu'il faifoit auparavant au château de Saufenberg. C'est à caule de Rotelen que les ducs de Longueville fortis d'une fille du marquis de Hochberg, dont le marquifat eft poffédé par la maison de BadeDourlach, fe nommoient marquis de Rothelin, quoiqu'ils ne tinffent de ce côté-là que Neuf-Châtel & fes dépendances.* Zeyler, Topogr. Alfatiæ, p. 49. D'Audifret. Géogr.

T. 3.

ROTENBAUER, château d'Allemagne, dans la Franconie, au voisinage de la ville de Wurtzbourg. Il appartient à la famille de Wolfs-Kehl. * Zeyler, Topogr. Francon.

1. ROTENBERG, ROTENBURG ou RODENBORG, ville d'Allemagne, au cercle de Weftphalie, dans l'évêché de Ferden, au voifinage de la ville de ce nom. Cette ville a un château. Gaspar Bruschius, dans fon traité des évêchés de l'Allemagne, c. 14, dit que Nicolas, trentefixiéme évêque de Ferden, fit fortifier le château de Rotenberg, & que Berthold, quarante-neuvième évêque, fit entourer la ville & les fauxbourgs de folfés & de murailles. En 1547 le château & la ville furent réduits en cendres. L'un & l'autre ayant été rétablis, souffrirent beaucoup dans les guerres du dernier fiécle. * Zeyler, Topogr. Weftphal.

p. 61.

2. ROTENBERG, château & feigneurie d'Allemagne, dans la Franconie, près de la ville de Nurenberg. Otton comte palatin du Rhin, acheta ce château en 1478 durant les troubles de l'Empire, & il en fit un magafin. * Zeyler, Topogr. Franconiæ.

3. ROTENBERG, ville d'Allemagne, en Franconie, dans l'évêché de Wurtzbourg.

1. ROTENBURG, (prononcez ROTENBOURG) ville libre & impériale d'Allemagne, dans la Franconie, fur la riviere de Tauber. Cette ville, qu'on appelle communément le grenier de Nurenberg, avoit anciennement des comtes de même nom, qui tiroient leur origine des anciens

Sicambres. Leur fucceffion eft incertaine jusqu'au tems de Werner, qui fuccéda au dernier comte de Rotenburg,nommé Ratulphe,& fut déclaré duc de Franconie en 897.Cette ville, qui n'étoit d'abord qu'un château, fut achevée de bâtir en 515. Einhard, dernier duc de Franconie & comte de Rotenburg, fut élu évêque de Wurtzbourg en 1098, & mourut en 1114. Après fa mort la fucceffion mâle des ducs de Franconie & comte de Rotenburg, étant éteinte, ces pays échurent à l'empereur Henri IV. Henri V, fils & fuccesfeur de cet empereur, donna le duché de Franconie & le comté de Rotenburg à Conrad III, duc de Suabe fon neveu. Frédéric, fils de Conrad III, mourut fans defcendans mâles, & laiffa par héritage tous ces pays à Frédéric, premier empereur de la maifon de Suabe, qui donna le duché de Franconie à l'évêque de Wurzbourg, dont les fuccesfeurs les poffédent encore, & fe difent évêques de Wurz. bourg & ducs de Franconie. Ce même empereur érigea la ville de Rotenburg en ville libre de l'Empire avec tous les priviléges, dont les autres villes impériales jouiffent. Les empereurs y avoient des juges, qu'on appelloit burggraves, parce qu'ils logeoient dans le bourg ou ancien château, lequel ayant été ruiné par un tremblement de terre en 1356, l'empereur Charles IV permit aux bourgeois de le démolir, & les burggraves furent alors appellés juges impériaux. Ils exercerent leur charge jusqu'à ce que le même empereur transféra toutes les prérogatives de leurs fonctions au magiftrat de la ville, qui en jouit encore à préfent de même que les autres villes libres de l'Empire. Cette ville a de beaux édifices publics, des canaux très-utiles & des maifons affez régulieres. En 1406 le burggrave de Nurenberg tenta inutilement de prendre la ville de Rothenbourg. Elle fut prife par les Suédois en 1631, après la bataille de Leipfic, & reprise au mois d'octobre de la même année par le duc de Lorraine, général des troupes impériales. Les troupes fuédoifes, françoifes, impériales & bavaroifes la prirent, & la ruinerent tour à tour dans les fiécles paffés. Tous les habitans de la ville & du comté de Rotenburg font luthériens.

2. ROTENBURG, ville d'Allemagne, dans le pays de Heffe, fituée entre des montagnes, fur la riviere de Fulda, eft divifée en deux parties, la vieille & la neuve. Dans la vieille ville il y avoit un château qui fut démoli par les Impériaux en 1212, & dans la neuve il y a une églife, & un chapitre compofé autrefois d'un doyen & de douze chanoines, fondé en 1370, par les landgraves de Heffe. Depuis la révolution arrivée dans la religion, la fondation en a été appliquée à vingt prédicateurs âgés, qu'on y nourrit, & à un doyen, qui en eft le directeur. En 1574 Guillaume IV, landgrave de Heffe, renouvella entierement le château de Rotenburg, qu'il orna d'un beau jardin, & d'une églife toute bâtie d'un marbre blanc, qu'on trouve proche d'un bourg nommé Morffen, fitué fur la riviere de Fulda, au-deffous de la ville de Rotenburg. * Zeyler, Topogr. Haffiæ, p. 68.

3. ROTENBURG, ville d'Allemagne, dans la Suabe, au comté d'Hohenberg, fur le Necker, avec un château de même nom, & titre de comté. Il y avoit autrefois dans le même lieu une autre ville appellée Landscron,qui fut entierement renversée par un tremblement de terre en 12 12. De fes ruines on bâtit Rotenburg en 1271 ou 1280. Sur une montagne du voisinage font les murailles d'un vieux château aufli appellé Rotenburg; & plus bas quelques ruines de l'ancienne ville. Dans une vallée qui n'eft pas éloignée, & qu'on appelle la VALLÉE DE ROTENBURG, on trouve la fource des eaux minérales, connues fous le nom d'eaux de Rotenburg ou de Nidereau. Elles fortent en bouillonnant, & font propres à la guérifon de diverses maladies.* Zeyler, Topogr. Sueviæ, p. 67.

4.

ROTENBURG, bourg d'Allemagne, dans la baffe Baviere, fous la régence de Landshut, avec château, a un district, dans lequel font compris fept châteaux, quarante-neuf petits bourgs & quelques villages.

5. ROTENBURG, petite ville d'Allemagne, dans l'évêché de Spire. Frideric I, comte palatin du Rhin, s'empara de cette ville & de fes dépendances en 1452 ; & la garda par un traité fait entre lui & l'évêque de Spire, mais Philippe de Rofenberg, évêque de Spire, la racheta enfuite de Philippe, électeur palatin, pour le prix de quatorze mille florins.

ROTENCKIRCHEN, château & feigneurie d'Alle

magne, dans la Baffe Saxe, & dans la principauté de Grubenhague, proche du vieux château qui donne le nom à la principauté, & dans lequel les ducs de Brunswig-Grubenhague faifoient anciennement leur réfidence. En 1521, ils abandonnerent ce château, & en bâtirent un dans le plat pays, avec une églife, qu'ils nommerent Rotenckirchen, on l'églife rouge. Avec le tems les bâtimens s'augmenterent, & le lieu prit le nom de l'églife. Zeyler, Topogr. ducat. Brunswic-Luneb. p. 179.

1. ROTENFELS, feigneurie d'Allemagne, dans l'Algow, entre l'évêché d'Ausbourg, l'abbaye de Kempten & les comtés de Trauchbourg & de Bregentz. Anciennement elle appartenoit aux comtes de Montfort, qui la vendirent aux comtes de Konigsegg. Les comtes de Rotenfels font une branche de fes derniers. La feigneurie de Rotenfels forme un bailliage affez étendu, où le bourg de même nom & le château de Stauffen font tout ce qu'il y a de remarquable. * D'Audifret, Géogr. t. 3.

2. ROTENFELS, petite ville d'Allemagne, fur la riviere Moer, près de la forêt Speshart, entre Lor & Wertheim; elle appartient à l'évêque de Wurtzbourg.

3. ROTENFELS petite ville d'Allemagne, avec château, dans l'évêché de Spire. L'empereur Henri III la donna à cet évêché, avec fes dépendances.

ROTENMANN, ville d'Allemagne, dans la haute Styrie, & dans la vallée de Palten, à huit milles de Leiben. Lazius, dans fa république romaine, l. 12, fect. 6, c.7, dit que cette ville eft la même qu'on appelloit anciennement Caftra montana Antonini. Il prétend le prouver par une vallée voifine, qu'on nomme encore aujourd'hui Ad-Montem ; & par deux inscriptions romaines, dont l'une eft dans la ville de Rotenmann, & l'autre fur une montagne du voifinage, appellée Peczen, en latin Caput-Rolandi. Il ajoute que la riviere Rotbach, Rubens rivus, palle près de cette ville. D'autres donnent pourtant à la riviere le nom de Palten. La ville de Rotenmann, avec le château de Strechau, fitué fur une montagne voifine, appartenoit autrefois aux barons de Hoffmann, qui rendirent l'un & l'autre de ces domaines à l'abbé d'Admont en 1629.* Zeyler, Topogr. Styriæ,p. 78. ROTERA, RORÉE, ou KEURÉE, ville des Indes, dans les états du Grand-Mogol, autrefois dans le royaume de Moultan, aujourd'hui dans la province. Elle eft fituée dans une ifle que forme une riviere, qui fe jette dans celle de Duniadée. De l'Ifle, Atlas.

*

1. ROTERDAM, ou ROTTERDAM, ville des PaysBas, dans la Hollande, fur la rive droite de la Meufe, à trois lieues de la Haye, à deux de Delft, & à cinq au desfus de la Brille. Elle n'a que le dernier rang parmi les villes de la Hollande, quoiqu'elle ne céde aujourd'hui à aucune autre, ni en richeffes, ni en puiffance, fi ce n'eft à Amsterdam. Elle fut fermée de murailles & érigée en ville en 1270. On lui donne, comme à bien d'autres, une origine fabuleule, qui ne mérite aucune attention. Elle est fituée à l'embouchure de la Rotte dans la Meufe; & Roterdam fignifie digue de la Rotte. C'eft l'origine du nom de cette ville.Dans fes commencemens elle ne fut pas fort confidérable. Ses accroiffemens fe font faits peu à peu, principalement depuis que les fept Provinces- Unics ont fecoué le joug de l'Espagne. Il s'y vint établir des marchands de différens endroits, & une telle foule de peuple du Brabant & de la Flandre s'y réfugia, qu'on a été obligé à plufieurs fois d'en augmenter l'enceinte. Autrefois elle s'étendoit le long de la Meufe, d'orient en occident, & ne renfermoit que foixante-onze arpens cinq cents trente- fept perches; & du tems que Blaeu publia fon Atlas, elle comprenoit cent quarante-quatre arpens quatre cents trente-cinq perches. Sa richeffe vient de la Meufe, qui dans cet endroit a près d'une demi-lieue de largeur, & lui forme un port affez profond, pour que les plus gros vaiffeaux viennent charger jusqu'au milieu de la ville, à la faveur d'un canal où les eaux de la Meufe entrent par la vieille tête. Cette commodité pour charger & pour décharger, eft caufe qu'il fe fait plus d'embarquemens à Roterdam qu'à Amfterdam. En levant l'ancre à Roterdam, on peut d'abord fingler en pleine mer, qui n'en eft éloignée que de fix lieues; de forte que les vaiffeaux qui partent, peuvent s'y rendre dans une marée, au lieu qu'a Amfterdam on eft obligé d'aller faire le tour des ifles du Texel. Il y a sept beaux canaux qui arrofent la ville, & qui font ornés de chaque côté d'un grand quay & de plufieurs rangées d'arbres. Les maifons

les

font fort propres & bâties à la moderne. L'hôtel de ville, la maifon de la banque, celle de la compagnie des Indes orientales, celle de la compagnie des Indes occidentales, & les arfenaux font des bâtimens magnifiques, ainfi que les églifes qui font au nombre de huit; favoir, quatre pour les Hollandois, une pour les François, une pour Anglois modérés, une pour les Episcopaux, & une pour les Ecoffois. La grande églife, qui avant la révolution arrivée dans la religion, étoit fous l'invocation de faint Laurent, fut bâtie en 1472. Sa tour penchoit autrefois mais un architecte trouva moyen de la redreffer, comme on le voit par une inscription qui eft au pied. L'exercice de la religion catholique y fut défendu en 1572. Il y a un collège de l'amirauté, qui a le premier rang entre ceux des Provinces-Unies ; & l'amiral de Hollande monte toujours un vaiffeau du collège de Roterdam. C'eft pour le fervice de l'amirauté & de la compagnie des Indes qu'il y a dans cette ville, du côté de l'eft, un grand baffin où l'on bâtit, & où on lance à l'eau les vaiffeaux qu'elles font équiper. La régence de Roterdam a encore fait creufer, du côté de l'ouest de la ville, un autre grand baffin, & elle a donné un terrein confidérable pour y conftruire les vaiffeaux des particuliers, & pour y placer les bois deftinés à cette conftruction. La régence eft compofée de vingt-quatre confeillers, dont il y en a quatre qui font bourgmestres. Ce confeil a droit de remplir toutes les charges qui viennent à vaquer par la mort de quelqu'un des membres. Il choifit les premiers magiftrats, qui confistent en un grand bailli, quatre bourgmestres, dont deux font nouveaux & deux anciens; & fept échevins, parmi lesquels il y en a toujours trois ou quatre anciens, & le refte nouveaux. L'élection des Bourgmeftres & des échevins fe fait par le fcrutin, en la maniere fuivante. Le fecrétaire de la ville prend cinq féves noires, & y ajoute autant de féves blanches qu'il en faut pour rendre complet le nombre des électeurs. Ces féves étant mêlées & miles dans un bonnet de velours fait à l'antique, chacun des confeillers en tire une felon fon rang, ceux qui ont tiré les cinq féves noires, noniment enfuite quatre perfonnes qu'ils jugent les plus capables pour la charge des bourgmes tres. Lorsqu'ils ont communiqué leur choix à leurs collégues, on fait venir les quatre perfonnes nommées ; & le fecrétaire de la ville prend de nouveau le bonnet de velours & y met deux féves noires & deux blanches. Les deux perfonnes à qui le fort fait écheoir les féves noires, font les deux nouveaux bourgmeftres pour deux années confécutives. Le choix des échevins fe fait de la même maniere. Il ne differe que par le nombre des féves. Outre le magistrat de la ville, il y a trois autres tribunaux; favoir le collége du grand Bailli ou Dyck-Grave, du Schieland & de fes confeillers, qui font tirés en partie de la nobleffe & en partie des villes de Roterdam, Tergouw & Schiedam. Ils tiennent leurs affemblées à Roterdam, dans une maison appellée Lands buys; & leur principal foin eft d'avoir l'inspection fur les digues, les grands chemins, les canaux, & fur les environs de la ville. Le fecond tribunal eft celui des juges du Schieland, qui connoiffent des affaires civiles & criminelles, qui n'appartiennent pas à la juftice particuliere des villages. Les quatre bourgmeftres de Roterdam ont la plus grande part dans la nomination de ces juges. Le troifiéme tribunal eft le collége des feigneurs de l'amirauté de la Meufe : il a un hôtel particulier où il exerce fa jurisdiction.

Le favant Didier Erasme naquit en cette ville fuivant l'opinion commune, le 28 octobre 1467, dans une petite maifon qui fubfifte encore. Cependant plufieurs veulent qu'il foit né à Gouda, & qu'il ait été feulement élevé à Roterdam. Quoi qu'il en foit, les habitans de cette derniere ville fe font honneur de ce citoyen. En 1540, lorsque Philippe II roi d'Espagne fit fon entrée dans la ville de Roterdam, comme fouverain des Pays-Bas, le magiftrat fit faire en bois la ftatue d'Erasme au naturel, fort bien travaillée. Il tenoit une plume de fa main droite, & de la gauche un rouleau qu'il préfenta au prince : fur le rouleau étoient ces mots : Sereniffimo Hispaniarum principi D. Philippo à Burgundia Defiderius Erasmus Roterodamenfis; après quo fuivoit huit vers latins, dans lesquels Erasme, au nom de la ville, le félicitoit fur fon arrivée. En 1557 le magistrat pour honorer la mémoire de cet illuftre citoyen lui fit élever une ftatue de pierre; & en 1622 il fit faire celle de

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ROTHALA. Voyez MERO.

ROTHEBOURG, bailliage de la Suifle, au canton de Lucerne. Elle étoit autrefois ville, & la réfidence d'une maison de comtes. Les Lucernois la prirent l'an 1385, brulerent le château. Aujourd'hui c'eft un joli bourg, avec un château proche de la riviere nommée la petite Emme. Ce qu'il y a de plus remarquable eft un beau grand pont de pierre de cent vingt pas de long, de vingt-trois pieds de large, & de cent dix pieds de hauteur. * Etat & Délices de la Suiffe, B. p. 398.

ROTHELIN Voyez ROTELEN. ROTHER, riviere d'Angleterre. Elle a fa fource dans le comté de Suffez, & coule en ferpentant du couchant à l'orient. Avant que de fe rendre à la mer elle fe partage en deux bras, dont l'un qui entre dans le comté de Kent y forme l'ifle d'Oxney. Ces deux bras se rapprochent enfuite & fe perdent dans le Rye Haven. Blaeu, Atlas.

ROTHERAM, bourg d'Angleterre, dans la province d'Yorck. On y tient marché public. Etat préfent de la gr.

Bret. t. 1.

ROTHES, ville d'Ecoffe, dans la province de Murrey, fur le bord d'une petite riviere, qui un peu au-deffous fe perd dans la Spey.

ROTHOMAGUS. Voyez ROUEN. ROTHWELL, bourg d'Angleterre, dans la province de Warwick. On y tient marché public. Etat préfent de la gr.

Bret. t. I.

ROTING ou ROTINGEN petite ville & feigneurie d'Allemagne, dans la Franconie, fur le Tauber, près de Waldmanshofen, Weickersheim & la forêt de Bernheim. Roting appartient à l'évêque de Wurtzbourg. * Zeyler, Top. Franconiæ.

ROTONDO ou REDONDO, ifle de l'Amérique, l'une des Antilles, au midi de l'ifle de Niéves, au nord-oueft de celle de Montferrat, à la hauteur de 17d 10'. Cette ifle eft petite & ronde, & relevée au milieu presque en forme de pain. On peut y aborder de toutes parts, la mer étant profonde par-tout, & nullement dangercufe.* De Laet, Descr. des Indes oc. liv. 1, c. 18.

1. ROTT ou ROTTE, riviere d'Allemagne, dans la baffe Baviere, où elle prend fon cours du fud au nord-eft, coule à Gern, à Eggenfelden, & va fe joindre à l'Inn, près de Scardingen.* Zeyler, Maty, Corneille, Robert, Atlas.

2. ROTT, abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, dans la haute Baviere, fur l'Inn.

ROTTA, felon Léandro Alberti; & ROTA, felon de l'Ifle, riviere d'Italie, dans le Piémont, au comté de Nice. Elle a fa fource dans les montagnes du comté de Tende, où elle mouille la ville de ce nom. Un peu au-desfous elle reçoit à la droite la riviere de Brogna; enfuite, prenant fon cours du nord au midi, elle traverfe la partie orientale du comté de Nice, où elle arrofe Broglio, g. Pena, d. Ainole, g. Bevera, d. Après quoi elle va fe jetter dans la mer de Génes à Ventimiglia. Cette riviere eft la Rutuba des anciens.

ROTTENBURG. Voyez ROTHEBOURG. ROTTENFELS. Voyez ROTENFELS. ROTTEN MUNSTER, Rubrum monafterium, abbaye de filles, en Allemagne, dans la Suabe, vers la fource du Necker, près de Rotwyl. On n'y reçoit que des filles nobles.

ROTTEN TURN ou ROTHEN-THURN, fortereffe con

fidérable, dans la Tranfylvanie, près de la riviere d'Al ou d'Alaut, aux confins de la Valaquie, environ à trois lieues au midi oriental d'Hermanftat. C'est la clef d'un pasfage important de la Transylvanie, dans la Valaquie. On croit que c'eft ce que les anciens appelloient Bontæ. * De l'Ifle, Atlas.

ROTTHEM, Sartum beata Maria, abbaye de filles, ordre de câteaux, dans les Pays-Bas, au quartier de Louvain, à une lieue de Diest.

ROTWYL ou ROTWEIL, ville impériale d'Allemagne, dans la forêt noire, fur une hauteur, près de la fource du Necker, & au voisinage de celle du Danube, à cinq milles de Schafhaufen. Cette ville eft de quelque défenfe étant entourée de foffés larges & profonds. L'empereur Conrad III, pour récompenter la fidélité des habitans, y établit un tribunal fupérieur impérial, compofé de douze gentilshommes, & à leur défaut d'autant de citoyens choilis de Rotwyl, & donna en fief la charge de président de ce tribunal à la famille des comtes de Schultz. Sa jurisdiction s'étend fur les cercles de Suabe, de Franconie, d'Autriche & du Rhin, mais les archevêques de Treves & de Cologne, les archiducs d'Autriche, l'évêque de Strasbourg, les chevaliers Teutoniques, ceux de l'ordre de Malthe, les fajets du duc de Deux-Ponts, ceux du duc de Wirtenberg, l'abbé de S. Blaife, les comtes de Hanau & quelques autres, peuvent fe dispenfer de plaider devant ce tribunal. Cette ville, qui a toujours confervé la religion catholique, commença d'entrer en mauvaife intelligence vers l'an 14635 avec Eberhard le Barbu, duc de Wirtenberg; de forte que pour le fortifier davantage, elle s'unit avec les cantons de Berne, de Zurich, d'Ury, de Lucerne & autres. Cette alliance fut renouvellée & confirmée pour toujours en 1519. Depuis ce tems-là elle eft demeurée leur alliée, auffi fes habitans batteut-ils le tambour à la fuiffe, & non à l'al lemande. En 1331, la ville de Rotwyl fut presque réduite en cendres par la foudre du ciel, & il y eut foixante perfonnes qui périrent dans cet incendie. Les habitans des environs s'adonnent fort à l'agriculture, à cause que le terroir eft très-propre pour produire du froment. Le maréchal de Guébriant prit Rotwyl en 1643.* Zeyler, Top. Sueviæ. Munfterus, 1. 3.

ROUANE, ROANÉ ou ROHANNE, ville de France, fur la Loire, dans le bas Forez, auquel elle a fouvent donné fon nom; car le bas Forez eft fouvent appellé ROUANEZ OU ROANNOIS en plufieurs titres. Cette ville est ancienne, étant marquée dans Ptolomée, comme une des principales places des Segufiens. Il l'appelle Rhodumna, & on trouve encore ce mot dans la carte de Peutinger. Rouane eft le lieu où la Loire commence à porter bateau, & cette fituation eft commode pour le commerce de Rouane avec Lyon & avec les provinces voifines. Longuerue, Description de la France, p. 277, part. I.

ROUANEZ ou ROUANNOIS, duché de France, dans le Lyonnois, au bas Forez. Il eft le feul qu'il y ait dans ce gouvernement. Il fut érigé en faveur de Claude de Gouffier, marquis de Boiffi, par lettres-patentes du mois de novembre de l'an 1566, regiftrées au parlement de Paris le 14 janvier de l'année fuivante. François d'Aubuffon de la Feuillade, ayant épousé l'héritiere de cette branche, obtint en 1666 de nouvelles lettres du roi, pour conferver le duché, lesquelles furent enregistrées au parlement de Paris le 30 d'août de la même année. Il y a eu depuis des lettres de pairie pour ce duché, qui ont été vérifiées & enregistrées au parlement de Paris en 1716, en faveur de Louis d'Aubuffon, duc de Rouanez, appellé duc de la Feuillade.* Piganiol, Description de la France, t. 6, p. 255. ROUANDIERE, bourg de France, dans l'Anjou, élection d'Angers.

ROUAYROUX, bourgade de France, dans le haut Languedoc, au diocèle de Caftres. C'est une baronnie qui entre aux états de Languedoc.

ROUBAIX, lieu de France, dans la Flandre walonne, diocèfe de Tournay, à deux lieues de Lille. Il s'y fabrique beaucoup d'étoffes mêlées de foie & de laine. La commodité qu'ont fes habitans de joindre le labour des terres au travail de leurs métiers, les fait fubfifter plus aifément que dans les villes, & cela ne contribue pas peu à faire fleurir les manufactures.

y

ROUBROUEZ, terre de France, dans la Flandre flamingante, au diocèle d'Ypres.

ROUCY,

ROUCY, ville de France, dans la Champagne, fur la riviere d'Aisne, élection de Laon, avec titre de comté. C'est l'un des anciens comtés-pairies de Champagne. L'origine des comtes de Roucy eft rapportée fi différemment par l'abbé de Longuerue, dans la Description de la France; & par Baugier, dans fes Mémoires de Champagne, qu'il eft impoffible de les concilier. Selon le premier, le comté de Roucy, fitué à l'eft de celui de Braine, fut long-tems posfédé par les mêmes feigneurs. Ceux de Roucy étoient iffus de Charlemagne, par fon petit fils, le bâtard Bernard, roi d'Italie, dont les descendans furent comtes de Vermandois, de Troyes & de Meaux. Renaud comte de Rheims, fils de Herbert II, comte de Vermandois, étoit vers 940 propriétaire de Roucy, appellé en latin Rauceium par Flodoard, dans fa Chronique. En 948 il y fit bâtir une fortereffe, & fon frere Herbert, comte de Meaux & de Troye, voulut l'en empêcher par armes. Le même Herbert attaqua encore Roucy en 954. Renaud en demeura cependant poffeffeur, & le laiffa à fon fils Giflebert, qui fut le premier qui prit le titre de comte de Roucy. Ses descendans mâles jouirent de ce comté durant quatre cents cinquante ans. Enfin Jean VI du nom, comte de Roucy, ne laiffa du tems de Charles VII qu'une fille, nommée Jeanne, qui époufa Robert de Sarrebruch, damoiseau de Comercy. Amé de Sarrebruch, leur arriere petit-fils, eut pour héritieres fes deux fœurs, Catherine & Guillemette. Catherine l'aînée, porta le comté de Roucy à fon mari Antoine de Roye; & Guillemette porta le comté de Braine à fon mari Robert de la Mark. Charles, fils d'Antoine de Roye & de Catherine de Roucy, lailla à fa fille le comté de Roucy & la feigneurie de Roye, qu'elle porta à fon mari François, comte de la Rochefoucaud, dont elle fut la feconde femme, & elle en eut Charles de la Rochefoucaud, comte de Roucy, baron de Roye, de qui descendent aujourd'hui par mâles les comtes de Roucy & de Roye. Les anciens comtes de Roucy furent vaflaux des comtes de Troyes, & au nombre de leurs fept pairs, après que les comtes de Troyes fe furent rendus maîtres de la plus grande partie du plat-pays des diocèfes de Rheims & de Châlons. Ils tenoient tout ce pays en fief de l'églife de Rheims, & particulierement ils en relevoient pour Roucy, comme on le voit par des bulles d'Alexandre III & d'Innocent III. Auffi Roucy étoit-il un des plus anciens domaines de l'église de Rheims, à laquelle il appartenoit dès le commencement du huitiéme fiècle, lorsque S. Rigobert, évêque de Rheims, le donna au clergé de fon églife métropolitaine, avec d'autres terres, pour fa fubfiftance: Villas delegavit Gerniacam, Cortem, Roceium, comme dit Flodoard dans fon Hiftoire, l. 2, c. 21.

Selon les mémoires de Champagne, t. 2, p. 337, de Baugier, la maifon de Roucy tire fon origine d'Hilduin, comte de Mondidier, dont il eft parlé dans une charte de l'abbaye de Montier-Ramey, de 948, & de..... d'Avoye son épouse, mere de Manaflès, mort évêque de Troyes en 993. Hilduin II du nom, comte de Mondidier, &c. fit le voyage de la Terre - Sainte avec Azon abbé de Montiérender, en 992. Manaflès fon fils étoit comte de Dammartin en Goelle en 1030. Cette famille s'allia depuis, avec les comtes de Bar, de Boulogne, de Gueldres, & avec la maifon de Montmorency. En 1200, Mathilde, une de leurs filles, époufa Philippe de France, comte de Clermont ; & après la mort de ce prince, elle fe maria avec Alfonfe III, roi de Portugal en 1235. Ces comtes s'allierent encore aux rois de Castille, par le mariage d'Eléonor avec Ferdinand III en 1235, & depuis aux comtes d'Eu & de Ponthien; & enfin Marie de Dammartin époufa en 1230 Jean feigneur de Pierre-Pont, comte de Roucy. Hilduin IV du nom, comte d'Arcies & de Rameru, assista au couronnement du roi Philippe I, le 23 de mai 1059. En 1660, conjointement avec Alix, comteffe de Roucy son épouse, fille d'Ebles ou Ebal, comte de Rheims, mort environ en 1030 ou 1034, & de Beatrix de Bainaut, petite-fille du roi Hugues-Capet, il fonda le prieuré de Roucy, qu'il donna à l'abbaye de Mairemontier. Il laiffa de ce mariage Ebles comte de Roucy, Félicité deRoucy, qui époufa Sanche Ramire, roi d'Aragon en 1085. Il fut auffi bifayeul de Marguerite, qui époufa Garcias roi de Navarre. L'abbé Suger, dans la vie du roi Louis le Gros, comte Ebles, comte de Roucy, au nombre des grands barons de France. Hugues, comte de Roucy, fonda l'abbaye de la Valleroy en 1147,

& le prieuré d'Evernicourt en 1154, & mourut vers l'an 1160. Il avoit époufé en fecondes noces Richilde, fille de Frédéric, duc de Suabe, & d'Agnès fille de l'empereur Henri IV. Le comté de Roucy a appartenu par mariage à la maifon de Pierre-Pont; enfuite à celle de Roye; & il eft entré par fucceffion dans celle de la Rochefoucaud qui le posséde aujourd'hui. La maifon de Roucy a autrefois porté le nom de Thosny & du Bois. L'hiftoire nous apprend que Henri, feigneur de Thosny & du Bois, fit le voyage de la Terre-Sainte avec le roi faint Louis en 1249. Que Jean fon fils obtint en 1295 du roi Philippe le Bel une nouvelle charte pour les habitans de la Ville-au-Bois. Guillaume feigneur du Bois, de Manre, de Thermes, & de Poffeffe fut fait chevalier à Rheims par le roi Charles VIII le 30 mai 1484, jour de fon facre; & le même jour il reprit folemnellement le nom de Roucy, qui lui fut confirmé par le jugement des rois d'armes Montjoie & Champagne, rendu à Paris le 4 janvier 1485. Depuis ce tems la maison de Roucy a toujours tenu un rang confidérable dans le

royaume.

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ROUDEK, nom d'une bourgade qui eft des dépendances de la ville de Bokhara, dans la Tranfoxane. C'est de ce lieu qu'étoit natif le poete Perfien Roudeki.

ROUDRAVER ou Rouzraver, petite ville de Perfe,' aux environs d'Amedan; fon canton porte le même nom : le pays abonde en eaux, fruits, & faffran. * Manuscrits de la bibliothéque du roi.

ROUEN, ville de France, capitale de la Normandie, & l'une des plus grandes, des plus riches & des mieux peuplées du royaume. Elle eft bâtie au bord de la riviere de Seine, où la marée remonte fi haut, que des vaiffeaux de plus de deux cents tonneaux peuvent aborder le long d'un grand quai, dont la ville eft bordée ; ce qui la rend trèsmarchande, & lui fait avoir commerce dans les pays les plus éloignés. Cette ville nommée premierement Rothomagus, & enfuite Rothomum ou Rodomum par_corruption, étoit la principale place des peuples Velocaffes, desquels elle n'a pas pris le nom, comme plufieurs autres villes ont pris celui de leurs peuples. Quoique l'ancien nom de Rouen (Rothomagus) foit gaulois, & qu'on ne puiffe nier que cette ville ne foit très-ancienne, Jules - Céfar néanmoins, dans fes commentaires, & les autres écrivains romains n'en font aucune mention; & Ptolomée eft le premier qui l'ait marqué. Cependant il falloit que cette ville fut très-confidérable, puisque lorsque fous Conftantin on divifa en deux la province Lyonnoife, on donna à la nouvelle province Lyonnoife, Rouen pour capitale, *Longuerue, Description de la France, p. 67. part. I.

Tout ce que l'on a dit de l'étymologie du nom Rothomagus eft fi abfurde, que ce feroit perdre le tems que de le rapporter.

L'affiete de la ville de Rouen eft baffe & enfoncée fur le bord de la Seine, entourée de trois côtés de montagnes fort hautes & fort escarpées, n'ayant que le feul côté de la riviere qui foit ouvert. Il fort de ces montagnes deux pctites rivieres, qui font l'AUBETTE & la ROBEC. Il y en a dans la ville une troifiéme appellée la RENELLE, en latin Ranella, à cause, dit de Valois, de la quantité de grenouilles qu'on y trouve; mais ce n'eft qu'un conduit d'eau tiré du réfervoir d'une des fontaines de la ville, accordé aux tanneurs par les anciens ducs de Normandie. Thomas Corneille, élevé à Rouen, s'eft trompé, quand il a dit que l'une de ces rivieres remplit les folfés de la ville.

Cette ville n'a d'autre enceinte qu'une muraille, avec

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