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rétablirent l'an 844 dans le monaftère de faint Join de Marnes, l'ancienne vigueur de l'obfervance réguliere, & que les chanoines ou religieux qui s'y trouvoient pour lors, furent contraints de fe foumettre au joug de la regle. Enfin l'an 1655, le 28 feptembre, ce monastère fut uni à la congrégation de faint Maur, qui la fait refleurir, plus que jamais. On y compte quarante fept abbés, jusqu'en 1717. La manfe abbatiale eft de fix mille livres : il en dépend quarante-cinq prieurés & deux cents feize bénéfices.

1. SAINT-JULIEN, fortereffe de Portugal, dans l'Estremadure, à trois lieues au-deffous de Lifbonne, fur un rocher, à l'embouchure du Tage. Elle a fon gouverneur particulier, un lieutenant, avec une garnifon, qui confifte en trois compagnies d'infanterie, chacune de cent hommes. Sa fortification eft compofée de quelques baftions & de plufieurs redans. Tous ces ouvrages font faits de pierres de taille. Parmi les quarante piéces de canon, dont cette fortereffe eft munie, il y a une coulevrine qui porte cent vingt livres de bale. * Corn. Dict. Le Quien de la Neuville, Hittoire générale de Portugal.

2. SAINT-JULIEN EN JAREZ, bourg de France, dans le Forez, élection de Saint-Etienne. Il a mille trois cents foixante-feize habitans.

3. SAINT-JULIEN DU SAULT, ville de France, au diocèle de Sens, S. Julianus de Saltu. Ce lieu eft ainfi nommé, parce qu'il étoit autrefois tout couvert de bois. Il eft fitué dans un vallon, entre deux montagnes, à préfent couvertes de vignes, fur le rivage droit de l'Ionne, entre Joigny & Villeneuve-le Roi. On a crû dans les tems de fimplicité, & on le récite même dans les légendes latines, que le furnom du Sault venoit de ce que le cheval de faint Julien avoit fauté d'une montagne à l'autre. Cette terre est du domaine des archevêques de Sens, dont un d'entr'eux y fonda autrefois une collégiale, qui fubfifte encore, & dont l'églife eft très-ancienne. Les habitans de ce lieu fe libérerent de la fervitude de main-morte, vers la fin du regne de faint Louis, en payant à l'archevêque Pierre de Charigny la fomme de quinze cents livres, comme le rapporte Taveau dans l'hiftoire des archevêques de Sens.

4. SAINT-JULIEN SUR RESSOUZÈ, bourg & baronnie de France, dans la Breffe. Il eft le fiége d'un mandement, membre de Pont-de-Vaux. Sa communauté députe aux affemblées de la Breffe.

5. SAINT-JULIEN, petite ville de France, dans le haut Languedoc, au diocèfe de Toulouse, dans la fénéchauflée & comté de Lauragais. Elle députe par tour un diocéfain aux états.

6. SAINT JULIEN DE SAMOS, abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, de la congrégation de Valladolid en Espagne, dans la Galice, au diocèfe de Tuy. Elle n'est d'aucun diocèfe, & l'abbé a jurisdiction fur quarante églifes, qui dépend de fon temporel.

7. SAINT-JULIEN LE FAUCON, bourg de France, au diocèle de Lizieux, fur la riviere de Vie, à deux lieues au nord de Livarot, & à trois à l'eft de Lizieux.

SAINT-JUNIEN, ville de France, dans la baffe Mar che, aux frontieres du Limoufin, fur la riviere de Vienne, fept lieues au-deffous de la ville de Limoges. Il y a un chapitre, compofé d'un prévôt, de dix-fept chanoines & de dix titulaires du bas choeur. Le principal commerce de Saint Junien eft la fabrique de gands: il y a un bureau des traites foiraines, établi, depuis peu, à la barre, fur le che min de cette ville à Limoges, dans une langue de terre qui fe trouve enclavée dans le Limousin. L'évêque de Limoges eft feigneur de Saint-Junien.

1. SAINT JUST, monaftère d'Espagne, dans la partie feptentrionale de l'Eftremadure, en un canton que l'on appelle la Vera Plazentia. Ce monaftère, qui eft des peres jéronymites, eft devenu fameux par la réfidence de Charles V, empereur, qui le choifit comme une retraite paifible & chrétienne, pour y achever les reftes d'une vie que les foins de la politique, les fatigues de la guerre & les voyages, avoient occupée. Ce fut là qu'après avoir remis la couronne impériale à son frere, & celle d'Espagne à fon fils, il fe retira l'an 1556. Il y mourut l'an 1558.

2. SAINT-JUST, Lupera ou Luparia, petite ville ou bourg de France, dans la Picardie, au diocèse de Beauvais. Il y a une abbaye de l'ordre de prémontré, fituée dans un vallon, aux fources de la riviere d'Arce, fur le chemin de Paris à Amiens. Elle eft à onze lieues au midi

d'Amiens, à trois lieues de Clermont, & a été fondée en 1070, par Odon, évêque de Beauvais.

3. SAINT-JUST DE LUSSAC, bourg de France, dans la Saintonge, élection de Marennes. C'eft la patrie de Jean Ogier de Gombaut, l'un des inftituteurs de l'académie françoife, dont l'hiftoire fournit fon éloge, & le catalogue de fes ouvrages. Il mourut en 1666.

5. SAINT JUST DE ROMANS, abbaye de France, en Dauphiné. Ce font des religieux de l'ordre de câteaux, dans la ville de Romans.

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1. SAINT-JUSTIN, bourg de France, dans la Gafcofur une éminence, au bas de laquelle paffe la Douce, qui l'arrofe de trois côtés. Il eft dans l'archiprê tré de Roquefort, l'un des fix qui composent l'évêché d'Aire.

2. SAINT-JUSTIN, juftice royale, de France, au bas Armagnac.

SAINT LAMBERT, abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, en Allemagne, dans la haute Stirie, fur les confins de la baffe.

SAINT LAON DE THOUARS, abbaye de France, dans la ville de Thouars. Voyez THOURS.

1. SAINT-LAURENT, bourg de France, en Provence, au diocèle de Vence, dont l'évêque eft feigneur. Ce bourg eft fitué fur le bord occidental du Var, à fon embouchure on recueille dans fon territoire d'excellens vins.

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Ce bourg eut le malheur d'être brulé par l'armée autrichienne, le 30 novembre 1746.

2. SAINT LAURENT DE LIONS, prieuré de France, en Normandie, au diocèfe de Rouen. Il eft poffédé par des chanoines réguliers de l'ordre de faint Augustin, & eft fitué entre la forêt de Lions & le pays de Bray. Le prieur préfente à douze cures, & il eft nommé par le roi.

3.SAINT-LAURENT L'ABBAYE, village de France, dans le Nivernois, au diocèfe d'Auxerre. Cette paroiffe eft fituée fur la riviere de Nouain, Nodaamnis, qui vient des étangs d'Entrains, à deux lieues de Cône, fur Loire. Ce lieu tire fon nom d'un monaftère qui y étoit établi dès l'an 700 ou environ, & que faint Terrice, alors évêque d'Auxerre, appelle dans fa Description diocéfaine monafterium Longoretenfe. Dès ces premiers tems, cette abbaye étoit en relation avec la célébre églife de faint Hilaire de Poitiers; & meffieurs de faint Hilaire croyent que le bien qu'ils y ont leur vient d'un don du roi Clovis; au moins le nom de Longoretum, fe trouve dans une charte de l'histoire de Poitiers, qu'on attribue à ce prince. On croit que l'abbaye de Lonré, du titre de faint Laurent, fut fécularifée après les guerres du neuviéme & du dixiéme fiécle; mais elle étoit poffédée par des chanoines réguliers dès le tems d'Ives de Chartres; & Robert de Nevers, évêque d'Auxerre, leur donna un abbé avant l'an 1084. Le nom de Longoretum lui étoit venu d'un long marais qui s'y eft vû autrefois. On y poffédoit dans le treiziéme fiécle les corps de deux faints du Poitou, appellés Nectaire & Libere, qualifiés évêques dans les calendriers du lieu, de ce tems, & plufieurs autres reliques, dont les châffes furent pillées pour la premiere fois en 1411, par les troupes du duc d'Orléans, & depuis par les calviniftes. On appelle cette maifon faint Laurent-l'Abbaye, pour la diftinguer de faint Laurent, collégiale de Cône: d'autres l'ont auffi appellée Longorete Albatorum, ou faint Laurent des Aubats, pour la diftinguer de Lonré en Berry, où étoient des moines noirs, auffi dit Longorete, aujourd'hui faint Siran. Quelques anciens titres l'ont auffi appellée faint Laurent & faint Hilaire. La réforme du pere Moulin du bourg Achard, y eft introduite. La juftice du lieu reffortit à Auxerre, & on y eft régi par la coutume de la même ville. On y fait commerce de chevaux. Il y a une foire le jour de faint Jean. Le revenu de l'abbaye eft modique. C'étoit autrefois le cheflieu d'une espéce de congrégation, qui avoit des dépendances dans les diocèles de Bourges & de Nevers, outre celles du prieuré de faint Eusebe d'Auxerre & autres.* Hift. de la prife d'Auxerre, & autres mémoires.

4. SAINT-LAURENT-LES-CHÂLONS, ville de France, en Bourgogne, diocèfe de Châlons, dans une ifle que forme la Saone. Louis XI y avoit établi un parlement qui a été réuni à celui de Dijon. Cette ifle fait aujourd'hui un fauxbourg de Châlons, qui dans tous les tems a tou

jours fuivi le fort de cette ville. Il n'en eft féparé que par un bras de la Saone, fur lequel il y a un pont de pierres qui les réunit. C'eft dans cette ille qu'eft le grand & riche hôpital de Châlons. Henri II la fit fortifier en même tems que la ville. Les remparts, qui l'environnent, font plantés d'ormeaux, & bordés de la riviere, font une promenade fort agréable. Il y a une châtellenie royale, & pour tout le refte, elle eft fujette aux jurisdictions de Châlons. Au bout de la grande rue, il y a un fecond pont fur l'autre bras de la Saone. On trouve enfuite une belle levée plantée d'ormeaux de chaque côté, traverfant une prairie fur environ demi-lieue de long, au bout de laquelle on trouve le bourg & le prieuré de faint Marcel. Les longitudes & latitudes font les mêmes que celles de Châlons.

Il y a une autre ville on bourg de même nom au bout du pont de Macon, à laquelle elle fert de fauxbourg, quoiqu'elle foit dans la Breffe qu'on appelle Savoyarde, pour la diftinguer de la Breffe Châlonnoife, & parce qu'elle appartenoit autrefois au duc de Savoye. Elle dépend de Bourg en Breffe. Mémoires dreffés fur les lieux.

5. SAINT-LAURENT LES-MACON, bourg de France, dans la Bourgogne, au diocèle de Mâcon. Ce bourg eft fitué dans la Brelle, au bord de la Saone, vis-à-vis Mâcon. Il y a une mairie. Il fait partie du marquifat de Baugé.

6. SAINT-LAURENT. Voyez SAN LAURENZO &

SAN LORENZO.

7.SAINT-LAURENT. (l'ifle) Voyez MADAGASCAR. 8. SAINT-LAURENT, (cap) c'est l'extrémité feptentrionale de l'Ifle Royale ou Cap Breton, vis-à-vis de l'ifle de Saint-Paul. Le paffage entre les deux eft fort étroit, & on ne s'y hafarde point quand le ciel eft embruni, parce que la brume empêcheroit de voir l'ifle, qui eft fort petite.

9. SAINT-LAURENT, (le fleuve de) fleuve de l'Amé. rique feptentrionale, dans la nouvelle France. C'eft celui de tout l'univers que les grands navires remontent plus loin, & le feul qui ait un port à cent vingt lieues de la mer. Voyez QUEBEC. Il conferve fon cau falée l'espace de cent dix lieues, & la marée y remonte encore trente-cinq lieues au-delà. Sa véritable embouchure eft au cap des Rofiers, qu'on laiffe à gauche en y entrant, il eft par les 484 & quelques minutes de latitude nord, & c'eft l'endroit le plus feptentrional du fleuve. La largeur de fon embouchure eft d'environ trente lieues, & dix lieues au-deffous de Quebec il en a encore cinq. Depuis Quebec jusqu'à Montréal, qui en eft éloigné de foixante lieues, on y peut encore naviguer fur de groffes barques. Là, il commence à être embarraffé de calcades & de rapides, & cela dure pendant quarante lieues, qu'on ne peut remonter qu'en canots, qu'il faut même quelquefois traîner ou por ter à vuide. On trouve enfuite le fleuve naviguable pendant plus de quatre-vingts lieues, jusqu'à l'extrémité du lac Ontario.

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De ce lac que ce fleuve traverfe, on entre dans la riviere de Niagara, qui eft la continuation du fleuve Saint-Laurent, comme tous les détroits qui féparent les autres lacs; après qu'on l'a remontée trois lieues, il faut débarquer, porter tout fon bagage & le canot fur trois montagnes fort hautes, & marcher enfuite trois lieues pour arrriver au-deffus de la fameule cascade de Niagara, laquelle eft en figure de fer à cheval, & a environ cinq cents pas de circuit, & cent cinquante pied de haut. Le fleuve s'y précipite du haut d'un rocher auquel fe termine une ifle fort étroite d'une demi-lieue de long, qui fépare la cascade en deux parties. Depuis l'endroit où l'on débarque jusqu'à la chute, il y a près de trois lieues, mais il n'eft pas poflible d'y naviguer, à caufe de la rapidité du fleuve, & parce qu'il coule entre des rochers qui y produifent un bouillonnement qu'on entend de fort loin. Au-deffus de la chute il a toujours un brouillard qu'on n'apperçoit point d'en-bas. On fe rembarque dans une petite anfe à côté de la cascade, & quand on a encore navigué huit lieues, on entre dans le lac Erié, dont la traverfe du côté du nord eft de cent lienes au fortit de ce lac. Ce fleuve fe retrécit pendant trente-deux lienes, & c'est ce qu'on appelle le Détroit. Quand on l'a remonté fix lieues, on trouve qu'il s'élargit pendant fix ou fepr lieues, & c'est ce qu'on appelle le lac de Sainte Claire. Il a presque autant de largeur que de longueur. Au fortit du détroit on entre dans le lac Hurons,

dont la traversée jusqu'à Michillimakinat est de cent vingt licues. Depuis la mer jusqu'à l'extrémité du lac Ontario, la route en remontant ce fleuve, vaut presque l'oueft fudoueft. De l'entrée de la riviere de Niagara jusqu'au lac Erié, on fait le fud, dans la traverte du lac Erié, elle eft à l'ouest. Dans le détroit on fait le nord, prenant un peu de l'eft, & dans le lac Huron jusqu'à Michillimakinac on fait le nord-ouest.

Le lac Huron reçoit les eaux de deux lacs, qui font le Michigan, dont la pofition eft nord-eft-fud, & le lac fupérieur qui eft au nord & qui fe décharge dans le lac Hu ron par un canal de vingt-deux lieues, eft embarrallé de rapides. Ce lac, le plus grand que nous connoiflions, puisqu'il a cinq cents lieues de circuit, pourroit bien paffer pour la fource du fleuve Saint-Laurent, car quoiqu'il foit la décharge du lac Alimipegon qui eft au nord, & qui reçoit les eaux de plufieurs autres lacs, il eft certain qu'il en reçoit moins de ce lac & des rivieres dont il eft la décharge, qu'il n'en donne au lac Huron. Il faut donc qu'il ait des fources propres qui l'entretiennent dans cette profondeur qu'on trouve dans fon milieu. Il faut dire la même chofe des autres grands lacs dont nous avons parlé. D'ailleurs il n'eft pas moins conftant qu'en descendant partout ces lacs à Quebec, on éprouve un courant fenfible, qui eft contraire à ceux qui remontent de Quebec au lac fupérieur. Du lac Alimipegon au lac des Acciniboits, auquel on donne fix cents lieues de circuit, & que bien des gens jugent être la véritable fource du fleuve Saint-Laurent & de plufieurs autres, la route eft fi peu connue, qu'on ne peut que conjecturef.

Dans toute la partie de ce grand fleuve, où l'eau eft falée, on pêche presque tous les poiffons des mers du nord: baleines, loups marins, vaches marines, marfouins, morue, flettants, &c. Devant Quebec les marfouins font blancs, & beaucoup plus gros en remontant le fleuve ; & dans les lacs on trouve des anguilles, des poiffons armés, des bars, des truites, des poiffons dorés, des tans, des harencs, des achigans, des malachigans, des faulmons, des garparots, des efturgeons, tous ceux de nos rivieres d'Europe & plufieurs autres qu'on n'y connoît point, & beaucoup de caftors. Ce fleuve fut découvert en 1535» par Jacques Cartier, Malouin, qui d'abord lui donna le nom de Canada, nom, dont l'étymologie n'eft pas certaine: mais comme il avoit donné au golfe, où il fe décharge le nom de Saint-Laurent, parce qu'il y étoit entré le jour de la fête de ce faint martyr, ce nom s'eft avec le tems étendu au fleuve.

La navigation de ce fleuve n'eft pas aifée pour les grands vailleaux, à caufe des courants, des battures & des pointes qui avancent. Mais on y trouve de fort bons mouillages, fans parler du port de Saint-Nicolas, & de ce lui de Tadouffac, qui font à la bande du nord, & de celui du montLouys, à la bande du fud; mais ce dernier ne peut recevoir que de petits bâtimens.

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Le golfe de Saint-Laurent eft fermé à l'orient par l'ifle de Terre Neuve, au nord, par la terre de Labrador, fépa-" rée de l'ifle de Terre-Neuve par le détroit de Belleifle; a l'occident par l'ifle d'Anticofly, qui eft à l'embouchure du fleuve; au fud, par l'Ifle Royale & l'Acadie, ce qui lui donne près de cent vingt lieues du nord au fud, & environ quatre vingts de l'eft à l'oueft. Les vaiffeaux qui viennent de France ont deux paffages pour y entrer le premier & le plus large entre le cap de Rey, qui eft à l'extrémité occidentale de Terre-Neuve & l'ifle de Saint-Paul; le fecond entre l'ifle de Saint-Paul, & le cap de Saint-Laurent de l'Ifle Royale. On y voit entr'autres ifles, celle des Ot feaux, qui ne font que deux rochers couverts d'une nultitude innombrable de tangueux & d'autres oifeaux de mer. On y pêche auffi les mêmes poiffons de mer qui fe trouvent à l'entrée du fleuve.

10. SAINT-LAURENT, monaftère de l'ordre de fontevraud, dans la Gascogne, au comté de Comminges. 1. SAINT-LEGER, Fanum fancti Leodegarii, bourg de France. Voyez SAINT-LIGUAIRE.

2. SAINT-LEGER, château & village de France, dans la Beauce, élection de Montfort, auprès de la forêt de SaintLeger; le château, le village, & la forêt, font du duché de Rambouillet. Il y a dans cette forêt des haras qui appartiennent au roi, & qui, à ce qu'on prétend, font auffi anciens que la forêt. Il y a ordinairement cent cavales, & douze ou

quinze étalons, qui donnent tous les ans quarante poulains, & environ autant de pouliches. Mais on a remarqué par l'expérience que ces chevaux ne font bons qu'à fept ans. Le roi jouit encore des parcs du château par convention, jusqu'à ce qu'on ait trouvé une autre place pour les ha

ras.

3. SAINT-LEGER, bourgade de France, dans le Gevaudan, au diocèle de Mende. C'eft où demeure une partie des marchands qui foutiennent les manufactures du Gevaudan. Ils en font teindre les cadis & les ferges, & les envoyent dans les pays étrangers.

1.SAINT-LEONARD LE NOBLET, en latin Nobiliacum, ville de France, dans le Limoufin, fur la Vienne cinq lieues au-delfus & à l'orient de Limoges, aux frontieres de la Marche. Cette ville eft le fiége d'une prévôté du reffort du préfidial de Limoges. La juftice en eft en pariage entre le roi, & l'évêque de Limoges. Il y a une manufacture confidérable de papier qu'on nomme communément papier de Limoges. Il eft de moindre qualité que celui d'Auvergne. Il y a auffi une manufacture de draps, dont on fe fert pour habiller les troupes : les gens du pays s'en fervent auffi. Cette ville doit fon origine à une ancienne abbaye de l'ordre de faint Auguftin, connue dans les annales eccléfiaftiques fous le nom de Nobiliacum dès l'an 541. Elle a été sécularifée, & c'eft préfentement un chapitre mi-parti de féculiers & de réguliers; il eft compofé d'un prieur commendataire, de dix chanoines, huit titulaires du bas-chœur ou vicaires. Comme les peuples ont une très-grande dévotion envers le patron de cette ville, les fouverains l'avoient exemtée de tailles. On a révoqué cette exemption; les habitans en payent peu; & font taxés par arrêt du confeil.

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2. SAINT LEONARD DE FERRIERES, abbaye de France, en Poitou, dans le Loudunois. Ce font des moines bénédictins qui l'occupent. Elle eft fituée près de la riviere d'Argenton, à deux lieues de Montreuil-Bellay, & à trois de Thouars. On ignore le tems de få fondation, & on ne connoît que vingt-deux abbés jusqu'en

1714.

3. SAINT-LEONARD De CORBIGNI, abbaye de France, dans le Nivernois, au diocèle d'Autun, à douze lieues de Nevers, à cent pas de la ville de Corbigni, qui lui doit fon nom & fon origine. Son nom latin eft Corbiniacum. Eile eft aux bénédictins.

4. SAINT-LEONARD DES CHAUMES, abbaye de France, au pays d'Aunis, à une lieue de la Rochelle. Elle eft de l'ordre de cîteaux, fille de Pontigni. Elle a été fondée vers l'an 1168.

5. SAINT-LEONARD, village de France, au diocèfe de Blois, élection de Chateaudun, proche Noirlac, Lacum proche Noirlac, Lacum nigrum. Gauthier, évêque de Chartres, accompagné de l'Evêque du Mans, de plufieurs abbés, & du vicomte de Dunois, releva de terre en ce lieu le corps d'un faint Leonard confefleur, & le renferma l'an 1226, dans une châfle où l'on a trouvé l'acte de cette élévation, inferé par extrait dans le bréviaire de Blois de l'année 1738, au 10 de mai: cette découverte d'un corps dans le fépulcre, prouve combien on fe trompoit en honorant dans cette paroifle faint Leonard du Limofin. On croit qu'il a vécu en folitaire. L'abbé Lebeuf croit pouvoir ajouter à la découverte faite par l'auteur du bréviaire, que ce faint Leonard du Blaifois eft l'un des deux faints de ce nom fortis du monaftère de Micy, proche Orléans, ainfi qu'on peut voir par un catalogue très-ancien tiré d'un manuscrit de la bibliothéque du roi, & joint par dom Mabillon à la vie de S. Mesmin : Suntque Leonardi duo, &c.

SAINT LEU D'ESSERENT, bourg de France, dans la Picardie, fur le rivage droit de la riviere d'Oife, dans le diocèle de Beauvais. Il y a dans ce lieu un prieuré de bénédictins réformés, de l'ordre de Cluny, dont l'église eft trèsbelle & très-délicate, & la maifon en très-bon état. On y pofféde quelques reliques de faint Leu, archevêque de Sens', qui a donné le nom à cette églife. Le prieur eft en partie feigneur du lieu, & nomme à plufieurs cures. Le prieuré & le corps du bourg font bâtis fur la montagne. Il y avoit autrefois un pont de pierre fur l'Oife; mais il n'en refte plus que l'extrémité du côté du bourg : les environs de SaintLeu du côté de Saint-Leu même, font remplis de vignes dont le vin fe confomme dans le pays. Il y a de l'autre côté de l'Oife des carrieres très-confidérables de pierres de taille,

eftimées & connues fous le nom de pierre de Saint-Leu. La proximité de la riviere en facilite le transport : le nom latin eft fanctus Lupus de Efferento.

SAINT-LIGUAIRE, en latin fanctus Leodegarius, bourgade de France, dans le Poitou, au diocèfe de Saintes. Ce lieu eft fitué au bord de la Seure Niortoife, à une lieue de Niort, aux confins de la Saintonge. Il y a une abbaye d'hommes fous l'invocation de ce faint, & de l'ordre de faint Benoît. Elle a été fondée l'an 961, & fut foumife peu après au monastère de faint Maixent, fuivant la charte qui fe voit à ce fujet. C'est de là que l'abbé de faint Liguaire eft obligé de célébrer la meffe le jour de S. Maixent, d'officier le lendemain à matines, d'être chantre le diman

che fuivant, & de tenir dans le chœur la place du prieur. Les vicomtes de Niort ont ufurpé cette abbaye jusqu'à la mort du vicomte Arbert, après laquelle la vicomtefle Aléarde fon époufe en fit reftitution à Bernard, abbé de faint Maixent; qui avoit un ancien droit, cujus juris antiqui erat, dit le chronicon Malleac. Ce monastère eft préfentement libre de toute dépendance; on y compte jusqu'en 1701 trente-trois abbés. Ces bénédictins ne font point réformés. L'abbé a dix mille livres, le facriftain mille livres, & les autres à peine trois cents livres chacun.

SAINT-LIZIER, en latin fanctus Licerius, ville de France, dans le Conferans, dont elle eft la capitale. Cette ville eft fituée au bord du Salat. Pierre, évêque de Conferans, voyant la ville de Conferans faccagée & détruite par Bernard, comte de Comenges fon ennemi, fe retira & transféra fon fiége dans ce lieu, qui fe nommoit auparavant AUSTRIA. Elle eft à huit lieues de Saint-Bertrand, & à lept de Pamiers. Le plus ancien de fes évêques qu'on connoiffe, eft Glicerius, qui affifta au concile d'Agde en 506. Elle a pris le nom de Saint-Lizier d'un de ses évêques, qui mourut en 752. Le diocèfe a quatre-vingt-deux paroiffes, il vaut vingt-cinq mille livres de rente à fon prélat. Cette ville a deux cathédrales, qui ont même nombre de chanoines & de dignités. Seulement la nouvelle a un aumonier de plus que l'ancienne. Les prélats n'ont quitté le nom d'évêque d'Auftrie que dans le douzième siècle. Il y a auprès de la ville, au pied d'une montagne, une chapelle dédiée à faint Lizier, à laquelle beaucoup d'Espagnols viennent en proceffion pour demander à Dieu, par l'interceflion de ce faint, la température de l'air, dont ils croyent avoir befoin. Cette chapelle eft en grande vénération dans tout le pays.

SAINT-LO, ville de France, dans la baffe Normandie, au diocèfe de Coutances, chef-lieu d'une élection de la généralité de Caen. Cette ville a cinq mille huit cents vingt-huit habitans. Elle eft fituée fur la riviere deVire, à cinq lieues de Coutances, & à quatre du Grand Vay, fur les limites du diocèfe de Bayeux; elle doit fon origine & fon nom à une églife bâtie fous l'invocation de faint Laudus ou Laudo, évêque de Coutances, qui vivoit fous le regne des enfans de Clovis. Ce prélat y avoit un château qu'il céda à l'églife de Coutances. C'est à préfent un chapitre régulier de l'ordre de faint Auguftin. Elle vaut dix mille livres. Il préfente à toutes les cures de la ville, & à plufieurs autres des environs, auffi bien qu'à des prieurés. La maison & l'enclos en font très-propres. Cette ville appartenoit cidevant aux évêques de Coutances, qui l'ont échangée avec la maifon de Matignon en 1574. Il y a des manufactures de draps, d'étoffes & de fer, qui lui procurent un affez confidérable commerce. C'étoit autrefois le fiége du bailliage & du préfidial qui a été transféré à Coutances; il y eft relté un bailliage & une vicomté, qui reffortiffent au bailliage de Coutances; le lieutenant-général de Coutances y tient fes affifes deux fois l'an, après pâques & après la faint Michel; fon élection comprend environ trois cents paroiffes. C'est un gouvernement militaire de la province de Normandie, & il y a hôtel des monnoyes. On veut que cette ville foit fort ancienne, & que fon nom fût alors Briovera, des deux mots Briva ou Bria, qui fignifie Pont; & Vera, qui eft le nom de la riviere de Vire. Il y a dans la ville trois cures régulieres, deffervies par trois chanoines de l'abbaye, & une féculiere dans un des fauxbourgs. Ces quatre cures s'étendent près d'une lieue dans la campagne, les trois premieres font Notre-Dame, dont l'église eft affez belle, avec deux hauts clochers en pyramides, fainte Croix, dans l'églife de l'abbaye; faint Thomas est la troifiéme cure: la quatrième qui eft féculiere, eft faint

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George de Montraux. Outre ces églifes il y a plufieurs maifons religieufes dans un des fauxbourgs un couvent de pénitens du tiers ordre de faint François, qui a deux mille livres de revenu : l'églife en eft très-propre, & le couvent grand & bien bâti, accompagné de beaux jardins, avec des terraffes & un bois ; on tient qu'il avoit été destiné autrefois pour des capucins, qui ne jugerent pas à propos de l'accepter. Un couvent de nouvelles catholiques, nommé de la Propagation : l'église & la maison font affez belles : ce couvent eft de fondation royale. Ontre ces maifons religieufes, il y a encore une petite communauté de filles, régie par une demoiselle; on l'appelle le petit couvent; elles prennent des penfionnaires, & inftruifent ces jeunes filles. Elles ont une chapelle affez propre qui leur fert d'églife. Il y a un hôtel-Dieu dirigé par des prêtres pour le fpirituel, & par des dames de charité pour le temporel, on y a fondé douze lits; & dans la même maison un hôpital général pour les enfans des pauvres, qu'on fait instruire & travailler.

Cette ville s'eft toujours rendue recommandable par fa fidélité. Dans la guerre que Louis XI eut en 1467, avec le duc de Bretagne, toute la balle Normandie fe foumit au duc: la feule ville de Saint-Lo refta fidéle à fon fouverain. Une femme dont l'histoire auroit du conferver le nom, affembla les bourgeois, prit les armes, marcha contre les Bretons, les repouffa, & en tua plufieurs de fa main. Cette ville s'étoit déja diftinguée fous Charles VII, & avoit été des premieres à fecouer le joug des Anglo is.

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6. SAINT-LOUIS, (le lac de) lac de l'Amérique feptentrionale, au Canada, dans le fleuve de Saint-Lau rent, à environ douze lieues de la ville de Montréal.

7. SAINT-LOUIS, ( la montagne de) montagne de l'Amérique, dans la Guadaloupe, près de la riviere aux Serbes, à la côte méridionale de la Baffe-terre.

8. SAINT-LOUIS, (la riviere de) riviere de l'Amérique, à la Guadaloupe, à une lieue & à l'ouest du bourg de la Balfe-terre. On l'appelle auffi la riviere des peres jacobins, parce qu'ils y ont un établissement allez considérable. Il y avoit autrefois un bourg au bord de cette riviere; mais il a été emporté deux fois par les débordemens caufés par les ouragans, & il n'y eft plus refté que des monceaux de roche. Les habitans fe font retirés auprès du fort de la Baffe-terre, où ils ont commencé un nouveau bourg. 9. SAINT LOUIS, (la caye de) lieu dans l'Amérique c'eft un petit iflet, qui peut avoir cinq cents pas de long, huit cents foixante de large, à fleur d'eau, dans les hautes marées, à environ fix toifes au vent de l'ifle à Vache. Cette caye eft fituée au fond d'une grande baye, à huit cents pas de la grande Terre; la mer y eft profonde & le fond eft de bonne tenue. On y a bâti un fond tre à couvert les effets de la compagnie. Il n'y a pas d'eau douce, & on n'y peut pas faire de cîterne, parce que le terrein n'eft qu'un amas de roches à chaux; de plus, comme ce terrein tremble lorsqu'on y tire le canon, il y a du danger qu'une partie de l'iflet n'enfonce, fi on fe trouvoit obligé d'en tirer beaucoup. Le roi avoit accordé à la compagnie, qui s'étoit formée pour cet établissement la partie du quartier du fud de l'ifle de Saint-Domingue, depuis le cap Dame-Marie jusqu'au cap Mongon; cette ifle n'eft qu'à vingt-cinq lieues du petit Goave: le chemin en eft aifé, & l'on trouve fur ce chemin de très-bon pays.

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Saint-Lo a un beau pont fur la Vire, où l'on pêche de très-beaux faumons. Il y a dans cette ville un college; on y trouve affez de nobleffe, dont plufieurs font fort riches, & poffedent de belles terres aux environs. Le terrein de ce pays eft bon, & confifte en belles prairies, terres labourables, bois taillis, jardins à pommiers dont le cidre eft SAINT-LUCIUS, abbaye d'hommes, ordre de préexcellent; le bois y eft à bon marché parce que la forêt montré, dans la ligue de Caddée, près de la ville de de CERISI n'en eft qu'à deux lieues. On fait à Saint-Lo & Coire fur une hauteur. Cet ordre en prit poffeffion en aux environs quantité de ferges & de raz; on en fournit 1140, ayant été auparavant aux bénédictins. Les religionles foires de Caen & de Guibray, & on en porte une naires s'en emparerent en 1529, & envahirent tous ses grande quantité à Paris, où elles font fort eftimées. Cette biens. Ils ont reftitué le monastère en 1630, & il y a un ville eft encore connue pour la quantité d'empeignes de abbé régulier depuis 1717. fouliers qu'on y fait. Elles font connues fous le nom de Vaches de Saint-Lo. On y engraiffe auffi beaucoup de volaille, particulierement dans la campagne. Il y a trois jours de marché & plufieurs belles foires

Cette ville eft chef-lieu d'un doyenné, qui eft le fecond de l'archidiaconé du Val de Vire. Il comprend vingt-fept paroiffes, dont quatre font dans la ville. Les autres font faint Ouen de Baudre, Mesnil Rouffelin, Agneaux, Mesnil-Durand, faint Gilles, Canifi, Quilbou, Gourfaleur, faint Ebremond, faint Martin de Bon Follé, Soulle archiprêtrife, la Marceliere, faint Rompfure, faint Sanfon, le Mesnil-Herman, le Mesnil Roux, le Mesnil au Parc, Tregoft, Feftruche, Moyon & Tally.

SAINT-LOMER DE BLOIS, abbaye de France, au Blaifois, dans la ville même de Blois. Ce font des bénédictins de la congrégation de faint Maur. Elle a été fondée en 565 par faint Lomer ou Laumer, dont elle porte le nom, & a été unie à l'évêché de Blois.

1. SAINT LOUIS, abbaye de France, dans l'Orléanois, près des murs d'Orléans : elle eft de l'ordre de câteaux. 2. SAINT-LOUIS, bourg de l'Amérique feptentrionale, dans la Guadeloupe, à la baffe-terre.

3. SAINT-LOUIS, bourgade & paroiffe de l'Amérique feptentrionale, dans l'ifle de Saint-Domingue, à la bande du nord, au quartier des François, vis à-vis de l'ifle de la Tortue, à trois lieues & à l'orient du PortPaiz, entre la riviere des Négres & la pointe des Palmiers. 4. SAINT-LOUIS, (la baye de) baye de l'Amérique feptentrionale, dans la Louifiane. C'eft une petite baye fituée entre le lac de Pontchartrain & la baye de Buloxí. Elle eft bien différente en fituation & en grandeur de celle dont il eft question dans l'article fuivant.

S. SAINT-LOUIS, (la baye de ) grande baye de l'Amérique feptentrionale dans le golfe du Mexique. Les Espagnols la nomment la baye de Saint-Bernard; mais elle a eu le nom de Saint-Louis, que lui donna le fieur de la Salle, qui y aborda en 1685, en cherchant l'embouchure du Miffiffipi. Elle est beaucoup plus au couchant, & eft à peu près à distance égale de cette embouchure & celle du Rio del Norte.

1. SAINT-LOUP, fanctus Lupus, abbaye de filles en France, de l'ordre de faint Benoît, dans l'Orléanois, au diocèfe & près d'Orléans, au-deffus, fur la Loire. Ce n'étoit autrefois qu'un prieuré que le pape Urbain VIII érigea en abbaye l'an 1639.

2. SAINT-LOUP, petite ville de France, dans les dépendances de la Franche-Comté. Elle eft à deuxglieues de Vauvillers, de Luxeuil & de Plombieres, à quatre de Remiremont, à cinq de Vefoul, & fituée fur une riviere nommée la Lanterne. Ce lieu qui fait la lifiere de la Franche-Comté avec la Lorraine, n'a qu'une feule paroiffe, & la riviere fur laquelle il eft affis, abonde en carpes, tanches, truites, perches, anguilles, lottes, barbeaux, écreviffes, & en plufieurs autres fortes de poiffons. * Corn. Mémoires dreffés fur les lieux en 1706.

SAINT-MACAIRE, petite ville de France, dans la Guienne propre fur la Garonne, à huit lieues de Bourdeaux; elle prend fon nom d'un monastère de bénédictins. La mer dont elle est éloignée de trente lieues pouffe fon Alux jusques là. Les jéfuitesy avoient une réfidence. * De l'Ifle, Robert, Atlas.

SAINT MAHÉ ou SAINT-MATHIEU FIN DE TERRE, en latin fanctus Matthaus in finibus terra. Ce nom eft commun à un cap de France en Bretagne, (Voyez au mot CAP) & à une abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, fur une pointe de terre la plus occidentale de la Bretagne, diocèle de Saint-Pol de Leon. On ignore au jufte le tems de la fondation. On fait feulement qu'elle exiftoit en 55s.

SAINT-MAINS, bourg d'Angleterre, dans la province de Cornouailles. Il a droit de tenir marché public. * Etat préfent de la gr. Bretagne, t. 1.

1. SAINT-MAIXENT, ville de France, dans le Poitou, doit fon origine à Adjudeur d'Agde, qui abandonna fa patrie, fe retira en Poitou, bâtit un hermitage, prit le nom de Maixent, pour fe dérober à fes parens & amis. L'hermitage qu'il bâtit fur la Seure Niortaife, à douze lieues de Poitiers vers le couchant d'hyver, prit de grands accroiffemens par la réputation des miracles de ce faint. Il devint fi floriffant, qu'il fe forma autour une petite ville. Elle eft fituée sur un penchant qui va à la riviere de Seure.

Elle est affez mal bâtie, & d'une étendue médiocre, mais bien enfermée de murailles. Les deux fauxbourgs font trèsconfidérables par rapport à la ville. Il y a un vieux château, qui eft foible. M. le duc Mazarin eft feigneur de SaintMaixent par un échange fait avec le roi. Il y a dans cette ville trois paroifles, une abbaye de l'ordre de faint Benoît, un hôpital, un couvent de cordeliers, un de capucins, un de faint Benoît, une maifon de l'union chrétienne, & un collége de deux prêtres. On y a établi un fiége royal, une élection, une maréchauffée, une jurisdiction fubalterne qui appartient à l'abbé, & un corps de ville. Saint-Maixent ne veut pas être de la fénéchauffée de Civray, mais prétend être féparé; & à l'installation du fieur Foucher de Circe, fénéchal, les officiers du fiége de Saint-Maixent lui firent donner une déclaration fans préjudice des droits du feigneur de Saint-Maixent. Cependant il en eft, & on en a plufieurs titres; & même que le lieutenant-général de Civray alloit tenir les affifes à Saint-Maixent une fois l'an pendant trois jours, ce qui a été négligé. * Baillet. Topogr. des faints, p. 287. Piganiol, Descr. de la France, t. 5, p. 108. Il y a dans la ville de Saint-Maixent une manufacture de bas de laine, de bonnets & de ferges qu'on débite dans le royaume & dans les pays étrangers; mais le commerce principal de l'élection de Saint-Maixent confifte en grains de toutes espèces, & bœufs, moutons, chevaux & mulets, dont on fait un trafic très- confidérable avec les marchands d'Auvergne, de Lyon, de Piémont & de Savoye. Saint-Maixent eft du diocèle & de l'intendance de Poitiers & du parlement de Paris. Il a cinq mille deux cents foixante habitans. C'eft un gouvernement de place; l'abbaye vaut douze mille livres, & près de trente mille aux religieux, par l'union qu'ils ont faite des offices clauftraux. Elle est très-ancienne Grégoire de Tours en fait mention. Voici ce qu'on lit de fon origine dans un vieux cartulaire de cette mailon: C'est donc au tems de Clovis que nôtre Abbadie print commencement, d'autant que ce prince y donna ce lieu à Adjutor Maxentius, & la dota pour la plus grande partie. Avant ce roi, comme on l'apprend, le monaftère dudit faint Maixent étoit connu fous le nom de faint Saturnin martyr le vénérable Agapius, prêtre ou abbé, en avoit la conduite. Adjutor Maxentius lui fuccéda dans le gouvernement paftoral de ce monaftère. Il y mourut & y fut inhumé. On donna le nom de Saint-Maixent au monafère par honneur pour la mémoire de ce faint confeffeur. Il y demeura jusqu'au tems d'Ebulon, comte ou évêque de Limoges. Ce feigneur fit transférer avec tous les honneurs poffibles, le corps de faint Maixent dans l'églife, où il repofe encore aujourd'hui. Il fit transférer auffi le même jour celui du bienheureux martyr faint Ligaire ou Léger de fon églife dans cette même bafilique, qu'il avoit fait construire à fes propres dépens, & dont il fit lui-même la dédicace. On lit dans la vie de Louis le Débonnaire, que ce fut le reftaurateur de cette abbaye, qui étoit apparemment tombée en ruine. Et dans le réglement donné par ce même prince l'an 817, ce monaftère eft compté entre ceux de la Guienne, qui ne doit fournir ni dons, ni milices, mais qui donne. ront feulement des prieres. Louis II, n'étant encore que Dauphin à la tête des rebelles ayant été introduit dans le château de Saint-Maixent, voulut s'emparer de l'abbaye; mais l'abbé & les religieux s'étant retranchés avec le fecours de quelques habitans donnerent le tems à Charles VII de venir à leur fecours. Le roi en récompenfe donna de grandes richeffes à cette abbaye, & lui accorda les puls grands priviléges. C'eft à l'occafion de ces richeffes & de ces priviléges que s'eft formée la ville de Saint-Maixent; mais le monaftère ayant été presque entierement détruit par les proteftans, il a repris fon ancienne fplendeur par fon union à la congrégation de faint Maur. On y compte jusqu'en novembre 1717 quatre-vingt-trois abbés, dont le pere dom Denis de Sainte-Marthe rapporte la fuite & l'hiftoire.

On compte dans l'élection de Saint-Maixent deux baronnies du même nom de Saint-Maixent, dont la plus confidérable appartient à l'abbaye, neuf châtellenies & plufieurs autres moindres fiefs; vingt-fix prieurés; cinquante-deux chapelles, & foixante-cinq cures. L'élection deSaint-Maixent eft fituée dans le milieu de la province de Poitou. Elle a l'élection de Poitiers à l'orient, & celle de Niort des autres côtés. Elle contient foixante-quatre paroiffes, & neuf mille huit cents quarante-un feux. Le

terrein eft bon & abonde en grains de toute espéce ; il porte quantité de noyers dont les fruits font d'un grand ufage parmi le peuple. Il y coule deux rivieres principales,. la Seure & la Boutonne. La Seure y prend fa fource, & ne commence à porter bateau qu'à Niort, même par le moyen de quelques éclufes; on pourroit la faire monter jusqu'à Saint-Maixent, n'ayant que quatre lieues de distance entre les deux villes. La Boutonne naît au lieu nommé Boutonne, & fe perd dans la Charente près de Saint-Jean d'Angely. Ces deux rivieres arrofent quantité de belles ́ prairies; mais il y en a beaucoup d'autres dans l'élection, formées par les ruilleaux qui coulent presque par-tout, ce qui rend le pays propre à la nourriture, & à l'engrais des beftiaux, excepté dans la partie de l'élection qui eft au midi & à l'occident, où l'on ne recueille que des grains tout feuls. Il n'y a dans l'élection que fix paroiffes où on faffe du vin celui qui s'y confume vient de l'Angoumois.

Le peuple de faint Maixent pafloit autrefois pour n'être pas fpirituel. Le nombre des nouveaux convertis de ce canton y eft fort grand.

Il fe tient à Saint- Maixent deux marchés ordinaires par femaine, & fix foires pendant l'année.

SAINT-MAIXME, paroiffe de France, au diocèse de Meaux, dans l'archidiaconé de France, & doyenné de Claye; ce village porte le nom de l'églife paroiffiale, qui eft fous l'invocation de faint Maixme confeffeur, patron de Chinon, qui avoit été disciple de faint Martin : le pouiller' de Meaux, de don Touffaint du Pleffis, marque fa fère le 10 feptembre, & les martyrologes l'affignent au 20 20ûr. La cure de ce lieu fut partagée en 1631 en deux bénéfices; c'eft-à dire en un bénéfice fimple, & un vicaire perpétuel. Il y a appel comme d'abus de cette fection. Le recteur du collége des ci devant jéfuites de Paris préfentoit à la cure, comme tenant la place de l'abbé de Saint-Martin aux bois. La fablonniere proche Saint-Maixme étoit une maladrerie. 1. SAINT-MALO, ville de France, dans la haute Bretagne, avec un évêché fuffragant de Tours. Cette ville a un célébre port de mer. Elle eft fituée fur un rocher, qui tient à la terre ferme par un ifthme fort étroit. C'eft fur cette langue de terre que l'on a conftruit une digue fuperbe, qui s'étendra bien-tôt, presqu'en droite ligne, jusqu'à un bourg éloigné d'environ une lieue. L'impétuofité du flux l'a fouvent abbattue, quoiqu'elle foit bâtie avec des pierres de taille bien cimentées, & qu'il y ait des arbres entiers enfoncés en avant, & fort près les uns des autres pour brifer les lames. Saint-Malo tire fon origine d'un prieuré de bénédictins, dédié à faint Vincent. Jean de la Grille, évêque d'Aleth, y transféra le fiége de fon évêché l'an 1140. Il eut à ce fujet, contre les moines, un long procès en cour de Rome. L'ifle dans laquelle cette' ville eft fituée s'appelloit alors l'Ile d' Aaron: elle prit. le nom de faint Malo, patron de l'églife d'Aleth, & fon premier évêque. Le diocèfe renferme cent foixante paroisfes, & rapporte environ vingt-cinq mille livres de rente. L'églife cathédrale, dédiée à faint Vincent, n'a rien de remarquable. Le chapitre, compofé autrefois de chanoines réguliers, tirés de l'abbaye de faint Victor de Paris, fut fécularifé en 1320. Il y a un doyen, deux archidiacres, un chantre & vingt chanoines. L'évêque eft feigneur temporel de la ville, en concurrence avec le chapitre. Il regne à ce fujet une conteftation qui n'eft pas encore décidée.

Le port de Saint-Malo eft vafte & très fréquenté. L'entrée de la rade eft d'un accès dangereux; la mer, quand elle fe retire, laiffe voir un nombre infini d'écueils qu'elle couvre à peu de hauteur lorsqu'elle eft dans fon plein. Il a été question de creufer le port, il y a quelques années; on pourroit y conftruire les plus beaux baffins; mais ce projet eft demeuré fans exécution.

Saint-Malo eft affis dans la pofition la plus respectable pour l'ennemi. Il femble que la nature a fait fortir du milieu des eaux des rochers qui environment la place, & où l'art a conftruit des forts pour fa défenfe. Les plus confidérables font: la Conchée, le petit Bay, l'ile à Rebours, le fort Royal, Lavarde, & le château de la Latte. On ne parlera ici que du fort de la Conchée, bâti fur le plan du maréchal de Vauban, & qui fuffiroit feul pour l'immortalifer. Ce fort eft fitué fur un roc à deux lieues en pleine mer. On y monte par un escalier fort étroit, où les lames

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