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Royanez font exempts de taille par une conceffion des dauphins.

ROYAULIEU, abbaye de filles, en France, ordre de S. Benoît, dans le diocèfe de Soillons. Elle avoit été fondée en 1150,à S. Jean-au Bois, au milieu de la forêt de Compiégne par Louis VII. Les religieufes, par la permiflion de Louis XIII, ont changé de demeure avec les chanoines réguliers de S. Auguftin, qui étoient à Royaulieu. Le vrai nom de cette abbaye devoit être Régalieu, fon nom latin étant Regularis Locus.

ROYAUMONT, Regalis Mons, abbaye d'hommes, en France, ordre de cîteaux & de la réforme, dans l'ifle de France, diocèfe de Beauvais. Elle eft fituée près de l'Oife & du bourg de Beaumont, à une lieue de Luzarche, fur le ruisfeau de Baillon & fur un canal de celui de Thesve. Cette abbaye fut fondée au mois de janvier 1227, par S. Louis pour cent quatorze religieux. Ce faint roi travailla lui-même au bâtiment de l'églife, & l'enrichit de plufieurs dons confidérables. Il y alloit fouvent paffer quelques jours en folitude; il y fervoit les malades & mangeoir dans le réfectoire. On y voyoit les tombeaux de plufieurs de fes enfans morts jeunes Le revenu de cette abbaye eft de vingt mille livres pour l'abbé.

ROYE, ville de France, dans la Picardie, au pays appellé Santerre, dans le bailliage dont elle eft le chef lieu & auquel elle donne fon nom, en latin Rauga. Cette ville fituée entre Nefle, Noyon & Mondidier, n'étoit anciennement, felon Piganiol de la Force, qu'un péage que Philippe-Augufte acquit en 1205, de Barthelemi de Roye, en échange d'autres terres. Ceperdant de Longuerue prouve dans fa description de la France, que la ville de Roye eft plus ancienne que celle de Mondidier, puisque Flodoard dans fa chronique dit qu'en 933, le duc Huges le Grand s'empara de cette place fur Heribert, comte de Vermandois, Munitionem nomine Raugam. Guillaume le Breton l'appelle, felon l'ufage des modernes, Roya. Roye étoit autrefois une baronnie qui a donné le nom à une des plus illuftres familles de Picardie, dont étoit Guy de Roye archevêque de Rheims, qui pofféda les plus grandes charges eccléfiaftiques de France. Cette terre a pallé par mariage dans la maifon de la Rochefoucaud avec le comté de Roucy. Voyez Roucy.

Cette ville, que quelques-uns prennent pour l'ancienne Rodium de la Gaule Belgique, appellée Rodrina dans la notice de l'Empire, fut érigée en prévôté, & unie au domaine en 1373, par le roi Charles V & Charles VI, acquit en 1383 la châtellenie de Roye, de Renauds de Dargie. Aujourd'hui cette ville eft un gouvernement de place du gouvernement militaire de Picardie.

Dans la ville de Roye il y a une collégiale fous l'invocation de S. Florent, folitaire, qui vivoit du tems de faint Martin, par qui il fut ordonné prêtre à Tours. Elle fut fondée par Herbert, comte de Vermandois, & Hildebrande fa femme, qui fe réferverent le droit de nommer aux prébendes. Ce droit a paffé au roi par l'union du Vermandois à la couronne l'an 1183. Ce chapitre eft compofé d'un doyen & de dix-fept chanoines, fans compter une prébende qui eft unie au college. Le doyen eft élu par le chapitre, & confirmé par l'évêque d'Amiens. Ce chapitre a un premier dégré de jurifdiction fpirituelle. Le doyen & deux chanoines nommés par le chapitre exercent l'officialité, & connoillent de toutes les caufes eccléfiaftiques qui regardent le clergé & les habitans de la ville de Roye, excepté de celles où il s'agit de crime ou de divorce. Les appellations des jugemens rendus dans ce tribunal, reffortiffent à l'officialité d'Amiens. Outre ce chapitre il y a trois paroifles dans cette ville, un collége où il n'y a qu'un régent, & un hôpital de la charité où il y a dix lits.

Le BAILLIAGE DE ROYE eft borné au nord par le gouvernement de Perone, à l'orient par le Vermandois & par le bailliage de Noyon, au midi encore par le baillage de Noyon & par celui de Mondidier qui le borne aufli au couchant. Ce bailliage eft compofé d'un préfident, d'un lieutenant général & d'un lieutenant criminel, d'un confeil ler, d'un avocat & d'un procureur du roi, d'un fubftitut & d'un greffier. La prévôté de Roye a ces trois derniers officiers, & releve du bailliage.

ROYSTON, bourg d'Angleterre, dans la province d'Hertfort. Il a droit de tenir marché public. * Etat préfent de la gr. Bretagne, t. 1.

ROZAN ou ROSANA, ville de la grande Pologne, au palatinat de Mazovie, fur la rive feptentrionale du Narew, un peu au deffus de Pultausk.* De l'Ifle, Atlas.

ROZAS, village d'Espagne, au royaume de Grenade, à fept lieues de Malaga. Il donne fon nom à une vallée dont il eft le chef lieu, & à une commanderie de l'ordre de Malthe. Silva, Poblac. de Espana, fol. 195, dit que ce lieu fut peuplé dans l'année 1100 par Odorico Espinel, chevalier Portugais, qui le donna à un autre chevalier, nommé Salvador

Perez.

ROZENHAUS ou RATHSAMSHAUSEN, village & château d'Allemagne, en Alface. Ce château a donné le nom à une famille très-ancienne. * Zeyler, Topog. Alfat. 1. ROZOY. Voyez RoSAY.

2. ROZOY & ÁPREMONT, bourg & comté de France, dans la Picardie, diocefe & élection de Laon. RUATES. Voyez OROATES.

RUBA, ville de Syrie, dans la contrée appellée Cyrrhestique, felon Ptolomée, l. 5, c. 15, qui la place entre Rhegias & Heraclea. Au lieu de Ruba, les interprétes écri

vent Buba.

RUBEACUM. Voyez RUFAC.

RUBEÆ - PROMONTORIUM, promontoire que Pline, 1.4, c. 13, met à l'extrémité feptentrionale de l'Europe. Mercator croit que c'est le cap de Livonie, appellé Dagerort, Bécan le prend pour le cap feptentrional de la Scandinavie, nommé aujourd'hui Wardhuys, mais il y a beaucoup plus d'apparence que Rubea-Promontorium eft le cap le plus feptentrional de la Norwege, connu préfentement fous le nom de Nort-Cap: c'eft le fentiment d'Ortelius & du P. Hardouin.

RUBEL, (pointe de Jean) lieu de l'Amérique feptentrionale, à la côte de l'ifle Saint-Domingue, entre le port de Paix & le cap de Saint-Nicolas.

RUBEN, nom de l'une des douze tribus d'Israel, ainfi nommée de Ruben, fils aîné de Jacob & de Liah, (a) de qui elle étoit defcendue. Ruben naquit l'an du monde 2246, avant Jefus Chrift 1754, avant l'ére vulgaire 1758. Un jour Ruben étant encore jeune, alla à la campagne, & y ayant trouvé un fruit nommé en Hébreu Dudaim, que la plupart explique des Mandragores, il les porta à Liah fa mere, (b) Rachel en fut curieufe, & les demanda à Liah. Celle-ci les lui céda, à condition que Jacob dormiroit la nuit fuivante avec elle. Rachel y confentit, & Liah devint groffe d'Iflachar. Long-tems après, & Jacob étant déja retourné dans la terre de Chanaan, Ruben abusa de Bala concubine de fon pere, (c) ce qui fut cause qu'il perdit le droit d'aîneffe & les prérogatives qui lui étoient dues par fa naillance.* (a) Genef. XXIX, 32. (b) Genes. XXX, 14. () Genef. XXXV, 22.

Lorsque les autres freres eurent pris la réfolution de fe défaire de Jofeph, Ruben chercha tous les moyens qu'il put pour le tirer de leurs mains. Il leur propofa de le descendre dans une vieille citerne, où il n'y avoit point d'eau, afin qu'il put enfuite l'en tirer & le renvoyer à Jacob. En effet, fes freres l'ayant dépouillé le jetterent dans une citerne, mais, pendant que Ruben s'étoit éloigné pour peu de tems, ils l'en tirerent, & le vendirent à des Ismaélites, qui paffoient près de là. Ruben à fon retour, étant allé à la citerne, & ne l'ayant point trouvé, déchira fes vêtemens, & vint dire à fes freres: L'enfant ne paroît point, & où iraije? Ils le tirerent de peine, en lui difane qu'ils l'avoient vendu à des paffans qui alloient en Egypte.* Genef. XXXV, 1, 20, 21, &c. an du monde 2276, avant J. C. 1724, avant l'ére vulgaire 1728.

Jacob au lit de la mort (a) reprocha vivement à Ruben la faute qu'il avoit commife avec Balaen,lui difant: Ruben, mon fils aîné, le commencement de ma force & de ma vigueur, vous deviez être le plus grand en dignité, & le preinier en autorité; mais vous vous êtes répandu comme l'eau, vous ne croîtrez point, parce que vous avez monté fur le lit de votre pere, & que vous avez fouillé fa couche. Moyfe avant que de mourir dit aufli à Ruben: (b) Que Ruben vive, & qu'il ne meure point, mais qu'il ne croisfe point en nombre. En effet, la tribu de Ruben ne fut jamais bien nombreuse, ni bien confidérable dans Israel. Elle eut fon partage au de là du Jourdain, dans la partie la plus méridionale de ce canton, entre les torrens d'Arnon au midi & de Jazer au nord, ayant les monts de Galaad à l'orient, & le Jourdain au couchant. Le tems de la mort de

Ruben n'est pas connu. * (a) Genef. XLIX, 3 & 4, an du monde 2315, avant Jefus-Chrift 1685, avant l'ére vulgaire 1639. (b) Deuter. XXXIII, 6. Voyez au mot JUDÉE la Table geogr. des douze tribus.

RUBEMPRÉ, terre de France, dans la Picardie, diocèfe d'Amiens, élection de Doulens. Rubempré est une terre & feigneurie appartenant au comte de Mailly, à qui elle eft venue de la maifon de Mouchy, qui la tenoit par une alliance de Bourbon-Rubempré, bâtard de Ven

dôme.

RUBERSBRECK, chartreufe d'Allemagne, dans l'électorat, & au diocèfe de Mayence, à la gauche de la Nahe.

RUBI, ville d'Italie, dans la Poüille. L'itinéraire d'Antonin la met fur la route d'Equoruticum à Hydrunte, entre Canufium & Budrunte, à vingt-trois milles de la premiere de ces places, & à onze milles de la feconde. C'eft de cette ville dont parle Horace, l. 1, fat. 5. Inde Rubos feffi per

venimus.

RUBICARIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Célarienfe, felon la notice d'Afrique, qui fournit Paulinus Rubicarienfis. * Harduin, Collect. conc. t. 2, p. 785.

RUBICON, riviere d'Italie, aux confins de la Gaule cifalpine, qu'il féparoit de l'Italie, comme nous l'apprenent Ciceron, Philipp. 6, c. 3, & Lucain, l. 1, v. 213. Cette riviere, que l'on croit d'aujourd'hui Pifatello, felon Leandro Alberti, eft petite, mais très-fameufe dans l'histoire. Il n'étoit pas permis aux foldats & moins encore à leurs chefs, au retour d'une expédition militaire, de paffer cette riviere avec leurs armes, fans le confentement du fénat & du peuple romain. Autrement ils étoient tenus pour ennemis de la république, comme le porte l'inscription qui étoit à la tête du pont de cette riviere, & que l'on a trouvée entiere fur le bord de cette même riviere. Le cardinal Bivarola, légat alors de la Romagne, fit drefler au même endroit le marbre fur lequel eft cette inscription. Voici ce qu'elle porte: Jussu mandatuve P. R. Cos. Imp. Trib. Mil. Tiron. Commiliton. Arma quisquis es manipulariave centurio turmave legionaria hic fiftito, vexillum finito, arma deponito, nec citra hunc amnem figna, ductum exercitum commeatumve traducito. Si quis ergo hujusce jussionis adverfus præcepta ierit feceritve, adjudicatus efto hoftis P. R. ac fi contra patriam arma tulerit, penatesque ex facris penetralibus asportaverit S. P. Q. R fanctio plebesciti. S. ve confulti ultra hos fines arma ac figna proferre liceat ne

mini.

Blondeau dit qu'il a vû cette inscription; mais quelques foins que Leander fe foit donnés pour la voir dans les différens voyages qu'il a faits dans ces quartiers, il lui a été impoffible de la découvrir. Il en conclut ou qu'elle est encore cachée dans la terre, comme autrefois, ou qu'elle a été transportée ailleurs.

Jules-Céfar, à fon retour des Gaules, étant arrivé fur le bord de cette riviere avec fon armée, s'arrêta un moment, & faifant réflexion fur le deffein qu'il avoit formé de se rendre maître de l'Empire, il regarda ceux qui étoient autour de lui & leur dit: Nous avons la liberté de nous en retourner; mais fi nous paffions une fois au-delà de ce petit pont, il ne faudra plus avoir de confiance que dans nos armes. Enfuite étant confirmé dans fon entreprise par quelque préfage favorable: La pierre en est jettée, ajouta-t-il; & après qu'il eut paffé, fon armée s'empara de l'Umbrie & de l'Etrurie, d'où s'enfuivit la guerre civile civile qui le plaça fur le trône. * Sueton, c. 31. Voyez le mot

PISATELLO.

RUBIERA, ville d'Italie, dans le Modénois, fur la Secchia, à fept milles de la ville de Modénc. Cette petite ville eft extrêmement forte, & on la regarde comme une des clefs du Modénois. C'eft un donjon antique, accompagné de plufieurs tours, & environné d'un foffé d'eau vive. Rubiera eft appellée Herbaria en latin. C'est du moins le nom que lui donne Sébastien Corrado de Rhegio, dans une de les épîtres. Selon quelques-uns Rubiera eft corrompu de Riviera, & tire ce nom de la riviere fur laquelle elle ett bâtie; felon d'autres Rubiera vient de Rubi, buisfons ou épines, à caufe que le pays en étoit couvert avant la fondation de la fortereffe. En 1371, un certain LéoBard remit Rubiera au cardinal Carila, légat du faint fiége en Italie. On ne trouve point de quelle maniere la maifon

de Ferrare l'acquit: il eft pourtant certain qu'elle l'a poffédée pendant plufieurs années, & jusqu'au tems que le pape Jules II prit Rhegio, cette fortereffe retourna alors fous l'obéiflance de l'Eglife, qui en jouit jusqu'en 1723, qu'Alphonfe d'Efte, duc de Ferrare, la reprit après la mort du pape Adrien VI, & la fortifia. C'eft la patrie du célébre Antoine Codrus, qui mourut à Boulogne, âgé de cinquante-quatre ans, & qui ne voulut pas avoir fur fon tombeau d'autre épitaphe que ces deux mots : Codrus

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RUBRENSIS-LACUS, lac de la Gaule, aux environs de Narbonne, felon Pline, . 2, c. 4. C'eft le même que Pomponius Mela, l. 3, c. 5, appelle RUBRESUS-LACUS. C'eft aujourd'hui l'étang de la Robine ou Rages, felon le pere Hardouin. Quoique Pline dife que l'Atax, présentement l'Aude, traversoit ce lac; cela ne doit faire aucune difficulté, parce qu'on a détourné le cours de cette riviere par le moyen d'un canal qui paffe à Narbonne, & va fe jetter dans la mer Méditerranée, à fept milles de-là.

1. RUBRICATUS, fleuve de l'Espagne tarragonoise. Ptolomée, l. 2, c. 6, marque fon embouchure dans le pays des Laetani, entre Barcinon & Batulon. Pomponius Mela fait auffi mention de ce fleuve ; & l'on convient que c'eft préfentement le Lobregat. Voyez Lo

BREGAT.

2. RUBRICATUS, fleuve de l'Afrique propre, appellé par Orofius Ardalio. Son embouchure eft placée par Ptolomée, l. 4, c. 3, fur la côte du golfe de Numidie, entre Hippon Regia & Tabraca Colonia. Le nom moderne eft Jadoc, felon J. Léon, & LADOC felon Castald.

RUBRUM LITTUS. Pline, l. 6, c. 28, & l. 14, c. 4, donne ce nom à la côte de l'Arabie heureufe, le long de la Mer Rouge.

RUBRŮM MARE. Voyez les articles MER & MARERUBRUM.

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RUBUSTINI, peuples d'Italie, dans l'a Pouille, felon Pline, . 3, c. 11. Quelques manuscrits portent Tubuftini, & d'autres Robuftini; mais la véritable maniere de lire eft Rubuftini, du moins c'eft ainfi que lit Frontin, lib. de Limit. Ces peuples tiroient fans doute leur nom de la ville Rubi, que l'itinéraire d'Antonin marque au voisinage de Canufium.

RUCONIUM ou RHUCONIUM, ville de la Dace. Ptolomée, l. 3, c. 8, la place près de Docirana. Niger die qu'on la noinme aujourd'hui ROMA, & Lazius l'appelle REGEN.

RUCUMA ou RUCUMMA, ville de l'Afrique propre, dans la province proconfulaire. Lucianus évêque de Rucuma affifta au concile de Carthage, tenu fous faint Cyprien & Maximus, qualifié Episcopus fanctæ ecclefia_Rucumenfis, fouscrivit au concile de Latran fous le pape Martin.

RUDELSTATT ou RUDOLSS-STATT, petite ville d'Allemagne dans la Turinge, près de la riviere Sala, entre Orlamund & Salfed, avec château où les comtes de Schwartzbourg font leur réfidence. En 1346 elle fut pillée & brûlée par le landgrave Fridéric, qui étoit à la tête des Erfurtois, felon le témoignage de la chronique de Turinge. Elle fouffrit aufli beaucoup dans la guerre de 1640, les Impériaux & les Suédois ayant campé dans fon voisinage. * Zeyler, Topogr. Turingia.

RUDEN, petite ville d'Allemagne, dans la Weftphalie, vis à-vis de Kaldehart, aux confins de l'évêché de Paderborn, fur la riviere de Moen. Elle eft à l'électeur de Cologne. Zeyler, Topogr. Weftphal.

*

RUDESHEIM ou RUDISHEIM, ville d'Allemagne dans l'électorat de Mayence, au Rheingaw, fur la rive droite du Rhin, environ à une lieue au deffus de Bingen,

& à même distance au-deffous de Geisenheim. * Jaillot, Atlas.

RUDIÆ, ville d'Italie, dans la Calabre, entre Tarente & Brindes. C'étoit la patrie d'Ennius, Ennio cive mobiles Rudia, dit Pomponius Mela, . 2, 6. 4. Cette l. ville, felon Ptolomée, l. 3, c. 1, étoit dans le pays des Salentins & dans les terres. Pline, l. 3, c. 11, la place au voifinage de Brindes, ce qui peut s'accorder avec la pofition que lui donne Ptolomée. Le pere Hardouin croit que c'est préfentement Carouigna.

RUDISTO. Voyez RODOSTO. RUDKOPING. Voyez RUTKOPING. RUDNIKI, petite ville de Lithuanie, au palatinat de Vilna, à quatre lieues de la ville de ce nom, du côté du midi. Rudniki eft entourée d'une forêt où l'on voit un trèsbeau palais royal, avec un jardin délicieux & un parc pour garder le gibier.

RUDOLPHSWORTH ou NEWSTATTL, ville d'Allemagne, dans la Carniole, fur la riviere de Gurck. On donne communément le nom de Newftattl à la ville, & celui de Rudolfsworth à l'abbaye que l'on y voit, avec un couvent de récollets. Il y a des auteurs qui foutiennent que cette place a été une ville de l'empire romain du tems de l'empereur Decius, & que Chiniva, rci des Gots, l'affiégea inutilement; mais ils ne prouvent pas affez leur opinion pour qu'on foit obligé de s'y rendre. En 1435 la ville de Rudolfsworth fut afliégée par Albert duc d'Autriche & par le comte de Cilly; mais les troupes de l'empereur Sigismond les obligerent de lever le fiége. Ce même empereur accorda à cette ville de beaux priviléges. Aux environs de cette ville fe recueille le meilleur vin de la Carniole. * Zeyler, Topogr. Carniæ, p. 124.

1. RUE, petite ville de France, dans le Ponthieu, en Picardie, diocèle d'Amiens, élection d'Abbeville. Elle eft fituée fur la petite riviere de Mage, à une lieue de Crotoy. En 1196, Philippe Augufte la donna en dot à fa fœur Alix, en la mariant à Guillaume, comte de Ponthieu. C'est un petit gouvernement de place. Il y a deux curés à Rue, ayant chacun fix cents livres, l'un dit le curé du Saint-Esprit, l'autre de faint Wulphy. Il y en a deux autres aux fauxbourgs & banlieue de Rue, ayant chacun quatre cents livres ; l'un eft appellé le curé de faint Jean au Marais, l'autre le curé de Beauvor. Le terroir eft en bleds, avoines, prés, pâturages & étangs. Il y a un couvent de filles, ordre de faint François, dites fœurs grifes. Elles ont feize cents livres de rente; & deffervent un petit hôpital. Il y a auffi des cordeliers qui ont trois mille livres de revenu. Le commerce confifte en poiffons, moutons, laines, chevaux & autres beftiaux. Il y a marché deux fois la femaine, & foire le jour de faint Remy, 1 d'octobre. La ville de Rue avoit autrefois une citadelle, & de bonnes fortifications qui ont été rafées, comme un ancien château nommé le Gard près Rue, où les comtes de Ponthieu réfidoient, & dont on voit encore quelques veftiges. Il y a un pélerinage célébre à l'église du Saint-Esprit, dans la quelle on conferve un crucifix miraculeux. Cette églife, qui eft paroiffiale, eft belle, & la chapelle dédiée au faintEsprit eft bien ornée.

2. RUE, petite ville de la Suiffe, au canton de Fribourg, dans le bailliage de Corbiere, fur la riviere de Rue. Cette ville eft affez célébre dans ces quartiers à caufe de fes marchés & de fes foires. Promazens & Morlens font deux villages qui en dépendent. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 3, p. 62.

3. RUE, riviere de France, dans l'Auvergne. Elle fait la féparation de la haute & baffe Auvergne ; fon cours eft du levant au couchant, & fe rend dans la Dordogne, près de la petite ville de Bort.

RUEDA, Rota, abbaye d'hommes ordre de cîteaux, en Espagne, dans le royaume d'Aragon fur l'Ebre au diocèle de Sarragoffe.

RUEL, bourg de France, fur la Seine, à deux lieues de Paris, & à la même diftance de Saint-Germain-en-Laye, du côté du nord; en latin Rothalium ou Rothalienfis Vicus. L'églife de ce bourg eft jolie pour une paroiffe de campagne. Le portail eft d'ordre dorique, & affez bien entendu. Les ftatues de faint Pierre & de faint Paul qu'on y voit, font du fameux Sarazin. On y voit dans un chapelle le tombeau de don Antoine, roi de Portugal, & de fes fils. Le cardinal de Richelieu fit bâtir à Ruel un château, qui

appartient préfentement au duc d'Aiguillon. Il confifte en un grand corps de logis, flanqué du côté du jardin de deux corps ou pavillons en retour. Sur la main gauche est une terraffe qui regarde l'orangerie, & communique à plufieurs corps de bâtimens. Il eft entouré d'un toffé fort profond. Le jardin étoit dans le goût italien. L'orangerie eft un grand corps de bâtiment, orné d'un grand ordre dorique. On y entre par un pavillon quarré dont la façade forme un portique. Neuf arcades font le corps du bâtiment. L'arc qui eft près de cette orangerie eft un grand édifice d'ordre corinthien, compofé de trois portes, & appuyé de chaque côté de deux corps de pierres de tailles d'ordre toscan. Tout eft orné de bas-reliefs, de ftatues & de trophées. Une fontaine en glacis, dont le baffin eft rond, formoit une cascade ronde, qui tomboit à neuf différens fauts. On y remarquoit encore la grande cascade, composée de plusieurs marches, au haut desquelles trois fontaines ont chacune trois baffins l'un fur l'autre. Tout au haut font deux figures qui jettoient de l'eau. D'autres figures l'ornent de chaque côté. A l'autre bout de l'allée qui eft devant cette cascade, eft un grotte de rocaille, laquelle eft un enfoncement fait en niche, accompagné de deux colonnes. Cet enfoncement eft une perspective dont le ciel étoit peint avec des couleurs fi naturelles, qu'on affure que des oifeaux s'y font trompés; & que croyant voler en plein air, ils s'y font tués. Ce qu'on appelle la vieille grotte, représente un rocher au milieu duquel eft une caverne, ornée de figures de bêtes de toute espéce, qui fouffloient de l'eau au moment qu'on s'y attendoit le moins. On ne fait qu'indiquer légerement ces chofes, parce qu'il s'en faut beaucoup qu'elles foient aujourd'hui ce qu'elles ont été.

Il y a auffi à Ruel quelques maifons de particuliers affez agréables. * Piganiol, Description de la France, t. 2, p. 577.

RUESSIUM, ville de la Gaule Aquitanique, felon Ptolomée, l. 2, c. 7, qui la donne aux peuples Velauni. C'est aujourd'hui Rieux, fuivant Mercator : & Saint - Flour, fuivant Ville-neuve, mais il paffe pour conftant que les Velanni de Ptolomée font les habitans du Velay. Cellarius & d'autres géographes ont embraffé ce fentiment. En ce cas Rueffium n'eft ni Saint-Flour ni Rieux. Ce doit être SaintPaulien, bourg d'Auvergne au diocèse du Puy. Voyez SAINT-PAULIEN.

RUETS, commanderie de Malthe, en France, près de la Forge-Baillard, dans le diocèfe de Châlons. Elle confifte en un bon château, entouré de foffés, & un petit fief fitué près de Langres. Cette commanderie eft fituée entre Joinville & faint Dizier. Elle rapporte fept mille livres de rente. Elle fe donne toujours à un chevalier de justice.

RUFACUM, & RUBEACUM. Rhenanus & Munsterus donnent tous deux ce nom latin à une ville d'Alface, appellée vulgairement RUFFACH. Voyez ce mot.

RUFÆ, château d'Italie, dans la Campanie, felon la remarque de Servius fur le vers 379 du l. 7. de l'Enéide. On y lit, Quique Rufas, batulumque tenent. Quelques exemplaires ont Rufras; & l'on trouve Rufre dans Silius Italicus, l. 8, v. 570.

RUFFAC, Rubeacum ou Rufacum, ville de France, dans la haute Alface, fur le Rotbach, au territoire appellé Mundat, dont elle eft la capitale. Dagobert, roi de France, donna cette ville avec le Mundat à l'évêque de Strafbourg (Arbogaft.) On voit encore fur la montagne les reftes d'un château nommé Ifenbourg ou Eisenbourg, & qui a été bâti par le roi Dagobert. Les fréquens pélerinages qu'on faifoit aux reliques de faint Valentin, contribuerent beaucoup à l'accroiffement de cette ville. En 1068 les habitans de Ruffac fe fouleverent contre l'empereur Henri IV, & lui prirent la couronne, le fceptre & les autres ornemens impériaux. Ils refuferent de les lui rendre, s'il ne leur pardonnoit auparavant leur rébellion. L'empereur promit tout; mais ayant quitté la ville, il ordonna à fes troupes de s'en emparer, de la brûler, & de paffer les habitans au fil de l'épée, ce qui fut exécuté. Ruffac a été encore diverfes fois pillée & brûlée. L'empereur Philippe, pour fe venger de Conrad, évêque de Strasbourg, la brûla, & rafa une partie du château d'Ifenbourg. En 1298 l'empereur Adolfe lui fit le même traitement. Les Anglois la prirent en 1426. Tant de malheurs l'avoient entierement ruinée; mais Guillaume III évêque de Strasbourg, de la maifon des comtes de Hohenftein, entreprit de la rétablir

& la ferma de murailles. Depuis ce tems-là elle n'a pas laiffé d'effuyer de nouvelles calamités. Elle fut prife d'affaut en 1634 par les troupes du Rheingrave; reprise par les Impériaux après le gain d'une bataille remportée fur les Lorrains; & enfin prife par escalade par le gouverneur françois de Colmar. Aujourd'hui elle contient trois cents cinquante maisons, cinq cents familles, & deux mille cinq cents habitans. Son magiftrat jouit de fept mille cinq cents livres de rente. * Zeyler, Topog. Alfat. fuper. RUFFECQ, ville & marquilat de France, dans l'Angoumois, diocèfe & élection d'Angoulême. Ruffecq eft une petite ville, fituée affez près de Verteuil, à fept lieues d'Angoulême. Il y paffe un ruiffeau nommé le Lieu, qui produit les plus belles & les meilleurs truites du royaume. Cette terre eft la plus confidérable de l'Angoumois, foit pour le revenu, foit pour la justice, qui comprend trentedeux paroiffes; foit pour les mouvances qui renferment plus de cinquante terres nobles. Il y a une forêt dont les hauts bois ont été vendus jusqu'à foixante mille livres. Il s'eft tenu à Ruffecq en 1327 un concile nommé Rofia cenfe concilium. Ce marquifat appartient à la maifon de Saint-Simon.

RUFFEY, prieuré de France, au diocèfe de Befançon. C'eft un prieuré conventuel, à la nomination du pape. Il dépend de faint Marcel de Châlons.

RUFFINUM. Voyez QUERCUS.

RUFIANA, ville de la Gaule Belgique. Ptolomée, 12, r. 9, la donne aux Némétes. On croit que c'est aujourd'hui Oppenheim, fur le Rhin. Il y en a pourtant qui la placent à Ruffach. L'exemplaire de la bibliothéque palatine lit Rufiniana.

RUFIANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Dans la conférence de Carthage, Marianus eft qualifié episcopus plebis Rufianenfis. C'est la notice des évêchés d'Afrique, qui place ce fiége dans la Byzacène. Elle nomme fon évêque Donatus Rufianenfis.

RUFINIANA. Procope, c. 25, au premier livre de la guerre contre les Perfes, donne le nom de Rufiniana à la maison qu'Antonine, femme de Bélifaire poffédoit dans un des fauxbourgs de Conftantinople, & où elle donna rendez-vous au préfet du prétoire Jean, fous prétexte de vouloir tramer une conspiration avec lui, mais en effet uniquement dans le dessein de le trahir, comme elle

fit.

RUFISQUE, ville fur la côte occidentale d'Afrique à trois lieues, & vis-à-vis de l'ifle Goerée, dans le royaume de Cayor, dont elle eft la capitale. Son nom de Rufisque eft une corruption du nom portugais Rio fresco ou Riviere fraiche, d'une petite riviere, qui, traverfant des bois fort épais, conferve fa fraîcheur. Barbot affure que tous les vaisfeaux peuvent mouiller dans la rade de Rufisque entre fix & fept braffes. Cette capitale, fi on peut lui donner ce nom, eft compofée d'environ deux cents maisons bâties de rofeaux & de feuilles de palmier. Le pays eft bien fourni de bœufs, de vaches, de moutons, de chèvres, de poules, de pigeons, de pintades, & d'un grand nombre d'oifeaux. La pricipale nourriture des habitans eft le poiffon. Les autres productions pour le commerce font les peaux, les gonmes, l'ivoire, les plumes d'autruche, l'indigo, & les étoffes de coton. La chaleur eft infupportable à Rufisque, même dans le mois de décembre. La baye au fond de laquelle est située la ville, eft appellée par les François Baye de France. Ils s'y arrêtent lorsqu'ils viennent du Sénégal ou du fort Saint-Louis. * Barbot, Description de la Guinée,

p. 22.

RUFRÆ. Voyez RUFA. RUFUVEILLÉ, bourg de France, dans la Normandie, au diocèse d'Avranches, élection de Mortain. RUGBY, bourg d'Angleterre, dans Warwickshire, fur la riviere d'Avon. Il a droit de marché public.

RUGEN, ifle de la mer Baltique, dans les états que la Suéde pofféde en Allemagne, fur la côte de Pomeranie, qui lui eft oppofée du côté du midi & du côté du couchant. Elle a été autrefois beaucoup plus grande qu'elle n'eft aujourd'hui, car elle avançoit presque jusqu'à l'ifle de Ruden, dont elle n'étoit féparée que par un fort petit canal, au lieu qu'aujourd'hui elle en eft éloignée d'un mille & demi. L'ifle de Rugen perdit tout ce terrein en 1 309 par une violente tempête, qui renverfa les villages, les églifes, les tours, & engloutit tout dans fon fein. Ce grand paffage ou

espace de mer qui fe trouve préfentement entre l'ifle de Ru gen & celle de Ruden, s'appelle das Neue Dief ou Schiffart. On donne à peu près fept milles germaniques de longueur à cette ifle. Sa largeur peut être dite égale. On pourroit ajouter qu'elle a la même étendue en tout fens; de forte que fi elle étoit exactement ronde, fa circonférence feroit de vingt-un milles germaniques; mais elle eft formée de tant d'ifles & presqu'ifles, & coupée par tant de bayes & de golfes, qui pénétrent jusqu'au milieu de l'ifle, que fi on vouloit mefurer toutes les côtes, on trouveroit une circonférence de plus de foixante-dix milles. Toutes ces bayes & tous ces golfes font encore qu'en quelque endroit de l'ifle qu'on fe place; on ne fe trouve jamais qu'à un demi mille, où tout au plus à trois quarts de mille de la côte. Quoique la mer environne cette ifle de toutes parts, la fituation des côtes eft telle, qu'on ne craint plus d'inondation. La terre eft très-fertile. Elle produit beaucoup de fruits, & entr'autres une fi grande quantité de bled, que l'ifle de Rugen eft appellée le grenier de Stralfund. On n'y voit ni loups, ni rats. Depuis quelque tems néanmoins on a commencé à voir des rats dans la peninfule de Wittow, qui eft au nord de l'ifle : ils y ont été apportés par les vaisseau qui font venus mouiller dans ce quartier, ou par ceux qui y ont fait naufrage. L'ifle de Rugen fournit beaucoup de chevaux, de bœufs & de brebis, mais fur-tout on y éleve une quantité prodigieufe de groffes oyes.

Les habitans de cette ifle étoient connus anciennement fous les noms de Rugii, Rugiani ou Rani, & ils étoient Slaves ou Wandales d'origine. Voyez RUGII. Ils étoient fi attachés à l'idolatrie, qu'ils furent les derniers de ces quartiers-là, qui embrafferent le chriftianisme. Vers 813 quelques faints religieux pafferent dans l'ifle de Rugen pour y prêcher l'évangile, & ils y firent quelques fruits; mais bientôt l'idolatrie reprit le deffus ; les prêtres furent chaffés; & par un caprice bizare, ils renoncerent au culte de faint Witus leur patron, dont ils firent une idole, qu'ils nommerent en leur langue Swanto-Wit. Ce ne fut qu'en 1168 que Wala demar I, roi de Danemarck, força les Ruges à retourner à la véritable religion. Il y avoit autrefois deux places fortes dans cette ifle, favoir Arcona & Charentina, mais elles ont été detruites toutes deux. Aujourd'hui il n'y a que que ques petites villes ou bourgades, avec un grand nombre de villages. Les principaux lieux font: 1o. Bergen, 2o. Sa÷ gart, 3°. Vick, 4°. Bingft.

RUGENWALDE, ville d'Allemagne, dans la Poméranie ultérieure, fur la riviere de Wiper, & le cheflieu du duché de Wenden. Elle tire fon nom des anciens Ruges. Quoique l'ancien Rugium n'ait pas été à la même place où eft maintenant Rugenwalde, on ne laille pas de croire que les Ruges ont habité dans ces quartiers, avant que de s'établir dans l'ifle de Rugen, & fur le bord du Danube, & vers l'Italie. Cette ville, qui eft bien bâtie, eft ornée d'un beau château, & a vingt-quatre paroiffes dans fon diftrict. Bogiflas IV, duc de Pomeranie, la donna pour douaire à fa femme, qui y fit fa réfidence. Primiflas II, duc de Pologne, s'étant rendu maître de la Pomeranie ultérieure en 1290, après la mort du duc Meftowyn, Bogiflas, duc de la Pomeranie citérieure, pilla & ruina le château & la ville de Rugenwalde, qui avoit été ceinte de murailles en 1212. Miflaw, prince de Rugen, & Adolphe, comte de Hollande, gendre du dernier duc Mesftowyn, la prirent, mais furent contraints de l'abandonner peu de tems après. Les chevaliers de l'ordre teutonique en Pruffe, & les margraves de Brandebourg, l'ont pollédée quelque tems. Elle retourna enfuite fous la domination des ducs de la Poméranie citérieure, à qui elle refta. Enfin la maifon des ducs de Pomeranie s'étant éteinte, cette villé eft paffée, avec le refte de la Poméranie ultérieure, fons la puiffance des margraves de Brandebourg, devenus depuis rois de Pruffe. * Zeyler, Top. Pomeranie, p. 89.

1. RUGIA, ville de Syrie, au voifinage d'Antioche, ce qu'il paroît par un pallage de l'hiftoire du moine Robert, 1.7, p. 258.

2. RUGIA, nom que les écrivains latins du moyen âge ont donné à l'ifle de Rugen, fur la côte de la Poméranie. Ils ont auffi appellé Rugia Cifmarina la partie du continent de la Pomeranie oppofée à l'ifle de Rugen, parce qu'elle étoit poffédée par les maîtres de l'ifle de Rugen.

RUGII, peuples de la Germanic. Tacite, Germ. c. 43 i

les met fur le bord de l'Océan feptentrional, aujourd'hui la mer Baltique. Le nom de ces peuples eft corrompu dans Ptolomée, qui les nomme Rutilcii, quoiqu'il ait appellé leur ville Rugium, outre qu'il les place dans le même endroit où Tacite place les Rugii. Sidonius Apollinaris, Jornandès, Paul Diacre, & plufieurs autres écrivains du moyen âge, appellent ces peuples Rugi, & Procope écrit Rogi. Leur premiere demeure a été dans la Poméranie ultérieure, où l'on croit qu'étoit leur ville Rugium. Dans la fuite on les trouve disperfés en différens endroits. Les uns habitoient l'ifle de Ru gen, à laquelle ils donnerent leur non. On en voit d'autres fur le bord du Danube, où le pays dont ils s'emparerent fut appellé Rugiland, felon Jornandès, Langobard. l. 1, c. 19. Procope, Goticar. rer. l. 2, fait auffi mention de cette demeure des Rugies fur le bord du Danube. Enfin on les voit en Italie, où Ennodius, in vita D. Epiphanii, dit qu'ils fe rendirent maîtres de la ville de Ticinum. (Pavie.) RUGIUM, ville de la Germanie, dans fa partie feptentrionale, felon Ptolomée, 7. 2, c. 11, qui la place dans les terres, entre Viritium & Scurgum. On ne fait pas la jufte pofition de cette ville : les uns la prennent aujourd'hui pour Holmburg; d'autres pour Camin, & d'autres pour Rugenwalde.

RUGLEN ou RUGLAN, ville d'Ecoffe, dans la province de Cluyds - dale, fur la rive gauche du fleuve Cluyd, environ à une lieue, au-deffous de Glasco, qui eft de l'autre côté du fleuve. On voyoit autrefois à Ruglen une très-belle abbaye de l'ordre de faint Benoît. * Blaeu, Atlas. RUGLES, bourg de France, dans la Normandie, diocèse d'Evreux, élection de Conches. Ce bourg eft fur la Rille, dans le pays d'Ouche, à deux lieues de l'Aigle: il y a deux paroiffes Notre-Dame & faint Germain. Comme il y a une forge à fer, une partie de fes habitans travaille en épingles & uftenfiles de fer. On y tient un gros marché tous les vendredis. C'eft auffi où le portent les épingles des manufactures de Conches & de l'Aigle.

RUGUSCI, felon Pline, l. 3, c. 20, & RIGUS CA, felon Ptolomée, 1. 2, c. 12, peuples de la Rhétie, dans la partie feptentrionale. Ils habitoient les pays connus aujourd'hui fous les noms de Rheinthal, & de Rhein

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2. RUILLÉ, bourg de France, dans le Maine, élection de Laval.

3. RUILLÉ, bourg de France, dans l'Anjou, élection de Châteaugontier.

RUILLY, bourg de France, dans la Beauce, élection de Vendôme.

RUISSAUVILLE, Rivovilla, abbaye de France, dans la Picardie, au diocèse de Boulogne, vers les fources de la riviere de Lis, à deux grandes lieues de Renti. C'est une abbaye d'hommes, de l'ordre de faint Augustin, & qui eft en regle.

RUISSEAU-ROUGE, ruiffeau de Suiffe, dans le haut Valais, au département de Fischbach. Son eau qui eft tiede coule dans la vallée de Safs. Il eft appellé Rouge, parce que fon eau teint en rouge la terre & les pierres de fon lit. Ön prétend que l'eau de ce ruiffeau a les mêmes vertus que celle des bains de Leuck.* Etat & Délices de la Suisse, t. 1, p.

183.

RUKMANSDORF, bourg d'Angleterre, dans la province d'Hereford. Il a droit de tenir marché public. * Etat préf. de la gr. Bret. t. 1.

RULAND, petite ville, chef-lieu d'un cercle compris dans celui de Bautzen, dans la haute Luface. Elle eft fituée à fept lieues au nord-eft de Dresde, & appartient aux comtes de Hoym.

RULUM, ville d'Italie, dans la Lucanie, entre le détroit & Venufia, felon Ortelius, qui cite Surius dans l'histoire da martyre de faint Felix.

RUM, isle d'Ecolle, à l'occident de ce royaume, & l'une

des Hebrides, au midi de Skie. Cette ifle, que l'on met au nombre de celles du fecond rang, eft montagneufe, & peu habitée. Elle peut avoir cinq milles de longueur. Ses côtes font la partie la plus ftérile. On pêche beaucoup de faumons dans les rivieres, & fes montagnes abondent en bêtes fauves. Il y a auffi dans cette ifle une grande quantité d'oiseaux de terre & de mer. * Etat préfent de la grande Bretagne, t. 2, p. 288.

RUMA, village de Galilée, felon Jofeph, de Bel Jud. 1.3, c. 9. Dans le quatrième livre des Rois, il eft dit, que Zebida, mere du roi Joakim, étoit fille de Phadaïa de Ruma; mais Jofeph, c. 24, v . 36, y a lu Abuma. Il est encore parlé de Ruma dans Jofué, c. 15, V. 52.

RUMANEA. Une ancienne inscription trouvée dans le fauxbourg de Juliers, & rapportée par Pighius, in Hercule fuo Prodicio, contient ces mots : Matronis. Rumanchabus, Sacr.L.Vitellius. confors. explo. leg.VI.Viar. Il ajoute que le lieu s'appelle encore aujourd'hui Rumanheym, comme qui diroit la demeure des Romains. Il y en a qui, au lieu de Rumanchabus, lifent Rumahabus.

RUMELIE. Voyez ROMANIE. RUMELLUM, ville d'Italie, au voifinage de la ville de Rome, felon Ortelius, qui cite Jean Moscus.

RUMERICUM. Voyez ROMARICI-MONS. RUMFORD, bourg d'Angleterre, dans la province d'Effex. On y tient marché public. * Etat préf. de la grande

Bret. t. 1.

1. RUMIGNY, bourg de France, dans la Champagne élection de Rheims. Il y a dans ce bourg plufieurs métiers de draperie.

2. RUMIGNY, bourg de France, dans la Picardie, élection d'Amiens.

RUMILLY ou ROMILLY EN ALBANOIS, ville de Sa voye, à deux lieues d'Annecy, du côté du midi occidental. Cette ville eft fituée dans une plaine élevée, au confluent du Seran & du Nepha, fur chacun desquels elle a un pont de pierre. Rumilly avoit autrefois une enceinte d'une ancienne, muraille, & étoit défendue d'un côté par un château flan qué de tours, & bâti sur un rocher élevé ; de l'autre par une fortereffe à la moderne, bâtie par Emanuel I, duc de Savoye ; mais tout cela fut rafé en 1630, par ordre du roi de France, Louis XIII dans le tems qu'il affiégeoit Mont-Mélian. Les maifons des particuliers font propres & bâties d'une pierre, qui eft molle quand on la tire de la carriere, mais qui fe durcit à l'air. Outre la paroiffe, qui porte le titre de prieuré, il y a quatre maisons religieufes, deux d'homines & deux de filles. Les habitans, qui ne paffent pas le nombre de trois mille, font à leur aife; ce qui vient de la fertilité du pays, des foires qu'ils ont, & du commerce qu'ils font, principalement en bled. En 1390, Rumilly obéiffoit aux comtes de Genève ; & c'étoit le principal fief que ces comtes tenoient des évêques de Genève. Le comte Pierre étant mort fans enfans mâles, cette ville fut donnée à fa veuve, pour la dédommager de fa dot. Ce fut d'elle & de fon fe cond mari, Fridéric, duc de Lorraine, qu'Amédée VIII, duc de Savoye, acheta cette ville. Ses fucceffeurs en ont toujours joui depuis. * Theaur. Sabaudie, t. 1.

RUMNEY. Voyez ROMENEY.

RUMPENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. Platine en fait mention dans la vie du pape Anastase II, & nomine fon évêque Fulgence.

RUMUNENSE-SCLAVINIUM, lieu de la Scythic, en Europe, felon Ortelius, qui cite Jornandès.

RUNCKEL, bourg, château & feigneurie, en Allemagne, dans la Franconie, fur la riviere de Lohn, entre Wilmar & Limburg. Il appartient aux comtes de Wiedt & la riviere de Lohn, qui arrofe fes terres, les rend très-fertiles, fur-tout en bled & en vin. Il y avoit autrefois des mines d'argent & de fer dans cette feigneurie; mais elles ont été ruinées par le tems & par les guerres. Le château même a été détruit par la méfintelligence qui éclata entre deux freres, qui en étoient les poffefleurs. En 1634, après la bataille de Nordlingen, le bourg de Runckel fat pris par les Impériaux, qui le brûlerent, ainfi que le château, emmenerent un jeune comte de Wiedt prifonnier Vienne. Zeyler, Topogr. Haffiæ.

RUNGONIA. Voyez RUSTONIUM

RUPEL, qui fe trouve nommé mal-à-propos Romelle en quelques endroits, eft une riviere des Pays-Bas, qui court depuis Rumpft, où la Neethe fe joint à la Dyle, jusqu'à Rupelmonde,

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