Images de page
PDF
ePub

ces peuples étoient du nombre des Aquitains, & confinoient avec la Gaule Narbonnoise. * Longuerue, Descr. de La France, p. 175, part. I.

Lorsque fous Valentinien I. l'Aquitaine fut divifée en deux, les Rutheni furent attribués à la premiere Aquitaine. Ils furent conquis par les Vifigoths dans le cinquiéme fiécle, & Clovis s'en rendit le maître au commencement du fixié me; mais après la mort les Goths fe remitent en poffeffion du Rouergue. Ce pays fut plufieurs fois pris & repris par P'une & l'autre nation; & lorsqu'enfin les François en demeurerent paisibles poffeffeurs, tantôt les rois de Neustrie, & tantôt ceux d'Auftrafie en ont été les maîtres jusqu'après le milieu du feptiéme fiécle. Alors les rois de Neuftrie furent feuls reconnus en Aquitaine, ou plutôt les maires du palais qui dominoient fous leur nom. Ce pays palla dans le huitième fiécle au pouvoir du duc Eudes; & le roi Pepin en dépouilla Gaifre petit-fils d'Eudes. Les rois Carlovingiens, fucceffeurs de Pepin, jouirent du Rouergue jusqu'à la diffipation de leurs états, où chacun fe rendit le maître où il put. Sous le regne de Lothaire, & fous celui de Hugues-Capet, quoique le Rouergue eut fes feigneurs, comme les autres pays voifins, on ne fait pas néanmoins le nom du premier comte de Rodez, qui fe rendit héréditaire. On ne voit pas qu'avant Raymond de Saint-Gilles, les princes de la maifon de Toulouse ayent dominé dans ce pays; car encore que Raymond, comte de Toulouse ait fondé dans le neuviéme fiécle de fes biens dans le Rouer gue l'abbaye de Vabres, on ne peut rien conclure de ce faitlà, puisqu'alors les comtes n'étoient pas des feigneurs propriétaires. Ainfi l'on ignore entierement les noms de ceux qui ont poffédé le Rouergue, jusqu'après le milieu du onzième fiécle, où l'on voit par un titre de Moiffac, que cette abbaye fut donnée pour la réformer aux abbés de Člugny & de Vabres en 1061, par l'autorité de Berenger, évêque de Rodez, & des deux comteffes de cette ville, nommées Richarde & Berthe. Après elles le comté de Rodez fur tenu par Gilbert, comte de Milhau & de Gévaudan, qui ayant époufé Giburge ou Giberge, héritiere du comté de Provence, fut auffi comte du même pays. Nous prouvons, en traitant de la Provence, que Gilbert n'étoit comte de ce pays que par fa femme. On ne connoît point la généalogie de ce Gilbert, ni comment il étoit parent & héritier des comteffes Richarde & Berthe. Il fut dépouillé du comté de Rodez par Raymond de Saint-Gilles, qui lui fit la guerre pendant plufieurs années, pour conquérir la Provence, que Gilbert ne pofféda paifiblement qu'après que Raymond de Saint-Gilles fut allé à la Terre Sainte. A l'égard de Rodez & d'une partie de Rouergue, les fuccesfeurs de Gilbert & de fa fille Doulce, furent les comtes de Barcelone, enfuite rois d'Aragon, qui foutinrent toujours leur prétention fur le Rouergue, jusqu'à la tranfaction faite en 1258, avec S. Louis.

tenu

Le comté de Rodez, après la mort de Saint-Gilles, fut par fes deux fils Bertrand & Alphonfe. Le dernier étant fur le point de faire le voyage de la Terre-Sainte avec le roi Louis le Jeune, vendit le comté de Rodez à Richard, vicomte de Carlat, dans la haute Auvergne, & à fon fils Hugues, qui fut le premier comte de Rodez, forti de la maifon de Carlat. Le comte Hugues fut troublé en la posfeffion de ce comté, & de fes autres terres, par Alphonfe, roi d'Aragon. Ils tranfigerent en 1167. Le roi d'Aragon ne fe réferva rien fur la ville de Rodez & fes dépendances; mais il retint la moitié du Carladez en propriété, & donna l'autre en fief au comte de Rodez. Il eft dit dans le traité, que cette portion du Carladez venoit au roi d'Aragon, de fon bifayeul Gilbert; par où l'on voit que Gilbert étoit originaire de ces pays-là, & héritier ou defcendant des anciens feigneurs de Carlat. Le roi d'Aragon, comte de Barcelone & de Provence, fe réferva par ce traité tout ce qui lui appartenoit en propre dans les diocèles de Rodez & de Mende, dont il conferva toujours la feigneurie utile, ou la directe, jusqu'à la tranfaction paffée avec S. Louis, en 1258, par laquelle il renonça à tout ce qui lui appartenoit dans le Rouergue & le comté de Rodez.

La fénéchauffée de Rouergue a deux fiéges préfidiaux Ville-Franche & Rodez. Le préfidial de Ville-Franche et de la premiere création des préfidiaux, & a dans fon resfort toute l'élection de Ville-Franche & celle de Milhau. Le préfidial de Rodez a été démembré de celui de VilleFranche, en 1635, & foon reffort ne va pas au-delà de

l'élection de cette ville. Il y a même un fiége de juftice royale à Rignac, dans l'élection de Rodez, lequel eft du reffort de Ville-Franche. Le fénéchal de Rouergue a les mêmes droits que celui de Quercy. Ses appointemens font de quatre mille livres, dont il touche trois mille cinq cents livres au tréfor royal, deux cents livres fur l'état du domaine de la généralité de Montauban, & cent livres à caufe de Rodez, fur le domaine de Navarre à Pau.* Piganiol, t. 4, p. 510.

ROUESSE, bourg de France, dans le Maine, élection du Mans.

ROVESIUM. Voyez RUESSIUM.

ROUEZ, bourg de France, dans le Maine, élection du Mans.

ROUFFIAC, bourg de France, dans la Saintonge élection de Saintes. Ce bourg eft le fiége d'un bailliage. ROUFFIGNAT, terre de France, dans le Perigord, élection de Périgueux.

1. ROUGE,(l'ifle) ifle de l'Amérique feptentrionale, dans le fleuve de Saint-Laurent, vis-à-vis la riviere du loup.

2. ROUGE, riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la Martinique, paroiffe de la grande Ance, à la bande du nord..

3. ROUGE (Morne) petite montagne de l'Amérique feptentrionale, dans la Martinique vers le fort Saint-Pierre, à la Cabeftere, & à la paroiffe de la Paffe-Pointe; les freres de la charité y ont une habitation affez confidérable, où ils élevent des beftiaux en quantité, & beaucoup de cairiers & de roucouiers. Il y a beaucoup de particuliers qui font venus s'établir auprès d'eux, pour faire le même commerce, qui eft d'un bon débit.

4. ROUGE, (cap) dans l'Amérique feptentrionale, à la côte du nord de l'ifle de Saint-Domingue, dans le canton des François, vis-à-vis la pointe de lifle de la Tor

tue.

5. ROUGE, (riviere) de l'Amérique feptentrionale, dans l'ifle de Saint-Domingue, à la bande du nord ; c'est une petite riviere qui fort des montagnes, qui environnent la plaine de Pilate, & fe rend dans la mer, à deux ou trois lieues à l'occident du port Margot.

1. ROUGEMONT, Rubeus Mons, petite ville de Fran ce, dans la Champagne, au diocèfe de Langres, fur la riviere d'Armançon, à deux lieues au-deffus de Ravieres, & à fix de Châtillon fur Seine au fud-oueft, députe aux affemblées du pays, & fa nobleffe s'affemble le jour de faint Géorge. Il y a une abbaye de filles de l'ordre de faint Benoît, fondée en 1147, & transférée à Dijon en 1677. Le principal commerce de Rougemont confifte en grains.

2. ROUGEMONT, bailliage de la Suiffe, au canton de Berne. Ce bailliage eft confidérable; il s'étend d'un côté jusqu'au Vallais, & de l'autre jusqu'au canton de Fribourg: il comprend fix paroiffes. Trois font allemandes, Sanen, Gesteig, & Lowinen. Trois font romandes Rougemont, Château d'Oex, & la Roffiniere. Du côté que ce bailliage confine aux Fribourgeois, il en eft féparé par un détroit où les montagnes s'approchent tellement, qu'à peine y a-t-il place pour un chemin étroit, & pour le pasfage de la riviere, qui fe précipite à travers les rochers. Là eft entre autres le célébre Dent de Jaman, qui eft comme une corne extrêmement élevée entre les montagnes, qui fépare le Rougemont du pays de Vaud, & qui eft fur le chemin de Rougemont à Vevay. Les habitans de ce bailliage jouiffent de beaucoup de beaux priviléges, qui leur ont été accordés autrefois par les anciens comtes de Gruyere leurs premiers feigneurs, & confirmés par les Bernois, lorsque ces derniers acheterent ce pays-là, l'an 1554, dans la discuffion des biens du comte de Gruyere. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 3, p. 231.

ROUGEMONTIER, lieu de France, dans la Normandie, élection de Pont-Audemer.

ROUGNAT, terre de France, dans l'Angoumois, élection d'Angoulême.

ROVIGNO, ville d'Italie, dans l'Iftrie, fur la côte occidentale, au midi de l'embouchure du Lemo, près de l'écueil de Saint-André. Elle est bâtie dans une ifle qu'un pont attache à la terre ferme. On l'eftime pour la bonté de fes ports, & pour la belle pierre qu'on y va prendre. pour les édifices de Venife, dont elle dépend depuis l'an 1330, qu'elle se soumit à cette république. Spon, dans fon

voyage de Dalmatie, t. I, p. 47, dit que ROVIGNO Ou ROUVIGNE, eft fur une langue de terre ou presqu'ifle, & entierement habitée par des mariniers, dont la plûpart font pilotes de profeffion. Pour les encourager, tous les vaiffeaux, foit vénitiens, foit étrangers, font obligés d'y toucher & d'y prendre des pilotes pour les conduire à travers des bancs difficiles & dangéreux qui font aux environs de Venife. Le terroir voifin de Rovigno, eft fertile en excellentes vignes & en oliviers. C'eft peut-être la taifon pourquoi on y voit quantité de boiteux; car le vin violent eft le pere nourricier de la goute & de la fciatique. Les femmes y portent des vertugadins à l'espagnole. La ville n'eft pas grande; mais elle paroît peuplée. Corneille fait mal-à propos deux villes de Rovigno & de Rouvigne. *Magin, Carte de l'Iftric. Welher, Voy. t. 1.

ROVIGO, petite ville d'Italie, dans la Polefine de Rovigo, dont elle eft la capitale. Elle eft fituée fur l'Adigefto, & affez bien bâtie; mais fal & mal propre, & peu peuplée. C'est le fiége de l'évêque d'Adria. Leandro Alberti, qui cite Priscien, dit que Rovigo fut bâtie avec le confentement du pape. Barthelemi Rovarella, cardinal & archevêque de Ravenne, & le docte Louis Celius furnommé Rhodoginus, ont illuftré cette petite ville, qui étoit leur patrie. La forêt de Bourgon, Géogr. hift, t. 2,

[blocks in formation]
[ocr errors]

ROUINDIZ, c'est-à-dire Château d'Airain. C'est le nom d'une place du Turqueftan, eftimée très forte, tant par fa ftructure que par fa fituation. Asfendiar prit cette place d'affaut, & y tua de fa propre main Argiaft, roi du Turqueftan qui la défendoit. D'Herbelot, Bi* blioth. or.

ROUM: c'est le nom que les Arabes & autres Orientaux ont donné au pays & aux peuples que les Romains, & enfuite les Grecs & les Turcs, ont foumis à leur obéisfance.

Il faut pourtant diftinguer les deux fignifications que ce mot peut avoir. Car outre cette générale, de laquelle on vient de parler, Ebn Al Ouardi, dans fa géographie intitulée Kheridat Alagiaib, en donne une particuliere. Il dit que le pays de Roum commence à l'océan Atlantique ou occidental, & comprend le pays de Gialaleca, la Galice, Andalous, l'Espagne, Afrangiah, la France, Roumiah, l'Italie, Nemfiah, l'Allemagne, Leh, & Jcheh, la Pologne & la Bohême, Inkitar, l'Angleterre, Magiar, la Hongrie, jusqu'à Conftantinople, & au Pont-Euxin, par où il joint le pays de Secalebah, ou les Slaves & Esclavons, qui confinent avec les Ruffes ou Moscovites, enfin le pays dit encore plus proprement, Roum, Romaniah & Roumiliah, qui eft la Thrace & la Grece d'aujourd'hui. Ce même auteur, qui écrivoit l'an 381 de l'Hégire, qui eft de Jefus-Chrift 995, dit que l'empire des Romains, dont Conftantinople étoit la capitale, comprenoit dans fon étendue, plufieurs nations de différentes langues, qui ne reconnoiffoient qu'un feul chef & empereur, par où il paroît qu'il entend parler feulement de l'Europe, & des chré

tiens.

L'auteur du Maffahat Alardh, l'étendue de la terme, écrit dans le fecond traité de la géographie, que le pays de Roum, dans lequel il comprend feulement une partie de l'Afie mineure, a à fon occident Khalig Al Conftantini, le canal de la Mer Noire ; à fon midi Belad Scham, & Belad Gezirah, qui font la Syrie, la Méfopotamie, Arminiah ou l'Arménie; au levant & au feptentrion, Belad Kurg, qui eft la Géorgie, & Bahr Bontos le Pont-Euxin, & qu'au milieu de ce pays de Roum, eft Gebal Carman, la montagne de Caramanie, c'est-à-dire, le mont Taurus, où habitent plufieurs familles turques & turcomanes, & dont la chaîne s'étend depuis Tharfous, qui eft Tharfe en Cilicie, jusqu'à l'Hellespont. Et c'eft dans ce pays de Roum, proprement dit, que regnoient les fultans de la

dynastie des Selgiucides, appellés par les Arabes, Selagekah Roum, les Selgiucides de Roum, & d'où les Turcs Ottomans, qui regnent aujourd'hui à Conftantinople, ont pris leur origine, ce qui fait que les Perfans & les Mogols aux Indes, appellent les Turcs encore aujourd'hui Roumi. Les auteurs mufulmans difent, que Roum, qui a donné le nom à ce pays-là, étoit un des enfans d'Aïs, qui eft Efau ou Edom, ce qui fait dire à Hamdi Ichelebi, dans fon hiftoire de Jofeph & de Zulikba, écrite en turc, que Dieu donna plufieurs enfans à Efau, & qu'il y en eut un d'entre eux nommé Roum, qui a donné fon nom à tous les Roumilcar, c'est-à-dire, à tous les Grecs & Romains, & que les princes fouverains de ces nations ont porté le titre Caiaflerah, ou de Céfars.

Cette descendance ou généalogie, tirée d'Efau, n'est pas de l'invention des Mufulmans. Ce font les Juifs qui l'ont fabriquée les premiers en haine des chrétiens; car ils leur ont donné le nom d'Efavites ou d'Edomites, & onr porté leurs blasphêmes, jusqu'à dire que l'ame d'Efau ou d'Edom, étoit paffée en la perfonne de Jefus-Chrift. Les Arabes appellent ordinairement les Grecs & les Romains Bani Asfar, les enfans ou la postérité du Blond, nom qui eft tiré de la fignification hébraïque d'Edom. On peut ajouter ici, que les Orientaux, & particulierement les plus favans, diftinguent entre les anciens Grecs qui avoient leurs rois ou leur gouvernement particulier, & ceux qui ont été joints & foumis à l'empire romain; car ils appellent les premiers Jounan, Jones, de Javan, & ils donnent à ceuxci le nom de Roum.

ROUMEGOUX, bourg de France, dans la Saintonge, élection de Saintes.

ROUMIEU, bourg de France, dans le Condomois, élection de Condom.

ROUMOIS, pays de France, dans la haute Normandie, l'un des quatre dont le diocèse de Rouen eft composé, en latin Rothomagenfis Ager. Ce pays, qui eft à peu près de forme triangulaire, eft fitué entre la riviere de Seine & celle de Rille en remontant depuis l'embouchure de cette derniere dans l'autre à la Roque, jusqu'à Brionne & Elbœuf, qui en font éloignés de neuf ou dix lieues. La campagne de Neubourg, qui eft au diocèfe d'Evreux, borne le Roumois, dont la petite ville de Quillebœuf eft la capitale, felon Duval. L'on y diftingue Brionne, que plufieurs auteurs nomment auffi ville. Ce même pays comprend le bourg d'Elbœuf, qui a titre de duché, & ceux de la Bouille, Bourg-Achard, Routot, Bonneville, Annebaut, Montfort, le Bec, & Bourg-Theroulde. L'on y voit les abbayes de Notre-Dame du Bec, & de Notre-Dame de Corneville, le fameux prieuré clauftral de faint Lo du Bourg-Achard, plufieurs prieurés fimples,les marquifats de Mauny & de la Londe, la baronnie, bourg, & églife canoniale du Bourg-Theroulde, les baronnies d'Afier, Trouville-fur-Seine, Bonne-ville, le château Tilly, proche du Bec, celui de la Mailleraye fur Seine, la feigneurie d'Infreville, près le Bourg-Theroulde, & plus de cent églifes paroifhales. * Corn. Dict. Mémoires dreffés fur les lieux en 1706.

L'abbaye de Jumiége fur Seine eft auffi mife par quelques-uns dans le Roumois, quoiqu'elle foit du même côté que Rouen. Cette contrée eft abondante en bleds & en fruits. L'on fait eftime des toiles du Roumois, dites toiles de ménage. La forêt de Bretonne lui fournit du bois à bâtir & à brûler, & même l'on en transporte dans pluficurs villes de la Province.

ROVOREIT, en latin Rovoretum, ville du Tyrol, près de la riviere d'Ersch, fur les frontieres de l'état de Venile, du côté de Vérone. Cette ville fut prife par Nicolas Priuli, commandant des troupes vénitiennes, du tems de Sigismond, archiduc d'Autriche, en 1448. Les Autrichiens l'ayant reprise, les Vénitiens s'en emparerent de nouveau. Par le traité de Noyon de l'année 1516, la ville de Rovoreit fut remife à l'empereur Maximilien I, jusqu'à ce que les rois de France & d'Espagne euffent réglé le différend qui étoit entre cet empereur & la république de Venise, touchant les limites du Tyrol. * Zeyler, Topogr. comit. Tyrol.

ROUPEROUX & TERREHAUT, bourg de France, dans le Maine, élection du Mans.

ROUPEYROUX, bourg de France, dans le Rouergue, diocèfe de Rodès, élection de Villefranche. Il y a un chapitre.

ROUSA,

[blocks in formation]

ROUSSEAUVILLE, abbaye réguliere de l'ordre de S. Auguftin, en France, dans le pays d'Artois, diocèfe de Boulogne, a été fondée en 1099, par Amelin de Crequy. Elle eft fituée près de la fource de la Lis, & jouit de fept à huit mille livres de rente.

ROUSSELART, ville des Pays-Bas, dans la Flandre, à quatre lieues d'Ypres, fur le chemin de Bruges. Elle a été autrefois ruinée par les Normands; mais elle fut réta blie en 957 par Baudouin, comte de Flandres, ainfi que plu fieurs autres villes voifines. Cette ville a toujours été expofée à la fureur de la guerre, mais particulierement fur la fin du dernier fiécle, que les armées ont été fouvent dans fon voifinage. Elle eft gouvernée par un bailli, un bourgmestre, des échevins, un penfionnaire & un tréforier. La feigneurie en appartient à l'électeur Palatin, qui l'a engagée au comte de Schwartzenburg, feigneur allemand. Le commerce de toiles que l'on y faifoit la rendoit autrefois fort renommée. Ce commerce eft préfentement très-diminué, ainfi que le nombre des habirans. * Corn. Dict. fur des mém. manuscrits.

1. ROUSSILLON (le) province de France, dans les Pyrénées, avec titre de comté, eft borné à l'est par la mer Méditerranée, à l'oueft par la Cerdagne, au nord par le bas Languedoc, & au midi par la Catalogne, dont il eft féparé par une partie des monts Pyrénées. Dans cette partie des Pyrénées, les montagnes les plus connues & les plus hautes font la Maffane, qui a quatre cents huit toifes de haut fur la furface de la terre, & le Canigou qui en a mille quatre cents quarante. * Piganiol, Descr. de la Franεe, t. I, p. 572 & suiv.

Cette petite province s'étend en long du levant au couchant, l'espace de dix-huit lieues espagnoles. C'est une plaine entourée de montagnes de tous côtés; la chaleur y étant très-violente en été, les habitans font fort noirs, maigres & haves. Le terroir eft très-fertile, & produit quantité de grains, de vin & de fourage. Les terres font fi graffes en certains endroits, qu'après que la récolte des bleds eft faite, on y feme du millet & d'autres grains, de forte qu'elles rapportent tous les ans deux ou trois fois de fuite. On ne fe fert que de mules & de mulets pour le labour de la terre. Les oliviers font la plus grands richeffe du pays, & les orangers y font très-communs. Le bois y eft fort rare, parce qu'il n'y a, à proprement parler, que des buiffons, & que, faute de riviere navigable, on ne peut en faire venir d'ailleurs. Ainfi celui qui s'y conlume n'y eft amené qu'à charge de mulets & de mules. On y nourrit quantité de moutons, dont la chair eft excellente. On y engraiffe auffi des boeufs; mais feulement pour la nourriture des habitans les plus tiches. On n'y voit que fort de vaches, parce que le lait n'en eft pas bon, & il n'y a que le menu peuple qui en ufe. Les pigeons, les cailles & les perdrix y font d'un goût excellent.

peu

Les rivieres les plus confidérables de cette province, font la Tet, le Tec & l'Agly, qui ne font même, à proprement parler, que des torrens, qui deviennent trèsrapides, & font de grands ravages dans le pays, lorsqu'ils font groffis par la fonte des neiges & des glaces des Pyré

[blocks in formation]

tiene fiècle, fut tuinée de manière qu'il n'en refte plus de veftiges. On voit feulement, à deux mille pas de Perpi gnan, une vieille tour appellée Tor-Roffeillo, ou la Tour de Rouffillon, qui eft le lieu où Ruscine doit avoit été fituée, felon la pofition qu'en donnent les anciens. Quoique Ruscino ait été une colonie fort célébre, on ne voit pas qu'il y ait eu du tems des Romains un fiége épiscopal. On ne commence à voir des évêques dans ce pays que du tems des rois Wifigots; leur fiége fut à Elne. Avant cela les Sardones reconnoiffoient l'évêque de Narbonne pour leur prélat diocéfain.

Ce fut dans le huitième fiécle de la fondation de Rome, que les Romains devinrent maîtres du Rouffillon & pays adjacens. Sous l'empite d'Honorius & de Valentinien IÍ ̧ les Wifigots s'emparerent de tous les pays à l'ouest du Rhône jusqu'aux Pyrénées. Elne & les villes du Rouffillön y furent comprises. Clovis, qui les vainquit & leur enleva plufieurs provinces, ne put les chaffer du Rouffillon; qui tomba au pouvoir des Sarazins ou Maures, quand ils s'eniparerent de l'Espagne. Pepin & Charlemagne leur firent long-tems la guerre fur cette frontiere; & ce ne fur que vers 796, que Charlemagne & fon fils Louis, roi d'Aquitaine, parvinrent à fe rendre maîtres du Rouffillon, de lá Cerdagne, de Girone & d'Aufone, & qu'ils établirent dans le Rouffillon des comtes, fimples gouverneurs amovibles, fubordonnés aux ducs de Septimanie, marquis de Gorie ou frontiere d'Espagne. Dès le regne de Charles le Chauve les comtes de cette contrée travaillerent à fe rendre pro priétaires de leurs comtés. Sous celui de Charles le Simple feulement, Miron, comte de Rouffillon, en devint feigneur héréditaire, à titre de vaffal de la couronne de France. Son comté n'avoit que l'étendue de la viguerie de Rouffillon. Le Conflans, la Cerdagne & le val de Spir avoient alors d'autres feigneurs ; & les ayans caufe de Miron n'en poflederent pas plus que lui. En 1173, Guinard ou Guirard, le dernier d'entr'eux, donna par teftament le comté de Rouffillon & les biens qu'il avoit en Catalogne, à Alfonfe, roi d'Aragon & comte de Barcelone. Ce teftament étant daté, Regnante Lodoico rege, lequel eft Louis le jeune, fait voir que Guinard reconnoiffoit le roi de France pour fon fouverain. Alfonfe hérita du comté de Rouffillon, à cette condition. Mais dès le regne de Pierre, fon fils, les rois d'Aragon ne voulurent plus relever du roi de France pour le Rouffillon. Sous le regne de Jacques I fils de Pierre, & du tems de Louis VIII & de S. Louis, rois de France, on trouve un Nunno, fils de Sanche, comte de Rouffillon, relever du roi d'Aragon, & ne recevoir en fief de Louis VIII, les territoires de Sault & de Fenouiledes, qu'en proteftant que c'étoit fans préjudice de la fidélité qu'il devoit au roi d'Aragon. Après la mort du comte Nunno, le roi Jacques I réunit le Rouffillon à fa couronne, & le donna en partage à fon fils puisné, Jacques, qu'il avoit fait roi de Majorque, à condition de faire hommage de ce comté à fon aîné Pierre, roi d'Aragon: Cet hommage fut rendu par Sanche, roi de Majorque, & par Jacque II, fils de Sanche. Ce dernier s'étant ouverte ment déclaré ennemi du roi d'Aragon, celui-ci le dépouilla du Rouffillon & de fes autres états, & le Rouffillon fut par là réuni une feconde fois à la couronne d'Aragon. En 1462, le roi Jean ayant befoin d'argent pour foutenir la guerre contre ceux de Barcelone, qui s'étoient révoltés depuis plufieurs années, engagea les comités de Rousfillon & de Cerdagne à Louis XI, roi de France, pour cent mille écus. Les gens du pays, mécontens de chan ger de maître, fe révolterent quelque tems après te qui mit Louis XI en guerre avec le roi d'Aragon qui foutenoit Perpignan dans fa révolte. En 147, cette ville fut obligée de fe rendre ; & les Aragonois, malgré eux, laifferent le Rouffillon aux François, qui en jouirent paisiblement durant vingt ans. En 1493, Charles VIII, par un motif de confcience mal raisonné, rendit le Rous fillon & la Cerdagne à Ferdinand, roi d'Aragon, & mar} d'Ifabelle, teine de Caftille. Ce roi & fes fucceffeurs gar derent le Rouffillon cent cinquante-neuf ans. En 16427 Louis XIII, en guerre avec l'Espagne, s'empara de Perpi gnan & des comtés de Rouffillon & de Cerdagne, auxquels l'Espagne renonça, par le traité de paix des Pyrénées, en 1659. Elle en abandonna même la fazeraineté, que l'Ara gon avoit acquife par un traité fait avec S. Louis en 1158.

L'évêché de Perpignan eft le feul qu'il y ait dans le gouvernement de Rouffillon. Voyez PERPIGNAN.

La justice eft rendue en dernier reffort, dans le gouvernement de Rouffillon, par un confeil fupérieur, établi à Perpignan en 1660, & compofé d'un premier préfident, de deux préfidens, d'un chevalier d'honneur, de fix confeillers laïcs, d'un confeiller clerc, de deux avocats géneraux, d'un procureur général, d'un greffier en chef, d'un premier huiffier audiencier, & de quatre archers, que f'on appelle Alguazils, qui font nommés par les confeillers, pour faire exécuter les arrêts de ce confeil fupérieur. Les charges du greffier en chef, & du premier huiffier, font les feules qui foient vénales dans ce confeil fupérieur; toutes les autres ne font que des commiffions que le roi donne. Il y a auffi deux confeillers d'honneur qui ont féance après les préfidens à mortier, & voix délibérative. Le premier préfident a quatre mille livres d'appointement, fuivant l'arrêt du confeil du 28 de mars 1692; les préfidens à mortier ont deux mille livres chacun, & les confeillers mille livres. Les avocats généraux ont cinq cents livres chacun comme avocats généraux, & mille livres chacun comme confeillers au même confeil fupérieur. Le procureur général a mille livres en cette qualité, & mille livres comme confeiller au même confeil fupérieur. Les épices fe partagent entr'eux. Les feuls confeillers d'honneur, & le chevalier d'honneur n'y ont point de part, & n'ont point de gages. Dans les grandes cérémonies, & au jour de l'ouverture des audiences, après la S. Martin, le commandant dans la province, en épée & en manteau, fe met à la tête du confeil fupérieur. La chancellerie, près ce confeil, eft compofée d'un officier confervateur des minutes, d'un gardefcel, d'un chauffecire, & d'un receveur des épices & amendes.

Outre le confeil fupérieur, il y a à Perpignan plufieurs jurisdictions fubalternes, qui font celles du juge du baille pour le peuple, du juge du viguier pour les affaires temporelles du clergé, de la noblesse & des bourgeois nobles, & du confulat de mer pour les affaires de commerce. Les appellations des jugemens de toutes ces jurisdictions font portées au confeil fupérieur de Perpignan. On fuit dans tous ces tribunaux le droit écrit, & quelques ufages lo

[blocks in formation]

Les finances de ce gouvernement font très-peu de chofe ; car les peuples y font exempts de toutes fortes d'impofitions, & ne payent feulement que la capitation, qui peut monter à environ quarante mille livres. L'intendant de cette province reçoit les ordres du roi pour la juftice, finance & police ; &, lorsqu'il y a des armées du roi en Catalogne & en Rouffillon, c'eft lui qui donne les ordres pour la fubfistance des troupes, & pour les munitions de guerre & de bouche, & qui fait obferver la discipline militaire aux offi. ciers & aux foldats.

que

Le roi, par fon édit du mois d'avril 1716, ordonna le pays de Foix, qui jusqu'alors avoit été de la dépendance de la généralité de Montauban, en feroit défuni, pour être & demeurer du département du comté de Rouffillon. Conflans & Cerdagne font dans le même dépar

tement.

Le plus grand commerce qui fe fait dans cette province, eft celui des huiles d'olive, lequel produit, année commune, environ deux cents mille livres. Il fort auffi de ce pays du blé, & beaucoup de millet. Quoique les vins y foient fort bons, il en fort fort peu, à moins qu'il n'y ait une armée françoise en Catalogne, car en ce cas-là il s'en fait un grand débit. Comme on éleve en Rouffillon quantité de moutons & de brebis, on y fait un commerce très-confidé rable de très-belles & très-bonnes laines, que l'on vend ordinairement dans le royaume. Au refte, il n'y a aucune manufacture dans cette province, dont les habitans font pareffeux. Il y a un gouverneur, un lieutenant général, un lieutenant de roi & plufieurs gouverneurs particuliers des villes fortifiées. Le gouverneur & capitaine général des comtés & vigueries de Rouffillon, de Conflans & Cerda gne, eft auffi gouverneur de la ville, citadelle & caftillet de Perpignan, & a fous lui en cette qualité un lieutenant de roi, un major, deux aides-major, un capitaine des por

tes, le commandant de la citadelle, le major & l'aide major.

Le comté de Rouffillon eft divifé en VIGUERIE DE PERPIGNAN, & en VIGUERIE DE CONFLANS. Voyez les deux articles au mot VIGUERIE.

Il y a peu de bons mouillages fur la côte de Rouffillon. Le premier que l'on trouve du côté de la Catalogne, eft le port Vendres. Il étoit autrefois bon, principalement pour les galères; mais à préfent il eft plus d'à demi-comblé par la vale que les pluies y entraînent; en forte que fix galeres auroient bien de la peine à s'y mettre à couvert. L'entrée de ce port eft défendue par deux petits forts, l'an à droite, l'autre à gauche ; & quoiqu'en tems de guerre, on mette dans ces fortins, un détachement de la garnifon de Colioure, cependant les bâtimens ne font pas trop en fûreté dans le port; car il ett fi étroit, que les Miquelets viennent quelquefois la nuit pour les infulter. Le mouillage de Lafranquin eft fur la frontiere du Rouflillon & du Languedoc. Il eft entre la terre & un banc de fable qui eft à deux longueurs de cable au large, & à deux braffes fous l'eau. Ce banc eft formé par les reflacs de la mer, qui, après avoir battu la côte, rapporte le fable fur le banc. On mouille ici quelquefois à fix & quelquefois à quatre braffes d'eau. Les barques y font affez à couvert du vent du fud-oueft; mais elles n'y font pas auffi-bien des autres, & le vent de nord-oueft y eft quelques fois infupportable.

2. ROUSSILLON, bourg & comté de France, dans la Dauphiné, diocèfe de Valence, élection de Romans, a environ cinq cents foixante habitans. Il eft fitué près du Rhône, à quatre lieues au-deflous de Vienne. On le prend pour le lieu que les anciens nommoient Urfeola, ou pour Figline. Ce fut dans le château de ce bourg que Charle IX donna l'édit qui fixe le commencement de l'année au 1 de janvier.

ROUSSINES, petit bourg de France, dans le Berry, diocèle de Bourges, élection de Blanc. Ce lieu eft fitué à une demi-lieue de la ville de S. Benoît du Sault. La cure est à penfion congrue & à la collation du prévôt de S. Benoît du Sault. Il y a des vignes: il s'y fait un trafic de bestiaux ; on y recueille quantité de froment, de feigle, de baliargies & très-peu d'avoine.

ROUSSON, village de France, au diocèfe de Sens, à une demi-lieue de Villeneuve-le-Roi. Le Bouf dans une note de fa derniere differtation, pour le prix de l'académie de Soiffons en 1740, avance que le Roffontois, dont il eft parlé dans le traité d'Andelau, chez Grégoire de Tours à l'an .... a dû être le territoire à gauche de la riviere d'Ionne en tirant vers le Gatinois, dont Rouffon ou Rouffonneau ont confervé le nom. Ce qui le prouve eft que l'on voit dans les échanges portées par ce traité que Childebert & Gontran s'accommoderent chacun de ce qui pouvoit leur convenir du côté de la ville, où étoit le fiége de leur royaume. Le Roflontois n'auroit pû convenir à Gontran s'il fe fût agi de Reffons, qui eft au diocèfe de Beauvais, entre Compiegne & Roye, ni de Reffon-le-Long au diocèle de Soiffons; mais bien de Rouflon du Gatinois. C'eft pourquoi Childebert lui ceda le tiers qu'il pouvoit y prétendre comme héritier de Sigebert qui avoit hérité d'un tiers du royaume de Caribert ; & fon frere Gontran lui ceda en échange le tiers qu'il pouvoit prétendre dans la ville de Senlis, comme héritier de Caribert, auffi pour un tiers. Il eft visible que la ville de Senlis en entier & celle de Meaux convenoient mieux à Childebert qu'à Gontran, & que Gontran trouvoit les environs de Sens plus à la portée que ces deux villes. Rouffon étoit alors plus peuplé qu'il n'eft.

La conftruction de Villeneuve-le-Roi, par Louis VII, au douzième siècle, caufa des diminutions dans les bourgs voifins.

ROUSSY, UTTICH on SAINT-PAUL, vieux château des Pays-Bas, au duché de Luxembourg, dont ce château eft un fief, avec titre de comté. Ce château fitué entre Luxembourg & Dietenhoven, à deux milles de chacune de ces villes, appartenoit avec le comté en 1605, au margrave de Bade & aux comtes de Manderscheid, qui le posfédoient en communauté.* Zeyler, Topogr. ducat. Luxem burg. p. 243.

ROUTES, bourg de France, dans la Normandie, diocèle de Rouen, élection de Caudebec. Le feigneur en prend le nom.

ROUTON, village d'Angleterre, dans Shropshire, fur

la Saverne, à l'occident de la ville de Shrewsbury. Cambden croit que c'est le Rutunium des anciens.

ROUTOT, bourg de France, dans la haute Normandie, au petit pays de Roumois, au milieu d'une belle campagne très-fertile en bons bleds, entre Bourg-Achard, Bonne-Ville & Pont-Audemer. On y tient un marché tous les mercredis, & il y a foire à la S. Jean & à la S. Barthelemi. L'églife de ce bourg eft fous l'invocation de S. Jean. * Corn. Dict. Mém. manuscrits.

1. ROW, riviere de la petite Pologne. Elle a fa fource dans le palatinat de Podolie, d'où prenant fon cours vers l'orient, après avoir mouillé Bar & Mezerof ou Mezorow, elle entre dans le palatinat de Braclaw, & fe jette dans le Bog, au-deffous de Brailow.* And. Cellar. Descr. Polon. p. 357. De l'Ifle, Atlas.

2. ROW ou MEZOROW, felon de l'Ifle, petite ville de Pologne, dans lå Podolie, fur la riviere de Row, audeffous de Bar. On croit que c'est la ville que Ptolomée appelle Eractum.

ROUVER, prieuré de France, fitué dans le diocèfe de Meaux, dépendant de S. Faron; fon revenu eft de trois mille livres.

ROUVILLE, château en Normandie, avec haute jusrice, feigneurie & patronage des paroifles d'Alifé & du Manoir, à trois lieues au deffus de Rouen, & à une audeffus du pont de l'Arche. Le territoire fort bien planté d'arbres, avec de belles avenues, produit auffi des grains & des fruits.* Corneille, Dict. fur des mémoires dreflés fur les lieux en 1704.

1. ROUVRAY, forêt dans le Parifis, près de la Seine & du Roule. C'est ce que l'on appelle aujourd'hui le bois de Boulogne, entre Paris & S. Cloud.

2. ROUVRAY ou S. ETIENNE DE ROUVRAY, lieu de France, dans la Normandie, diocèfe de Lifieux, élection de Rouen. Cette paroiffe eft enclavée dans le diocèfe de Rouen, & tout auprès de la ville, quoiqu'elle foit du diocèle de Lifieux. Il y a une forêt de huit cents trente arpens, dépendante de la maîtrise des eaux & forêts de Rouen:

3. ROUVRAY, bourg ou village de France, dans la haute Normandie, au diocèfe de Rouen, à huit lieues de cette ville, avec titre de baronnie. Il n'eft qu'à une lieue audeffous de Forges, une demi-lieue au-deffus de Sigy, au pied de la montagne de la Ferté en Bray, dans le voifinage de Ronceroles. Cette baronnie comprend trente-deux fiefs nobles, & trois paroiffes en feigneurie & patronage, favoir Rouvray, Saint-Aignan & Bosc Edelin. L'église paroiffiale de Rouvray reconnoît pour fes patrons S. Martin S. Martin & S. Lubin. Le château bâti à la moderne, & assez proprement, eft accompagné d'un parc, d'un étang, de plufieurs réfervoirs & d'un moulin à eau. Le territoire confifte en terres & en pâturages.

4. ROUVRAY, bourg de France, en Bourgogne, paroifle du diocèfe d'Autun & de l'archi-prêtré d'Avalon, feigneurie du bailliage de Saulieu mairie pour les affaires économiques, manufactures de draps & de ferges. *Garreau, Descr. de la Bourgogne.

:

1. ROUVRES, terre de France, dans la Bourgogne, à deux lieues de la ville de Dijon. C'étoit autrefois une des maifons de plaifance des ducs de Bourgogne de la premiere race. On ne voit plus aujourd'hui que fes ruines au milieu d'une plaine. C'eft dans ce château que naquit, vers la fin du quatorziéme fiécle, Philippe furnommé de Rouvres, petit-fils d'Eudes IV, fondateur des chartreux de Beaune.* Corneille, Dictionnaire fur des mém. manuscrits.

2. ROUVRES, lieu de France, dans la Beauce, diocèle de Chartres, élection de Dreux. Ce lieu eft fitué fur la petite riviere de Vegre, à une demi-lieue du château d'Anet. C'étoit anciennement un gros bourg des Carnutes. L'on croit que c'eft où les Druydes faifoient leurs facrifices.

ROUVROY, baronnie de France, en Picardie, du côté d'Amiens. Elle a donné fon nom à une ancienne famille, qui prit le nom de Saint-Simon, lors de l'érection de cette terre en duché pairie en 1635.

ROUY eft un village de France, dans le Nivernois, au diocèfe de Nevers, dans l'archi- prêtré de Châtillon en Bazois, à cinq lieues de la Loire. Il y a une prévôté royale reffortiffant au bailliage de Dun-le-Roi. il eft fitué en

plaine. Les terres en font légeres & bonnes pour le froment & le feigle. Il y a quelques bois, futaies & taillis, dont on fait du charbon. Valois avoit eu occafion de parler de ce village dans fa notice des Gaules au mot Røteiacum; mais il a été fi fort éloigné de penser au Nivernois, qu'il a confondu le pays des Amognes, où Rouy est fitué, avec le comté d'Amanfus, fitué vers la FrancheComté. On lit dans le premier tome du recueil de l'abbé Lebeuf, de l'an 1738, des preuves qui décident que le Roteiacum ou Rotagiacum, qui appartenoit à l'églife de Paris du tems que Fortunat écrivoit la vie de S. Germain fon évêque, n'étoit autre que le Rouy ci-deffus, & non pas Rofay en Brie, encore moins Rungis, qui n'eft qu'à une lieue & demie de Paris.

ROYON, ville de Perfe, dans la province de Mazandran. Elle eft fituée, felon Tavernier, Voyage de Perfe, t. 1, liv. 3, à 71° 36' de longitude, fous les 36 15' de latitude. Cette ville fe nomme auffi MARESSON, c'eft-à-dire, lieu de ferpens, parce qu'il y en a beaucoup aux environs de cette ville qui eft dans un marais.

ROXANI, peuples d'Afie. Ils habitoient, à ce qu'on croit, au voifinage du Tigre. Plutarque, de fluminib. dit qu'un de leurs princes, nommé Gaura, vêcut trois cents

ans.

ROXBOURG, en latin ROSEBURCUM, bourg d'Ecoffe, dans la province de Tiviotdale, avec un château. Ce lieu eft remarquable, parce que Jacques II, roi d'Ecoffe, y fut tué en l'affiégeant. Le bourg & le château ont tous deux été détruits par les guerres.* Etat prés. de la Gr. Bretagne, t. 2, p. 234.

ROXOLANI, peuples de la Sarmatie Européenne. Ptolomée, l. 3, c. 5, les place au voifinage du Tanaïs; & Jornandès, de reb. Goth. c. 24, les appelle Gens infida.

ROY, (L'ISLE DU) ou KINGS-ILE, ifle d'Afrique, fur la côte de Guinée, à l'embouchure de Rio de Saint Paulo ou Mefurado, proche le cap de ce nom. Sa longueur eft d'environ deux lieues, fur trois quarts de lieue de largeur. Elle eft riche & fertile. Les vents d'eft, & de nord nord-eft y rendent l'air fort tempéré. Sa feule incommodité eft de manquer d'eau fraiche. Elle en tire du continent où les fources font en grand nombre. Quoiqu'on l'appelle l'ifle du Roy, cependant le roi du pays n'y fait pas la demeure; mais il y entretient quelques esclaves qui prennent foin de fes beftiaux & de fa volaille. * Des Marchais, p. 96 & fuiv. Côte de Guinée par M. Bellin.

ROYAL-VAL, abbaye d'hommes, de l'ordre de cîteaux, au royaume de Naples, dans la principauté citérieure, au diocèfe de Sarno.

ROYAN, ville de France, dans la Saintonge, fur le bord de la Gironde, près de l'embouchure de cette riviere, à quatre lieues de Brouage, & à huit au-deffous de Blaye. Cette ville qui a été autrefois très-considérable, eft fameuse dans l'histoire par le fiége que les huguenots qui en étoient maîtres, y foutinrent l'an 1622, contre Louis XIII, en perfonne, qui ne put la réduire qu'après avoir perdu beaucoup de gens de qualité, d'officiers & de foldats. Royan avoit alors titre de baronnie. Elle fut érigée depuis en marquifat, & paffa à la maifon de la Trimouille, avec Olone en Poitou. Voyez OLONE. Aujourd'hui la ville de Royan ne fubfifte plus, tout a été détruit dans le tems des guerres civiles. Il n'en refte qu'un fauxbourg qui paroît avoir été fortifié; car on y voit encore les ruines des baftions & quelques morceaux d'ouvrages. Il n'y a qu'une paroiffe un couvent de récollets & un petit hôpital. L'endroit où la ville de Royan a été bâtie est assez élevé fur le bord de la riviere, qui eft fi large, qu'elle paroît la mer même. Il y a un acul qui fert de port pour les barques, les feuls bâtimens qui peuvent approcher à caufe des fables. Royan eft célébre pour les fardines, qui fe pêchent en tout tems à une lieue de-là : mais le tems de la grande pêche & celui où elles font en plus grande abondance & plus graffes, eft depuis la fin de mars, jusqu'à la fin de juin. * Longuerue, Descr. de la France, part. 1, p. 162. Piganiol, Descr. de la France, t. 5, p. 64.

ROYANEZ, petit pays de France, dans le Dauphiné, au diocèfe de Die, à l'occident du Grefivaudan. Il n'a pas plus de fix lieues de longueur, fur quatre de largeur. Ce pays a pris fon nom d'une petite ville appellée PONT-DEROYANS, qui a eu autrefois le titre de principauté; mais qui n'eft aujourd'hui qu'un marquifat. Les habitans du

1

« PrécédentContinuer »