QUEVILLY, village de France en Normandie, à une lieue au dessous de Rouen, sur la Seine : il étoit fort fréquenté avant la révocation de l'édit de Nantes. Les proteftans qui étoient en grand nombre à Rouen, avoient leur temple à Quevilly. Il y a deux villages de ce nom, le grand Quevilly où étoit ce temple, & le petit Quevilly qui n'est qu'à une demi-lieue de Rouen. QUEULHE, bourg de France, dans la basse Auvergne, à une des fources de la Soulle, à fix lieues de Clermont, vers le couchant. QUEXIMI. Voyez KISMICH. QUEYANG. Voyez QUEIYANG. QUEYRANE, petite ville de France, dans le Dauphiné, environ à trois lieues de Vaison, vers le couchant. QUEYRAS, bourg de France, en Dauphiné, dans les montagnes, environ à quatre lieues au sud-est de Briançon, & à fix au nord-est d'Ambrun. QUIANSI. Voyez KIANSI. QUIBERON, petite presqu'ifle de France, en basse Bretagne, dans l'évêché de Vannes, au nord de Bellifle, mais au continent, auquel elle est attachée par un isthme. Il y a au midi une petite isle nommée pointe de Quiberon. Le canal qui la sépare de la presqu'ifle s'appelle pas de Quiberon. QUIBO, OU CABOYA, ifle de la mer du fud, sur la côte de la province de Veragua, dans la Nouvelle Espagne, au couchant du golfe de Panama. Elle est, selon Dampier, Voyages, t. 1, c. 8, p. 227, à 7d 14' de latitude septentrionale. Elle a environ fix ou sept lieues de long, & trois ou quatre de large. Les terres font basses, à la réserve de celles qui font au bout, du côté du nord-est. Il y a quantité de grands arbres fleuris de plusieurs fortes, & de bonne eau à l'eft & au nord-est de l'isle. Il y a quelques bêtes fauves, & force gros finges noirs, dont la chair est bonne & faine. Il y a auffi quelques guanos & ferpens. Au fud-est de la pointe de l'ifle il y a un fond bas qui s'étend demi-lieue en mer, & à une lieue au nord de ce fond bas il y a un rocher à environ un mille (Anglois) de la côte, qui sur la fin de la marée paroît an-dessus de l'eau. A ces deux endroits près il n'y a aucun danger de ce côté-là; les vaisseaux peuvent aller à un quart de mille de la côte, & mouiller à fix, huit, dix, ou douze brasses d'eau, sur un fable bon & clair. Cet auteur donne le nom général d'ifles de Quibo, à plusieurs autres ifles, dont les unes font au sud-ouest, les autres au nord & au nord-est de celle-ci, comme l'ifle de Quicaro, celle de Rancheria, celles de Canale & Cantarras. Elles font, dit-il, toutes séparées par des canaux, & on peut ancrer tout à l'entour. Elles ne sont pas moins riches que Quibo, en arbres & en eau; mais Quibo est la plus grande & la plus remarquable; car quoique les autres ayent des noms, on ne s'en fert néanmoins presque jamais que pour les diftinguer. Le capitaine Swan donna à plusieurs de ces ifles les noms des marchands Anglois ausquels fon vailleau appartenoit : nomenclature frivole, & que le public n'adopte point, fur-tout quand ces noms sont donnés par des étrangers à qui ces pays n'appartiennent aucunement, & qui n'y font que sur le pied de passagers. De l'ifle ne connoît de ces isles que celle de Quicaro. Cependant celle de Quibo ou Caboya existe, & est telle qu'on la décrit ici. QUIBRICHE, Corneille dit : ville du royaume de Barca, dans la Barbarie: elle est située sur la côte du golfe de la Sydre: on l'appelloit anciennement Berenice. La caravane de Maroc y fait provision d'eau pour passer le pays de Barca, & aller à Alexandrie joindre la caravane de Tétuan, Voyez BINGAZI & BERENICE 6. QUIDALET. Voyez ALETH. QUIDIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, felon Ortelius; mais il se trompe: ce siége étoit de la Mauritanie Césariense La notice épiscopale d'Afrique range fous cette Mauritanie Tiberianus Quindiensis; & la conférence de Carthage nomme Prifcus episcopus ecclefia Quidienfis. On conjecture que c'est la même ville que QUIZA. Voyez ce mot. QUIENNE, petite riviere de France, en la basse Normandie dans le Cotentin. Elle a dumoins autant d'eau que la Dromme, à laquelle elle se joint entre Saint-Mathurin & Corniere, après avoir paflé par Ménil-Cauthois, les Sept-Freres, Compigni & Landelle. La Quienne a deux fources proche le bourg & l'abbaye de saint Sever. * Corn. dict. Vaudôme, mém. géograph. manuse. QUIERS, en latin, Carium, en Italien Chieri, grande ville d'Italie, au Piemont, à cinq mille pas de Turin, vers l'orient, dans la province de même nom, dont elle est la capitale. On croit que c'est la même ville que Pline appelle Carrea Potentia, entre Pollentia & Forum Fulvii. Plusieurs croient que fon nom latin Carium, lui vient de Cara, fille de Numérien, laquelle naquit en ce lieu, ou des empereurs Carus & Carin: mais cette opinion n'est appuyée sur aucune autorité. Tout ce qu'il y a de certain, c'est que cette ville est fort ancienne. Il y a en ce lieu beaucoup de choses qui fentent le tems des Romains: mais on ne trouve aucun écrit où il soit bien distinctement parlé de cette ville avant l'an 1154. Lorsque Frédéric Barberouffe, partant de Verceil pour Turin, proscrivit les habitans de Quiers, oppidanos Caira, pour parler comme Othon de Freifingue, & les habitans d'Afti, parce qu'ils avoient méprisé le commandement qu'il leur avoit fait de rendre justice à leur seigneur Guillaume, marquis de Montferrat; & qu'ayant mené une armée pour les punir de leur contumace, il vint à Quiers, (Cairam) qu'il trouva remplie de vivres, mais fans habitans, ceux-ci s'étant retirés dans les montagnes, il détruifit plusieurs tours qui y étoient, & mit le feu à la ville. Elle se releva, & fut rebâtie plus belle qu'elle n'avoit été. Car, quoique le même empereur, étant cinq ans après à Occimiano, donnât à Charles, évêque de Turin, prélat qui tenoit son parti contre le pape, Quiers & fes dépendances, ou pour parler en latin de ce tems-là (Curtem de Cario, cum plebe & castello & mercatis districto.) Milon Cardan, successeur de ce prélat, ne trouvant pas beaucoup de foumission dans les habitans de Quiers, fit démolir les tours qu'ils avoient relevées, & par là les contraignit à lui prêter le ferment de fidélité. Mais les choses revinrent à leur premier état; Quiers se repeupla, devint un très grand village, & même on le fortifia. Cette place ayant mis ordre à ses affaires, foit en forme de république, foit au nom de l'empire, se gouverna quelque tems sur le même pied que la plupart des autres villes de la Lombardie, qui toutes s'arrogeoient le droit de faire la paix ou la guerre, & de fe faire à elles-mêmes de nouvelles loix. De là est venu, que quoiqu'elle n'ait jamais eu d'évêque, & que pour le spirituel elle ait toujours été soumise à l'évêque ou à l'archevêque de Turin, les souverains, même des écrivains déja anciens & estimés, ne l'ont pas crue indigne du titre de cité. La ville est sur le penchant d'une coline, exposée à l'orient & au midi, au pied des montagnes qui étoient autrefois cenfées faire partie du Montferrat, dans un terrein fort agréable, un air doux & falubre. Elle eft entourée au nord & au couchant de côteaux couverts de vignes & d'arbres fruitiers; au midi & à l'orient, il y a la plus belle vûe du monde sur une belle plaine; & comme le territoire est trèsfertile, les habitans vivent agréablement. Cette abondance ne les rend point négligens, ils travaillent le lin, la laine, la foie, & en font des toiles & des étoffes qui se transportent ailleurs. Ces esprits si propres à la méchanique, ne le sont pas moins à l'étude des sciences, quand ils font tant que de s'y appliquer. Ils réuffiffent auffi dans les armes. Il y a peu de villes dans la domination de Savoye & de Piémont, qui puissent se vanter d'avoir produit tant d'hommes qui se sont distingués dans les études & à la guerre. Il y a tant de noblesse dans cette viile, que l'on y comptoit, il y a près d'un siècle, jusqu'à vingt-deux chevaliers de Malthe, dont quelques-uns étoient grands croix, fans compter ceux qui étoient à Malthe ou ailleurs. Plusieurs de ces gentils-hommes sont seigneurs de très belles terres : quelques-uns ont à la campagne des châteaux avec des tours ; d'autres ont de fort beaux palais, qui marquent combien ceux qui les ont élevés étoient riches. La ville est entourée d'une muraille à l'antique, flanquée de tours, & munie d'un fossé. Il y avoit autrefois une citadelle, nommée la Rochetta, que l'on a détruite dans le dix-septiéme fiécle. Il y avoit auffi trois autres forts, l'un au-dessus, & les deux autres au dessous de la ville; mais ils ont été démolis durant les guerres. La ville a fix portes, qui répondent à autant de quartiers. L'une au quartier nomme Dell' Arena, peut-être à cause qu'il y avoit dans ce lien un amphithéâtre : les autres font appellées de Novo, de Vayro, de Moreto, de Albafana, de Gialdo. De ces portes on va par des rues, où il y a de tems en tems de belles maisons & des tours, en quatre grandes places, qui servent tant : aux marchés, qu'on y tient deux fois la semaine, qu'aux promenades de personnes de qualité. Ces tours ont été élevées dans le tems des guerres civiles. Chacun s'y réfugioit, & y mettoit à couvert ce qu'il avoit de plus précieux. Ces diffsentions finirent en 1533. Tous se réunirent sous un même syndic; & pour êter le prétexte des troubles que causoit la préféance, il fut réglé qu'ene se donneroit à l'ancienneté de l'âge, non à celle de la race. Cette pacification, confirmée par l'autorité du souverain, s'est maintenue jusqu'à présent. Cette ville s'étoit donnée dès l'an 1347, à Amédée de Savoye, nommé le Comte Verd, & à Jacques de Savoye son cousin, appellé le prince d'Achaïe. Elle avoit été auparavant à Jeanne, reine de Naples. La grande église, qui est une collégiale, s'appelle sancta Maria de Scala. On croit que c'étoit un temple de Minerve. Les dignités du chapitre font, le prévôt, l'archiprêtre & le chantre. Les dominicains, & les franciscains ou freres. mineurs, ont de beaux couvens en cette ville, où ils font, dit on, établis depuis la fondation de leur ordre. Les hermites de faint Augustin ont en-haut un couvent; plus haut, encore eft celui des freres mineurs observantins. Leur église est sous l'invocation de faint George; il y a aussi d'autres freres mineurs de l'étroite observance sous l'invocation de Notre-Dame de la Paix. L'église qui étoit sous le titre de faint Antoine, abbé, a été donnée par Maurice, comte de Savoye, aux peresjésuites, qui ont tout auprès un noviciat, & un collége pour la jeunesse. On a aufli à Quiers des clercs réguliers de faint Paul, ou barnabites, & des prêtres de l'oratoire de la congrégation de faint Philippe de Neri. L'ordre de Malthe y a une commanderie, dont le titre est saint Léonard. L'ordre de faint Maurice y en a aussi une sous le titre de saint Jacques. Les religieuses de l'annonciation ont leur chapelle dans le quartier des Arènes. Il y a à Quiers un hôpital pour les malades. On y a soin des enfans trouvés, & on y reçoit les passans. Dans une autre maifon, nommée la maison de l'aumône, on donne, felon un usage très-ancien; des vivres & des habits aux pauvres gens. Il y a en outre fix confrairies de laïcs, qui s'associent pour des œuvres pies, & la congrégation du faint sacrement. Ajoutez une communauté de femmes, nommées les humiliées; une maison d'orphelines, pour l'entretien des petites filles qui ont perdu leurs parens. Il y a trois couvens de religieuses le monastére de faint André, ordre de citeaux; le couvent des clariffes, & celui de fainte Marguerite, sous la régle de saint Dominique. Les capucins sont dehors, & au haut des colines, vers le nord, fur le chemin de Turin, on voit l'église des carmes, avec la paroiffe de Notre-Dame du Pin: outre cette paroisse qui est hors la ville, il y en a deux dans la ville même : la collégiale, & l'église de S. George des freres mineurs obfervantins. C'est à ces trois paroisses que le peuple, tant hors la ville que dedans, reçoit les facremens. Ce peuple fait environ treize mille ames. La ville est gouvernée par un lieutenant du souverain, comme prince de Piémont. Il juge tant du civil que du criminel. Il a sous lui un juge qui est à sa nomination, & qui doit être un des plus habiles jurisconsultes. Il y a outre cela un tribunal de quatre nobles, de deux marchands & de deux bourgeois, qui font nommés par leurs corps respectifs. On appelle à eux des sentences du juge inférieur, & de leur sentence on appelle encore au lieutenant du souverain ou Vicaire. Il y a aussi dans la province de Quiers une autre forte de magistrat, savoir le référendaire, qui connoît des causes qui concernent les finances du prince, ou qui lui font renvoyées par le conseil souverain. L'air de Quiers est si bon, qu'on y transfére l'académie de Turin dans des tems de contagion. La Province DE QUIERS est bornée au nord par le haut Montferrat, à l'orient par le comté d'Afti, au midi par la province de Carmagnole & au couchant par le Pô, qui la sépare de cette province & de celle de Turin. Les principaux lieux font, de la Carniole, auprès de Pinguente, d'où coulant vers le sud-ouest, elle pafle à Sdregna, & s'étant enfuite chargée d'un ruilleau, elle se replie vers l'occident, traverse lis trie, pafle entre Emonia Rouinata & Baftia, & va former à son embouchure dans le golfe de Venise un port nommé port de Quiéto; au midi de fon embouchure est une pointe appellée PUNTA D'ABREGA. Voyez. ISTER 2. QUILA, riviere d'Afrique, au Congo, au royaume de Loango. Elle coule entre les provinces de Cilongo & de Loangiri, arrose Katte & Kaye, & fe perd ensuite dans l'océan, entre le cap de. Cilongo & le Luythæc. QUILLAN, petite ville de France, en Languedoc, au diocèse d'Alet, à deux lieues & un demi-quart de lieue (lieues de Languedoc) & au midi de la ville d'Alet, fur la rive occidentale de l'Aude que l'on y passe sur un pont, affez près des confins du diocèse de Mirepoix. C'est une baronnie. Davity dit qu'elle appartient à l'archevêque de Narbonne. Baudrand dit Quilla; Corneille dit Quilhan, petite ville, & fait immédiatement après un autre article de Quilla, bourg. C'est le même lieu nommé Quillan par de l'Ifle dans sa carte du diocèse de Narbonne. QUILLEBEUF, Henricopolis, petite ville de France, avec fiége d'amirauté, en la haute Normandie, diocèse de Rouen, & dans le petit pays du Roumois, dont elle est capitale. Elle est située sur la rive gauche de la Seine, entre Caudebec & Honfleur, à sept lieues au-dessus du Havrede-Grace, & à trois de Ponteau-de-Mer. Cette ville étoit affez confidérable sous le régne de Louis XIII, mais fes fortifications & ses murailles ont été rasées. Son église paroissiale porte le titre de Notre-Dame. La grande rue est bâție fur le rivage au pied d'une roche vive, & escarpée en précipice Ses autres rues font du côté du marais, où eft l'hôpital; & ces rues s'élévent en partie sur le penchant de la côte. Au pied de la roche l'on voit une plage lintoneuse, qui est un affez bon mouillage pour les vaifleaux qui montent à Ronen & qui en descendent. Il y a très-peu de terte de labour sur la paroiffe de Quillebeuf. Les femmes & les filles y font de la dentelle; les hommes s'occupent à la pêche, dont la principale est celle de l'éperlant. Ils pêchent aussi des flondes, des plies, des limandes, des carlais, des soles, des alozes, & d'autres poiffons. Ils ont des chassemarées qui les portent à Paris. Le passage du Havre à Quillebeuf est en réputation d'être difficile pour les vaisseaux, à cause de la quantité des bancs de fable qui s'y forment & qui changent de place, ce qui oblige les vailleaux étrangers à prendre des pilotes de Quillebeuf, où il n'y a qu'un lieutenant particulier pour administrer la justice & la police. Les autres procédures se font à la vicomté & au bailliage. * Mémoires dreffés sur les lieux en 1704. Baudrand lui donne pour nom latin HENRICOPOLIS. J'ai appris sur les lieux que l'ancien nom de Quillebeuf est Aricarville, Haricarvile ou Erricarville, ce qui revient à l'Henricopolis de Baudrand. QUILLIGA-MONOU, au nord-est de Bulm-monou, (le pays de) contrée d'Afrique, dans la partie occidentale de la côte de Guinée, & au nord du royaume de Quoja, dont cette province & celle de Bulm-monou dépendent. Ce pays est traversé par la riviere que les naturels nomment MAGUALBARI, & les Portugais, Rio das Gallinhas, la riviere des Poules, à cause de la quantité de poules qu'ils trouverent sur ses bords. Les peuples de Quilliga ont une langue particuliere & fort différente de celles des autres Négres. Le roi de Quoja y envoye une espéce de viceroi pour les gouverner. On fait chez eux un commerce de peaux. * Dapper, Afrique, p. 252. 1. QUILMANCI, (LE) grande riviere d'Afrique, dans l'Ethiopie. Elle a sa source auprès de Bochæ, au royaume de Narea, dans l'Abiffinie; & faifant presque un cercle vers le nord & l'orient, comme pour enfermer dans une presqu'ifle la résidence du roi de Gingiro, dont elle sépare les états de la nation des Galles. Jusques-là cette riviere se nomme ZEBÉE; delà elle passe chez les Maracares qu'elle laisse à l'orient, traverse la ligne équinoxiale, baigne le pays des Moffegayes, caffres très barbares, & coupant enfin la côte de Zanguebar, elle se perd dans l'océan, au royaume de Mélinde, au midi d'une place nommée comme elle QUILMANCI. Quelques uns la prennent pour le RAPTUS ON RAGPUS des anciens. * De l'Ifle, Atlas. 2. QUILMANCI, ville d'Afrique, au Zanguebar, fur la côte du royaume de Mélinde, au bord septentrional de l'embouchure de la riviere de Quilmanci, à huit ou neuf lieues marines, au midi occidental de Mélinde. Cette côte est aux Portugais. QUILOA, ifle, ville, fort & royaume d'Afrique, dans l'Ethiopie, au Zanguebar, sur la côte de Mélinde, at midi; à l'embouchure des rivieres de Cuabo & de Quisima Jugo. Cette isle éloignée de cent lieues de Mozambique, est au 9a de latitude méridionale. Les Portugais en firent la découverte en 1498, mais ils n'y aborderent pas pour cette fois. C'étoit alors une ville opulente, fameuse par fon commerce avec les Indes, & habitée en partie des chrétiens Abissins. Mais deux ans après, Cabral y aborda. Cette couronne étoit alors ufurpée par Ibrahim, qui chercha à lui tendre quelque piége. Il différa sa vengeance jusqu'à fon retour des Indes. En 1 502, l'amiral portugais ayant *établi deux comptoirs à Sofala & à Mélinde, tomba sur Quiloa, prit Ibrahim prisonnier, & ne le relâcha qu'après qu'il se fut reconnu vassal de la couronne de Portugal, & qu'il eut promis un tribut annuel de deux mille miticals d'or. En 1506, Almeida, qui alloit être vice-roi des Indes, le détrôna entierement, & donna sa couronne à Mahomet Anconin, qui auparavant fit ferment de fidélité au roi de Portugal. Il fit bâtir à Quiloa un fort qu'il fallut détruire enfuite. Le P. du Jarric, jésuite, dans son histoire des Indes orientales, parle ainsi de Quiloa, t. 2, c. 13. " Après qu'on >> a passé le Mozambique, tirant au nord, l'on trouve l'isle » & la ville de Quiloa, capitale d'un royaume appellé de >> même nom. Il y en a qui disent que c'est la ville appellée >> Rapta de Ptolomée, qui dit que c'étoit jadis la capitale >> de Barbarie, d'où aussi a été nommé le promontoire » Raptum, combien qu'il la mette au septiéme degré de la>> titude australe, & on la trouve au neuvième. Quoi qu'il › en soit, cette ifle est très fertile & abondante en diverses >> fortes de fruits & de vivres propres à la nourriture de >>> l'homme. L'air y est aussi fort bon. Le roi de Quiloa étoit >> jadis seigneur du Mozambique, quand les Portugais >> commencerent de naviger en ces quartiers-là; mais de>> puis, pour les torts qu'ils y avoient reçus, ils l'envahirent >> & y bâtirent une citadelle, comme aussi à Quiloa; mais >> ayant d'autres lieux plus commodes sur cette même côte, >> ils raferent celle-ci quelques tems après, par le comman3> dement du roi de Portugal. Les habitans sont païens >> pour la plupart, bien qu'il y en ait aussi force maham>> metains. Ils font blancs de couleur, & yont vêtus hon>> nêtement de diverses sortes de draps, tant de laine que >> de soie. Les femmes portent des chaînes & des brasle>> lets d'or. Ils bâtiffent leurs maisons de pierre, de bois & » tels autres matériaux que nous, mais avec une belle & >> magnifique structure.» Le terroir de Quiloa est bon. Il porte quantité de palmiers, & d'autres arbres avec divers fortes d'herbes & de plantes, & qui nourrit des bestiaux des animaux sauvages, & des oiseaux fort semblables a ceux d'Espagne. * Le P. la Fitau, histoire des découv. & conquest. des Portugais, t. 1, p. 111, 165, 183 & 316. , LE VIEUX QUILOA & le royaume de Quiloa, sont en terre-ferme, au midi de la riviere de Cuabo. QUIMBAIA, montagne & volcan de l'Amérique méridionale, au Popayan, avec une province nommée de même Quimbaia. La longueur de cette contrée est de quinze lieues & sa largeur de dix, depuis la riviere Cauca jusqu'aux Andes. On voit au haut un volcan qui exhale une fumée fort épaisse, & il en descend plusieurs petites rivieres, dans lesquelles il se trouve beaucoup d'or. Cette province est presque toute couverte de grands roseaux, dont les sauvages font leurs maisons, & parmi lesquels se retirent des lions fort grands, & un petit animal appellé ohuca, qui porte ses petits dans un sac. Il y a auffi plusieurs cerfs, des lapins & des guadaquinayes, un peu plus grands que des liévres, & d'un fort bon goût. L'air y est fort sain, & n'est ni trop froid ni trop chaud. Les Espagnols y vivent long-tems, & font rarement malades. Les abeilles, qu'on y voit en fort grande quantité, font leur miel dans les troncs des arbres & au milieu des roseaux. Comme il y pleut la plus grande partie de l'année, les chemins sont fort mauvais de tous côtés, à cause des marais & de la boue. La ville de CARTHAGO est de la contrée de Quimbaia. * Corn. dict. de Laet, Inde occident. 1. 9, c. 13. QUIMPER-CORENTIN. Voyez KIMPER. QUIMPERLÉ, QUIMERLEY ou QUIMPERLAY, petite ville de France, dans la basle Bretagne, au pays de Cornouailles, diocèse de Quimper-Corentin, sur le ruisseau d'Isotte, à deux lieues de la mer, à trois de PortLouis, & à huit de Kimper. Il y a à Quimperlé l'abbaye de sainte Croix, de l'ordre de S. Benoîr. Elle fut fondée par Alain Cagnart, comte de Cornouailles, le 14 d'octobre 1029, dans un lieu qui s'appelloit Anaurot. Il lui donna Belle-Ifle & plusieurs autres terres. L'abbaye est au couchant de la ville, & la ville elle-même est aux confins des évêchés de Kimper & de Vannes, au fond d'un golfe, que forme la rencontre de la mer & de deux rivieres qui se joignent à cette ville. L'une est appellée l'Isotte & l'autre Elle. QUINA, ancienne ville de l'Afrique, selon Ptolomée, Kouva, Cuina ou Quina. Il en fait une colonie. Voyez ARRADES. QUINAM. Voyez QUINHIN. 1. QUINÇAY, monastere de filles, ordre de S. Benoît, dans l'Anjou, près de Brissac. 2. QUINÇAY, S. Benedictus de Quinciaco. Abbaye d'hommes, en France, de l'ordre de S. Benoît, au diocèse, & à une lieue de Poitiers. On attribue sa fondation à S. Filbert, premier abbé de Jumiege, l'an 650 : saint Achard en étoit abbé en 667. QUINCHE, (LA) riviere d'Allemagne, dans la Suabe. Voyez KINTZIG, qui est son vrai nom. QUINCY, Quinciacum. Abbaye d'hommes en France, de l'ordre de citeaux, & fille de Pontigny, au diocèse de Langres, à deux lieues de Tonnerre. Elle fut fondée l'an 1133, & produit trois mille livres. QUINDA ou CUINDA, Κύινολα, forteresse d'Asie, dans la Cilicie, au-dessus d'Anchiale, felon Strabon : c'est là, dit-il, 1. 14, p. 672, que les Macédoniens gardoient les trésors: Eumenes les en enleva, après qu'il eut pris les armes contre Antigonus. Plutarque, (traduct. de Dacier, homm. illust. t. 5, p. 265,) dit qu'Eumenes eut ordre de faire la guerre à Antigonus, avec l'armée qui étoit en Cappadoce, & de prendre dans le trésor royal, qui étoit à Cyndes, cinq cents talens pour rétablir ses propres affaires, & d'en prendre pour les frais de la guerre autant qu'il en auroit besoin. Ce passage a déterminé Ortelius à mettre Quinda, dans la Cappadoce; mais je ne sais sur quoi fondé. Dacier, après avoir nommé Cyndes cette fortereffe, dont on vient de parler, l'appelle CUINDES, dans la vie de Demetrius, t. 7, p. 413. Voici le passage. Dans sa route, il fut souvent forcé de relâcher & de prendre terre. Il relacha fur-tout en Cilicie, où regnoit alors Plistarchus, à qui les autres rois l'avoient donnée pour sa part, après la défaite d'Antigonus (pere de ce Demetrius); ce Plistarchus étoit frere de Cassandre. Croyant donc que son pays avoit été fort maltraité par cette descente de Demetrius, & voulant se plaindre de Séleucus, de ce qu'il se racommodoit avec l'ennemi commun, sans la participation des autres rois, il se mit en chemin pour l'aller trouver. Demetrius, informé de son départ, s'éloigna de la mer, & fit une course jusqu'à la ville de Cuindes, où ayant trouvé douze cents talents, qui étoient un reste du trésor que son pere Antigonus y avoit laillé, il les enleva; & s'en étant retourné en toute diligence, il se rembarqua très-promtement, & fit voile vers la Syrie. Je crois que QUINDA, CUINDA Ou CYNDA, est une même ville, aux confins de la Cilicie & de la Cappadoce. Suidas dit que la ville d'Anazarbé a été anciennement nommée Cuinda ou Quinda, & enfuite Diocésarée. QUINELEF ou QUINALAF, riviere d'Afrique, dans la Barbarie. Voyez AÇAFRAN. QUINGÉ OU QUINGEY, petite ville de France, en Franche-Comté, d'environ quatre cents soixante-dix personnes. Elle est située dans le bailliage du milieu, sur la Louve, riviere qui grossit le Doux, & est le chef-lieu d'un petit bailliage auquel elle donne son nom. Il y a une paroisse avec familiarité, c'est-à-dire, des ecclésiastiques qui ont entr'eux une sorte de congrégation qui les attache à la paroisse; il y a auffi à Quingey un prieuré & une maison qui appartient aux dominicains, & où ils n'ont qu'un ou deux religieux. Cette ville est presque ruinée par le passage des troupes. La grote de Quingey est très-remarquable. Voyez au mot GROTTE, où elle est décrite. * Jaillot, Atlas. Piganiol de la Force, Descr. de la France, tom. 7; P. 563. QUINHIN, contrée d'Asie, dans la Cochinchine. C'est la province la plus méridionale de ce royaume. Elle a plufieurs bons ports de mer, & est arrosée de grandes rivieres navigables. * Le P. Alexandre de Rhodes, Voyage. QUINIMINIO, isle de l'Archipel. Baudrand, ed. 1705, dit, Quiniminio, ifle de Gréce, dans l'Archipel, & une des cyclades entre celles de Paris & de Nio; elle est fort petite, n'ayant que trois milles de circuit, & est à cinquante milles de Sdile, vers le midi. Selon cet auteur, c'est l'Oliarus des anciens. Il y a bien des fautes dans ce peu de înots. En premier lieu, Paris n'est point le nom d'une isle de ce pays-là, il a fans doute voulu dire Paros. 2. Entre Paros & Nio, il n'y a point d'ifle. 3. Il y en a encore moins au midi de Delos à la distance de cinquante milles; car Delos & Sdile, c'est la même chose. 4. Pas une de ces marques ne convient à l'Oliarus des anciens. 5. Oliarus n'est point différente d'Antiparos. Voyez ce mot. QUINNIBEQUIN, QUINIBEQUI Ou KINIBEKI riviere de l'Amérique septentrionale, sur la côte occidenrale, entre la Nouvelle Angleterre & l'Acadie, qu'elle sépare à fon embouchure. Le pays qu'elle arrose est partie de la nouvelle France, & partie de l'Amérique angloise. Elle se jette dans la mer du nord, à vingt-cinq lieues vers l'ouest de celle de Pentagouet. Vis-à-vis de son embouchure, il y a une isle qui s'éleve doucement en bosse, ce qui la fait appeller l'ISLE DE LA TORTUE. Entre cette isle & le continent, sont des rochers cachés sous l'eau & des baffes, & la mer y brise fort. On trouve une petite isle de chaque côté de l'embouchure de cette riviere. Il y en a plusieurs autres le long des rivages. Elle est très-dangereuse à remonter pour les vaisseaux, à cause du peu d'eau, des grandes marées & des basses, qui font dehors & dedans. Le terroir qu'elle lave d'un côté & d'autre est rude, & tout couvert de rochers. On y voit quantité de petits chênes, & fort peu de terres labourables. Les Sauvages qui habitent cette côte, sont en petit nombre. Dans l'hyver, au fort des neiges, ils vont chasser aux élans & à d'autres bêtes, dont ils se nourrissent la plupart du tems. Ils prennent pour cela de grandes raquettes, qu'ils s'attachent sous les pieds, pour ne pas enfoncer dans la neige, & vont ainsi, hommes, femmes & enfans, chercher la piste des animaux. Quand ils l'ont trouvée, ils continuent à marcher, jusqu'à ce qu'ils apperçoivent la bête. Alors ils tirent dessus avec leurs arcs, ou la tuent avec des épées emmanchées au bout d'une demi-pique. Quand ils ne vont point à la chasse, ils vivent d'un coquillage qui s'appelle coque. Leur habillement est fait l'hyver de bonnes fourures de castors & d'élans. Champlain rapporte que rangeant la côte de l'ouest, il passa par quantité d'ifles, jusqu'à celle qu'ils nomment de la Tortue, qui est à dix lieues de Quinnibequin. Il ajoute qu'à l'entrée de cette riviere, il y a deux moyennes ifles, & qu'à trois ou quatre cents pas au-dedans, on rencontre deux rochers sans bois, mais avec quelque peu d'herbe. Il mouilla l'ancre à cinq ou fix brasfes d'eau, & ayant fait quelque lieues, il vit deux canots de Sauvages, qui étoient venus chaffer aux oiseaux. Ces Sauvages le guiderent, le faisant passfer (après qu'ils eurent fait sept ou huit lieues) par certaines isles, des détroits & des ruisseaux qui se déchargent dans la riviere. Il vit là de belles prairies, cotoyant une ifle qui peut avoir quatre lieues de long. Ils le menerent où étoit leur chef, avec vingt-cinq ou trente sauvages. Ce chef, sitôt que Champlain eut mouillé l'ancre, vint à lui dans un canot un peu séparé de dix autres, où étoient ceux qui l'accompagnoient, & lui témoigna souhaiter son alliance, disant qu'il enverroit chercher deux autres capitaines sauvages, qui étoient dans les terres, l'un nommé Marchin & l'autre Sazinou, chef de la riviere de Quinnibequin. Le lendemain ces sauvages, en descendant la riviere, le menerent par un autre chemin qu'il n'étoit venu, pour aller à un lac; & paffant par des ifles, ils laisserent chacun une fléche près du cap, persuadés que s'ils y manquoient, ils ne pourroient éviter quelque malheur. Par delà ce cap, on passa avec grande peine un saut d'eau fort étroit, & les Sauvages porterent leurs canots par terre, ne les pouvant paffer à la rame. Ils vinrent ensuite au lac, long de trois à quatre lieues, & où il y a quelques isles. Deux rivieres y descendent, celle de Quinnibequin, qui vient du nord-est, & l'autre du nord-oueft. On va par la riviere du Quinnibequin, au travers des terres jusqu'à Québec, environ cinquante lieues, sans paffer qu'un trajet de terre de deux lieues: on entre enfuite dans une autre petite riviere, qui va se jetter dans le grand fleuve de Saint-Laurent. * Champlain, voyage I part. 1. 2, c. 4. Cette riviere est celle du Chêne, dont la source, auffibien que celle du Quinnibequin, est au pays des Etéchemins. Au reste, elle est formée de deux autres, qui se joignent auprès de faint George, colonie angloise. La plus méridionale est nommée sur une nouvelle carte Kinebeki. Cependant ce n'est point celle-là que Champlain a voulu décrire, c'est celle du nord, ou, pour mieux dire, de l'orient. Cela se comprend aisément par les lacs dont il fait mention. Et en même tems on voit que ces lacs sont voisins de celui qui tient lieu de source à la riviere du Chêne, qui tombe dans le fleuve de Saint Laurent, un peu au-dessus de Québec. QUINOCUNI, (LE ROYAUME DE) pays du Japon, dans la partie méridionale de Jetsengo. Il tire son nom de sa principale ville, felon Baudrand, éd. 1705. QUINQUE COLLES, lieu particulier du Pelopon nese, dans la Laconie, à sept stades de la ville de Lacédémone. On y faifoit du vin qui est vanté par Athenée. * Ortel. Thefaur. QUINQUE ECCLESIÆ, ville de Hongrie. Voyez CINQ EGLISES, au mot EGLISE. QUINQUEGENTIANI, ancien peuple d'Afrique. Eutrope, 1.9, c. 14, dit qu'ils infestoient l'Afrique sous l'empire de Dioclétien. Orose, 1.7, c. 25, les nomine de même. Aurelius Victor, dit: Nationes Quinquegentiana. Jornandès, de Reb. Getic. c. 21, dit: Poftquam.... Maximianus Herculius in Africa Quinquegentianos attrivisset. L'auteur de la métaphrafe grecque de l'histoire d'Eutrope, Zonare & autres Grecs, divisent ce mot πεντε τινῶν γενυσιανῶν τῆν Αφρικήν κατασχόντων. Il semble que par le nom Quinquegentiani, ils ayent entendu cinq tyrans, auxquels le nom de Gentianus ait été commun. Quelques savans modernes ont crû que par Quinquegentiani, il falloit entendre les habitans de la Pentapole, formée de cinq villes, qui faisoient autant de peuples. C'est la pensée de Scaliger, ad Eufeb. n. 2303, & de Tanaquil le Févre, comme le dit madame Dacier, fa fille, dans son commentaire sur Eutrope. C'étoit aussi la pensée de Sylburge, ad Paanium, comme il le marque dans ses notes; quoique dans une lettre à Ortelius, il ait marqué qu'il n'en étoit pas fort für. Les freres Valois, dans leurs notes sur Ammien Marcellin, 1. 22, c. 6, p. 341, n'accordent pas à Scaliger que les Quinquegentiani foient les habitans de la Pentapole, ou, ce qui revient au même, les peuples de la Cyrénaïque. Selon lui, les Quinquegentiani étoient des barbares placés au-delà des bornes de l'Afrique, comme le témoigne Julius Honorius, ancien auteur, qu'Ethicus a copié. Ce n'est pas que Julius Honorius ait dit tout cela: mais dans ses extraits, entr'autres listes , on voit celle-ci: Oceani meridiani Oppida que fint; par l'océan, il entend la Méditerranée: or entre ces villes, il met Hippone, Tabraea, Ippone Regio, Russioade, Culli, Saldis Quiquegentiani, Rufuccuru, Tipasa, Casarea, &c. Par où il semble qu'il ait marqué la place de ce peuple, supposé qu'il l'ait nommé en son rang, chose à laquelle il y a bien de l'apparence. QUINSAI OU KINGSU. Marco Paolo, le Vénitien, a donné ce nom à la capitale de la Chine, & dit qu'elle avoit cent milles de tour & douze milles de long, dix mille ponts, quatre cents soixante & dix portes, & des murailles où douze chevaux de front pouvoient courir. On ne voit donc dans toute la Chine aucun vestige d'une ville aussi vaste. Quelques-uns ont crû qu'il a voulu parler de PEKIN; mais le P. Martini prétend que c'est de HANGCHEU, auparavant LINGAN, laquelle ayant été le siégé des rois de la Chine, vers l'an 1300, peut avoir été appellée Kingsu, c'est-à-dire, ville royale. Voyez HANGCHEU. * Baudrand, éd. 1705. QUINT, bourg de France, en Dauphiné, dans le Valentinois, fur un ruisseau qui se jette dans la Drome, au nord-ouest, & à environ deux lieues de la ville de Die. * Jaillot, Atlas. QUINTA, ville du Pont, sclon Nicetas. * Ortel. : au nord d'Ilerena, en allant à Villa Nova, qui est sur la rive de la Guadiana. QUINTANAS. (AD) Voyez au mot AD, l'article AD QUINTANAS. QUINTANICA, riviere de la seconde Rhétie. Eugippius fait mention de cette riviere dans la vie de S. Severin. * Ortelius. Thefaur. QUINTI. Voyez UTII. QUINTIANA POSITIO, selon Ortelius, Quintianum, selon l'édition de Bertius; Antonin, dans son Itinéraire maritime, nomme ainsi une espece de rade ou d'abri, où les vaisseaux qui suivoient la côte de Tofcane pouvoit aborder. Ce lieu étoit à trois mille pas de Maltanum, à fix mille pas de Rega, & à environ trente-sept de Porto Hercole. QUINTIANO, bourg d'Italie, dans l'état de l'église, au Bressan, sur la côte de Gli Orzi Nuovi environ à vingt milles de Brefcia. Il y a un château bâti l'an 1135. L'Oglio paffe par ce bourg. On y fait beaucoup de toiles. * Corn. Dict. De Seine. Voyage d'Italie. QUINTIANUM; S. Optat dans son histoire du schisme des Donatistes, 1. 1,6.23, nomme entre les évêques choisis par Constantin, pour juger la cause de Donat & de Cécilien, Zoticus à Quintiano, Zotique de Quintianum. Ortelius a soupçonné que cet évêché pourroit bien être Quintiana (il devoit dire Quintiano) dans le Bressan. Du Pin, dans ses notes sur S. Optat, dit Quintianum, ville de la Rhétie; c'est maintenant un village du Bressan nommé Kintzen. On voit qu'il a lu négligemment les géographes qu'il confultoit. Kintzen est en Baviere, & n'a rien à démêler avec le Bressan. Quintiano est dans le Bressan, mais il n'est point dans la Rhétie, & est très-différent de Kintzen; ce dernier est en Allemagne, l'autre est en Italie, & il y a bien des provinces entre-deux. QUINTILIANO, hermitage d'Italie, assez près de Rome, sur la voye flaminienne. Il porte ce nom, parce qu'on prétend qu'il est bâti sur les ruines de la maison de campagne de Quintilianus; mais, comme le remarque le P. Labat, voyage d'Italie, t. 4, P. 99, il s'en faut bien qu'il n'en occupe tout le terrein : tous les environs sont pleins des restes de ces bâtimens superbes. On y voit encore quantité de voutes qui soutenoient les terrasses où étoient les bâtimens & les jardins, & d'espace en espace les restes de l'aqueduc qui y portoit l'eau. On y diftingue encore sans peine bien des endroits où il y avoit des portiques foutenus par des colonnes, & dans d'autres des amas confus de murs & de pieces d'architecture. On en a tiré bien des morceaux, & on n'a pas encore tout pris. Ce palais avoit une vûe charmante. Il avoit le Teverone à sa gauche, Tivoli, la ville de Mécénas, & tout le pays jusqu'aux montagnes de Palestrine. Il voyoit en face la ville de Rome, ainsi que tour le pays jusqu'à la mer, & avoit à sa droite la Sabine. La voye flaminienne qui passe par cet endroit est encore affez entiere en bien des lieux, & fur-tout dans ceux qui se sont trouvés hors de la portée des endroits où l'on bâtit. QUINTIN, ville de France, dans la haute Bretagne, dans un vallon, à trois lieues au sud-ouest de S. Brieu. Elle a cinq gros fauxbourgs & une église paroissiale sous l'invocation de S. Thurien, & unie à la collégiale de NotreDame de S. Blin, où l'on conserve une ceinture que l'on croit avoir été celle de la sainte Vierge. On la porte le jour de l'assomption en procession à S. Thurien. Il y a à Quintin un couvent de carmes & un hôpital, & dans chaque fauxbourg une chapelle. Il y a un château bâti sur le modéle du palais d'Orléans ou du Luxembourg à Paris. Les murailles en sont très épaisses, & on y voit de trèsbelles caves. Le commerce de la ville consiste en toiles ; & la petite riviere de Gor qui y passe, va de là se décharger dans la mer au port de Legué, près de S. Brieu. Il y a proche de Quintin une grande forêt de même nom. On P'appelloit autrefois Cotras. Quintin est une ancienne baronie qui fut érigée en duché l'an 1692, en faveur de Gui de Durfort. * Corn. Dict. Mémoires dressés sur les lieux déja connu sous le nom de maréchal de Lorges, obtint en décembre 1706, des lettres - patentes, par lesquelles le nom de Quintin est changé en celui de Lorges. * Etat de la France, en 1712, t. 2, p. 354, & 364. QUINTUS, lieu particulier d'Italie, auprès du fleuve Salerne, où Vitigès tua Théodat, au rapport du comte Marcellin dans sa chronique. Ortelius, Thefaur. le cite; mais je n'y ai point trouvé ce passage. Le mot fleuve m'est fort suspect. QUIPIA, lieu d'Afrique, en Barbarie, au pays de Tunis, avec un port sur la Méditerranée. Baudrand, éd. 1705, ajoute que les Arabes le nomment ACLIBIA. Voyez ce mot. QUIR: (LA TERRE DE) quelques géographes nomment ainsi un pays des terres australes, découvert par Ferdinand de Quiros en 1606. Cet Espagnol, parti de Lima au Pérou, prit sa route vers le couchant, en s'approchant insensiblement du Tropique du Capricorne, qu'il paffa vers les 260d de longitude. Il trouva là une isle vers le 24d de latitude méridionale, & l'ayant reconnue, il repassa le Tropique; & pouffant vers l'ouest vers les 242d de longitude, il trouva une suite d'isles qui s'étend jusqu'au 237, autour de 20d de latitude méridionale; ce sont les ifles de S. Pierre. Delà continuant sa route jusqu'aux ifles de S. Bernard, qui sont au tou de latitude méridionale, vers les 228d de longitude, il suivit vers le couchant, vit l'isle de la belle nation & quelques autres; & revenant enfin au 1 sd de latitude, il trouva vers le 187, une terre qu'il nomma TERRE AUSTRALE DU S. ESPRIT : il entra dans un golfe formé par la rencontre de deux rivieres. Il appella le golfe, le golfe de S. Jacques & de S. Philippe. Il nomma l'une des rivieres Jordan ou Jourdain, & l'autre S. Sauveur: entre leurs embouchures est un port qu'il nomma Puerto de la Vera Cruz; devant cette terre sont deux ifles, dont l'une fut appellée Nuestra Senora de la Luz, ou de Notre-Dame de la Lumiere. C'est cette terre australe du S. Esprit, que quelques-uns appellent TERRE DE QUIR. Elle est ainsi nommée dans les cartes de Messieurs Sanfon & autres, qui auroient bien dû achever le nom de Quiros, puisqu'ils vouloient faire honneur à celui à qui on en doit la découverte. Ces Messieurs confondent les isles voisines de cette terre, avec celle de Salomon : c'est une faute. De l'Isse les distingue très-bien. Il donne auffi à cette terre son vrai nom, qui est Terre Australe du S. Esprit. QUIR ANDIES, (LES) ancien peuple de l'Amérique méridionale, au midi du Paraguai, au voisinage de la ville de Buenos-Ayres. Ils font errans, & changent souvent de place à la façon des Scythes. Ils logent dans des cabanes par villages. C'est, dit de Laet, in Occid. l. 14, c. s, une nation furieuse, agile, vaillante, & qui a autrefois caufé de grands dommages aux Espagnols. Ce peuple étoit anthropophage ; c'est-à-dire, qu'ils mangeoient leurs ennemis qu'ils avoient fait prisonniers, ce qui étoit commun à presque tous les peuples de l'Amérique. QUIRENSIS, ou QUIRIENSIS, siége épiscopal dont l'évêque Diogène souscrivit au concile de Chalcédoine tenu sous l'empereur Marcien. Dans l'histoire de ce concile inférée par l'abbé Fleury, dans son histoire ecclésiastique, 1. 22, n. 4, on trouve Diogène de Cyzique; mais je ne saurois dire s'il n'y avoit que ce seul Diogène au concile, parce que je n'ai point les actes ni les souscriptions du concile. * Ortelius, Thefaur. QUIRIEU, petite ville de France, au bas Dauphiné, dans le Viennois, sur une hauteur auprès du Rhône, aux confins du Bugey, à deux lieues de Cremieu, à cinq de Belley & à sept de Lyon. QUIRIMBA, isles d'Afrique, sur la côte orientale de l'Ethiopie, au Zanguebar. Elles s'étendent le long de la côte depuis le cap del Gada, c'est-à-dire depuis le 10d jusqu'au 12, l'espace de 2d en latitude: on diftingue entre ces isles, celle de Quirimba, la plus grande, qui donne fon nom aux autres, & où est un fort nommé de même ; au nord de celle-là sont entre autres celles d'Iso ou OIBO, de MATOMO, de MACOLOO & de MALINDE; au midi de Quirimba sont celle de Fubo; & les ifles du fustigé ou du fouéré, ainsi nommées, parce que les Portugais allant pour la premiere fois reconnoître cette côte, & ayant un pilote qu'ils avoient pris à Mozambique, s'apperçurent que ce perfide, en les engageant dans ces Ifles, cherchoit à faire périr leur flote; ils le chatierent de sa trahison, en le fufti geant |