1 d'une forte de poisson nommé Temolo en Lombardie, & Umbre en Savoye. L'air y est très-pur & très-sain. Ce fut le motif qui fit choisir cette ville en 1631, pour y tenir le congrès qui devoit rétablir la paix entre le pape, l'empeduc de Man reur, les rois de France & d'Espagne, & le toue. Il y avoit deux ans que le Piémont & les lieux voisins éprouvoient les ravages de la peste: Querasque en fut exempt. On y compte sept mille habitans, tant gentilshommes que marchands, artisans & laboureurs. Les habitans ont de belles dispositions pour les études & pour les armes, pourvû qu'ils furmontent la paresse à quoi les porte l'abondance. On en voit des preuves lorsqu'ils font transplantés hors de chez eux. Cette ville devint si puissante en peu de tems, qu'elle fut en état de faire tête aux habitans d'Asti, d'Alba & de Quiers, de se conserver une indépendance. Elle fit avec eux la paix en 1277, à des conditions très-favorables, & ils la reconnurent pour une ville libre. Elle continua de s'accroître, fit des loix, se gouverna elle-même en république, & enfin se donna aux empereurs d'Allemagne; mais elle fut forcée de se soumettre à Charles I d'Anjou, comte de Provence & roi des deux Siciles, lui fit ferment de fidélité en 1260. Les successeurs de ce roi en jouirent jusqu'à la reine Jeanne I. Les habitans de cette ville, à l'exemple des villes voisines, se donnerent à Amedée VI, comte de Savoye, surnommé le Comte Verd, & à Jacques de Savoye, prince d'Achaïe, l'an 1346. Ils ne jouirent pas long-tems de la douceur qu'ils s'étoient promise sous ces maîtres. Les agitations de l'Italie les firent passer en peu de tems sous la domination du marquis de Montferrat, de Luchin Visconti, prince de Milan, enfuite de la Reine Jeanne, pour la seconde fois, & enfin de Galeas & de Jean Galeas de Visconti. Valentine, fille de ce dernier, porta en dot Querasque & autres contrées voisines à fon mari le duc d'Orléans, dont les successeurs en furent frustrés par l'empereur Charles V, qui le donna avec le comté d'Alti à Charles III, furnommé le Bon, duc de Savoye, en faveur du mariage de ce duc avec Beatrix de Portugal, l'an 1531. Cette ville fut attaquée plus d'une fois dans les guerres des François & de la maison d'Autriche; mais enfin la paix de Cambrai en 1559, en assura la posses. sion à Emanuel Philibert, fils de Charles, & sa postérité la possede depuis ce tems. Victor Amedée lui donna le titre de cité, en fit une capitale de province & la résidence du gouverneur, qui juge en seconde instance des appels qu'on lui porte des sentences du podesta, comme du gouverneur on peut appeller au confeil souverain de Turin. Pour le gouvernement civil de la ville, on choisit tous les ans trois fy fyndics, vingt-huit conseillers & huit maîtres des comptes. Le gouverneur de Querasque est toujours une des personnes les plus diftinguées de la cour: il commande la bourgeoisie & la garnison. Querasque est du diocèse d'Asti, pour le spirituel. La ville a sept églises paroissiales, dont quatre sont dans l'enceintre de la ville & trois dans le territoire. La plus ancienne de toutes, sous l'invocation de S. Pierre, Apôtre, est qualifiée la prévôté de S. Pierre de Manzano, parce que ce titre y a été transféré de ce lieu; c'est un bénéfice confiftorial, & celui qui en est pourvû, a la crosse & la mitre aux Fêtes solemnelles. On y conserve le corps de S. Virginius, martyr, donné par le pape Urbain VIII. Les autres paroisses sont celle de S. Martin, desservie par un archidiacre; celle de S. Grégoire, desservie par un curé, & celle de fainte Marie du Peuple, desservie par les peres Augustins, de la congrégation nommée de l'Observance de Lombardie. Hors de la ville font l'église de S. Bernard de Narzolé, celle de l'aflomption, de Rovere, & celle de notre dame de Capelazzo: cette derniere est entre les mains de Prêtres séculiers. Il y a en outre trois couvens d'ordres mandients, savoir la Madelaine, possedé par des dominicains, que Charles II, roi de Naples y établit, des carmes & des cordeliers, nommés obfervantins. Les religieuses de sainte Claire y ont aussi un beau monastère. Il y a d'autres chapelles particulieres, un hôpital pour les malades, un mont de piété, & autres lieux destinés aux exercices de la charité envers le prochain. LA PROVINCE DE CHERASCO, ou QUERASQUE, contrée du Piémont, aux environs de la ville dont elle porte le nom. Elle a au nord la province de Quiers; au levant l'Albefan; au midi le Foffano, & au couchant le Savillan. Querasque en est la seule ville, QUERCUS CAPITA, c'est-à-dire, les têtes de chêne : δρυός κεφαλάι. Les Athéniens nommoient ainsi le même lieu que les Bœotiens nommoient TRIA CAPITA, les trois têtes, τρεις κεφαλάς, selon Herodote, in Calliop. Ce lieu étoit à l'entrée du Mont Cytheron, en allant à Platées. Thucydide, 1. 3, en fait aufli mention. * Ortel. Thefaur. QUERCUS FLETUS, le Chêne des pleurs. Voyez ALLON-BACHUT. QUERCUS MAMBRÉ. Voyez MAMBRE. QUERCUS, c'est-à-dire le Chêne, fauxbourg de la ville de Chalcédoine. QUERCY, (LE) province de France, dans la Guienne. De Longuerue, Defor. de la France, p. 178, en parle ainsi. Le Quercy est borné du côté du septentrion par le Limosin; à l'orient il a la Rouergue; au midi le Tarn le sépare du haut Languedoc ; & à l'occident il a l'Agenois & le Périgord. Le nom de QUERCY OU CAHOURCIN, comme les anciens le nommoient, & celui de sa capitale, CAHORS, font venus de Cadurti, peuple célebre, dans les commentaires de César, par sa valeur. Ce peuple alors étoit du nombre des Celtes; mais Auguste l'attribua à l'Aquitaine; & depuis sous Valentinien, après la division de la province, les Cadurci furent mis sous la premiere & fous la métropole de Bourges. Les Visigots s'en rendirent maîtres dans le cinquiéme siècle, & en furent dépossédés au commencement du fixiéme par les François. Les rois françois ayant partagé entr'eux l'Aquitaine, le Quercy échut aux rois d'Auftrasie, qui ont possédé ce pays jusqu'au déclin de la race de Clovis. Eudes, duc d'Aquitaine, dans le commencement du huitiéme siècle, se rendit maître de Cahors, comme de tout le reste de l'Aquitaine, & ses descendans ont été en poffession du Quercy jusqu'au tems du roi Pepin, qui conquit toute l'Aquitaine. Les rois de la France occidentale, depuis Charles le Chauve, jouirent du Quercy, jusqu'au regne de Louis d'Outremer. Ce fut alors que les comtes de Toulouse s'approprierent le Quercy. Le comte Guillaume en étoit absolument le maître vers l'an 980, puisqu'il donna l'évêché de Cahors à Bernard & Comborn, comme Aimoin de Fleury qui vivoit vers l'an 1000, l'assure dans la vie de son abbé Abbon. Sur la fin de l'onziéme siécle, Raymond de S. Gil les, frere de Guillaume, comte de Toulouse, eut en partage le comté de Quercy, qu'il laissa à ses fils Bertrand & Alphonfe. Les descendans de Raymond de S.Gilles, s'étant déclarés protecteurs de la secte des Albigeois, furent privés de tous leurs états; & quoique le dernier Raymond y fût rétabli, il en perdit néanmoins quelque partie, & on lui ôta le Quercy, qui fut adjugé à S. Louis, par une sentence du légat du pape, & du comte de Champagne, rendue en 1228. Mais l'évêque de Cahors fut maintenu dans la seigneurie utile de Cahors & du comté de Quercy. Il avoua en 1246, par un acte, qu'il tenoit du roi tout le temporel de son églife. S. Louis céda la ville de Cahors & le pays de Quercy à Henri III, roi d'Angleterre & duc de Guienne, par le traité de 1259. Mais la guerre ayant recommencé entre Philippe le Bel, & Edouard II, le Quercy fut repris par les François. Raymond Pauchelly, évêque de Cahors, transigea avec le Roi Philippe, & l'affocia en pariage à la seigneurie de Cahors & du pays de Quercy, par un contrat paffé au mois de février l'an 1306 ou 1307. Le Roi Jean fut contraint, par le traité de Bretigny, de céder aux Anglois le Quercy en toute souveraineté, & ils en jouirent à ce titre jusqu'au regue de Charles V, qui reprit ce que son pere avoit perdu en Aquitaine. Depuis ce tems le Quercy est demeuré uni à la couronne de France. La sénéchauffée de Quercy est composée des présidiaux de Cahors & de Montauban : celui de Cahors eft de la création des présidiaux, sous le roi Henri II; fon reffort s'étendoit sur tout le Quercy, avant le démembrement qui fut fait en 1532, pour compofer celui de Montauban. Il y a fix fiéges dans le Quercy, où la justice se rend au nom dư sénéchal: savoir, Convoquer le ban & l'arriere-ban, de commander la noblesse convoquée, & d'assister à l'audience senéchale, sans y avoir voix délibérative. Il avoit autrefois fix mille livres d'appointemens; le quart en ayant été retranché, il a joui de 4500. livres par an, jusqu'à l'an 1665 ou 1666, que, fur l'avis de M. Pellot, ses appointemens furent réduits à douze cents livres, outre laquelle somme on lui attribua celle de trois cents livres sur les greffes du présidial de Cahors. Le Quercy se divise en Haut & en Bas. Les principaux lieux du Haut Quercy font, Souillac, Lauzerte, Martel, S. Cerć, Cahors Capitale, Gourdon, Cadenac. Les principaux lieux du bas Quercy sont : : Montpezat, Molieres, QUEROL, (la vallée de) canton de la Catalogne, dans la Cerdagne, à l'extrémité septentrionale, & à l'entrée des défilés par où l'on passe en France. En latin, QUEROLII VALLIS, selon de Marca, Hifp. l. 1, c. 12, art. 7. p. 59. Elle étoit alors à l'Espagne. Elle est dans la partie de la Cerdagne, qui est présentement à la France. Il en est parlé dans les anciennes ordonnances de Louis le Débonnaire, de Charles le Chauve, & autres actes de ces temslà. Oliba, fameux jurifconfulte & avocat du roi au conseil de Barcelone, s'est figuré qu'elle avoit reçu ce nom du roi Charles, qui se mettoit à couvert de l'irruption des Sarrazins, en quoi il se trompe. Il est plus exact dans la description qu'il fait de cette vallée, qui s'étend douze mille pas, entre les hautes montagnes; & dans ce qu'il dit de sa beauté & de l'abondance du bétail que l'on y nourrit, ainsi que du commerce qui s'y fait entre les François & les Espagnols. Oliba croit de plus que la Tour, nommée par le peuple, DE SARDAGNA, qui est sur le paflage de la Cerdagne en France, a été appellée, Ceritania, quod opus fit Incolarum totius Comitatus, parce qu'elle avoit été bâtie par toute la province de Cerdagne à frais communs. De Marca l'en reprend, & dit que si cet auteur avoit lu l'ancienne Realville la Françoise, histoire de l'expédition du roi Wamba par Julien de Tole- Cahors & Montauban sont des évêchés. QUERETARO, bourgade de l'Amérique septentrionale, au Mexique dans le petit pays de Xilotepeque, au Mexique propre. Il s'y trouve un fontaine, dont l'eau, quand elle fort de sa source, échauffe tout ce qu'on lui fait toucher. Lorsqu'elle est tiéde elle est merveilleuse pour engraiffer le bétail qui en boit. Entre la bourgade de Queretaro & celle de S. Jean, il y a une campagne longue de neuf lieues & large de deux, dans laquelle paissent plus de cent mille bœufs ou vaches, dix mille chevaux & deux cents mille brebis, tant elle abonde en excellens pâturages. * Corn. dict. De Laet, Ind. occid. 1.5, c.70 QUERIGU, en latin CHERACCUTUM, château de France, dans le Donnezan. Voyez au mot DONNEZAN. QUERIMBA, ifles d'Afrique, dans l'océan, sur la côte orientale d'Ethiopie. Voyez QUIRIMBA. QUERNFURT, ville d'Allemagne dans la Thuringe, ou, comme dit Zeyler, Saxon. topogr. p. 156, entre la Saxe & la Thuringe, dans une seigneurie à laquelle il donne fon nom. Il y a un château. Bruno, dernier conite de Quernfurt, mourut fort âgé en 1496. Il fut précédé par un fils & par un neveu, qui lui auroit pu succéder; mais faute d'héritiers, ce comté passa à l'archevêché de Magdebourg; quoiqu'entre les maisons de Quernfurt & de Mansfeld, il y eut un traité, en vertu duquel ces deux maisons se devoient fuccéder l'une à l'autre. Quernfurt est enfin venu en la maison électorale de Saxe par la paix de Prague en 1635, & il appartient à présent à la branche de Saxe Weissenfels, à titre de principauté. Les principaux lieux font, Querfurt, Guterbock ou Juterbock, Cette derniere place est au roi de Prusse. Outre ces quatre de, au recueil de Duchesne, t. 1, p. 125, il y auroit vu que le vrai nom de cette tour est SORDONIA; nom qui n'a rien de commun avec ceux de Cerdagne ou Ceretania. Cette vallée est nommée Carol dans les cartes de Sanson, & la tour, torre di Cerdagna. QUERQUELEN, ville d'Afrique, dans un royaume de même nom. C'est la même que GUARGALA, GUERGUELA, & HUERGUELA. Voyez GUARGALA. QUERQUENEZ, isle de la mer méditerranée, sur la côte de Tripoli, elle est devant les Esfaques, & il y a beaucoup de hameaux de bereberes, gens méchans & pauvres; tous les environs sont des terres séches, & le courant de l'eau y est si fort, que les vaisseaux à rames ont de la peine à y aborder. Elle est des dépendances des Gelves. Quelques-uns de ces bereberes font gens de mer, & vont en course avec les Turcs. Cette ifle & la forteresse qu'on y trouve ont été long-tems soumises aux Chrétiens. L'an 1510, le comte D. Pedro de Navarre étant allé à Tripoli, après la défaite des Gelves, en partit avec le reste de la flote qui étoit de soixante voiles, & chargée de huit mille hommes de guerre, résolu de faire tout le mal qu'il pourroit aux Maures; mais il fut surpris d'une tempête qui fit périr beaucoup de vaisseaux, & l'obligea de retourner à Tripoli, où il en rallia environ trente; de forte qu'il se remit en mer avec cinq mille hommes, dans la même résolution. Il fut attaqué d'une autre tempête qui lui enleva encore dix navires, & enfin étant arrivé en l'isle de Querquenez, qui étoit déserte, & où il n'y avoit que quelques cabanes de bergers, parce qu'on y envoye paître tous les troupeaux de la contrée, il y voulut ravitailler ses navires. Il s'y fournit d'eau, y ayant trouvé trois puits, & fe rembarqua le 24. de février. Un de ses colonels, appellé Vionelo, lui ayant demandé permission d'aller nétoyer ces puits, afin d'y faire de l'eau, dont il avoit grand besoin, elle lui fut accordée. Ainsi ce colonel prit quatre cents cinquante hommes d'élite, & étant allé aux puits, il fit si bien que sur le midi ils étoient nets & en bon état; de sorte qu'il tira tout à l'entour un grand retranchement pour empêcher que les ennemis ne l'attaquassent. Le comte D. Pedro de Navarre alla les visiter sur le soir, & à la priere du colonel il le laissa là, pour les garder avec ses troupes; mais il étoit arrivé, que dans le tems qu'on les nétoyoit, un de ses fergens qu'il avoit maltraité, alla trouver la nuit quelques Maures qui s'étoient retirés dans un coin de l'ifle, & leur dit qu'il vouloit se faire mahométan, & leur mettre en main tout les chrétiens qui gardoient les puits. Ils vinrent fans bruit sous sa conduite, & tuerent les sentinelles qu'ils trouverent endormies, étant ensuite entrés dans le retranchement, où la plupart dormoient en toute afsurance, ils tuerent tout, à la réserve de trois, dont l'un fut envoyé au roi de Tunis, l'autre au seigneur de Gelves, & le troisiéme demeura parmi les morts blesse de six coups. Làdessus arriverent vingt hommes qui étoient allé la nuit que-. rir des vivres à la flote, & qui entendant le bruit, se cacherent dans des buissons. Après ce carnage les Maures tirerent quelque coup d'arquebuse en signe de réjouissance. Cela obligea les troupes de mettre pied à terre au point du jour. II : Il y eut quelques escarmouches, après lesquelles les Maures se retirerent; & le blessé s'étant traîné vers les siens, malgré les blessures qu'il avoit reçues, leur raconta tout ce qui s'étoit paflé. * Marmol, Afrique, t. 2, 1.6, c. 40. QUERQUENNE AQUÆ. Voyez QUACERNI. QUERQUENSIA, place de la Mésopotamie, aux environs d'Edesse, selon Guillaume de Tyr, cité par Ortelius. QUERQUETULANI, ancien peuple de l'Italie, dans la premiere légion selon Pline, 1. 3, c. 5. Ce font les Corcutulani de Denis d'Halicarnasse. Voyez ce mot. QUERSONNESE, en latin CHERSONESUS : les Grecs ont dit χερρονήσος χερσόνησος : ce mot signifie une PRESQUE-ISLE, une PÉNINSULE, du inot latin Peninsula. Les Italiens disent PENISOLA: les Espagnols PENINSCOLA & PENINSULA. Nous avons déja remarqué ailleurs, que la lan. gue arabe, n'ayant point de mot particulier pour signifier une presqu'ifle, elle se sert de Gezira, ou avec l'article Algefir, qui signifie simplement une isle, lors même qu'il est question d'une presquifle. Les savans, en introduisant ce mot dans la langue, lui ont conservé son ortographe primitive, prise de la langue grecque, & ont écrit CHERSONNESE, en lui conservant néanmoins la prononciation du Ch ou x des Grecs qui est assez semblable à notre Qu, mais comme les personnes sans lettres prononçoient ce mot par le Ch françois, comme dans chercher, d'Ablancourt osa fixer la prononciation en écrivant ce mot Qu, QUERSONNESE. Il fut imité par de Tillemont, de Toureil, & autres écrivains illuftres; de forte que cette ortographe a acquis un usage affez respectable, & l'éditeur du dictionnaire de Trévoux en 1721, a eu tort de dire que de Tillemont contre l'usage général, & la raison de l'étymologie, écrit Quersonnese. Il est vrai que quelques savans ont tenu bon pour le Ch; de ce nombre font Rollin dans son his toire ancienne, & de Boze dans sa dissertation sur les rois du Bosphore Cimmerien; d'Ablancourt, de Tillemont & de Toureil, ne feront jamais soupçonnés d'avoir ignoré que le mot Chersonnese s'écrit en Grec par un x. Les Grecs employoient ce mot de Querronese ou Quersonnese en des occasions, où nous ne l'employerions pas aujourd'hui. Comme ils n'avoient que ce mot pour signifier une presqu'ifle, ils l'employoient non-feulement pour les grandes presqu'ifles, pour lesquelles il semble présentement être réservé, mais encore pour des places situées bien avant dans les terres. Il suffisoit pour cela, qu'elles fussent dans un terrein qu'une riviere, ou un lac, ou un étang entouroit de trois côtés, pour que ce fut une Chersonnese. Le P. Lubin, Merc. géogr. p. 162, observe que la Chersonnese de Syrie n'étoit autre chose que la ville d'Apamée. Les Macédoniens qui s'y étoient établis, lui avoient donné le nom de Pella, nom d'une ville de Macédoine, de même que les Espagnols, les Anglois & autres peuples de l'Europe, ont donné les noms des villes de leur pays à des villes de l'Amérique, où ils se sont placés. Le fleuve Oronte entouroit une partie de la ville d'Apamée. Elle avoit de l'autre côté des prairies fort grandes, mais tellement entourées de marais, que l'on ne pouvoit y entrer, non plus que dans la ville, que par une chauffée, ce qui donnoit à cette ville la figure, & en même tems le nom de Quersonefe. Etienne le géographe donne jusqu'à sept villes, ou lieux particuliers, nommé χερρόνησος, QUERRONESE. Selon lui il y avoit : 1. QUERRONESE, ville dans la presqu'isle, auprès de Cnide. Mais Cnide étoit elle-même dans la presqu'isle de la Doride, entre le golfe de la Doride, & le golfe Céramique. Mais le passage d'Elien, rapporté pour fonder cette ville, me fait craindre que le Grammairien Hermolais, n'ait mis là, à son ordinaire, une bêtise de sa façon, χερρονήσιοι δι' ἀλπὸ Κνίδου. Cela ne dit point qu'il y eût auprès de Cnide une ville nommée Kerronese. 2. QUERRONESE, autre ville dans la Thrace: Étienne cite sur celle-ci Hecatée. Il paroît qu'elle étoit dans l'Ifth me. 3. QUERRONESE, ville de la Taurique. On cite làdeflus Hérodote, dont le passage n'est pas fort décisif pour prouver qu'il y ait eu une ville de ce nom. On y voit feulement que le peuple de la Taurique s'étend jusqu'à la Cherronese nommée montagneufe. Habitat taurica gens ad Cherronesum usque qua aspera vocatur. Il y avoit la Quersonnese Taurique, dont nous parlerons ci-après. Ce n'est point d'Hérodote, mais de Ptolomée, 1.3, c.6, & d'Arrien, que nous apprenons que dans la Quersonnese Taurique, il y avoit une ville nommée CHERSONNESE, entre le promontoire Parthenium & le front du Belier, autre promontoire. 4. QUERRONESE, ifle voisine de la Crete. Elle a, dit l'auteur, une petite ville nommée comme elle. Un pafsage de Xenion la met entre Cnosus & O.... Ce dernier nom manque dans le livre d'Etienne, à la réserve de la lettre initiale, & on conjecture que c'est Oaxus. Voyez la remarque ci-après. 5. QUERRONESE, ville de la Libye. Elle est appellée CHERRURA par Alexandre, dans son troisiéme livre des affaires de Libye. 6. QUERRONESE, promontoire de la Lycie. 7. QUERRONESE. Il y avoit selon le même Etienne, un lieu nommé ainsi, apparemment un promontoire, auprès de la ville Corronite. Berkelius doute s'il ne faut pas lire Coronide. Telles font les Querroneses d'Etienne. A l'égard de la quatrième, il y avoit dans l'isle de Crete deux promontoires en forme de presqu'ifle, & que Proloméee appelle par cette raison CHERSONESUS. Ses interprêtes Puna di Corinto, le plus occidental. Il n'a aucun rapport avec la Querronese 4 d'Etienne. Mais dans la partie orientale, il y avoit un lieu que Ptolomée place au fond d'un golfe. Il y a bien de l'apparence que c'étoit une presqu'ifle, comme le nom le fignifie, & Ortelius dit que c'étoit un promontoire. Les interprêtes de Ptolomée veulent que ç'ait été une ville, & c'est sur ce pied qu'elle est représentée dans les cartes drefsées sur les tables de cet auteur. Elle s'y trouve effectivement sur une même ligne, entre Gnossus, qui est dans les terres, & OLULIS qui est au bord de la mer. Ainsi c'est OLULIS, qu'il faut reftituer dans Etienne le géographe, & non Oaxus, comme le veut Berkelius. On pourroit même dire que l'AFRIQUE toute entiere est une grande presqu'ifle, qui ne tient au continent de l'Asse que par l'isthme de Suez. L'ARABIE est elle-même une grande presqu'isle entre la mer Rouge & le golfe Persique. L'AMÉRIQUE est un composé de deux grandes presqu'isfles qui se tiennent lieu l'une à l'autre de continent. La grande Bretagne qui se retrécit entre les golfes de Forth & de la Clyd, forme du reste de l'Ecosse une assez grande presqu'ifle, composée de quantité d'autres. Mais mon but n'étant point de parcourir ici toutes les presqu'isles de l'univers, je ne veux que choisir celles que les anciens ont nommée Chersonese ou Quersonnese. Ainsi je ne parlerai point ici de l'Espagne, qui est véritablement une Quersonnese, ni de l'Italie entiere, ni de la presqu'isle en deça du Gange, que les anciens terminoient en un angle beaucoup plus obtus, ou, ce qui revient au même, dont ils supposoient les côtés beaucoup plus courts qu'ils ne sont effectivement. Je ne parlerai point du PÉLOPONNESE, dont on peut voir des descriptions suffisantes, sous ce nom & sous celui de Morée. Je m'attacherai principalement aux quatre Querfonneses, fameuses dans les écrits des anciens; savoir la QUERSONNESE CIMBRIQUE, la QUERSONNESE D'OR, la QUERSONNESE TAURIQUE & la QUERSONNESE DE THRACE. J'ai déja traité la premiere au mot CIMBRES; ainsi il me reste à parler ici des trois autres. La QUERSONNESE D'OR. Les anciens ont ainsi nommé ce que nous appellons la presqu'ifle de Malaca, entre les golfes de Bengale & de Siam; mais il faut y joindre encore une partie de la côte occidentale de Siam, & peut-être quelque chose de celle du Pégu; car sur la côte occidentale de la Quersonnese d'Or, je trouve le port de TACOLA, qui me paroît être celui de TAVAY. Ptolomée est celui des anciens qui nous donne le plus de connoissance de cette presqu'ifle, mais il n'en a pas mis les positions telles que les donnent les miffionnaires qui ont scrupuleusement examiné ce pays. Ce qu'il en dit suffit, cependant, pour faire voir qu'on connoissoit de son tems, quoiqu'imparfai-tement, cette presqu'ifle. On peut mettre entre les idées chimériques qu'on lui en avoit données, un fleuve qu'il place dans l'Isthme, qu'il conduit à BALONGA, & qu'il partage ensuite en deux branches, dont la plus orientale coupe l'équateur & va se jetter dans la mer, sous le nom Tome V. C 1 d'ATTABAS, au sud-est de l'ifle, entre Coli, ville maritime, située presque sous l'équateur & le promontoire MALAU COLON. L'autre branche se partage encore en deux : l'une nommée CHRYSOANA, va au couchant se perdre dans la mer, en deça de l'équateur : l'autre, courant vers le midi, par le milieu de l'ifle, se nomme PALANDAS, & coupant l'équateur, arrose une ville de même nom, un peu avant que de se jetter dans la mer. Cette riviere est une pure imagination. Ptolomée met au midi la ville marchande, qu'il nomme SABANA, & qui ne doit pas avoir été bien loin de l'endroit où est présentement Malaca. Sur la côte orientale, au nord de Coli, il met la ville de PERIMULA. Quelques auteurs se sont imaginé que cette Cherfonnese d'Or étoit l'ophir de Salomon. Voyez OPHIR. Et ensuite la ville de Gallipoli. Du tems que Pisistrate régnoit à Athènes, les Dolonques, ancien peuple de Thrace, occupoient cette presqu'ifle, & les Thraces Absynthiens y faifoient des incurfions continuelles. Ceux-là, pour derniere ressource, s'aviferent d'invoquer Apollon, & envoyerent à Delphes une ambassade solemnelle demander à l'oracle une voie pour sortir d'un état si violent. La Pythie répondit que Miltiade, fils de Cypsele, Athénien, les en tireroit. Ils le solliciterent tant, qu'il partit accompagné d'une troupe de volontaires. A fon arrivée on l'élut roi de la Quersonefe. Ce Miltiade étoit oncle du fameux Miltiade, qui gagna la bataille de Marathon. Il voulut d'abord mettre la Quersonese à couvert des invasions des Absynthiens, & bâtit une muraille depuis la ville de Cardie jusqu'à celle de Pactye; la premiere sur la Propontide, & l'autre sur la mer Egée. Cette muraille fut en divers tems, tantôt abattue, tantôt relevée. L'ancien Miltiade mourut sans enfans; deux de ses neveux lui succéderent l'un après l'autre. Le second nommé Miltiade comme son oncle, essuya de terribles revers. Les Scythes Nomades le chafferent, & les Dolonques le rétablirent; mais à trois ans delà, rechassé par les Phéniciens qui étoient au service de Darius, il se retira dans Athénes, & se vengea à Marathon. Sa victoire rendit depuis la Le front du belier, promontoire, Quersonese aux Athéniens. Ils en joüirent paisiblement, & Charax, Lagyra, Corax, promontoire, L'embouchure de l'Istrianus, La Quersonese Taurique, Chersonesus Taurica. Les anciens ont ainsi nommé la presqu'isle de CRIMÉE, dans la petite Tartarie. Voyez CRIMÉE. Nous avons remarqué dans cet article que les anciens la nommoient aussi SCYTICA, Scytique, CIMMERIA, Cimmérienne, & PONTICA, Pontique. Prolomée, l. 3, c. 6, ne la nomme que Taurique. Elle est, dit-il, terminée par le lac Carcynite, jusqu'au marais de Bycé, joignant lequel est l'Ifthme: il diftribue ainsi les rivages de la Quersonese le long du Pont-Euxin, du Bosphore Cimmérien & du Palus Méotide. Après l'Isthme, le long du fleuve Carcynite, on trouve fur le Pont-Euxin, Eupatoria, ville, Le port des Symboles, Quersonese, Le port de Ctenes, Théodofie, Et Nymphée. 1 par le conseil de Périclès y envoyerent une colonie. Quand Lysander eut détruit Athénes, les habitans de cette presqu'ifle se mirent sous la protection de Lacedemone; & quand Conon, fils de Timothée, eut relevé sa patrie, ils retournerent sous la domination des Athéniens leurs premiers maîtres. Sous les Lacédémoniens, Dercylide, leur général, que les Chersonésiens avoient appellé d'Asie, avoit rétabli la muraille; mais les Thraces la forcerent de nouveau, & Cotys, roi de Thrace, conquit la Quersonese fur eux. Chersoblepte, fils de ce Cotys, s'en accommoda enfin avec eux & la leur céda. Cette presqu'isle demeura cependant exposée aux continuelles incursions des Thraces, qui sur le plus léger prétexte se jettoient sur ce pays. L'unique moyen de les arrêter, étoit de percer l'Ifthme. Le La Chersonese de Zenon, moindre petit trajet eût été pour eux une barriere infur Le long du Bosphore Cimmérien. Tyricłaca, Panticapea, & le promontoire Myrmecium. Le long du Palus Méotide. & Heraclium. Voyez au mot CRIMÉE, son état moderne. La QUERSONESE DE THRACE, presquifle d'Europe, entre la mer de Marmora, autrefois la Propontide, l'Hellespont, l'Archipel, autrefois la mer Egée, & le golfe de Megarisse, autrefois Melanis Sinus. Elle tient à la Thrace par le nord-eft; elle a la Propontide à l'orient, le détroit des Dardanelles ou l'Hellespont au sud-est & au midi; l'Archipel au fud-ouest & le golfe de Mégariffe au nordoueft & au nord; Ptolomée en a mal conçu le gisement; il appelle couchant, ce qui est le nord-oueft; midi, ce qui est le fud-ouest, & orient, ce qui est le midi & le sud-est. 3, c. 12, est bornée par une La Querfonese, dit-il, I. ligne qui la sépare de la Thrace, & qui va depuis le golfe Mélanis, jusqu'à la Propontide ; & delà par une partie de la Propontide, qui va jusqu'à Gallipoli, & au couchant, elle a le reste du golfe Mélanis, sur lequel on trouve Cardia, ville, & Mastufia promontoire. 1 montable; ils n'avoient ni vaisleaux ni bâtimens armés en guerre. Athènes prenoit fort à cœur la fureté & la tranquillité de la Quersonese. Philippe promit qu'en faveur des Athéniens & de leurs colonies, il perceroit l'isthme à ses dépens. Cela est encore à faire. On se contenta seulement de rebâtir la vieille muraille dont Pline, l. 4, c. 12, parle comme d'un monument qui subsistoit de son tems. * Herodot. l. 6, 6. 34. Justinien fit travailler à cette muraille. Procope, Edific. 1.4, c. 10, parle ainsi des ouvrages qu'il y fit faire. Je me servirai de la traduction de Cousin: la Chersonnese s'avance à l'opposite d'une partie de la Thrace, & semble être prête de se joindre à l'Afie. Elle a un promontoire de la ville d'Eleonte (c'est l'Elaus de Ptolomée) qui s'étend à l'endroit même où se forme le golfe de la mer Noire. (Je crois que le traducteur se trompe. L'entrée de l'Hellespont où est Eleonte, est bien loin de la mer Noire, à moins qu'il ne veuille regarder le Bosphore, la Propontide & Hellespont comme des parties de cette mer.) Il s'en faut pez qu'elle ne foit une ille, & il n'y a qu'un ifthme fort étroit qui l'en empêche; c'est pour cela qu'elle a été appellée Chersonnese. Les anciens avoient bâti sur cet isthme une muraille, qui pouvoit être prise sans peine, & qui étoit aussi basse que si elle n'eut été faite que pour enclore un jardin. Ils avoient élevé aux deux côtés de l'isthme deux moles fi foibles & fi méprisables, qu'ils sembloient plus propres à faire entrer l'ennemi qu'à le repouffer. Regardant cependant ces moles comme imprenables, ils n'avoient élevé aucune fortification dans la Chersonnese, bien Au midi, elle a la mer Egée ou l'Archipel, sur lequel qu'elle eût le chemin de trois journées en longueur. Il n'y a elle a une ville & un promontoire, savoir, une autre, d'une hauteur & d'une largeur fort raisonnable. Au-dessus des creneaux, il fit faire une galerie voutée, afin que les foldats fufsent à couvert, & au-dessus de cette galerie, il fit faire un autre rang de creneaux, afin de doubler le nombre des soldats. Aux deux bouts, il fit construire deux moles, & les fit élever à une hauteur égale à celle des murailles. Il fit nétoyer & creuser les fossés d'une largeur & d'une profondeur extraordinaires. Il y mit de plus une garnison fort nombreuse & capable de garder la grande muraille, & de repousser ceux à qui il prendroit envie de l'attaquer. Après avoir pourvu de la sorte à la sureté des avenues, il mit les fortifications du dedans en état de résister, au cas que la grande muraille fut prise. Il fit fermer pour cet effet la ville d'APHRODISIAS, qui n'avoit jamais été fermée, rebâtit entierement celle de CIBERIS, qui étoit en ruine, la peupla de nouveaux habitans. Il y construisit des bains, des hôpitaux & d'autres édifices qui font la beauté des villes; fit encore entourer de fortes murailles la ville de Callipole (Gallipoli) que les anciens avoient tout-àfait négligée par la confiance qu'ils avoient eue dans la muraille de la Chersonnese. Il y fit aussi bâtir des caves & des greniers pour renfermer les provifions nécessaires aux gens de guerre. Il y a à l'opposite d'Abide, une ville fort ancienne, nommée Seste (Sestos) qui eft commandée par une coline ; & qui n'avoit autrefois ni fortifications ni murailles. L'empereur y a fait bâtir une citadelle, qui est de très-difficile accès, & passe pour imprenable. Il y a proche de Seste une autre ville, nommée Éléonte, où il s'éleve un rocher fort vaste & détaché de la mer, au haut duquel Justinien a fait bâtir un fort. Il en a fait conftruire un autre à côté de la grande muraille, d'une maniere fort solide, ainsi il a pourvu à la sureté des peuples de la Cherfonnefe. OUTRE ces grandes Quersonneses, il y a eu diverses presqu'ifles, caps ou lieux nommés Chersonneses par les anciens. I. CHERSONESI EXTRÉMA, ou le promontoire Quersonnese, cap de l'Arabie heureuse, au pays des Léanites, joignant le golfe Léanite d'un côté, & la ville de Maleade de l'autre, sur le golfe Persique. * Ptolom. l. 6, c. 7. 2. CHERSONESI EXTREMA, autre cap de l'Arabie heureuse, sur le golfe Arabique, en approchant du golfe d'Elana, entre le village de Raunathe & celui de Jambie. Ptolom. 1. 6, с. 7. 3. CHERSONESUS PARVA, la petite Quersonnese, Promontoire d'Egypte, sur la mer Méditerranée, selon Pto. lomée, l. 4, c. 5. elle étoit sur la côte, dans le Nome Maréote, entre Plinthine & Alexandrie; il la nomme pesite, pour la diftinguer de celle qui suit. 4. CHERSONESUS Magna, ou la grande Quersonnese, promontoire d'Afrique, dans la Marmarique, felon Prolomée, entre Axylis, village, & le port de Phthia. 5. CHERSONESUS Promontorium, promontoire de l'Eubée, sur la côte orientale, selon Ptolomée, 1.3, 6. 15. Ses interprétes disent que le nom moderne de ce cap est CABO D'ORO. 6. CHERSONESUS, promontoire de l'isle de Malthe, selon Ptolomée, 1. 4, c. 3. On tient que c'est présentement la cale de S. Paul: mais on n'a pas fait réflexion que le mot de cale ou calle signifie une baye ou une anse, chose direAement opposée à un promontoire. En comparant Ptolomée avec la carte de Malthe, il est clair qu'il a entendu par Quersonnese la presqu'ifle, qui termine l'isle au nordoneft, & où est la rade & la pointe du Frioul, entre l'isfle de Cuming & la calle de Melleaa. 7. CHERSONESUS, promontoire du Péloponnése, dans P'Argie, selon Ptolomee, 1. 3, c. 16. Sophien croit que le nom moderne est Phanat. Elle est dans le golfe Saronique, entre Træzène & Epidaure. Voyez METHANA. 8. CHERSONESUS, promontoire de la Perside, selon Ptolomée, l. 6, c. 4. Arrien, in Indicis, en parle aussi ; mais selon Ortelius, il nomme Mesembria le pays où eft cette presqu'ifle. 9. CHERSONESUS, promontoire de Sicile, entre le long promontoire & Syracuse. C'est ce qui m'empêche de dire, comme Fazel, que c'est AUGUSTA, quoique cette ville foit fur un promontoire. Mais cela ne suffit pas, il faut que le promontoire nommé Chersonesus, par Ptolomée, soit an midi de Syracufe, & alors ce ne peut être que la presqui'isle qui forme att midi le port de Syracuse, & au nord celui de Lognina. 10. Le même Fazel cite le quatrième livre de l'interprête d'Apollonius, où il trouve une autre Chersonnese de Sicile : ce doit être, selon lui, la pointe de Milazzo. II. CHERSONESUS, promontoire d'Afie, dans la Troade, selon Lucien, Dialog. marin. p. 251, edit. Amstel: 1687, qui dit qu'Hellé y fut enterrée. Les anciens Grecs ont également dit Querronese & Quersonnese, la différence n'est que dans les lettres; c'est dư refte le même mot & la même signification. QUESAC OU QUEZAC, ville de France, en Languedoc, dans le Gévaudan, au diocèse de Mende. Elle est remarquable par les ravages qu'elle souffrit en 1563, durant les guerres de religion. Les proteftans ruinerent les églises, brulerent une fameuse image de la sainte Vierge, & emporterent pour près de trois cents marcs d'argent, tant en reliquaires qu'en vases sacrés. * Corneille, dictionnaire. Duchesne, antiquité des villes de France. QUESKO. Baudrand dit : ville de la grande Tartarie, près de l'Oby. Elle dépend du grand duc de Mofcovie, & est à deux journées de Narime & à quinze de Mascoskoye. Le vrai nom de cette ville est KETSKOI, elle est dans l'empire russien, dans la Sibérie, fur la rive orientale de l'Oby, qui y reçoit la riviete de KETA. C'est de cette riviere que cette ville prend son nom. On peut remarquer que les principales villes situées ainsi sar des rivieres, forment leur nom de cette terminaison Koy, ajoutée au nom de la riviere; Tobol, riviere ; Tobolskoj, riviere; Jenifea, Jeniseskoi, Keta, Ketskoi, Selinga, Selingaiskoi; & ainsi des autres, quelquefois le mot Koi fe joint au nom du peuple. QUESNOY, (LE) petite ville des Pays-Bas, dans la Flandre françoise, entre Cambray & Maubeuge : fon nom latin est Quercecum & Cafnetum. Elle est située dans une grande plaine. La place est fort irréguliere & compofsée de huit baftions. On y entre par trois portes, & les rues en font affez bien percées. La grande place est un carré long devant le château. Ce château eft un vieil édifice de peu de défense & afslez négligé. Le fossé de la place est extrêmement large & plein d'eau, excepté du côté de la porte de Valenciennes. La partie de la ville qui est de ce côté-là, a son enceinte particuliere: ses ouvrages, fon foffé & fon chemin-couvert dans ce fosse, sont placés vis-à-vis des courtines, huit demi-lunes & deux contrescarpes conftrui. tes, l'une sur un bastion & l'autre sur une demi-lune. Le chemin-couvert & le glacis sont comme aux autres places. Le côté de la porte de Forêt n'est pas si bien fortifié que les autres, parce qu'il est couvert de deux étangs qui en font les défenses naturelles. Ces étangs forment une inondation, & sont séparés l'un de l'autre par une solide & forte digue ou chauffée de maçonnerie, des mieux conftruites qui se voyent. Le prince Eugene prit cette place le 4 juillet 1712, & le maréchal de Villars la reprit le 4 octobre de cette même année. On compte dans le Quesnoy environ fix cents trente feux & deux mille fix cents quatre-vingts habitans. Il y a au Quesnoy un bailliage, créé en 1661, & qui devoit être composé d'un bailli d'honneur, d'un lieutenant civil & criminel, d'un lieutenant particulier, de quatre conseillers, d'un procureur du roi, d'un avocat du roi & d'un greffier. La même chose devoit être à Avesnes, mais il y a, dit l'auteur cité, si peu de personnes qui soient capables de remplir ces charges, que la plupart n'ont pas été achetées. Les charges de grand bailli d'Avesnes & du Quesnoy, sont possédées par les gouverneurs de ces deux places, & les jugemens sont intitulés de leur nom. il y a aussi au Quesnoy une jurisdiction, pour avoir foin de l'administration de la forêt de MORMALL. Cette maîtrise particuliere est sous le grand maître des eaux & forêts de Picardie, de Flandres & de Hainant. Elle est composée d'un maître particulier, d'un procureur du roi & d'un garde-marteau. * Piganiol de la Force, Description de la France, t. 7, p. 270. QUESTORIANENSIS, ou plutôt QUASTORIANENSIS, siége episcopal d'Afrique, dans la Byzacene. La notice episcopale d'Afrique, nomme cette province Victorianus Quastorianenfis. Entre les évêques qui souscrivirent la lettre qu'écrivirent ceux de la Byzacene, qui étoient au concile de Latran, tenu sous le pape Martin, on trouve Stephanus spes in Deo, episcopus sancta ecclefia Quastorianenfis. Cij Tome V. |