Images de page
PDF
ePub

appellé aussi saint Afaph, lequel est uni à l'évêché, pour faire mieux fubfifter l'évêque. * Abrégé de l'histoire de l'ordre de faint Benoît, l. 2, c. 46. Etat présent de la gr. Bret. 1. 1, p. 138.

SAINT-ASSAIRE & SAINT-BRIS, bourg de France, au diocèse de Saintes, dans la Saintonge.

SAINT-ASTIER, bourg de France, au diocèse de Périgueux, dans le Périgord. Il y a une église collégiale.

C'étoit autrefois une abbaye de l'ordre de saint Benoît, & fécularifée depuis. Le chef du chapitre conserve le titre d'abbé, & eft de nomination royale.

de câteaux, dans la Bretagne, diocèse de Saint-Brieux. Elle fut fondée l'an 1137, par le comte de Lamballe, & vaut quatre mille livres.

4. SAINT-AUBIN DU CORMIER, ville de France, en Bretagne, au diocèse & parlement de Rennes. Elle fur bâtie par Pierre Maucler, duc de Bretagne, en 1222, tant à cause de la chaffe, que pour fermer l'entrée de la Bretagne, du côté du Maine. Ce lieu est célébre par la victoire remportée sur les Bretons & leurs alliés, par l'armée de Charles VIII, sous le commandement du vicomte de la Tremouille, dans laquelle Louis, duc d'Orléans, général de l'armée ennemie, & depuis roi de France, sous le nom de Louis XII, fut fait prisonnier. Cette ville est à sept lieues au nord-est de Renne, & autant des frontieres de Normandie. Elle députe aux états de Bretagne.

5. SAINT-AUBIN DU DESERT, bourg de France, dans le Maine, au diocèse du Mans, sur la Sarte, à une demi-lieue au-dessus de la chute du Loir. C'est dans cette paroisse qu'est la vidamie du Mans, qui a autrefois appartenu à la maison des seigneurs des Usages, depuis à la maison d'Angennes, & qui est à présent à celle de Vallé.

6. SAINT - AUBIN - TERGASTE, bourg de France, dans la Normandie, dans l'Avranchin. Il y a mille huit cents soixante feux.

1. SAINT-AUGUSTIN, ville & fort de l'Amérique septentrionale, sur la côte orientale de la Floride, à l'extrémité d'une langue de terre, qui resserre au nord une baye de même nom, au-devant de laquelle il y a une ifle. Cette ville, capitale de la Floride espagnole, est par les 29d 55' de latitude. Elle a été bâtie par les Espagnols à qui elle appartient.

SAINT AUBERT, abbaye de France, dans la ville de Cambray. Cette abbaye fut d'abord connue sous le nom de S. Pierre. Elle a été la mere des églises de la ville de Cambray. On croit que ce fut faint Vaast qui y établit, dès l'an 530, des chanoines, qui de séculiers furent changés en réguliers par l'évêque Liébert, l'an 1066, en la présence de l'empereur Henri, qui détacha plusieurs beaux biens de cette noble & opulente église, pour augmenter le nombre des prébendes en la cathédrale, & en favorifer ceux qui ne voulurent pas embrasser la discipline réguliere. S. Aubert, qui en est le patron, auffi-bien que de toute la ville, y fit de grands biens; & y choisit sa sépulture. L'évêque Aubert, un de ses successeurs, y fonda huit prébendes l'an 963. Herluin I, comte de Cambresis, en répara les ruines, comme avoit fait l'évêque Dodilon son prédécesseur. Le feu le consuma pour la troisième fois en 1099, & encore en 1148. Les évêques Odard, Burchart I, & autres, contribuerent beaucoup à fon rétablissement. Mais on ne peut s'empêcher de se plaindre de quelques abbés des sié. cles paffés, qui voulant la rebâtir ou la rehauffer, permi2. SAINT-AUGUSTIN, (LE CAP DE ) Voyez au mot rent que l'on cassât plusieurs vitres, qu'on ôtât plusieurs CAP. tableaux & épitaphes, & qu'on couvrit du débris de ses vieilles murailles plus de cinq cents marbres ou tombeaux, dont les inscriptions pourroient beaucoup servir aujourd'hui à l'histoire. La simplicité & la négligence de ces abbés eft venue jusqu'à ce point, qu'ils n'ont pas même fait conserver dans leurs cayers la mémoire du lieu du sépulchre de leur patron, ni de plusieurs évêques qui y y avoient choisi leur sépulture. Beaucoup moins encore se font-ils embarraffés de laisser quelques mémoires des noms de quantité de seigneurs des plus illuftres maisons qui y ont été enterrés. * Le Carpentier, Hift. de Cambray, part. 2, cap. 7.

[ocr errors]

Les bâtimens de cette abbaye font magnifiques; & l'église & le cloître bâtis nouvellement par Jerôme Millot, prélat Tecommandable par sa piété & son érudition, sont autant admirables par leur structure que par leurs ornemens & riches reliques. Cette abbaye a été anciennement si renommée, que les plus grands seigneurs de la province tenoient à grand honneur de voir leurs enfans y prendre l'habit ; ce qui fit qu'elle fut appellée l'abbaye des nobles, & qu'elle étoit regardée comme le séminaire des évêques. Grammaye, Gelic & de Ligne traitant de cette abbaye, ont dit à cette occasion; In hoc cœnobio multi nobilitate illuftres viri, multi cathedralis ecclefia canonici, regulam professi sunt; prodieruntque hinc plurimi sanctitate, doctrina & eruditione clariffimi, qui ad diversas ecclefias episcopales evecti sunt.

Piganiol, Defor. de la France, t. 6, p. 162, parlant de faint Aubert, dit que c'est une abbaye de chanoines réguliers de faint Augustin, qui fut fondée l'an 1066. Mais il y a erreur, en ce qu'il a pris l'année que cette abbaye a été mise en regle pour l'époque de sa fondation. Le revenu est de quarante mille livres.

Piganiol n'est pas le seul qui se soit trompé pour l'époque de cette fondation. D. Baunier, bénédictin, dans son état des évêchés & abbayes, a fait la même faute; de plus il ne donne de revenu à cette abbaye que quatre mille livres, il s'est trompé d'un zero, qu'on ne trouve point dans

l'errata.

1. SAINT-AUBIN, bourg de France, dans le Bourbonnois, au diocèse de Bourges, Il est situé au bord du ruisseau de Varne, à une lieue de Bersai & de Buxieres, à deux de Bourbon & à sept de Moulins. Le roi est en partie seigneur de ce lieu.

2. SAINT-AUBIN DE CHASTEAU-NEUF, bourg de France, dans la Champagne, au diocèse de Sens.

3. S. AUBIN DES BOIS, abbaye de France, en latin Sanctus Albinus de Bosco. Ce sont des moines de l'ordre

3. SAINT - AUGUSTIN. (LA BAYE DE) Voyez BAYE. 4. SAINT - AUGUSTIN, bourg de France, en Sain

tonge.

5. S. AUGUSTIN DE TERQUANNE, abbaye de France, dans l'Artois, de l'ordre de prémontré. Elle est en regle, & fut fondée en 1131, par Milon, évêque de Terouane. Il y mit des religieux du monaftere de Selincourt, diocèse d'amiens. Peu de tems après, Philippe, fils de Thieri, comte de Flandres, y ayant mis le feu, son pere aumôna à cette abbaye dix livres de rente, monnoye de Flandres, pour réparation du tort que son fils y avoit causé. Elle est une des plus considérables de l'ordre. Son abbé assiste aux états d'Artois. C'est tout ce qui nous reste de l'ancienne ville de Terouane, depuis que Charles-Quint l'a fait détruire. Cette abbaye est située au bord de la Lys, dans le diocèse de Saint-Omer.

SAINT-AVOLD OU SAINT-AVAULD, par corruption pour Saint-Nabor, petite ville de la Lorraine, à dix lieues de Metz, vers le levant, sur le Louter, avec une abbaye réguliere de bénédictins, fondée l'an 714, d'abord sous le nom de saint Hilaire de Poitiers, par saint Fridolin. On la nomma long-tems faint Hilaire de Mofelle, quoique fort loin de la Moselle, & beaucoup plus proche de la Sarre. Elle fut nommée encore Neuzelle ou Novella Cella, comme l'appelle Raban de Mayence, jusqu'à ce qu'enfin elle a pris le nom de saint Nabor, dont le corps y avoit été transféré de Rome l'an 765, par les foins de saint Chrodegang, évêque de Metz. * Baillet, Topogr. des Saints.

Baillet a raison de dire que ce lieu est trop loin de la Moselle, pour avoir été nommé Saint-Hilaire de Moselle. Aufli n'en est-ce pas le nom; c'est Saint-Hilaire de Mofellane. La Mosellane est un des noms de la Lorraine, & Saint-Hilaire de Mosellane ne veut dire que Saint-Hilaire de Lorraine, ce qui est fort juste. La ville est au duc de Lorraine, qui en devoit hommage à l'église de Metz. Le roi de France a déchargé le duc de cet hommage par le traité de 1718.

SAINT - AULAYE, bourg de France, dans l'Angoumois.

S. AUSONE, en latin sancti Ausonii Parthenon, abbaye de filles, ordre de saint Benoît, dans la ville d'Angoulême, en France; c'est une noble & très-ancienne abbaye, qui a été fondée dès le troisiéme siècle, & qui doit son commencement à Ausonne, premier évêque d'Angoulême, & à une fœur du préfet Garrulus, nommée Calliague, qui, avec Callefagie & plusieurs autres saintes filles, y reçurent le

,

voile des mains du saint prélat Ausonne. Après sa mort, ces pieuses vierges ensevelirent son corps dans l'église que Calliague avoit bâtie à l'aide de son frere, préfet des Romains, dans toute cette contrée, & homme très-puissant. C'est de-là que ce monastère a pris le titre de faint Ausonne. Charlemagne étant à Angoulême lui donna l'église de saint Sonne, avec un très-ample territoire. Plusieurs rois de France ont imité la piété de cet empereur, & ont comblé de biens cette abbaye: elle fut long-tems ensévelie sous ses ruines, par les ravages des Barbares. Guillaume, évêque d'Angoulême, la rebâtit jusques dans ses fondemens, dans les fauxbourgs de cette ville, au même lieu où éroit autrefois l'église où l'on confervoit les corps des faints évêques Aufoni & Atton. Le comte Guillaume, avec sa femme Girberie & leurs fils Aldoin, Gaufroid & Guillaume, céderent la manse domaniale qu'ils avoient dans la métairie d'Alamans, en dot à la bafilique des saints Aufoni Atton & Cefaire, où reposoient les corps de ces faints, & qui étoit située au dessous de la ville d'Angoulême, sur la riviere de l'Enguinne. L'acte de cette ceffion est de l'année de la mort du comte Guillaume en 1028, sous le regne du roi Robert. Dans les guerres, les Anglois s'étant emparés d'Angoulême, ce monastère fut encore ruiné. Jeanne de Bourbon, femme de Charles V, roi de France, en fut, pour ainsi dire, une seconde fondatrice, & le rétablit entierement dans le quatorziéme fiécle. Louise de Savoye, comteffe d'Angoulême, mere de François I, en releva auffi dans le feiziéme siécle les bâtimens qui tomboient en ruine par leur ancienneté. L'abbaye fut encore entierement renversée en 1568, pendant les troubles des calvinistes; mais Louis XIII prit le foin de la faire rebâtir, avec une magnificence digne d'un grand roi, & la transféra du fauxbourg dans la ville; elle a plusieurs beaux priviléges, entr'autres, celui de ne dépendre uniquement que du faint fiége. Le pape Urbain VIII la confirma dans la possession de tous ses avantages. La communauté est compofée de quarante religieuses, qui ont affez de peine à subsister.

SAINT-AUSTEL, bourg d'Angleterre, dans la province de Cornouailles. Il a droit de tenir marché public. Etat pref. de la gr. Bretagne, t. Ι.

SAINT-AUVENT, bourg de France, dans le Limoufin, au diocèse de Limoges.

S. AUVERGER, prieuré de l'ordre des mathurins, en

France.

S. AVY, Sanctus Avitus, abbaye de religieuses, en France, fous la regle de faint Benoît, au diocèse de Chartres, fur le Loir, entre Châteaudun & Saint-Denis du Pont. Elle est bien bâtie & a de fort beaux priviléges, & fur-tout plusieurs bénéfices à sa collation. Son revenu est de quatre mille livres.

D. Beaunier, bénédictin, dans son état des bénéfices du royaume, place cette abbaye fur la Loire, c'est une erreur. SAINT-AA, bourg de France, dans l'Orléannois, au diocèse d'Orléans.

SAINT-BABEL, bourg de France, dans l'Auvergne, audiocèse de Clermont.

SAINT-BARBAN, bourg de France, dans le Limosin, au diocèse de Limoges.

1. SAINT-BARTHELEMI, petite isle de l'Amérique, l'une des Antilles; elle est au fud-est de l'isle de Saint-Martin, versle 18d de latitude septentrionale. Son circuit n'est que de sept à huit lieues, & son havre seul est cause que les François y ont établi une colonie depuis l'an 1648; се havre entre plus d'un quart de lieue dans la terre, & son entrée est large de cinquante pas: il en a plus de trois cents de largeur en quelques endroits, & au plus étoit, deux cents. Quoique les plus grands navires y puiffent entrer en toute saison, il ne laisse pas d'être de difficile accès, à cause que l'ifle est entourée de plusieurs rochers. La terre n'y est guères propre que pour le tabac. On y trouve plusieurs beaux arbres fort estimés, une infinité d'oiseaux de différentes espèces, & de la pierre qu'on y apporte d'autres ifles, & qui eft propre à faire de la chaux. Il y a une colonie françoise: on l'en avoit ôtée pour fortifier celle de Saint-Chriftophle pendant la guerre de 1688, mais en 1701, elle commençoit à se rétablir. De l'Isle met SaintMartin au nord de Saint-Barthelemi, dans la carte du Méxique. Danville la met au nord-ouest; mais le Pere Labat renverse les chofes, & met Saint-Martin aa sud-ouest de Saint-Barthelemi; en quoi il a voulu sans doute copier ceux

qui ont fait dire à Corneille que Saint-Barthelemi est à quatre lieues au nord-est de Saint-Martin.

2. SAINT-BARTHELEMI, montagne de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, à deux lieues de Tlascala. Elle est très-haute.

3. SAINT - BARTHELEMI. (les basses de ) Voyez

BASSES.

4. SAINT-BARTHELEMI, bourg de France, dans l'Anjou, au diocèse d'Angers.

S. BASLE, en latin sancti Bafoli Fanum, abbaye de France, de l'ordre de saint Benoît, en Champagne, diocèse de Reims, sur le haut d'une montagne. Elle s'appelloit autrefois Verzy. Il y a encore auprès un village de ce nom. On la croit fondée par Suanegotte, seconde femme de Thierry, roi d'Auftrafie, & par Theodechilde sa fille. Ses premiers religieux suivoient d'abord la regle de saint Antoine & de Pacôme ; mais faint Nivart, archevêque de Reims, qui rétablit cette abbaye vers l'an 664, leur fit embrasser la régle de saint Benoît. Une congrégation de prêtres féculiers leur fuccéda vers l'an 717. L'archevêque Artaud remit en leur place des bénédictins, vers l'an 960, Leur monastère étoit d'abord au pied de la montagne, d'où il fut transféré au haut en 840. Cette abbaye a été unie à la congrégation de saint Maur en 1644; depuis lequel tems les religieux de cette congrégation l'ont beaucoup rétablie & embellie. On y tint un concile l'an 991, pour inftaler archevêque de Rheims Gerber, qui a depuis été le pape Silvestre II. Elle est exemte de la jurisdiction de l'ordinaire.

SAINT-BAUDELLE, bourg de France, dans le Maine, au diocèse du Mans.

SAINT-BAULT, bourg de France, dans la Touraine, au diocèse de Tours.

SAINT-BAUMER, bourg de France, dans la Normandie, au diocèse du Mans. Il y a des mines & des forges où l'on fait beaucoup de fer dans ce canton.

SAINT-BAUZELY, bourg de France, dans le Rouergue, diocèse de Vabres.

1. SAINT-BEAT, en latin Oppidum sancti Beati, ville de France. C'est un fiége de la judicature de Riviere. Elle eft fituée dans le comté & diocèse de Comminge, au confuent de la Garonne & de la Pique, à deux lieues au midi de Saint-Bertrand de Comminges, dont elle peut paffer pour le boulevard. La Garonne la traverse & la fépare en deux. Elle est entre deux montagnes. Toutes les maisons y font bâties de marbre, parce qu'il n'y a pas d'autres pierres dans le pays. Il y a un prieuré affez considérable.

2. SAINT-BEAT, ou, comme le peuple dit par corruption, Saint-Pat, nom d'une caverne de Suiffe. Voyez UNDERSEWEN.

S. BENIGNE DE DIJON, abbaye d'hommes, de l'ordre de faint Benoît. Voyez DIJON.

S. BENOÎT, abbaye d'hommes, ordre de saint Benoît, en Portugal, dans la province d'entre Duero e Minho près de la ville de Viana. Elle est très nombreuse.

[ocr errors]

SAINT-BENOÎT DU SAULT, ville de France, en latin Sanctus Benedictus de Saltu. Elle est située dans les confins du Berri & du Poitou, au diocèse de Bourges. Il y a un prieuré conventuel de l'ordre de saint Benoît, nembre de l'abbaye de saint Benoît, sur la Loire, de la congrégation de faint Maur, dont le titre est uni à la maison des missions étrangeres de Paris. Il y a aussi un couvent d'augustins. Cette ville eft à vingt-cinq lieues de Bourges, à dix-huit de Poitiers, à seize de Limoges, à neuf de Montmorillon, & à huit de Blanc. Elle est du bailliage de Montmorillon.

S. BENOÎT SUR LOIRE, abbaye de France, dans le diocèse d'Orléans, & à huit lieues de cette ville. Elle est célébre par la vénération du corps de saint Benoît, que l'on prétend y avoir été transporté du monastère du MontCaffin, par la crainte des barbares , au commencement du septiéme fiécle. Cette abbaye reconnoît pour fondateur un seigneur bourguignon, nommé Léodebaudus, en l'an 623. Cette maison a eu des abbés très-diftingués par leur capacité & par leurs fciences, qui l'ont rendue la premiere du royaume pendant plusieurs fiécles.

SAINT-BENOÎT SUR SARTHE, bourg de France, dans le Maine, au diocèse du Mans.

S. BENOÎT, S. Benedictus, abbaye réguliere d'hommes, dans la Lorraine, au diocèfe de Metz, à la source de l'Hatton, & près de Hatton-le-Châtel. Elle est de l'ordre de

12

câteaux, filiation de la Creste, & fondée l'an 1132.

1. SAINT-BERNARD, ( LE GRAND) montagne de Suifle & de Savoye, aux confins de l'une & de l'autre, entre le Valais & le Val d'Aoste, à la source de la Drance, qui tombe dans le Rhône, & de la Doria, qui grossit le Pô. Selon l'auteur de l'état & délices de la Suisse, ce qu'on appelle aujourd'hui le mont Saint-Bernard, portoit anciennement le nom d'Alpes Pennines ou du mont Jupiter, d'où l'on a fait dans la fuite le nom de Montjou, Mons Jovis, à caufe d'une idole nommée Jupiter Penninus, qu'on y adoroit dans le tems du paganisme. Quelques siécles après l'introduction du chriftianisme, on lui a donné le nom de SaintBernard, à cause d'un saint prêtre de ce nom, natif du Val d'Aofte, (archidiacre d'Aoste) qui avoit abbattu l'idole & fondé un couvent pour loger les pauvres voyageurs. Quoi qu'il en soit, il y a sur le sommet de cette montagne un grand couvent ou hospice, où des religieux reçoivent tous les voyageurs. Ils les logent & les nourrissent trois jours durant gratis, sans aucune distinction de catholique & proteftant. Ils traitent chacun selon sa qualité, & les voyageurs qui ont quelque argent, ne manquent jamais, s'ils ont quelque reconnoissance, de faire un présent honnête au couvent. S'il meurt quelqu'un dans ce lieu, ils ne l'enterrent pas; mais ils le mettent dans une chapelle qui est loin du couvent, au milieu d'une glaciere, & où les corps se gardent long-tems fans se corrompre, à cause de l'excès du froid qu'il y fait. On ignore le tems & les circonstances de cette fondation. Un évêque de Lausanne, nommé Hartman, avoit été aumônier de cette maison, l'an 850 ou environ : mais elle n'en est pas moins ancienne. Chaque jour, ces bons religieux ont soin d'envoyer aux deux cheanins opposés des gens avec de l'eau-de-vie & d'autres cordiaux, & souvent ils rencontrent de pauvres voyageurs étendus par terre & tombés en défaillance, par la violence du mauvais tems qu'ils ont essuyé, & ils leur donnent tout le secours qui est nécessaire. Aussi aime-t-on beau aucoup ces religieux dans toute la Suisse & aux environs; & quand ils envoyent quêter pour leur maison, ce qu'ils font une fois chaque année, il n'y a fi pauvre maison qui ne leur donne largement & de bon cœur, les proteftans aussi-bien que les catholiques. Cet hospice est fort grand, & peut contenir environ fix cents personnes ; & comme il est entouré de neiges & de glaces, il ne croît absolument rien dans son voisinage. Cependant tout y abonde par les soins de ceux qui en ont la direction, & par les grandes contributions qu'on y fait.

2. SAINT-BERNARD, (le petit) montagne de Savoye, entre le Val d'Aoste & la Tarantaise. Quoique très-haute, elle n'est pas comparable à l'autre en éléva

tion.

3. S. BERNARD, abbaye de France, en Dauphiné, au diocèse de Valence, & près de la ville de ce nom. Elle est de l'ordre de saint Benoît.

14. SAINT-BERNARD, (l'isle de ) ifle de l'Amérique méridionale, au gouvernement de Carthagène. Il y en a fix, & elles sont vis-à-vis de la riviere de Zenu. Elles s'élevent en hautes collines, & ont quelques bayes de sable du côté qu'elles regardent la haute mer.

5. S. BERNARD, abbaye d'hommes, ordre de cîteaux, dans les Pays-Bas, sur la droite de l'Escaut, deux lieues au-dessus d'Anvers.

6. S. BERNARD, abbaye de l'ordre de câteaux, en Italie, dans le Cremasque, au diocèse de Greme. S. BERNARDIN. Voyez au mot VOGELBERG

SAINT-BERTRAND, Convena, petite ville de France, au pays de Comminges, où est le siége de l'évêché, qui conserve le titre d'évêque de Comminges. Saint-Bertrand est sur une colline, au pied de laquelle étoit la ville de Comminges, Lugdunum Convenarum, qui étoit plus grande que Toulouse, comme il paroît par les vestiges de son enceinte. Cette ancienne ville fut détruite en 585, par Gontrand, roi des Bourguignons, parce que cette place avoit fervi de retraite à un certain Gondebant, qui se disoit fils de Clotaire I, & prétendoit à la couronne. Saint Bertrand, évêque de Comminges, dont le titre subsistoit toujours, & fubfifte encore à présent, malgré la destruction de cette ville; faint Bertran, dis-je, fit bâtir la ville qui porte aujourd'hui fon nom, vers la fin de l'onziéme siécle, felon l'abbé de Longuerne, ou l'an 1100, selon Piganiol de la Force, Deser, de la France, t. 4, p. 586. Ce n'est qu'une

grande bourgade, où il n'y a que cinq cents habitans. Elle tire tout fon relief de son église cathédrale. La menuiserie du chœur est ce qu'on y remarque de plus rare; c'est une grande dévotion des gens du pays, qui ont beaucoup de confiance en l'interceffion de saint Bertrand. Ce faint évêque étoit fils d'Athon Raymond, seigneur de l'ifle. Je parle de l'évêché au mot Comminges. Il y a à saint Bertrand un jubilé toutes les fois que la sainte croix se trouve le vendredi, & c'est un concours de monde si considérable, qu'on y a vu des gens étouffés: un confeffeur même fut précipité par ses pénitens de dessus la pointe d'un rocher. * Mémoires dresses sur les lieux.

1. SAINT-BLAISE, prieuré de France, au diocèse de

Bourges.

2. SAINT-BLAISE, grand village de Suisse, dans le pays de Neuchatel, au-delà de la ville de ce nom, & au bout du lac. Il peut aller de pair avec bien des places de la Suifle, qui portent le nom de ville; ce village est en partie dans une plaine fort unie, & en partie sur des hauteurs de rochers. * Etat & délices de la Suisse, t. 3, p. 243.

3. SAINT - BLAISE, abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, dans la Forêt noire, au diocèse de Constance, à fix lieues au sud-est de Fribourg en Brisgaw, sur la riviere d'Alb. Elle fut fondée en 945, & paffe pour une des plus riches d'Allemagne. L'abbé a féance aux diétes du cercle de Suabe comme seigneur de Bondorf près d'Uberlingen.

SAINT-BLANCAT, petite ville de France en Gascogne dans le Nebouzan, dont elle est une des châtellenies, à la gauche de la Garonne.

SAINT-BLIN, ou, comme écrit l'auteur des mémoires de Champagne, SAINT-BELIN, prieuré de France, en Champagne, au diocèse de Toul. Il dépend de l'abbaye de faint Benigne de Dijon. Il est dans le village de Bertigni, dont l'église paroissiale est sous l'invocation de saint Nicolas. Le prieur est seigneur du lieu. Ce prieuré fut fondé dans le milieu du huitiéme siécle par saint Jacob, évêque de Toul, & Liliosa sa sœur, qui donna le village de Bertigni pour établir ce prieuré. Il est en commende, & étoit autrefois conventuel; mais il n'y a plus de religieux.

1. SAINT-BONNET, bourg de France, dans l'Auvergne, au diocèse de Clermont.

2. SAINT - BONNET, ville de France, dans le Dauphiné, au diocèse de Vienne.

3. SAINT-BONNET, bourg de France, dans le Dauphiné, au diocèse de Gap. Il est le chef-lieu du duché de Lesdiguieres, situé dans le val de Champsaur; & il est célébre pour avoir été le lieu de la naissance de l'illustre connétable, duc de Lesdiguieres.

4. SAINT-BONNET des Bruyeres, bourg de France, dans le Beaujolois, diocèse de Lyon.

5. SAINT-BONNET, ville de France dans le Forez. Ses habitans sont renommés pour les ouvrages de clincaillerie, principalement pour de grands ciseaux, qu'on estime d'autant plus, qu'en cette ville il y a une source dont l'eau a une propriété particuliere pour la trempe; ce qu'on attribue auffi à l'adresse des ouvriers. Cette ville appartient au roi: il y a une église paroissiale, un couvent de capucins & un d'ursulines. * Corn. Dict.

6. SAINT - BONNET, bourg de France, dans l'Auvergne, au diocèse de Clermont.

SAINT-BRANCHS, bourg & prévôté de France, dans la Touraine.

SAINT-BRANSCHEIR, petite ville de Suisse, dans le Bas-Valais, au bout du val Saint-Pierre, qui est de quatre lieues de longueur, & dont l'autre bout va au Saint-Bernard. Elle est le chef-lieu du gouvernement d'Entremont ; il y a une belle église dédiée à faint Etienne. Delà au sommet du mont Saint-Bernard, on comte fix lieues de chemin. * Etat & délices de la Suisse, t. 4, p. 206.

1. SAINT-BRICE, bourg de France, dans l'ifle de France.

2. SAINT - BRICE, bourg de France, dans l'Anjou.

SAINT-BRIEUC, en latin Oppidum Sancti Brioci ou Briocense Oppidum, ville de France, en la haute Bretagne. Elle tire son nom d'un monastère fondé en l'honneur de saint Brieuc, apôtre de ce pays, & où le prince Breton Numenoius établit un évêché l'an 844. Sanson croit que le dio.

Les

cèse de Saint Brieuc répond au peuple Aulerci Diablintes. Voyez le pour & le contre de ce sentiment dans l'article Aulerci. Cette ville n'étoit qu'un village nonimé BIDUÉ, lorsqu'on y établit un fiége épiscopal, felon Piganiol de la Force, Descr. de la France, 1. 5, p. 248. Cette ville est située dans un fond environné de montagnes, qui lui ôtent la vue de la mer, quoiqu'elle n'en soit éloignée que d'une demi-lieue, & qu'elle y forme un petit port. églises, les rues & les places de Saint-Brieuc font affez belles. Cette ville étant lans folfés & fans murailles, est jointe à ses fauxbourgs, excepté du côté des cordeliers, où l'on en a élevé une d'environ cinquante toises. L'église de saint Michel, dans le fauxbourg du même nom, est la plus grande parciffe de la ville. Le couvent des cordeliers est bien bati, & leur jardin est spacieux. Le collége en est fort proche, & est entretenu par la ville pour l'inftruEtion de la jeunesse. Cette ville a produit un jurisconfulte d'un grand nom, qui est François Duaren, profeffeur de droit à Bourges, où il mourut l'an 1559, âgé d'environ cin

quante ans.

L'évêché de Saint-Brieuc fut établi par le pape Pélage l'an 552, & faint Brieuc, irlandois de nation, & disciple de saint Germain, évêque de Paris, en fut le premier évêque, felon Piganiol; mais ce lieu n'étoit rien moins qu'un fiége épiscopal du tems de ce faint. Fleuri, Hift. ecclés. 1. 34, 6. 14, qui a beaucoup plus examiné ces antiquités ecclesiastiques, dit beaucoup mieux, que faint Brieuc né dans la grande Bretagne, après avoir été ordonné évêque, & fait plusieurs miracles, passa dans la Gaule, & y fonda un premier monastère, puis un autre au lieu qui porte son nom, & qui fut depuis un siége épiscopal. Cette discusfion n'est pas allez importante à la géographie pour m'y ar

regne

1. SAINT-CALAIS, en latin faint Carilesi Oppidum, ville & baronnie de France, dans le Maine, au diocèse du Mans, avec un châtellenie royale. Ce lieu a long tems été nommé ANISOLA OU ANINSULA, à cause de sa situation fur la riviere d'Anille, à fix lieues de Vendôme, & à neuf lieues du Mans. Il appartenoit dans les premiers tems à un seigneur païen, qui s'étant converti à la foi, donna une partie de ses biens à faint Thuribe, évêque du Mans, pour y bâtir un monastère. Saint Carilef, qui vivoit sous le de Childebert, le rétablit vers l'an 515, & lui donna fon nom, qu'on a corrompu dans l'appellation vulgaire de SAINT-CALAIS. C'est à présent une abbaye considérable de l'ordre de saint Benoît & de la congrégation de saint Maur. Il y a aussi un chapitre dédié sous l'ordre de saint Pierre & int Paul. Il consiste en fix chanoines à la collation de l'évêque du Mans, & en quatre chapelains. Quelques-uns prétendent que c'est cette collégiale qui a été fondée par faint Thuribe second évêque du Mans, & non l'abbaye du même nom. Les seigneurs de ce lieu portoient aussi le nom de Saint-Calais; de cette famille étoit Hugues de Saint-Calais trente-septiéme évêque du Mans. Elle s'éteignit à la fin de l'onziéme siécle. Cette terre est à présent unie au duché de Vendôme. Sa jurisdiction particuliere s'étend sur quinze paroiffes. Outre l'abbaye dont il a été parlé, il y a une paroille & un monastère de bénédictines. Quelquesuns écrivent SAINT-CALÉS.

3. SAINT-CALAIS, en Sonnois, bourg de France, dans le Maine.

SAINT-CANNAT, en latin Caftrum de fancto Cannato, ville de France, dans la Provence, au diocèse de Marseille. Elle a été possédée par l'évêque de Marseille jusqu'en 1473, que Jean Alardeau, évêque de MarseilRené. Le prieuré en est toujours uni à la manse épiscopale.

rêter. Poursuivons la description. L'église cathédrale est dé-le, l'échangea pour la terre d'Aubagne avec le roi

diée à saint Etienne, & le chapitre est composé de six dignités & de vingt prébendes. Le revenu de l'évêque est de dix-huit mille livres. Dans la même ville de Saint-Brieuc il y a une collégialle, dont les prébendes sont d'un revenu considérable. Elle est sous l'invocation de saint Guillaume évêque de cette ville, mort en 1227, & canonisé par le pape Innocent IV, l'an 1247. Baillet, Topogr. des faints, p. 90, dit: SAINT-BRIEUC, Sancti Brioci Fanum, ville maritime de la basse Bretagne, évêché fuffragant de Tours. Le tombeau de faint Brieuc, évêque régionnaire du pays, au septiéme siécle, & la célébrité de son culte, ont donné la naissance à cette ville, où l'on érigea un évêché long-tems après sa mort. Il se trompe, en ce qu'il met saint Brieuc en baffe Bretagne : il est de la haute, aux confins de la basle.

Le diocèse de Saint-Brieuc fait une des provinces de la Bretagne. Sa richesse & fon commerce consistent en toiles & en fil, qui se fait principalement à Quintin & dans les paroifles de LoUDEAC, UZEL, & ALINEUC. Les toiles qu'on y fabrique, sont propres pour l'Espagne, & portées à Cadix par les marchands de Saint-Malo. Leur prix ne se regle que sur la consommation qui s'en fait aux Indes, où elles paflent de Cadix, & c'est delà que dépend tout ce commerce. Celui des fils se fait dans les marchés du pays, à Saint-Brieuc, à Moncontour, à Lambale, &c. d'où il passe aux fabriques de toiles de l'évêché de Léon. Le terroir de ce diocèse rapporte par-tout quantité de bleds; il y a aufli beaucoup d'arbres fruitiers, du fruit desquels on fait du cidre. Il y a trois forges, savoir à Loudeac, à la Hardouinaye & à Vaublanc.

1. SAINT-BRIS, ville de France, en Bourgogne, dans l'Auxerrois, avec titre de marquisat: cette ville députe aux états de Bourgogne alternativement avec trois autres petites villes de l'Auxerrois.

2. SAINT-BRIS, bourg de France, dans l'Angoumois, au diocèse de Saintes.

S. BROUIN les moines, prieuré en commende, ordre de saint Benoît.

S. BRUNO DE BOSCO, chartreuse d'Italie, dans la Calabre ultérieure, au diocèse de Squillace. C'est la seconde de l'ordre; elle fut fondée en 1 IOI par saint Bruno qui y mourut.

SAINT-BURIEN, village d'Angleterre, dans la province de Cornouailles, dans sa partie occidentale, sur la côte, à trois lieues du cap de Cornouailles. Il y a eu un monastère qui est ruiné. Quelques - uns prennent ce lieu pour l'ancien BOLERIUM.

SAINT-CASSIEN, baronnie de France; elle appartient au duc de Richelieu. Elle a donné le nom à une ancienne famille qui est éteinte.

SAINT-CELERIN, bourg de France, dans le Maine, au diocèse du Mans.

SAINT-CENERE, bourg de France, dans le Maine,

au diocèse du Mans.

L'an 1456 les Anglois y furent défaits par les François.

SAINT-CEOLS, en latin Sanctus Celfus, petit bourg de France, dans le Berri, au diocèse de Bourges, sur le grand chemin de Sancerre, à cinq lieues de ces deux villes, & à une lieue du bourg DES-AIS. Il est siége d'une justice, haute, moyenne & basse, qui releve de saint Pierre le Moutier, & fuit la coutume du Berri. Il y a un prieuré simple, possédé par un bénédictin de la congrégation de faint Maur, du monastère de saint Joiiin sous Mauléon en Poitou; il est seigneur de la paroiffe, & nomme à la cure qui est à portion congrue. Ce prieuré est lui-même à la collation du prieuré de Cluny. Il a d'abord été fondé pour des bénédictins non réformés de la dépendance de la Charité. Il étoit alors occupé par un prieur, le curé & deux religieux. Les guerres l'ayant ruiné, les religieux se sont retirés, & le prieuré a été possédé pendant cent ans par des prêtres séculiers, & depuis peu il est tombé en regle. La grandeur de l'église & de l'ancien cimetiere fait conjecturer que cette paroisle a été autrefois plus peuplée: l'on prétend qu'elle a été ruinée par les troupes. L'église paroissiale eft dédiée à saint Gervais & à faint Protais..

SAINT-CERÉ, petite ville de France, dans le haut Querci, sur la riviere de Bave, à neuf lieues au nord-est de Cahors, entre Figeac & la Dordogne. On trouve dans les environs des carrieres de marbre allez estimées. Quelquesuns écrivent Saint-Seré; Nollin dans sa carte de Guienne en 1700, l'appelle Saint-Seve, c'est sans doute une faute du graveur. * Mémoires dresssés sur les lieux.

1

SAINT-CERNIN, ville de France, dans le Rouergue, au diocèse de Vabres. Il y a un chapitre composé d'un prévôt & de douze chanoines.

SAINT-CESAIRE-Les-Arles, en latin Sancti Cafarii ou Sancti Joannis abbatia, abbaye de filles, de l'ordre de saint Benoît, située dans un fauxbourg de la ville d'Arles en Provence. Elle fut fondée par saint Césaire, évêque d'Arles, au commencement du sixiéme siécle vers l'an 530. Voyez ARLES.

A

:

SAINT - CHAFRE, en latin Calminium monasterium fancti Theofredi, bourg de France, dans le Languedoc, au Velay, diocèse du Puy. Il doit son accroissement à une célébre abbaye, fondée du tems de la reine Brunehaud, vers l'an 570, sous l'invocation des apôtres saint Pierre & faint Paul, par Calmin ou Calmer, duc ou gouverneur d'Auvergne, qui y établit pour premier abbé faint Eu Eudon ou Eudes, moine de Lerins. L'ancien nom de cette abbaye eft CALMINIACUM: depuis elle a pris le nom de son second abbé nommé saint Theoffroy, neveu de saint Odillon & son successeur. Elle est de l'ordre de saint Benoît, & a été presque détruite par un évêque de la ville du Puy : elle fut rétablie par Dalmatius, l'un de ses abbés, avec l'aide & la protection de l'empereur Louis le Débonnaire. Ce bourg est au bord de la Colence, à trois lieues des fources de la Loire, qui viennent du mont Mésence. L'abbaye est aux pieds de cette montagne.

SAINT-CHAMAND, bourg de France, dans le Limosin, au diocèse & au présidial de Tulles.

SAINT-CHAMAS, bourg de France, en Provence, peu éloigné de la ville de Salon. Il est situé sur une colline dont le pied est arrosé de quelques ruisseaux, & autres fources qui sortent la plupart d'un rocher, sur lequel est un autre bourg qu'on appelle Miramas. Avant que d'arriver à Saint-Chamas, on passe sur un pont entre tre deux arcs, qui ont été bâtis par César, comme on le juge par quelques inscriptions fort effacées qu'on y voit. * Jouvin de Rochefort.

SAINT-CHAMOND OU SAINT-CHAUMONT, en latin Oppidum Sancti Anemundi, ville de France, dans le Lyonnois, au diocèse de Lyon, au bord du Giez, fur le che min de Lyon à Saint-Etienne, à trois lieues de la derniere & à fix de la premiere. Elle a un fort château à cinq bastions, situé sur une côte de l'autre bord du Giez. Il y a dans cette ville un chapitre dédié à faint Chamond; il est composé de trois dignités, de cinq chanoines, de quatre chanoines aumôniers du château & de quatre prébendes.

SAINT-CHARLES, bourg de France, dans le Maine, au diocèse du Mans.

SAINT - CHARTIER, petite ville & châtellenie de France, dans le Berry, au diocèse de Bourges, à une lieue de la Chastre. Adelard Guillebaud, son seigneur, s'en qualifioit prince en 1105. Elle releve du duché de Châteauroux: elle a depuis paffé dans l'ancienne maison de Déols, qui en faifoit hommage au chapitre primatial de Bourges. Elle entra ensuite dans la maison de Chauvigni, d'où elle a paflé dans celle de Saint-Marc. Elle étoit autrefois connue sous le nom de Vicus Lucaniacus, & dans la suite sous celui de Castellum sancti Charterii.

SAINT-CHERF, bourg de France, en latin Caftrum Sancti Theuderii, dans le Dauphiné, diocèse de Vienne; il en est à sept lieues. Il y a une ancienne abbaye de l'ordre de faint Chef. Cette abbaye avoit été bâtie par saint Theudere, évêque de Vienne, dans une forêt jusqu'alors inhabitée. Elle fut sécularisée sous François I, par Paul III, & convertie en un chapitre noble de vingt-huit chanoines. La manse abbatiale a été unie à l'archevêché de Vienne, ce qui donne droit à ce prélat d'en conférer tous les canonicats; mais il ne les peut donner qu'à des habitués reçus par le chapitre, devant lequel ils font preuve de seize quartiers de noblesse. Le doyen qui est élu par le chapitre confere tous les offices clauftraux.

Cette abbaye n'est point de l'ordre de saint Chef, ordre inconnu, mais de l'ordre de saint Benoît, & s'appelle faint Chef & non pas saint Cherf.

SAINT-CHERON-LEZ-CHARTRES, S. Caraunus, abbaye de France, de l'ordre de saint Augustin, dans la Beauce, près de Chartres. Elle est très-ancienne, car on voit sur une pierre du chœur que le roi Clotaire la dota. Vers l'an 1137, on en tira les chanoines séculiers, pour y mettre des chanoines réguliers de saint Augustin. Cette abbaye rapporte trois mille livres.

SAINT-CHIGNAN, en latin sancti Aniani oppidum, ville de France, dans le bas Languedoc, au diocèse de faint Pons. On l'a surnommée de la Corne, à cause de la grande quantité de tanneurs qu'il y a dans cette ville, qui mettent leurs cuirs pendre à des cornes de bœuf. Il y a aussi une manufacture de draps qui occupe plus de mille ouvriers. L'évêque de saint Pons réside ordinairement dans cette ville.

Il y aussi dans cette ville une abbaye de l'ordre de saint Benoît.

2. SAINT-CHRISTOPHLE, en latin Caftrum sancti Christophori, bourg de France, dans la Touraine, au diocese de Tours. Il est situé aux frontieres du Maine & do l'Anjou, à fix lieues & au nord de Tours. C'est une baronnie qui a été possédée pendant deux cents cinquante ans par la famille d'Alais, d'où elle a paflé dans celle de Montfort, puis dans celle de Parthenai par mariage, & en celle de Bueil par acquêt; elle a depuis été unie au duché de Vaujour, en faveur de Louise de la Baume le Blanc. Elle appartient à présent aux héritiers de la princesse de Conti, premiere douairiere.

3. SAINT-CHRISTOPHLE, bourg de France, dans le pays d'Aunis, au diocèse de la Rochelle.

4.

SAINT-CHRISTOPHLE, bourg de France, dans la Normandie, au diocèse de Rouen. Mr. d'Outreville en est seigneur.

5. SAINT-CHRISTOPHLE, bourg de France dans la Bourgogne, au diocèse de Bellay.

6. SAINT-CHRISTOPHLE, isle de l'Amérique septentrionale, une des Antilles. Elle a au nord l'ifle de Saint-Barthelemi, au midi celle de Nieves, & au couchant celle de Saint-Eustache. Elle est environ vers le 17a 30' de latitude, & le 31 315d de longitude la coupe dans son extrémité occidentale. Elle fut découverte par Chriftophle Colomb, l'an 1493, qui lui donna son nom. Les François y débarquerent en 1625, sous la conduite de M. Dyel Denambuc, cadet d'une ancienne maison de Normandie, qui partit de Dieppe sur un vaisseau de quatre canons & de quelques pierriers. Il arriva d'abord au Kaimans, où il fut attaqué par un gallion d'Espagne, monté de trente piéces d'artillerie. Il se défendit avec tant de vigueur, qu'il força le gallion de lâcher prise. S'étant radoubé à un endroit commode, il mit à la voile, & au bout de quinze jours arriva à l'isfle de Saint-Christophle. Il est remarquable que le même jour que les François débarquerent dans cette ifle, sous la conduite de M. Denambuc, les Anglois y débarquerent par un autre côté, sous celle de M. Waëmard. Ces deux capitaines ne s'amuferent point à s'en disputer la poffeffion: ils la partagerent. Plusieurs François qui s'y étoient déja réfugiés en différentes occasions, & qui vivoient en bonne intelligence avec les sauvages, reconnurent M. Denambuc pour leur chef. Ce chef se rembarqua huit mois après pour la France, où il forma une compagnie pour subvenir aux besoins de la colonie qu'il vouloit établir à Saint-Chriftophle.

Cette ifle fut attaquée en 1627, par une puissfante flotte espagnole, qui alloit au Brefil, laquelle étoit commandée par dom Frédéric de Tolede, qui mit les deux colonies en désordre. Mais, après le départ des Espagnols, elles se rétablirent. Le grand maître de Malthe, traita en 1651 de la portion qu'occupoient les François, avec la compagnie des Indes occidentales, aux charges & conditions que le roi de France en auroit la souveraineté, & que les chevaliers fourniroient à chaque mutation de roi une couronne d'or & mille écus de redevance. Ils la poslederent jusqu'en 1665, que la compagnie la racheta. En 1666, M. le commandeur de Salles, qui en étoit gouverneur, conquit, pour les François, la partie de cette ifle qui étoit sous la domination angloise: mais on leur en céda l'entiere possession en 1713, par le traité d'Utrecht.

Cette ifle a environ vingt-cinq lieues de tour. Elle est moins sujette aux ardeurs du climat de la ligne, que les autres isles du même continent: on y respire toute l'année un air doux & très-sain.

Elle eft fertile en cannes de sucre, en coton, en indigo, en ris & en toutes fortes de fruits & de légumes. La pêche & la chasse y font abondantes. Il y a une belle saline, sur le bord de la mer dans un cul-de-fac. On fait aisément le tour de l'ifle par terre; mais on ne peut la traverser, à cause de plusieurs hautes montagnes où il y a des précipices affreux. Il y en a une qui fournit beaucoup de soufre, & qu'on appelle, pour cela, montagne de soufre: on y trouve auffi des sources d'eaux chaudes. Depuis le pied des montagnes, toute la terre de cette isle s'étend par une pente douce, jusqu'au bord de la mer. Toute cette étendue est très-fertile, & cultivée jusqu'à la pente des montagnes, qui est divisée presque par tout en plusieurs étages, par le milieu desquels passent de beaux & larges chemins, tirés

CR

« PrécédentContinuer »