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UACERNI, anciens Peuples de l'Espagne Tarragonoife, felon Ptolomée, I. 2, c. 6. Ils avoient chez eux des eaux minérales, accompagnées d'un Bourg. Ptolomée ne parle que du peuple & des eaux: & Antonin, Itiner. en fait un lieu qu'il nomme AQUE QUERQUENNE. On ne doute point que ce ne foit le même lieu. Il étoit fur la route de Brague à Aftorga, à cinquante-trois mille pas de la premiere.

QUACHE, fortereffe de la Chine dans la province de Kiangnan, au département de Yangcheu, feptième Métropole de la province: elle eft de 2d 29' plus orientale que Pekin, fous les 32d 53' de latitude. * Atlas Sinenfis.

1. QUADERNA DISTRUTTA, bourgade d'Italie, dans le Bolognefe, à deux lieues de Bologne: ce nom & cette diftance font reconnoître la Claterna des anciens, qui, felon leurs itinéraires, étoit à dix mille pas de Bologne. Or, dix mille pas romains vallent huit milles d'Italie comqui font deux lieues. Voyez CLATERTA. Cette bourgade eft fur une riviere qui en prend le nom de QUADERTA. Baudrand met mal-à-propos ce lieu dans la Romagne.

2. QUADERNA, (LA) riviere d'Italie, dans le Bolognefe. Elle a fa fource dans les montagnes, à l'Orient de l'Idice, autre riviere qui eft plus confidérable qu'elle, & au nord d'une bourgade nommée Caffano. Elle coule vers le nord un peu oriental, paffe à Varignano, qu'elle laiffe à droite, & à Rouine di Quaderna, qu'elle laille à gauche. Elle traverfe Galifano, & après avoir baigné Guardata, Palazzo di Malvezzi & Palazzo della Selva, elle joint fes eaux avec celles de la Galiana, & elles vont fe perdre ensemble dans la valée de MATMORTO, au midi du Po & du Ferrarois. * Magin, Italie.

QUADES, (LES) ancien peuple de la Germanie.Tacite, mœurs des Germains, c. 42, dit auprès des Hermundures font les Narifques, enfuite les Marcomans & les Quades. On voit dans ce même auteur, que fous le regne de Tibére les Sueves qui s'étoient enfuis, & qui étoient à la fuite des rois Maroboduu & Catualdan, chaffés de leur pays, furent

QUA

placés par les Romains inter MARUM & CUSUM, c'est-àdire, entre le March & le Waag; & qu'on leur donna pour roi Vannius, de la race des Quades. (a) Domitien marcha contre les Quades & les Marcomans, pour les punir de ne lui avoir pas fourni de fecours contre les Daces. Ces deux nations lui propoferent la paix : mais il la refufa avec hauteur, fut battu, & accepta des conditions honteuses. On voit par les médailles de Tite Antonin, (b) que cet empereur donna un roi aux Quades. Cette nation entra dans la grande ligue, que les barbares firent contre l'empire romain, fous Marc-Aurele, (c) l'an 166. Il y a apparence que les Quades avoient paffé le Danube, & fait des progrès dans la Pannonie, puisque cet empereur les en chaffa quatre ans après, & les força, eux & les Marcomans, à repaffer le fleuve avec perte. L'an 174, il étoit encore occupé à cette guerre, lorsqu'une pluie miraculeufe, obtenue par les chrétiens, fauva fon armée. Les Quades s'étendoient alors jusqu'au Gran, comme de Tillemont le remarque, fur le témoignage d'Eusebe, de Dion & d'Antonin. Marc-Aurele ne fe contenta pas de les avoir chaffés au-delà des bords du Danube, il mit encore vingt mille hommes chez les Marcomans, (d) & chez eux: & ces troupes, toujours en mouvement, empêchoient ces peuples de labourer, de mener leurs troupeaux aux champs, faifoient des prifonniers, leur ôtoient la liberté, & interrompoient leur commerce. Les Quades s'en trouverent fi incommodés, qu'ils refolurent de quitter leur pays, & de fe retirer dans les terres des Semnons. Marc-Aurele, qui ne vouloit que les harceler, leur coupa le chemin. Il se soucioit peu de leur pays, & fon deffein n'étoit pas qu'ils le quittaffent. Ils lui envoyerent des députés; ils lui ramenerent tous les transfuges avec treize mille prifonniers, & promi. rent de rendre tous les autres qu'ils pouvoient encore avoir; () ils obtinrent la paix ; mais non pas le pouvoir de trafiquer fur les terres de l'empire, ni d'habiter à deux lieues près du Danube. Les Quades, au lieu d'exécuter leurs promeffes, affifterent les Jazyges & les Marcomans, qui étoient encore en armes. Ils chafferent leur roi Furtius, & mirent à fa place un certain Ariogefe. Marc-Aurele, qui prétendoit que c'étoit à lui à donner des rois aux Quades, fut

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indigné de leur choix, proscrivit leur nouveau roi, loin de confirmer la paix avec eux, quoiqu'ils offriffent de lui rendre encore cinquante mille prifonniers. Ce nombre fait voir combien ce peuple étoit nombreux, & quels grands avantages il devoit avoir remportés fur les alliés de l'empire romain. Ariogefe fut pris, & Marc-Aurele le relégua à Alexandrie en Egypte. Les Quades ne furent pas foumis pour cela, & firent la guerre aux Romains jusqu'à la mort de cet empereur. Ils firent la paix avec fon fils Commode. Les mêmes conditions, de ne point habiter plus près du Danube qu'à deux lieues, fe trouverent dans ce traité: il tira d'eux treize mille foldats; apparemment de ces Romains prifonniers qu'ils avoient voulu rendre à fon pere. L'hiftoire de ce peuple eft fort obscure depuis cette époque jusqu'au regne de Caracalla (F) qui fe vantoit d'avoir tué Gaiobomar, roi des Quades, fur je ne fais quelle accufation. Sous l'empire de Valerien, Probus (8) qu'il avoit fait Tribun, passa le Danube contre les Sarmates & les Quades, & tira des mains de ceux-ci Valerius Flaccus, jeune homme de grande naiffance, & parent de Valerien. Sous Gallien, eux & les Sarmates pillerent la Pannonie (h): enfin une médaille de Numérien parle d'un triomphe fur les Quades. Cluvier, en comparant Ptolomée avec luimême, croit que ce géographe (i) donne aux Quades les villes fuivantes,

EBURODUTUM: il lit ainfi pour Robodunum, aujourd'hui

Brin.

Eburum, à peu près où eft Olmutz,
Medoflanium, peut-être Znaïm,
Celemantia, le village de Kalminz.

Il s'en faut bien que les autres géographes s'accordent avec lui. Il eft cependant probable que les Quades occupoient le marquifat de Moravie, une lifiere de la Siléfie, la haute Hongrie jusqu'au Gran, & de-là, en fuivant le Danube, la partie de l'Autriche qui eft entre ce fleuve & la Moravie. * (a) Dion. l. 67, p. 761, 762, &c. (b) Spanheim, l. 9, p. 831 & 832. (©) Antonin. Vita per Capitolin. (d) Dion. 1. 71. (©) Antonini Vita. (f) Dion. p. 754. (8) Vopiscus in vita Probi. (h) Eutrop. (i) German. antiq. l. 3, c. 31.

gra

QUADIM, village de la haute Egypte, fur la rive occidentale du Nil, au-deffous de Luxor, entre Effenay & Dandre. Paul Lucas dit qu'il y vit plus de deux cents colonnes plus groffes & plus hautes que celle de Pompée à Alexandrie. Dans un vieux temple qui paroît avoir été revêtu de marbre blanc & noir, il y a plufieurs chambres pratiquées dans la muraille où il y a des puits qui ont apparemment fervi de fépultures; ces chambres font toutes pleines de figures, de bas reliefs & de hieroglyphes gravés fur presque toutes les figures. Autour du temple plufieurs obélisques reftent encore debout; deux entr'autres de nite rouge & noir, avec quelques taches blanches, de plus de cent pieds de haut fur quinze de large par le bas, & pleins de caracteres hieroglyphiques. Entre plufieurs ftatues fort grandes, rompues & renversées, on en voit deux de pierre de touche plus d'à moitié en terre, qui repréfentent des femmes avec des boules fur leur tête. Ce qui eft dehors a plus de feize à dix-fept pieds de haut. Les Arabes en ont gâté les vilages. Un peu plus loin eft un grand palais presque tout-à-fait fous terre. Sa beauté femble annoncer qu'il a été la demeure des anciens rois d'Egypte. Un peu plus loin eft un autre palais, plus fuperbe encore : quatre avenues répondent à quatre portes de plus de foixante pieds de haut. Des deux côtés de ces avenues font des fphynx de plus de vingt à vingt-cinq pieds chacun : ils font à deux pas les uns des autres, & fe regardent. Ce palais eft foutenu par de belles colonnes. Dans une des falles, pour marquer fa grandeur, il fuffit de dire que j'y en ai compté cent trentecinq de granite & de porphyre, fi groffes, que quatre hommes ne pourroient les embraffer. Dans un lieu qui paroît comme la cour de ce palais, on voit un grand étang plein d'eau, qui fert encore aujourd'hui aux habitans pour laver leur linge. Ce grand étang eft revêtu de marbre tout alentour. Plus loin, contre la muraille de ce palais, font deux ftatues d'une feule pierre très-blanche. Elles ont comme une espece d'épée au côté. On en voit encore plufieurs autres qui ont plus de vingt-quatre à vingt-cinq pieds de haut. De-là nous entrâmes dans des appartemens qui étoient bâtis de porphyre, & fi beaux que l'on reffent de la douleur de voir tous ces beaux lieux abandonnés. Quelqu'un pré

tend que ce palais eft un des temples que Strabon avoit vûs, & dont il fait une description femblable; ce qui montreroit que cet édifice étoit du tems de ce géographe, dans le même état que l'a vû l'auteur cité. *Voyage du Levant, t. 1, c. 13.

1. QUADRATA, ancienne ville de la haute Pannonie, felon l'itinéraire d'Antonin. On croit affez communément que c'eft aujourd'hui Wifelbourg. C'eft du moins le fentiment de Cluvier, au rapport de Baudrand.

2. QUADRATA, ancienne ville de la haute Pannonie, felon l'itinéraire d'Antonin, qui la place fur la Save. Cette pofition a fait croire à Lazius que c'étoit aujourd'hui Radmansdorf, il dit cependant ailleurs que c'eft Gurckfeld. 3. QUADRATA ou QUADRATUM. Voyez ce dernier mot, 2.

1. QUADRATÆ, au pluriel, ancien lieu d'Italie, fur la route de Milan à Vienne, ville des Gaules: Antonin le met entre Rigomagum & Taurinos. On croit que c'eft préfentement Crescentino, dans le marquifat d'Yvrée, au Piémont. La notice de l'empire, fect. 65, met Præfectus Sarmatarum Gentilium Quadratis & Eporizio.

2. QUADRATÆ, ville d'Allemagne. Voyez RATISBONNE.

1. QUADRATUM, lieu de la premiere Pannonie ou du Norique Ripenfe, felon la notice de l'empire, fect. 58, & non point, comme le dit Ortelius, dans la Germanie, qui ne s'étendoit pas jusques-là. Antonin met ce lieu à vingtdeux milles de Ad Statuas, & à trente mille pas de Gerulata. Entre cette derniere & Quadratum, à quinze milles romains de l'une & de l'autre,étoit Carnuntum. Si Carnun tum eft aujourd'hui Hainbourg, comme beaucoup de géographes le croyent, le Quadratum d'Antonin ne fauroit être Gurckfeld, comme Lazius l'a cru. Car ce Gurckfeld est trop loin de Hainbourg, les quinze milles romains ne valant que trois milles d'Allemagne. Or Gurckfeld eft bien loin de-là fur la Save, dans la Windifchmarch, au confluent de la riviere de Gurck, dont elle prend fon nom, & que les anciens ont connue fous le nom de Corcoras. Cette place de Gurckfeld femble avoir été nommée Noviodunum, par Antonin. Le Quadratum, dont il eft ici question, tombe vers le milieu de l'ifle de Schutt, & paroît être aujourd'hui Wiffelbourg. * Cellar. Géogr. ant. I. 2, c. 8,

P. 552.

2. QUADRATUM ou QUADRATA, ancien lieu de la baffe Pannonie, entre Noviodunum, que nous venons d'expliquer par Gurckfeld, & Siscia, à vingt-huit mille pas de la premiere & à vingt-neuf mille pas de la feconde. C'eft apparemment ce Quadratum que Lazius a pris pour Gurckfeld. Mais en un autre endroit il le prend pour Radmansdorf fur la Save. Il se laiffoit plus volontiers guider par une reffemblance de lettres que par les diftances. Je ne trouve aucune raifon de croire que ce Quadratum foit différent de celui qu'Antonin met fur une toute d'Aquilée à Siscia. C'est toujours la même Siscia dans les deux routes. La différence des distances ne vient que de ce que de Quadratum à Siscia, en droite ligne, il n'y avoit que vingtneuf mille pas, au lieu que quand en partant de Quadratum, on paffoit par Ad Fines, on faifoit fix milles de détour, favoir de Quadratum à Ad Fines quatorze mille pas, & d'Ad Fines à Siscia vingt-un mille pas. * Antonini, Itiner.

QUADRAZES, petite place d'Espagne, felon Corneille, au royaume de Valence. Elle eft, dit-il, fermée de murail les, avec quelques fortifications au-dedans. Pendant la révolte de ce royaume, excitée par l'archiduc, contre le roi Philippe V, les Portugais mirent en ce lieu une garnifon, confiftant en une compagnie de cavalerie & quelque infanterie, qui faifoient des courfes fur la frontiere, & elle fervoit comme de place d'armes à des milices commandées par le curé, qui s'étoit acquis dans le parti une réputation de bravoure & de conduite, & s'étoit fait une espece de généralat. D. Gonçalo de Carvajal, brigadier, détaché avec le régiment de Pacheco & deux cents chevaux, s'approcha de cette place au commencement de mai 1707, & y entra par escalade. Tous les Portugais qui s'y trouverent, furent tués, & on prit le curé avec fa bande.

QUADREA, bourgade d'Italie, dans le Ferrarois, fur le Pô, à deux lieues au-deffous de Ferrare. Quelques-uns y cherchent le CAPUT PADI des anciens, que d'autres placent à CODOGERO, fept lieues plus bas. * Baud, éd. 1705.

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1. QUADRIBURGIUM, ancienne ville des Pays-bas. Ammien Marcellin, . 18, c. 2, nomme fept villes, que l'on prit en ces quartiers-là, favoir Caftra Herculis, Quadriburgium, Tricefima, Novefium, &c. Tricefima étoit à l'extrémité du peuple Gugerni; par conféquent Quadriburgium. étoit au commencement des Bataves. Cela s'enfuit naturellement, & ce lieu répond à Burginatium de l'itinéraire, à cinq milles de Tricefima. Alting explique l'un & l'autre mot par Burgum Ad Aquas, en langue allemande WATERBURG, mot qui convient bien au Quadriburgium d'Ammien Marcellin ; Quadriburgium ou Watriburgium fe reflemblent bien. Les Latins n'ayant point de double V, W, ont mis un Q au lieu du premier V. Cluvier met ce lieu hors de l'ifle, fur la rive gauche du Vahal; il n'a pas fait affez réflexion que tous les calculs conduifent dans l'ifle où ce licu étoit.

2. QUADRIBURGIUM, place de la Valerie, près du Danube, felon la notice de l'empire, fect. 57.

3. QUADRIBURGIUM, autre place, ou dans la premiere Pannonie, ou dans le Norique voifin du Danube, felon la même notice, fect. 58. Ce qui caufe cette incertitude, c'eft qu'elle eft mife dans le département d'un commandant qui s'étendoit fur ces deux pays.

QUADRIGA : ce mot n'eft que la traduction latine du mot grec HARMA, qui veut dire un chariot, & qui étoit le nom d'un lieu de la Béotie. Valere Maxime, I. 1, c. 8, parlant de ce lieu, a changé le nom grec en un mot latin. QUÆSTORIANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique dans la Byzacene, felon la notice d'Afrique, qui fournic VICTORIANUS QUÆSTORIANENSIS. Beatus Stephanus fpes in Deo, autre évêque du même lieu, fouscrivit à la lettre adreflée à l'empereur Conftantin. * Harduin. Collect, conc. t. 3, p. 740, t. 2, p. 873.

QUAHOE : les Hollandois écrivent ainfi, mais ils prononcent comme s'il y avoit Quahou; nos François, qui ont égard à la prononciation, écrivent Quahoe, petit pays de la Guinée, fur la côte d'or, dans les terres, au royaume d'Acambou, au nord de celui d'Acara, auquel il confine. On en tire de l'or, qui fe trafique à Acára.* D'Anville, Guinée. De la Croix, Afrique, t. 3.

QUAKENBRUGGE, petite ville d'Allemagne, au cercle de Weftphalie, dans l'évêché d'Osnabrug, fur la riviere de Hafs, aux confins de l'évêché de Munster, à neuf lieues d'Osnabrug, vers le nord. Baud. édit. 1705.

QUAMBEN, ville de la Cochinchine, dans la province de Quamben, dans la partie la plus feptentrionale de ce royaume, & dans les terres; aux confins des royaumes de Tonquin & de Laos.

QUAMSI. Voyez QUANGSÍ.
QUAMTUNG. Voyez QUANTON.

QUANAMORA, ville d'Afrique dans la haute Guinée, fur la riviere de Scherbro, au pays de Silm monou, dont elle eft la plus confidérable. Elle eft grande & bien peuplée, mal bâtie néanmoins, à la réserve d'un vafte édifice qui s'éleve au centre, & qui fert aux negres pour leurs affemblées. Dapper dit qu'il y a dans cette ville cinq mille familles, mais que ce peuple paffe pour une nation perfide. La ville eft derriere un grand bois, qui en cache la vue aux chaloupes. Barbot, Dapper, Côte de Guinée, par Bellin. QUANAPOUR, village de l'Indouftan, fur la route de Surate à Aurengeabad, entre Naapoura & Pilpenar, à fix lienes de l'une & de l'autre ville. * Thevenot, Voyage des

*

Indes, c. 43.

*

QUANCHANG, ville de la Chine, dans la province de Kiangli, au département de Kienchang, fixiéme métropole de la province. Elle eft de 43' plus occidentale que Pekin, fous les 28d 12' de latitude. Atlas Sinenfis. QUANG, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département de Juning, huitième métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pekin de 1o 50', par les 33d 20' de latitude. * Atlas Sinenfis.

QUANGCE, ville de la Chine, dans la province de Fokien, au département de Xaouu, huitième métropole de la province. Elle eft de 15' plus occidentale que Pekin, fous les 278 24' de latitude. * Atlas Sinenfis.

QUANGCHANG, ville de la Chine, dans la province de Channfi, au département de Taitung, troifiéme métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pekin de 3d 30', par les 39d 57' de latitude. * Atlas Sinenfis. QUANGCHEU, qu'on prononce QUANT CHEOU, ville

de la Chine, dans la province de Quanton, dont elle eft la capitale. La ville nommée Sina Metropolis, dont parle Ptolomée, ne peut être que dans la Chine. C'eft probablement le nom de la capitale de la province où les Romains & les Indiens abordoient, c'eft-à-dire, Kouamtcheou ou Canton. Hift. générale des Huns, par M. de Guignes, t. I, p. 76. Cette ville, felon le pere Martini, eft de 4d 2' plus occidentale que Pekin, fous les 23d 15'de latitude. Le lieu où eft préfentement cette ville, s'appelloit Jangching, ap. partenoit aux rois de NANIVE, & n'avoit rien de remarquable. Hiao ayant fubjugué toutes les provinces méridionales, y bâtit une ville nommée Quang-Cheu. Cin la nomma Hinboei; Sui l'appella Fancheu; Tous les familles de Tang & de Sung, elle fut nommée Cinghai: & enfin celle de Taiminga lui rendit l'ancien nom de Quang-Cheu, Le territoire de cette ville renferme quinze villes, entre lesquelles Macao n'eft point comptée, quoiqu'elle en foit effectivement, favoir,

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Ce territoire eft terminé à l'Orient par des montagnes, & ailleurs par la mer. Il eft bien arrofé & a des plaines très fertiles. La capitale eft confidérable par fa grandeur, qui eft de quatre milles d'Allemagne, en y comprenant fes fauxbourgs, & par la beauté des édifices publics, par la multitude des habitans, par l'avantage de fa fituation; car quoiqu'elle foit à quelque diftance de la mer, cependant les plus gros vaiffeaux ne laiffent pas d'y arriver jusques dans les grands canaux, dont la ville eft environnée. Il n'y a qu'une porte vers la terre ferme au nord. La quantité & le débit des marchandises répondent à la grandeur de cette ville, il y a un concours perpétuel de inarchands. On en enleve & on y apporte toute l'année une infinité de marchandifes.

Le perc Jacques, miffionnaire jefuite, Lettres édifiantes, t. 16, p. 40, 42 & fuiv. la nomme Canton, & dit: le port de Canton s'appelle Van Pou. Canton eft une grande ville, ou plutôt un compofé de trois villes féparées par de hautes & belles murailles, mais tellement jointes, que la même porté fert pour fortir de l'une & pour entrer dans l'autre. Le tout forme une figure à peu près carrée. Le circuit ne paroît pas céder beaucoup à celui de Paris. Ceux qui font éloignés du centre, marchent quelquefois une heure entiere en chaife, pour faire une vifite. Il n'y a cependant ni vuides ni jardins fort fpacieux. Les rues font fort longues, droites & ferrées, à la réserve de quelques-unes plus larges, où l'on trouve de diftance en diftance des arcs de triomphe affez beaux. Les maifons ne font que des rez-de-chauffée, presque toutes bâties de terre, avec des accompagnemens de briques, & couvertes de tuiles. Dans les rues tout eft boutique, où regne une grande propreté. Il y a quelques temples d'idoles, environnés de cellules de bonzes. La falle de Confucius, auffi bien que l'académie où les lettrés s'affemblent, font des morceaux curieux. Les Ta-men ou palais des mandarins ont auffi leur beauté & leur grandeur, avec différence néanmoins de ce qu'en ce genre on appelle beau & grand en Europe. La riviere eft chargée le long des deux rivages d'une quantité prodigieufe de barques à rangs multipliés qui font les feules habitations d'un peuple infini, & qui font une ville flottante très-confidérable: de maniere qu'à compter tout ce qui compofe Canton, on prétend qu'il y a au moins un million d'ames. L'étendue de la ville & la quantité de monde qui eft dans les rues, fans qu'on y voie de femme, rendent la chofe croyable.

Le pere de Premare, autre miffionnaire, confirme ainfi cette idée. La ville de Canton, dit-il, eft plus grande que Paris, & il y a pour le moins autant de monde. Les rues font étroites & pavées de grandes pierres plattes & fort dures; mais il n'y en a pas par-tout. Avec les chaifes qu'on'y loue pour peu de chofe, on fe paffe aifément de carrofles, dont il feroit d'ailleurs presque impoffible de se fervir; les maifons font très-baffes & presque toutes en boutiques.

Les plus beaux quartiers reffemblent affez aux rues de la foire de S. Germain. Il y a presque par tout autant de peuple qu'il y en a à cette foire, aux heures qu'elle eft bien fréquentée. On a de la peine à paffer. On voit très-peu de femmes, & la plupart du peuple qui fourmille dans les rues font de pauvres gens chargés de quelque fardeau; car il n'y a point d'autre commodité pour voiturer ce qui fe vend & ce qui s'achette que les épaules des hommes. Ces porte-faix vont presque tous la tête & les pieds nuds. Il y en a qui ont un vafte chapeau de paille, d'une figure fort bizarre, pour les défendre de la pluye & du foleil. Tout cela forme une idée de ville aflez nouvelle, & qui n'a guères de rapport avec Paris. Quand il n'y auroit que les maifons feules, quel effet peuvent faire à l'œil des rues entieres, où l'on ne voit aucune fenêtre : & où tout eft en boutiques, pauvres pour la plûpart, & fouvent fermées de fimples clayes de bambous, en guile de portes: On rencontre cependant à Canton d'affez belles places, & des arcs de triomphes affez magnifiques à la maniere du pays. Il y a un grand nombre de portes, quand on vient de la campagne, & qu'on veut paffer de l'ancienne ville dans la nouvelle. Il y a des portes au bout de toutes les rues, qui fe ferment un peu plus tard que les portes de la ville. Ainfi il faut que chacun fe retire dans fon quartier fitôt que le jour commence à manquer. Cette police remédie à beaucoup d'inconvéniens; & fait que pendant la nuit, tout eft presque auffi tranquille dans les plus grandes villes que s'il n'y avoit qu'une feule famille. Lettres édif. t. 2, p. 98.

La demeure des mandarins, ou Pra-men, a je ne fais quoi qui furprend. Il faut traverser un grand nombre de cours, avant que d'arriver au lieu où ils donnent audience, & où ils reçoivent leurs amis. Quand ils fortent, leur train eft majestueux. Le Tfong-tou, par exemple, c'eft un mandarin qui a l'intendance de deux provinces; le Tfong-tou, dis-je, ne marche jamais fans avoir avec lui pour le moins cent hommes. Cette fuite n'a rien d'embarrallant: chacun fait fon pofte. Une partie va devant lui avec divers fymboles & des habits fort particuliers. Il y a un grand nombre de foldats, qui font quelquefois à pied : le mandarin eft au milieu de tout ce cortége, élevé fur une chaise fort grande & bien dorée, que fix ou huit hommes portent fur leurs épaules. Ces fortes de marches occupent fouvent toute une rue; le peuple se range des deux côtés, & s'arrête, par respect, jusqu'à ce que tout foit paffé.

Les bonzes y font en grand nombre. Ils ont de longues robes qui leur descendent jusqu'aux talons, avec de vaftes manches qui reffemblent entierement à celles de quelques religieux d'Europe. Ils demeurent enfemble dans leurs pagodes comme dans des couvens, vont à la quête dans les rues, fe levent la nuit pour adorer leurs idoles, & chantent à plufieurs chœurs d'un ton qui approche affez de notre pfalmodie. Cependant ils font fort méprifés des honnêtes

gens.

Il y a une espece de ville flottante fur la riviere de Canton. Les barques fe touchent, & forment des rues : chaque barque loge toute une famille, & a, comme les maifons régulieres, des compartimens pour tous les ufages du mé nage. Le petit peuple qui habite ces cafernes mouvantes, décampe dès le matin pour aller pêcher, ou travailler au ris, qu'on feme & qu'on recueille trois fois l'année.

Une Lettre du P. du Tartre, jéfcite, à du Tartre fon pere, parle ainfi de cette ville: Ce n'eft pas une ville, c'eft un monde & un monde où l'on voit toutes fortes de nations. La fituation en eft admirable. Elle eft arrofée d'un grand fleuve, qui par fes canaux aboutit à différentes provinces. On dit qu'elle eft plus grande que Paris. Les maifons n'y font pas magnifiques au-dehors; le plus fuperbe édifice eft l'églife que le pere Turcotti, jéfuite, y a fait bâtir, vers l'an 1699. Les infidéles s'en étant plaints au viceroi comme d'une infulte que cet étranger faifoit à leurs maifons & à leurs pagodes, celui-ci leur répondit » Comment voulez-vous que je faffe abattre à Canton une églife dédiée au Dieu du Ciel, tandis que l'empereur lui » en fait élever uneplus belle encore à Pekin, dans son » propre palais?* Lettres édifiantes, t. 3, p. 141.

"

La riviere qui paffe par cette ville, s'appelle TA. Nos Européens la nomment riviere de Canton, comme les étrangers appellent la Seine riviere de Rouen, & la Loire riviere de Nantes. Caftald, cité par Ortelius, croit que c'est l'ancienne Cattigara.

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QUANGCHING, petite ville de la Chine, dans la Province de Channton ou Xantun, au département de Tungchang, troifiéme métropole de la province. Corneille écrit ce nom Quangching; mais le P. Martini écrit Quongching. Elle eft de 1d 37' plus occidentale que Pekin, à 36° 34' de latitude. Il y a tout auprès le lac de Ho, où le roi Guci nourriffoit autrefois des grues avec beaucoup de foin. Les Chinois aiment encore aujourd'hui à nourrir des des cerfs; car comme ces animaux vivent très-long-tems, à force de les avoir chez eux, & de les voir fouvent, ils s'imaginent que ces animaux leur communiquent les esprits, qui font en eux le principe d'une longue vie. * Atlas Sinenfis.

grues

&

QUANGÇUNG, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Xunte, cinquième métropole de la province. Elle eft de 2d 30 plus occidentale que Pekin, fous les 37 so' de latitude. * Atlas Sinenfis.

QUANGGAN, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Xunking, troisième métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pekin de 1od 14', par les 31a de latitude. * Atlas Sinenfis.

QUANGHOA, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Siangyang, troifiéme métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pekin de 64 3', par les 32d 58' de latitude. * Atlas Sinenfis.

QUANGLING, ville de la Chine, dans la province de Channfi, au département de Taitung, troifiéme métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pekin de za 6', par les 39d so' de latitude. * Atlas Sinenfis.

QUANG-NANG, ville de la Chine, dans la province d'lunnan, dont elle eft la huitième métropole. Elle est de 134 25' plus occidentale que Pekin, à 24a de latitude. Le P. Martini la met au nombre des villes démembrées de l'empire Chinois, & dont le Tonquin s'eft emparé, auffi-bien que de la ville de Fu, qui en dépend. Ce canton, où Quangnang eft fituée, eft naturellement féparé de l'empire de la Chine par de grandes & hautes montagnes. Il eft tout en plaine, & il n'y a pas un feul endroit qui ne foit mis à profit. Aufli eft-il fort peuplé; on l'a nommé terre d'or, à caufe de fa fertilité, quoique les Chinois en appellent les habitans des barbares. Ils le tuent les uns les autres pour le moindre fujet. Les hommes & les femmes marchent nuds pieds: ils ont des habits fort courts, & les cheveux épars : ils mangent les infectes, les vers, les ferpens & les rats. Le mont Lienhoa eft à l'orient de la ville, fon nom vient de Lien, fleur, parce qu'il a la figure d'une fleur épanouie. * Atlas Sinenfis.

QUANGNHIAC, ou QUANLIA, bourgade, riviere & province de la Cochinchine, dans fa partie méridionale. Les autres lieux, dont parle le P. Alexandre de Rhodes, Voyages, 2 part. c. 17, qui a eu cette province en fon département, font Chaimi, bourg & port de mer, & Baobam, ville. Cette province eft nommée Quangnhiac, dans la relation des millions des vicaires apoftoliques, 2 part. c. 8.

QUANGNING, ville de la Chine, dans la province de Quanton, au département de Chaoking, fixième métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pekin de 54 par les 23d 55' de latitude Atlas Sinenfis.

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1. QUANG-PING, ville de la Chine, dans le Pekeli, dont elle eft la fixiéme métropole. Elle eft de 2d 34′ plus occidentale que Pekin, par les 37d 25' de latitude. Le canton où elle eft fituée étoit du royaume de Cin du tems des rois; elle fut enfuite de celui de Chao, & de celui de Hantan, fous la famille de Cin. Le nom qu'a cette ville aujourd'hui lui a été donné par la famille de Han, & elle l'a confervé jusqu'à préfent. Entre autres temples confa crés aux grands hommes, il y en a un de remarquable. Ils prétendent. qu'un de ces héros apparut, & inftruifit je ne fais quel pauvre enfant, qui profita fi bien de fes leçons, qu'il devint un excellent philofophe, & fut choifi pour commander à tout le pays. Ce Canton renferme neuf villes, savoir,

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