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appellé auffi faint Afaph, lequel eft uni à l'évêché, pour faire mieux fubfifter l'évêque.* Abrégé de l'histoire de l'ordre de faint Benoît, l. 2, c. 46. Etat préfent de la gr. Bret. 1. 1, p. 138.

SAINT-ASSAIRE & SAINT-BRIS, bourg de France, au diocèfe de Saintes, dans la Saintonge.

SAINT-ASTIER, bourg de France, au diocèfe de Périgueux, dans le Périgord. Il y a une églife collégiale.

C'étoit autrefois une abbaye de l'ordre de faint Benoît, & fécularifée depuis. Le chef du chapitre conferve le titre d'abbé, & eft de nomination royale.

SAINT AUBERT, abbaye de France, dans la ville de Cambray. Cette abbaye fut d'abord connue fous le nom de S. Pierre. Elle a été la mere des églifes de la ville de Cambray. On croit que ce fut faint Vaaft qui y établit, dès l'an 530, des chanoines, qui de féculiers furent changés en réguliers par l'évêque Liébert, l'an 1066, en la préfence de l'empereur Henri, qui détacha plufieurs beaux biens de cette noble & opulente églife, pour augmenter le nombre des prébendes en la cathédrale, & en favorifer ceux qui ne voulurent pas embraffer la discipline réguliere. S. Aubert, qui en eft le patron, auffi-bien que de toute la ville, y fit de grands biens; & y choifit fa fépulture. L'évêque Aubert, un de fes fucceffeurs, y fonda huit prébendes l'an 963. Herluin I, comte de Cambrefis, en répara les ruines, comme avoit fait l'évêque Dodilon fon prédéceffeur. Le feu le confuma pour la troifiéme fois en 1099, & encore en 1148. Les évêques Odard, Burchart I, & autres, contribuerent beaucoup à fon rétabliffement. Mais on ne peut s'empêcher de fe plaindre de quelques abbés des fié cles paffés, qui voulant la rebâtir ou la rehauffer, permirent que l'on cafsât plufieurs vitres, qu'on ôtât plufieurs tableaux & épitaphes, & qu'on couvrît du débris de fes vicilles murailles plus de cinq cents marbres ou tombeaux, dont les inscriptions pourroient beaucoup fervir aujourd'hui à l'hiftoire. La fimplicité & la négligence de ces abbés eft venue jusqu'à ce point, qu'ils n'ont pas même fait conferver dans leurs cayers la mémoire du lieu du fépulchre de leur patron, ni de plufieurs évêques qui y avoient choisi leur fépulture. Beaucoup moins encore fe font-ils embarraffés de laiffer quelques mémoires des noms de quantité de feigneurs des plus illuftres maifons, qui y ont été enterrés. * Le Carpentier, Hift. de Cambray, part. 2, cap. 7.

Les bâtimens de cette abbaye font magnifiques; & l'églife & le cloître bâtis nouvellement par Jerôme Millot, prélat recommandable par fa piété & fon érudition, font autant admirables par leur ftructure que par leurs ornemens & riches reliques. Cette abbaye a été anciennement fi renommée, que les plus grands feigneurs de la province tenoient à grand honneur de voir leurs enfans y prendre l'habit; ce qui fit qu'elle fut appellée l'abbaye des nobles, & qu'elle étoit regardée comme le féminaire des évêques. Grammaye, Gelic & de Ligne traitant de cette abbaye, ont dit à cette occafion; In hoc cœnobio multi nobilitate illuftres viri, multi cathedralis ecclefia canonici, regulam profeffi funt; prodieruntque hinc plurimi fanctitate, doctrina & eruditione clariffimi, qui ad diverfas ecclefias episcopales evecti funt.

Piganiol, Defer. de la France, t. 6, p. 162, parlant de faint Aubert, dit que c'eft une abbaye de chanoines réguliers de faint Auguftin, qui fut fondée l'an 1066. Mais il y a erreur, en ce qu'il a pris l'année que cette abbaye a été mife en regle pour l'époque de fa fondation. Le revenu eft de quarante mille livres.

Piganiol n'eft pas le feul qui fe foit trompé pour l'époque de cette fondation. D. Baunier, bénédictin, dans fon état des évêchés & abbayes, a fait la même faute; de plus il ne donne de revenu à cette abbaye que quatre mille livres, il s'eft trompé d'un zero, qu'on ne trouve point dans l'errata.

1. SAINT-AUBIN, bourg de France, dans le Bourbonnois, au diocèse de Bourges, Il eft fitué au bord du ruiffeau de Varne, à une lieue de Berfai & de Buxieres, à deux de Bourbon & à fept de Moulins. Le roi eft en partie feigneur de ce lieu.

2. SAINT-AUBIN DE CHASTEAU-NEUF, bourg de France, dans la Champagne, au diocèfe de Sens.

3. S. AUBIN DES BOIS, abbaye de France, en latin fanctus Albinus de Bosco. Ce font des moines de l'ordre

de cîteaux, dans la Bretagne, diocèfe de Saint-Brieux. Elle fut fondée l'an 1137, par le comte de Lamballe & vaut quatre mille livres.

4. SAINT-AUBIN DU CORMIER, ville de France, en Bretagne, au diocèfe & parlement de Rennes. Elle fut bâtie par Pierre Maucler, duc de Bretagne, en 1222, tant à caufe de la chaffe, que pour fermer l'entrée de la Bretagne, du côté du Maine. Ce lieu eft célébre par la victoire remportée fur les Bretons & leurs alliés, par l'armée de Charles VIII, fous le commandement du vicomte de la Tremouille, dans laquelle Louis, duc d'Orléans, général de l'armée ennemie, & depuis roi de France, fous le nom de Louis XII, fut fait prifonnier. Cette ville eft à fept lieues au nord-eft de Renne, & autant des frontieres de Normandie. Elle députe aux états de Bretagne.

5. SAINT-AUBIN DU DESERT, bourg de France, dans le Maine, au diocèfe du Mans, fur la Sarte, à une demi-lieue au-deffus de la chute du Loir. C'eft dans cette paroiffe qu'eft la vidamie du Mans, qui a autrefois appartenu à la maifon des feigneurs des Ufages, depuis à la maifon d'Angennes, & qui eft à préfent à celle de Vallé.

6. SAINT-AUBINTERGASTE, bourg de France, dans la Normandie, dans l'Avranchin. Il y a mille huit cents foixante feux.

1. SAINT-AUGUSTIN, ville & fort de l'Amérique feptentrionale, fur la côte orientale de la Floride, à l'extrémité d'une langue de terre, qui refferre au nord une baye de même nom, au-devant de laquelle il y a une isle. Cette ville, capitale de la Floride espagnole, eft par les 29d55' de latitude. Elle a été bâtie par les Espagnols à qui elle appartient.

2. SAINT-AUGUSTIN, (LE CAP DE ) Voyez au mot CAP.

3. SAINT-AUGUSTIN. ( LA BAYE DE ) Voyez BAYE. 4. SAINT- AUGUSTIN, bourg de France, en Saintonge.

5. S. AUGUSTIN DE TEROUANNE, abbaye de France, dans l'Artois, de l'ordre de prémontré. Elle eft en regle, & fut fondée en 1131, par Milon, évêque de Terouane. Il y mit des religieux du monaftere de Selincourt, diocèse d'amiens. Peu de tems après, Philippe, fils de Thieri, comte de Flandres, y ayant mis le feu, fon pere aumôna à cette abbaye dix livres de rente, monnbye de Flandres, pour réparation du tort que fon fils y avoit caufé. Elle eft une des plus confidérables de l'ordre. Son abbé affifte aux états d'Artois. C'eft tout ce qui nous refte de l'ancienne ville de Terouane, depuis que Charles-Quint l'a fait détruire. Cette abbaye eft fituée au bord de la Lys, dans le diocèfe de Saint-Omer.

SAINT-AVOLD ou SAINT-AVAULD, par corruption pour Saint-Nabor, petite ville de la Lorraine, à dix lieues de Metz, vers le levant, fur le Louter, avec une abbaye réguliere de bénédictins, fondée l'an 714, d'abord fous le nom de faint Hilaire de Poitiers, par faint Fridolin. On la nomma long-tems faint Hilaire de Mofelle, quoique fort loin de la Mofelle, & beaucoup plus proche de la Sarre. Elle fut nommée encore Neuzelle ou Novella Cella, comme l'appelle Raban de Mayence, jusqu'à ce qu'enfin elle a pris le nom de faint Nabor, dont le corps y avoit été transféré de Rome l'an 765, par les foins de faint Chrodegang, évêque de Metz. Baillet, Topogr. des * Saints.

Baillet a raifon de dire que ce lieu eft trop loin de la Mofelle, pour avoir été nommé Saint-Hilaire de Mofelle. Auffi n'en eft ce pas le nom; c'est Saint-Hilaire de Mofellane. La Mofellane eft un des noms de la Lorraine, & Saint-Hilaire de Mofellane ne veut dire que Saint-Hilaire de Lorraine, ce qui eft fort juste. La ville eft au duc de Lorraine, qui en devoit hommage à l'église de Metz. Le roi de France a déchargé le duc de cet hommage par le traité de 1718.

SAINT-AULAYE, bourg de France, dans l'Angou

mois.

S. AUSONE, en latin fancti Aufonii Parthenon, abbaye de filles, ordre de faint Benoît, dans la ville d'Angoulême, en France; c'est une noble & très-ancienne abbaye, qui a été fondée dès le troifiéme fiécle, & qui doit fon commencement à Aufonne, premier évêque d'Angoulême, & à une fœur du préfet Garrulus, nommée Calliague, qui, avec Callefagie & plufieurs autres faintes filles, y reçurent le

voile des mains du faint prélat Aufonne. Après fa mort, ces pieufes vierges enfevelirent fon corps dans l'églife que Calliague avoit bâtie à l'aide de fon frere, préfet des Romains, dans toute cette contrée, & homme très-puiflant. C'eft de-là que ce monaftère a pris le titre de faint Aufonne. Charlemagne étant à Angoulême lui donna l'église de faint Sonne, avec un très-ample territoire. Plufieurs rois de France ont imité la piété de cet empereur, & ont comblé de biens cette abbaye : elle fur long-tems enfévelie fous fes ruines, par les ravages des Barbares. Guillaume, évêque d'Angoulême, la rebâtit jusques dans les fondemens, dans les fauxbourgs de cette ville, au même lien où étoit autrefois l'églife où l'on confervoit les corps des faints évêques Aufoni & Atton. Le comte Guillaume, avec fa femme Girberie & leurs fils Aldoin, Gaufroid & Guillaume, céderent la manfe domaniale qu'ils avoient dans la métairie d'Alamans, en dot à la bafilique des faints Aufoni, Atton & Céfaire, où repofoient les corps de ces faints, & qui étoit fituée au deffous de la ville d'Angoulême, fur la riviere de l'Enguinne. L'acte de cette ceffion eft de l'année de la mort du comte Guillaume en 1028, fous le regne du roi Robert. Dans les guerres, les Anglois s'étant emparés d'Angoulême, ce monaftère fut encore ruiné. Jeanne de Bourbon, femme de Charles V, roi de France, en fut, pour ainsi dire, une feconde fondatrice, & le rétablit entierement dans le quatorziéme fiécle. Louise de Savoye, comteffe d'Angoulême, mere de François I, en releva auffi dans le feiziéme fiécle les bâtimens qui tomboient en ruine par leur ancienneté. L'abbaye fut encore entierement renversée en 1568, pendant les troubles des calviniftes; mais Louis XIII prit le foin de la faire rebâtir, avec une magnificence digne d'un grand roi, & la transféra du fauxbourg dans la ville; elle a plufieurs beaux priviléges, entr'autres, celui de ne dépendre uniquement que du faint fiége. Le pape Urbain VIII la confirma dans la poffeffion de tous les avantages. La communauté eft compofée de quarante religieufes, qui ont affez de peine à fubfifter.

SAINT-AUSTEL, bourg d'Angleterre, dans la province de Cornouailles. Il a droit de tenir marché public. Etat pref. de la gr. Bretagne, t. v.

SAINT-AUVENT, bourg de France, dans le Limoufin, au diocèse de Limoges.

S. AUVERGER, prieuré de l'ordre des mathurins, en France.

S. AVY, Sanctus Avitus, abbaye de religieufes, en France, fous la regle de faint Benoît, au diocèfe de Chartres, fur le Loir, entre Châteaudun & Saint-Denis du Pont. Elle est bien bâtie & a de fort beaux priviléges, & fur-tout plufieurs bénéfices à sa collation. Son revenu eft de quatre mille livres.

D. Beaunier, bénédictin, dans fon état des bénéfices du royaume, place cette abbaye fur la Loire, c'eft une erreur. SAINT-AA, bourg de France, dans l'Orléannois, au diocèle d'Orléans.

SAINT-BABEL, bourg de France, dans l'Auvergne, audiocèfe de Clermont.

SAINT-BARBAN, bourg de France, dans le Limofin, au diocèfe de Limoges.

1. SAINT-BARTHELEMI, petite ifle de l'Amérique, l'une des Antilles; elle eft au fud-eft de l'ifle de Saint-Martin, versle 189 de latitude feptentrionale. Son circuit n'eft que de fept à huit lieues, & fon havre feul eft caufe que les François y ont établi une colonie depuis l'an 1648; ce havre entre plus d'un quart de lieue dans la terre, & fon entrée eft large de cinquante pas : il en a plus de trois cents de largeur en quelques endroits, & au plus étoit, deux cents. Quoique les plus grands navires y puiffent entrer en toute faifon, il ne laiffe pas d'être de difficile accès, à caufe que l'ifle eft entourée de plufieurs rochers. La terre n'y eft guères propre que pour le tabac. On y trouve plufieurs beaux arbres fort eftimés, une infinité d'oifeaux de différentes espèces, & de la pierre qu'on y apporte d'autres ifles, & qui eft propre à faire de la chaux. Il y a une colonie françoife: on l'en avoit ôtée pour fortifier celle de Saint-Chriftophle pendant la guerre de 1688, mais en 1701, elle commençoit à fe rétablir. De l'lfle met SaintMartin au nord de Saint-Barthelemi, dans la carte du Méxique. Danville la met au nord-oueft; mais le Pere Labat renverfe les chofes, & met Saint-Martin aa fud-oueft de Saint-Barthelemi; en quoi il a voulu fans doute copier ceux

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qui ont fait dire à Corneille que Saint-Barthelemi eft à quatre lieues au nord-eft de Saint-Martin.

2. SAINT-BARTHELEMI, montagne de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, à deux lieues de Tlascala. Elle eft très-haute.

3. SAINT-BARTHELEMI. (les baffes de ) Voyez BASSES.

4. SAINT-BARTHELEMI, bourg de France, dans l'Anjou, au diocèle d'Angers.

S. BASLE, en latin fancti Bafoli Fanum, abbaye de France, de l'ordre de faint Benoît, en Champagne, diocèfe de Reims, fur le haut d'une montagne. Elle s'appelloit autrefois Verzy.lly a encore auprès un village de ce nom. On la croit fondée par Suanegotte, feconde femme de Thierry, roi d'Auftrafie, & par Theodechilde fa fille. Ses premiers religieux fuivoient d'abord la regle de faint Antoine & de Pacôme ; mais faint Nivart, archevêque de Reims, qui rétablit cette abbaye vers l'an 664, leur fit embraffer la régle de faint Benoît. Une congrégation de prêtres féculiers leur fuccéda vers l'an 717. L'archevêque Artaud remit en leur place des bénédictins, vers l'an 960, Leur monastère étoit d'abord au pied de la montagne, d'où il fut transféré au haut en 840. Cette abbaye a été unie à la congrégation de faint Maur en 1644; depuis lequel tems les religieux de cette congrégation l'ont beaucoup rétablie & embellie. On y tint un concile l'an 991, pour inftaler archevêque de Rheims Gerber, qui a depuis été le pape Silveftre II. Elle eft exemte de la jurisdiction de l'ordinaire.

SAINT-BAUDELLE, bourg de France, dans le Maine, au diocèfe du Mans.

SAINT-BAULT, bourg de France, dans la Touraine, au diocèfe de Tours.

SAINT-BAUMER, bourg de France, dans la Normandie, au diocèle du Mans. Il y a des mines & des forges où l'on fait beaucoup de fer dans ce canton.

SAINT-BAUZELY, bourg de France, dans le Rouergue, diocèfe de Vabres.

1. SAINT-BEAT, en latin Oppidum fancti Beati, ville de France. C'eft un fiége de la judicature de Riviere. Elle eft fituée dans le comté & diocèfe de Comminge, au confluent de la Garonne & de la Pique, à deux lieues au midi de Saint-Bertrand de Comminges, dont elle peut paffer pour le boulevard. La Garonne la traverfe & la fépare en deux. Elle eft entre deux montagnes. Toutes les maifons y font bâties de marbre, parce qu'il n'y a pas d'autres pierres dans le pays. Il y a un prieuré affez confidérable.

2. SAINT-BEAT, ou, comme le peuple dit par corrup tion, faint-Pat tion, faint-Pat, nom d'une caverne de Suiffe. Voyez UNDERSEWEN.

S. BENIGNE DE DIJON, abbaye d'hommes, de l'ordre de faint Benoît. Voyez DIJON,

S. BENOÎT, abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, en Portugal, dans la province d'entre Duero e Minho, près de la ville de Viana. Elle est très nombreuse.

SAINT-BENOÎT DU SAULT, ville de France, en latin Sanctus Benedictus de Saltu. Elle eft fituée dans les confins du Berri & du Poitou, au diocèfe de Bourges. Il y a un prieuré conventuel de l'ordre de faint Benoît, membre de l'abbaye de faint Benoît, fur la Loire, de la congrégation de faint Maur, dont le titre eft uni à la maison des millions étrangeres de Paris. Il y a auffi un couvent d'augustins. Cette ville eft à vingt-cinq lieues de Bourges, à dix-huit de Poitiers, à feize de Limoges, à neuf de Montmorillon, & à huit de Blanc. Elle eft du bailliage de Montmorillon.

S. BENOÎT SUR LOIRE, abbaye de France, dans le diocèse d'Orléans, & à huit lieues de cette ville. Elle eft célébre par la vénération du corps de faint Benoît, que l'on prétend y avoir été transporté du monaftère du MontCaffin, par la crainte des barbares, au commencement du feptiéme fiécle. Cette abbaye reconnoît pour fondateur un feigneur bourguignon, nommé Léodebaudus, en l'an 623. Cette maifon a eu des abbés très-diftingués par leur capacité & par leurs fciences, qui l'ont rendue la premiere du royaume pendant plufieurs fiécles.

SAINT-BENOÎT SUR SARTHE, bourg de France, dans le Maine, au diocèse du Mans.

S. BENOÎT, S. Benedictus, abbaye réguliere d'hommes, dans la Lorraine, au diocèfe de Metz, à la fource de l'Hatton, & près de Hatton-le-Châtel. Elle eft de l'ordre de

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câteaux, filiation de la Crefte, & fondée l'an 1132. 1. SAINT-BERNARD, (LE GRAND) montagne de Suifle & de Savoye, aux confins de l'une & de l'autre, entre le Valais & le Val d'Aofte, à la fource de la Drance, qui tombe dans le Rhône, & de la Doria, qui groffit le Pô. Selon l'auteur de l'état & délices de la Suiffe, ce qu'on appelle aujourd'hui le mont Saint-Bernard, portoit anciennement le nom d'Alpes Pennines ou du mont Jupiter, d'où l'on a fait dans la fuite le nom de Montjou, Mons Jovis, à caufe d'une idole nommée Jupiter Penninus, qu'on y adoroit dans le tems du paganisme. Quelques fiécles après l'introduction du chriftianisme, on lui a donné le nom de SaintBernard, à caufe d'un faint prêtre de ce nom, natif du Val d'Aofte, (archidiacre d'Aofte) qui avoit abbattu l'idole & fondé un couvent pour loger les pauvres voyageurs. Quoi qu'il en foit, il y a fur le fommet de cette montagne un grand couvent ou hospice, où des religieux reçoivent tous les voyageurs. Ils les logent & les nourriffent trois jours durant gratis, fans aucune diftinction de catholique & proteftant. Ils traitent chacun selon sa qualité, & les voyageurs qui ont quelque argent, ne manquent jamais, s'ils ont quelque reconnoiffance, de faire un préfent honnête au couvent. S'il meurt quelqu'un dans ce lieu, ils ne l'enterrent pas; mais ils le mettent dans une chapelle qui eft loin du couvent, au milieu d'une glaciere, & où les corps fe gardent long-tems fans fe corrompre, à caufe de l'excès du froid qu'il y fait. On ignore le tems & les circonftances de cette fondation. Un évêque de Laufanne, nommé Hartman, avoit été aumônier de cette maison, l'an 850 ou environ: mais elle n'en eft pas moins ancienne. Chaque jour, ces bons religieux ont foin d'envoyer aux deux cheanins oppofés des gens avec de l'eau-de-vie & d'autres cordiaux, & fouvent ils rencontrent de pauvres voyageurs étendus par terre & tombés en défaillance, par la violence du mauvais tems qu'ils ont effuyé, & ils leur donnent tout le fecours qui eft néceflaire. Auffi aime-t-on beaucoup ces religieux dans toute la Suiffe & aux environs; & quand ils envoyent quêter pour leur maifon, ce qu'ils font une fois chaque année, il n'y a fi pauvre maifon qui ne leur donne largement & de bon cœur, les proteftans auffi-bien que les catholiques. Cet hospice eft fort grand, & peut contenir environ fix cents perfonnes ; & comme il eft entouré de neiges & de glaces, il ne croît abfolument rien dans fon voifinage. Cependant tout y abonde par les foins de ceux qui en ont la direction, & par les grandes contributions qu'on y fait.

2. SAINT-BERNARD, (le petit) montagne de Savoye, entre le Val d'Aofte & la Tarantaife. Quoique très-haute, elle n'est pas comparable à l'autre en élévation.

3. S. BERNARD, abbaye de France, en Dauphiné, au diocèfe de Valence, & près de la ville de ce nom. Elle eft de l'ordre de faint Benoît.

4. SAINT-BERNARD, (l'isle de ) ifle de l'Amérique méridionale, au gouvernement de Carthagène. Il y en a fix, & elles font vis-à-vis de la riviere de Zenu. Elles s'élevent en hautes collines, & ont quelques bayes de fable du côté qu'elles regardent la haute mer.

5. S. BERNARD, abbaye d'hommes, ordre de cîteaux, dans les Pays-Bas, fur la droite de l'Escaut, deux lieues au-deffus d'Anvers.

6. S. BERNARD, abbaye de l'ordre de câteaux, en Italie, dans le Cremasque, au diocèse de Creme.

S. BERNARDIN. Voyez au mot VOGELBERG. SAINT-BERTRAND,Convena,petite ville de France, au pays de Comminges, où eft le fiége de l'évêché, qui conferve le titre d'évêque de Comminges. Saint-Bertrand eft fur une colline, au pied de laquelle étoit la ville de Comminges, Lugdunum Convenarum, qui étoit plus grande que Touloufe, comme il paroît par les veftiges de fon enceinte. Cette ancienne ville fut détruite en 585, par Gontrand, roi des Bourguignons, parce que cette place avoit fervi de retraite à un certain Gondebaut, qui fe difoit fils de Clotaire I, & prétendoit à la couronne. Saint Bertrand, évêque de Comminges, dont le titre fubfiftoit toujours, & fubfifte encore à préfent, malgré la deftruction de cette ville; faint Bertran, dis-je, fit bâtir la ville qui porte aujourd'hui fon nom, vers la fin de l'onzième fiécle, felon l'abbé de Longuerue, ou l'an 1100, felon Piganiol de la Force, Descr. de la France, t. 4, p. 586. Ce n'eft qu'une

grande bourgade, où il n'y a que cinq cents habitans. Elle tire tout fon relief de fon église cathédrale. La menuiferie du chœur eft ce qu'on y remarque de plus rare ; c'est une grande dévotion des gens du pays, qui ont beaucoup de confiance en l'interceffion de faint Bertrand. Ce faint évêque étoit fils d'Athon Raymond, feigneur de l'ifle. Je parle de l'évêché au mot Comminges. Il y a à saint Bertrand un jubilé toutes les fois que la fainte croix fe trouve le vendredi, & c'eft un concours de monde fi confidérable, qu'on y a vu des gens étouffés: un confeffeur même fut précipité par fes pénitens de deffus la pointe d'un rocher. * Mémoires dresses fur les lieux.

1. SAINT-BLAISE, prieuré de France, au diocèse de Bourges.

2. SAINT-BLAISE, grand village de Suiffe, dans le pays de Neuchatel, au-delà de la ville de ce nom, & au bout du lac. Il peut aller de pair avec bien des places de la Suiffe, qui portent le nom de ville; ce village eft en partie dans une plaine fort unie, & en partie fur des hauteurs de rochers. Etat & délices de la Suiffe, t. 3, p. 243.

3. SAINT - BLAISE, abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, dans la Forêt noire, au diocèfe de Conftance, à fix lieues au fud-eft de Fribourg en Brisgaw, fur la riviere d'Alb. Elle fut fondée en 945, & paffe pour une des plus riches d'Allemagne. L'abbé a féance aux diétes du cercle de Suabe comme feigneur de Bondorf près d'Uberlingen.

SAINT-BLANCAT, petite ville de France en Gascogne dans le Nebouzan, dont elle eft une des châtellenies, à la gauche de la Garonne.

SAINT-BLIN, ou, comme écrit l'auteur des mémoires de Champagne, SAINT-BELIN, prieuré de France, en Champagne, au diocèfe de Toul. Il dépend de l'abbaye de faint Benigne de Dijon. Il est dans le village de Bertigni dont l'églife paroiffiale eft fous l'invocation de faint Nicolas. Le prieur eft feigneur du lieu. Ce prieuré fut fondé dans le milieu du huitiéme fiécle par faint Jacob, évêque de Toul, & Liliofa fa fœur, qui donna le village de Bertigni pour établir ce prieuré. Il eft en commende, & étoit autrefois conventuel; mais il n'y a plus de religieux.

1. SAINT-BONNET, bourg de France, dans l'Auvergne, au diocèse de Clermont.

2. SAINT - BONNET, ville de France, dans le Dauphiné, au diocèse de Vienne.

3. SAINT BONNET, bourg de France, dans le Dauphiné, au diocèfe de Gap. Il eft le chef lieu du duché de Lesdiguieres, fitué dans le val de Champfaur; & il eft célébre pour avoir été le lieu de la naiffance de l'illustre connétable, duc de Lesdiguieres.

4. SAINT-BONNET des Bruyeres, bourg de France, dans le Beaujolois, diocèse de Lyon.

5. SAINT-BONNET, ville de France dans le Forez. Ses habitans font renommés pour les ouvrages de clincaillerie, principalement pour de grands ciseaux, qu'on estime d'autant plus, qu'en cette ville il y a une fource dont l'eau a une propriété particuliere pour la trempe; ce qu'on_attribue auffi à l'adreffe des ouvriers. Cette ville appartient au roi : il y a une églife paroiffiale, un couvent de capucins & un d'urfulines.* Corn. Dict.

6. SAINT-BONNET, bourg de France, dans l'Auvergne, au diocèfe de Clermont.

SAINT-BRANCHS, bourg & prévôté de France, dans la Touraine.

SAINT-BRANSCHEIR, petite ville de Suiffe, dans le Bas-Valais, au bout du val Saint-Pierre, qui eft de quatre lieues de longueur, & dont l'autre bout va au Saint-Bernard. Elle eft le chef-lieu du gouvernement d'Entremont ; il y a une belle église dédiée à faint Etienne. Delà au fommet du mont Saint-Bernard, on comte fix lieues de chemin. * Etat & délices de la Suiffe, t. 4, p. 206.

1. SAINT-BRICE, bourg de France, dans l'Ile de France. 2. SAINT - BRICE, bourg de France, dans l'An

jou.

SAINT-BRIEUC, en latin Oppidum fancti Brioci ou Briocenfe Oppidum, ville de France, en la haute Bretagne. Elle tire fon nom d'un monaftère fondé en l'honneur de faint Brieuc, apôtre de ce pays, & où le prince Breton Numenoius établit un évêché l'an 844. Sanson croit que le dio,

cèle de Saint Brieuc répond au peuple Aulerci Diablintes. Voyez le pour & le contre de ce fentiment dans l'article Aulerci. Cette ville n'étoit qu'un village nonimé BIDUÉ, lorsqu'on y établit un, fiége épiscopal, felon Piganiol de la Force, Descr. de la France, t. 5, p. 248. Cette ville eft fituée dans un fond environné de montagnes, qui lui ôtent la vue de la mer, quoiqu'elle n'en foit éloignée que d'une demi-lieue, & qu'elle y forme un petit port. Les églifes, les rues & les places de Saint-Brieuc font affez belles. Cette ville étant fans foffés & fans murailles, eft jointe à fes fauxbourgs, excepté du côté des cordeliers, où l'on en a élevé une d'environ cinquante toifes. L'églife de faint Michel, dans le fauxbourg du même nom, eft la plus grande parciffe de la ville. Le couvent des cordeliers eft bien bâti, & leur jardin eft fpacieux. Le collége en eft fort proche, & eft entretenu par la ville pour l'inftrution de la jeuneffe. Cette ville a produit un jurisconfulte d'un grand nom, qui eft François Duaren, profeffeur de dront à Bourges, où il mourut l'an 1559, âgé d'environ cin

quante ans.

L'évêché de Saint-Brieuc fut établi par le pape Pélage l'an 552, & faint Brieuc, irlandois de nation, & disciple de faint Germain, évêque de Paris, en fut le premier évêque, felon Piganiol; mais ce lieu n'étoit rien moins qu'un fage épiscopal du tems de ce faint. Fleuri, Hift. ecclef. 4. 34, 14, qui a beaucoup plus examiné ces antiquités ecclefiaftiques, dit beaucoup mieux, que faint Brieuc né dans la grande Bretagne, après avoir été ordonné évêque, & fait plufieurs miracles, paffa dans la Gaule, & y fonda un premier monaftère, puis un autre au lieu qui porte fon nom, & qui fut depuis un fiége épiscopal. Cette discusfion n'eft pas affez importante à la géographie pour m'y arrêter. Pourfuivons la description. L'églife cathédrale eft dédiée à faint Etienne, & le chapitre eft compofé de fix dignités & de vingt prébendes. Le revenu de l'évêque eft de dix-huit mille livres. Dans la même ville de Saint-Brieuc il y a une collégialle, dont les prébendes font d'un revenu confidérable. Elle eft fous l'invocation de faint Guillaume évêque de cette ville, mort en 1227, & canonifé par le pape Innocent IV, l'an 1247. Baillet, Topogr. des faints, p. 90, dit : SAINT BRIEUC, fancti Brioci Fanum, ville maritime de la baffe Bretagne, évêché fuffragant de Tours. Le tombeau de faint Brieuc, évêque régionnaire du pays, au feptiéme fiécle, & la célébrité de fon culte, ont donné la naiffance à cette ville, où l'on érigea un évêché long-tems après la mort. Il fe trompe, en ce qu'il met faint Brieuc en baffe Bretagne : il eft de la haute, aux confins de la basse.

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Le diocèse de Saint-Brieuc fait une des provinces de la Bretagne. Sa richeffe & fon commerce confiftent en toiles & en fil, qui fe fait principalement à Quintin & dans les paroifles de LOUDEAC, UZEL, & ALINEUC. Les toiles qu'on y fabrique, font propres pour l'Espagne, & portées à Cadix par les marchands de Saint-Malo. Leur prix ne fe regle que fur la consommation qui s'en fait aux Indes, où elles paflent de Cadix, & c'eft delà que dépend tout ce commerce Celui des fils se fait dans les marchés du pays, à Saint-Brieuc, à Moncontour, à Lambale, &c. d'où il paffe aux fabriques de toiles de l'évêché de Léon. Le terroir de ce diocèfe rapporte par-tout quantité de bleds; il y a auffi beaucoup d'arbres fruitiers, du fruit desquels on fait du cidre. Il y a trois forges, favoir à Loudeac, à la Hardouinave & à Vaublanc.

I. SAINT-BRIS, ville de France, en Bourgogne, dans l'Auxerrois, avec titre de marquifat : cette ville députe aux états de Bourgogne alternativement avec trois autres petites villes de l'Auxerrois.

2. SAINT-BRIS, bourg de France, dans l'Angoumois, au diocèle de Saintes.

S. BROUIN les moines, prieuré en commende, ordre de faint Benoît.

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1. SAINT-CALAIS, en latin faint Carilefi Oppidum, ville & baronnie de France, dans le Maine, au diocèle du Mans, avec un châtellenie royale. Ce lieu a long tems été nommé ANISOLA OU ANINSULA, à caufe de fa fituation fur la riviere d'Anille, à fix lieues de Vendôme, & à neuf lieues du Mans. Il appartenoit dans les premiers tems à un feigneur paien, qui s'étant converti à la foi, donna une partie de les biens à faint Thuribe, évêque du Mans, pour y bâtir un monaftère. Saint Carilef, qui vivoit fous le regne de Childebert, le rétablit vers l'an 15, & lui donna fon nom, qu'on a corrompu dans l'appellation vulgaire de SAINT-CALAIS. C'eft à préfent une abbaye confidérable de l'ordre de faint Benoît & de la congrégation de faint Maur. Il y a auffi un chapitre dédié fous l'ordre de faint Pierre &int Paul. Il confifte en fix chanoines à la collation de l'évêque du Mans, & en quatre chapelains. Quelques uns prétendent que c'eft cette collégiale qui a été fondée par faint Thuribe fecond évêque du Mans, & non l'abbaye du même nom. Les feigneurs de ce lieu portoient auffi le nom de Saint-Calais; de cette famille étoit Hugues de Saint-Calais trente-feptième évêque du Mans. Elle s'éteignit à la fin de l'onziéme fiécle. Cette terre eft à préfent unic au duché de Vendôme. Sa jurisdiction particuliere s'étend fur quinze paroiffes. Outre l'abbaye dont il a été parlé, il y a une paroille & un monaftère de bénédictines. Quelquesuns écrivent SAINT-CALÉS.

3. SAINT-CALAIS, en Sonnois, bourg de France, dans le Maine.

SAINT-CANNAT, en latin Caftrum de fancto Cannato, ville de France, dans la Provence, au diocèfe de Marseille. Elle a été poffédée par l'évêque de Marseille jusqu'en 1473, que Jean Alardeau, évêque de Marfeille, l'échangea pour la terre d'Aubagne avec le roi René. Le prieuré en eft toujours uni à la manse épiscopale.

SAINT-CASSIEN, baronnie de France; elle appartient au duc de Richelieu. Elle a donné le nom à une ancienne famille qui est éteinte.

SAINT-CELERIN, bourg de France, dans le Maine, au diocèfe du Mans.

SAINT-CENERE, bourg de France, dans le Maine, au diocèfe du Mans.

L'an 1456 les Anglois y furent défaits par les François.

SAINT-CEOLS, en latin Sanctus Celfus, petit bourg de France, dans le Berri, au diocèfe de Bourges, fur le grand chemin de Sancerre, à cinq lieues de ces deux villes, & à une lieue du bourg DES-AIS. Il eft fiége d'une justice, haute, moyenne & baffe, qui releve de faint Pierre le Moutier, & fuit la coutume du Berri. Il y a un prieuré fimple, poffédé par un bénédictin de la congrégation de faint Maur, du monaftère de faint Joüin fous Mauléon en Poitou; il eft feigneur de la paroiffe, & nomme à la cure qui eft à portion congrue. Ce prieuré eft lui-même à la collation du prieuré de Cluny. Il a d'abord été fondé pour des bénédictins non réformés de la dépendance de la Charité. Il étoit alors occupé par un prieur, le curé & deux religieux. Les guerres l'ayant ruiné, les religieux fe font retirés, & le prieuré a été poffédé pendant cent ans par des prêtres féculiers, & depuis peu il eft tombé en regle. La grandeur de l'églife & de l'ancien cimetiere fait conjecturer que cette paroille a été autrefois plus peuplée : l'on prétend qu'elle a été ruinée par les troupes. L'églife paroissiale est dédiée à faint Gervais & à faint Protais..

SAINT-CERÉ, petite ville de France, dans le haut Querci, fur la riviere de Bave, à neuf lieues au nord-est de Cahors, entre Figeac & la Dordogne. On trouve dans les environs des carrieres de marbre allez eftimées. Quelquesuns écrivent Saint-Seré; Nollin dans fa carte de Guienne en 1700, l'appelle Saint-Seve, c'eft fans doute une faute du graveur. Mémoires dreffes fur les lieux.

SAINT-CERNIN, ville de France, dans le Rouergue, au diocèse de Vabres. Il y a un chapitre compofé d'un prévôt & de douze chanoines.

SAINT-CESAIRE-Les-Arles, en latin Sancti Cafarii ou Santi Joannis abbatia, abbaye de filles, de l'ordre de faint Benoît, fituée dans un fauxbourg de la ville d'Arles en Provence. Elle fut fondée par faint Céfaire, évêque d'Arles, au commencement du fixiéme fiécle vers l'an $30. Voyez

ARLES.

SAINT - CHAFRE, en latin Calminium monafterium fandi Theofredi, bourg de France, dans le Languedoc, au Velay, diocèle du Puy. Il doit fon accroiffement à une célébre abbaye, fondée du tems de la reine Brunehaud, vers l'an 570, fous l'invocation des apôtres faint Pierre & faint Paul, par Calmin ou Calmer, duc ou gouverneur d'Auvergne, qui y établit pour premier abbé faint Eudon ou Eudes, moine de Lerins. L'ancien nom de cette abbaye eft CALMINIACUM: depuis elle a pris le nom de fon fecond abbé nommé faint Theoffroy, neveu de faint Odillon & fon fuccefleur. Elle eft de l'ordre de faint Benoît, & a été presque détruite par un évêque de la ville du Puy: elle fut rétablie par Dalmatius, l'un de fes abbés, avec l'aide & la protection de l'empereur Louis le Débonnaire. Ce bourg eft au bord de la Colence, à tres lieues des fources de la Loire, qui viennent du mont Méfence. L'abbaye eft aux pieds de cette montagne.

SAINT-CHAMAND, bourg de France, dans le Limofin, au diocèfe & au préfidial de Tulles.

SAINT-CHAMAS, bourg de France, en Provence, peu éloigné de la ville de Salon. Il eft fitué fur une colline dont le pied eft arrofé de quelques ruiffeaux, & autres fources qui fortent la plupart d'un rocher, fur lequel eft un autre bourg qu'on appelle Miramas. Avant que d'arriver à Saint-Chamas, on paffe fur un pont entre deux arcs, qui ont été bâtis par Céfar, comme on le juge par quelques inscriptions fort effacées qu'on y voit. Jouvin * de Rochefort.

SAINT-CHAMOND ou SAINT-CHAUMONT, en latin Oppidum fancti Anemundi, ville de France, dans le Lyonnois, au diocèfe de Lyon, au bord du Giez, fur le che min de Lyon à Saint-Etienne, à trois lieues de la derniere & à fix de la premiere. Elle a un fort château à cinq bastions, fitué fur une côte de l'autre bord du Giez. Il y a dans cette ville un chapitre dédié à faint Chamond; il eft compofé de trois dignités, de cinq chanoines, de quatre chanoines aumôniers du château & de quatre prébendes.

SAINT-CHARLES, bourg de France, dans le Maine, au diocèfe du Mans.

SAINT-CHARTIER, petite ville & châtellenie de France, dans le Berry, au diocèse de Bourges, à une lieue de la Chaftre. Adelard Guillebaud, fon feigneur, s'en qualifioit prince en 1105. Elle releve du duché de Châteauroux : elle a depuis paffé dans l'ancienne maifon de Déols, qui en faifoit hommage au chapitre primatial de Bourges. Elle entra enfuite dans la maifon de Chauvigni, d'où elle a paffé dans celle de Saint-Marc. Elle étoit autrefois connue fous le nom de Vicus Lucaniacus, & dans la fuite fous celui de Caftellum fancti Charterii.

SAINT-CHERF, bourg de France, en latin Caftrum fancti Theuderii, dans le Dauphiné, diocèfe de Vienne; il en eft à fept lieues. Il y a une ancienne abbaye de l'ordre de faint Chef. Cette abbaye avoit été bâtie par faint Theudere, évêque de Vienne, dans une forêt jusqu'alors inhabitée. Elle fut fécularifée fous François I, par Paul III, & convertie en un chapitre noble de vingt-huit chanoines. La manse abbatiale a été unie à l'archevêché de Vienne, ce qui donne droit à ce prélat d'en conférer tous les canonicats; mais il ne les peut donner qu'à des habitués reçus par le chapitre, devant lequel ils font preuve de feize quartiers de nobleffe. Le doyen qui est élu par le chapitre confere tous les offices clauftraux.

Cette abbaye n'eft point de l'ordre de faint Chef, ordre inconnu, mais de l'ordre de faint Benoît, & s'appelle faint Chef & non pas faint Cherf.

SAINT-CHERON-LEZ CHARTRÉS, S. Caraunus, abbaye de France, de l'ordre de faint Auguftin, dans la Beauce, près de Chartres. Elle est très-ancienne, car on voit fur une pierre du choeur que le roi Clotaire la dota. Vers l'an 1137, on en tira les chanoines féculiers, pour y mettre des chanoines réguliers de faint Auguftin. Ĉette abbaye rapporte trois mille livres.

SAINT-CHIGNAN, en latin fancti Aniani oppidum, ville de France, dans le bas Languedoc, au diocèfe de faint Pons. On l'a furnommée de la Corne, à caufe de la grande quantité de tanneurs qu'il y a dans cette ville, qui mettent leurs cuirs pendre à des cornes de bœuf. Il y a auffi une manufacture de draps qui occupe plus de mille ouvriers. L'évêque de faint Pons réfide ordinairement dans cette ville.

Il y auffi dans cette ville une abbaye de l'ordre de faint Benoît.

2. SAINT-CHRISTOPHLE, en latin Caftrum fandi Chriftophori, bourg de France, dans la Touraine, au diocèfe de Tours. Il eft fitué aux frontieres du Maine & de l'Anjou, à fix lieues & au nord de Tours. C'est une baronnie qui a été poffédée pendant deux cents cinquante ans par la famille d'Alais, d'où elle a paflé dans celle de Montfort, puis dans celle de Parthenai par mariage, & en celle de Bueil par acquêt; elle a depuis été unie au duché de Vaujour, en faveur de Louise de la Baume le Blanc. Elle appartient à présent aux héritiers de la princeffe de Conti, premiere douairiere.

3. SAINT-CHRISTOPHLE, bourg de France, dans le pays d'Aunis, au diocèfe de la Rochelle.

4. SAINT-CHRISTOPHLE, bourg de France, dans la Normandie, au diocèfe de Rouen. Mr. d'Outreville en eft seigneur.

5. SAINT-CHRISTOPHLE, bourg de France dans la Bourgogne, au diocèfe de Bellay.

6. SAINT-CHRISTOPHLE, ifle de l'Amérique feptentrionale, une des Antilles. Elle a au nord l'ifle de Saint-Barthelemi, au midi celle de Nieves, & au couchant celle de Saint-Euftache. Elle eft environ vers le 17° 30' de latitude, & le 315d de longitude la coupe dans fon extrémité occidentale. Elle fut découverte par Chriftophle Colomb, l'an 1493, qui lui donna fon nom. Les François y débarquerent en 1625, fous la conduite de M. Dyel Denambuc, cadet d'une ancienne maifon de Normandie qui partit de Dieppe fur un vaiffeau de quatre canons & de quelques pierriers. Il arriva d'abord au Kaimans, où il fut attaqué par un fut attaqué par un gallion d'Espagne, monté de trente piéces d'artillerie. Il fe défendit avec tant de vigueur, qu'il força le gallion de lâcher prife. S'étant radoubé à un endroit commode, il mit à la voile, & au bout de quinze jours arriva à l'ifle de Saint-Christophle. Il eft remarquable que le même jour que les François débarquerent dans cette ifle, fous la conduite de M. Denambuc, les Anglois y débarquerent par un autre côté, fous celle de M. Waëmard. Ces deux capitaines ne s'amuferent point à s'en disputer la poffeffion: ils la partagerent. Plufieurs François qui s'y étoient déja réfugiés en différentes occafions, & qui vivoient en bonne intelligence avec les fauvages, reconnurent M. Denambuc pour leur chef. Ce chef fe rembarqua huit mois après pour la France, où il forma une compagnie pour fubvenir aux befoins de la colonie qu'il vouloit établir à Saint-Christophle.

Cette ifle fut attaquée en 1627, par une puiffante flotte espagnole, qui alloit au Brefil, laquelle étoit commandée par dom Frédéric de Tolede, qui mit les deux colonies en défordre. Mais, après le départ des Espagnols, elles fe rétablirent. Le grand maître de Malthe, traita en 1651 de la portion qu'occupoient les François, avec la compagnie des Indes occidentales, aux charges & conditions que le roi de France en auroit la fouveraineté, & que les chevaliers fourniroient à chaque mutation de roi une couronne d'or & mille écus de redevance. Ils la poffederent jusqu'en 1665, que la compagnie la racheta. En 1666, M. le commandeur de Salles, qui en étoit gouverneur, conquit, pour les François, la partie de cette ifle qui étoit sous la domination angloife: mais on leur en céda l'entiere poffesfion en 1713, par le traité d'Utrecht.

Cette ille a environ vingt-cinq lieues de tour. Elle est moins fujette aux ardeurs du climat de la ligne, que les autres ifles du même continent: on y respire toute l'année un air doux & très-fain.

Elle eft fertile en cannes de fucre, en coton, en indigo en ris & en toutes fortes de fruits & de légumes. La pêche & la chaffe y font abondantes. Il y a une belle faline, fur le bord de la mer dans un cul-de-fac. On fait ailément le tour de l'ifle par terre; mais on ne peut la traverfer, à caufe de plufieurs hautes montagnes où il y a des précipices affreux. Il y en a une qui fournit beaucoup de foufre, & qu'on appelle, pour cela, montagne de foufre on y trouve auffi des fources d'eaux chaudes. Depuis le pied des montagnes, toute la terre de cette ifle s'étend par une pente douce, jusqu'au bord de la mer. Toute cette étendue eft très-fertile, & cultivée jusqu'à la pente des montagnes, qui eft divifée presque par tout en plufieurs étages, par la milieu desquels paffent de beaux & larges chemins, tirés

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