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Gilbert, en la paroiffe de Saint-Didier, fur la riviere Dandelor, près le Bourbonnois, à quatre lieues de Gannat, & à une grande lieue de Saint-Pourçain, dans la châtellenie de Rilli. On y conferve le corps de faint Gilbert, pour lequel on a une grande dévotion.

1. SAINT GILDAS DE RUYS, abbaye de France, en Bretagne, au diocèle de Vannes, fur la presqu'ile de Ruys, en latin Reuvifium, au bord de la mer. Saint Gildas, furnommé le Sage, bâtit ce monastère dans le fixiéme fiécle, & en fut le premier abbé. Cette abbaye eft à quatre lieues de Vannes, & au midi de cette ville. Le célébre Pierre Abaillard en fut abbé dans le douziéme fiécle. Ses moines ayant voulu l'empoifonner & affaffiner, il fut contraint de les abandonner. La réforme de faint Maur y fut introduite l'an 1649, par les foins de Michel Ferrand, qui en étoit pour lors abbé commendataire.

2. SAINT GILDAS DES BOIS, abbaye de France, en Bretagne, au diocèfe de Nantes, vers le couchant d'été, au nord de Pont-Château, entre ce lieu & la riviere Ifaac, qui fe perd dans la Villaine. Elle fut fondée par Simon de la Roche Bernard.

3. SAINT GILDAS, monaftère de France, en Berry. Voici à quelle occafion il fut fondé. Les moines de Ruys en Bretagne, craignant les infultes des Normands, qui faifoient des courfes fur les côtes, emporterent le corps de faint Gildas en Berry, vers l'an 919. Ils s'y établirent près du Bourg-Deols ou Bordieux, fur la riviere d'Indre, où fe forma depuis une abbaye du nom de faint Gildas, fous la régle de faint Benoît. L'abbaye a été depuis fécularifée avec celle du Bourg-Deols, d'où l'on a formé un chapitre de chanoines l'an 1623, fous le nom de faint Martin, dans le Château-Raoul, & elle a été unie au duché de

ce nom.

SAINT-GILLES, petite ville de France, au bas Languedoc, villa Egidii in Valle Flaviana. Corneille & Baillet difent près du Rhône ; l'abbé de Longuerue à une lieue; Baudrand à deux cents pas du bras droit du Rhône; Corneille la met à trois lieues de Beaucaire, entre Nîmes & Arles. Un folitaire nommé faint Gilles s'y établit dans une grotte vers l'an 524, selon Baillet, fur la fin du cinquième fiécle, felon l'abbé de Longuerue. Son tombeau rendit le lieu célébre, & on y bâtit un monaftère fameux au commencement du regne de Louis le Débonnaire. Il est marqué dans un catalogue de ce tems-là, que le territoire où ce monastère étoit situé s'appelloit la Vallée Flavienne, Vallis Flaviana, & le lieu où eft Saint-Gilles s'appelloit Palatium Gothorum: ce qui démontre que les rois Vifigots y avoient demeuré. Les moines de ce monaftère ayant quitté l'obfervance de leur regle, elle y fut rétablie par faint Hugues, abbé de clugni. Dans la fuite ils fe relâcherent fi fort, qu'on fut obligé de les fécularifer, & il n'y a plus en ce lieu qu'un chapitre de chanoines féculiers, dont le chef a confervé le nom d'abbé. Les proreftans ont long-tems joui de cette abbaye, dont ils ont été les maîtres jusqu'à la réduction de Nimes. Quelques-uns ont crû que Saint-Gilles avoit été un comté célébre, & même une capitale du bas-Languedoc, parce que ce pays eft nommé en plufieurs endroits la PROVINCE DE SAINT-GILLES; mais ils fe font abufés. Le célébre Raimond, comte de Toulouse, l'un des généraux de la croifade, avec Godefroi de Bouillon, eft le premier qui ait pris le nom de Saint-Gilles, parce qu'il étoit fort dévot envers ce faint; de forte qu'il voulut qu'on en célébrât folemnellement la fête dans tous fes états. Saint-Gilles eft un des deux grands - prieurés de Malthe, dans la langue de Provence, & le grand - prieur de Saint Gilles a fous lui cinquante quatre commanderies. Baillet & Longuerue fe font trompés fur la date de l'établissement de faint Gilles.

Le monastère dont faint Gilles fut le fondatear & le premier abbé, fut bâti vers l'an 673. La légende de ce faint nous apprend qu'il a vécu fous Charles-Martel, qui mourut en 741, après avoir regné 35 ans. Ainfi il faut mettre la naiflance du faint vers le milieu du feptiéme fiécle. D. Mabillon a eu tort de le faire contemporain de faint Cefaire. Acta fanctorum feptembris.

SAINT-GINGÓ, bourg de Savoye, dans le Chablais, au pays de Gavot, fur la rive méridionale du lac de Genève, près du mont de Morges, & aux confins du Valais.

SAINT-GIRON, petite ville ou bourg de France, au

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1. SAINT-GIRONS, petite ville de France, dans le Conferans, fur la riviere de Salat, à une lieue de SaintLizier de Conferans. On y tient plufieurs foires, où le fait un grand commerce de beftiaux & de mulets. Il y a un féminaire dirigé par les peres de la doctrine chrétienne; deux couvents, un de capucins & l'autre de jacobins.

2. SAINT GIRONS, abbaye de France, en Gascogne, dans le Chalofle, au diocèfe d'Aire, fur le Louft, à quatre lieues de la ville d'Aire. Elle eft de l'ordre de faint Benoît.

SAINT GOAR, &

Voyez SAINT GOWER.

SAINT GOARSHAUSEN. SAINT-GOBAIN ou SAINT-GOBIN, château de France, en Picardie, dans le bois de Coucy, à deux lieues de la Fere, & à quatre de Laon. Il appartenoit anciennement aux fires de Coucy qui l'ont fait bâtir. Il n'en reftoit plus que quelques bâtimens délabrés & des ruines; on y a établi une manufacture de glaces, tant à fouffler qu'à couler, & où il y a beaucoup d'ouvriers occupés. Ces glaces fe transportent de-là au fauxbourg Saint-Antoine de Paris, où on les polit & on les vend. Les favans varient fur le nom latin de ce lieu. Dom Mabillon, dans fon cinquiéme tome des annales, p. 12, l'appelle S. Gobanus & S. Bobanus. Le P. Nugo a paru fort embarraffe fur le lieu dit en latin S. Gobanus; mais dans tout le diocèfe de Laon, il eft connu, & on en fait mémoire le 20 juin. En 1068, Elinand, évêque de Laon, donna l'église de faint Gobain à l'abbaye de faint Vincent, qualifiée fecunda fedes episcoporum Laudunenfium. La forêt où eft fitué Saint-Gobain, s'appelle Voas, en latin Vadogiaca Silva.

SAINT GOBERT, prieuré de France, au diocèfe de Laon, fanctus Gobertus. Il eft fitué dans une forêt dite Voas, en latin Vadogiaca Silva. Elinand, évêque de Laon, voyant la décadence de l'église du faint martyr, & qu'elle étoit négligée par les chanoines, ausquels les prédéceffeurs l'avoient donnée, il y appella les moines de Saint Denys en France. Un chevalier, nommé Chrétien, leur en céda auffitôt l'avouerie; ce fut fous l'abbé Ives, vers la fin du onziéme fiécle. C'est à préfent un bénéfice fimple de deux cents livres de revenu : il dépend toujours de Saint-Denys, auffi-bien que la cure.* Hift. de S. Denys.

SAINT GOND, prieuré de France, dans la Brie, à deux lieues de Sezanne, au diocèse de Troyes. C'étoit autrefois une abbaye fondée en 660, par faint Gond, neveu de Vaudregefil, maire du palais, & parent du roi Dagobert I. L'abbé fut obligé d'en abandonner le titre, & de fe foumettre en qualité de prieur à l'abbaye de Moustier-laCelle, parce que les biens de l'abbaye avoient été envahis par les feigneurs voifins : ce n'est plus à présent qu'une maifon de fermier.

Près de cet ancien prieuré, il y a un grand terrein bas traversé par la viviere de Morin, & qui eft ordinairement rempli des eaux de cette riviere, dans l'espace de cinq ou fix lieues de longueur, fur une lieue de largeur. On l'appelle l'étang de Saint-Gond. Les habitans des environs fentant combien il leur étoit nuifible de perdre une fi grande étendue de terrein, l'ont defféché.

1. SAINT-GOTHARD, village de Hongrie, au comté de Sarwar, fur le Rab, au midi de l'endroit où cette riviere reçoit celles de Feftritz & de Lasnitz. Ce lieu eft remarquable par la bataille que les Turcs y perdirent en 1664. Baudrand qui en attribue tout l'honneur aux troupes auxiliaires de France, commandées par le comte de la Feuillade, fait de Saint-Gothard un château avec un couvent, & le met à deux milles d'Allemagne de Kerment, aux confins de la Stirie.

2. SAINT-GOTHARD, (LE MONT) montagne de la Suiffe, à trois lieues d'Altdorf, capitale du canton d'Uri, Les cartes ne marquent le mont Saint-Gothard que fort loin de Syllinen, village qui eft dans une vallée de trois lieues, fur le chemin d'Altdorff en Italie; mais tous les habitans du pays en comptent le commencement dès le lieu nommé ZUM STÆG, c'est-à-dire, à la montée qui est au pied de la montagne, à trois lieues d'Altdorff, & à une petite lieue de Syllinen. Le mont Saint-Gothard eft plus habité, qu'il ne femble devoir l'être. Depuis le pied de la montagne jusqu'à Geftinen, qui en eft à quatre lieues, on peut compter fept ou huit villages aux deux côtés de la Reufs. Les

plus confidérables font Wafen, Wattingen & Geftinen. Le village d'Urferen eft le premier que l'on rencontre fur le mont; c'est lui qui donne le nom à toute la vallée. Il est encore connu fous le nom d'Anden Matt, comme qui diroit village auprès des prairies ou des pâturages. On honore dans ce lieu les reliques de faint Felix & de faint Regula, martyrs de la légion thébaine, qui ont été apportées, à ce qu'on prétend, au tems des troubles de religion, quoiqu'elles n'ayent été expofées que le 11 avril 1688. Cependant on tient que ces reliques étoient autrefois à Zurich, dans la grande églife; que, quand cette ville eut embrassé la religion proteltante, on ouvrit les châffes de ces faints, & que l'on enfevelit les offemens qui s'y trouverent. A demi-lieue d'Urferen eft le village d'Hôpital ou Spital, ainfi appellé, parce que les voyageurs qui vouloient paller le mont Saint-Gothard, s'y arrêtoient, & que l'on y prenoit foin de ceux qui étoient malades. On trouve ici, comme aux environs du village Geftinen, des reftes d'anciennes forterelles, qui témoignent qu'il y a eu des nobles qui ont habité le pays. On y trouve beaucoup de cryftaux, ainfi qu'à Urferen. A deux lieues plus haut l'on arrive au fommet du mont Saint-Gothard, où il y a un couvent de capucins. C'est un des endroits les plus élevés de la Suiffe: la vue en eft très-belle; ceux qui font curieux de belles vues, peuvent fe fatisfaire à loifir. On y voit les terres de quatre évêchés différens, qui viennent s'y toucher & fe joindre, favoir, celui de Milan, celui de Novare, celui de Coire, & celui de Sion; & près de-là, il y en a encore trois autres, celui de Côme, dans le Val-Madia, celui de Lauzanne, dans le pays de Hafli, & celui de Conftance, dans le pays d'Uri.

Sur le fommet du mont Saint-Gothard, dans l'espace d'une lieue de tour, près de l'hospice des capucins, on voit fept petits lacs d'eau claire, d'où fortent deux grolles rivieres, le TESIN, qui descend en Italie, & la REUSS, (Urfa) qui descend dans la Suiffe. De ces lacs il y en a deux qui paffent pour la fource du Tefin, & le feptiéme qu'on nomme lago di Luzendro, eft la fource de la Reufs. Ces lacs font toujours également profonds toute l'année : en hyver, ils fe gêlent de l'épaiffeur de quelques doigts, mais cela n'empêche pas que les deux rivieres ne fortent toujours de leurs fources, & ne coulent comme à l'ordinaire. La Reufs précipite fes eaux en plufieurs endroits à travers des rochers, & forme des cascades naturelles en quantité, tellement que fon cours eft fort impétueux. Elle n'eft tranquille que vers le pied du mont SaintGothard.

Le village de Gestinen eft un beau bourg, à quatre lieues du pied de la montagne, & le gîte ordinaire des paffans. On trouve du crystal dans fon territoire, & il n'y a pas beaucoup d'années que l'on en découvrit une mine dans le lieu nommé Schellinen, où l'on trouva tout à la fois pour 1500 gouldes de cryftal. A une lieue de Geftinen, en remontant vers le fommet de la montagne, le chemin conduit à un pont de pierre d'une hauteur furprenante, & d'une feule arcade, dont les deux pieds repofent fur deux rochers extrêmement élevés, au pied desquels coule la Reufs parmi les rochers. On ne conçoit pas comment on a pû bâtir là un pont; les habitans difent que c'eft l'ouvrage du diable, c'eft pourquoi on l'appelle communément Teuffelsbruk, c'est-à-dire, le Pont du Diable. On fait à ce fujet une fable dont je crois devoir faire grace au lecteur.

SAINT-GOWER, ou SAINT-GEVER, ou SAINTGOAR, Germanorum Oppidum, ville d'Allemagne, fur le Rhin, dans l'état de la maifon de Heffe-Rheinfels, dans le diocèle de Treves. Saint Goar prêtre, venu d'Aquitaine, fe retira vers l'an 618 aux extrémités du diocèle de Treves, où fe terminent maintenant les terres du palatinat & du comté de Naffau; & s'étant arrêté dans le territoire d'une petite ville qui fubfifte encore fous le nom de Oberwefel, il bâtit une cellule avec une petite chapelle fur le ruiffeau de Wochara. Il y mourut vers l'an 649, & fes miracles rendirent le lieu fi célébre, qui s'y eft formé depuis une ville de fon nom. Sa chapelle a été érigée en prieuré que l'on a fait dépendre de l'abbaye de Prum, au même diocèfe, à fept ou huit lieues de Treves, vers le nord, par un don de Charlemagne. Ce n'étoit qu'une fimple maifon, où des eccléfiaftiques donnoient la nourriture & les autres besoins aux voyageurs. Dreffer, dans fon introduction à

l'hiftoire des évêques de Treves, partie 4, Schopper, dans fa chorographie d'Allemagne, part. ;, c. 6, difent que ce 3, faint fe retira en cet endroit l'an 570, c'eft-à dire, quarante-huit ans avant l'époque préférée par Bailler. La ville qui porte aujourd'hui fon nom cft capitale du Catzenelnbogen, & eft défendue par le château de Rheinfelfs qui donne le nom à une branche de la maifon de Helle.

Les princes de Helle-Rheinfels y ont fait leur résidence ; mais par le traité d'Utrecht, le landgrave de Hesse- Caflel s'eft approprié la ville & le château, à la charge de donner un équivalent. Voyez RHEINFELS. Vis-à-vis de l'un & de l'autre, de l'autre côté du Rhin, eft Goarshausen ou Guarshaufen, ou Gowerhaufen, autre petite ville défendue par le château de Gatz.

SAINT-GRATIEN, village & château de France, aux environs de Paris. Ce château ou plutôt cette maison de campagne, eft par elle-même affez peu de chofe ; mais elle eft diftinguée par fa belle fituation dans un pays délicieux. Elle a appartenu au maréchal de Catinat, qui s'y retira, & qui en fit fes plus cheres délices fur la fin de fes jours. Il prenoit plaifir à cultiver lui-même un espalier qu'il avoit planté dans ce jardin.

SAINT-GUILLAIN, ou SAINT-GUILAIN. Voyez S.

GHISLAIN.

SAINT-GUILLAUME, ou SAINT-GUILHELM DU DESERT, ou comme écrit Baillet SAINT-GUILLEM DU DE. SERT, bourg & abbaye de France, en Languedoc, fur l'Eraut, au diocèfe de Lodéve, dans la vallée de Gelon. Elle eft de l'ordre de faint Benoît. Saint Guillaume, duc ou gouverneur d'Aquitaine, du tems de Charlemagne, bâtit un monastère dans la petite vallée de Gellone, environnée de hautes montagnes, qui n'en permettoient l'accès que d'un côté, fur les confins du diocèfe de Lodéve, à une lieue de la célébre abbaye d'Aniane. Il s'y renferma lui-même l'an 806, & y mourut fimple religieux; cette abbaye s'eft appellée depuis de fon nom Saint-Guillaume du Défert. Elle eit fous la regle de faint Benoît. Il y a un bourg de fix ou fept cents habitans.

SAINT GUISLAIN. Voyez SAINT GHISLAIN. SAINT-HELLIER, bourg de France, en Normandie, dans une ifle de même nom, & dont il eft le chef-lieu & le port. L'entrée eft défendue par un château. Il y a dans cette ifle plufieurs autres havres, favoir le fort Saint-Aubin & Montorgueil. On y fait un bon commerce de bas d'estame. Le terroir y eft fertile. On y fonda l'an 125, une abbaye de l'ordre de faint Auguftin, & quelques années après les religieux fe retirerent à Cherbourg. L'ifle eft du Côtentin.

SAINT-HERBELIN, bourg de France, dans la Bretagne, fur la riviere de Loire, une lieue au deffus de Coueron, & à deux au deffous de Nantes. Il y a plufieurs familles nobles qui réfident dans ce bourg. Son territoire produit des vins blancs dont on fait de fort bonne eau-de-vie.

SAINT HILAIRE, abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, dans le haut Languedoc, au diocèle de Carcasfonne.

1. SAINT-HIPPOLYTE, petite ville, autrefois d'Allemagne, enfuite de France, & aujourd'hui du duché de Lorraine, & à une grande lieue au couchant d'été de Schleftadt. Elle étoit anciennement de l'Alface, & fut cédée avec elle à la France par le traité de Weftphalie, & la France l'a cédée au duc de Lorraine, par le traité de Paris en 1718. Elle eft au pied des montagnes de Vauges. On la nomme auffi par abréviation SAINT-PILT. Elle eft du diocèfe de Strasbourg, & étoit même autrefois du temporel de cet évêché en 1372, lorsque Jean, due de Lorraine, étant entré en Alface, pour faire la guerre à la république de Mulhaufen, obligea Lambert, évêque de Strasbourg, de lui céder cette ville, qu'il prétendoit être de l'ancien patrimoine des ducs de Lorraine. Baudrand, éd. de 1705.

2. SAINT-HIPPOLYTE, bourg de France, affez peuplé, & bâti depuis un fiécle, au Bas-Languedoc, dans le diocèfe d'Alais, près des Sevennes, & fur la petite riviere du Vidourle. On y a fait depuis peu un bon fort pour la confervation du pays. Il eft à deux lieues d'Andufe, au couchant, & à quatre d'Alais, en paffant par Lodéve. Les proteftans de ce bourg ont attiré la révocation des édits de

Nismes & de Nantes. Car ayant infulté le curé qui portoit le Viatique à un malade, & les catholiques qui le fuivoient, leur ayant jetté de la boue & des pierres, & en

ayant bleffé quelques-uns, l'intendant de la province..y envoya fes gardes & des dragons, pour y loger à discrétion; mais ils fe défendirent & en tuerent plufieurs, & envoyerent des députés jusqu'en Bourgogne, & en Champagne, pour exciter tous les proteftans à leur défenfe, leur infinuant que c'étoit une caufe commune. L'affaire fut renvoyée à l'intendant pour la juger, avec le préfidial de Nismes; & on la jugea conformément à un article des mêmes édits, qui porte qu'ils confentent qu'on leur ôte leurs priviléges, quand ils contreviendront aux articles accordés.

Saint-Hippolyte eft une ville avec gouverneur & état

major.

SAINT HONORAT. Voyez LERINS. SAINT-HUBERT, petite ville de France, au Pays-Bas François, & au comté de Chiny, annexe du duché de Luxembourg, fur le ruiffeau d'Homme, avec une fort belle abbaye réguliere de l'ordre de faint Benoît, dont l'abbé est seigneur du lieu : elle a feize villages dans fa dépendance. On y mene ceux qui font mordus par des bêtes enragées, pour leur obtenir la guérifon. Elle eft aux confins du pays de Liége & du duché de Bouillon, dans les Ardennes, à quatre lieues de Rochefort, à autant de Baftogne au couchant, & à quatorze de Liége au midi. Elle portoit autrefois le nom d'Andaium ou Andagium. Elle fut fondée au commencement du huitiéme fiécle.

SAINT-JACQUEME, ancien bourg de Savoye, dans la Tarentaife, près de l'Ifere, entre Moutiers & Saint

Maurice.

SAINT JACOB, abbaye d'hommes, ordre de Prémontré, dans la ligue de Caddée. Elle a été fupprimée en 1526.

1. SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE. Voyez COMPOSTELLE.

2. SAINT JACQUES DE LA VEGA. Voyez SANT LAGO.

3. SAINT JACQUES, [abbaye de filles, ordre de cîteaux, dans la Champagne, au Pertois, entre Vitri le François & Vitri le Brulé.

SAINT JACUT, abbaye de l'ordre de faint Benoît, fur la côte de Bretagne, au diocèle de Saint-Brieu, quoique dépendante de Dol, à l'embouchure & fur la rive gauche de la riviere d'Arquenon, environ à cinq lieues de Saint-Malo, vers le couchant méridional, & à autant de Dinan, au nord-oueft. Cette abbaye rétablie depuis les fondemens, par les peres de la congrégation de faint Maur, étoit fort incommodée par les fables de la mer, lesquels étant deffechés par le foleil & enlevés par les vents, gâtoient tout; en forte qu'on en trouvoit quelquefois le jardin & les lieux réguliers tout remplis. Les religieux fe font délivrés de cette incommodité en couvrant les fables de gafon jusqu'à la mer.

SAINT-JAMES, (prononcez Gemes) place de l'Amérique, dans l'ifle Barbade, une des Antilles, dans la mer du nord. Elle a été bâtie depuis peu fur la côte, par les Anglois à qui elle appartient, dans le lieu qu'on nommoit auparavant la halle.

1. SAINT-JEAN, petite ville de France, au Vasgau fur la Sare, & aux confins de la Lorraine, dans le comté de Sarbruck, & vis-à-vis du bourg & du château de Sarbruck, dont elle n'eft féparée que par cette riviere, qu'on y traverse fur un pont de pierres, & qui commence d'y porter bateau. Elle dépend du comte de Sarbruck, à qui elle appartient, fous l'obéiffance du roi depuis l'an 1680, comme fief de l'évêché de Metz. Elle eft à cinq lieues de Deux Ponts, au couchant, entre Sarguemine au midi, & Sare-Louis au feptentrion.

2. SAINT-JEAN (RIVIERE DE) riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France, dont la fource n'est pas éloignée de la rive méridionale de la nouvelle France, qui fe décharge dans la baye françoife, & dont le cours eft au moins de cent lieues. Son entrée est très-difficile, à caufe des courants & des vents qui foufflent dans la baye françoife. Cette entrée eft très-profonde, mais fort étroite. I a riviere s'élargit enfuite peu à peu, & après qu'on a doublé une pointe, elle fait comme un faut entre deux grands rochers, où elle paffe avec beaucoup de roideur. On ne peut la remonter en cet endroit qu'en pleine marée. Au-deffus de ce rapide, elle conferve affez long-tems une largeur d'une lieue.

3. SAINT-JEAN, (la riviere de) riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la Louifiane. Elle a fon cours d'occident en orient, en tournoyant l'espace de quarante ou cinquante lieues de cours, & fe rend dans la mer à environ dix lieues de la riviere de May, Mofila, Anofila, Caloucha, Capoutoucha, Tapa, font les habitations que l'on connoît fur fa rive gauche. Elle a fa fource pen éloignée de celle de Vilchez, qui tombe dans le golfe du Mexique.

4. SAINT-JEAN, (ifle de) ifle de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France, & à l'entrée du golphe de Saint-Laurent. Elle a environ vingt-deux lieues de long, mais fa largeur n'eft pas confidérable. Elle a l'Ifle Royale à l'eft, l'Acadie au fud & les ifles de la Magdeleine au nord. Elle eft fort bien boisée, & tout fon terrein eft bon. On prétend qu'elle a un port affez commode & fûr. Le roi l'avoit concédé en 1719, au comte de Saint Pierre, premier écuyer de madanie la ducheffe d'Orléans, avec les ifles adjacentes; mais cette conceffion n'a pas eu de fuite. * Le P. Charlevoix, Hift. de la nouvelle France, t. 2. 5. SAINT-JEAN (ISLE DE ) entre les Philippines. Voyez au mot ISLE.

6. SAINT-JEAN (l'ifle de) ifle de l'Océan oriental, fur la côte de la Chine, au midi de la province de Canton. Dampier en parle ainfi dans les voyages autour du monde, t. 2, p. 82. Cette ifle eft à 22d 30' de latitude feptentrionale, fituée fur la côte méridionale de la province de Quangtung ou Canton, dans la Chine, Elle est d'une hauteur paffable, affez unie, & le terroir en eft affez fertile. Elle eft compofée en partie de bois, & en partie de pâturages pour le bétail. Il y a quelques terres labourables qui produifent du ris. Les bords de l'ifle font pleins de bois, & fur-tout du côté de la grande mer. Dans ce milieu font des pâturages, bons & herbeux, mêlés de quelques bois. Les terres cultivées font baffes & humides, & produifent d'abondantes récoltes de ris.

Les animaux domestiques qu'il y a dans cette isle, font des cochons, des chèvres, des bufles, & quelques taureaux. Les cochons font tous noirs, ont la tête petite, le col court & épais, le ventre gros, & touchant ordinairement à terre, & les jambes courtes. Ils mangent peu, & sont néanmoins fort gras pour la plûpart, apparemment parce qu'ils dorment beaucoup. Les oifeaux domestiques font des canards, des coqs & des poules. L'auteur n'y a vu que de petits oifeaux fauvages. Les infulaires font Chinois, fujets de la couronne de la Chine, & par conféquent des Tartares à l'heure qu'il eft. Il y a dans cette ifle une petite ville fituée fur un terrein humide & marécageux; les maifons font divifées par plufieurs lacs falés, & bâties à terre comme les nôtres, & non pas élevées fur des piliers comme celles de Mindanao. Il y a dans ces lacs quantité de canards; les maifons font petites, baffes & couvertes de chaume, mal meublées & fort fales. Il femble que les habitans de cette petite ville ou bourgade foient laboureurs pour la plûpart. Le terroir qu'ils prennent pour femer leur ris eft bas & humide; & quand la terre eft labourée, elle reffemble à une mafle de boue.

ce,

7. SAINT-JEAN, (le lac de) lac de la nouvelle Fran, dans l'Amérique feptentrionale. Ce lac, qui eft la véritable fource du Saguenay & de plufieurs autres, a vingt lieues de circuit. Sa figure eft ovale; quantité d'ifles, dont il eft femé, en rendent la vue fort agréable, & fes bords font couverts de très-beaux arbres. Il eft fitué par les 4d environ 30' de latitude nord. * Le P. de Charlevoix, Hift. de la nouvelle France, t. I.

8. SAINT-JEAN, petite riviere de la Louifiane, com munément nommée la Bayone Saint-Jean. Elle fe décharge dans le lac Pontchartrain, qui communique à la mer. On la trouve à une lieue de la nouvelle Orléans, en tirant au nord eft.

9. SAINT-JEAN D'ACRE. Voyez ACRE.

10. SAINT-JEAN D'ANGELY, ville de France, dans la Saintonge, fur la Boutonne. C'étoit autrefois un château magnifique, bâti au milieu d'une forêt, nommé Angeriacum, où les anciens ducs d'Aquitaine avoient établi leur demeure. Pepin le Bref y fit bâtir un monastère de bénédictins, après qu'on lui eut envoyé le chef de faint Jean d'Edeffe, & non pas celui de faint Jean-Baptiste que le favant Ducange croit être à Amiens. Il s'y forma un bourg qui s'accrut confidérablement, lorsque les Sarrazins facça

gerent la ville de Saintes, du tems de Charles Martel. Sous le regne de Philippe Augufte, Saint-Jean d'Angely devoit être une ville confidérable, puisque ce roi y établit en 1204 un maire & des échevins, auxquels il accorda la nobleffe & à leurs descendans, en confidération de ce que les habitans avoient chaffé les Anglois de cette ville. Cette ville embraffa le calvinisme. Elle fut affiégée en 1562, par le comte de la Rochefoucaut, chef des calviniftes; mais il fut contraint d'en lever le fiége. Quelque tems après ceux de fon parti s'en emparerent, & y ajouterent de nouvelles fortifications. Le duc d'Anjou, depuis roi fous le nom de Henri III, l'affiégea en 1569. Elle étoit défendue par deux mille hommes, les plus braves qu'il y cut parmi les calviniftes; & le capitaine de Piles de la maifon de Clermont y commandoit. Charles IX y vint lorsque le fiége fut formé, & deux mois après la place fe rendit. Les catholiques perdirent dix mille hommes à ce fiége, parmi lesquels étoit Sébastien de Luxembourg, comte de Martigues, qui fut tué d'un coup de mousquet à la tranchée. Les calviniftes fe rendirent encore maîtres de cette ville, & elle fe révolta en 1620. Louis XIII l'affiégea en 1621, & Benjamin de Soubife qui y commandoit, fut obligé de fe rendre fix femaines après, le jour de faint Jean-Baptifte. Le roi fit rafer fes fortifications, & voulut qu'elle eût le nom de Bourg-Louis. Mais comme il n'en fit point de déclaration, cela n'a pas eu lieu. Il priva auffi les corps de tous leurs priviléges, & rendit les habitans taillables. Il y a dans la ville des cordeliers, des capucins, des urfulines. L'ab. baye de faint Jean d'Angely eft la plus belle du diocèfe de Saintes. Elle a eu pour fondateur Pepin, roi d'Aquitaine, vers l'an 942. Elle eft occupée par des bénédictins de la congrégation de faint Maur. L'abbé a la collation de plufieurs prieurés fimples affez beaux, & la nomination de plufieurs cures. Il eft feigneur de la ville. Il y a dans cette ville un fiége royal, & elle a fa coutume particuliere, qui fut réformée en 1520, par les trois états de fon reffort. Cette ville eft auffi le chef-lieu d'une élection anciennement de la généralité de Bourdeaux, enfuite de celle de la Rochelle. Piganiol, Description de la France, t.s,

P. 33.

*

Sur la Boutonne, hors du fauxbourg de Taillebourg, font deux moulins à poudre, où se fait la plus excellente du royaume.

Pepin le Bref ne vivoit plus en 768, ainfi il ne peut pas avoir été le fondateur d'un monaftère dans le dixiéme fiécle. C'eft Pepin II, roi d'Aquitaine, qui a fondé dans le neuvième siècle le monastère dont il eft ici question. 12. SAINT-JEAN DE BOURNAY, bourg de France, dans le Dauphiné, diocèse de Vienne. Il y a dix-huit cents foixante-trois habitans.

13. SAINT-JEAN DE LA CASTELLE, abbaye de France, en Gascogne, au diocèle d'Aire, ordre de prémontré. C'étoit autrefois une abbaye de bénédictins, que Pierre, comte de Bigorre & de Marfan, rétablit en 1163. Elle eft dans le Turfan, fur la gauche de l'Adour, à une petite lieue de la ville d'Aire.

Cette abbaye n'est pas dans le Turfan, mais dans la vicomté de Marfan.

14.

SAINT JEAN DE CORIA, abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, de la congrégation de Valladolid, en Espagne, dans la Galice, au diocèfe d'Oviedo.

15. SAINT-JEAN-DE-LAUNE ou de LôNE, petite ville de France, en Bourgogne, au diocèle de Châlons, fur la Sône, à fix lieues de Dijon, au fud-est, à trois de Bellegarde, & à autant d'Auxonne. Elle eft célébre pour avoir foutenu un fiége considérable en l'année 1636, contre l'armée de l'empereur, commandée par le général Galas, celle du roi d'Espagne, fous les ordres des marquis de Saint-Martin & de Grave, & celle du duc Charles de Lorraine, en perfonne. Ces trois armées faifoient quatrevingts mille hommes; & quoique la brêche fût faite, ils furent obligés de lever le fiége. Louis XIII, voulant récompenfer leur fidélité, leur accorda par lettres-patentes du mois de décembre de la même année exemption & franchise de toutes fortes de tailles & d'impôts. Cette ville a maire, échevins, magiftrats, & une églife paroiffiale dédiée fous l'invocation de faint Jean-Baptifte. C'est la fixiéme ville qui députe aux états, & c'eft un gouvernement particulier de place. Elle eft entourée de belles & grandes prairies. Elle a deux portes, celle de Dijon & celle

.

du comté. Sa figure eft à demi ovale. Elle a fept cents pas de longueur fur trois cents de largeur, & mille fept cents de circuit. Il y a un college régi par les carmes, un couvent d'urfulines & un hôpital deffervi par des religieufes de l'inftitut de Beaune: fon principal commerce eft en grains.

Le bailliage de Saint-Jean-de-Lône eft borné à l'orient par le comté de Bourgogne: au midi par le bailliage de Châlons: au couchant par celui de Nuys, & au nord par ceux de Dijon & Auxone. La riviere de Sône traverse le bailliage de Saint-Jean-de-Lône, dans toute fa longueur, qui eft de trois lieues & demie fur presque autant de largeur.* Garreau, Description de la Bourgogne.

16. SAINT-JEAN DE LUZE, ville maritime de France, très-riche & très-commerçante dans le pays de Labour, & dans la généralité d'Auch, fur une petite riviere fort longue, qui la fépare du bourg de Sibourg, qui n'eft guères moins confidérable, fur laquelle il y a un trèsbeau pont de bois en deux parties, qui font féparées, comme le Pont neuf à Paris, par la pointe d'une ifle, laquelle eft occupée par un très joli couvent de récollets. Le fort du Socoa n'eft pas loin du port, & fur le bord de la mer il y a de fort jolies maisons. Elle eft à trois lieues nord-est de Fontarabie, trois fud-oueft de Bayonne, 170 fud-ouest de Paris, longitude 15d 59', latitude 43° 23'.* Mémoires dreffes fur les lieux. C'eft dans cette ville que demeuroit le cardinal Mazarin, lors de la conférence pour la paix des Pyrénées, qui fe tenoit dans l'ifle des Failans.

17. SAINT-JEAN DE MAURIENNE, ville de Savoye, au comté de Maurienne, dans la vallée de même nom, entre des montagnes, fur la riviere de l'arche, avec un évêché fuffragant de l'archevêché de Vienne. Elle n'a point de murailles, & on l'appelle fimplement Saint-Jean dans le pays. Elle eft à trois lieues des confins du Dauphiné, à cinq de Moutiers & à dix de Grenoble. Elle n'est pas fort confidérable, fi on s'arrête à fes bâtimens & à fes places. Celle qui eft devant la cathédrale de faint Jean, avec une aflez belle fontaine, eft de moyenne grandeur, & fert de marché, où l'on vient deux fois la femaine presque de tous les endroits de la vallée, comme fi c'étoit une foire. On voit dans l'églife le tombeau d'un duc de Savoye. Toutes les rues de la ville font fi étroites, qu'à peine deux mulets chargés y pourroient marcher de front. Un peu avant que d'entrer dans la ville, on trouve une croix trèshaute, quoiqu'elle foit d'une feule pierre taillée en relief en plufieurs endroits. Le duc, dont nous avons dit que le tombeau eft dans l'églife de faint Jean, eft Humbert I, qui par droit féodal avoit reçû en 1048 le comté de Maurienne de l'empereur Henri III. Auprès de lui repofe le corps de fon fils Amedée.

18. SAINT-JEAN DE MELINAIS, bourg de France, dans l'Anjou, à une lieue de la Fléche, vers le midi, avec une abbaye d'hommes, ordre de S. Auguftin, fondée en 1183, par Henri II, roi d'Angleterre. La manse abbatiale été unie au collége de la Fléche.

a

19. SAINT-JEAN D'ULUA, ifle de l'Amérique feptentrionale, fur la mer du nord, dans la nouvelle Espagne, dans la province de Tlascala, à l'entrée du port de la Vera-Cruz. Grijalva la découvrit en 1518 ou 1519. Etanc à la riviere de Tabasco, il s'avifa de demander aux Indiens qu'il y trouva, en quel endroit on amaffoit de l'or. Ils ne répondirent qu'en montrant de la main un pays fitué à l'occident, & en répétant plufieurs fois Culua. Ayant continué fa route, il arriva à une ifle que les habitans nommoient Culua. Il crut que c'étoit cette terre abondante en or qu'on lui avoit indiquée. Effectivement, il y traita beaucoup d'or, & il la nomma Saint-Jean d'Ulua. Elle ferme le port de la Vera-Cruz, du côté du nord. Voyez VERACRUZ, n°. 2.

20. SAINT-JEAN PIED DE PORT, ville de la Navarre françoife ou baffe Navarre, dont elle est la capitale. avec une citadelle fur une hauteur, à une lieue des frontieres d'Espagne. Elle eft fur la Nive, à l'entrée d'un des paffages ou ports des Pyrénées. Le petit dictionnaire géographique portatif a tort de la mettre dans la Gascogne : ce font des Basques, non des Gascons qui l'habitent. * Mém. dreffés fur les lieux. Le canton où elle eft fituée, fe nomme la Cize. Elle eft fur la riviere de Nive, & dans la route qui mene de Saint-Palais à Pampelune. Antonin appelle ce lieu Imus Pyrenaus, le pied des Pyrénées. Dans ce

pays

pays, on appelle port les paffages ou les défilés par où l'on peut traverser les Pyrénées; & comme cette ville de Saintjean eft à l'entrée de l'un de ces ports ou paffages, de là vient qu'on la nomine Saint-Jean Pied de Port, Sanctus Joannes de Pede Portus. Surita s'eft trompé, quand il a dit que Saint-Jean Pied de Port avoit un fiége épiscopal. Ce qui l'a jetté dans cette erreur, c'eft que dans les anciennes éditions des actes du huitiéme concile de Toléde, on lifoit Donus Imo-Pyrenæus episcopus, par la faute des copiftes, qui auroient dû mettre Donum Dei Impuritanus episcopus, comme l'a très-bien rétabli Garcias Loaifa. Sanche, roi de Navarre, donna cette ville à Richard premier, roi d'Angleterre, pour dot de fa fille Berengaire.

21. SAINT JEAN DEL PAYO, abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, de la congrégation de Valladolid en Espagne, dans la Galice, dans le voifinage de la mer, dans un lieu folitaire, au diocèfe & à dix lieues de Com-~ poftelle.

22. SAINT JEAN AUX BOIS, fanctus Joannes in Bosco, abbaye de France, au diocèfe de Soiffons, dans la forêt de Compiegne : c'eft une maifon de chanoines réguliers de la congrégation de France; ils l'ont eu pour échange de leur maifon de Royal-Lieu, près Compiegne, qui eft occupée par des religieufes. SaintJean eft à deux lieues de Compiegne, & à une de Pierre

Font.

23. SAINT JEAN EN VALLÉE, abbaye en France, de l'ordre de S. Auguftin, dans la Beauce, & dans la ville de Chartres. Yves de Chartres en 1099, fit venir de S. Quentin des chanoines réguliers, & les établit dans cette églife, qui étoit auparavant une collégiale. Son revenu eft de quatre mille cinq cents livres.

24. SAINT-JEAN, port de l'Amérique feptentrionale, à la côte orientale de l'ifle de Terre-Neuve. C'eft le principal pofle & comme le quartier général des Anglois, dans cette grande ifle : fon entrée n'a qu'une demi-portée de fufil de large; mais il peut contenir ailément deux cents navires. Les Anglois, qui avoient très-bien fortifié fon entrée, avoient négligé de fortifier auffi le côté de la terre, ne croyant pas qu'on pût l'attaquer par-là. Cependant il le fut en 1696, par MM. de Brouilleu & d'Ibetville, & en 1709 par M. de Saint-Ovide. Mais les uns & les autres l'abandonnerent, après avoir ruiné les forts & pillé toutes les habitations. Ileft par les 47d so' de latitude nord. Le P. de Charlevoix, Hiftoire de la nouvelle

France.

ne ›

SAINT-ILDEFONSE, maison royale d'Espagne, dans la nouvelle Caftille, aux confins de la vieille Caftille, dans le territoire de Segovie. Philippe V étant à une partie de chaffe, trouva l'aspect de ce lieu fi beau, qu'il fongea à y faire bâtir une maison, où il pût en pareille occafion fe raffraîchir, & jouir en même tems d'une vue fi agréable. Les moines de l'Escurial, à qui ce terrein appartenoit, y confentirent aifémeut. Le roi s'accommoda enfuite avec eux pour la propriété, leur en fit un dédommagement avantageux, & prit tellement goût pour cet endroit, qu'il en a fait depuis l'an 1720, une maifon vraiment royale, accompagnée de jardins fuperbes, dont les eaux, conduites par une ingénieufe méchanique font pas un des moindres ornemens. C'eft dans ce lieu que ce grand monarque comptoit fe livrer entierement aux douceurs d'une picufe retraite, après qu'il eut abdiqué en faveur de Louis 1, fon fils aîné, fi la mort du jeune roi, & les befoins de la nation, n'euffent pas arraché notre vertueux monarque d'une folitude fi délicieufe. Cette même piété, qui l'y avoit conduit, l'en retira. Saint Ildefonfe eft le Verfailles d'Espagne. Les bâtimens, les eaux, les jardins, font fentir, dans l'un & dans l'autre lieu, la magnificence de l'ayeul & du petit-fils. Ces deux palais, dignes des rois qui les ont élevés, ont également commencé par être de fimples maifons de challe.* Mémoires communiqués.

SAINT JOANNENBERG, Mons S. Joannis, abbaye de l'ordre de prémontré, dans le pays de Liége, à une lieue au nord-oueft de Mafeik.

SAINT-JOB, bourg de la haute Hongrie, dans le comté de Bihor, aux confins de la Tranfilvanie, fur une petite riviere, qui fe perd dans des marais. Il eft défendu par un château, fortifié de quatre baftions de pierres de

taille, & d'un bon foffe double. Le comte Caraffa le prit

au mois de février 1686 fur les Turcs.

1. SAINT-JOHNSTOWN, ville de l'Ecoffe feptentrionale, au comté de Perth. C'est la même ville que PERTH. Voyez ce mot.

2. SAINT. JOHNSTOWN, ville d'Irlande, dans la province d'Ulfter, au comté de Dunnegal. C'eft une des principales villes de ce canton. Elle eft fur la riviere de Lough Foyle, près des frontieres de Tirone, presque à fix milles au fud-oueft de Londonderry, à huit milles au nord de Raphoe. Elle envoye deux députés au parlement. 3. SAINT-JOHNSTOWN, ville d'Irlande, dans la province de Leinfter, au comté de Longford. On la nomme auffi Ballanie. Elle eft fur la riviere de Camlin, presque au milieu du comté, à cinq milles & presque à l'eft de la capitale. Elle envoyé deux députés au parle

ment.

SAINT-JOHNST-POINT, ou LA POINTE SAINTJEAN, cap d'Irlande, dans la province d'Ulfter, au comté de Downe, fort près de la ville de ce nom. On foupçonne que c'eft le promontoire Ifamnium de Ptolomée. SAINT-JOSEPH, riviere dans l'Amérique feptentrionale, & dans la nouvelle France. Elle prend fa fource par les 42d environ 30' de latitude nord, à douze lieues au nord-oueft du lac Erié, & va fe jetter dans la partie méri dionale du lac Michigen, par ies 41d environ 40′ de latitude. Son cours, qui tourne un peu du nord au fud, est de plus de cent lieues. On la peut aifément remonter pendant quatre-vingts, & il y a peu de rivieres dans la nouvelle France plus avantageufes pour le commerce de toutes les parties de ce vafte pays; quoique dans les vingt-cinq dernieres lieues de fon cours, il faille prendre de grandes précautions pour la remonter, parce que, quand le vent vient du large, c'est-à-dire, de l'oueft, les lames y font de toute la longueur du lac Michigen, & que ces vents y font fort frquents. D'ailleurs elle arrofe un pays très-fertile, fes bords font couverts des plus beaux arbres, & l'on y trouve beaucoup de capillaire & de falfafras, fur-tout aux environs d'un fort que les François ont bâti à vingtcinq licues de fon embouchure. Journal du P. de Charlevoix, & fon hiftoire de la nouvelle France.

Baye de Saint-Jofeph, fituée à la côte feptentrionale du golfe Mexique, à vingt-huit ou trente lieues marines de France, à l'eft de Penfacole. Les Espagnols y avoient un affez bon fort, mais comme c'est le plus mauvais pays du monde, qu'on y enfonce par-tout dans le sable, ils en ont tout transporté à Pensacole.

SAINT-JOSSE SUR MER, bourg de France, en Picardie, avec une abbaye de bénédictins, à cinq milles de la côte. Le faint, dont elle porte le nom, en jetta les fondemens, vers le milieu du feptiéme fiécle.

2. SAINT JOSSE AUX BOIS, OU DE DOMMARTIN, abbaye d'hommes, ordre de prémontré, en Picardie, au diocèfed' Amiens, à deux lieues, au couchant, de Montreuil. L'abbé a féance aux états d'Artois.

SAINT-JOUIN, bourg de France, dans le Poitou, au diocèfe de Poitiers, du parlement de Paris, de l'inten dance de Poitiers, & de l'élection de Thouars. Ce bourg a mille neuf cents trente habitans. Il est fitué dans le Mirebalais, entre le Thoué & la Dive. Il y a une abbaye de l'ordre de S. Benoît, fondée avant le fixiéme fiécle; mais on ne fait, ni par qui, ni en quelle année elle fut fondée. Il y en a qui en attribuent l'origine à faint Jouin, dont elle a enfuite porté le nom, & poffede les reliques. Les auteurs modernes difent que ce faint étoit frere germain de faint Maximin, évêque de Trèves, ainfi que faint Maxence ou Maixent, évêque de Poitiers; quoique dans les actes de faint Maximin, mis au jour par Loup, abbé, Maixent eft cité feul pour frere de Maximin. Il y a eu plufieurs faints, dont la piété a fleuri dans ce monaftère, comme faint devenu depuis évêque d'Avranches, & faint Achard ou Aichard, le fondateur & le premier abbé de Quingeac, puis de Jumiéges.

Paterne,

La discipline s'étant relâchée dans cette abbaye, pendant les guerres des Gots & des Sarafins, les moines vivoient plutôt en chanoines qu'en religieux, & négligeoient abfolument leur regle. On dit que les moines de faint Martin de Vertou, qui étoit une abbaye à deux lieues de Nantes, réduite aujourd'hui en prieuré conventuel, & dépendant de Saint-Jouin de Marnes, appuyés de l'autorité royale,

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